Bonjour à tous et bienvenue dans cette vidéo. Aujourd'hui, nous allons aborder le premier thème du programme d'histoire de première, l'Europe face aux révolutions. Et pour commencer, je vous propose de voir la Révolution française et l'Empire, une conception nouvelle de la nation. Bon, tout le monde est prêt ?
Vous avez pris tout l'équipement nécessaire, à savoir une guillotine de poche, un bonnet phrygien, une coquille à tricolore ? On peut y aller ? Allez, c'est parti !
Alors, en introduction, on peut rappeler que la fin du XVIIIe siècle est marquée en France par des tensions sociales, politiques et financières. La révolte des parlements depuis 1774, l'émergence des théories des Lumières ou bien encore la crise financière qui touche la monarchie de Louis XVI ont fait entrer le royaume de France dans une ambiance pré-révolutionnaire. Louis XVI, qui veut mettre fin à la crise politique majeure, convoque les états généraux du royaume en 1789, vous le savez tous.
Lorsque ces derniers s'ouvrent à Versailles le 5 mai 1789, peu de personnes imaginent que vient de démarrer la plus grande rupture politique en France. Cette période est caractérisée par l'affirmation d'une notion centrale, celle de la nation. Une nation, pour rappel, c'est un ensemble de personnes qui ont des caractéristiques communes, langue, histoire, religion parfois, et qui ont un sentiment d'appartenir à un même groupe. Alors, pour la problématique, j'ai choisi deux questions. Première, pourquoi la période révolutionnaire est-elle considérée comme une rupture majeure ?
Et puis deuxième problématique, comment les représentants de la nation ont-ils cherché à construire un régime politique stable ? Et pour y répondre, on va faire un plan en trois parties, un plan chronologique. Dans une première partie, nous verrons la nation qui affirme sa souveraineté de 1789 à 1792. Puis dans une deuxième partie, nous verrons la république et ses difficultés de 1792 à 1799. Enfin, dans une dernière partie, nous verrons de Bonaparte à Napoléon Ier un empire héritier de la Révolution. Donc, grand A, la nation affirme sa souveraineté 1789-1792.
Grand A, été 1789, la France entre en Révolution. La crise de l'année 1788 avec l'opposition des parlements à Louis XVI a démontré l'impasse politique. Les cahiers de doléances rédigés partout en France pour la convocation des états généraux ont suscité un réel espoir de changement dans la population.
Alors que pour Louis XVI, l'objectif c'est plutôt de résoudre la crise politique en passant par-dessus les parlements pour la mise en place d'un nouvel impôt. Ce malentendu sur les objectifs des états généraux pose déjà un problème. Le printemps 1789 est marqué par l'opposition à Louis XVI à Versailles entre les députés du tiers état qui réclament le vote par tête et le pouvoir royal.
Les députés du tiers qui se sont proclamés en assemblée nationale le 17 juin jurent de ne pas se séparer avant la rédaction d'une constitution, c'est le serment du jeu de paume du 20 juin 1789. A Paris, l'effervescence révolutionnaire s'accompagne d'une crise économique et de rumeurs annonçant la venue de troupes royales pour disperser les députés. Et le 14 juillet, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais des centaines de parisiens s'emparent de la Bastille à la recherche d'armes. Un symbole du pouvoir arbitraire vient de tomber, Louis XVI accepte de porter la cocarde. Dans les provinces, la grande peur se répand.
On craint des armées de nobles, les châteaux des seigneurs sont donc attaqués et les titres de propriété sont détruits. Dans la nuit du 4 au 5 août, les députés de l'Assemblée nationale, devenus constituantes, votent la fin des privilèges. La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 a pour objectif de poser les bases d'une société nouvelle. Cette déclaration, qui s'inspire des philosophes des Lumières, proclame la souveraineté de la nation et l'autorité de la loi.
Elle énonce des droits naturels et individuels comme la liberté, liberté d'opinion, d'expression et de conscience religieuse, mais aussi l'égalité. Cette déclaration marque le début d'un travail législatif intense des députés qui vont chercher à construire une France nouvelle. Grand B, la naissance d'une nation.
Avec la fin de l'Ancien Régime, il faut reconstruire une nouvelle nation basée sur les principes de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. La carte de la France est bouleversée. Fini les découpages hérités de l'Ancien Régime, les députés créent 83 départements. Et dans ces départements, comme dans le reste de la nation, les élections sont généralisées pour les fonctions administratives et judiciaires. L'Église est réorganisée selon les mêmes logiques.
Ses biens sont nationalisés pour combler une partie des dettes en novembre 1789. La Constitution civile du clergé du 12 juillet 1790 impose aux membres du clergé de prêter serment de fidélité à la nation qui va les salarier. Le principal travail des députés reste l'élaboration de la Constitution, qui est adoptée en 1791 après deux ans de travaux. Les pouvoirs y sont séparés.
Le pouvoir législatif revient à l'Assemblée, qui sera élue au suffrage censitaire, ce qui signifie que seuls les citoyens payant des impôts peuvent voter, ce qu'on appelle les citoyens actifs. Le pouvoir exécutif appartient au roi des Français, qui dispose en plus du droit de veto sur les lois dont il peut interdire l'application. Alors certes, cette constitution donne des pouvoirs importants au roi, mais il ne faut pas oublier que c'est le premier texte qui limite les pouvoirs royaux.
Grand C, la nation et son roi, vers la rupture. Le 14 juillet 1790, une grande fête est organisée pour célébrer l'unité de la nation autour du roi. C'est la fête de la Fédération qui se déroule. qui se déroule au champ de Mars. Les députés, la garde nationale, la famille royale prêtent serment de fidélité à la nation, à la loi, au roi, devant une foule immense.
Louis XVI, en prêtant serment, semble accepter les réformes mises en place depuis le début de la Révolution française et est au sommet de sa gloire. Pourtant, dans les faits, il se sent plutôt prisonnier de la situation qui va chercher à faire pourrir en abusant de son droit de veto. Le 21 juin 1791, il est arrêté avec toute sa famille à Varennes alors qu'il cherchait à quitter la France. C'est la stupeur auprès de la population qui, le 17 juillet, manifeste pour réclamer la destitution du roi. La garde nationale tire sur la foule faisant une...
cinquantaine de morts et marquant le divorce entre les partisans du roi et ceux qui réclament une république. Le roi, quant à lui, retourne sur le trône. En avril 1792, avec l'appui du roi qui espère que les défaites militaires lui permettront de rétablir son autorité, les Girondins vont votent une déclaration de guerre à l'Autriche.
Les défaites s'accumulent et la situation devient très difficile. En juillet 1792, la patrie est proclamée en danger. De nombreux volontaires se retrouvent à Paris dans une ambiance explosive et le 10 août, le palais royal des Tuileries est envahi par les sans-culottes.
Oui, oui, vous avez bien entendu, sans-culottes. Oui, le sans-culotte, c'est le révolutionnaire issu des milieux populaires parisiens. Et c'est pas autre chose, compris ? Le roi, accusé de trahison, est arrêté et emprisonné.
L'assemblée n'a pas d'autre choix, elle suspend le roi et décide de l'élection au suffrage universel d'une convention. Louis XVI a-t-il réussi à s'en sortir ? Pour le savoir, rien de plus simple, il suffit de regarder la suite de la vidéo.
A très bientôt !