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Exploration culturelle à la Renaissance

Les exemples qu'on peut exploiter pour traiter de la thématique de la découverte du monde et de la rencontre des cultures sont nombreux et beaucoup se trouvent développés à la Renaissance, après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Rollon en 1492. Ces exemples, on peut les classer en deux catégories. La catégorie des exemples relatifs à l'Amérique du Sud et au Brésil d'ailleurs en particulier et les exemples qui, eux, traitent plutôt de la pluralité des mondes. Alors on va voir que c'est...

Deux types d'exemples différents, mais qui ont néanmoins des liens. Pour ce qui est de l'Amérique du Sud, on trouve des auteurs assez importants. Souvent, vous les avez étudiés en première, parce qu'en première, on traite aussi, potentiellement, si votre prof choisit de faire ça, de la... de la découverte de l'autre, et du fait que notre monde en est découvert à notre.

Donc parfois vous étudiez ces auteurs qui sont Bartholomé de Las Casas, c'est un moine qui vit au Brésil, et qui va écrire une brève relation de la destruction des Indes, relation, je voulais dire rapport en fait, donc un rapport sur la destruction des Indes, et les Indes ici, ce n'est pas les Indes au sens l'Inde de maintenant, mais bien là où vivent les Indiens, à savoir l'Amérique du Sud. Et donc il va prendre la défense de ces Indiens, notamment durant la controverse de Vallée Adolide, donc là avec un C majuscule parce qu'il s'agit d'un événement historique qui est bien daté, 1550-1551, au XVIe siècle. Et donc à travers cette controverse, il va s'agir de déterminer si les Indiens, vous allez trouver la question un peu bizarre, mais c'est normalement celle qui a été posée, ont ou non une âme.

Et donc en fonction de cette réponse, qui va être... décidés par l'Église, on va considérer qu'on peut les exploiter ou pas en fait. C'était un peu ça l'enjeu, est-ce qu'ils peuvent être esclaves, est-ce qu'ils ont une âme ?

Et donc dans ce cas ils ne peuvent pas être esclaves ou s'ils n'ont pas d'âme, on peut les utiliser comme des outils de travail. Donc cette position, cette interrogation sur les Indiens va se retrouver dans deux autres textes. Le texte de Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, là avec l'orthographe d'origine d'ailleurs du XVIe siècle.

Jean de Léry lui ici fait un récit du voyage et du séjour, parce qu'il est resté un cas. quelques temps, dans une colonie protestante au Brésil. Jean Léry était protestant, il fuit les guerres de religion en France à l'époque, qui mènent à beaucoup de barbarie, beaucoup d'actes quand même assez choquants. Et il arrive au Brésil pour monter une ville protestante, en fait. Il n'est pas le seul, il y a toute une équipe avec lui.

Ça va assez mal se passer. Et un certain nombre de protestants qui étaient dans cette colonie vont faire scission, et finalement, ceux qui sont restés, vont se retrouver à côtoyer les Indiens, ce qui n'était pas trop prévu. Et Jean de Léry va ainsi apprendre à connaître et apprécier la culture des Indiens d'Amérique du Sud. Il va les prendre comme modèle de vertu en certains endroits de son récit de voyage, qui est l'histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil. Et puis enfin, le texte qu'on vous propose le plus souvent, c'est celui de Montaigne tiré des Essais.

Premier livre, chapitre 31, qui s'appelle Des cannibales c'est un titre qui peut prêter à confusion, parce qu'on a l'impression qu'on va parler seulement du fait de manger de la viande humaine. Ce n'est pas tout à fait ça, puisque Montaigne compare ici les mœurs d'une tribu, c'est la tribu qui s'appelle Les cannibales c'est un nom indien. Et il s'avère que cette tribu d'Indiens, en effet, pratique l'anthropophagie, dans un contexte assez particulier, qui est celui d'une défaite des adversaires, et donc on va manger la chair. de l'ennemi pour s'en nourrir, pour se nourrir de ses forces.

Et donc Montaigne va comparer les mœurs de cette tribu, des cannibales, qui vont donner leur nom au cannibalisme, à l'anthropophagie. Il va les comparer avec les mœurs des portugais, la manière dont les portugais vont se comporter au Brésil, notamment au sujet de la cruauté, de la torture et de la relation à l'ennemi. Comment est-ce qu'on traite un prisonnier ennemi, par exemple.

Donc ça fait partie des textes très célèbres de ce chapitre. Pour ce qui est de la pluralité des mondes, c'est un peu étrange ce thème, la pluralité des mondes. Et au moment où on découvre un nouveau monde, on s'interroge aussi sur le fait que dans l'univers, dans la galaxie, il pourrait y avoir d'autres mondes, d'autres non pas planètes-terres.

mais d'autres planètes qui pourraient supporter la vie et d'êtres qui soient proches des êtres humains. Alors on a deux personnages qui ici vont prendre la parole, s'exprimer, sont des Italiens tous les deux, et donc sont plutôt généralement des textes étudiés en philosophie. Le premier c'est le texte de Giordano Bruno, qui s'appelle De l'infini, de l'univers et des mondes Giordano Bruno propose l'hypothèse qu'il existe d'autres mondes, et que potentiellement on pourrait y trouver des créatures vivantes qui nous ressemblent, ou avec lesquelles on pourrait peut-être communiquer. en tout cas à qui on pourrait se comparer. Cette hypothèse qui est associée à l'idée de l'infini de l'univers, notamment, va gêner et Giordano Bruno va être jugé pour hérésie, il va être brûlé à Rome au XVIe siècle.

Galilée, peu de temps après, écrit le dialogue sur les deux systèmes du monde. Alors Galilée, vous en doutez, vous le savez sans doute, a eu aussi quelques démêlés avec la justice de l'Église. Et lui, il va...

être un peu plus prudent, au lieu d'affirmer l'infinité de l'univers et la possibilité d'autres mondes, il va discuter. Il va discuter le système d'explication du monde de Copernic. Nicolas Copernic, c'est quelqu'un qui avait aussi posé le même type d'hypothèse et qui, lui aussi, avait eu des démêlés et des problèmes, notamment par rapport à l'héliocentriste, l'idée que c'est... Le soleil qui est au centre de notre galaxie et non pas la Terre. Donc c'est une hypothèse que reprend Galilée, mais par précaution, il organise ça sous forme de dialogue pour qu'il y ait plusieurs savants, il y en a trois dans son dialogue, qui discutent et qui essayent de poser le pour et le contre.

Et chaque personnage défend un type de système différent, avec un troisième personnage qui essaye de faire la mesure entre les deux. Et donc il va défendre, un des personnages en tout cas, défend l'idée de la pluralité des mondes, mais rien que le fait d'en discuter et de voir en quoi... l'hypothèse de l'héliocentrisme, de la pluralité des mondes peut être défendue, c'était déjà problématique, et donc raison pour laquelle Galilée a lui aussi été inquiétée.

Mais il a réussi à s'en sortir mieux que Giordano Bruno, puisqu'il n'a pas été tué pour ses opinions. Alors en bonus, pour continuer et comprendre cette manière assez conflictuelle, assez polémique de traiter de la découverte des mondes et des cultures au XVIe siècle, vous pouvez regarder deux produits cinématographiques. D'abord la controverse de Balea Dolide. Vous voyez que ça reprend exactement ce terme-là, qui est un texte à l'origine de Jean-Claude Carrère, qui a été adapté par Vera Hegg en 1992, sous forme de film. Et puis le même réalisateur, en 2005, va aussi s'attaquer à Galilée, cette fois-ci.

Donc Galilée ou l'amour de Dieu, où on retrace le procès de Galilée. C'est à la fois des morceaux de rhétorique et d'argumentation qui peuvent vous servir pour l'art de la parole, l'autorité de la parole par exemple, et en même temps vous traitez du thème de la découverte du monde. Et là, on compte des cultures.