Alors avant la conférence de M. Rabhi, je vais laisser la parole au vice-président de l'université qui représente le président Jacques Combi et ensuite à Jérôme Rive, directeur général de l'IAE Lyon. Donc tout de suite la parole à Didier Vinault, vice-président de l'université Lyon 3. Chers collègues, chers étudiants, mesdames, messieurs, très cher Pierre Rabhi, bienvenue à tous dans cette université qui porte un si beau nom, le nom de Jean Moulin.
Vous avez conscience que... Monsieur Rabhi, nous vous accueillons dans des circonstances un peu particulières ce soir, compte tenu des événements dramatiques que notre pays a vécu. Et pour autant, si nous avons conjointement tenu à...
à maintenir votre conférence, c'est parce que la manière de combattre les universitaires, les penseurs, ceux qui essayent d'avancer dans la construction d'une pensée qui se trouve toujours libre, c'est justement de pouvoir échanger, débattre, s'ouvrir à des horizons. Et ce soir, vous allez nous faire bénéficier du fruit de votre... savoir, mais aussi de votre sagesse.
Alors nous sommes particulièrement fiers, particulièrement honorés de vous accueillir au nom du président Combi, qui malheureusement est retenu sur des obligations qui sont associées à des questions notamment de sécurité. Mais ce que je voulais dire, juste en quelques mots, parce que nous sommes là pour vous écouter d'abord, c'est que cette université est une université qui est tournée sur le développement durable et la sensibilisation autour de la... la responsabilité sociétale.
Il y a évidemment un certain nombre d'actions qui sont faites dans le domaine. Je vous donnerai juste des anecdotes, je ne vous ferai pas de politique d'ensemble et surtout pas de cours théoriques. On s'était posé la question à quelques années de développer des voitures de service.
Puis on s'est dit non, finalement il y a une autre solution, on va développer des vélos de service. Alors il y a des vélos de service qui sont à disposition du personnel et qui ont été proposés par une association étudiante qui s'est chargée du recyclage. de vélos qui étaient usagés mais qui sont en parfait état de fonctionnement. Voilà un petit exemple.
Et puis un autre exemple, on s'est dit un jour, mais que faire de toute l'énergie qui est dégagée par les ordinateurs ? Ça fait beaucoup de chaleur. Eh bien, il y a des entrepreneurs, des ingénieurs, qui ont inventé une technique que nous expérimentons dans cette université qui consiste à plonger des ordinateurs dans des bains d'huile pour récupérer les calories.
qui sont générés par ces ordinateurs et ça permet de chauffer les douches du gymnase. Alors, ça peut vous sembler purement anecdotique et je ne me permettrai pas d'aller sur des idées très conceptuelles ce soir parce que celui qui a proposé une réflexion particulièrement avancée dans ce domaine, c'est vous, et c'est vous que nous allons écouter, mais c'était aussi une manière de dire aux personnes qui sont présentes ce soir dans cette université Jean Moulin, une université qui marque... la résistance à toute forme d'oppression, que nous sommes bien entendu aussi sensibles à ces questions et puis on va en apprendre beaucoup de vous. Et je souhaite que ce que vous pourrez nous dire ce soir nous permettra aussi d'aller plus loin, de trouver de nouvelles idées et de renforcer ce message auprès de ceux qui ont encore besoin, si besoin était, d'être sensibilisés à cette question. Un grand, grand merci à vous au nom du Président.
Et puis, je voudrais juste finir pour signaler que cette venue est bien entendu organisée par l'IAE, un de nos plus beaux fleurons de nos facultés et de nos composantes. Et on reconnaît bien là, j'allais dire, tout le savoir-faire et cette mesure d'avant-garde que l'IAE sait faire pour l'université. Voilà, merci à vous. et très bonne soirée à vous tous.
Mesdames, Messieurs, alors nous sommes particulièrement touchés, Pierre Habillé, que vous ayez accepté notre invitation et de vous recevoir dans les murs de ce campus de la manufacture des tabacs de notre université Jean Moulin, Lyon 3, et à l'initiative de notre école universitaire de management Lyon 3. à Lyon. Alors, comme le mentionnait Didier, nous vivons depuis vendredi une période de fortes émotions et c'est vrai que je souhaitais au commencement dire combien ces attentats d'une violence inouïe ont visé des lieux hautement symboliques de ce que nous sommes. Nous sommes de ce qui nous unit, des lieux de culture, des lieux d'art, des lieux du vivre ensemble, à l'image des universités.
Alors nos premières pensées, bien sûr, vont aux victimes, à leurs proches et à tous ceux qui ont été atteints. Mais je souhaitais dire aussi combien, en reprenant notre ministre Najat Vallaud-Belkacem, qui disait combien nous sommes touchés, bouleversés, blessés. Ne laissons pas atteindre cet humanisme qui nous unit, qui a forgé nos valeurs.
Donc dans ces jours de deuil national, nos établissements universitaires doivent... doivent rester fidèles à ces valeurs. Ils sont des lieux d'échange, de dialogue et de réflexion.
Alors l'IAE Lyon est une école de management au cœur de l'université et c'est un espace de tolérance, un espace de liberté et de dialogue entre les sciences de gestion et de management et les humanités. C'est pourquoi pour nous, gestionnaires et managers, l'humain doit être au cœur de nos activités, au cœur de nos préoccupations. Je considère l'IAE Lyon comme une sorte d'agora, un espace de rencontres, d'échanges et de passe-réunions. entre les mondes, les mondes académiques et scientifiques, les mondes socio-économiques et les mondes institutionnels.
Et je crois que notre mission d'enseignement et de recherche est également de promouvoir la vision et d'encourager l'émergence d'un management en point d'humanisme, d'un management qui soit tout à la fois sensible et responsable. Notre vision s'inscrit bien davantage dans des perspectives de développement basées sur le bonheur d'être plutôt que sur la volonté d'avoir. En cela, cher Pierre Rabhi, nous sommes très heureux de vous avoir.
de vous entendre car nous croyons également en une pédagogie de l'être, non déconnectée du faire et des gestes. Face à notre époque, face à ces ruptures et ces excès, nous voulons faire notre part également en tant qu'école universitaire de management. En cela, nous sommes très honorés de pouvoir vous écouter pour une sobriété heureuse d'écouter votre sagesse. C'est inconvénient, est-ce que je me mets là ?
J'aurais l'air un peu plus grand, quoi. Parce que là, je disparais complètement dans mon fauteuil. Et j'ai...
Réveau ! Et... Grand, grand merci à vous, aux organisateurs.
de cette rencontre, enfin toute, vraiment toute ma gratitude. Je suis venu, ça faisait un moment, disons que je devais venir, mais malheureusement il se trouve qu'aujourd'hui, sans l'avoir voulu, je me trouve engagé. dans une démarche plus sociologique qui est ce qu'elle est mais qui à la base ouvertement remet notre modèle de société en question donc je ne veux pas choquer les gens je suis là pour essayer de témoigner beaucoup plus que de faire un cours magistral c'est plutôt le témoignage qui me convient plus parce qu'avec ce témoignage je partage avec vous mon ressenti profond et en même temps ce qui me paraît aujourd'hui important par rapport à un itinéraire un peu singulier qui est le mien. Mon itinéraire est singulier parce que je vais juste l'évoquer très rapidement, je ne vais évidemment pas insister sur des points particuliers, mais en tout cas, il est important pour que nous ayons, que nous puissions vraiment prendre en compte ce qu'il y a d'essentiel à dire ce soir. Et en partageant avec vous, je suis d'abord...
très très heureux aussi de toute cette jeunesse et la jeunesse nous donne encore plus de trac parce que on a l'impression que nous sommes à l'âge de la transmission et que qu'est-ce que nous transmettons qui est important et vital pour vous pour la génération qui vient, qui suit et donc c'est là où l'héritage, ce qu'on pourrait appeler l'héritage de la transmission d'une expérience... doit évidemment être suffisamment, si vous voulez, porteur de vie pour que la vie puisse se perpétuer, parce que nous sommes quand même là pour que la vie se perpétue. Alors, il y aurait beaucoup de choses à dire, mais je vais essayer quand même de me centrer sur l'essentiel.
Et ce n'est pas toujours facile de se centrer. sur l'essentiel. Un itinérant rapide.
Un enfant né dans le désert, dans une petite oasis. Cet enfant perd sa mère et est orphelin de mère à l'âge de 4 ans. Un père forgeron, musicien, poète...
qui lui-même, petit à petit, est remis en question parce que la civilisation moderne arrive dans le pays et le forgeron, musicien, poète, n'arrive plus à vivre. On découvre de la houille dans notre territoire. Il faut exploiter cette houille. houille et c'est les français qui viennent exploiter la houille.
A ce moment là ce père en quelque sorte oblitéré dans son existence propre un forgeron qui n'arrive plus à survivre devient lui même mineur donc va se faire embaucher dans la mine évidemment avec beaucoup de douleur mais il faut bien élever les enfants mais il se pose la question finalement est-ce que la logique est-ce que la logique traditionnelle, c'est-à-dire la nôtre, est viable. A l'évidence, elle ne sera pas viable puisque la modernité arrive et que la modernité apporte le modèle qu'il faut suivre à tout prix si on veut s'en sortir. Ce père me confie à un couple de Français venus travailler à l'exploitation de la houille pour être éduqués.
Donc éduquez-le, apprenez-lui les règles de votre santé. société puisque c'est votre société qui va dominer. Donc il faut qu'il apprenne les secrets de votre civilisation.
Je suis confié donc tout de suite à une famille sans enfant qui se charge de m'éduquer. Et à ce moment-là... Je suis un peu déconcerté en tant qu'enfant, évidemment avec une douleur profonde d'avoir perdu ma mère, mais à la fois déconcerté par le fait que les deux sociétés ne sont pas compatibles. D'un côté... C'est l'islam, donc l'islam, Dieu transcendant, n'a rien à voir avec l'histoire humaine, n'a ni engendré, ni était engendré, c'est le credo musulman.
De l'autre côté, on me dit... que Dieu a eu un fils et que ce fils est Jésus-Christ ce qui est totalement incompatible avec le précepte musulman et tout à l'avenant d'un côté on me dit surtout ne touche pas au vin ni au cochon et puis de l'autre côté ma mère qui était bourguignonne était capable de siffler sa bouteille de vin toute seule et puis on se régalait de ce de jambon etc bon donc quand vous êtes et toutes les contradictions d'un côté nous sommes une civilisation attardé l'hygiène etc les brosses et puis de l'autre côté les brosses à dents des machins des trucs bon alors si je suis cinglé c'est pas pour rien voilà mais je suis en plus j'ai mo donc donc si vous voulez quand vous naissez dans ce dans ce dans cette société où la contradiction c'est la première chose que vous ressentez-vous la contradiction des deux cultures, des deux sociétés, à partir de ce moment-là, vous essayez de subir comme vous pouvez et de vous essayer de vous adapter à l'une et à l'autre. Et vous êtes à la fois dans une convergence et à la fois dans un tiraillement, c'est-à-dire qu'on est comme tiraillé entre les deux cultures, on subit comme un écartèlement.
Et cet écartèlement fait que... très tôt, on se pose la question, mais finalement, qui a raison ? Les uns disent une chose, les autres disent la contraire.
Il y a bien, il y a avoir une vérité quelque part. Et au bout d'un certain temps, donc, scolarisation, scolarisation catastrophique parce que je n'étais pas adapté à la scolarisation. Et quand on, il y avait un énoncé, par exemple, d'un problème, on disait les problèmes.
Alors, une ménagère va au marché, elle va acheter. des oeufs, compte tenu qu'un oeuf vaut tant, combien elle doit payer, etc. Moi, je voyais la ménagère avec sa robe à fleurs, avec l'ambiance du marché, et j'avais mon institutur qui me hurlait à l'oreille, c'est quand même pas compliqué. Qu'est-ce qui se passait ? C'est que je partais en poétique.
Et c'était ma nature profonde, c'est d'aller vers la poétisation de la vie, et non pas vers la rigueur, la rationalité dure-dure, froide, dans laquelle la civilisation actuelle... c'est plonger. Donc quand vous avez subi ces contradictions et ces choses, vous allez voir des philosophes. Vous dites, les philosophes vont peut-être me donner une réponse, parce que ce sont des gens de réflexion, ce sont des gens... Eh bien, même les philosophes ne s'entendent pas, parce qu'il n'y a pas une philosophie, il y a des philosophies.
Et vous savez très bien que... ce que la philosophie a produit en termes de partition est-ouest par exemple côté le marxisme etc et il y aurait de l'autre côté autre chose, le libéralisme donc la philosophie n'a pas proposé disons une pensée unitaire qui puisse permettre à l'humanité, évidemment, de s'organiser dans cette pensée unitaire. Donc, conflit. Nous venons de publier avec Jean-Marie Pelt un ouvrage, Le monde a-t-il un sens ? Jean-Marie, à partir de sa discipline et de sa connaissance, a fait une rétrospective sur comment la vie s'est organisée sur la Terre.
et tout ce qui est apparu dans l'organisation de la vie, c'est que tout a coopéré. Coopération et associativité. Coopération, associativité. Et ainsi la vie s'organise, mais aucun élément constitutif de la vie n'est en quelque sorte antagoniste. Il est l'élément qui est intégré, comme s'il y avait une intelligence de la planète qui a en fait suscité ce qu'il fallait pour créer une...
une unité. L'être humain, et alors il m'a remis la patate chaude, qu'en est-il de l'être humain ? L'être humain, c'est une minute et demie à deux minutes sur 24 heures qui est arrivé et qui a foutu un bazar pas possible, pour ne pas dire mieux.
Donc, il a introduit quoi ? Il a introduit l'antagonisme. Il a introduit l'antagonisme. Et les événements récents mettent bien en évidence que c'est tant qu'antagonisme dans lequel nous sommes, mais... La société s'est organisée.
Évidemment, il est millénaire, puisque dès que l'être humain est apparu, vous savez, à l'école, moi, j'avais la migraine parce qu'il fallait que je me souvienne de toutes les dates de la victoire de la France, etc. Et ça, ça me donnait la migraine parce que je n'avais pas de mémoire des chiffres à un cours, je ne sais pas quoi. Enfin, tous les trucs, il fallait se souvenir des guerres et des triomphes. Donc l'exaltation, en quelque sorte, du conflit.
Et le conflit qui se... qui évidemment aboutit à ce que la France a gagné. Elle a gagné, elle a écrasé les autres, etc.
Napoléon, tout ce monde qui est régi et géré par ce principe d'antagonisme, non seulement au niveau des peuples et de leur antagonisme, mais au niveau racial, au niveau culturel, au niveau religieux, au niveau donc la planète entière, est aujourd'hui sous un antagonisme, on voit bien. l'illustration malheureuse qu'on a aujourd'hui, catastrophique, des religions qui se confrontent, qui n'arrivent pas à s'entendre, etc. Donc ce qui veut dire que la question aujourd'hui reste, pour moi, est-il possible qu'il y ait encore de l'espoir et donc un changement, mais le changement ne pourra pas se faire s'il n'y a pas une autre mode de pensée. Si on ne reprend pas une pensée qui part de... du principe d'unité et non pas du principe d'antagonisme et de rivalité donc du coup est-ce que nous serons capables un jour d'avoir une humanité unifiée planétarisée ou est-ce que nous allons continuer toujours sur cette dualité qui donne évidemment tous les arguments nationaux c'est-à-dire le nationalisme le nationalisme le nationalisme fermé sur lui-même, avec des territoires, qui sont des territoires nationaux, lesquels territoire national, évidemment, a besoin d'être, on a besoin, chaque groupe humain, donc tribalisme national planétaire, chacun son territoire, donc il faut défendre le territoire.
La défense du territoire, eh bien, justifie les armements, et on est petit à petit dans ce désastre. Avec, sur la planète... une injustice, c'est-à-dire qu'il y a à peu près un cinquième du genre humain qui consomme les 4-5ème des ressources produites sur la planète. C'est-à-dire que nous avons, d'un côté, les hyper-nantis. Les hyper-nantis, non seulement ils sont nantis, repus, etc., mais ils gaspillent énormément.
Et de l'autre côté, des gens que j'ai connus, parce que j'ai travaillé au Sahel, dans les zones semi-arides où les populations ne sont même pas en vie. en survie, c'est-à-dire que ce n'est pas la vie, c'est la survie. Et on voit que ces populations sont à la limite, disons, de la mort, parce que la mort est omniprésente et à la fois, ils font tout pour la revivre. repousser pour la journée, parce qu'ils sont dans une lutte. Et en particulier les femmes d'ailleurs, j'ai beaucoup admiré l'énergie féminine dans ces situations-là, qui luttent pour essayer de maintenir la vie.
Voilà, maintenir la vie, on ne peut pas... et c'est pour ça qu'il n'est pas disons étonnant que les femmes porteuses de vie ont une sensibilité plus importante à la vie donc ça se comprend, moi je regrette d'avoir pas porté la vie c'est la différence que nous avons et donc à partir de moi là vous avez un monde qui est aussi, qui a instauré une règle générale que je combats avec mes petits moyens depuis très longtemps c'est la croissance économique indéfinie. C'est une horreur.
La croissance économique indéfinie, indéfinie, c'est-à-dire la stimulation de l'insatiabilité. Et avec évidemment un accaparement d'une minorité humaine des richesses qui devraient revenir à l'ensemble de l'humanité. Et donc, cette croissance économique qui se traduit, évidemment, chaque État à son produit national brut, le cœur lequel est plus important que celui du voisin, etc. Et donc nous avons une planète, évidemment, je ne vous apprends rien, elle est terriblement dualiste. Et pourquoi elle est dualiste ?
Parce que l'élévation de la conscience collective n'est pas là. Et qu'on est encore confronté, alors souvent on peut se poser la question psychanalytique, pourquoi l'être humain est violent ? Moi la réponse que j'ai, elle est ce qu'elle est. Je ne vous dis pas que c'est la bonne réponse.
Je n'en sais rien. En tout cas, la réponse convaincante pour moi, c'est que l'être humain est un mammifère comme les autres mammifères, sauf qu'il est vertical, qu'il a une tête sphérique, qu'il peut penser dans le passé, le présent, l'avenir, qu'il a un imaginaire et un mental suractivé, qu'il est capable de miracles technologiques extraordinaires. On a un cerveau qui est capable de miracles technologiques.
Et à la fois, ces miracles technologiques donnent un système inintelligent. Parce que si j'imagine des extraterrestres, nous étudiants, ça m'étonnerait qu'ils disent que nous sommes intelligents. Enfin, ça m'étonnerait.
Parce que notre comportement collectif est un comportement qui est totalement inintelligent. Ce n'est pas intelligent de fabriquer des armes, la bombe atomique. Ce n'est pas intelligent de détruire la terre à laquelle nous devons la nourriture.
Ce n'est pas intelligent de polluer notre air. ce n'est pas intelligent de polluer notre eau, etc. Par le fait même d'une espèce de conscience inconsciente.
Grand problème aujourd'hui, est-ce que nous sommes capables de prendre conscience de notre inconscience ? Et dans cette rupture que nous avons eue avec le contexte vivant auquel nous devons la vie, il y a juste quelques jours, une journaliste est venue me voir parce qu'elle fait une enquête sur l'eau. je lui dis madame vous êtes de l'eau donc vous faites une enquête sur vous même sur une partie et ici je pense qu'il y a des mètres cubes d'eau voilà moi il en sortirait pas grand chose j'avoue mais enfin si on extrait l'eau que nous portons donc nous sommes de l'eau nous sommes de la terre nous sommes du minéral par notre squelette nous sommes cela et nous sommes donc cela nous le sommes et quand on le principe de émulation la nature et moi n'est pas juste. Je suis la nature.
Je suis l'une des représentations de la nature. Alors qu'est-ce que je fais de cette nature ? Est-ce que j'ai compris que la nature et moi nous sommes indissociables et que si je détruis la nature, je me détruis moi-même ? Je ne crois pas qu'on l'ait compris encore. Et tant qu'on n'a pas compris ça, je crois qu'on continuera à avancer en aveugle dans une ambiguïté qui est constamment entretenue.
C'est-à-dire qu'on entretient l'ambiguïté on enquiste certaines idées dans le cerveau humain qui est performant certes, mais est-ce que ce cerveau humain performant arrive à produire du bonheur ? Non, il n'y a pas de bonheur c'est-à-dire qu'en fait les sociétés dites prospères sont les sociétés qui battent les records de consommation d'anxiolithique est-ce que la richesse l'accaparement et l'avoir produit du bonheur ? voleurs.
Non, on est produit d'angoisse. Et donc parce que l'être humain aussi se retrouve de plus en plus intégré lui-même dans une machine folle qui est cette machine qu'on appelle la modernité. et cette modernité qui apporte aussi bien du positif, il ne faut pas nier qu'il y a eu des éléments positifs dans cette modernité, mais il y a énormément d'éléments négatifs. Donc ce qui fait qu'on se rend compte que l'être humain s'exclut lui-même de la logique. qu'il a établi lui-même.
Et aujourd'hui, qu'est-ce que c'est que le chômage, l'exclusion humaine, peu importe l'être humain, pourvu que le système fonctionne. Et alors on nous rebat les oreilles en disant avec la croissance on va résoudre. Mais non, la croissance accentue la situation. C'est pour la croissance économique qu'on écume les mers. C'est pour la croissance économique qu'on déforeste.
C'est pour la croissance économique qu'on exclut les gens. Parce que cette obsession de la croissance économique aborde la croissance. aboutit à faire des humains les pillards de leurs propres biens.
Et donc avec tout ce que ça signifie aujourd'hui comme malheur, malheur institutionalisé, comme malheur non pas le malheur que la vie peut nous infliger, mais le malheur que nous nous infligeons à nous-mêmes volontairement. Et donc du coup, la grande question aujourd'hui, y a-t-il une issue ? Y a-t-il possibilité d'une évolution qui puisse... puisse permettre à l'espèce humaine de comprendre qu'elle a tout intérêt à organiser un monde unifié, elle a tout intérêt à respecter la vie à laquelle elle doit la vie, et que sans ces exigences-là, je pense que je suis amené à croire qu'évidemment, il y a une espèce d'éradication de l'humanité par elle-même. Vous n'êtes pas obligé de partager, moi je le sens comme ça.
L'humanité s'éradique elle-même par ses transgressions. Et quand on met des poisons dans la terre qui nous nourrit, et que cette... terre qui nous nourrit n'est pas respectée parce que c'est un être vivant à part entière et qu'il faut la respecter et qu'il faut la cultiver avec les lois réelles qu'a établies la nature et qu'est-ce qu'a établies la nature ?
la nature. Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Et si nous sortons de cette règle-là, évidemment on arrive à quelque chose qui artificialise toute l'approche.
Et puis, c'est pour ça que je suis quelqu'un qui est opposé depuis très longtemps, sans culpabiliser les agriculteurs, mais j'essaie de faire prendre conscience que nous sommes vraiment en train de détruire la terre qui nous nourrit, vraiment. Mais ce n'est pas une métaphore, c'est une réalité. C'est une réalité.
Donc cette réalité, sommes-nous capables maintenant d'en avoir conscience et donc d'établir autre chose ? C'est pour ça que je suis un agriculteur écologique, parce que ce que nous proposons en agriculture écologique, c'est de rentrer dans la logique de la vie. Et de rentrer dans la logique de la vie et la terre que nous avons, et là je ne parle pas en termes théoriques, puisque nous sommes nous-mêmes installés en 1961... sur une petite ferme ardéchoise dont personne ne voulait.
Et je devais passer par le crédit agricole. Alors je vais naïvement me présenter au crédit agricole en disant est-ce que vous pourriez me prêter pour acheter une ferme, etc. Ils me disaient est-ce que vous avez déjà fait de l'agriculture ? Je dis non, non.
Eh bien allez-y, prenez et revenez, après on discutera. Alors je vais donc, ce qui m'était demandé, c'est soit... un diplôme le BAA associé à trois années de pratique agricole comme ouvrier ouvrier agricole donc je suis allé pour me mettre en conformité avec ce qu'on me demandait et je cherche du boulot je vais travailler dans des fermes royalement payées, un franc 32 de l'heure de l'époque, enfin j'ai du mal à faire le ratio de maintenant mais enfin je peux vous assurer que c'était pas grand chose et là il y a Élimination, malheureusement, élimination négative. C'est là que je m'aperçois que l'agriculture était destructrice. Parce que chaque fois, l'agriculture dite moderne, parce qu'on a évidemment éliminé le paysan.
Le paysan, c'est le pauvre type, c'est le type qui n'a pas évolué, c'est le cutéreux, on l'a affublé de tout. Le paysan, c'est l'attardé de l'histoire. Sauf qu'on en a massacré beaucoup pendant la guerre de 1914. et que Quand il n'y a plus rien à manger dans les villes, tout le monde se souvient du cousin à la campagne, comme par hasard. Et ce cousin qui est le pauvre type n'est pas arrivé, etc. sauf qu'il détient la vie. Seulement le problème, c'est qu'on l'a transformé...
en partant de l'humiliation qu'il avait subie, d'être relégué au dernier rang, comme la tardée de l'histoire, eh bien, il a accepté d'être transformé en exploitant agricole. Donc on a tué le paysan et on a... un fenêtre, l'exploitant agricole, moi je suis fier avec son tracteur, avec tout ce qu'il faut, je suis à jour de l'évolution.
Et ça c'est au niveau psychique, c'est-à-dire au niveau de ce qu'on pourrait appeler l'élément subliminal. Vous savez que l'art de la publicité, c'est de jouer sur le subliminal, ce n'est pas de jouer sur la réalité. Parce que moi je n'ai pas besoin qu'on me fasse tout un cinéma pour me faire acheter un frigo.
On peut dire un frigo c'est ça, ça a tel avantage, point final. Mais tout le scénario qui est autour, je me sens humilié. Comme si j'étais un con, que je ne pouvais pas comprendre qu'un frigo ça a une valeur.
Et puis c'est tout, point final. Et on accepte, si vous voulez, cette approche subliminale, manipulatoire de l'esprit humain. Et l'esprit humain se prête bien à ça parce qu'il est en quête de symboles. Il est en quête de la symbolique des choses. Donc il est saisi en quelque sorte subjectivement par sa subjectivité.
Il est victime de cette subjectivité. Et il se trouve que j'ai une télévision pour regarder Colombo ou regarder des choses comme ça. Je n'ai pas envie de nouveau me remettre dans la tête les histoires du monde. Je veux simplement un truc.
Même quelquefois je regarde des choses. Même mes enfants sont atterrés. Je dis non, je regarde parce que je ne cherche pas du tout.
Je cherche simplement à me distraire. Et puis, avant de voir la suite de Colombo, alors on me dit qu'il faut acheter ci, il faut acheter ça. J'avais envie d'envoyer aux chaînes de télévision, de dire merci de mettre la publicité parce que ça me permet d'aller faire pipi. Et on est pris dans ces choses-là et inconscient qu'on est manipulé, que l'être humain est devenu totalement...
contingent, peu importe l'être humain, pourvu que l'entreprise fonctionne, peu importe, vous voyez, toutes les choses qu'on a faites. Et le paysan, évidemment, à la guerre de 14, génocide, ensuite, représentant évidemment d'une ère agricole, d'une ère agraire, donc il reste attardé. Et puis ensuite, il doit en avoir un. l'uniformisation, la technologie, prend le dessus, on a une foi totale dans la technologie, on est grisé par la technologie, et en oubliant que cette technologie, aujourd'hui, elle est en train de prendre en otage l'être humain lui-même.
Imaginez, plus d'électricité, plus de téléphones, et vous allez voir ce qu'il va se faire. Vous allez voir, aujourd'hui même, pour je ne sais pas quoi, cette énergie électrique qui rentre partout, et qui... fait qu'on ne peut plus bouger.
Donc il y a une prise en otage de l'être humain, même dans son milieu, dans son habitat. Et puis ensuite, imaginez plus de pétrole, qu'est-ce qui va se passer ? Donc les voitures, etc.
Alors tout ça, c'est sous la forme d'une idéologie qui a défini en quelque sorte le paradigme d'aujourd'hui, la technique, la science, et puis évidemment l'économie qui est une faute. fausse économie parce que l'économie qui n'est indexée que sur l'argent ne prend pas en compte les actes gratuits. Parce que à ce moment-là, soit on fait de l'économie radicale et on dit, il n'y a d'économie ou de matière il n'y a pas d'économie hors d'une économie qui donne à la matière une valeur monétaire ou alors on fait de l'économie en intégrant tous les gestes que nous faisons gratuitement. Alors dans la première logique une première une femme pourrait dire voilà je vous ai élevé un citoyen je suis un citoyen j'ai passé tant de temps à m'en occuper que c'est elle envoie à l'état sa facture en lui disant je vous ai fabriqué un citoyen voilà ou alors ou alors on dit bah non la femme a servi la vie et auquel cas la vie c'est déjà de l'économie même notre corps c'est économique d'un la logique L'économie, ce n'est pas la logique qu'on a établie aujourd'hui en ayant parité financière à tout, mais l'économie, la pseudo-économie qui est d'ailleurs, vous le savez très bien, qu'il y a une brigade de pousseurs de caddies aujourd'hui qui vont donner le truc, faire des cueillettes et donner leur argent qui sera placé.
pour apporter de l'argent, la marchandise n'étant que le prétexte pour attirer l'argent. Et tout le monde pousse des caddies. Moi, je refuse d'être un poussant du caddie. Vous faites ce que vous voulez, mais moi, je ne pousse pas de caddie.
Parce que, pourquoi ? qu'il y a une espèce de monopole organisé et de confiscation à la société tout entière, les moyens de sa propre survie. Si vous prenez l'agriculture, c'est pareil. L'agriculture, c'est pareil. Vous avez, aujourd'hui, si les camions s'arrêtent de transporter du nord au sud, de l'est à l'ouest, d'encombrer les autoroutes pour aller chercher des légumes ou je ne sais pas quoi, des fruits à un endroit pour les remonter au nord.
Et je ne sais pas si vous vous souvenez de cette anecdote de deux camions. camions qui en les années 70 se sont percutés dans la vallée du Rhône l'un venait transporter des tomates d'Espagne vers la Hollande et l'autre transportait des tomates de la Hollande vers l'Espagne et ça a été une anecdote absolument incroyable ça a illustré finalement la stupidité dans laquelle nous sommes alors il y a eu les tomates hollando-espagnoles d'ailleurs ils ne savaient même pas se parler alors ils ne se comprenaient pas elles ne se comprenaient pas les tomates mais en tout cas c'était C'est la caricature de l'absurdité. Alors que l'alimentation, ça devrait être dans les couronnes urbaines, immédiates, à portée de main.
Et on parle de trous d'ozone, de machin, mais arrêtons de produire loin des choses qui pourraient être produites dans la proximité. Nous voilà dans la thématique, si vous voulez, de la sobriété. Et en plus, cette alimentation, si vous voulez, qui est aujourd'hui réalisée avec de la chimie, la chimie de synthèse.
le recours à des pesticides. J'ai été ouvrier, je sais ce que ça veut dire que les pesticides. Moi-même, j'ai refusé de répandre des pesticides quand j'étais ouvrier agricole, mais j'ai connu pas mal de paysans qui se sont intoxiqués avec des pesticides. Donc ces pesticides servent à l'agriculture. Et ensuite, dans le sol, le sol, vous le supprimez.
Si vous voulez, son propre métabolisme, parce qu'un sol, c'est vivant. C'est plein de bactéries, c'est plein de vers de terre, c'est plein de toutes sortes d'insectes, des colomboles. Tout ça travaille dans cet estomac qu'on appelle la terre.
C'est un véritable estomac qui travaille jour et nuit. Et d'ailleurs, beaucoup d'insectes travaillent sans être payés. Ils font ça pendant qu'on dort.
Eux, ils continuent à travailler. Vous savez, l'exploitation de l'homme. Donc, ils se... Et c'est cela, ce substrat vivant dans lequel je vais mettre les graines, où plante l'arbre. Et ce substrat vivant, il secrète des substances.
La plante que je mets dedans va bénéficier de ces substances et qui sont extrêmement variées. Ce qu'on appelle les oligo-éléments, les sels minéraux, tout ça constitue en quelque sorte cet ordre souterrain qu'on ne voit pas, on marche dessus, mais on ne le voit pas. voit pas, et bien sachez que la Terre est vivante.
Et que parce qu'elle est vivante, nous sommes nourris. Mais à partir du moment où on la drogue, et bien on la tue. On la tue vraiment. Et à ce moment-là, on a une nourriture qui n'est pas, qui n'a pas le rapport à la richesse disons biologique du sol et en même temps à l'énergie cosmique.
Parce que le cosmos émet des énergies. Alors il y a des énergies qu'on ne peut absolument pas récusé, c'est quand même le soleil, voilà. Mais nous, on va vers la lune, on va vers les différentes étoiles, on va vers un cosmos vivant et la plante qui a les pieds ancrés dans une terre vivante, eh bien, elle va évidemment émerger du sol. C'est d'ailleurs fascinant.
Et puis, elle va accueillir toutes ces énergies cosmiques. Donc, elle va faire une totalité énergie terrestre et énergie céleste rassemblées. Et c'est cela qui produit notre nourriture et qui nous connecte par notre nourriture à ce mystère de la vie. Et aujourd'hui, on fait de la nourriture qui est de plus en plus hors sol, qui est de plus en plus déconnectée de cela.
Et du coup, ensuite, on a une nourriture, quand on se met à table, plutôt que de se souhaiter bon appétit, il faut se souhaiter bonne chance, parce que c'est pas vrai. Parce qu'il n'y a plus la logique de la vie. Alors après on dit, tiens, multiplication des cancers, multiplication de ceci. Je ne dis pas que je suis exempté de cela, ça peut parfaitement m'arriver aussi.
que je me retrouve avec une pathologie lourde. Mais il est certain que nous participons à multiplier ces pathologies. Parce que notre corps, au lieu d'être alimenté, c'est-à-dire vivifié, il est simplement... simplement nourri par de la matière.
La matière, certes, qui fonctionne au plan biologique, mais qui ne fonctionne pas au plan de l'énergie, de la transmission de l'énergie, de la transmission de cette énergie cosmique, de l'énergie terrestre. Donc il est dévitalisé en quelque sorte, il n'est pas nourri sur toutes les composantes qui sont importantes pour qu'un être humain soit bien nourri dans sa réalité. Idem de l'eau, idem de l'air, idem, vous voyez, tous les... tout ce que nous faisons aujourd'hui qui est le contraire de la vie. Et si vous prenez l'organisation même au plan des outils, par exemple, on fabrique des outils extraordinaires, mais ces outils extraordinaires prennent le pouvoir.
On ne se rend pas compte qu'ils prennent le pouvoir. Et puis c'est dans cet investissement de l'outil à qui on délègue. toutes les fonctions, la plupart des fonctions, on se rend compte que si cet outil manque, c'est le blocage du système tout entier. Imaginez, plus d'électricité, plus de téléphones, plus de carburant. Vous imaginez ?
Le pataquès ? Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire que cette organisation humaine qui s'est mis hors sol et qui a compté sur... grisé par ses inventions, est en train de se mettre en danger. être finalement déconcertée, prise en otage par le fait qu'elle a organisé un monde dépendant, extrêmement dépendant.
Et où est-ce qu'on trouve, évidemment, en partant de... de cette dépendance exaltée, séparation de l'être humain avec la nature, grisée par sa technologie, eh bien, en fin de compte, où est la source de la vie ? C'est quand même la Terre. C'est quand même le monde vivant de la Terre. Alors, je ne dis pas qu'il faut que tout le monde retourne à la Terre.
Je prêche un peu, parce que je me dis, je me dis finalement, moi-même, je suis dans une situation où je pourrais me passer de mon jardin. Je prêche. Les gens me disent, c'est vrai que je gagne assez ma vie pour pouvoir m'acheter des légumes. Sauf que j'ai dit, mon jardin, c'est non négociable. Pourquoi ?
Je veux bien être dans la frénésie du monde aujourd'hui. Je passe mon temps à courir, je donne des conférences en quantité. On me demande beaucoup pour des tas de conférences. Caroline, mon assistante et amie, pourrait vous dire qu'on a une demande de 500 conférences aujourd'hui.
C'est-à-dire d'abord ces missions impossibles. Et pareil. Par ailleurs, cette frénésie dans laquelle on se trouve, moi, l'apaisement vient du jardin.
Et pourquoi l'apaisement vient du jardin ? Parce qu'on se reconnecte aux sources de la vie. Et pourquoi aussi ?
Parce que si vous n'êtes pas patient, ne soyez pas jardinier. Et vous pouvez trépigner devant votre plante tomate pour lui dire, dépêche-toi, et bien non, il prend son temps. Et si vous n'êtes pas patient, ce n'est pas la peine.
Donc ce qui fait qu'en même temps, vous ne pouvez pas cultiver en plein hiver des chaleurs. choses qui ont besoin de la chaleur, vous ne pouvez pas, etc. Et donc, c'est pour ça que jardiner, pour moi, est un acte politique important, d'une part, parce que l'autonomie que l'on peut acquérir, toute autonomie que nous pouvons acquérir, est un gain, véritablement, de libération. Toute autonomie est un gain de libération. Et c'est pour ça que, dans un système qui prend tout le monde en otage, il y a, évidemment, des émotions.
échappatoires mais encore faut-il les appliquer et dans la d'un puisque nous sommes dans le chapitre par exemple de l'alimentation il ya une chose est horrible aujourd'hui c'est que vous savez que depuis dix à douze mille ans au moment où il ya eu ce qu'on appelle la révolution néolithique où l'être humain a compris qu'il pouvait mettre lui-même des graines dans la terre et faire pousser jusque là il était cueilleur chasseurs pêcheurs etc il prenait ce qu'il existant et à un moment il s'est passé une chose absolument extraordinaire c'est au moment où l'être humain est devenu enfouisseur de graines il a le processus est venu lentement mais il a compris j'enfouis des Je fais pousser et je maîtrise mon alimentation. Donc je rentre dans la coopération avec la vie elle-même. Et jamais, si on n'était pas passé par cela, jamais nous n'aurions atteint la liberté que nous avons aujourd'hui. même depuis longtemps, et même pour le meilleur et le pire. Je ne vois pas Jules César aller conquérir des territoires sans le casse-croûte derrière.
Et tout a été modifié. Seulement, l'homme n'a pas été, disons, raisonné. raisonnable, dans le sens où la planète lui offrait des possibilités énormes de sa propre survie, en maîtrisant sa propre survie, finalement il a exagéré, il est allé au-delà de la nécessité.
Et il s'est devenu un homme défricheur, un homme déboiseur, un homme avec des excès d'animaux, des excès de troupeaux, des excès... et c'est avec ça que petit à petit, toutes ces choses-là, que l'homme a des fruits. de plus en plus en milieu. Et ça, je peux l'attester même aujourd'hui, parce que j'ai travaillé au Sahel, zone semi-aride.
Et bien, dans cette zone semi-aride, vous avez une concentration urbaine, parce que les gens n'arrivent plus à vivre dans la brousse. Et cette concentration urbaine fait que les hommes deviennent hors-sol. Mais ils ont des besoins. Alors du coup, quels besoins ont les villes aujourd'hui ?
le pays du tiers-monde, de combustible. Et le combustible, où le prendre ? On le prend dans le... On déboise. On déboise, on déboise, on déboise.
Et ça, c'est un processus de dégradation qui est terrifiant. Vous voyez, dans les zones semi-arides, le déboisement est énorme. Donc, on déboise et on livre aux villes le combustible. Mais on a complètement détruit le milieu.
Deuxième exaction, trop de troupeaux. Beaucoup trop. Et ces troupeaux sont des espèces de brigades de destruction parce qu'ils sont trop nombreux.
Il n'y a pas un équilibre avec le milieu et la capacité du milieu. Ensuite, vous avez le feu dont on se sert pour un oui, pour un non, pour défricher, on utilise le feu. Voilà trois actions extrêmement néfastes et négatives. Parce qu'au bout d'un moment, vous arrivez à...
Là, je vous cite le prototype limité d'un processus de dégradation de l'homme de son milieu. Et bien, ce processus-là, il est encore actif aujourd'hui. Alors, qu'est-ce qui se passe ?
Quand on a des boisés, quand on a etc., il y a un effet de l'albédo, je crois qu'on appelle ça. C'est-à-dire que la surface du sol est dénudée. Et comme elle est dénudée, le rayonnement solaire n'est pas absorbé.
Parce que celui qui voudrait faire marcher un panneau solaire en le peignant en blanc, c'est qu'il n'a pas compris. Donc, l'attirance des rayons, au lieu d'être absorbés, sont rejetés dans l'atmosphère. L'atmosphère se réchauffe. L'atmosphère est réchauffée, et bien il n'y a plus de condensation. Quand on était à l'école, on nous expliquait la pluie, vous savez, en soulevant le couvercle de la marmite, ça nous fascinait.
Pourquoi ? Je n'ai pas besoin de vous expliquer le phénomène. Seulement, voilà, il se passe cette chose-là.
qui est que l'atmosphère est réchauffée et qu'il n'y a pas de condensation. Et s'il n'y a pas de condensation, il n'y a pas de pluie. Donc le processus de la sécheresse s'installe.
Et quand par hasard il y a une conjonction, disons météorologique, qui aboutit à des précipitations, ça arrive des conjonctions comme ça, et bien vous avez des précipitations très violentes, parce que la plupart du temps c'est des zones... tropicale, la pluie est très violente et cette pluie violente tombe sur le sol et qu'est-ce qu'elle fait ? et bien elle emmène la terre l'eau emmène la terre et vous avez un phénomène d'érosion qui s'installe et nous avons fait des mesures chaque année il y avait un centimètre, deux centimètres de terre qui partait, c'est à dire la terre s'en va avec l'eau et donc l'être humain est rentré dans le processus de désertification par ses êtres humains actions.
Quand on parle de la conférence qu'on prépare aujourd'hui, j'avoue que j'ai du mal à adhérer à toutes ces théories générales, sans expérience, sans rien du tout. On y va avec soi-disant la COP 20, je ne sais pas comment on appelle ça, la COP 20. Peut-être que quand on sera à la COP 90, on fera quelque chose. Mais pour le moment, c'est les rencontres, on se congratule, on se... voilà. Et alors, ce qui est dangereux avec ces événements, c'est que ça...
laisse penser aux citoyens que nous sommes en train de nous occuper du problème. Alors que ce n'est pas vrai. Nous sommes en train simplement de pacifier, voire de manipuler les esprits pour dire nous nous occupons du problème.
s'occupe pas du problème ce n'est pas vrai et par ailleurs il ya une anomalie forte qui est généralisée c'est que l'écologie ça concerne tout le monde c'est le premier élément si l'humanité est intelligente c'est d'abord l'écologie parce que pourquoi parce que c'est les fondements de la vie et que ces fondements de la vie ne concerne pas la droite la gauche ou quoi que ce soit ou le nord et le sud elle concerne l'humanité tout entière donc l'écologie devrait être enseigné enseignés dès l'école, devraient être enseignés comme la discipline fondamentale sans laquelle rien d'autre n'est possible. Eh bien non, on laisse se dégrader, on laisse aller et on continue à mystifier tout le monde en faisant ces grands messes qui en fait n'amèneront à rien. Parce que s'il fallait vraiment prendre des résolutions, eh bien des résolutions actuelles seraient en particulier... par exemple concernant évidemment les milieux naturels je vous ai peut-être parlé des semences, je ne sais pas vous savez que 75% des semences que l'humanité a collectées depuis 10 à 12 000 ans ont déjà disparu c'est à dire qu'il y a des stratégies de confiscation à l'humanité des moyens de sa survie pour placer les OGM et toutes ces horreurs et ça c'est des stratégies sournoises, malheureusement, peu de gens sont au courant vraiment du drame que représente aujourd'hui la disparition des semences. Ces semences qui ont été transmises de génération en génération, de génération en génération, comme des ambassadrices de la vie, eh bien, nous ne les tenons plus.
Et du coup, cette confiscation-là risque d'être ajoutée à toutes les autres, risque d'être extrêmement grave pour le futur et la vie. Je ne vous casse pas le moral. prenez vos responsabilités vous m'avez demandé de venir il ne fallait pas m'inviter et alors on a choisi un peu le thème de la sobriété quand j'évoque la sobriété j'écris un livre que j'ai intitulé vers la sobriété heureuse je vous assure que ce n'est pas un principe pour nous parce que quand nous avons une sobriété nous sommes retournés à la Terre en 1900 c'est pour ça que je reste dans le registre du témoignage plutôt que du théorie générale quand nous avons fait notre retour à la Terre et bien en 61 en Ardèche par l'intermédiaire d'un médecin qui nous avait fait connaître le pays nous avons décidé de nous installer en Ardèche parce qu'on a trouvé ce département magnifique et puis alors nous avons fait Je l'ai dit, je pense, pour Yagun Khol, le petit BA que j'ai acquis dans une maison familiale rurale, un diplôme qui me permettait de présenter un dossier recevable par le Quai d'Yagun Khol, c'est-à-dire un petit diplôme. BA, brevet d'apprentissage agricole, et l'attestation de mes employeurs, ou mes patrons, l'attestation, et j'emmène tout au crédit agricole. En disant, voilà, maintenant, vous pouvez me prêter.
D'accord, vous êtes en règle. Mais, est-ce que vous avez trouvé une propriété ? Et j'ai dit, bah oui, on a trouvé une propriété.
Alors, décrivez-la. Il y a très peu d'eau. Le sol est rocailleux, il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas de téléphone et le chemin n'est pas pratiquable pour notre vieille Juva 4 sur laquelle on faisait de l'acharnement thérapeutique parce que la pauvre elle était en fin de carrière mais on l'a promis. prolongées, avec une cruauté pas possible pour qu'elles tiennent encore. On s'agenouillait encore.
Il coûtait seulement 10 kilomètres. Et après, on te le... Donc on était là.
On était, disons, dans... Alors, ça a déconcerté le comité du Crédit Agricole. Parce qu'il disait, mais enfin, on ne peut pas vous prêter, parce qu'on ne peut pas vous aider à vous suicider.
Voilà. C'était ça. Et donc, finalement, un sénateur qui était dans le coin, qui nous avait pris sous son aile, qui était le président de notre école, notre maison familiale, disait quand même pour une fois qu'il y a des jeunes qui tentent de retourner à la terre, parce que effectivement tout le monde s'en va. en aller. Écoutez, ne les découragez pas. Ils veulent être là.
Pourquoi pas ? Aidez-les parce que l'emprunt qu'ils vont vous faire, ça ne va pas faire déposer le bilat au crédit agricole. Même s'il y a la limite de ce qui est réussi.
On ne réussit pas, on revend le tout et on récupère. On a fini par avoir notre prêt. Alors après, reste l'explication. Pourquoi s'installer dans un lieu aussi compliqué et aussi difficile, alors qu'on a sorti un listing, Vallée de l'Érieux, ferme disponible, 40 hectares ailleurs, 50 hectares matériels, tout ce qu'il faut. Alors, ça paraissait complètement idiot de s'installer dans un lieu comme ça.
Vous savez pourquoi ? C'est parce que simplement, il était beau. et qu'on n'avait pas envie de renoncer à la beauté. Et quand on a vu ce lieu magnifique, ça a primé sur tout le reste, en disant, on est dans ce lieu qui est beau, on va être nourri intérieurement, et cette nourriture intérieure que nous allons recevoir va nous donner le courage de survivre. Et c'est exactement ce qui s'est passé.
Mais je serais allé au Crédit Agricole et je dirais, parce que c'est beau, je ne vois vraiment pas comment j'aurais pu obtenir mon... et là on est au coeur encore je suis toujours dans la thématique de la sobriété c'est à dire qu'en fait on est dans une société dans laquelle on a évacué la beauté et on a installé un monde froid rationnel tout est rationnel et alors on fait de l'écologie pour compenser un petit peu mais l'écologie ça devrait être intégré complètement à la vie et non pas quelque chose de subsidiaire et quand on a vu ça on se dit Il n'y a pas longtemps, des journalistes sont venus me voir, peut-être certains ont vu une revue qui s'appelle, je ne me rappelle plus, Rhône-Alpes, et on est venu m'interroger. Donc ça, c'est des années après. Certes, il a fallu se battre pour s'installer, il a fallu réparer la maison, il a fallu travailler les terres, il a fallu constituer un troupeau de chèvres pour pouvoir faire du fromage, vendre au marché, etc. Il a fallu planter des arbres.
édifier un jardin et tout ça, réparer la maison, etc. Tout ça faisait partie du projet, du processus, disons, d'installation qui s'est fait quand même suite à une mobilisation assez active sur rendre le lieu habitable. Et donc, à partir de là, processus d'amélioration, d'amélioration, d'amélioration, les enfants arrivent. Cinq enfants, ils sont heureux d'être dans un milieu naturel, ils vont garder les chèvres, etc. quand ils grandissent, et puis heureux de vivre dans un milieu naturel.
Et du coup, on avait presque peur de les avoir isolés. On s'est dit, on les isole, mais non, pas du tout. Ils ont réagi complètement autrement.
Nous sommes très bien dans ce lieu. Parce que la question quand même... on était un peu obsédé par cette question nous on s'est fait plaisir mais est-ce que les enfants vont être heureux de se trouver dans un lieu que nous nous avons choisi donc c'est des anecdotes tout à fait humaines que je suis en train de vous dire toutes simples et bien on s'est installé dans ce lieu et c'est vrai qu'on ressent une énergie extraordinaire à partir du moment où on est dans cet environnement qui est beau...
Il y a un journaliste, il n'y a pas longtemps, qui est venu me poser des questions. Et je lui ai dit, monsieur, je me sens milliardaire. Il me dit, ah bon ?
Je lui ai dit, bah oui, regardez le paysage, regardez le ciel, regardez tout ça. Je me sens milliardaire. Je n'ai pas tombé dans la raille d'un sourd.
La revue suivante, Pierre Rabhi, le milliardaire. Je me suis dit, oulala, si le fisc s'en mêle, vraiment pas comment je vais payer mes arriérés. Mais le problème, c'était...
C'est de dire, écoutez, est-ce que l'argent, le gain, etc. est garant du bonheur ? Il peut donner du plaisir, mais moi je fais une distinction entre la joie et le plaisir. Le plaisir, oui, je peux m'acheter un yacht, je peux m'acheter un... C'est un avion privé.
Sauf qu'est-ce que c'est ça, la finalité des choses ? La joie ne s'achète pas. Et donc, c'est comment avoir cette joie d'exister, mais qui n'est pas subordonnée à l'avoir ? Elle est surtout dans l'être, bien entendu, si je manque de nourriture et tout ça, je ne peux pas.
C'était de dire finalement... Puisque vous m'avez demandé de parler de la sobriété, donc je suis dans la thématique, c'est de dire finalement... Cette surabondance produit-elle de la joie ? Non. Plaisir ?
Oui, peut-être, et encore. Donc ce qui veut dire qu'il y a quelque chose à rechercher pour que l'être humain retrouve vraiment l'équilibre d'être heureux d'être en vie. Et d'être heureux d'être en vie.
Alors ça me rappelle une petite histoire. Il y avait un pêcheur qui était là sur la plage, il faisait 6 ans. ses filets, et puis voilà, il y a le monsieur sérieux qui passe, qui le regarde, qui regarde sa barque, et qui lui dit, monsieur, la barque qui est là, elle est à vous ?
Il dit oui. Ah, mais elle est petite. Ben oui, elle est petite. Mais vous pourriez en avoir une plus grande quand même.
Oui, et après ? Ben, vous pourrez pocher plus de poissons. Et après ?
Ben, vous aurez tellement fiché de poissons. poissons que vous achèterez encore un bateau encore plus grand et après, encore un bateau vous allez embaucher du monde, vous allez ramasser vraiment avoir beaucoup de poissons et après vous vous reposerez, et bien c'est ce que je suis en train de faire c'est ça c'est des anecdotes peut-être amusantes mais elles ne sont pas sans signification quand on veut décrire finalement le fait Est-ce que le bonheur est compatible avec l'insatiabilité permanente ? Quand je remets en cause la croissance économique, c'est de ça que je parle.
Je ne parle pas de... Sommes-nous ici bas pour être des entités prises dans la complexité d'un système qui lui est en quelque sorte mandaté pour produire de la finance, de l'argent, etc. Ou sommes-nous ici ?
ici-bas pour vivre notre vie selon notre convenance ? Cette question se pose. Et comment se libérer, en quelque sorte, de l'obsession du toujours plus pour rentrer dans quelque chose, dans une vie où on génère de la satisfaction ?
Parce qu'aujourd'hui, moi, je travaille en Afrique, même ma culture initiale, c'était un peu la culture de la satisfaction. C'est-à-dire, vous avez déjà entendu dire l'homme de la ne suis pas terroriste attention et bien ça veut dire je suis satisfait grâce à dieu j'ai ce qu'il faut aujourd'hui il ya c'est toujours ce qui manque qui devient le problème mais ce que nous voyons pas ce que nous avons et alors que ce que nous avons pourrait largement nous donner du bonheur ça ne nous donne pas du bonheur parce que nous sommes dans la manipuler pour être insatiable C'est toujours autre chose qui est mieux, etc. Et c'est pour ça que la sobriété est inapplicable dans cet état d'esprit. Et comme l'être humain est fragile, eh bien, il fonctionne beaucoup par la voie subliminale, c'est-à-dire symbolique, mais pas dans la réalité objective. Les symboles comptent beaucoup.
Et cette symbolique, évidemment, soit elle est une symbolique, disons, de la... simplicité, soit c'est une symbolique qui amène à l'insatiabilité. Et notre système produit de l'insatiabilité, de plus en plus d'insatiabilité.
Et c'est pour ça que nous nous soumettons et que nous rentrons dans un processus qui est un processus, au lieu de libéré, alien de plus en plus. Et au point où nous en sommes aujourd'hui, c'est quand même pas simple. Et donc si je prêche cette simplicité. cette sobriété.
J'étais d'ailleurs étonné parce que j'ai écrit un livre sur la sobriété heureuse, j'ai intitulé ça. Alors il faut quand même que je me fasse un peu de pub là. J'ai écrit la sobriété heureuse, pourquoi ?
Parce que j'y crois profondément et que c'est une expérience. Et je me suis dit est-ce que ça va résonner ? C'est une invitation à la précarité.
Non, ce n'est pas une invitation à la précarité. C'est une invitation à l'équilibre qui permet à la joie d'exister en même temps que nos nécessités matérielles. C'était ça.
Et ce livre, je me suis dit, il va sûrement plafonner mes éditeurs, disaient, bon, les essais, ça plafonne à 3000 exemplaires, 4000 exemplaires, c'est un miracle. On est en train d'aller au-delà de presque 300 000 exemplaires. Ce qui veut dire... Je ne suis pas là pour dire bravo Pierre Rabhi. Je suis là simplement pour dire qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de consciences qui se rendent compte que finalement, on est totalement pris dans une civilisation du matérialisme intégral qui est déspiritualisé qui est désesthétisé ou esthétisé disons mais artificiellement l'esthétique de la vie mais la vie est belle et du coup tout ce qui divertit prend beaucoup d'importance aujourd'hui et tout ce qui permet finalement de s'évader de la réalité parce qu'elle est rigoureuse et difficile prend énormément d'ampleur spectacle enfin tout ça évidemment Et donc, est-ce que le moment n'est pas venu, justement, partant de cette idée de sobriété, de construire un monde qui soit en équilibre, dans l'équilibre ?
Parce qu'en ce moment, il ne l'est pas, dans l'équilibre. Et de cette sobriété découlent énormément de conséquences positives, à savoir moins piller les mers, moins dégrader, moins consommer, moins... moins dissipé, moins etc.
Et à partir de là, je pense que le grand malaise aujourd'hui planétaire dont on voit les symptômes et les réactions irrationnelles vient évidemment du fait, enfin c'est mon point de vue, du fait de cette inéquité planétaire, où vous avez cette inéquité, cette disparité. Il y a probablement aussi un contentieux qui est... qui est un contentieux historique, qui est très difficile à gommer, qui s'est inscrit en quelque sorte dans la psyché collective, et à partir de ce moment-là, génère des gestes irrationnels.
Alors qu'il y a... la fin dans le monde ne se justifie absolument pas. Quand on parle de la fin dans le monde, on dit parce que nous sommes trop nombreux.
Ça n'est pas vrai. Je ne suis pas quelqu'un qui se met en colère, mais ça, ça frôle la colère parce que... ce qu'on laisse supposer alors ceux qui disent que nous sommes trop nombreux ce sont ceux qui viennent de finir un bon repas et entre la poire et le fromage on dit qu'on est trop nombreux et puis ils rôtent pour satisfaire etc. c'est absurde ce n'est pas vrai que c'est la question du nombre pour autant je ne suis pas pour la prolifération humaine indéfinie... mais la nature met la régulation malheureusement mais tragiquement j'ai demandé à mon émise qui est dans les organismes internationaux quid des enfants toutes les 7 secondes un enfant meurt de faim ce qui veut dire qu'au plan général bien entendu je ne suis pas pour la natalité indéfinie mais les populations existantes dans les limites qui doivent être maintenues évidemment et imposées quelque part part, peut parfaitement se nourrir. Et quand, je vous invite à méditer sur un grain de blé.
Vous prenez un grain de blé, vous le mettez dans votre paume. C'est extraordinaire. C'est insignifiant. Totalement insignifiant.
Mais il faut que vous sachiez que dans ce grain de blé, il y a des tonnes de blé. par le fait de la prodigalité de la nature. Vous semez ce grain de blé qui est silencieux, on ne sait pas d'ailleurs les processus de germination, etc. Il va vous donner même un peu... s'il donne peu, il donnera 5 épis.
Chaque épis comportera une quarantaine de graines. Vous voyez la démultiplication. Vous ressemez tout ça et vous remplissez les greniers. Alors pourquoi n'y arrive-t-on pas ? C'est uniquement parce que l'égoïsme humain a décrété qu'il y a, disons, par...
Accaparement et prédation légalisée. La prédation est légalisée. Dès que vous avez de l'argent, toute prédation est légale. Sauf qu'on ne vous dit pas que... Vous êtes en train de vous accaparer le patrimoine collectif de l'humanité.
Et il devrait y avoir des règles et des lois qui font que, c'est pas parce que j'ai de l'argent que je peux... mettre la main et faire un hold-up légalisé sur le bien commun. Le bien commun devrait être réglementé par une règle. Le bien commun appartient à l'humanité, mais ne peut pas appartenir à quelques-uns en le confisquant aux autres. Si on était intelligent, ce serait comme ça.
Et j'ai dans ma chambre, la seule chose que j'ai affichée, accrochée à mes murs, c'est le discours du chef indien Seattle. Je ne sais pas si vous connaissez. le gouvernement américain dit aux chefs indiens vendez-nous votre territoire etc il répond quoi ? il répond mais la terre ne nous appartient pas c'est nous qui appartenons à la terre et c'est le discours spirituel le plus élevé que j'ai jamais lu c'est magnifique absolument magnifique pourquoi ? parce que je vous conseille vraiment d'avoir ce discours parce qu'il est profondément réaliste profondément spirituel et Et vous savez que les primitifs ont souvent eu un rapport à la vie qui est un rapport pratiquement viscéral.
Ils se sentaient reliés à cela. Et nous, nous nous avons complètement, nous nous sommes séparés en quelque sorte de cette réalité. Et nous nous sommes autoproclamés les meilleurs, ceux qui doivent tout faire. Et quand on voit la condition animale par exemple, l'animal d'élevage, les elmas, tous ces poulets, tous ces trucs, qui martyrisait, si vous voulez.
C'est totalement indigne de l'intelligence. On ne peut pas accepter ça. Et on l'accepte pourtant. C'est-à-dire produire de la souffrance. Et cette souffrance qui...
Évidemment, après, on est étonné que cette souffrance se retourne contre nous. Mais on n'a pas le droit de disposer de la vie de cette façon. Moi, je ne me souscris pas du tout à ça.
Pour autant, il y a les végétariens, les non-végétariens. J'avoue que je ne suis pas... je ne suis pas végétarien, mais pour autant, ce n'est pas pour cela que je ne respecte pas la vie telle qu'elle est.
Il y a un ami qui un jour, en discutant avec lui, j'ai dit, il paraît, alors je vais dire des choses un peu sordides, il paraît que quand on égorge un animal, il ne sent rien. Il me dit, il n'y a que les gens qui n'ont jamais été égorgés qui disent ça. Je veux dire, comment se transposer ?
Non, quoi que ce soit. Mais en tout cas, est-ce que l'humanité est... J'avais commis une espèce de poème où j'imaginais, à travers mon imagination, la planète se préparer, devenir belle, magnifique, et elle se fait très belle.
Avec ses forêts, avec ses mers, etc. Et puis, elle se pose la question, d'accord, je suis très belle, mais ça sert à quoi ? Et elle aurait imaginé l'homme.
Et l'homme non pas venir pour la dégrader, mais pour l'admirer. Parce qu'elle voulait un admirateur. Alors, c'est dans mes délires personnels, vous voyez, je ne suis pas obligé.
La planète avait besoin d'un admirateur. C'est pour ça qu'elle s'est faite si belle. Et bien je crois qu'elle a... Elle s'est trompée. Beaucoup.
C'est pour ça que je pense que par la modération, par la simplicité, si nous rentrons dans la mode, Entrons dans cette loi de la modération, les multinationales ont du succès à se faire. Alors on fume une contre eux, mais on les nourrit tous les jours. Je disais tout à l'heure, chaque fois que je fais le plat de ma voiture, je donne mon... l'argent multinational. Donc je ne suis pas exempt de l'ambiguïté.
Mais au-delà de ça, il y a peut-être à s'organiser pour réduire notre consommation comme on appelle. Et la réduction de cette consommation se traduirait aussi par un mieux pour les affamés. Forcément.
Donc c'est pour ça que pour moi la sobriété est ouverte. n'est pas simplement une vertu, bien sûr, mais c'est aussi presque un devoir. Un devoir citoyen, réduire notre avidité et nos prétentions permanentes, je pense que c'est un acte politique d'une très grande importance. C'est pour ça que je n'en parle pas que comme une vertu, mais comme une posture.
libératrice, qui nous libérerait et recréer évidemment des systèmes qui sont des systèmes vous savez que je suis à l'origine d'un plusieurs structures pour être avec le propos j'avais proposé évidemment ce qu'on appelle les oasis en tout lieu peut-être vous en avez entendu parler pourquoi les oasis en tout lieu ? parce qu'à un certain moment je me suis dit nous sommes dans un système qui va de plus en plus vers la précarisation humaine le chômage etc et alors quand on aura une densité de chômeurs élevés, qu'est-ce qu'on va faire ? donc ce qui se passe dans la société c'est qu'il y a et une forme de désertification sociale par le fait même que l'individu se trouvant seul, évidemment aujourd'hui il est secouru par des organisations, disons par des dispositifs qui lui permettent de franchir, et encore les mauvaises passes, le chômage, toucher le chômage, etc.
Ce sont des dispositifs qui sont des dispositifs. positifs sociaux collectifs qui allègent en quelque sorte la précarité. Mais est-ce que ça durera longtemps ?
Je ne suis pas sûr que ça durera encore très longtemps. Donc j'avais dit, les oasis, c'est le lieu dans lequel se réunissent des gens, se mettent ensemble et établissent entre eux une solidarité. Et à ce moment-là, qu'est-ce qui se passe ?
On mutualise les savoirs, les savoir-faire, sans que ça passe par l'argent. Et bien j'ai eu la joie que ma fille... créer la première oasis qu'on peut considérer comme une oasis accomplie c'est le Ham au début en Ardèche une vingtaine d'habitants, une soixantaine de personnes un collège, une école et les gens sont rassemblés ils sont rassurés entre eux il y a des réciprocités ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problème ça ne veut pas dire que c'est le paradis vous savez les êtres humains c'est très compliqué mais néanmoins le prototype est très bien Et c'est ces prototypes-là que j'imagine dans l'avenir parce que sinon il y aura des solitudes sans cette mutualisation des moyens et de la mise à disposition les uns pour les autres de ressources et de moyens de survivre.
Je ne vois pas ce que ça deviendra. Vous avez entendu parler du colibri ? Le colibri c'est quoi ?
J'ai lu dans une revue amérindienne une légende. Et cette légende disait qu'un jour il y a eu un grand incendie de forêt, tous les animaux atterrés, complètement découragés. Par contre le colibri, ce tout petit oiseau, comme ça gracile... très très vif lui qu'est-ce qu'il fait ?
il va prendre quelques gouttes d'eau dans la rivière, dans son bec et il vient les jeter sur le feu et il s'active et le tatou qui l'observe depuis un bon moment elle lui dit colibri ça va pas c'est pas avec ces quelques gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu et le colibri lui dit je le sais mais je fais ma part et bien faire sa part c'est important nous avons établi un mouvement maintenant ce qu'on appelle les femmes semencières parce que je vous ai expliqué la difficulté aujourd'hui de la perte des semences qui est considérable et on a trouvé que les femmes femmes étaient habilitées, si vous voulez, à participer à cette protection et à cette sauvegarde des semences qui sont le trésor le plus, un trésor extraordinaire de l'humanité. Donc tout cela est en route. Nous avons créé aussi une structure qui s'appelle Terre et Humanisme.
Qu'est-ce que fait Terre et Humanisme ? Il propage l'agriculture écologique. C'est un lieu de formation où vous pouvez venir vous former à quelqu'un.
culture écologique, que ce soit pour un jardin ou pour quelque chose de plus grand. Et en même temps, on a des programmes internationaux où nous intervenons dans différents pays d'Afrique, même nous sommes intégrés à Cuba ou d'autres lieux, pour propager ces méthodes agronomiques qui, à la fois, permettent aux humains de se nourrir sans détruire. leur milieu, même en contraire en l'améliorant.
Alors vous savez que j'ai beaucoup travaillé là-dessus et là encore, je me suis expliqué quand j'ai travaillé dans les zones semi-arides du Burkina Faso dans un ouvrage que j'ai intitulé L'offrande au crépuscule qui a été primé, disons, par l'académie Sèvnol et où j'explique que l'agriculture écologique, comme on le dit, comme on essaye de le dénier, C'est avec l'agroécologie qu'on sauvera l'humanité, la fin dans le monde qu'on éradiquera. Ce n'est pas par autre chose. Parce que vous avez affaire à une agronomie qui demande aux paysans pauvres d'utiliser des engrais.
Et je les ai vus, les paysans se ruinaient. Ils utilisent des engrais parce qu'on les a endoctrinés à prendre des engrais. Pour faire une tonne d'engrais, il faut deux tonnes et demie à trois tonnes de pétrole, donc immédiatement le paysan participe. si vous voulez, à cette organisation mondiale qui est l'organisation du profit généralisé.
En plus, il n'a pas forcément les moyens de payer tout de suite, donc on lui fait crédit. Et quelquefois, il amène sa récolte, et la récolte est vendue en déduction faite, on lui rend l'argent, déduction faite, de l'agriculture avancée. Et quelquefois, il se trouve dans l'incapacité de survivre.
Donc, on a proposé de l'agroécologie. se répand maintenant partout. J'étais encore au Sénégal il n'y a pas longtemps.
Il y avait un congrès d'une dizaine de pays, tous satisfaits de l'agroécologie. On n'achète plus d'engrais, on n'achète plus de pesticides de synthèse parce que ça coûte cher. On voit nos sols s'améliorer, notre production s'améliorer, la qualité de la production s'améliore, etc.
Donc les outils sont là. J'ai été aussi avec un monastère, ça s'appelle le monastère de Solan, qui est à côté d'Uzès. Il y a un monastère qui s'appelle une communauté de femmes orthodoxes achète un domaine, me demande mon avis, je les conseille, et ils en ont fait, de ce lieu, ils ont fait un écosyte.
C'est-à-dire qu'il y a des espèces rares, comme par exemple l'écrevisse à pâte blanche, il se trouve qu'il y en a dans le domaine, c'est protégé. Et puis ils ont orienté toute leur production sur l'agriculture écologique, et donc c'est un écosyte maintenant qui est... est exemplaire parce que d'autres monastères s'inspirent de ce lent pour faire pareil d'autant plus qu'on est dans la notion de respect de la vie et que les religions n'arrêtent pas de ressasser l'histoire du respect de la vie dans les pays du sud évidemment on a engagé beaucoup de choses aussi qui sont en évolution très importante aujourd'hui et bien d'autres structures je vais pas vous vous dire toutes les structures en tout cas avec une projection aujourd'hui vers un fil qui doit passer par comment faire reconnaître dans le marasme dans lequel nous sommes que la politique Et je ne critique pas les individus.
Ils sont devant... C'est à eux à savoir. En leur âme et conscience, s'ils font de la politique pour le bien collectif ou s'ils font de la politique pour leur petite personne. Ça, je ne juge pas. Mais ce que je peux dire, c'est que la politique n'est pas en phase avec la réalité.
Absolument pas en phase. Par contre, la société civile est devenue un vaste laboratoire qui aujourd'hui expérimente d'une façon magnifique. Donc c'est ce qui m'a inspiré, parce qu'on m'a dit, vous savez que je m'étais présenté aux élections présidentielles en 2002. Alors ça, ce n'était pas ma volonté, on m'a fait la preuve.
On est venu me voir en disant, il faut que tu te présentes aux élections. Alors, avec des yeux comme ça, moi, me présenter aux élections, pourquoi ? Oui, il faut que tu te présentes aux élections, etc. Bon, la pression a été mise, mise, mise, mise, du coup je me suis dit, après, des incertitudes. insomnie, je me suis dit qu'est-ce que je réponds ?
Et finalement je me suis dit, si je fais de la politique, je ne vais pas rentrer dans la logique partisane. Je suis en dehors de la logique partisane. Le féminin au cœur du changement, équilibre féminin-masculin, ce dont j'ai parlé tout à l'heure. L'éducation des enfants non compétitive mais coopérative.
Les utopies, vous savez que le monde n'évoluerait pas sans utopistes. Parce que... On a déformé la chose.
C'est les utopistes qui font avancer. Et quand on voit un utopiste, on lui dit, mais ça ne va pas, non. Eh bien non, parce qu'il a une intuition qui l'a amené à innover autre chose.
Je ne vous parle pas de l'agriculture, évidemment, qui est centrale. et qui est donc très importante dans notre programme, c'était aussi d'essayer d'avoir une sémantique qui soit une sémantique conforme à ce que nous avons. on essaye d'exprimer et non pas une sémantique manipulatoire.
Et on est allé donc faire notre campagne avec ces quatre pages, avec tous les arguments qu'on avait mis. Et on est allé à Ukaïdi, Ukaïdo... sortez-moi, j'étais un peu comme ça et puis comme il fallait passer par par les signatures d'élus je me suis dit si nous avons 3 signatures de 3 élus en état d'ébriété ça sera déjà pas mal c'est tout juste si on se promenait pas avec notre bouteille de whisky pour eux et puis finalement on a atteint presque 200 signatures d'élus ça veut dire quoi ? c'est pas triompher, c'est de dire que les arguments que nous mettions en place étaient des arguments qui étaient quand même reçus, même par le politique.
Ce qui fait que ça nous a donné un courage fou. Et toutes nos campagnes électorales, j'ai fait à peu près une trentaine de conférences, ça s'était transformé en forum civique. C'était pas là à dire aux gens, si vous votez pour moi, voilà, vous allez avoir, ça va être une merveille.
Non, voilà, ça s'est transformé en forum civique. Et du coup, ça a donné une... à la société civile un espace d'expression.
C'était au lieu d'attendre que le politique vienne nous dire ce qu'il ferait si nous votons pour lui, c'était inverser les choses, c'est dire à la société civile ce qu'elle veut. Et essayer de donner la parole à la société civile. Et notre campagne n'a pas été ridicule, elle a été forte.
Alors du coup, on me demande maintenant pourquoi tu ne te présentes pas en 2017. Là tu auras les 500 signatures, probablement, mais j'en fais quoi ? Je n'ai pas envie de créer un parti, je ne m'aligne sur aucun parti, parce qu'il y a longtemps que je ne crois plus à tout ça, et encore moins évidemment chez notre ami que je ne vous cite pas. Eh bien, c'était de dire, reprenant l'idée de forum civique. Essayons de faire que la société civile exprime ce qu'elle veut.
Et donc un travail d'expression, et avec des forums un peu séparés, portés par Colibri, et dans différents lieux, puisqu'on a à peu près une 60-70 comités Colibri, ils porteraient cela, et à ce moment-là, sur des thématiques qu'on va définir selon la charte que nous avons. Et à ce moment-là, ça va s'aimer comme ça, et le résultat, ce sera la publication d'un... d'un opuscule qui rendra compte en quelque sorte, quelques mois avant les élections de ce à quoi inspire la société civile, plutôt que le contraire alors à ce moment là on définit vraiment ce que la société civile veut on n'exclut pas du tout les politiques mais au moins on peut leur dire voilà, voilà consigné les débats que nous avons fait voilà ce à quoi aspirent aujourd'hui les citoyens alors ça paraît un peu un peu délirant, mais moi je crois que c'est juste.
Et donc nous sommes dans... Je pourrais encore parler, parler, mais je crois que il faut que je me limite pour avoir quelques questions et questions-réponses. Donc je vous invite à aller sur internet pour avoir plus de précisions, plus des structures. La conclusion serait de dire nous sommes loin d'être simplement dans les théories générales. et que nous sommes honneurs au sud, partout, dans l'incarnation des idées que nous avons.
Et il se trouve que ces principes que nous avons prennent maintenant, se matérialisent, et tout notre objectif, c'est poursuivre, en quelque sorte, cette incarnation, parce que nous ne pourrons pas nous contenter de théories générales aussi belles soient-elles. Il y a Huxley qui disait, le plus bel ouvrage culinaire ne vaut pas le plus mauvais repas. Et donc... Il y a aujourd'hui à agir.
Vraiment, le temps... Et c'est Victor Hugo qui disait Il n'y a rien de plus puissant qu'une idée dont le temps est venu. Et je sens que le temps est venu d'une insurrection pacifique, évidemment, pas une insurrection, ce qu'on avait repris, parce qu'il est impossible qu'il puisse y avoir un quelconque avenir à l'humanité. si elle ne change pas de registre, si elle ne change pas de paradigme. Et ce changement de paradigme ne peut absolument pas se faire si chacun de nous ne prend pas en compte le fait que mon changement change le monde.
Voilà, c'est ma conviction. la plus totale. Et s'il n'y a pas ça, moi, ça n'a plus aucun sens pour moi.
Donc je peux aller manifester et pourrir les gens, pourrir la vie de ceux qui m'entourent. Et finalement, le problème aujourd'hui, c'est quelle humanité... en prenant conscience de là où nous en sommes par rapport à notre évolution est-ce que nous sommes capables d'arrêter quelque sorte de processus négatif qui peut mener à une espèce de drame planétaire ou est-ce que nous ne le sommes pas moi je suis persuadé qu'on le peut pour finir je vais vous dire une chose que je dis souvent parce qu'elle est très significative elle résume un peu ce que j'ai essayé de vous dire il se trouve que nous sommes sur notre ferme dans le sud de l'Ardèche. Nous avons au début quand nous étions là en 1961, nous étions pauvres parce qu'on n'avait pas de moyens et l'hiver était rude. Alors l'hiver fallait se chauffer et pour se chauffer on n'avait que du bois parce qu'on n'avait rien d'autre, on avait un petit peu de bois mais pour couper le bois tout seul c'était difficile.
Donc je suis dans un village à Jocotte. qui s'appelle Joyeuse, il y a une table, il y a des gens qui sont autour d'une table en train de consommer et j'entends quelqu'un dire coupez mon bois, c'est devenu difficile, je suis tout seul, etc. Donc je m'approche de la personne, je lui dis je vous ai entendu, moi aussi je suis tout seul. Est-ce que vous ne pourrez pas venir m'aider ? Je vais vous aider, vous venez m'aider.
Le contrat est signé immédiatement et puis je vais l'aider, il vient m'aider. semaine chez lui, une semaine chez moi. Et la semaine où il est venu chez moi, donc à l'époque il n'y avait pas de tronçonneuse, ou si ça existait on n'avait pas, donc on faisait tout à la main toute la journée, voilà, ensemble avec vous savez le pass etc. Et puis la journée s'achève petit à petit, vous avez le crépuscule, vous savez, la journée paisible s'achève sur un magnifique coucher de soleil, absolument splendide. Et sur ce coucher de soleil fait de toutes les couleurs, avec le soleil rouge qui descend, se découpait un arbre.
Il était effeuillé, donc ça faisait une magnifique dentelle. Et ça, c'était splendide. Et je regardais, donc ça, j'étais un peu comme ça, immobile. Mon ami se dit, mais qu'est-ce qu'il lui...
Pendant qu'il était lui en train de ranger les outils, il me regarde, il me dit qu'est-ce qui lui arrive. J'étais comme ça, dans une sorte d'admiration. Il s'approche de moi. moi je le prends par la main je lui dis regarde, il me dit il y a au moins 10 stères et bien c'est ça je pense qu'il est important que nous apprenions à jouir de la beauté de la nature de la beauté de la vie, la nature c'est pas seulement nous nourrir, c'est pas seulement c'est nous réjouir et défendre la nature c'est pas seulement défendre selon le principe écologique ordinaire c'est parce que sans cette beauté on rentre en enfer alors et j'espère que la réaction va se faire en tout cas chacun doit faire moi je peux vous promettre que tant que dieu me prête vie souvent je dis s'il ya quelqu'un qui a le bras long faire descendre mon dossier sous la pile avant qu'on m'accorde qu'on me laisse encore un peu de temps et bien je vous assure qu'aujourd'hui il ya lieu de se réjouir il ya lieu de changer le monde mais à la condition que vous le veuillez nous ayons la volonté de le faire.
Merci. Du coup, bonsoir. Donc moi c'est Valentin, je suis ici pour représenter les colibris à Lyon.
On est 12 ce soir là, mais je vais porter la voix pour chacun de nous. On essaie de porter l'incarnation des valeurs que Pierre a pu vous montrer ce soir. Et notre but en fait, ça s'axe sur trois points. que sont inspirés, reliés et soutenir.
Inspirés parce qu'on essaie de montrer aux gens qu'ils doivent être le changement qu'ils veulent voir en ce monde. Et pour ça, on les accompagne dans cette transition. intérieure en premier lieu, par exemple aussi en participant récemment à des synodébats sur le film Enquête de Sens, que je vous invite vraiment à regarder pour cette histoire de changement interne. On a un deuxième axe qui est relié, qui est très important.
À Lyon, on a vraiment voulu le mettre en avant parce qu'on s'appelle Colibri 69 Lyon Reliance et on y est très bien arrivé. On s'est relié à beaucoup d'acteurs différents autour de Lyon et on arrive maintenant à... à aiguiller chaque personne qui veut agir concrètement vers les différentes associations, mouvements qui vont leur parler, ou peut-être même s'investir dans l'association des colibris, où on est séparé par thématique, on est réuni par thématique avec une thématique agroécologie, une thématique santé, une thématique agriculture, une thématique éducation.
C'est vraiment des choses où on fait des actions diverses et variées. Ça peut être des cafés santé avec des intervenants qui sont tous bénévoles. ou le projet Adopte une courge, qui reste assez amusant, et en plus où on accompagne les gens à produire des courges biologiques, tout en lien avec des producteurs locaux.
On a beaucoup de choses, on a de quoi faire, on a un tremplin pour que chacun s'investisse. Et on est aussi sur le soutien, soutenir, comme ce soir. On est là, on est bénévole, on a fait l'accueil de plusieurs personnes ici. on a fait l'émargement parce que l'IAE nous a contactés pour nous relier déjà à Pierre Rabhi, mais du coup voilà si on est là ce soir c'est aussi pour montrer qu'on est là et en plus d'avoir une magnifique conférence on a les clés pour que vous puissiez vous investir et agir et on serait ravis de vous accueillir tous en tout cas chacun qui le voudra. Merci.
Alors nous allons passer aux questions du public, donc je vais faire passer les micros. Alors une consigne pour les questions, ce ne sont pas des témoignages, vous pouvez poser des questions concises afin que nous puissions prendre plusieurs questions. je suis un des colibris que Valentin a présenté et effectivement on a porté un projet qui s'appelait Adopte une courge on a essayé de relier, c'est un projet local à la fois local à la fois fois sociale, solidaire et agricole. Donc l'objectif c'est de relier les structures associatives. Le but c'est de montrer qu'au niveau local des initiatives peuvent être faites et relier les gens, montrer que tout ça peut être accessible.
Et du coup c'est un jardin collectif bio qui nous a même accueilli, qui nous a prêté leur terre pour qu'on puisse mener ce projet. On a fait venir des gens de la ville pour leur montrer, partager l'expérience. Et aujourd'hui, assez symboliquement, j'aimerais que Pierre adopte une cour. Vous avez certainement des questions dans la salle. Bonsoir M. Rabhi, Messieurs, Dames, Directeurs et Directrices de l'IAE de Lyon, Messieurs, Dames, les spectateurs, Je voulais vous poser une question par rapport à votre magnifique...
conférence, donc je vous remercie. Je voulais savoir s'il n'y avait pas aujourd'hui une certaine difficulté à, disons, trouver une issue à cette, disons, pollution internationale de notre environnement, dans le sens où maintenant, on a une atmosphère qui est assez chimique, notre agriculture assez, disons... imprégné dans cette atmosphère-là, dans cet environnement-là, est-ce qu'il n'est pas aujourd'hui un peu trop utopique ? Parce que moi, je me...
Je m'inspire beaucoup de votre approche et je la respecte beaucoup. Je vous prêchais à un convaincu, mais est-ce qu'il n'est pas difficile aujourd'hui de revenir en arrière ? D'autre part, est-ce que les nouvelles technologies, vous avez un peu évoqué vers la fin la tronçonneuse qui aide beaucoup le nouveau bûcheron, le bûcheron de notre ère du XXIe siècle, est-ce que se passer de ce type de technologie qui au final...
Et le fruit un peu de cette industrialisation et de ce développement technologique n'est pas aussi un peu idyllique. Voilà, je vous remercie beaucoup. Ça fonctionne, oui. Non mais, je veux dire, tout est possible dans la mesure où évidemment l'être humain prend conscience. Et l'être humain décide de faire, décide de réaliser.
Mais tant qu'il ne le fait pas, évidemment, il n'y aura pas de changement. Le changement vient d'une... On parle beaucoup de prise de conscience, moi ça me rappelle un peu l'électricité.
Il n'y a pas une prise de conscience, je veux dire, à laquelle on va se brancher pour prendre conscience. Il y a une espèce d'élévation de conscience, c'est-à-dire une mutation que peut avoir l'humanité aujourd'hui pour... aller dans le bon sens. Elle le peut si elle le veut. Je partirai de l'éducation des enfants. Il faut que les enfants soient vraiment éduqués autrement.
Arrêtons cette compétitivité. Apprenons-leur à être généreux les uns vers les autres, à être coopératifs, mettons en valeur leurs dons particuliers. Et je pense qu'en peu de temps, on peut...
amorcer une mutation. Et ce fameux rencontre internationale, le jour où ils réformeront l'éducation des enfants, déjà ils vont participer véritablement à un changement. Mais vont-ils le faire ?
Je n'en suis pas sûr. Parce qu'à côté de cela, on a organisé la société humaine sur qui gagne et qui perd, qui domine, qui est subordonné, etc. Et tant qu'on restera dans cette logique, de la domination des uns par les autres, qui génère évidemment tous ces antagonismes qui vont jusqu'au massacre, qui vont jusqu'à...
et on est témoin de tout ça, eh bien je pense qu'il n'y aura pas de changement. Et là où on verra l'humanité vraiment arriver à une lucidité, c'est quand on éduquera les enfants autrement que sur la logique actuelle. Et là on amorcera... une autre perception de la vie, une autre perception du monde et à partir de là, l'enfant sera moins angoissé et en même temps, il se prépare à être solidaire. La deuxième question, je ne sais pas ce que c'était déjà, je me rappelle.
C'est la fatigue qui arrive. Oui ? Oui ? Il y a juste madame là et puis après.
Oui, merci beaucoup pour cette très très belle conférence. Vous dites, lorsqu'on éduquera les enfants autrement, le problème c'est la poule et l'œuf, il y a des adultes qui sont effectivement tombés... dans ce système et comment faire le lien entre des parents qui ont été dans cette dynamique négative, dans cette hyperéconomie. cette crédibilité dans la transmission ? Qui va commencer à avoir cette idée d'aller vers des valeurs différentes ?
Verser cette nouvelle façon de vivre ? Si les parents ont connu l'autre système, comment la transition va se faire ? Oui, évidemment, il faut que l'éducateur soit convaincu de ce qu'il transmet à l'enfant.
Parce qu'on est en la phase de la grande transmission. Et... Mais le problème aujourd'hui, c'est que l'évolution générale de la société telle qu'elle est ne nous laissera pas le choix. C'est-à-dire qu'on va être confronté à des situations qui risquent de nous dépasser parce qu'elles se font par les lois normales d'une évolution mal engagée.
Et il serait quand même mieux d'anticiper sur cela en commençant dès aujourd'hui. aujourd'hui justement à éduquer autrement etc il ya préparé à se préparer à une logique différente de toute façon si on ne fait rien c'est le désastre je suis totalement convaincu que c'est pas possible autrement et La confusion et l'incohérence qui gagne maintenant toute la planète, qui met en dualité toutes les religions, qui met en dualité tout ça, je crois qu'elle risque de très très mal finir et ce serait dommage. Il y a aujourd'hui la possibilité vraiment de rétablir, de rétablir, et c'est ce que j'attendrais de cette réunion internationale, c'est de définir justement toutes ces valeurs et de s'engager à les appliquer, mais pas seulement. en parler sans les appliquer, comme la plupart du temps.
Je crois qu'aujourd'hui, soit l'humanité devient intelligente, soit ne l'est pas. Et malheureusement, ça risque de mal finir. C'est une question d'intelligence. Il ne faut pas confondre nos aptitudes, qui sont énormes, on peut faire des miracles technologiques, c'est ce que je disais tout à l'heure, par rapport à l'intelligence, qui est la lucidité.
Nous avons des moyens formidables, mais leur combinatoire est la destinée. que l'on leur donne est négative. C'est quand même dommage. C'est quand même dommage que notre génie créateur ne soit pas au service de quelle autre vie meilleure, etc.
Alors il y a les tentatives, bien sûr, de l'écologie, mais je vous ai dit tout à l'heure l'écologie politique n'est pas en phase non plus. Donc le monde sera ce que nous voudrons qu'il soit. C'est tout.
Pierre Abhi, merci de nous avoir nourri avec ces paroles. Depuis 1961, vous destruisez la société, l'humanité par votre exemple. N'y a-t-il pas aussi un blocage par ce format ?
formatage de la société, notamment par notre système éducatif qui va depuis la maternelle jusqu'aux grandes écoles. Oui, moi je pense que vraiment, vraiment, le levier par lequel... on va modifier les choses la vision c'est par l'école et malheureusement moi je suis très inquiet parce que en fait on est passé par le hors-sol l'isolement de l'individu par rapport à la nature on a confiné et concentré des gens dans les villes ce qui les a déconnectés des lois de la nature il y a une deuxième déconnexion qui est en train de se faire...
Par les écrans. Les enfants sont de plus en plus devant des écrans, c'est-à-dire qu'ils sont d'emblée dans le virtuel, avant d'entendre dans le réel. Ça, ça aura des conséquences très graves, parce que le cerveau, quand nous naissons, nous continuons à naître.
Mais nous continuons à naître à une réalité vivante, et non pas à un monde virtuel. Et aujourd'hui, je suis vraiment inquiet par le fait que les enfants... sont de plus en plus dans ce virtuel.
Et on voit, d'ailleurs, j'ai vu des familles, l'enfant n'est jamais à table. Pour ne citer que ça, c'est-à-dire le moment convivial où la famille se retrouve, le lieu d'échange, les enfants préfèrent être avec les copains par écran interposé que d'être en famille. Donc il y a une désocialisation pernicieuse qui est en train de se faire. Je prends le TGV Paris.
Montélimar c'est à Montélimar que je descends pour aller à Monardèche et bien je monte dans un wagon surbouqué et j'avais l'impression de rentrer dans une chapelle personne ne se parlait ils étaient tous J'étais là, je me disais, silence absolu. Et on dit que c'est de la communication. Je ne vois vraiment pas en quoi ça communique.
Et donc j'étais désolé parce que je me disais quand même, il y a des voisins, on peut discuter. vous savez avant les voyages dans un wagon c'était une espèce de lieu de convivialité on se raconte des histoires moi j'ai connu les trains où on se donne à manger mutuellement le casse-croûte les machins et pendant le voyage j'étais C'était un voyage merveilleux parce qu'on était dans ce qu'on retrouve encore aujourd'hui dans les pays du tiers monde. Et bien là, c'était le silence total. Et en plus, je me suis assis dans mon siège puisque personne ne parlait à personne.
Donc, je ne pouvais pas parler aux gens. Si j'avais parlé aux gens, ils auraient dit, ce type-là, il n'est pas normal. Et en plus, je me suis trouvé entre deux mastodontes.
disparaissant entre les deux mastodontes et puis ça a tourné dans ma tête puis eux ils étaient là, un mince je paye le même billet qu'eux quand même Donc je vais lancer un mouvement pour payer le voyage au poids et non pas à la personne. Parce que moi je suis tout le temps perdant. Tout le temps perdant, c'est pas juste. Et donc quand on l'appelle, disons, il faut...
Il y a une capacité du système aujourd'hui à illusionner. Cette capacité à illusionner est incroyable. Une maîtrise dans comment manipuler l'être humain et lui faire admettre des erreurs comme des certitudes. ou comme des vérités. C'est un grand problème aujourd'hui.
Et l'enfant devant les écrans, c'est dangereux. Par contre, si l'enfant est devant l'écran, mais en même temps, moi ce que je souhaiterais dans le système scolaire, c'est qu'il y ait, bien entendu, le lieu où on éduque les enfants, on lui apprend, on lui met à jour des savoirs, etc. Un jardin pour qu'il se connecte à la vie, et il va comprendre.
Et un atelier manuel, sans outils, pour qu'il développe ses mains. Aujourd'hui, les enfants ne développent pas. absolument pas leur habileté manuelle.
Nous avons cette faculté manuelle qui est extraordinaire, qui a permis à l'être humain de survivre, parce que sans l'habileté manuelle de l'être humain, jamais l'être humain ne serait sorti. Eh bien, aujourd'hui, on ne l'enseigne plus. Et on appelle ça de l'éducation ?
Non, ce n'est pas de l'éducation. C'est une espèce de... je ne sais pas comment appeler ça.
C'est-à-dire un être humain qui comprend enfant... et on l'adapte au système. Et au lieu de lui donner la liberté de sa propre créativité, eh bien on occulte sa créativité, disons ses capacités personnelles parce qu'il faut absolument qu'il soit adapté à la logique du système.
Ça c'est très dangereux. Bonsoir M. Rabhi. Bonsoir.
Merci pour ce moment d'humanité. Alors après adopte une courge, moi je dirais adopte une abeille, ça c'est celle que j'aime. J'ai une question qui concerne ces forums.
citoyen vous en avez parlé au travers de l'association colibri alors comment concrètement sur un territoire on lance ce type d'initiative je serais intéressé pour savoir comment on fait bonne question puisque c'est en quelque sorte, comment dire, une idée qui m'appartient. Cette idée qui m'appartient, moi vous savez, je n'ai jamais émis une idée que je n'ai expliquée. Donc je suis en train d'écrire un manifeste pour m'expliquer.
Ce manifeste, je ne tiens pas à être le seul signataire, parce que ça voudrait dire que moi j'ai la vérité que les autres. Donc je tiens à ce qui passe par l'examen d'autres gens, pour dire si ça leur convient, ça leur convient. vient pas, est-ce qu'il faut modifier les choses ?
Je ne veux pas être le leader spirituel de quoi que ce soit. C'est pas ça. Donc, une fois que, disons, le manifeste aura été validé, nous le publions. Largement.
Et c'est à ce moment-là qu'on va pouvoir dire par quel procédé. Mais il faut déjà que les gens comprennent notre intention. Alors, l'intention, ils y adhèrent ou ils y adhèrent pas. Il y aura sûrement des gens qui y adhèreront, des gens qui n'adhèrent pas. pas mais en tout cas la première chose à faire c'est d'être complètement clair dans notre intention et que cette intention soit compréhensible et comprise tant qu'il n'y a pas ça on va pas plus loin voilà une fois que c'est compris les gens sont donc instruits sur nos intentions et à ce moment là on met en route le mouvement et compte tenu que nous avons pas mal de deux comités colibri que nous avons Vous savez, je fais toujours mon test auprès des gens, parce que quelquefois j'ai l'impression de délirer, et je me dis, l'autre va me dire que je vais lire, ou alors que c'est juste.
Donc du coup, je demande un peu partout l'idée, mine de rien, de dire en forum civique, je n'ai que des adhésions. En disant, la prochaine échéance politique, on va encore retomber sur le schéma classique, droite, gauche, les chamailleries de cours de récréation. moins l'innocence d'ailleurs la plupart du temps et on va tomber sur quelque chose alors que l'heure est grave, l'heure est très très grave.
Donc c'est pour ça que patientez un peu de toute façon le document sera écrit sera diffusé et à partir de là les gens adhèrent ou n'adhèrent pas et à partir de là on donnera les disons quelques idées pour donner corps et pour incarner. et d'incarner ce mouvement. Oui, bonjour. C'est par rapport à la notion de sobriété. Généralement, on a l'impression qu'il faut sacrifier finalement, on va dire, certaines parts de la modernité d'aujourd'hui.
Et du coup, ça serait comment trouver justement cette motivation, ou du moins ne pas avoir l'impression de sacrifier certaines choses. Je ne sais pas trop comment... Alors quand je parle de sobriété heureuse, c'est qu'il y a une compensation énorme dans le sens où nous sommes aujourd'hui dans la surabondance et on consomme de plus en plus d'anxiolithiques parce que nous ne sommes pas bien.
Le problème aujourd'hui, est-ce que nous sommes en mesure d'avoir une civilisation, une organisation qui réponde entièrement à nos nécessités mais qui à la fois génère une joie de vivre ? Parce que si ça ne génère pas cette joie de vivre, je ne vois pas l'intérêt. Donc la compensation, ce n'est pas de dire aux gens, serrez la ceinture, vous sacrifiez.
Ce n'est pas du tout ça. Répondre entièrement à nos besoins, il ne faut pas qu'elle apparaisse comme un appel à l'austérité. Si l'apparence d'un appel à l'austérité, c'est raté. Au contraire, c'est l'appel à la libération.
Et si on n'a pas compris que c'est un appel à la libération, évidemment, c'est raté. Ce n'est pas l'austérité du tout. C'est au contraire sortir de l'avoir surabondant vers l'être qui est desséché et qui est assoiffé.
C'est trouver cet équilibre-là. Merci beaucoup M. Rabhi pour cette superbe conférence.
qui nous redonne de l'espoir en tout cas. Nous modestement à Lyon on a mis sur le web un MOOC. Alors j'espère que c'est contributif, c'est vers l'enseignement, c'est vers la jeunesse. Et ce MOOC s'appelle 7 semaines pour trouver...
le job de mes rêves c'est certainement très prétentieux en tout cas ça fait rêver en 25 jours nous avons pu accueillir 10 1077 moockers et nous avons besoin à aujourd'hui très clairement de mentors de mentors comme vous de mentors comme tous les personnes qui sont là aujourd'hui est ce que tout le monde est bienvenu pour aider cette jeunesse j'ai une question à vous poser est ce que vous avez l'occasion Si vous avez un écran, bien entendu, j'espère, pour vous, c'est une boutade. J'ai fait un flop. Ça s'appelle un flop.
Donc, est-ce que vous avez l'occasion de donner une, deux heures à ce MOOC en tant que mentor pour répondre à de droits questions ? Pour répondre à des questions ? Oui, à des jeunes qui sont en phase de se rapprocher de l'entreprise, parce que, pour aller dans l'autre sens, on remarque un clivage entre...
la jeunesse et l'entreprise soit on le nie ou soit on se met dessus et on a décidé de rapprocher la jeunesse de l'entreprise voilà moi à donner les réponses bien entendu je le fais déjà des gens qui me posent des questions j'ai essayé de répondre à partir de la de la logique qui est la mienne et on accepte ou n'accepte pas mais bien entendu je peux répondre simplement il faut les savoir dans quelles conditions comment ça c'est sur une base de forum tout simplement comment C'est sur une base de forum. On en reparlera après si vous voulez, ce n'est pas le sujet. Merci en tout cas d'avoir pris l'engagement. Merci beaucoup.
Merci. Merci beaucoup. Merci à tous pour votre participation encore une fois.
Merci à vous, monsieur Rabhi, bien entendu.