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Comprendre le PIB et le Taux de Croissance

Le taux de croissance, tout le monde connaît. Le chômage qui augmente, c'est la faute au taux de croissance. Les finances publiques qui dérapent, encore le taux de croissance. Mais au fait, le taux de croissance, c'est quoi au juste ?

Dans 3 minutes, vous saurez tout ou à peu près. Le taux de croissance mesure la variation du produit intérieur brut qui... correspond lui-même à la somme de toutes les valeurs ajoutées produites dans un pays donné.

Bon, on va reprendre tout ça en commençant par le début, la valeur ajoutée. Prenons un tout petit pays avec dedans une entreprise minuscule. Celle-là par exemple, qui fabrique des guitares.

Avant de fabriquer quoi que ce soit, elle doit d'abord acheter un tas de choses, du bois, des cordes, des vis, de la laque et j'en passe. La valeur ajoutée, c'est la différence de valeur entre ça et ça, entre le prix du produit fini et le coût des ingrédients. Facile, non ?

La valeur ajoutée, c'est plus ou moins la richesse créée par la transformation de ce tas d'objets disparates en guitare. Maintenant, élargissons un peu le champ. Chaque entreprise de notre pays minuscule crée une valeur ajoutée.

La somme de ces valeurs ajoutées, c'est le produit intérieur brut du pays, dit aussi PIB, dit aussi PIB. Et n'oublions pas la valeur ajoutée créée par l'État. Et oui, lorsque l'État construit une route ou éduque un enfant, c'est aussi de la richesse qui est créée. Le PIB, c'est la quantité de richesse produite sur une année à l'intérieur d'un pays.

Mais au fait, à quoi sert cette richesse ? À qui est-elle distribuée ? Excellente question ! La rémunération des salariés représente environ les deux tiers de la valeur ajoutée.

Une autre partie, sous la forme d'impôts, va à l'État. Le reste sert aux entreprises à rembourser leurs crédits, à rémunérer leurs propriétaires. Et puis cette petite part ici, ce sont les investissements pour le futur. Le PIB, ce n'est pas seulement la somme des valeurs ajoutées, C'est aussi la somme des rémunérations versées. Les deux additions aboutissent au même résultat.

Si on était vraiment curieux, on pourrait encore se poser une autre question. Que devient toute cette richesse après qu'elle a été distribuée ? Voyons voir. Ici, un salarié achète une guitare. Là, un fabricant de guitare investit dans une machine-outil.

Là-bas, l'État fait construire un conservatoire de musique pour apprendre le solfège aux générations futures. Bref, d'une façon ou d'une autre, la richesse distribuée est ensuite dépensée. Le PIB, c'est la somme des valeurs ajoutées qui est égale à la somme des rémunérations, laquelle est égale à la somme des dépenses.

Les trois sont équivalents. Et nous voici enfin arrivés au moment que vous attendez tous, le taux de croissance. Si le PIB est de 100 l'année dernière et qu'il est de 110 cette année, ça pourrait être parce qu'on a produit 10% de richesse en plus, mais ça pourrait être aussi parce que les prix ont augmenté de 10%.

Et le plus probable, c'est que c'est un peu des deux. Le taux de croissance, c'est la quantité de richesse produite en plus, sans tenir compte de la hausse des prix. 10% de croissance, ça peut arriver dans les pays émergents.

Ça n'arrive plus dans les pays développés. Ou 2%, c'est déjà bien. Maintenant, penchons-nous sur l'histoire édifiante de deux gâteaux. Le premier, acheté au supermarché et partie intégrante du PIB. Mais le second, cuisiné à la maison avec amour, n'existe pas.

Ou du moins, le PIB ne le voit pas. Pourtant, le second gâteau est au moins aussi bon que le premier et la richesse créée est bien réelle. Et puis, peut-être plus grave, le PIB n'inclut aucune notion d'utilité sociale.

Il ne fait aucune différence entre la richesse que crée une marque de cigarette et celle que crée un hôpital en soignant les cancers des fumeurs. Un embouteillage vu par le PIB est une aubaine. Ça crée de la richesse puisque ça fait dépenser plus en essence et en entretien auto.

Bref, le PIB est un indicateur important mais limité du niveau de développement. économique d'un pays. Et le taux de croissance de ce même PIB ne suffit pas à rendre compte du bien-être des citoyens.

Surtout si vous fumez une cigarette dans un embouteillage.