L'épidémie d'obésité est le problème de santé le plus grave au monde. La moitié de la planète sera obèse ou en surpoids en 2030. C'est un désastre. Nous sommes en train de mourir de maladies évitables. De mourir.
C'est une tragédie créée par l'homme. Pendant longtemps, j'ai cru que j'étais entièrement responsable de mon poids. Je culpabilisais en permanence.
Je me sentais nulle. Une ratée. J'avais l'impression que je valais moins que les autres.
Et il m'a fallu du temps pour remettre en question ces certitudes et me demander Es-tu vraiment une ratée ? Et la réponse est non. Non, je ne suis pas nulle. Mais ça m'a pris du temps pour en arriver là.
L'obésité rassemble les fantasmes de notre époque. Elle n'échappe pas aux clichés, aux supposés mauvais choix, à la prétendue paresse ou aux gènes tout puissants. Et si l'obésité n'était pas un échec individuel, mais un échec collectif, le symptôme d'une société libérale qui déteste le grain, mais qui fabrique des gros ? Une société obésogène.
Le phénomène est mondial. Aucun pays n'est parvenu à l'enrayer. À l'heure actuelle, il y a 2 milliards de personnes, adultes et enfants, en surpoids ou obèses. Cela n'arrive pas par magie. Ça demande du travail.
Et il faut regarder de près qui est derrière ce processus. Sinon, nous vivrons dans des sociétés dans lesquelles une personne sur trois sera diabétique, où tout le monde sera diabétique. sera obèse ou les gens mourront d'AVC ou de crise cardiaque à 40 ans. Je veux dire que le choix est évident.
Si nous restons sans rien faire, nos sociétés vont s'effondrer. Pas seulement aux États-Unis, mais au Mexique, en Russie, en Chine, en Europe. Un peu partout dans le monde, des hommes et des femmes se dressent contre cette fatalité.
Politiciens, pasteurs, médecins ou simples citoyens, ils bravent des multinationales. Nous croyons vraiment que l'industrie a tort, qu'elle empoisonne et cible les gens. Et la population a le droit de savoir. Ils utilisent les armes du droit, de la science, de la politique, pour nous permettre de reprendre le contrôle de nos corps.
Dès le début des années 2000, les pays occidentaux ont déclaré la guerre à l'obésité. En vain. D'ici 2030, on estime que le nombre d'enfants obèses sera de 250 millions.
Nos gouvernements ont-ils adopté la bonne stratégie ? Au moins deux-terres des hommes et des femmes au Royaume-Uni sont en hausse de poids. Et les taux sont encore en hausse.
L'obésité a un impact de vieille change sur le corps et peut lentement réduire la qualité de vie. À en croire certains messages largement répandus, nous serions les seuls responsables de notre poids. Et les gros ?
Des gloutons, incapables de contrôler leurs pulsions alimentaires. On nous dit qu'on a le choix, mais l'avons-nous vraiment ? Pour moi, la stigmatisation la plus difficile à supporter, c'est l'idée qu'on manque de volonté.
Que les personnes obèses n'ont aucune volonté, sinon elles ne seraient pas en surpoids. Parce qu'on nous répète tout le temps, si vous voulez maigrir, faites du sport, suivez un régime. Et si vous faites ça, vous y arriverez. Pour les pouvoirs publics, la réponse paraît simple. Il suffit d'un peu de volonté personnelle pour terrasser l'ennemi.
Manger moins, bouger plus devient la formule magique des années 2000. C'est si facile de regarder une personne mince et de se dire, quelle volonté, quelle force morale. Et puis, de voir une personne en surpoids et de l'accuser de tous les maux. Oh, ils sont faibles, ils n'ont pas de volonté. Mais le problème n'est pas une question de volonté personnelle. Et si nous continuons à le croire, nous ne réglerons jamais cette épidémie d'obésité.
Mais les clichés ont la vie dure, comme le montre ce très populaire show TV. américain ce big us loser c'est la glorification de la volonté individuelle et puis pour notre life you paye à ryu nom en france et en fait un des séquelles du sceau connu 16 participants sont enrôlés pendant 6 mois dans un programme féroce de perte de poids. C'est exactement le conseil qu'on a donné aux gens.
Mangez moins et bougez plus. Cette émission montre des transformations incroyables. Les candidats suivent un régime pauvre en calories, ils font plein d'exercices et maigrissent beaucoup, ils perdent beaucoup de graisse et on les rend en pleine forme.
Symptôme de l'épidémie globale, le show a été adapté dans une trentaine de pays dans le monde. Cette croyance n'épargne pas les meilleures intentions. En 2010, Michael Obama a fait un film sur le show.
lance un plan de lutte contre l'obésité infantile. Si la première dame danse sur Move Your Body, l'idée de départ était avant tout de réglementer la nourriture industrielle servie dans les cantines scolaires. Nous avons le droit d'attendre qu'ils ne mangent pas le type de nourriture fatiguée, salée, sucrée que nous essayons de garder quand ils sont à la maison.
Désolé, mais je pense que c'est un peu la même chose. au lieu de lancer un mouvement collectif pour changer le système alimentaire. Manger mieux est devenu bouger plus. Bouger avec Beyoncé, dont le clip a vampirisé toute l'entreprise. Une aubaine pour l'industrie qui entre dans la danse.
Coca crée en 2015 la Global Energy Balance Network, un réseau mondial de chercheurs qui propose de régler le problème de l'obésité, devinez par quoi ? Par l'exercice physique. Les grands médias et la presse scientifique se focalisent sur l'idée qu'on mange trop, toujours trop, en blâmant les fast-foods, les boissons sucrées, etc. Or, il n'y a aucune preuve irréfutable qu'il soit responsable. Le professeur Steve Blair est l'un des principaux chercheurs recrutés dans le réseau.
Il est spécialiste de l'exercice physique. Si les gens consomment trop de calories, par rapport à leurs besoins, le problème c'est peut-être qu'ils n'en brûlent pas assez. Il faut trouver un équilibre.
Le déficit d'activité physique est devenu en quelques années, par ce genre d'opération menée par Coca, central dans la question de l'obésité, alors que ça a été construit de toutes pièces par un industriel qui avait un produit à défendre. Et en plus, dans cette vidéo, c'est un scientifique qui vous le dit. C'est un scientifique qui le dit, il est dans son laboratoire, donc forcément il doit savoir de quoi il parle.
Et cette utilisation, cette instrumentalisation de la science pour affirmer des choses. au public et du coup entretenir entretenir ce doute c'est quelque chose qui marche qui marche très fort en fait c'est une stratégie extrêmement efficace de persuasion et voici la traduction langage marketing à quoi de plus fun en effet que de lutter contre l'obésité en dansant L'industrie s'est focalisée sur l'histoire des calories consommées et des calories dépensées. Vous pouvez boire ce que vous voulez, il suffit de faire un jogging pour brûler les calories.
Nous savons que ce n'est pas la réalité. Notre poids serait un équilibre entre calories avalées et calories dépensées. La théorie semble logique, le seul problème, c'est qu'elle est fausse.
L'exercice physique joue en effet un rôle mineur dans le contrôle du poids. Il faudrait courir une heure pour éliminer un hamburger et deux heures et quart pour une pizza. Du point de vue des calories, l'accumulation des graisses est égale aux calories consommées moins les calories dépensées. Cette formule est parfaitement correcte sur le plan de la physique, c'est vrai.
Mais le problème, c'est que ça c'est de la physique, alors qu'on parle de physiologie humaine. Et les deux n'ont absolument rien à voir. Les héros du Biggest Loser l'ont appris à leur dépens.
Les participants de la saison 8 ont été suivis par un chercheur de l'Institut National de Santé Américain. Six ans après leur spectaculaire perte de poids, 13 des 14 participants avaient repris la quasi-totalité des kilos perdus. Cette étude m'enlève un peu de culpabilité et aussi de la honte.
Honte de ne pas arriver à contrôler mon poids comme ça, d'un simple claquement de doigts. Les gens disent tu n'as qu'à arrêter de manger, ça ira mieux Mais ce n'est pas si simple. Ça a été fondamental pour moi de comprendre ça.
J'ai pris conscience que ce n'était pas totalement de ma faute. Et ça c'est puissant. Je pense qu'il faudrait arrêter de se focaliser sur les calories. Oui, on peut manger moins et perdre du poids pendant un certain temps, mais votre corps va se battre. Et sur le long terme, on sait que le métabolisme est plus fort que la volonté.
Mais alors, si la volonté individuelle n'est pas en cause, comment expliquer cette hausse spectaculaire de la courbe d'obésité à partir des années 80 ? Quelle est la différence entre 1970 et 2019 ? Je ne pense pas que la biologie humaine ait changé. C'est plutôt la manière dont nous mangeons, à la fois le type de nourriture et la fréquence des repas.
En 40 ans, notre alimentation a subi une véritable révolution, issue d'une politique lancée à la fin des années 70. A l'époque, c'est l'hécatombe, due aux maladies cardiovasculaires, qu'il faut combattre. Le Gras est alors désigné comme principal coupable. Une erreur qui va avoir de graves conséquences sur le régime alimentaire mondial.
On recommande de réduire la consommation de graisse et on privilégie désormais les céréales comme base de notre alimentation. Il fallait donc manger plus de pain, de riz et de pommes de terre par exemple, qui sont pauvres en graisse, et consommer moins de produits laitiers et de viande. Pendant des années, ça a été la recommandation officielle et je crois que c'est ce qui explique pourquoi nous sommes en train de vivre dans un monde gens auprès du poids.
Pour rester en bonne santé, il est recommandé de manger des féculents à chaque repas. Pour y arriver, vous pouvez consommer du pain bien sûr, mais aussi des pommes de terre, des pâtes, du riz ou des lentilles par exemple. Pour plus de conseils pratiques sur la nutrition, rendez-vous sur mangezbouger.fr Les céréales, c'est ce qu'on donne aux bétails pour l'engraisser, ou aux canards pour faire du foie gras. Or les céréales comme le pain, le riz ou les pâtes, ce sont des glucides, c'est-à-dire des sucres. Ils vont être au cœur de cette révolution alimentaire.
Il y a encore 20 ou 30 ans, les professionnels de la nutrition pensaient que le sucre était inoffensif parce qu'il ne contenait pas de gras. L'étiquette pauvre en matière grasse devient synonyme de bonne santé. Ce nouveau régime alimentaire sans gras profite à la même époque de la révolution agricole.
Partout, en Amérique et en Europe, l'agriculture intensive, subventionnée par nos gouvernements, produit des céréales en grande quantité et à très bas coût. Je pense que le gouvernement américain subventionne l'épidémie d'obésité de différentes façons, notamment à travers son soutien à la production de maïs et de soja, dont une partie sert à fabriquer du sirop de maïs très riche en fructose. Comme ça.
C'est un sucre très bon marché, ça favorise l'ajout de sucre dans de nombreux produits. Le gouvernement américain a poussé l'industrie alimentaire à produire des milliers de produits transformés allégés en gras. Donc mettez-vous à la place des industriels.
Si vous devez réduire les graisses, par quoi allez-vous les remplacer ? Eh bien par des céréales transformées et du sucre. C'est le grand tour de passe-passe de cette histoire.
Le sucre pas cher remplace le gras, car il rend les aliments allégés savoureux et addictifs. C'est le début de la manipulation des ingrédients. Les céréales, recomposées en pain de mie, canneflex ou plats préparés, déferlent dans les supermarchés. Il y a une photo intéressante où on voit une famille américaine après-guerre, dans les années 50, qui est entourée de tous les aliments qu'ils consomment dans l'année.
Et on constate qu'il y a beaucoup de vrais aliments, des fruits, des légumes, du lait, etc. Et assez peu d'aliments transformés, voire ultra-transformés, à part peut-être les cornflakes. Et ce qui va se passer, c'est qu'on va progressivement aller vers de plus en plus de faux aliments, des aliments artificialisés qu'on peut qualifier de fake foods et qui sont très caractéristiques de notre alimentation moderne.
D'une certaine manière, l'industrie alimentaire a fait ce qu'on lui a demandé. Elle ne s'est pas fait prier parce que le sucre coûte moins cher que le gras. Donc elle a pu augmenter ses bénéfices tout en étiquetant ses produits bons pour la santé. Ce sont les consommateurs qui en ont payé le prix.
Si le sucre paraissait innocent, on en connaît aujourd'hui beaucoup mieux les effets. Manger trop de sucre provoque un bouleversement profond dans notre organisme, à commencer par un déséquilibre hormonal. Quand vous mangez, le taux de certaines hormones augmente.
Et l'hormone la plus importante, c'est l'insuline. L'insuline détermine si les calories ingérées sont brûlées ou stockées sous forme de graisse. L'un des carburants essentiels de notre corps, ce sont les glucides, c'est-à-dire le sucre.
Lorsque nous mangeons, le pancréas fabrique de l'insuline. Et c'est l'insuline qui transporte le sucre dans nos cellules. Quand on mange souvent des aliments en base de glucides et de sucre ajouté, comme dans les produits transformés justement, le niveau d'insuline reste donc toujours élevé.
Quand il y a trop d'insuline, nos cellules graisseuses, c'est-à-dire les tissus adipeux de notre corps, absorbent trop de calories et les stockent. Il n'y a alors plus assez de calories pour le fonctionnement du corps, c'est-à-dire pour les muscles, les organes et le cerveau. C'est pour ça qu'on a faim. Les aliments ultra transformés, les hamburgers, les boissons sucrées et toute la malbouffe qu'on grignote sont digérés très vite, mais n'apportent pas de satiété. Donc, ce sont les glucides ultra transformés qui provoquent la prise de poids.
Avec ces produits ultra transformés, l'industrie nous fait donc avaler une nouvelle couleuvre. On mange ce qu'on appelle désormais des calories vides. Il faut bien comprendre que les aliments ultra transformés sont des recombinaisons d'ingrédients et d'additifs pour redonner de la couleur, du goût, de la texture.
On met des arômes et donc on crée des aliments artificiels qui sont très attractifs. Et c'est cette hyper attractivité qui est dangereuse parce que d'abord elle nous éloigne des vrais aliments et nous font consommer l'aliment plus que de raison. C'est-à-dire que le plaisir de consommer ces aliments va l'emporter sur la satiété.
Pire encore, ces produits ultra transformés perturbent notre flore intestinale, notre microbiote. Or, les bactéries intestinales assurent des fonctions essentielles. Non seulement elles nous aident à digérer, à fabriquer des vitamines, à éloigner les maladies, mais elles agissent aussi sur notre poids.
Des études ont révélé que les personnes obèses ont un microbiote appauvri. La richesse est donc fondamentale. Dans les sous-sols de l'université de Stanford, Erika Sonnenburg a mesuré l'impact de notre alimentation moderne sur le microbiote. Elle a nourri plusieurs générations de souris avec un régime à base de produits ultra transformés. Quand on leur a donné une alimentation riche en sucre simple, la perte de diversité s'est aggravée au fil des générations.
Donc chaque génération avait moins de bactéries intestinales que la précédente. À la quatrième génération, plus de la moitié des bactéries ont disparu. Un simple régime alimentaire riche en sucre a décimé le microbiote de manière irréversible.
De nombreux aliments transformés ont subi un traitement qui a éliminé les fibres alimentaires. Or, quand on enlève les fibres, on supprime ce qui nourrit les bactéries intestinales. Si on avait voulu créer le régime alimentaire le plus ravageur...
qu'ils soient pour nos microbes intestinaux, ils ressembleraient sans doute beaucoup au régime occidental. Malgré les dégâts provoqués sur notre organisme, rien n'arrête la propagation des produits ultra transformés. On a un mot nouveau, snacking, le grignotage.
En 1990, ça n'existait pas. Il y avait des aliments vendus dans la rue, pendant les fêtes, mais on ne grignotait pas. Aujourd'hui, aux États-Unis, au Mexique, au Chili et au Brésil, un quart des calories avalées viennent du snacking. C'est rentable de vendre des aliments gras, sucrés, salés et addictifs. Ça l'est beaucoup moins de vendre des produits sains, riches en fibres et peu transformés.
Alors quel est le moteur de cette épidémie d'obésité ? La course au profit. Cette révolution alimentaire a donné naissance à des empires. Nestlé, Unilever, Coca, Kellogg's, Pepsi. Aujourd'hui, une poignée de multinationales détient quasiment toutes les marques.
Elles pèsent 500 milliards de dollars de chiffre d'affaires et ont pris le contrôle de nos assiettes. L'alimentation est un secteur majeur de notre économie. Il n'y a pas seulement les entreprises alimentaires comme Nestlé, Danone, Coca ou Pepsi.
Il y a aussi les distributeurs comme les supermarchés Walmart ou Carrefour. Les firmes agroalimentaires sont puissantes et elles contrôlent la chaîne de distribution. Et puis les agences de marketing qui font de l'argent en vantant les mérites de la malbouffe aux consommateurs.
Donc, on a des acteurs qui pèsent très lourd dans notre société et qui veulent nous vendre des aliments et des boissons mauvais pour la santé. L'arme secrète des industriels de l'agroalimentaire, c'est le prix. Leurs produits sont beaucoup moins chers que les produits frais, jusqu'à 60% de moins. Ils remplissent ainsi en priorité les caddies des plus pauvres. Cibles privilégiées, ils deviennent les premières victimes du système.
La famille Hamilton habite dans l'un des quartiers les plus pauvres de Washington, à quelques kilomètres de la Maison Blanche. Ils vivent dans un désert alimentaire. Aucun produit frais à des kilomètres à la ronde. Dans les quartiers huppés de Washington, le taux d'obésité est de 10%. Il atteint ici 42% de la population.
Au menu aujourd'hui, viande hachée. Willie est du genre nonchalant. Rien ne me dérange. Mais moi, je leur dis, c'est sérieux.
Faut pas prendre ça à la légère. Est-ce que t'as envie d'avoir du mal à marcher, de chercher ton... et d'être obligé de t'arrêter quand tu montes la côte ? T'as 15 ans ! Tu devrais être capable de monter la côte sans aucune difficulté.
Mes fils voulaient manger comme leurs amis, chez McDo. Il y en a un en haut de la côte. Ils voulaient aller là-bas.
Ils voulaient pas écouter leur mère. Ils voulaient aller dehors et manger n'importe quoi en douce. Voici le quartier des Hamilton. Un de ces lieux abandonnés où l'État a encouragé l'installation de franchises de chaînes de fast-food. Avec des conséquences décuplées par une implacable stratégie marketing qui commence au coin de la rue.
L'industrie alimentaire dit que c'est de la faute des consommateurs. Mais la vérité, c'est qu'elle a changé tout notre environnement alimentaire. Aujourd'hui, partout où on regarde, que ce soit sur notre smartphone, sur les panneaux d'affichage, sur les publicités, à la télévision ou au cinéma, on voit la malbouffe mise en avant.
Une manipulation qui débute dès l'enfance. Vous allez à l'épicerie du coin, vous vous retrouvez nez à nez avec les boissons sucrées. Dans les écoles, il y en a dans tous les distributeurs.
On vous en donne même... à la cantine. C'est une gigantesque manipulation. Si vous demandez aux gens ce qui influence leur choix alimentaire, ils répondront je mange ce que j'aime.
Personne ne vous dira je bois du Coca parce que j'aime leurs pubs. Ce n'est pas ce que les gens disent. Parce que la publicité influence les gens dans leur inconscient, sous le seuil de la pensée critique.
Ce que j'ai surtout gardé en mémoire, et je ne sais pas pourquoi, peut-être parce qu'il y avait des pubs dans mes émissions préférées, ce sont les publicités pour les céréales. Des études scientifiques montrent un lien direct entre l'exposition en publicité et les préférences alimentaires des enfants. L'OMS préconise donc un encadrement du marketing. Mais l'offensive publicitaire ne faiblit pas.
Elle infiltre de nouveaux espaces, comme les réseaux sociaux ou les jeux en ligne. C'est le rôle du marketing. C'est son objectif.
Et ils savent très bien s'y prendre. Donc le marketing a été efficace. La question c'est, était-ce bon pour ma santé ? Ce que le marketing nous cache, c'est que la malbouffe provoque l'une des maladies les plus dévastatrices qui soit, le diabète. Il tue aujourd'hui une personne toutes les six secondes dans le monde.
Il y a 25 ans, si je vous avais dit que j'avais un patient de 18 ans avec un diabète de type 2, vous auriez dit, mon Dieu, c'est incroyable, c'est tellement rare, c'est bizarre. Aujourd'hui, c'est fréquent d'avoir des jeunes ou même des enfants avec un diabète de type 2. un diabète de type 2. C'est comme si on était en guerre chez nous. Ça brise le cœur, c'est injuste. Des gens s'enrichissent sur la souffrance des autres.
On pourrait l'éviter. C'est inhumain de l'ignorer. C'est inhumain. Kenny, 14 ans, et Willie, 15 ans, prennent chaque jour un traitement contre le diabète. J'ai une tante qui est morte du diabète.
C'est dans ma famille. On lui a coupé un orteil, et puis le pied, et pour finir toute la jambe. C'était ma tante.
Quand on parle de diabète, la plupart des gens pensent à des amputations et des piqûres. Je ne veux pas que mes enfants subissent ça. Nous les tuons. C'est une sorte de suicide collectif dans un pays comme les Etats-Unis.
Nous ne donnons pas aux gens d'assurance maladie et ils souffrent de diabète ou d'hypertension. Nous sommes en train de tuer toute une génération de pauvres. Tu comprends, non ?
Qu'est-ce que t'en penses, Willie ? Un enfant noir américain sur deux développera un diabète dans sa vie. Un enfant noir américain sur cinq est obèse.
Un enfant hispanique sur quatre. Le cri d'une jeune fille va signer le début d'une révolte. We eat.
Comme nous sommes toujours des slaves. Hier, j'ai décidé de écrire des ingrédients dans ma diète. D'abord, il y avait un million de choses que je ne pouvais pas prononcer. Et puis il y avait du sucre, de la fleur, du sucre, des huiles hydrogénées, des fruits chauds...
J'ai entendu une jeune fille qui avait 16 ans à l'époque et elle avait un sérieux problème de poids. Elle a chanté un poème qui aujourd'hui encore me donne la chair de poule. C'était la première fois que je voyais un jeune décrire l'épidémie d'obésité et de diabète comme un problème social. Et j'ai réalisé qu'elle était un messager bien plus efficace que je ne pourrais jamais l'être. Dean Schillinger organise la rébellion.
Avec l'association Yauspix, il réunit les jeunes des banlieues de San Francisco en atelier d'écriture. Objectif, éveiller les consciences pour déjouer les pièges tendus par l'industrie. Réaliser qu'on leur mentait les a poussés à devenir des acteurs du changement.
C'est ce qui a transformé leurs poèmes. Les œuvres d'art sont devenues des armes. Avec une caméra et des poèmes, il lance la campagne de sensibilisation Biggest Picture.
Pour moi, chaque vidéo est comme une pierre. Une pierre qu'on jette dans l'eau pour voir celle qui fera le plus de vagues. Ce qui a le plus d'impact, c'est quand je montre aux jeunes un plan de San Francisco.
avec les statistiques par quartier du nombre d'hospitalisations pour des amputations, des insuffisances rénales et du diabète. Ensuite, je leur montre les dépenses pour les campagnes de pub dans ces mêmes quartiers, pour Coca, les sodas, les sucreries, etc. Au premier atelier qu'on a organisé, une jeune fille noire de 16 ans m'a regardé et m'a dit Pourquoi ils nous font ça ? Pourquoi ?
Et j'ai répondu, voilà le thème de ton poème. Cette question est déjà un poème très fort. Les clips cumulent plus d'un million de vues sur YouTube.
La prise de conscience permet aux gens de faire des choix. Nous nous battons pour être entendus. Nous nous battons pour que l'information circule. Nous nous battons contre des intérêts qui veulent nous voir perdre.
Tant que les marchands de soda dépenseront de l'argent et ne dormiront pas, notre combat contre eux ne connaîtra pas de repos. A quelques milliers de kilomètres de là, sur la côte est, un homme s'est emparé d'une autre tribune pour faire comprendre lui aussi à une communauté décimée ce qui la tue. Il arrive qu'on aille à l'enterrement d'une personne morte d'une maladie liée à son mode de vie. Nous allons au cimetière et l'enterrons. Avec les membres de la famille, nous nous réunissons pour le dîner après la cérémonie.
Et perpétuons le cycle des mauvaises habitudes alimentaires qui ont entraîné la mort de ce membre de la famille. Pour moi, c'est une crise. Je vois plus de gens mourir à cause du sucre que de la criminalité. Je perds plus de gens à cause des problèmes d'alimentation qu'à cause des armes.
C'est une épidémie et elle m'inquiète profondément. Dans son combat contre les puissances des ténèbres, le pasteur Coates n'hésite pas à casser les codes habituels de sa fonction. Dans cette guerre à main nue, il veut briser le silence autour de produits consommés par tous. C'était comme une drogue. A l'adolescence, puis quand je suis entrée à la fac, je buvais des sodas toute la journée.
J'étais devenue complètement accro. Les sodas faisaient tellement partie de ma vie que je ne buvais rien d'autre. Je ne connaissais que ça.
C'est la seule boisson que je voulais. Alors, dans cette canette de soda, il y a 39 grammes de sucre. 39 grammes de sucre dans une canette de soda.
Ça représente combien de cuillères à café de sucre ? Quelqu'un le sait ? Près de 10 cuillères à café de sucre. Le pasteur Coates a fait une démonstration pendant un serment. Ça a eu un impact énorme sur moi.
Parce que je n'avais jamais réalisé la quantité de sucre que j'ingurgitais à chaque fois. à chaque fois que je buvais un soda. J'en buvais au moins 7 ou 8 par jour.
J'en ai pris conscience quand il a montré ce que ça représentait. Et là, je me suis dit, wow, ça fait beaucoup dans mon corps à chaque soda. Neuf, peut-être neuf et demi. Voici la quantité de sucre dans un seul verre. Et nos enfants deviennent pré-diabétiques vers 9-10 ans.
A l'âge de 13 ans, ils sont presque... diabétiques. Nous sommes en train de saboter une génération entière de notre peuple à cause du sucre. Les gens étaient sous le choc.
Ils étaient bouche bée. Ils écarquillaient les yeux. Ils n'en revenaient pas. On les entendait réagir quand ils versaient le sucre dans le verre.
Cette démonstration leur a montré ce qu'ils auraient dû savoir depuis leur enfance. Je veux jouer un rôle dans la prise de conscience des Américains de l'impact de ces drogues qu'on appelle sucres sur le bien-être mental et physique de nos communautés. Ne dis pas que je suis addict.
La guerre se déplace sur le terrain judiciaire. Dean Coates ose attaquer Coca devant les tribunaux. Nous savons que la consommation de sucre dans ces produits dépasse le seuil quotidien établi par l'association cardiologique américaine. Qu'est-ce que vous demandez à Coca ? Qu'est-ce que vous exigez de cette compagnie ?
Nous voulons que Coca cesse sa publicité mensongère. Ils ont dépensé 120 millions de dollars en 5 ans, entre 2010 et 2015, pour promouvoir leurs produits de façon mensongère. La multinationale a accusé les pasteurs d'enfreindre sa liberté d'expression.
Après avoir demandé au tribunal de les condamner à payer ses frais d'avocat, une menace à plusieurs millions de dollars, Coca demande à présent le rejet de toute l'affaire. Déclaration de Coca. Les allégations ne reposent sur aucun fondement légal ni factuel et ne nous défendront vigoureusement. Nous soutenons que Coca a induit les consommateurs en erreur sur la réalité scientifique des effets des boissons sucrées, parce que plusieurs des responsables de l'entreprise ont fait des déclarations dans la presse du genre Il n'y a aucun lien avec la réalité scientifique des effets des boissons sucrées. entre les boissons sucrées et le diabète.
Or, nous savons que ce n'est pas le cas. Pour moi, ce n'est pas une question rhétorique. Je ne fais pas ça pour l'argent, mais parce que je vois que c'est un problème. Je vois des gens mourir.
Mon ambition et ma vocation, c'est de sauver des vies. En tant que pasteur, c'est mon rôle, sauver des gens. Je ne veux pas juste les aider à aller au paradis après leur mort. Je veux les sauver pour qu'ils aient une meilleure qualité de vie sur Terre de leur vivant. On peut revenir...
l'industrie des boissons sucrées adopte toujours la même ligne de défense. Les pionniers de l'industrie du mensonge, c'est les cigaretiers, les fabricants de tabac, qui ont développé toute une boîte à outils qui servent en fait à faire dérailler des réglementations ou à défendre des produits dans des tribunaux. L'industrie du tabac avait ouvert la voie. Ces méthodes lui ont permis d'échapper à toute forme de réglementation pendant un demi-temps.
des méthodes qui ne reculent pas devant le parjure. Cette image des patrons de l'industrie du tabac prétentiellement mentant devant le congrès américain dans un pays où le parjure est quelque chose qui n'a pas du tout la même dimension, c'est assez représentatif de toutes ces stratégies d'introduction du mensonge dans les processus de construction de la connaissance, uniquement pour défendre des produits. L'industrie des sodas est probablement la plus rentable après celle du pétrole dans le monde.
monde. Elle a trouvé une combine géniale. Ça lui coûte presque rien de produire ces cochonneries et elle les vend 1 euro ou 2 dollars.
C'est vraiment tout bénéfice pour elles. Depuis plus de 20 ans, comme les entreprises du tabac, l'industrie des sodas nie tout lien entre maladie et consommation de ces produits. C'est très difficile de voir des gens souffrir de maladies qu'on pourrait éviter. Alors qu'en tant que médecin, on fait tout notre possible, que le patient aussi fait tout ce qu'il peut et que malgré tout, la situation s'aggrave.
Pour maintenir cet écran de fumée, toutes les méthodes de lobbying sont employées. C'est ce qu'ont révélé les cocalyx depuis 2015. Pression sur des journalistes, discrédit sur les études qui les dérangent, financement de recherche, rencontres, avec des personnalités politiques. Pour assurer ces résultats, des contacts au sein du Sénat ont été établis.
Nous ferons activement campagne pour faire savoir qu'une taxe sur les boissons gazeuses est discriminatoire, régressive et qu'elle ne réglera pas le problème de l'obésité. Nous avons demandé à l'Assemblée nationale de faire face à cette situation. à l'Institut économique de réaliser une étude qui prouvera l'inefficacité d'une telle taxe. Contact établi avec le président du groupe UMP pour marginaliser l'initiative et éviter qu'elle ne gagne du terrain.
Quand New York Times a publié son enquête importante en 2015, on s'est rendu compte que Coca avait dépensé 90 millions de dollars pour financer des partenariats avec des associations sportives, médicales, et plus de 20 millions de dollars avec des experts en direct. Oh mon dieu ! Oh mon Dieu, toutes ces boissons sucrées, tous ces fast-foods qui causeraient autant de problèmes de santé. Regardez, regardez un peu.
Le New York Times a révélé que Steve Blair a reçu plus de 3,5 millions de dollars de Coca pour financer ses recherches entre 2008 et 2015. À partir du moment où des industriels de ce type-là se mettent à produire de la science, sponsoriser de la recherche, on peut d'emblée deviner qu'il ne s'agit pas de participer à l'amélioration de la connaissance pour l'humanité. Dean Schillinger a été nommé expert par la ville de San Francisco. Il doit démêler le vrai du faux.
Quand nous avons analysé ces études, nous avons constaté que toutes celles qui concluaient qu'il n'y avait aucun lien entre consommation des boissons sucrées et obésité et diabète avaient été financées par l'industrie. En revanche, toutes celles qui avaient trouvé un lien entre consommation des boissons sucrées et obésité et diabète, à l'exception d'une seule, étaient indépendantes. Et on sait maintenant, grâce à d'autres preuves, que l'industrie a profondément influencé les institutions médicales et scientifiques pour fabriquer une controverse sur l'impact de ces produits sur la santé.
Du côté de l'industrie des boissons sucrées, les réponses sont tout à fait rodées. Comment expliquez-vous l'épidémie d'obésité ? L'obésité est un problème d'origine multifactorielle. complexe à résoudre, qui doit être abordé par toutes les institutions, aussi bien publiques que privées.
Très très rodée, quitte à paraître un petit peu répétitive. Some research Des chercheurs ont montré un lien entre consommation de soda et obésité. Que répondez-vous à ça ?
Comme je vous l'ai déjà dit, l'obésité est un problème complexe et multifactoriel. Vous n'avez pas répondu à la question. La question, c'est, quand vous voyez ces études, qu'est-ce que vous ressentez ? Le problème de l'obésité est d'origine multifactorielle.
On a rencontré plusieurs chercheurs, et beaucoup d'entre eux comparent le combat contre les sodas à celui contre l'obésité. le tabac ? Que leur répondez-vous ?
Indéniablement, l'obésité et le diabète sont des problèmes d'origine multifactorielle. Je pense que les recours en justice sont une arme essentielle et je pense que l'industrie commence à comprendre ce qui l'attend. Que ce soit cette année, l'année prochaine ou dans cinq ans, ces campagnes, que ce soit celle-ci ou une autre, vont se multiplier.
Et qu'on gagne cette bataille ou non, une autre viendra après. L'étau se resserre autour de l'industrie agroalimentaire. Partout dans le monde, des voix s'élèvent pour protéger les consommateurs en réclamant de nouvelles législations.
La bataille se déplace sur le terrain politique. C'est le pouvoir de réguler des produits inévitables. En 30 ans, plus d'un billion de vies ont été sauvées.
C'est un bon jour pour les gens qui font des politiques. Sous l'impulsion de Malia Cohen et d'un autre membre du conseil municipal, San Francisco est la première ville aux Etats-Unis à déclarer la guerre au sucre dans les sodas. Quand les gens réalisent la quantité de sucre contenue dans une canette de soda, ils se mettent à réfléchir.
Donc, dans cette salle du Conseil, on a entendu les témoignages de médecins, d'infirmières et de chercheurs qui nous ont parlé des effets du sucre sur l'organisme. Et c'est grâce à ce débat permanent, depuis plusieurs années, que nous avons eu l'idée de taxer les boissons sucrées. Imposer une taxe. L'idée est quasiment révolutionnaire aux Etats-Unis. L'industrie s'indigne et détourne le débat sur la question du rôle de l'Etat.
L'une des stratégies de l'industrie alimentaire pour combattre la mise en place des réglementations consiste à brandir le concept d'Etat-Nou-Nou et à dire que le gouvernement ne devrait pas se mêler de la vie des familles, que c'est à elle de s'occuper des enfants, pas au gouvernement. Le gouvernement. Le aliment de la famille est difficile dans l'économie de ce jour. Maintenant, certains politiciens veulent que le gouvernement me dise comment je dois le faire.
Ils veulent mettre de nouvelles taxes sur beaucoup de produits que j'achète. L'industrie des boissons sucrées s'est mobilisée. Elle a enlevé les prix de la nourriture.
Elle a engagé des avocats, des lobbyistes. Elle a trouvé des consommateurs qui ont dit S'il vous plaît, ne nous dites pas ce qu'on doit manger ou boire. On ne veut pas d'un État nounou.
On veut décider seul. L'industrie a dépensé des millions de dollars, presque six fois plus que nous. Face à l'industrie qui juge la taxe liberticide, les défenseurs de la santé publique public mobilise les citoyens. Je savais qu'on allait gagner parce qu'ils ciblent les jeunes enfants et les communautés pauvres avec leur publicité.
Une fois qu'on l'a démontré, les gens ont dit ça suffit Personne ne veut être une cible, personne ne veut être une victime. Alors que la ville veut aussi imposer des messages d'alerte sur chaque bouteille de soda, à l'image des paquets de cigarettes, l'industrie attaque en justice encore une fois et gagne devant la cour d'appel. Les logos ne verront pas le jour. Même méthode à New York, quand le maire Michael Bloomberg fait voter un amendement pour limiter la taille maximale des sodas servis dans les restaurants. Dans un scénario connu d'avance, la puissante association américaine des boissons dégaine l'argument sacré de la liberté de choix.
So are we gonna let the mayor tell us what size beverage to buy ? If we let him get away with this, where will it end ? Hey New York, it's time to take a stand. No more giant sodas ? Come on !
This is America, the land of plenty. We haven't even achieved type 3 diabetes yet. We're so close. Michael Bloomberg est caricaturé en nounou et l'industrie gagne devant les tribunaux. Dans ce combat frontal entre liberté et protection des consommateurs, la liberté, une fois de plus, semble bénéficier aux plus puissants.
En tant que femme noire, en tant qu'afro-américaine, je me suis dit que je pourrais mieux me faire entendre des électeurs. et leur expliquer pourquoi je m'engageais dans ce combat. Je suis élue dans un quartier de San Francisco où il y a de nombreux immigrés, des gens dont l'anglais n'est pas la langue maternelle, des gens qui vivent dans des HLM.
Ce que nous avons tous en commun, c'est de mourir de maladies évitables. D'en mourir. Et ça a été très dur à accepter. Et visiblement, les gens s'en fichaient.
L'industrie s'en fichait. Elle continue à investir son argent de façon à rendre les gens accros. Juste pour s'enrichir.
Ce qui m'a décidé à m'engager C'est que je ne veux plus que des gens meurent. Pour cela, il faut changer les politiques publiques, informer les gens pour qu'ils aient conscience de leurs choix et leur permettre de pouvoir vraiment choisir. C'est ma motivation.
C'est pour ça que je me bats. On ne peut pas rester les bras croisés et les laisser nous tuer. C'est pour ça que je me bats. L'industrie utilise parfois des méthodes moins agressives, mais tout aussi redoutables. En Allemagne, elle gagne en jouant aux partenaires responsables dans la lutte contre l'obésité.
Comme dans cette publicité réalisée par une chaîne de magasins d'alimentation. qui promet de s'engager contre la malbouffe pour aider les enfants à réaliser leurs rêves. Mais faire confiance à l'industrie, est-ce vraiment raisonnable ? 2000 médecins, effarés par les chiffres de l'obésité et du diabète, ont adressé une lettre ouverte à la chancelière et à la ministre de l'alimentation. Madame la chancelière, madame la ministre, monsieur le ministre, madame la présidente, veuillez prendre au sérieux la prévention de l'obésité, du diabète de type 2 et des autres maladies chroniques.
Veuillez adopter une taxe sur les boissons sucrées ainsi que des restrictions sur les publicités adressées aux enfants qui vantent des aliments au profil nutritionnel déséquilibré. Cette lettre envoyée en janvier 2019 au gouvernement est restée sans réponse. Une vague de surpoids et d'obésité de l'ampleur d'un tsunami se dirige vers l'Allemagne.
Mais les politiques refusent de l'admettre. C'est difficile de comprendre qu'une nation aussi développée, pionnière dans de nombreux domaines, ait doté d'un système de protection. de santé particulièrement évolué soit aussi arriéré en matière de prévention.
Cela s'explique par le fait que les lobbies économiques sont extrêmement puissants en Allemagne. Les intérêts économiques prennent donc toujours le pas, aujourd'hui encore, sur les questions de santé. Le gouvernement allemand compte sur la capacité de l'industrie à s'auto-réguler.
Aucune taxe sur les boissons, ni aucune restriction sur la publicité ne lui sont imposées. Notre stratégie mise sur l'engagement personnel des fabricants. On veut absolument éviter les mesures réglementaires rigides ou les recettes standards.
Je le sais, vous préféreriez que ce soit écrit noir sur blanc, mais je vous le garantis, nous réussirons. Nous réussirons grâce à cette stratégie, parce qu'elle est plus souple. Cette souplesse a conduit la ministre de la Nutrition à donner 7 ans aux entreprises pour réduire les taux de sucre, sel et gras dans leurs produits.
C'est une catastrophe. La ministre de la Nutrition, Malia Klockner, ne fait quasiment rien pour protéger la population. ...du sucre, des graisses et du sel. Et cela malgré les mises en garde des scientifiques, de l'Organisation mondiale de la santé et des médecins. Ce n'est pas avec un engagement volontaire des fabricants, en leur demandant s'il vous plaît, s'il vous plaît, réduisez un peu votre taux de sucre, qu'on résoudra ce problème.
Nous avons besoin d'autres types de mesures. L'association Foodwatch a mesuré le taux de sucre dans les boissons vendues en Allemagne en 2016, puis en 2018. L'industrie est-elle vraiment un partenaire responsable comme elle le prétend ? Tout le monde parle de réduction du taux de sucre, mais personne ne le fait. La teneur moyenne en sucre des aliments était presque aussi élevée en 2018 qu'en 2016. Ce qui montre que, sans directive, comme c'est le cas en Grande-Bretagne, avec une taxe sur les sodas, les choses ne changeront pas beaucoup en Allemagne. D'ici 2040, on estime que le nombre de personnes atteintes de diabète approchera les 12 millions.
C'est dramatique. Face aux pressions croissantes qu'elle subit dans le monde occidental, l'industrie agroalimentaire colonise d'autres marchés. Le Mexique a été le premier à subir ce cataclysme.
Nous avons ajouté du sucre dans l'alimentation du monde entier. Comme les marchés ne se développaient plus en Europe et aux États-Unis, Coca, Pepsi et tous leurs clones au niveau local ont braqué leur puissance marketing sur les pays à faible ou moyen revenu. 73% de la population mexicaine est aujourd'hui en surpoids ou obèse.
10% souffrent de diabète, devenue première cause de mortalité. Je pense que le message de mon père est clair. Prends soin de toi. C'est ce qu'il n'a pas fait pour lui. J'aimerais avoir une vie normale.
Monter ou descendre les escaliers, courir, parfois c'est compliqué. Quand je marche, je me fatigue vite. Quand on a vu quelqu'un mourir du diabète, et en plus une personne très proche, on fait tout pour que ça ne nous arrive pas.
Le monde entier s'est tourné vers le Mexique en se demandant ce qui se passait. Pourquoi le surpoids et l'obésité augmentaient aussi rapidement ? La colonisation s'est attaquée à l'une des traditions les plus riches du Mexique, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, sa cuisine.
La consommation de fruits et légumes a chuté de 30%. La consommation de haricots a baissé de 50% en 20 ans. En 14 ans, la consommation de boissons sucrées a augmenté de 40%.
Au Mexique, il y a un million et demi de points de vente de boissons sucrées et de malbouffe. Cette situation est criminelle pour la santé publique. Chaque Mexicain consomme en moyenne 137 litres de soda par an, un record mondial.
C'est vraiment un impérialisme de la malbouffe. Les grands pays occidentaux propagent leur cochonnerie dans le monde entier. Et bien sûr, ils ont été accueillis à bras ouverts. C'est bon mar...
Ça a du goût et c'est pratique. Comment ne pas aimer ça ? Au magasin du coin de la rue, une pomme coûte plus cher qu'une bouteille de soda. Voilà ce qu'on a trouvé à la Super Ed.
Les industries qui peuvent fabriquer massivement ces produits ont tenté de proposer des substituts aux aliments traditionnels du régime mexicain. La tortilla de maïs, par exemple, a été remplacée par le pain. Les haricots ont été remplacés par ces boîtes de conserve qui ressemblent à du thon ou qui en contiennent. Peu à peu, ça pénètre la riche tradition culinaire des familles mexicaines.
Si vous regardez une carte, vous verrez qu'il y a une invasion territoriale. On la voit déjà à tous les coins de rue. Les gens l'ont déjà dans les veines.
Leur palais est pris en otage. C'est une colonisation alimentaire. Le Mexique a subi de plein fouet les effets pervers de la mondialisation.
Invasion des produits américains à bas coût, au détriment des cultures locales. Dans la banlieue de Mexico, les terres agricoles disparaissent. Ceux qui les cultivent encore font figure de résistants. Dans la lutte pour une meilleure alimentation, le soutien du gouvernement a été pratiquement nul. Nous sommes en train de mener une guerre inlassable contre la consommation de boissons sucrées et de malbouffe.
Nous résistons à tout ça. Cette génération sera la première dans l'histoire du Mexique à avoir une espérance de vie inférieure à celle de ses parents. Un tiers des enfants sont en surpoids ou obèses.
Un autre record mondial. Aujourd'hui en consultation, nous avons eu un petit garçon de 3 ans qui pesait déjà 20 kilos. Sa mère pensait lui donner une alimentation saine en lui faisant boire beaucoup de jus de fruits.
jusqu'à 7 ou 8 par jour. Ça faisait une énorme quantité de sucre ajouté. C'est une énorme quantité d'azúcar ajouté. Aujourd'hui, il y a du sucre partout, partout.
La nutritionniste a dit qu'il mangeait beaucoup trop de glucides. Mais le sucre est partout, dans tous les produits, dans tout ce qu'on mange, sauf dans l'eau de source. Mais aujourd'hui, au Mexique, le prix de l'eau a augmenté, plus que pour les sodas ou la bière.
Un litre d'eau, c'est plus cher qu'un soda. Il fallait être convaincu. Dans un pays où un ancien président de la République a été patron de Coca, défier l'industrie agroalimentaire peut sembler mission impossible. Pas pour Alejandro Calvillo.
Nous nous trouvons devant le ministère de la Santé, avec ce Frankenstein qui symbolise la politique de prévention de l'obésité, élaborée en concubinage avec l'industrie de la malbouffe et des boissons sucrées. A la tête d'une petite association de défense de consommateurs, Alejandro Calvillo organise la résistance. Il trouve un allié au sein même du ministère de la Santé, Simon Barquera, un chercheur en nutrition. Et il utilise les méthodes provoquantes de Greenpeace, où il a démarré. pour séduire et dégager les enfants.
Tony, Tony, le seigneur de l'azúcar, est le principal responsable de la vente massive de sucre. Il fait croire aux enfants que si ils consomment... Comment peut-on permettre qu'un pays s'enrichisse en vendant un produit qui fait du mal ?
Il y a une guerre entre deux visions. D'un côté l'intérêt de la santé publique et de l'autre l'intérêt économique. Qui va gagner ?
Nous, parce que nous avons raison. Il faudra 11 ans de lutte acharnée, de clips chocs, censurés les uns après les autres, pour que le chercheur et le militant fassent adopter en 2014 une taxe sur les sodas et sur la malbouffe au Mexique. La première taxe soda du continent. Ça a vraiment été utile car au cours des deux années suivantes, la consommation de boissons sucrées a baissé au Mexique. Le pays était le premier consommateur de soda au monde et il est passé à la quatrième place.
Devant le succès de la taxe, une vingtaine d'associations s'unissent derrière Calvillo et Barquera. Elles réclament un système d'étiquetage nutritionnel. Elles veulent aussi faire passer cette taxe de 10 à 20%. Des revendications apparemment inacceptables pour de mystérieuses et anonymes adversaires.
Nous avons commencé à recevoir des messages. Je ne savais pas que les autres en avaient aussi. Ces messages m'ont d'abord déconcerté, puis j'ai compris que c'était des menaces.
J'ai reçu un message sur mon portable. Un SMS avec un lien. J'ai cliqué sur ce lien, et la page qui s'est ouverte était celle des principales pompes funèbres du Mexique. Je l'ai compris comme une menace. Simon, ta fille, et il citait le nom de ma fille, a eu un accident de voiture et elle est à l'hôpital dans un état très grave.
Si tu veux des détails, voici un lien. Simon, ta fille vient d'avoir un accident, c'est très grave, viens vite, elle a été transportée ici. C'était des gens qui en savaient beaucoup sur ma famille.
C'était terrible. Simon, espèce d'abruti, pendant que tu travailles, je couche avec ta femme. Voici la photo. Nos portables ont été envoyés à l'université de Toronto, au Citizen La, dont les experts sont parmi les meilleurs du monde en espionnage. Ils ont découvert qu'il s'agissait d'un système d'espionnage baptisé Pegasus, fabriqué par une entreprise israélienne nommée NSO Group, et qui vend ces systèmes au gouvernement.
En théorie, les États peuvent l'utiliser uniquement pour lutter contre le crime organisé. Mais là, il a servi contre nous, sûrement pour fournir des informations à l'industrie. D'autres membres de notre groupe ont dû se déplacer avec des gardes du corps pendant six mois.
Une enquête est toujours en cours pour identifier les auteurs de ces menaces téléphoniques. Ce qui s'est passé au Mexique, c'est qu'il y avait un gouvernement très conservateur lié à l'industrie. L'ancien président du parti au pouvoir avait dirigé Coca auparavant, donc les liens étaient très étroits.
Ils ont atteint là un niveau de perversité. sans précédent. Ils nous avaient déjà attaqués dans les médias. Ils s'en étaient déjà pris à d'autres experts, mais ils n'étaient jamais allés jusqu'à menacer des enfants et des familles comme ils l'ont fait au Mexique. Ils ont franchi un nouveau cap dans la violence.
Finalement, l'augmentation de la taxe soda n'a pas été votée. Et l'eau en bouteille qu'achète Veronica dans son quartier coûte plus cher qu'une bouteille de soda. Paradoxe de l'époque, alors qu'on libère les flux de marchandises qui mettent en péril des productions locales, qu'on laisse la malbouffe envahir le monde, on ferme les frontières sur les hommes.
Désormais, le rêve occidental ne se croque plus à pleines dents. Il se consomme avec du pain de mie et du soda, coincés derrière les murs. La révolution va venir d'un pays du bout de l'Amérique. D'un pays qui est pourtant depuis 30 ans le terrain de jeu favori des ultralibéraux, le Chili.
Le chef de file de cette rébellion est sénateur. Il se bat depuis des années pour que son peuple quitte la troisième marche mondiale du podium du surpoids et de l'obésité. Dans un éditorial, un journal a écrit que j'étais un diable.
Un diable qui persécutait les pauvres entreprises. On a tenté de nous discréditer, on nous a menacés, agressés. Mais dans la vie, il faut faire des choix. Si on n'a pas eu peur de Pinochet, on ne va pas avoir peur des multinationales, aussi puissantes soient-elles. La révolution chilienne commence sur les emballages.
Combien de signaux ont-ils ? Trois. Tu peux lire ce qu'ils disent ?
Alte en calories, haute en sucres et haute en sodium Les signaux sont une alerte. À la maison, ils consomment ce genre d'aliments ? Non. Pas tous ? La pâtisserie, pourquoi ?
Pourquoi tu ne consommes pas ce type d'aliments ? Parce que je n'aime pas ces chatarres. Tu n'en aimes pas pourquoi ? Ils sont des chatarres.
Dans ma famille, mon père était médecin. Il était pédiatre. Et quand j'étais petit, mes parents me donnaient ces céréales. Elles contenaient 40% de sucre et 600 mg de sel.
Aujourd'hui, je pourrais reprocher à mes parents de m'avoir donné des cochonneries à manger. Mais ils n'étaient pas responsables. Ils n'avaient aucun moyen de s'en rendre compte. savoir le sénateur guido girardi ancien pédiatre est devenu en quelques années la bête noire de l'industrie girardi a milité sans relâche pour protéger les consommateurs il a fallu braver le veto présidentiel du chef d'état milliardaire sébastien de pignera puis combattre les campagnes de dénigrement de l'industrie Enfin la loi est votée en 2016. C'est une véritable bombe dans l'univers de l'agroalimentaire.
La première chose que nous avons faite avec la loi est le droit de savoir. On a créé des logos qui permettent en un coup de main d'oeil de savoir si le produit contient beaucoup de sucre, de sel, de gras, de calories. Cela doit prendre quelques secondes.
Nous voulions qu'un enfant de 6 ans puisse comprendre. affichent désormais un ou plusieurs logos, y compris les produits phares de certaines marques internationales au succès planétaire. Même si ce sont des produits internationaux, importés, ils sont tous obligés d'utiliser le même étiquetage. Celui-ci cumule trois logos.
S'il y a un logo parce que ce n'est pas bon pour la santé, il ne peut pas y avoir de publicité télévisée. Il n'est pas acceptable qu'on fasse la pub de cochonneries à la télévision. Pas de publicité sur Internet, pas de jouets à l'intérieur, pas d'autocollants à collectionner.
Ils ne peuvent pas utiliser leur arsenal pour alpaguer les enfants. Tony le tigre était obligé de se comporter comme une sorte de pédophile pour tromper les enfants. On l'a libéré.
En interdisant la publicité de tous les produits portant des logos noirs, le gouvernement s'attaque aux nerfs de la guerre. La publicité mensongère viole les droits des enfants et tous les traités internationaux votés par les Nations Unies pour la défense de la santé des enfants. Et nous accusons ces marques d'être des pédophiles parce qu'elles maltraitent les enfants. C'est pour cela que j'ai eu des conflits très violents avec certaines.
L'industrie affirmait que la réglementation serait sans effet et pénaliserait les plus pauvres. Mais deux ans à peine après son application, un cercle vertueux se met en place. La bonne nouvelle, c'est que beaucoup de produits qu'on croyait impossibles à reformuler, parce que l'industrie disait que c'était techniquement impossible, ont pu l'être.
Aujourd'hui, ils ont moins de sel et moins de sucre. L'industrie elle-même dit que 20% des produits ont été reformulés. Et pour certaines catégories, encore davantage.
De ce point de vue, c'est vraiment un succès. C'est ce qu'on appelle le pouvoir de harcèlement de l'enfant au supermarché qui dit Madame, achète-moi ça, achète-moi ça Là, c'est le même principe, mais inversé. L'enfant dit, non, ne prends pas ça, il y a deux logos. Ne m'achète pas ça, il y en a trois.
Il en faut un seul maximum. On change de normes sociales. L'enfant le plus cool n'est pas celui qui a un goûter mauvais pour la santé. C'est le contraire.
En 18 mois, on a vu une baisse de 25% des achats de boissons sucrées au Chili. C'est sans précédent. Aucun autre pays n'a réduit de plus de 5 ou 10% sa consommation suite à des taxes. Nous observons aussi une forte baisse du côté de la malbouffe ultra transformée.
C'est la première fois qu'on voit dans un pays les signes d'un possible changement de normes pour une alimentation plus saine. La révolution chilienne fait des émules en Amérique du Sud. Le Pérou a mis en place les mêmes logos. L'Uruguay s'apprête à le faire. Et coup de théâtre, le Mexique aussi.
Sous la nouvelle présidence, le Congrès vient de voter une nouvelle réglementation avec les mêmes logos qu'au Chili. De l'autre côté de l'Atlantique, le contraste est saisissant. En Europe, le logo Nutri-Score, étiquetage plutôt timide par rapport au logo noir chilien, n'est adopté que par quelques pays et il n'est même pas obligatoire. En France, seuls 25% des produits transformés l'affichent.
Dans les années 2010-2011, il a été question à Bruxelles d'avoir un système d'étiquetage nutritionnel clair et obligatoire. Les industriels, évidemment, étaient contre et ont dépensé de leur propre aveu plus d'un milliard d'euros en lobbying pour empêcher le caractère obligatoire. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, les États membres sont obligés de se débrouiller avec des systèmes facultatifs, parfois sous la menace de procès des industriels.
Si la France, pays de la gastronomie... a voté une taxe soda et fait interdire les distributeurs dans les écoles, elle peine toujours à imposer des contraintes fortes à l'industrie agroalimentaire. La réglementation française est vraiment faible. Elle a mis en place le Nutri-Score qui évalue les aliments, mais elle ne dit pas ça c'est mauvais pour la santé comme on le fait au Chili. Elle n'empêche pas non plus le marketing.
Il faut des mesures plus ambitieuses pour se débarrasser de la malbouffe et du marketing mensonger avant de pouvoir reparler en France de nourriture saine. Le député Loïc Prudhomme a présidé une commission d'enquête parlementaire sur l'alimentation industrielle. Pendant six mois, 40 auditions. Institutions, chercheurs, consommateurs et industriels sont venus témoigner. Quand vous voulez vous attaquer à la publicité, fin de non recevoir.
Quand vous voulez vous attaquer à donner des contraintes ou au moins des objectifs qui sont atteignables sur sel, sucre, acide gras, rien n'est fait, rien ne bouge. On retrouve finalement côte à côte des décideurs politiques qui ne font rien. qui tournent la tête, et puis des industriels de l'agroalimentaire ou même de la grande distribution, qui ont aussi un rôle à jouer là-dessus, qui ne changent pas leur pratique et qui ne veulent surtout pas les changer et qui ne veulent surtout pas que les premiers réglementent ce que font les seconds. La proposition de loi est discutée à l'Assemblée nationale le 21 février 2019. La volonté politique se fracasse contre les intérêts de l'industrie agroalimentaire.
Il y a une espèce de cynisme ou une façon de se protéger, de ne pas voir la catastrophe dans laquelle on est et de ne rien faire. Je ne sais pas comment le qualifier, si c'est du déni, du cynisme, de l'inconséquence. Je n'ai pas la réponse à ça. Donc, je vais dire, le bilan, tristement, il est aujourd'hui, à l'heure où on se parle, il est nul en termes d'action publique. L'obésité rassemble les défis de notre époque.
Explosion des maladies chroniques qui mettent en péril les systèmes de santé. Difficulté d'action politique face à des monstres économiques. Agriculture intensive qui nourrit la malbouffe. C'est toute la chaîne alimentaire qu'il faut revoir pour que chacun, partout dans le monde, reprenne le contrôle de son assiette.