Sous Tout au début, c'était juste de la violence verbale. Pour moi, c'était de l'anormalité. C'était des querelles de couple. Je me suis mis en couple avec lui fin août et la première rafale de coup est tombée courant octobre.
C'est monté crescendo, il y a eu une petite claque, puis une grande claque, puis un premier coup de poing, première luxation du genou, premier nez cassé. On frappe pas un chien comme ça, on frappe pas une bête comme ça. Il m'a dit qu'il allait arrêter, qu'il ne recommencerait plus, qu'il se ferait soigner.
A chaque fois c'était « mais tu m'aurais pas cherché, j'en serais pas arrivée là » . J'étais prisonnière, prisonnière de cet homme. J'avais plus personne, j'étais isolée et même moi j'étais convaincue que c'était moi le problème, que j'étais malade. Je veux dire à toutes les femmes qui sont encore sous l'emprise d'individus violents qu'il y a des solutions et qu'on peut s'en sortir. Nous sommes heureux de chaque jour des histoires passionnantes.
Celles que nous allons découvrir aujourd'hui sont particulièrement douloureuses. Merci donc à nos invités d'avoir le courage d'être là pour briser le silence et pour nous dire jusqu'où cette spirale de la violence peut mener. En mars 2012, Alexandra a été acquittée pour le meurtre de son mari.
Elle l'a tuée pour ne pas mourir sous ses coups. Depuis, elle a donné un visage à la violence conjugale. Elle est sur notre plateau aujourd'hui.
Nos autres invités vont eux aussi nous faire partager leur expérience. Comment la violence est-elle entrée dans leur couple ? A quel point a-t-elle pris leur vie en otage ? C'est ce qu'ils vont nous dire tout au long de cette émission. Et puis juste après, nous retrouverons Aymeric et Damien dans l'Histoire continue.
Ils nous diront ce qui a changé dans leur vie depuis leur première visite sur notre plateau. On va commencer la discussion avec vous, Alexandra. Bonjour.
Bonjour. Combien d'années avez-vous vécu sous les coups de votre mari ? 12 années. Votre procès s'est tenu en mars 2012. Vous étiez jugé pour le meurtre de votre mari, mais vous avez quitté le palais de justice sous les applaudissements de la police.
Est-ce que vous avez eu le sentiment d'être alors considérée comme une victime, enfin ? Oui, exactement. Ça a été important pour vous, d'être considérée comme une victime ? Oui, puisque étant donné que l'étiquette qu'ils m'étaient donnée, c'était...
celle d'avoir tué, là, je pose la question si j'étais réellement la victime. Et je l'étais. Comment allez-vous depuis ? Vous en êtes où ? En pleine reconstruction.
Vous nous raconterez votre histoire en détail tout à l'heure. Mais d'abord, nous allons saluer Maître Gégère, notre avocat. qui va nous éclairer sur les histoires de nos invités tout au long de l'émission.
Maître Gégère, vous connaissez bien sûr le parcours d'Alexandra. En quoi son procès est-il historique ? Ce procès est historique parce que, de mémoire d'avocat, c'est la première fois, alors que les femmes tombent sous les coups de leur mari ou de leur conjoint ou de leur concubin depuis des décennies, voire des siècles, c'est la première fois qu'une femme est acquittée et non pas simplement condamnée. par principe.
Jusqu'à présent, c'est ce qui se passait. C'est-à-dire que lorsque les femmes se défendaient comme elles le pouvaient et qu'elles en arrivaient à donner la mort de leurs bourreaux, on se retrouvait dans des procès où elles étaient déclarées coupables de ces faits, même si la peine qui était prononcée était souvent une peine qu'on peut considérer comme une peine de principe. Mais il n'en restait pas moins qu'il y avait une déclaration de culpabilité. Ça veut dire que la société vous disait vous avez eu tort.
Vous avez eu tort de faire ça. Et pour la première fois en France, grâce à ce procès en mars 2012, la justice a pu dire à Alexandra, comme à toutes les femmes victimes de violences conjugales, parce que je me rappelle avoir lu dans la presse à l'époque, notamment le réquisitoire de l'avocat général, qui avait été, on peut le dire, exemplaire, puisqu'il avait vraiment exhorté la Cour à acquitter Alexandra, en lui disant d'ailleurs qu'elle représentait finalement toutes les victimes de violences conjugales. conjugale et je pense que c'était très important d'arriver à obtenir cet acquittement parce que pour une fois, et vous l'avez fort justement dit, Alexandra a pu recouvrer la seule qualité qui a toujours été la sienne, c'est une qualité de victime.
On va ouvrir à présent la première partie de notre émission que nous avons intitulée Serrer les dents, un titre qui fait écho à l'état de tension et de détresse dans lequel ont vécu nos invités et notamment Isabelle pendant plusieurs années. Bonjour Isabelle. Isabelle, vous avez forcément entendu parler d'Alexandra. Que vous inspire son témoignage ?
Alexandra, la première fois que j'ai entendu parler d'elle, je n'étais pas encore avec mon ex-conjoint. Et je me disais, mais comment elle a fait pour rester avec une personne comme ça ? Et ensuite j'ai entendu parler d'Alexandra. parler d'elle quand j'étais avec mon ex conjoint et j'ai elle m'a aidé à prendre conscience à voir que je vivais la même chose et que je pouvais m'en sortir aussi là vous avez rencontré rencontré votre ex-conjoint dans le cadre de votre travail en 2007. Entre vous, tout est allé très vite.
Vous étiez faux amoureux et vous avez eu un enfant quelques mois seulement après le début de votre relation. À cette époque de lune de miel, est-ce que votre conjoint avait déjà montré quelques signes de violence ? Alors tout au début, c'était juste de la violence verbale.
C'était énormément de scènes de jalousie. Comment vous réagissiez à ça ? J'imagine que vous trouviez ça... C'est injuste.
Je trouvais ça injuste, mais à côté de ça, je l'aimais tellement que je faisais ce qu'il me demandait. Il m'a demandé de ne plus faire la bise à mes collègues, mais de leur serrer la main, donc je faisais. Il m'a demandé de ne plus parler à certaines personnes.
Je suis allée les voir en leur disant que maintenant, je ne leur parlerai plus. Et voilà, par amour. Jusqu'où sa jalousie l'a-t-elle poussée ?
Ça l'a poussée à se battre avec un de mes collègues une fois au travail. puisque ce dernier, en fait mon ex-conjoint m'avait offert un pendentif qui appartenait à son père et je l'avais mis et un collègue avec qui j'étais amie est venu et a regardé ce pendentif et mon conjoint est arrivé, s'est battu avec et en fait à la maison après j'ai eu une scène puisqu'il me disait que je m'étais laissée faire garder la poitrine au travail. Ça ne vous a pas interpellé quand même ces excès de jalousie ? J'ai commencé au début, pour moi, sa jalousie, c'était des marques d'intérêt.
Mais très vite, je me suis sentie enfermée, j'ai commencé à mettre la main sur moi. Donc à partir de là, la violence n'a fait que monter crescendo et elle s'est définitivement installée après la naissance de votre deuxième enfant. Oui. Comment ça s'est passé ?
C'est pareil, c'est monté crescendo, il y a eu une petite claque, une grande claque, puis un premier coup de poing, première luxation du genou, premier nez cassé. Voilà, c'est monté petit à petit. Et à chaque fois, il demandait pardon, il disait qu'il ne recommencerait plus ?
À chaque fois, il s'excusait, il ne comprenait pas ce qui s'était passé. Il demandait pardon. Au début, j'avais des fleurs, j'avais des cadeaux. Il me suppliait de rester avec lui. Petit à petit, les lunes de miel se sont espacées.
Mais à chaque fois... mais tu m'aurais pas cherché j'en serais pas arrivé là vous réagissiez comment j'ai pardonné puisqu'il promettait de jamais recommencer et il me faisait de la peine en fait je m'en voulais petit à petit je me suis sentie coupable est-ce que vous aviez des amis à qui vous vous confiez ? J'avais des amis mais le problème c'est qu'il a tout fait pour m'isoler. Donc les très peu d'amis qui me restaient, ils leur racontaient tellement que j'étais folle, que c'était moi le problème.
qu'il fallait absolument m'aider et me faire interner que j'avais plus personne j'étais isolée et même moi j'étais convaincu que c'était moi le problème que j'étais malade à quel moment vous avez commencé à changer d'avis et à comprendre que c'était quand même vous la victime ce qui vous faisait subir était peut-être intolérable la première fois c'était en juillet 2011 ou pour moi je dis toujours c'est la première grosse scène de violence où en fait, pareil, il ne voulait pas me laisser sortir de la maison. Moi, j'avais besoin de sortir pour respirer, pour sortir de cette ambiance. Et lui s'est mis devant moi en me disant non, je ne te laisserai pas partir comme ça. parce que t'es folle, t'es pas bien, je vais appeler les pompiers. Donc du coup je suis partie par la baie vitrée dans le jardin, lui m'a suivie et il m'a ramenée dans le salon par les cheveux.
Donc je suis tombée au sol devant mes enfants et donc il m'a dit je vais appeler les pompiers, donc il m'a lâchée, je me suis relevée, il m'a rattrapée par les cheveux, il m'a traînée au sol tout au long du salon pour vouloir m'enfermer dans le placard. Et suite à cette scène, il est parti. Et du coup, moi, je sentais que c'était plus fort qu'une querelle, qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Donc, je suis allée sur Internet pour essayer d'avoir des renseignements.
Je suis tombée sur un site où on décrivait le processus des femmes battues, le cycle. Et je me suis dit, je suis en plein dedans. C'est nous. Est-ce que vous avez envisagé de partir à ce moment-là ? Oui, j'étais en train de mettre plein de choses en place.
Et à la fin... Ça veut dire quoi, plein de choses en place ? Donc en fait, j'étais suivie au CMP, et j'avais mis en place tout un dossier médical. Donc j'allais consulter aux urgences sans cachette, je faisais des certificats qui étaient gardés dans mon dossier.
J'avais fait photocopie des papiers pour si j'avais besoin de partir. Et je vivais avec, au début, une valise dans le placard. Et à la fin, ma valise était tout le temps dans la boîte.
prête à partir. Vous avez trouvé la force de partir ? Non.
Pour quelle raison ? Parce que c'est compliqué, on est isolé, on sombre. Plus on sombre, plus l'autre s'acharne.
On n'a personne pour nous aider. Il y a les enfants. Vous en aviez deux ? J'en ai eu deux, puis trois, puis quatre, puis cinq.
Entre le moment où vous avez commencé à imaginer que vous pourriez peut-être partir, que vous avez fait des certificats, la valise dans la voiture et tout, et le moment où vous êtes vraiment partie, c'est passé combien de temps ? En tout, 5 ans, je suis restée. Comment a commencé la journée du 28 juillet 2012 ?
Le 28 juillet 2012, j'étais enceinte de deux mois et demi à peu près. Donc du dernier ? Du dernier.
Et la journée, je dirais, a commencé comme d'habitude. par une dispute et les enfants toujours été témoin de l'une des violences oui et donc il a il a quitté le domicile et moi à cause du stress j'ai perdu du sang donc je lui envoie un sms pour lui demander de pouvoir ce qui s'occupe des enfants pour que je puisse aller aux urgences les enfants vous les désiriez alors les oui c'est ça a toujours été pour moi un bonheur d'avoir mes enfants en sachant que les deux Les deux derniers sont venus alors que ce n'était pas un souhait. Mais voilà, ça a quand même été un bonheur. Et donc le 28 juillet, je lui ai envoyé ce message au matin. Et il m'a répondu à 18h pour me dire que tout compte fait, il allait venir prendre les enfants pour que je puisse aller aux urgences.
Donc je suis partie. Là-bas, on m'a mis sous perfusion pour enlever les contractions. Et donc j'ai vu un gynécologue qui a lu mon message.
mon dossier et en fait ce gynécologue en lisant mon dossier m'a dit qu'il ne pourrait pas me laisser partir comme ça, qu'il allait être obligé de faire un signalement. Dans le dossier il y avait toutes les traces de coups, tout ce que vous aviez déposé jusque là ? Voilà, tous mes passages aux urgences et donc quand il m'a dit ça moi j'ai pris peur parce que j'avais qu'une peur c'est qu'on me prenne mes enfants donc je l'ai supplié de ne pas faire de signalement. et lui m'a répondu vous vous rendez compte vous êtes en train de me supplier de vous envoyer à la mort et je lui ai dit non laissez moi juste le temps je suis en train de mettre des choses en place laissez moi juste le temps et il m'a laissé partir je suis rentrée chez moi. Elle vous a hantée, cette phrase ?
Ça m'a hantée à tel point que sur le trajet du retour, j'avais une petite voix qui me disait « Tu vas à la mort, tu vas à la mort » . Comment votre conjoint vous a accueilli ? Il m'a accueillie en me disant, 5-10 minutes après être entrée, avec un grand sourire, en se mettant devant moi, et en me disant, ne t'inquiète pas, aujourd'hui je ne vais pas taper, je vais juste endormir. Et là vous avez eu peur ?
Non. Vous avez compris ce que ça pouvait signifier ? Non.
Pour moi... Pour moi j'étais tellement mal, de toute manière il fallait que ça finisse. Vous voulez que ça finisse quoi ? Comment ? Que la crise finisse.
pour qu'il redescende et qu'il me laisse tranquille. Donc prête à subir tout ce qu'il allait vous faire subir ? Oui, parce que de toute manière, on arrive dans un schéma où on sait que tant qu'il n'a pas tapé la...
crise ne va pas cesser donc on en devient à vouloir qu'il frappe pour que ça s'arrête. Que s'est-il passé juste après qu'il vous ait dit je vais t'endormir ? Et bien après j'ai senti un bras. qui me serrait au niveau de la gorge.
Lui, derrière moi, je me suis sentie tomber au sol, gratter le sol pour essayer de... Je ne sais pas, qu'il lâche. Et ça ne lâchait pas, ça serrait de plus en plus.
Et une voix... Une voix qui me disait... Fais comme si t'étais morte, comme ça il va lâcher. Donc je me suis décrispée, laissée partir. J'ai vu l'image de mes enfants, qui me disaient au revoir maman.
Je suis tombée au sol. Et une voix qui me disait surtout ne bouge plus. Et donc, après j'ai senti moins de pression et une voix qui m'a dit « Sauve-toi, sauve-toi vite » . Donc une fois que j'ai senti qu'il n'était plus à côté de moi, j'ai ramassé mon sac et je suis sortie en courant. C'était qui cette voix intérieure ?
C'était l'instinct de survie. Vous êtes allée où ? Alors j'ai pris la voiture, j'ai fait 50 mètres et je ne pouvais pas partir parce qu'il y avait mes enfants à l'intérieur. Donc j'ai appelé ma voisine et je lui ai dit, j'étais partie sans chaussures et je lui ai envoyé un SMS pour lui demander une paire de chaussures.
sûr. Elle était au courant, votre voisine ? Oui, elle m'a beaucoup aidée.
Et du coup, elle m'a dit de venir chez elle. Et elle, elle voulait prévenir la police, moi je voulais pas. Et du coup, je suis partie aux urgences où je me suis fait hospitaliser.
Vous êtes retournée à l'hôpital, vous y avez passé la nuit. Pendant ce temps, vos amis ont pris les choses en main, votre voisine j'imagine ? Des amis qui habitaient à côté de chez nous.
Les enfants étaient où à ce moment-là ? À la maison. Vous leur aviez dit que vous partiez, vous n'avez même pas eu le temps. Non, je n'ai pas pu. Comment ont-ils mis un terme à votre calvaire ?
En fait, eux ont appelé police secours en prévenant. Et le... Le dimanche, quand je suis rentrée de l'hôpital, les gendarmes sont venus taper à la fenêtre de la maison. Ils m'ont demandé d'ouvrir la porte, s'il était encore là. J'ai dit qu'il avait quitté le domicile.
Ils m'ont dit que le lundi, je devais venir à la gendarmerie déposer plainte. J'ai refusé. Ils m'ont dit que si je ne venais pas de faire une déclaration... Pourquoi vous refugiez ? Parce que pour moi, je ne voulais pas qu'il aille en prison.
Je savais que si je déposais plainte, il irait obligatoire. Donc moi je voulais qu'ils se fassent soigner. Et j'étais encore, il faut comprendre que j'étais encore sous l'emprise.
C'est très important ce sentiment d'emprise qui fait qu'on ne peut pas leur faire du mal tant qu'on est là. On se sent tellement coupable qu'on ne peut pas. Donc je n'ai pas déposé plainte, mais j'ai témoigné et c'est le procureur qui a déposé plainte à ma place. C'est vrai qu'on a du mal à comprendre quand on n'a pas vécu ça, quand on n'a pas été sous cette emprise, comment la majorité de ces femmes sont paralysées à l'idée de dénoncer les abus de leur conjoint, alors qu'elles sont elles-mêmes.
en danger de mort ? Je voudrais d'abord faire un préalable pour bien qu'on comprenne les choses. Elles ne sont pas des femmes simplettes, ce ne sont pas des femmes qui n'ont pas d'intellect, ce sont des femmes qui réfléchissent comme toutes les femmes.
pas de difficultés, mais elles sont tombées, avant de tomber sur un bourreau, sur un être exceptionnel. C'est-à-dire que si on leur pose la question, je suis sûr qu'elles vous diront, jamais avant, personne n'avait été comme ça avec moi. Jamais personne ne m'avait montré à quel point j'étais importante, à quel point j'étais l'unique objet qui avait une importance dans sa vie.
Et ça, c'est impréalable, parce que déjà, c'est quelque chose qui va les conditionner. ...dennée en quelque sorte dans une relation qui est déjà une relation qui n'est pas très nette. Et à partir de là, si vous voulez, il y a ce besoin de cet amour et puis on donne en retour un amour vraiment inconditionnel vis-à-vis de l'autre.
Alors quand il y a les premiers dérapages et que ces premiers dérapages... rapage, s'accompagne du si tu ne m'avais pas cherché, si tu n'étais pas aussi démonstratrice avec tes collègues de travail, etc. Donc il y a un poids de culpabilité qui, dès le départ, vient faire écho au fait que c'est un être exceptionnel.
il ne peut pas lui être un bourreau puisqu'il m'aime à ce point. Donc c'est tout ce système-là qui se met en quelque sorte en marche, avec en plus le fait que souvent, en général, l'homme fait le vide autour de sa compagne, il n'y a plus de copine, il n'y a plus de collègue de travail, etc. Et ce poids de culpabilité fait que...
On n'arrive pas à faire ce pas de sortir de cette emprise-là. C'est une véritable emprise qui se rapproche du syndrome de Stockholm, quelque part. C'est vraiment la même emprise que peut avoir un bourreau, un kidnappeur sur ses victimes. C'est du même ordre avec, en plus, le fait qu'elles ont ce sentiment d'être uniques aux yeux de cet homme-là. Et c'est dans ce contexte-là qu'on n'arrive pas à faire le pas, qu'on n'arrive pas à partir.
Et puis, il ne faut pas oublier aussi le côté matériel des choses. Comment Isabelle, elle fait ? Du jour au lendemain, on se retrouve à la rue.
Ça veut dire qu'il faut aller dans les foyers d'urgence, s'il y a de la place, sans les enfants, espérer pouvoir récupérer les enfants. Que va-t-il faire avec les enfants pendant que nous, nous ne serons plus là ? Enfin, c'est tous ces éléments-là qui font que ce n'est pas une question « j'y vais, j'y vais pas » . C'est une question bien plus complexe que ça. Et à chaque fois, elle se pose pour elle et de manière extrêmement, j'allais dire, difficile à vivre en permanence.
Et souvent, c'est... lorsque ça dépasse l'entendement que finalement le pas est franchi ou que ça dépasse tellement l'entendement que c'est les autres qui franchissent le pas pour vous comme le cas d'Isabelle où c'est finalement à la fois les copains qui ont dit ça suffit et le procureur de la République qui a pris ses responsabilités et qui a engagé les poursuites Alors le procès de votre conjoint a eu lieu le 3 août 2012 vous nous direz en seconde partie d'émission comment il s'est terminé et surtout grâce à qui vous avez... avez enfin pu commencer votre reconstruction. Mais d'abord, on va faire la connaissance de Laurette. Bonjour Laurette.
Bonjour Sophie. D'abord, est-ce que vous vous êtes reconnues toutes les trois dans ce que vient de dire Marc Fégère ? C'est exactement ça.
Pour toutes les trois, l'homme que vous aimiez était exceptionnel. Voilà, au début oui. Il fait en sorte qu'il soit idéal. Voilà. Laurette, c'est sur internet en 2005 que vous avez croisé justement la route de l'homme dont vous êtes venue nous parler aujourd'hui.
Quel regard portiez-vous sur lui au début de votre histoire ? Alors c'était un homme très charmant. très gentil.
Il m'offrait énormément de choses. Il était adorable. Et moi, j'étais la femme exceptionnelle, la femme de sa vie, la femme qu'il attendait depuis toujours.
Au bout de combien de temps vous avez vu ou découvert son véritable visage ? Au bout de 6 mois. Qu'est-ce qui s'est passé ? Il m'a dit d'arrêter mon travail.
J'ai arrêté de travailler, de rendre ma maison. de partir vivre avec lui. Et là, ça a été l'horreur puisque j'ai été finalement dépendante financièrement de lui.
Et qu'est-ce que vous en avez fait de votre maison ? C'était une location, donc je l'ai rendue. J'ai quitté mon travail. Donc vous n'aviez plus de quoi... Et j'ai laissé mes enfants à leur père.
Les premiers coups sont arrivés à quel moment ? Comme ça, un après-midi, on devait faire une sortie, on devait aller dans un magasin de jouets avec mes filles et sa fille. Et j'avais des amis qui étaient chez moi et j'ai bien vu que son visage...
visage changé, son comportement. Il était énervé. Donc, j'ai vite quitté mes amis pour partir avec lui. Et dans la voiture, il m'a traité de tous les noms, que j'étais une grosse conne, une grosse... nulle, chose que j'avais jamais entendue de sa bouche.
Et là, je me suis pris le premier coup de poing, dans la voiture. Devant les enfants ? Devant les enfants.
Vous ne pouvez pas vous sauver. Il a pris mon téléphone portable, il l'a jeté par la fenêtre. Vous ne pouvez pas appeler au secours.
Ensuite, il s'est arrêté sur un parking. Et les enfants disaient quoi ? Les enfants hurlaient. J'avais ma petite... Ma petite dernière qui avait 3 ans à ce moment-là, il s'est arrêté sur un parking et là, il m'a démontée alors que j'avais ma petite de 3 ans dans les bras.
Démonter, ça veut dire quoi ? Démonter, c'est des coups de poing. Il vous met par terre, il vous frappe. On ne frappe pas un chien comme ça. On ne frappe pas une bête comme ça.
C'est des coups de poing, c'est des coups de boule, c'est des coups de pied, c'est vous attrapez par les cheveux, vous cognez la tête par terre. A quel point il contrôlait tous vos faits et gestes ? Il m'a acheté, alors il m'avait cassé beaucoup de portables, il m'a acheté un portable avec une carte à recharger. Donc j'avais une carte de 5 euros.
Donc quand il rentrait, il regardait mon crédit, à savoir si j'avais téléphoné. Je n'avais pas le droit de téléphoner à mes enfants, il était jaloux. Je pouvais...
En fait, j'étais... J'étais prisonnière. Prisonnière de cet homme, prisonnière de cette maison.
Est-ce que vous avez envisagé de vous confier à quelqu'un ? Oui, je l'ai fait. Mais on ne me croit pas. On ne m'a pas cru. On m'a dit à des amis qu'on avait en commun.
Ils vous disaient quoi ? Ils disaient, mais c'est toi, c'est parce que tu n'as pas tes enfants, tu es dépressif. Cet homme est charmant. A l'extérieur, c'était quelqu'un qui prêtait énormément d'attention à mon égard. Les coups, c'était tous les jours ?
Au départ, ce n'était pas tous les jours. Ensuite, c'était tous les jours. Et il fallait absolument que je finisse en sang. A partir du moment où je ne saignais pas, il n'arrêtait pas de frapper. Vous nous direz tout à l'heure ce qui s'est passé pour vous sortir de cet enfer.
Mais d'abord, on va découvrir ces quelques messages de la rédaction. Comme nos invités, vous pouvez nous raconter votre histoire. Depuis que vous essayez par tous les moyens d'avoir un enfant, votre couple s'est fragilisé. La procréation médicalement assistée a fini par essouffler votre couple.
Vous avez donc décidé de vous tourner vers l'adoption. Après avoir tout tenté pour avoir un enfant, vous avez décidé d'abandonner vos démarches pour sauver votre couple. Après des années de combat, vous avez enfin réussi à avoir un enfant, mais votre couple n'a pas résisté.
Votre long combat pour avoir un bébé, vous avez éloigné de votre conjoint, mais l'arrivée de votre enfant a ressoudé votre couple. Pour nous raconter votre histoire, contactez notre équipe au 0820 16 30 15 ou connectez-vous sur le site de France 2, rubrique Toute une histoire. Aujourd'hui, ce sont deux jeunes hommes pleins de courage. que nous retrouvons dans l'histoire continue. Emeric souffre de trisomie 21 et il se bat au quotidien pour être de plus en plus autonome.
Quant à Damien, qui était en froid avec sa mère, il reprend peu à peu les rênes de sa vie. Nous les retrouverons dans la dernière partie de l'émission dans l'histoire continue. Comme nos invités, vous pouvez nous raconter votre histoire. Vous êtes l'aîné d'une grande fratrie et vous vous êtes beaucoup occupé de vos petits frères et sœurs, quitte à vous oublier.
Issu d'une famille très nombreuse, vous avez souffert d'un manque d'attention de la part de vos parents. Grandir au sein d'une grande fratrie a toujours été pour vous synonyme de concession et de sacrifice, ou au contraire, cela ne vous a pas empêché de réaliser vos rêves. Le jour où vous avez pris votre envol et quitté votre grande fratrie, vous avez ressenti un déchirement ou au contraire un vrai soulagement. A la tête d'une famille nombreuse, vous avez conscience de ne pas avoir prêté la même attention à tous vos enfants et vous le regrettez.
Pour nous raconter votre histoire, contactez notre équipe au 0820 16 30 15 ou connectez-vous sur le site de France 2, rubrique Toute une histoire. Bienvenue, si vous nous rejoignez sur le plateau de toute une histoire. Nos invités ont connu la violence conjugale. Ils ont vu les injures et les coups s'immiscer peu à peu dans leur couple. Alors comment ont-ils donné un coup d'arrêt à cette violence ?
Et par quoi est passé leur... reconstruction. C'est ce qu'il nous explique aujourd'hui et c'est maintenant avec un témoignage rare que nous allons poursuivre un témoignage courageux. Ça fait deux fois que je vous rencontre Frédéric puisque vous êtes déjà venu nous rendre visite il y a quelques semaines sur ce plateau. Vous êtes installé aujourd'hui face à nos invités et nous allons comprendre pourquoi.
J'ai rencontré le 9 septembre dernier pour une émission intitulée « Mon passé condamne-t-il mon avenir ? » Ce jour-là, vous étiez venu nous dire avec beaucoup de courage que vous aviez battu votre compagne pendant plusieurs années. En quoi votre relation avec cette femme a-t-elle tout de suite été différente de celle que vous aviez eue par le passé ? Vous aviez déjà senti en vous cet instinct de violence ?
Disons que... Auparavant, je savais que je pouvais avoir des comportements violents, coléreux, excessifs, mais jamais aller à ce point de battre. une femme moi ce qui s'est passé c'est environ trois mois après notre relation moi j'avais à peu près 25 26 ans sabrina avait 17 18 ans à peu près environ trois trois mois après déjà Déjà, il y a eu un coup, un premier coup.
Donc, c'était une gifle. Des mots crus, des mots durs, des insultes. Est-ce que vous êtes reconnu dans le tableau que brossaient nos invités ?
Oui, beaucoup dans le fonctionnement de... Vous étiez aussi un homme attentionné, généreux. On vivait une relation passionnelle. Bon, on n'avait pas grand-chose.
Mais je me disais, on va construire ensemble notre... relation et puis et puis on va avancer comme ça et puis bon bah c'était pas certes il y avait la passion mais aussi à la réalité de la vie et puis ça allait pas dans le sens qu'il fallait au début vous avez pensé quoi que c'était des orages que c'était passagers que c'était comme disait tout à l'heure madame c'était je je me déjà je m'interrogeais et puis je promettais qu'on recommence et et puis ces promesses ont duré une dizaine d'années. Il y avait une surenchère de coûts ?
Il y a forcément une surenchère de coûts, de manière chronique, mais en même temps, moi personnellement, en tant qu'être humain, je... Après que la fougue soit passée, après que le mal ait été fait, on reprend ses esprits et on réalise qu'on vient de... de manière chronique, qu'on fait mal à la personne qu'on aime.
Mais c'était de plus en plus violent ? Oui, c'était de plus en plus violent. Est-ce qu'il y avait des choses précises qui déclenchaient ces crises de violence ?
Il suffisait, comme je l'ai entendu tout à l'heure, une façon de s'habiller un peu plus osée que d'habitude, se retrouver à l'extérieur, ou avant de sortir de la maison, ça pouvait être un... on va dire un... un prétexte.
Ça pouvait être une démarche administrative qui n'avait pas été faite, qui avait dit que ça serait fait, puis ça n'a pas été fait, puis hop, encore un autre prétexte. Et ainsi de suite, comme ça. Elle parlait de nos invités tout à l'heure.
C'est vrai que j'en remarque que vous êtes... Ça a l'air de vous peser d'être face à nos invités. On vous sent un peu voûté par rapport à la dernière fois. On sent que vous avez plus de mal à nous parler de votre histoire. Disons que les trois témoignages sont...
C'est du dur, là. C'est très dur. Il y a beaucoup d'émotions.
Moi, ça me reporte... Vous projetez. Ça me projette un petit peu plus que dix ans en arrière. Donc forcément qu'il y a de l'émotion.
Et en même temps, quelque part, j'y pensais tout à l'heure, j'ai l'impression de me retrouver en même temps, quelque part, en thérapie de groupe. Et peut-être qu'on en reparlera tout à l'heure. Parce qu'il y a cette forte émotion et le simple fait d'entendre de telles choses, de la...
là, ces mots sortent de la bouche de femme victime. Mais aussi, je me souviens, quand j'étais en thérapie, là, c'était uniquement des hommes, des auteurs. Le simple fait d'entendre ça, ça nous reprojette, ça a un effet miroir, et forcément, il y a l'émotion. On prend quelque part là, actuellement, je prends sur moi, mais ça va.
Ça se voit physiquement, à votre attitude ? Oui, c'est… Ça vous a fait du bien de participer à l'élection ? l'émission la dernière fois oui oui très très bien bon c'était moins moins dur que qu'aujourd'hui aujourd'hui c'est beaucoup plus éprouvant et ça nous est arrivé qu'avec cette femme a uniquement avec sabrina elle a tenté de vous dénoncer auparavant il y avait eu quelques mains courantes déposées au commissariat du 9e avait à l'époque on nous habituons dans le paris 9e mais il ya Il n'y a pas eu de conséquences. Et puis, je veux dire, c'est un peu toujours le même processus, c'est-à-dire on commet le mal, on commet le mal. On fait tout pour être pardonné, même jusqu'à se mettre à genoux, à pleurer, à essayer de sortir du restaurant, à redonner de la vie.
Et puis ça recommence deux, trois jours, une semaine après. ou un mois après, et puis les années passent, et on s'en sort pas, on s'embourre. La souffrance, je la faisais subir, mais en même temps, quelque part, il y avait un dysfonctionnement mental, psychique, je ne sais pas.
Vous ne savez pas à l'époque. Qu'est-ce que vous avez décidé alors ? Suite à cette agression au coup de couteau, elle garde sa brunage. Elle m'a dénoncé le lendemain matin.
Et puis là, ils sont venus me chercher, m'ont menotté. J'étais garde à vue pendant 48 heures, pendant 24 heures. C'était le samedi matin et le dimanche matin, je me retrouvais en comparution immédiate au palais de justice de Paris. Et de là, je me suis retrouvé, quelques jours après, volontairement, en thérapie de groupe avec l'équipe du docteur Coutenceau. Donc là, j'ai mis le paquet.
Et tous les 15 jours, le jeudi, je m'y rendais après mon travail. Le fait de mettre des mots soi-même, de verbaliser sur son propre comportement. Donc on va rentrer dans son propre...
propre mécanisme, jusqu'à aller dans sa petite enfance. Et moi, quelque part, je me suis retrouvé à me dire, mais Frédéric, quand tu étais petit, tu ne parlais pas, jusqu'à 6-7 ans. Ça m'a fait redoubler mon CP, j'ai été recalé à l'armée, au service militaire, parce qu'ils ne voulaient pas de moi. J'avais un comportement, tout en étant posé, comme je ne verbalisais pas, je n'avais un côté asocial. Et puis, chemin faisant, je...
tout ça c'était bien vrai, qu'est-ce que j'allais faire avec tout ça ? Et puis bon, ça plus ça, ça... Quelle relation vous entretenez avec elle ? Alors aujourd'hui, Sabrina s'est remariée, elle a eu un enfant, un petit garçon qui a 6 ans, et on tente de se voir, donc on a deux enfants, j'en ai la garde, 15 et 16 ans, deux filles. Vous en avez la garde ?
Oui, j'en ai la garde depuis quelques années, ça fait à peu près 6 ans. Et puis on tente avec... avec les emplois du temps de chacun, avec les enfants aussi, de se voir au moins une fois le week-end. Vous avez écrit un livre ensemble ? Donc en fait, Sabrina m'a aidé à écrire une partie du livre, à se remémorer de toute la partie, je dirais, dure, comme j'ai pu entendre tout à l'heure.
J'étais incapable de... On zappe tout, on met tout dans... Tous les moments durs, cruels, violents, atroces, on pourra... on le met de côté. Vous avez une compagne ?
Alors j'ai une compagne, mais on ne vit pas sous le même toit. Il n'y a pas de violence ? Non, non, non. Terminé.
Isabelle, je crois que vous avez lu le livre. Oui, en fait, tout au début que j'ai pris conscience des violences, ma psychologue m'a conseillé un livre, le vôtre. Merci. Alors je ne l'ai pas lu entièrement, moi.
Je n'ai lu que deux, trois chapitres. Pourquoi vous ne l'avez pas lu entièrement ? Parce que... C'était trop dur pour moi de le lire, parce que ça m'a renvoyé mon image.
Et là, je me suis dit, c'est nous. Par contre, mon ex-conjoint l'a lu entièrement. C'est reconnu en vous. Même enfance, même finalité.
Moi, par contre, je me suis arrêtée au chapitre où, je me permets d'appeler Sabrina, dit qu'effectivement, elle a sombré. Merci. Je ne rentrerai pas dans les détails, mais je me suis dit que je ne sombrerai pas et j'irai de l'avant pour mes enfants.
Elle a sombré à l'époque. Oui, à l'époque. Alexandra, on va revenir sur votre rencontre avec celui qui allait devenir votre mari. Lorsque vous l'avez rencontré, qu'incarnait-il à vos yeux ? Il incarnait un homme idéal, la liberté.
Vous avez quel âge quand vous l'avez ? 17 ans et demi. Comment ?
17 ans et demi. Donc vous l'avez suivi, ça vous a permis de partir, de quitter votre famille ? Ça m'a permis de quitter ma mère. après le divorce de mes parents.
Donc je suis partie dès la majorité pour vivre avec cet homme. A quel moment a-t-il commencé à se montrer violent avec vous ? Je me suis mis en couple avec lui fin août et la première rafale de coup est tombée courant octobre.
Comment avez-vous réagi ? Je ne pouvais pas réagir, je ne comprenais pas ce qui se passait. Vous avez envisagé de partir en me disant que ce n'était pas possible d'accepter ?
Non, parce que moi je me disais qu'il n'allait pas recommencer. Il s'est excusé après ? Non, je ne me rappelle pas s'il s'est excusé, non.
Et ça a recommencé ? Et ça a recommencé. De plus en plus souvent ?
Disons qu'il y avait des phases où c'était régulièrement, donc ils pouvaient frapper 2-3 fois par semaine, et d'autres phases où ils pouvaient rester 3 semaines sans rien faire. Alors, entre-temps vous vous êtes mariés, vous avez eu combien d'enfants ? J'ai 4 enfants. 4 enfants.
A quoi ressemblait votre quotidien à ces côtés ? Des ans qu'on ne savait pas comment vivre avec lui par rapport à ses sautes d'humeur. Donc sur quelle longueur d'onde il fallait se placer, s'il était bien ou pas.
Il buvait ? Il buvait. Donc les phases où il pouvait me frapper et nous frapper, frapper les enfants. Vous pouviez être en état d'ébriété comme en état sans avoir rien bu. Pareil avec le tabac.
Quand il était en manque de tabac, il était très nerveux. Donc vous faisiez tout. le ménage je faisais tout pour ne pas le brosquer et les enfants pareil et vous faisiez des kilomètres à pied pour aller lui acheter des bouteilles si mes souvenirs sont bons ouais quasiment tous les jours je faisais les courses pour lui ramener à pied à pied ou en bus en quoi la journée du 18 juin 2009 a-t-elle été différente des autres qu'est-ce qui s'est passé ce jour là merci Disons que ce jour-là, il y a eu une petite altercation entre ma fille et une amie qui était passée à la maison. Je me rappelle avoir entendu un petit peu de cris de la part de Sephora une dizaine de minutes avant.
C'est votre fille ? C'est ma plus vieille, oui. Et de là, je le vois monter en 4e vitesse à l'étage. Du haut de l'étage, j'entends Sephora poussant des cris. Et lui, en train de lui mettre des coups.
Il tapait vos enfants ? Il tapait les enfants, oui. Donc quand vous avez entendu votre fille crier, vous êtes montée ? Non, je ne suis pas montée.
Lui est redescendue tout de suite après. Ma fille lui a suivi. Ma fille s'est jetée dans mes bras. Elle était bouillante de fièvre.
Donc je lui ai donné ce qu'il fallait pour sa tête. Elle avait quel âge, votre fille ? À ce moment-là, elle avait 10 ans.
Donc là, j'avais décidé de lui parler. Donc, il se lève pour aller fumer une cigarette. Donc, le temps d'attente jusqu'au début de la conversation, j'étais dans un état de trance, je paniquais.
L'idée de devoir m'expliquer avec lui sur son comportement, c'était très dur. C'est la première fois que vous aviez cette discussion avec lui ? Oui, j'avais. Avec lui, c'est toujours lui qui avait raison, je l'étais incapable, je ne savais rien foutre.
Pour lui, j'étais comme un boulet. Et un boulet, en même temps, je faisais tout. Donc il revient de sa cigarette.
Et là, en tremblotant, je lui dis que j'en avais marre de recevoir des coups, que les enfants ont recevés également et voilà, il fallait que ça cesse. Il n'entend pas de cette oreille. Donc pour lui, c'était moi la coupable, lui qui faisait mieux que tout.
Et donc quand je lui ai dit que s'il ne prenait pas cette rupture correctement, que j'allais porter plainte sur violence, sur les enfants et sur moi, et que je demanderais le divorce. Donc là j'ai déclenché la... La guerre, pour lui. Donc les insultes ont commencé à voler dans la maison.
Ses menaces, en disant des méchancetés à l'égard de ma famille, qu'il allait brûler ma famille, qu'il allait nous exterminer. Et vu qu'il continuait sur ce ton là, je dis écoute, je vais porter plainte sur toi, je ne te rapprocherai pas. Il a commencé à se jeter sur moi et à me frapper.
On s'est bagarré et arrivé ce qui est arrivé. Donc durant la bagarre, il y avait un couteau sur la table. Il s'est rédit, il est tombé par terre. J'ai pleuré, j'ai paniqué, je me demandais ce qui se passait.
Une bonne demi-heure après, j'ai repris mes esprits. J'ai décidé de contacter mon père. Mon père s'est réveillé pour aller travailler.
Il m'a dit, écoute ma buse, j'arrive, je suis là dans autant de temps, je me dépêche. Il ne pensait pas voir ce qu'il a vu quand il est arrivé. Il pensait le voir encore debout. Il m'a créé dessus en me disant « mais qu'est-ce que t'as fait ? Fallait pas faire ça » .
Il a décidé d'appeler les gendarmes après avoir appelé mon frère. Et donc la police est intervenue, les amis. Il était déjà mort ? Il était déjà mort, oui. Qu'est-ce que vous avez ressenti lorsque vous avez réalisé justement que vous aviez tué votre mari ?
Sur le coup, rien. Rien. Mais tout au long des heures qui ont suivi, donc durant la garde à vue et après la mise en détention, une sorte de libération.
Le fait d'être emprisonné, on pourrait nous dire, ben non, tu es emprisonné. Je suis déchue un peu de tes droits, mais je le sentais à la fois comme ça et à la fois libérée. À l'abri des coups. À l'abri des coups, oui. Et vos enfants protégés.
Mes enfants protégés, oui. Alors, vos deux avocates, celles qui vous ont défendues, sont avec nous aujourd'hui dans le public. Maître Janine Bonadjunta, je le dis bien, et Nathalie Tomassini. Vous avez défendu Alexandra pendant son procès. Vous avez tenu à l'accompagner aujourd'hui, à être là dans le public.
À quel point l'histoire d'Alexandra a-t-elle marqué vos vies professionnelles à toutes les deux ? Je dirais que le verdict de l'affaire Alexandra Lange, c'est un succès, bien évidemment. Sur le plan professionnel, il faut savoir qu'Alexandra risquait la condamnation à perpétuité.
Elle a été acquittée. Pour un avocat, c'est la plus belle chose. des alchimies. Maintenant ce qui est surtout important c'est que c'est un succès dans le sens où la société a entendu la souffrance d'Alexandra et à travers la souffrance d'Alexandra celle de toutes les autres femmes victimes de violences conjugales.
Alors ce combat que nous menons tous les jours et depuis quelques années maintenant nous permet d'aider, de soutenir, d'accompagner, de défendre ces femmes. Nous les amenons à parler. Elles libèrent leurs paroles. Elles libèrent leurs paroles qui n'est pas forcément entendues, ni par les services de police, ni tout simplement par les juges qui estiment que c'est un problème de couple et qu'il ne faut pas s'en mêler. Il y a encore effectivement des hommes que l'on protège un peu trop.
Et il faut savoir que ces femmes sont parfois pas vraiment prises au sérieux. Alexandra, nous l'avons prise comme victime dès le premier jour où nous l'avons rencontrée et nous l'avons présentée comme telle. Et pour ces femmes, nous continuons ce combat. Bravo en tout cas pour ce combat et bravo pour le succès que vous avez obtenu avec ce verdict.
Isabelle, ce sont des amis qui vous ont sorti des griffes de votre conjoint. C'est ce que vous nous racontiez tout à l'heure. Son procès a eu lieu en août 2012. Qu'avez-vous dit au juge ?
Lorsqu'il vous a interrogé ? J'ai plus ou moins menti pour protéger mon ex-conjoint. Toujours ?
Toujours. C'est-à-dire quoi plus ou moins menti ? En fait, ce qui s'est passé, c'est que lui a été interpellé deux jours après.
Après les faits, le mardi, il est passé en comparution à mes dates le vendredi. Maintenant, je regrette parce que ça a été beaucoup trop vite. J'étais encore sous l'emprise. Moi, ce que je voulais, c'est qu'il se fasse soigner. mais qu'il n'aille surtout pas en prison.
Donc quand on m'a posé des questions sur ce qui s'était réellement passé dans ce couloir, j'ai minimisé l'effet. Aujourd'hui, vous regrettez d'avoir minimisé l'effet ? Bien sûr. Parce que je suis sortie de cette emprise.
Alors justement, vous êtes vraiment sortie de son emprise en février dernier. Depuis, vous avez parcouru un bon bout de chemin. Il y a quelques jours, vous nous avez accueillies dans votre nouveau cocon à Autrui, sur Juin. Sur Juin. C'est dans le Loiret.
C'est l'occasion pour nous de rencontrer celle qui est devenue votre plus grande confidente depuis quelques semaines. A deux, on est plus forte, c'est le titre du reportage que nous vous avons consacré. Hop là !
Mélanie a 33 ans. Elle est nounou depuis 3 semaines. Pourtant, à bien la regarder, on pourrait penser qu'elle connaît ses enfants depuis toujours.
Encore ? Comment tu m'appelles ? Non, tu m'appelles pas Mélanie, comment tu m'appelles ?
Quand j'entends Marilou ou un des enfants dire que je suis la tata, ça fait chaud au cœur. Et les stroumpfs, on va les goûter. Hop. Je vais vous donner des gâteaux.
Tu veux ? Oui ! Marilou ! Coucou, je suis Isabelle. Isabelle est la maman de cette petite tribu.
C'est elle qui a proposé à Mélanie de s'occuper de ses 5 enfants. Et en échange, elle la loge. Maman !
Maman ! Ça a été aujourd'hui ? Oui ?
Très bien. Même si ça fait que trois semaines, un mois que je connais ma la vie, j'ai entièrement confiance en elle et je lui confierai mes enfants les yeux fermés. Ce qu'elle a de plus qu'une nounou, c'est qu'en fait, elle fait partie de la famille. C'est comme si je la... confié à ma sœur.
Les deux femmes se sont rencontrées par Internet. Il y a un mois, Isabelle a posté une annonce sur un site en proposant une colocation en échange de babysitting. Mélanie a tout de suite répondu et très vite, elles ont compris qu'elles avaient le même passé, deux femmes battues.
À l'instant que je l'ai vue arriver, je me suis dit qu'elle ne repartira pas, Mélanie. Je me suis dit, ouais, c'est la personne qui manque. Je me suis dit, enfin, enfin le bonheur il va arriver, enfin c'est fini.
C'est fini les galères, c'est fini la maltraitance, c'est enfin, voilà, je vais pouvoir sourire. Enfin. Pour l'instant, Mélanie fait un peu du camping dans la chambre des enfants. Mais ce petit espace lui convient. Ici, je suis dans la chambre des garçons.
C'est mon lit. C'est mon endroit momentanément. Le temps qu'on puisse faire les travaux comme il faut pour que j'ai ma propre chambre.
Mais cet endroit me convient tout à fait. Au moins ici, je suis à l'abri des coups, je suis à l'abri de tout reproche, de tout ça. Je suis tranquille.
Je peux dormir tranquillement et dormir vraiment. Mais surtout, ici, elle a trouvé une oreille à qui elle peut se livrer en toute confiance. En effet, Isabelle, salogeuse, a vécu les mêmes sévices physiques et psychologiques de la part de son mari.
En fait, j'avais toujours une petite voix qui me disait « Si, là, ça va être fini. Bouge pas. Ça va passer.
» Il m'avait tellement mis dans le crâne que tout ça, c'était de ma faute. que si je n'étais pas venue le chercher, je ne l'aurais pas mis hors de lui. Il n'aurait pas été obligé de me faire taire.
Je l'ai cru. On s'en est sortis toutes les deux. L'instinct de survie.
L'instinct d'une lionne qui protège ses enfants. Ça va les mains ? T'as déjà tout senti ? Aujourd'hui Aujourd'hui, Isabelle et Mélanie ont décidé d'agir pour venir en aide aux femmes battues.
Elles sont en train de monter une association. Pour moi, je pense que ce serait bien de mettre en place un numéro vert de manière à ce que les personnes puissent nous appeler et qu'on soit à même de les diriger vers les professionnels adéquats. Donc à ce moment-là, on met une deuxième ligne à la maison ou alors on va pour trouver un lieu. La création de cette association, ça symbolise une victoire.
C'est la victoire sur cette longue descente aux enfers. Et maintenant, on remonte. Et dans ma remontée, j'aimerais emmener d'autres femmes.
Deux larmes pendant ce reportage. À deux, on est plus fort. Mélanie et Isabelle, unies par la main, unies dans votre combat. Les larmes sont venues quand vous parlez de bonheur, Isabelle.
Le bonheur retrouvé, oui. Cette idée de bonheur a été tellement inenvisageable. Oui, pour moi, ma vie était finie.
Et puis non, je me suis battue pour mes enfants. des choses en place petit à petit. J'ai rencontré Mélanie. Le hasard, le destin nous a fait nous rencontrer.
Mélanie, vous êtes dans quel état d'esprit, vous, aujourd'hui ? J'ai bien avancé. Je suis en pleine reconstruction encore. Mais j'ai vachement bien avancé, oui. On vous voit vous réjouir d'avoir une toute petite chambre.
Mais pour vous, c'est un palace. Pour moi, c'est un palace, oui. Quand vous avez connu l'enfer, comme je l'ai connu, oui.
Ça peut être qu'un palace. Lorette, après plus de 5 ans de relation, c'est grâce à votre fille que vous avez enfin trouvé la force de dénoncer votre conjoint. Il a été jugé en octobre 2011. De quelle peine a-t-il écopé ?
4 mois de prison avec sursis, 18 mois de mise à l'épreuve, obligation de soins, 2 000 euros de dommages et intérêts et 1 200 euros de procédure pénale. C'était-il il y a 2 ans ? Vous en êtes où aujourd'hui ? Eh bien, je me suis reconstruite grâce à mon ami.
Mon petit ami. Qui est dans le public. C'est grâce à lui que j'ai...
me suis reconstruite. Pourquoi ces larmes ? Il était fort.
Il était fort à ma place. Fort à votre place ? Pourquoi ?
Il était une loque. Et aujourd'hui vous vous sentez comment ? Aujourd'hui je voulais dire à mes filles, Lauriane et Lucie... qu'on peut avoir une situation qui est bien, tomber très bas, mais se reconstruire. Et je veux le dire à mes enfants, et je veux le dire aussi à toutes les femmes qui sont encore sous l'emprise d'individus violents.
qui a des solutions et qu'on peut s'en sortir. C'est bien d'être venue témoigner justement pour que d'autres, peut-être, aient le courage d'oser dénoncer ce qu'elles subissent. Merci beaucoup.
Il faut beaucoup de courage pour oser venir ce jour. se dévoiler sur notre plateau. Certains envisagent leur participation à Toute une histoire comme un ultime recours pour tenter d'aller de l'avant. C'est notamment le cas d'Amric et d'Amiens, deux jeunes garçons pleins d'enthousiasme, dont l'histoire nous avait Vous avez beaucoup touché. Bonjour à tous les deux.
Merci d'être revenu sur notre plateau dans ce nouveau numéro de l'Histoire continue. Je vais commencer avec vous, Aymeric. Je suis ravie de vous retrouver.
Nous avions fait votre connaissance le 21 mars 2012 dans une émission consacrée à la trisomie 21. Pourquoi aviez-vous souhaité témoigner sur notre plateau ? Déjà, j'avais envie de témoigner pour montrer à plein de jeunes porteurs d'une trisomie mais capable de faire des choses et de faire plein de choses. À l'époque, vous aviez hâte de pouvoir décorer votre nouvel appartement. Vous attendiez avec impatience le moment de prendre votre envol. Avez-vous enfin pu vous réaliser ce rêve ?
C'est ce que nous allons découvrir tout de suite en images. J'avais très envie de faire cette émission. pour montrer qu'est-ce que c'est la revanche des trisomiques.
Atteint de trisomie 21, Emmerich était venu nous confier son parcours, qui n'avait pas toujours été facile. Je suis l'un des seuls trisomiques qui était dans un collège normal. Je n'avais pas de copains au collège, donc c'était compliqué.
Parce qu'ils vous rejetaient ? Oui, beaucoup. Ils disaient qu'un trisomique au collège, ce n'était pas normal. Malgré le regard des autres, Emric avait trouvé le moyen de s'affirmer avec son handicap. Il y a aussi une activité qui, je crois, vous est très utile.
De quoi il s'agit ? Le théâtre. Ah ! J'ai eu la chance de jouer dans la rôle principale. Et moi, en sortant de scène, il y avait tous les gens du public qui étaient là et qui m'ont tous applaudi.
Et puis, pour moi, c'est magique. Emeric se sentait épanoui. Une belle satisfaction pour ses parents. On était sûrs d'une chose, c'est qu'il fallait absolument qu'il ait une éducation normale, entre guillemets. Oui.
Je suis autonome, moi j'ai un travail. Qu'est-ce que vous faites ? Je travaille dans la cuisine, c'est un ESAT, un centre aide par le travail. Mon mari et moi, nous sommes très admiratifs de l'adulte qu'Emerick est devenu. Il a su à la fois vivre avec son handicap, le comprendre, le dépasser aussi.
Un an après l'émission, nous retrouvons Emeric plus déterminé que jamais. J'ai plein de rêves. Moi, j'ai envie de les faire.
Pour moi, c'est un challenge. Parce que déjà, je suis porteur d'une trisomie. Et qu'il y en a qui disent, Ah, Aymeric, il est trisomique. Il ne pourra rien faire de sa vie.
Et je leur ai montré le contraire. Le jeune homme fourmille de nouveaux projets. Mais c'est surtout l'un d'entre eux qui accapare en ce moment son énergie.
Aymeric a décidé de prendre son envol. Mes parents croyaient que... Je restais pour toute la vie à la maison avec eux. Et moi, je leur ai dit, j'ai envie aussi d'avoir mon appartement. Ils ne s'interessaient pas du tout que je leur dise que j'avais envie d'avoir mon appartement.
Ils m'ont beaucoup aidé à faire les démarches, à tout préparer. On a fait le maximum, il est au bout. J'en suis très content.
Pour Aymeric, c'est un grand pas vers l'indépendance. C'est un appartement sans aide. Donc j'ai pas d'éducateur qui va venir chaque semaine à mon appartement.
Moi j'ai pas voulu de ça. C'est moi qui vais agir tout seul. la cuisine, le nettoyage, les courses, tout seul. J'ai avancé dans ma vie. Maintenant, je vais avoir un appartement.
Donc ça veut dire que je serai carrément autonome. Arriver à tout ça, pour moi, c'est un hommage pour la vie. Gérard, le père d'Emeric, et Marie-France, sa mère, ont toujours accompagné leur fils dans tous ses projets.
Très petit, il avait envie d'avancer, il avait envie de faire. Donc nous, bien entendu, on a eu un... envie de l'épauler, de l'accompagner. C'est toujours une grande joie de voir qu'il arrive à faire des choses de plus en plus compliquées ou importantes. Mais c'est aussi avec appréhension que Marie-France et Gérard ont accueilli le désir d'indépendance.
de leur fils mon mari et moi ça nous a un petit peu étonné quand même la fallu que ça mûrisse tout ça parce que il a été je crois près avant nous et marie qui a toujours été comme ça il a toujours fixé des buts plus ou moins proche et il a toujours tout fait pour pour essayer d'y arriver une fois encore gérard et marie france sont donc présents pour soutenir leur fils Il a l'habitude de demander de l'aide sans que ce soit pénalisant pour lui. Donc on espère que ça continuera comme ça. Là où il est arrivé, c'est une récompense pour nous, parce qu'on a quand même beaucoup investi pour arriver à faire les choses.
Il est formidable. Tu es formidable, mon fils. Et vraiment, je suis très très fière de toi. N'oublie pas que tu es un jeune adulte formidable.
Pour Aymeric, c'est le grand jour. Il vient récupérer les clés de son appartement. Prêt ? Ouais. À changer de vie ?
À quitter tes parents ? À quitter mes parents que j'ai. Allez. Déjà Aymeric, comment vous vous sentez ? Très très bien.
Très très bien ? C'est pas tous les jours qu'on devient propriétaire quand même. Alors je vous ai préparé l'ensemble des documents, vous avez la totalité de vos clés, la totalité des bips, la totalité des clés pour votre boîte aux lettres.
Si tu pleures, ça veut dire que t'es pas prêt à partir là. Si. Bon.
Allez, bonjour. Tu veux pas revenir ? venir en arrière. On ne le laisse pas à l'appartement. Émeric, je suis très heureux de vous remettre cette première clé.
Merci. Avec grand plaisir. Pour la série. Pour la série forte.
Allez, hop. Les cartons chargés, avec famille et amis, direction pour Aymeric l'appartement tant attendu qu'il n'a encore jamais vu. Ses parents ont souhaité lui faire la surprise.
Tu as bien réfléchi, tu veux cet appart ? Oui. Tu veux cet appart ? Bon, allez, tu as ta clé.
Heureux propriétaire. Et c'est chez toi, voilà. Est-ce que ça te plaît ? Regarde la belle vue aussi que tu as. C'est sympa la vue.
La vue est magnifique. Alors Aymeric, tu parles de la route ? Mais dans cet appartement de 60 mètres carrés, complètement vide, Aymeric se sent soudainement angoissé.
Bric, arrête. Allez. Allez, il y a tes amis là qui te regardent.
Pose ta sacoche. Tu es chez toi, voilà. Et Maxime, il est prêt à venir jouer à la plaie.
Et Camille, elle vient... Il viendra danser. Il n'y a personne en bas ?
Il n'y a personne en bas ? Aymeric prend progressivement ses marques. Allô, c'est pour quoi ? C'est qui ?
Ah, c'est Mireille. Ok, je trouve Mireille. Et l'arrivée de renforts lui permet de prendre complètement possession des lieux.
Il m'a aidé ! Tu nous offres un verre ? Ouais ! Ça s'arrose ! Le verre de la gouttière !
Un, deux, un, deux, un ! Waouh ! Mes parents, je vous aime le plus au monde. A la tienne, longue et heureuse vie à toi mon fils.
Pourquoi toutes ces larmes ? Et action ! A vos souhaits.
Allez, respire. Je suis content. C'est des larmes de bonheur alors.
Content de quoi ? C'était émouvant d'avoir les images, je ne les ai pas vues. C'était très émouvant. C'était très émouvant pour vous d'avoir cet appartement ?
Oui. A quoi correspondaient les larmes qu'on a vues pendant le reportage ? C'était de l'angoisse ou du bonheur ?
Du bonheur. D'être indépendant, autonome. Oui. D'avoir réussi ce combat-là.
Oui. C'était une victoire. C'était une belle victoire et du coup, je suis très content maintenant.
J'y habite. Vous êtes bien ? Oui. À quoi ressemble votre quotidien désormais ? Désormais, mon quotidien, maintenant, je vis dans mon appartement.
En même temps, je travaille dans un des hâtes. Donc, après le travail, je retourne chez moi. Est-ce que vous avez déjà invité vos parents à dîner ? Pas encore. Donc, j'ai hâte aussi d'aller l'inviter.
Vous savez faire la cuisine ? Il a invité des amis déjà. Pas les parents, mais les amis. que vous cuisinez Aymeric ?
Ma spécialité que j'aime bien c'est la tomate feta. C'est une des recettes que j'aime bien donc après je sais faire des flamme aux cuches. Bon, c'est des régions différentes, des pays différents.
Et après, je sais faire des salades composées, des pâtes, du riz. Un commentaire de la maman qui doit être évidemment très fier. fier de son fils ? Bien sûr, bien sûr. Et c'est vrai qu'il sait faire plein de choses en cuisine.
C'est vous qui lui avez appris ? La plupart, oui. C'est maman qui m'a tout appris. Comment le trouvez-vous dans sa nouvelle vie ? Très épanouie et très efficace.
Il vous a surpris ? Oui et non, parce que c'est vrai qu'il nous a habitués à être tout le temps exceptionnels, donc on ne devrait plus être surpris, mais on reste quand même très étonnés de ses performances. Et on est débordant de fierté, son père et moi, de voir à quel point il est adapté à sa nouvelle vie.
Et adapté à tous les niveaux, parce que quand il fait le ménage, il m'a dit « Tu sais maman, vraiment j'aime pas ça faire le ménage. » ménage. Je le fais, alors je lui dirai surtout, mon chéri, je ne connais pas grand monde qui adore faire le ménage. Donc voilà, il est adapté. Il fait des repas élaborés parce qu'il sait que pour sa santé, il faut manger des légumes, il faut manger des fruits.
même s'il ne vous appelle beaucoup ? Vous l'appelez beaucoup dans la journée pour lui demander conseil ? Je l'appelle beaucoup.
J'appelle beaucoup mes parents. Ça dépend, ce qu'on n'entend pas beaucoup. Plusieurs fois par jour ? Non. Non, pas tous les jours quand même.
Donc je les appelle de temps en temps. Une fois, j'avais la télé et j'avais des petits problèmes de télé. Donc j'ai appelé à la maison, j'ai appelé maman pour lui demander est-ce que c'était possible ? que je dorme à la maison parce que j'ai pas de télé sans télé sans télé je pouvais pas qu'est ce qu'on peut vous souhaiter pour l'avenir plein de choses c'est à dire la même chose là maintenant vu que mon challenge c'était l'appartement donc ça je les réussis et maintenant et maintenant mon autre challenge c'est de faire de la télé et de faire du cinéma de faire de la télé qu'est ce que je voulais faire la télé j'ai envie de faire plein de choses j'ai envie d'aller de faire des téléfilms ou des films d'être comédien quoi d'être comédien et un peu de ça j'ai envie de faire mon rêve d'enfant c'est quoi de jouer à fort boyard fort boyard oui ah bah là je peux peut-être vous aider à prendre contact avec la production alors il ya eu fiancé non Ça aussi, c'est un projet ?
Ça aussi, c'est un projet. Ce n'est pas une affinité, c'est une petite amie. Une petite amie qui peut devenir une fiancée, voire plus si affinité, on ne sait jamais. Si on a du courrier, on vous le fait suivre. Il n'y a pas de problème.
Merci d'être revenu nous voir. Vous êtes extrêmement touchant, Aymeric. Merci.
On vous souhaite plein de succès pour l'avenir. Merci d'être venu. Merci.
Il est temps à présent de prendre des nouvelles de Damien. Nous avions fait votre connaissance le 17 novembre 2010. dans une émission intitulée « Comment en sont-elles arrivées à mettre leur enfant dehors ? » Vous nous aviez alors livré un témoignage bouleversant.
Pourquoi aviez-vous fait la démarche de venir sur notre plateau ? J'ai fait la démarche de venir sur le plateau de toute une histoire. Premièrement parce que j'étais dans le cadre d'être l'enfant qui était mis à la porte. C'était pour donner déjà son point de vue, la façon que j'avais de souffrir de cette situation.
J'avais besoin d'aide, qu'on me prenne par la main. qu'on m'accueille et qu'on... Surtout qu'on me soutienne.
Vous êtes senti accueilli et pris par la main ? Oui. Pour mieux comprendre comment la situation en était arrivée à de telles extrémités avec votre mère, je vous propose de regarder un petit récapitulatif en image de votre histoire. Et puis après, on découvrira où vous en êtes aujourd'hui.
Ma mère avait rencontré un homme, il m'a dit ce n'est même plus la peine de revenir ici, ce n'est plus chez toi. Et ma mère était d'accord. Damien était venu sur le plateau de toute une histoire il y a deux ans car sa vie avait basculé à ses 17 ans.
Sa mère l'avait mis à la porte du jour au lendemain. J'étais bouleversé, j'étais perdu, je me demandais ce qui me tombait sur la tête. C'est Yvonne Poncey-Bonissol, notre psychologue, qui avait tenté d'aider Damien à comprendre ce qui s'était passé. Vous perdiez votre place, on vous détrônait, il arrivait dans la maison cet homme et en plus c'est pas votre maman qui vous a mis à la porte, c'est lui. Donc il prend votre place et il vous dit attends, c'est plus chez toi.
Mais même des années plus tard, Damien n'arrivait pas à lui pardonner. Quand je me trouve face à elle, c'est de la haine en fait. J'ai essayé plusieurs fois de renouer le lien mais j'y arrive pas.
Quand je me trouve face à elle, c'est de la haine et c'est plus fort que moi, je ne peux pas. Sa mère avait pourtant souhaité lui adresser un message. Toi mon fils, que j'aime si fort, ta présence me manque, ton absence me déchire le cœur.
En espérant que tu pourras me pardonner, mon plus grand souhait est de te revoir et de te serrer dans mes bras. Je ne vais pas dire que je ne lui pardonnerai jamais, parce qu'on ne sait pas ce que la vie nous réserve, mais je suis perdu. Depuis son passage dans l'émission, Damien a repris contact avec Yvette, sa mère, mais leur lien reste encore très fragile. Aujourd'hui est un jour important pour le jeune homme, car il la reçoit pour la première fois chez lui.
Son amie Sandra est venue le soutenir avant la rencontre. rencontre. Ça fait longtemps que t'as pas eu ta mère ? Ça fait un petit moment surtout que j'ai pas passé une journée avec elle, que je l'ai pas eu, on va dire, pour moi. J'espère que ça va bien se passer, qu'elle va apprécier l'endroit.
où je vis qu'elle va être contente que je la reçois et puis et puis j'espère que ce sera un bon moment déjà je veux que ce soit sincère et puis entier tout simplement des téléphones à la cnl tu vois à l'eau oui oui mais j'arrive ya pas de souci a tout de suite Bah elle arrive. Elle arrive. Ouais. C'est les bras chargés qu'Yvette arrive devant la nouvelle maison de Damien. Bonjour mon Damien.
Ça va ? Oui et toi ? Oui.
Ça va bien ? Tu as ta bonne route ? Oui, très bien. Alors voilà la petite maison.
D'accord. Tu vois ? Tu vois le ciel là ?
Ah oui, c'est vraiment bien. C'est calme et puis il y a pas mal de soleil, tu vois la journée. Oui, tiens, voilà un petit présent d'Amia.
Pour toi, pour ton chez-toi. C'est joli. C'est joli, ça ira bien je pense. Oui, regarde, il y a tout plein de belles choses. Et t'as un beau cœur.
Un beau cœur, oui. Un beau cœur pour dire que je t'aime très fort, Amia. Oh shit ! Tu m'as vraiment manqué.
Moi aussi, moi aussi tu m'as manqué. Merci, merci. Je vais te montrer maintenant.
Yvette est heureuse de découvrir le cocon que Damien s'est construit. C'est exactement ce que j'imaginais. En tout cas, j'ai retenu ton côté ordonné.
Est-ce que tu peux le voir ? C'est ça, Damien. T'as sa place.
C'est ça, c'est exactement ça. Et tu vois, je voulais te montrer aussi, là, j'ai la photo de papa. J'aimerais bien en mettre une avec toi aussi. On en fera une.
Moi, je suis d'accord, Damien, ça me fait même pire. Plaisir. Plaisir que tu me le demandes.
Une photo avec toi. On s'est perdus. On s'est perdus, oui. On va se reconnaître.
On va se reconnaître. Ça va ? Oui. Chamboulé par tant d'émotions, mère et fils vont tenter à présent de trouver les bons mots pour essayer d'avancer. Tu sais, Damien, je suis fière de toi.
De l'homme que t'es devenu. Parce que t'es mieux un homme. J'ai grandi. C'est quelque chose que j'attendais. Je suis un homme.
que tu sois fier de moi. Tu vois, je te dis. J'avais perdu beaucoup de choses.
Oui, beaucoup. Mais tu m'as retrouvée. Oui. Tu m'as retrouvée, petite maman. Ah oui, je t'ai retrouvée.
Moi aussi, je t'ai retrouvée. Le plus beau reste à venir. Voir ces images évidemment pour vous.
Très émouvant, oui. De quoi avez-vous pris conscience en sortant de notre plateau il y a trois ans ? Déjà c'était une expérience extraordinaire, j'ai envie de dire. De ce que j'ai pris conscience, c'est...
Déjà quand je me suis retrouvé dans ma chambre d'hôtel le soir même de l'enregistrement, j'étais perdu, j'étais mal. J'avais l'impression d'avoir jeté la pierre, d'avoir fait volontairement du mal, d'avoir montré du doigt et en même temps j'étais satisfait de moi d'avoir montré qui elle était, d'avoir exprimé mes sentiments, d'avoir entendu certaines choses aussi. Qu'est-ce qui vous a le plus marqué durant l'émission ?
Ce qui m'a le plus marqué, c'est autant les paroles des mamans qu'il y avait, qui pouvaient montrer leur amour envers leurs enfants, même si parfois ils étaient durs, de vraiment vouloir les aider, avoir l'envie. Et après, ça a été aussi beaucoup de paroles d'Yvonne, des choses qu'elle m'a fait remarquer, sans vouloir me... Elle me bloquait, elle m'a fait comprendre certaines choses avec ses mots et ça a été très bénéfique. C'était très bénéfique.
Quel regard portez-vous sur votre parcours avec du recul ? Avec du recul, je pense que j'ai été borné, je dirais. J'avais une idée dans la tête, pour moi elle m'avait fait du mal et je ne devais pas lui pardonner. J'étais parti de ce principe. Le temps en tout cas a fait les choses.
Alors justement, qu'est-ce que vous avez envie de lui dire à votre mère si elle nous regarde aujourd'hui ? Ce que j'aimerais lui dire c'est simplement que j'espère pouvoir repasser plein de moments avec toi. Que j'espère pouvoir...
Te reconnaître, te connaître comme tu as été. Et surtout que ce soit que de l'amour et rien d'autre. C'est tout ce que j'aimerais.
Voilà. C'est certainement possible. J'espère.
Je le souhaite. Je le souhaite. Les retrouvailles datent de quand ? c'est tout frais, je crois.
C'est tout frais, oui. Ça ne fait même pas un mois. Donc, de vous reconnaître, ça veut dire de vous connaître à nouveau, ça suppose que vous passiez du temps ensemble.
On passait énormément de temps ensemble. Quand j'étais beaucoup plus jeune, on était très fusionnels. Et c'est vrai que j'ai l'impression de l'avoir perdu, d'avoir oublié un peu qui elle était, ce qu'elle aimait.
Pendant combien d'années ? Pendant combien d'années ? Vous l'avez perdu ?
Je l'ai perdu pendant... Pendant... Pendant 5 ans à peu près.
On vous souhaite de rattraper le temps perdu, justement, de passer de bons moments ensemble. Est-ce que d'autres choses ont changé depuis le reportage que nous avons fait ? Entre vous, dans vos relations ?
Entre nous, non, non, ça continue. d'être simple pour le moment et j'espère que le temps pareil continuera à faire avancer cette joie et ce bonheur. Merci.
Merci d'être venu nous donner de si bonnes nouvelles. Merci à tous les deux. tenant de signer le livre, le grand livre de l'histoire continue.
Merci. Vous êtes un être rempli d'amour, vous. C'est un amour qui déborde. Oui, c'est ça.
Merci, en tout cas, de votre confiance. Merci. Merci d'être revenu nous donner de vos nouvelles sur notre plateau. A bientôt pour d'autres histoires. Tout de suite, le sommaire de notre prochaine émission.
Bon après-midi sur France 2. Merci. Je suis comme tout le monde tombée amoureuse, mais au point de faire ça, non. Elle n'aurait jamais imaginé tout quitter pour un homme. j'avais mon appartement j'avais encore mon emploi mes amis trois jours après je prenais la route il habite à combien de kilomètres de chez vous 800 ça a été dans nos têtes c'est elle c'est lui m'a dit tout d'un coup En fait, je pense que j'ai toujours été amoureuse de toi et on s'est raté.
Un pari fou ? J'ai dit à mon mari que je m'étais rendu compte que j'avais toujours été amoureuse de lui, lui aussi. Trois jours après, je suis remontée chez moi, j'ai pris mes affaires.
Je lui ai dit, est-ce que tu es prêt à m'accepter ? Il m'a dit, il n'y a pas de souci. Mais n'ont-elles pas joué avec le feu ?
Puis il a fini par vous annoncer quelque chose. Que ça allait trop loin et que sa décision était prédite. L'histoire est comme ça et on rebondit toujours.