Lorsque je suis arrivé hier soir à l'aéroport de Nice, je suis rentré dans un taxi et j'ai dit tiens mais il pleut à Nice. Et le taxi m'a dit c'est normal, c'est le maire qui a emporté le soleil en se rendant à New York. Le maire vient de rentrer, donc le soleil revient, je vous demande d'accueillir Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole d'Isco d'Azur. Merci Monsieur le Maire. Je disais ce matin que vous étiez en train de rentrer puisque vous étiez présent à l'occasion de la 79e Assemblée générale des Nations Unies à New York pour défendre justement la question des océans.
Mais peut-être un mot parce que c'est aujourd'hui l'anniversaire de la disparition du président Jacques Chirac il y a cinq ans et Jacques Chirac, je l'ai évoqué ce matin, nous a laissé un peu en héritage on va dire des Des phrases connues, notamment la maison brûle, on regarde ailleurs. Alors j'ai envie de vous poser cette question en mémoire à Jacques Chirac. Est-ce qu'à New York, à l'Assemblée Générale, vous avez senti que les États, les acteurs économiques, les collectivités locales ne regardent plus ailleurs ?
D'abord, je m'excuse de ne pas avoir été présent à l'ouverture ce matin pour les raisons que vous avez rappelées. Et je veux me réjouir de voir cette salle encore plus pleine que les autres années, à la fois d'acteurs engagés dans les institutions, les responsabilités politiques issues de différentes villes, de différents continents, de différents pays. Et je salue tous mes collègues qui, ministres, gouverneurs, maires de plusieurs continents sont parmi nous. Je veux saluer tout particulièrement mon ami Christophe Castaner qui fut un grand ministre du premier gouvernement d'Emmanuel Macron et avec lequel, je veux le préciser au passage, puisque l'année prochaine nous livrerons le plus grand hôtel de police mutualisé de France. à Nice, c'est sous le gouvernement du ministre d'intérieur Christophe Castaner que police municipale, police nationale, gendarmerie, police aux frontières, renseignements territoriaux, ça n'a peut-être rien à voir avec le Nice Climate Summit, mais en même temps nous avons veillé avec Christophe à ce que ce soit un bâtiment éco-responsable dans l'ancien hôpital de la ville de Nice, donc c'est mérité de le citer parce que Naturellement, au cœur du Nice Climate Summit, il y a aussi tout ce qui touche à l'urbanisme et aujourd'hui, n'importe quel bâtiment public qui incarne l'avenir, dans le domaine de la santé, dans le domaine de la sécurité, dans le domaine de l'administration, ça doit d'abord se montrer, M.
le Président de la Chambre de Commerce et d'Industrie, cher Jean-Pierre Savarino, exemplaire des lignes à tenir si nous voulons respecter les objectifs qui nous sont assignés. Non pas par nous, mais par les grands organismes tels que le GIEC, tel qu'un grand nombre d'ONG et de scientifiques qui sont nombreux à être présents parmi nous. Nous, au fond, modestement, nous ne savons pas grand-chose, si c'était que si nous sommes intéressés à l'avenir de la planète, intéressés à l'avenir de nos territoires, nous avons besoin... d'être à leur écoute, de nous entourer, et je salue tous ceux qui font partie de mon haut conseil scientifique et qui guident tous les gestes de mon équipe municipale et métropolitaine, et qui sont aussi parmi nous à cette occasion. New York.
Vous parlez de Jacques Chirac. Jacques Chirac. Jacques Chirac a lancé un appel à un moment où, justement, on ne savait pas tout ce qu'on sait aujourd'hui.
C'est important. Et aujourd'hui, on ne sait pas tout ce qu'on saura demain, et qui sera sans doute tout aussi alarmant et peut-être encore plus alarmant. Mais Jacques Chirac avait compris une chose, c'est que sur le peu de données qu'on avait à l'époque par rapport à aujourd'hui, il n'y avait pas de temps à perdre.
Et depuis, il y a ceux qui se sont classés dans un camp... et qui ne peut pas être classée dans un camp idéologique au plan politique. Malheureusement, on voit trop souvent l'écologie instrumentalisée au plan politique. L'écologie, ça doit appartenir à chaque être humain, à chaque acteur public. Il y a ceux qui ont la conviction, il y a ceux qui n'en ont pas.
Et Jacques Chirac avait cette conviction, qu'il y avait urgence à agir parce que les indicateurs comportaient à sa connaissance, contrairement à d'autres chefs d'État sur la planète, lors de ce sommet des chefs d'État qui se naît en Afrique du Sud, je crois, a dit Oh, il faudrait que... Vous éveillez un peu vos consciences. Si ce n'est pas nous qui prenons des responsabilités aujourd'hui, ça, ça croit dans 30 ans, dans 40 ans, dans 50 ans.
Et aujourd'hui, il y a toujours ceux qui considèrent que dans les grands choix politiques, il y a, bon, au fond, on a connu le Covid, les crises économiques, bon, la transition, on avait dit qu'il faudrait mettre tant de milliards d'euros. On va baisser un peu la voilure parce qu'on est obligé de faire face à la situation. Et ce, comme la France, et j'ose le dire, le président Macron et son Premier ministre, aujourd'hui Michel Barnier, qui naturellement est aussi lui-même imprégné de toutes ces réalités dans le cadre du gouvernement assez équilibré qui, me semble-t-il, il a formé.
et ceux qui ne le sont toujours pas. Et donc, ma visite aux Nations Unies, au-delà d'autres réponses que je vais vous apporter et qui sont assez éclairantes, m'a permis de mesurer quand même qu'issus de tous les continents, Asiatique, Amérique du Sud, Amérique du Nord, le Pacifique Sud... le Pacifique Nord, l'océan Indien, l'Afrique naturellement et l'Europe, il y avait quand même très majoritairement une très forte conscience. Après, c'est une formidable mairesse, la mairesse de Freetown.
qui exposait comment son trait de côte était déjà en train de bouger, sa mangrove, commençait à connaître des dégâts entre le mélange de l'eau douce et de l'eau salée, etc. sur ses territoires. Et qui disait The alone problem we have, that's money Et la réalité, maintenant, c'est ça. Mario Draghi lui-même, il y a...
Quelques jours, disait, au sein de la commission de Bruxelles, Bon, les gars, vous ne vous rendez pas compte, mais à force de dire que les règles, c'est ça, encadrer les déficits, les dettes, les machins, les trucs, mais pendant ce temps, on ne finance plus la transition. Et qu'est-ce que font les États-Unis ? Ils mettent 350 milliards d'euros sur la table, dont 50 milliards d'euros pour les semi-conducteurs.
Et nous, pendant ce temps, on ne fout rien. Or, la transition... est une affaire à la fois d'engagement pour la planète, pour nos territoires, mais pour notre économie aussi, car on sait que tous les grands métiers d'avenir reposent aussi sur ceux qui sont liés à la transition.
Et je salue tous les industriels, les PME, et mon président de la Fédération des industries des Alpes-Maritimes, Marcel Rani, qui est parmi nous, et qui est... un homme plus que convaincu dans ce combat que nous menons, qui permet encore à la France, d'ailleurs, de disposer de grandes entreprises dans le domaine des énergies, de l'eau, de l'assainissement, etc., exportatrices, qui permettent, là où ce n'est pas toujours facile pour trouver les équilibres de notre PIB, de ramener des parts de PIB qui ne sont non négligeables. Donc, l'environnement et l'économie sont extrêmement liés. Voilà ce que je peux vous dire sur la vision de Jacques Chirac, qui est aujourd'hui plus prégnante que jamais pour ceux qui s'en emparent. Et je suis heureux que dans ce combat, il y a les débats franco-français.
Enfin, j'ai vu aux Nations Unies. La France, elle est respectée, elle est entendue, elle est écoutée. Et j'aimerais tellement que les Françaises et les Français qui se regardent toujours le nombril... soit capable de voir les grands débats qui se tiennent là-bas, devant toute la planète. et comment la France est entendue et respectée dans le prolongement de Jacques Chirac.
Alors Christian Estrosi, vous n'allez pas tout dévoiler cet après-midi, il faut en garder au fil de ces deux jours au sein du NIS Clamette Summit que vous ouvrirez également demain matin. Je sais que vous arrivez aussi avec des bonnes surprises pour les élus, pour les maires, pour les gouverneurs qui sont ici présents, mais aussi de bonnes surprises, de bonnes nouvelles. pour les niçoises et pour les niçois, mais peut-être dire que cette assemblée annuelle aux Nations Unies, elle dure à peu près trois semaines, et cette année, il y a à peu près, je crois que c'est deux jours, c'est ça, qui sont quand même consacrés à l'océan.
Il y a un homme qui s'appelait Peter Thompson, et qui est aujourd'hui l'envoyé spécial des Nations Unies pour l'océan, qui, en 2017, s'est emparé du sujet. Elle dit, bon, l'Assemblée générale des Nations Unies, les Nations Unies elles-mêmes, c'est formidable, c'est bien de parler de tout ce qu'on peut éviter comme conflits, guerres, traiter les problèmes de populations déplacées pour des raisons de nature de tel ou tel régime, etc. Vous n'êtes pas en train de voir à quel point la biodiversité, avec le réchauffement climatique, là où vous faites des COP 20, 21, 22, 23, 24, etc., et où on traite du climat en général, mais la réalité des conséquences que ça a globalement avec la fonte des glaces dans l'océan et où justement on sait que le poids de l'eau non salée pèse... par rapport à l'eau salée et de ce que ça représente. Regardez, en même temps que nous tenions ces réunions à New York, en Floride, vous aviez le hurricane Ellen qui était en train d'approcher les côtes de Floride.
Et regardez seulement en France, on a pris un saut d'eau sur Cannes, il y a trois jours de ça, il aurait pu tomber à Nice, et tomber à Marseille il y a 15 jours. On a eu pendant trois mois le Nord-Pas-de-Calais qui a été sous les eaux, le Morbihan qui a encore des hameaux qui sont coupés de tous les réseaux au débit, etc., qui n'ont pas été reconstitués, les côtes bretonnes qui ont été touchées, et ça n'arrête plus. Ou les gros incendies au Portugal et en Espagne, ou ce que nous avons connu, 56 jours de canicule ici. 56 jours.
Vous me disiez, il a plu quand vous êtes partis. Mais vous savez, quand il pleut ici, maintenant, c'est du soleil pour moi. La pluie, quand vous ne l'attendez pas en 3 mois et que le préfet vous donne des instructions pour dire que vous n'arrosez plus les plantes, les jardins, les espaces publics, etc., ce n'est pas ce qu'il y a de plus rassurant. 56 jours de canicule et on s'est pris trois jours de pluie mais pas des petits jours de pluie des sauts d'eau d'un coup où on était sur 180, 200, 300 mm secondes avec toutes les conséquences que ça peut avoir parce que ça tombe d'un coup en peu de temps c'est ce qu'on appelle les épisodes orageux méditerranéens pourquoi ? Parce qu'au moment où je vous parle, la Méditerranée est à 5 degrés de plus sur 15 mètres de surface à ce qu'elle était il y a 15 ans en arrière.
Et forcément, qu'à cette époque de l'année, elle soit 5 degrés plus élevée, ça fait des masses tuageuses qui gonflent, qui gonflent, qui gonflent, et puis qui vont se déverser d'un coup, on ne sait pas où. Ça peut être la tempête Alex dans l'arrière-pays, ça peut être dans nos villes, sur le littoral, avec toutes les conséquences que ça a. Donc, naturellement, qu'il y ait cette prise de conscience depuis Peter Thompson, qui a dit maintenant...
Je vous demande qu'il y ait un sommet régulièrement consacré à la biodiversité, à l'élévation des eaux. Et Peter Thompson, avec lequel j'ai partagé la journée d'hier, a réussi à obtenir qu'il y ait un premier sommet des océans en 2017 à New York. Le deuxième a eu lieu à Lisbonne et je sais que nous avons un représentant d'un maire du Portugal qui est parmi nous aujourd'hui.
de Faro. C'est une élue d'ailleurs, je la salue bien volontiers. Bienvenue à Nice, benvenito.
Lisboa a été une étape de plus en 2022. Et si vous voulez, jusqu'à hier, il était acté, qu'avait été confié par les Nations Unies à la France et au Costa Rica, d'organiser le troisième sommet. Le président du Costa Rica et le président français ont proposé aux Nations Unies que ce soit Nice. Ça avait été validé il y a à peu près six mois.
Mais les conditions précises de son organisation n'étaient pas totalement définies. On va dire qu'en 2017, on a fait un peu un état des lieux. En 2022, on avait finalisé quasiment un inventaire.
Et on avait des données scientifiques déjà suffisamment avancées, qui ont amené hier définitivement... Les Nations Unies a arrêté le fait qu'à Nice, il devait y avoir au moins 60 pays dans le monde. C'est le président Macron qui a dit voilà, le sommet de Nice ne serait une réussite que si nous avons au moins 60 pays qui signent le traité de Nice.
Et le traité de Nice, ça veut dire quoi ? Ça veut dire un programme structuré sur un certain nombre d'années, des objectifs. défini sur la biodiversité, la protection du trait de côte, des atolls qui vont disparaître de toute façon de manière irréversible, de millions de gens à déplacer dans le monde, et des financements. Et les financements, ce n'est pas n'importe quoi. Voilà pourquoi la réunion que j'ai eue la veille au soir, organisée par Bloomberg, la fondation Bloomberg qui réunissait...
toutes les fondations dédiées à l'environnement, je pense à Bosch, je pense à tant d'autres, et qui se sont engagées à venir toutes à Nice pour ratifier le fait que dès lors qu'il y aurait 60 Etats minimums qui signeraient le traité de Nice pour les siècles à venir, ils mettraient des financements à la clé et ils seront à Nice pour s'y engager. Enfin, troisième sujet que le président Macron... a fait valider, c'est que pour la première fois, contrairement à New York et à Lisbonne, il y ait sommet scientifique naturellement, ONG naturellement, les financiers naturellement désormais, les chefs d'État et de gouvernement naturellement, et le premier sommet des gestionnaires de villes et de régions côtières. du monde, c'est-à-dire une grande coalition qui représente les 1 milliard d'habitants de la planète qui dans les 50 ans seront touchés, les atolls qui disparaîtront même dans 15 ans, certains auront disparu, et les traits de côte qui petit à petit vont être touchés, vont devoir amener le déplacement de population ou des initiatives à être financées pour les protéger. Et naturellement, lorsque le président Macron a présenté...
à tous les présidents présents de tous les continents, à tous les premiers ministres, lorsque les présidents sous d'autres régimes avaient charge de représenter un État, à l'unanimité, on validait donc que ce soit le maire de Nice qui préside cette coalition mondiale. Et donc, voilà, je veux dire, cher Jean-Christophe, Nous ouvrons ce débat sur le Nice Climate Summit pour la troisième, quatrième année, je ne sais plus. Souvent, on a dit greenwashing, etc., etc.
Bon, je dis à tous les rigolos qui viennent à quatre ou cinq devant le palais de la Méditerranée chaque année, au lieu d'aller bosser et d'être des vrais scientifiques qui connaissent les choses, aux Nations Unies, où c'est des gens sérieux, eux nous prennent au sérieux. Voilà. Donc c'est sans doute grâce au gouvernement français, à l'État français, au président français, que la voix de la France, comme elle l'a été entendue du temps de Jacques Chirac, est entendue aujourd'hui. Mais en tout cas, je le dis avec modestie, il m'a été confié cette responsabilité qui sera transmise ensuite à celui qui recevra le quatrième sommet des océans. Allez, je dis à mes amis niçois, prenez-le malgré tout comme un signe de respect, de dignité, de sérieux de ce que nous incarnons et de ce que nous avons à proposer de bâtir ensemble.
Merci Christian Escrozy pour cette ouverture. On va poursuivre et on se retrouvera Christian Escrozy bien sûr tout au long de ces deux jours. On va laisser la place à Philippe Abir.