On n'a pas de dirigeant. On n'a jamais eu de dirigeant. On est dirigé par le diable, je suppose. Excuse excusez les qui m'écoutent mais et c'est une force maléfique. Je peux pas je peux pas trouver de mots parce que c'est indescriptible. Ce sont nos enfants qui auraient dû avoir un violon ou un piano en main qui ont des ois. Et quand tu entends maintenant qu'ils sont en train de de d'incendier des écoles et des écoles, toutes les bibliothèques, la bibliothèque nationale, c'est c'est vraiment il y a il y a pas de mot, c'est l'extinction de de notre société. L'une de nos plus grandes richesses, c'est notre art et notre culture si ce n'est pas notre plus grande richesse. Écoute, il y a beaucoup de pays qui ont quoi ? qui ont le pétrole, qui ont des industries. Euh voilà, mais nous qu'est-ce que nous avons ? Qu'est-ce qui se vend le mieux à l'étranger ? Qu'est-ce que tu vois partout dans les dans la Caraïbe ? C'est notre artisanat. C'est ça notre pétrole, c'est ça notre richesse. Aujourd'hui, nous sommes avec Sibile Deitat qui est musicienne, créatrice de bijoux qui va nous parler de sa famille, une grande famille de musiciens. Il y a la maman Micheline Lodenis. Il y a aussi le petit frère Raoul Denis Junior qu'on connaît plutôt sur le nom de Tira. Et puis il y a le père qui a créé la boîte à musique en 1956. cette boîte à musique qui était le carrefour incontournable passage obligé pour tous les artistes du pays. Aujourd'hui, la famille a dû quitter Haïti parce que la violence y a pris une proportion extraordinaire, exagérée. Donc la famille se retrouve exilée. La maman qui a toujours voulu rester en Haïti se retrouve aujourd'hui en République dominicaine et les autres enfants un peu partout ailleurs. Cbile Denis Touette revient sur cette histoire de sa famille mais aussi nous parlera de son livre Haïti créateur de rêve. Je vous laisse suivre cette interview qu'elle nous a accordé dans les studios de Haïti inter. Bonjour Cibile Deitouat, merci d'être avec nous à Haïti Inter. Bonjour à toi Tita et bonjour à Haïti Inter. Je suis ravie d'être avec vous vraiment. Alors Sibil, tu es créatrice de beaux bijoux d'ailleurs que tu portes. Tu es pas meilleur ambassadrice que ce que toi pour présenter tes bijoux. Il y a ce beau VV que tu portes en collier. Puis il y a cette belle bague que tu montres à à nos amis. Alors si vous voulez vous vous saurez où la trouver pour passer vos commandes. Oui parce qu'elle est créatrice de beaux bijoux. Mais Sibil est aussi musicienne. Elle du elle donne des cours de piano à des enfants, fait des ateliers tout ça. Elle est plasticienne. Elle est artiste multi plus comment tu dis ? pluridisciplinaire. Pluridisciplinaire. Oui. Alors là, tu on peut mettre plein de choses dedans. Oui. Et puis à un moment donné, Sibil a choisi de mettre les artistes des en avant et pour se faire, elle a sorti un très beau livre. Mais ça, on en dit trop. Sibil, comment ça va ? super bien, enfin super bien avec toi. Mais bon, tu sais que la situation est très préoccupante pour nos compatriotes. que c'est sûr que c'est c'est difficile, c'est difficile à accepter cette situation, mais euh il faut qu'on porte l'espoir et et comme on a la chance de pouvoir continuer euh malgré les événements, ce qu'il ne peuvent pas toujours faire en Haïti, donc il faut qu'on soit là pour les porter, pour leur donner espoir, pour leur redonner confiance et et avancer. C'est tout ce qui nous reste aujourd'hui à l'espoir. Oui, tout à fait. Ouais. Bon, on va espérer Sibil Denis. Alors euh quand on veut parler de de toi, si on veut parler de toi, il faudrait il faut commencer par le commencement. Il faut parler de tes parents un peu quand même. Oui. Parce que pour que tu deviennes cette musicienne que tu es, cette artiste que tu es dans l'âme aussi et il a fallu qu'il y ait des parents euh qui vous ouvrent la voix. Absolument. de ta maman ou de ton papa, lequel laquelle a ouvert la voix en premier ? Bon euh je pense que c'est tous les deux parce que ce couple-là, plus uni que ça, c'est pas possible hein. On ne peut pas les dissocier. Et puis nous on a toujours vécu avec ces deux là, toujours ensemble. Et donc je pense que euh voilà, toute notre histoire est partie de ces deux êtres magnifiques euh qui ont porté vraiment euh euh la musique et l'art en général puisque euh depuis petite tous mes souvenirs sont bent avec la musique et chez nous c'était le passage obligé de tous les de tous les musiciens, quel que soit leur leur euh leur origine parce qu'il y avait beaucoup d'étrangers qui passaient aussi chez nous et puis évidemment tous les genres musicaux aussi parce que il y a beaucoup d'artistes qui sont qui sont passés chez nous. Donc depuis toujours, si tu veux, depuis petite, je baigne dans la musique. Je me souviens le peut-être euh le souvenir le plus lointain que j'ai eu, c'est que j'avais deux priorités chez moi. C'était mon oreiller et mon pouce sous le piano de ma maman. Donc, c'est là que je m'endormais quand j'étais petite. Donc, tu t'imagines les vibrations de ce piano à queue ? C'est c'est et je vi enfin je vibrais avec tous ces compositeurs depuis depuis très longtemps. Et puis c'est pas tout. Comme par des gens extrêmement généreux et il y avait toujours euh non seulement euh les musiciens mais les amoureux de la musique, donc les intellectuels, les poètes, les écrivains, les peintres. En fait, tous les artistes, tous azimutes venaient à la maison et prendre un petit peu de du concert qui allait se passer et cetera. Voilà, c'était une ambiance absolument tout le temps chaleureuse et c'était enfin ce sont des gens qui sont très très ouverts en fait je parle au passé pour mon papa mais au présent aussi pour ma maman parce qu'elle continue avec cette générosité de recevoir les jeunes maintenant les jeunes musiciens qui la visitent tout le temps. Alors voilà et c'est c'était c'était cette bien ça. Donc on a voulu toujours reproduire ceci, cette générosité, cette ce désir d'aller vers les autres, de les montrer, de de de faire de la musique ensemble, tout ça. Ça voilà, c'est c'est des choses qui sont tellement merveilleuses de partager tout ça que on a toujours eu envie de retransmettre ce cet héritage. De toute façon, toi Sibil et ta sœur, Pascal, vous allez euh mettre euh euh à à exécution des des programme, si on peut, pour parler euh de de la transmission parce que vous avez reçu, vous allez donner et ta maman continue de donner. Mais toute cette passion de la musique de la musique avant qu'on en vienne à trois particulièrement, toute toute cet environnement euh musical ou on a l'impression que chaque pas que vous faites est exécuté par la sonorité d'une note euh euh de votre maman a donné quand même naissance à un à un truc, je dis un truc mais c'est trouver le mot en fait exact pour parler de ça va donner la naissance d'un truc extraordinaire. ordinaire qui va s'appeler la boîte à musique. Ah oui, cette boîte à musique. Oui. Alors, l'histoire de la boîte à musique parle est une histoire d'amour en fait parce que mon père avant d'avoir la boîte à musique avait un petit une petite boutique d'alimentation. Donc voilà, il avait son petit market comme on dit, mini market euh en Haïti. Et quand il a rencontré ma maman qui était vraiment l'amour de sa vie parce qu'il se connaissait déjà bien avant puisque il a suivi son parcours son parcours quand elle est partie faire ses études aux États-Unis et en France et et voilà il a suivi son parcours parce que c'était le un bon ami de mon grand-père en fait. Donc euh il il voilà, il s'informait toujours de la petite Micheline jusqu'à ce que la petite Micheline devienne grande et que ce soit bon déjà qu'il était passionné de musique donc pour lui euh voilà la petite Micheline devenue grande est devenue sa passion et voilà que ils se sont ils se sont mariés et mon père il s'est dit c'est pas possible je peux plus continuer à avoir ma petite boutique d'alimentation et avoir une femme pianiste. Donc c'est là que c'est de là qu'elle nit cette idée d'avoir donc la boîte à musique et et de vendre donc de la musique pour pouvoir être complémentaire à sa femme pianiste parce qu'il ne jouait pas à lui dans l'astronomie. Pas du tout. il ne jouait pas mais c'est un un mélowan très averti, très très averti, une oreille euh incroyable, une et puis il connaissait tous les grands interprètes. Euh c'est vraiment un un mélomane très averti. Donc euh disons qu'il a été un guide euh tout au long de la carrière de ma mère parce que il pouvait tout le temps la comparer ses interprétations à de grands interprètes. Dire "Ah non, Richterne, c'est pas comme ça ! ou ou baren boy mais c'est comme ça ou tu vois Philippeont il a fait ce passage comme ça donc il il donc il comparait et et puis ma mère était toujours très attentive à ce à ce qu'il donnait comme conseil parce que lui aussi il a comme je te dis c'était ils étaient très fusionnel hein très très fusionnel dans la musique ils écoutaient beaucoup et puis avec la boîte à musique c'était beaucoup plus simple parce qu'ils avaient vraiment toute la discographie à leur disposition pour pouvoir justement comparer euh tel interprète à telle interprétation et cetera. Euh donc c'était tout le temps comme ça et je préfère cette interprétation à celle-là et puis voilà. Donc c'est comme ça que ma mère avançait dans sa carrière pianistique et puis que ça l'a ça l'a ça l'a beaucoup beaucoup enrichi parce que après on a vu le parcours qu'elle a eu avec ses ses concerts internationaux et cetera et surtout elle a fait couler beaucoup d'encre et de de plumes assez assez impressionnantes, je pourrais dire. Donc je pense que tout ça c'est c'est un tout et donc c'est comme ça qu'elle naî la boîte à musique à partir de cette histoire d'amour. Et puis voilà. Donc sauf que la boîte à musique certes est arrivée de de cette histoire d'amour mais elle n'est pas restée à l'intérieur. Elle a ouvert ses portes à toutes les autres personnes amoureuses de la musique. Absolument. Euh ce que je voudrais vraiment souligner, c'est que à cette époque comme bon malheureusement il y a beaucoup de choses qui se perd mais être disquire c'était vraiment euh quelque chose de d'incroyable. C'était c'était une un métier à part entière et qui te qui demandait beaucoup de culture, beaucoup d'écoute, beaucoup de de une une oreille avertie pour pouvoir justement guider les autres. et on venait à la boîte de musique pour ces conseils. Euh les conseils de monsieur monsieur Denis étaient incroyable. Il y a beaucoup de gens qui qui disaient "Bon, j'aime bien si j'aime bien écouter ceci et cela, mais est-ce que vous pouvez nous guider ?" Et et ça a été un cheminement, un parcours. Il a eu des clients qui sont revenus souvent souvent parce que justement mon père les guidait pour qu'il puisse faire leur discographie et cetera. euh le leur donner des des conseils sur justement les interprétations et puis il avait toujours le top hein. Ça veut dire le top, ça veut dire il lisait beaucoup le monde de la musique en fait vous voyez tous ces toutes ces ces magazines que nous avons sur la musique en France et bien il il était abonné à tout diapason le mo c'était à la maison on avait tout ça et il lisait beaucoup les les reviews les revues de sur sur les interprètes et tout ça pour pouvoir conseiller mieux conseiller ses clients. ses clients étaient très fidèles à lui parce qu'il était comme en fait un professeur. Voilà, il était comme un professeur mais ça ne s'arrêtait pas là parce que le la musique classique c'est un mais la boîte à musique c'était plus que ça. Il y avait les conseils qui étaient essentiels pour les clients mais il va y avoir les artistes aussi. Ah oui, le passage des artistes, la petite boîte ne désemplissait jamais. Il y avait toujours toujours aussi tous les musiciens, tous genres musicaux confondus. Et il était réimé père Denis. Et puis il avait il avait un charisme incroyable parce que dans dans un sens, il faisait un petit peu peur avec sa pipe. Il impressionnait certaines personnes. Mais d'un autre côté, c'était quelqu'un de tellement généreux que une fois qu'on avait passé ce ce cap, on on découvrait quelqu'un de timide en fait hein. Il était un petit peu timide mais il avait un regard toujours euh intéressé aux autres. Toujours beaucoup d'intérêt que ce soit un coup écloué, un petit Paris, la musique folcorique, il connaissait très bien la musique folcorique d'Haïti. euh en fait tout ce foisonnement parce queà cette époque-là, il y avait beaucoup énormément de groupes racine de groupes de musique folklorique, le cœur simidor euh euh depuis je sais pas moi, j'ai le souvenir de Martha Jean-Claude puisque pour nous endormir, on écoutait les chansons de Martha Jean-Claude donc tout bon Martha bon je l'ai pas je l'ai connu un petit peu après. Oui. Mais euh tout tout ce qui est musique musique racine, musique vaudou euh il y a il y avait un foisonnement de de d'artistes incroyables qui qui défilaient à la boîte de la musique et puis qui enregistrait aussi. C'est ça que je voulais te demander. Que venait chercher les artistes à la boîte à musique ? Bon, il venait toujours pour des conseils parce que euh quand ils enregistr, ils avaient toujours besoin d'un avis que ce soit de mon père, que ce soit de ma mère pour certaines choses he pas pour couper cloué par exemple, mais le cœur simil d'or ou bien ou bien Paris ou bien à Moscoulange ou bien euh qui je Claudette et TPre par exemple, ils avaient toujours euh ce besoin de de communiquer donc ou soit avec surtout avec mon père puisque c'est lui qui était à la boîte à musique mais pour connaître la vie de paix de qu'est-ce qu'il donnait son aval est-ce que c'était bien ce qu'il faisait est-ce que voilà et et il ils adoraient mon père ils adoraient mon père parce que il il recevait beaucoup aussi de lui. Voilà. Est-ce que ça veut dire que de disquire, conseiller, amoureux de la musique, la l'espace la boîte à musique va devenir un espace aussi d'enregistrement d'artistes ? Pas vraiment. Mais chez mes parents, oui. Chez mes parents, oui. Parce que tu sais euh à l'époque de Duvalier, c'était très compliqué déjà de se réunir parce que et je peux dire que mes parents, ils ont défié défié du Valier à un moment hein, parce que tu n'étais pas autorisé à avoir deux ou trois personnes à l'intérieur d'un même espace. il interdisait les rassemblements. Donc trois personnes, c'était déjà beaucoup. Donc et le début de la carrière de ma mère a été très enfit, je fais un petit peu de cocalan pour pour retourner dans le contexte. Euh euh donc c'était très difficile de de se montrer en public à à à cette époque-là jusqu'en 1964 si je me souviens bien où ils ont carrément défié du ver et ils ont fait le premier euh le un premier concert qui a eu lieu. Je crois que c'était le trio un trio frise Benjamin ma mère et et et Duran comment il s'appelle déjà ? Robert Duran le violencelliste. Donc violencie violoniste Fritz et ma maman. Euh en 1964 c'était le premier concert qu'ils ont donné au Paramout défiant du Valier. Ça s'est bien passé ? Ça serait tellement bien passé que la salle était comble à craqué qu'il y avait des gens debout dans la salle et cétait param c'était quand même une salle assez grande et que après alors là la presse a envahi le truc, ils ont eu des éloges comme c'est pas possible et c'est comme ça qu'a commencé le mouvement de du festivalison enfin déjà pour musicais ont qui la naissance de leur association pour musica et qu'ils ont euh commencé à faire aussi à ils ont ils ont mis en œuvre donc le festival de la musique classique. Quand du ver dans tout ça ? Et bien justement c'est je ne saurai jamais mais j'ai l'impression que malgré sa sa grande méchanceté, tout ce qu'on peut dire de lui, j'ai l'impression que l'art était dans un cocon qu'il ne touchait pas à l'art. Et j'ai l'impression que tout ce foisonnement qu'on a eu à cette époque euh autour de l'art, c'est justement c'était comme un échappatoire parce qu'il il a tellement vu le le que que c'était quelque chose de positif et puis il faut pas oublier que après il y a eu beaucoup de tourisme et que le tourisme euh était friant de de d'art, de musique euh de notre terroir, de notre folklore et cetera. Donc ça faisait marcher aussi une bonne réputation que voilà et ça faisait oublier beaucoup de choses, j'ai l'impression. Donc il avait besoin des artistes. Bon c'est mon opinion hein, mon humble opinion. Donc c'est pour ça que on a été préservé. Je pense qu'on a été très très très chanceux euh d'être dans ce euh dans ce cocon. Ouais. Donc oui et les enregistrements, tu me disais donc les premiers enregistrements se sont faits chez moi en Catini, ça veut dire vraiment euh parce qu'on avait quand même peur, tu vois, des tonton ma coûte et cetera. Et quand tu vois des grands artistes comme Mano et Marco par exemple qui sont euh des musiciens engagés, c'était impossible pour eux d'aller être enregistré dans dans une station de de euh de radio ou quelque chose comme ça et en public, enfin plus public que le privé de de la maison de Nis, quoi. Donc oui, il y a il y a il y a plusieurs musiciens qui sont venus enregistrer à la maison chez mes parents. Donc il y avait une sorte d'engagement aussi à ce à ce niveau-là, on peut dire. Il y avait la passion de la musique mais il y a un engagement aussi permettant aux artistes de pouvoir s'exprimer. Absolument. Absolument. C'est c'est exactement ça. Et puis quand mon père sentait qu'il y avait vraiment quelque chose derrière de puissant, un message des talents aussi donc il fallait préserver tout ça même si c'était en se en cachette mais il fallait il fallait il fallait préserver tout ça donc par les enregistrements et tout ça. Voilà. D'accord. Cile de toit, est-ce que tu peux nous dire à quel moment parce que cette boutique, cette petite boutique que tu dont tu parlais, c'est c'est transformé. Est-ce que tu as la date ? Parce que je sais que bon, les dates, on les oublie, mais est-ce que au moins cette date tu l'as la création de la boîte à musique ? Ah oui oui oui, c'était en 1956. C'est la date euh du mariage de mes parents parce que mon père ne voulait pas que ma mère se marie à un boutiquier. Donc il fallait qu'elle se marie avec quelqu'un qui avait une un magasin de musique. Qu'est-ce que ne fait pas l'amour, hein ? Qu'est-ce que ne fait pas l'amour ? Donc voilà, c'est pour ça que je te dis que la boîte à musique, c'est une grande histoire d'amour. Et puis parallèlement en même temps, tout ce qu'on veut, ta maman qui évolue. Ah oui. Ah oui ! parce que comme je te dis ça, voilà, il y a ça a toujours été Oui, tout s'implique. Tout s'implique. Euh voilà, elle a elle a elle a eu la chance d'être invitée par exemple à des concerts sous l'gy de l'OA. Donc elle a fait des tournées magnifiques en amenant pratiquement tous les pays d'Amérique latine et puis c'était vraiment l'apothéose parce qu'elle a eu énormément, elle a fait couler beaucoup d'encre dans tous les journaux du Chili, du Brésil, de du Venezuela, euh de l'Argentine. Vraiment ça a été un une tournée extraordinaire. Et puis en plus, il y avait des concerts aussi de Promusica puisque ils invitaient euh ils invitent aussi euh des musiciens étrangers comme le Sony Ventorum par exemple comme Odnoposophe, un grand violence qui est venu jouer avec ma mère en trio avec F Benjamin. Euh il y a eu énormément énormément d'artistes étrangers à passer parce que le festival justement ouvrait les portes au au aux étrangers, aux musiciens étrangers qui voulaient venir en Haïti. Donc euh là, on a eu un foisonnement de euh de concerts extraordinaires tous les ans au festival et c'est là qu'il y a eu euh euh des musiciens aussi qui étaient expatriés qui sont venus rejouer euh en Haïti. Donc, il y avait eu concerto pour deux pianos, pour trois pianos, pour quatre pianos avec Lilian Ketel, avec euh euh Guy Guis Scott, avec Marie de Boisette. euh tout ce qui voilà, c'est c'est c'était extraordinaire de de voir tout ça. Et puis euh parallèlement quand elle était invitée à l'étranger, ben elle se préparait aussi à partir pour cette tournée voilà à l'étranger. Mais toujours retour à la maison Haïti. Chaque fois qu'elle partait, elle revenait. Ta maman cibile a son encrage en Haïti. Ouais. Je l'ai dit au début que cette famille qui avait tout son encrage en Haïti pour toutes les raisons que tu connais est obligé aujourd'hui de s'éparpiller entre toi qui te trouvent en France avec ta petite famille, ta maman qui a dû quitter Haïti en catastrophe d'une certaine manière. qui va nous l'exliquer euh pour aller vivre en République Dominicaine. Tira qui doit se trouver à New Jaz Pascal qui est avec ta maman. Oui. Et Max aussi. Oui. Donc on a une famille éclatée. Éclatée. Qu'est-ce qui s'est passé pour que la famille se retrouve éclatée aujourd'h il y a beaucoup de familles qui se retrouvent éclatées aujourd'hui mais on parle pas des autres, on parle de la famille Denis. Qu'est-ce qui s'est passé ? ou c'est alors c'était un choix très difficile parce que euh ça devenait à bon il faut dire que ma sœur Pascale c'était vraiment un une bouée de sauvetage parce que ça fait longtemps d'ailleurs son mari est dominicain, ses enfants sont dominicains, ça fait 40 ans qu'ils sont mariés, plus de 40 ans maintenant. Donc elle a fait toute sa vie euh au en République dominicaine et on a eu euh je fais du kocalan mais beaucoup d'interaction avec la République dominicaine au point de vue artistique et culturel. Donc euh le terrain était déjà préparé pour pouvoir continuer euh enfin pas continuer mais traverser de l'autre côté de la frontière si ça n'allait pas. Et et nous nous l'avons fait pendant des années et des années parce que on a eu beaucoup de comment dirais-je de catastrophes qui se sont passées avant cette période-là. Déchage 1996, déchouqué entièrement euh la boîte à musique. 2004 a été le kidnapping de mon mari. Euh et 20008, ça a été un deuxè déchouage, enfin déchouage pour ceux qui ne comprennent pas, ça veut dire une mise à sac total de la boîte à musique. Donc on a perdu beaucoup d'archives en les instruments de musique et cetera. Moi je j'ai fait un coupalan mais euh nous ne par rapport à mon père par rapport à mon père on n' jamais voulu parce que ça lui faisait tellement mal de voir son enfant mourir comme ça. Et mon mari qui est très commerçant a toujours dit "Monsieur Denis, ne vous inquiétez pas, on reprendra la boîte à musique, on la fera revivre, ne vous inquiétez pas." Même même que il y avait plus rien plus rien. Ils avaient tout brûlé, cassé les les guitares, les violons, les violonceles, les les instruments avant, tout tout avait été complètement ravagé. Et mon père vraiment ça je pense que ça ça l'a mis à terre. Donc euh la transition s'est faite vraiment graduellement parce que après le kidnapping de mon mari en 2004, nous sommes partis avec mon fils vivre en République dominicaine, on faisait le va et vien on continua mais on a ouvert une boîte à musique en République dominicaine pour mon père pour qu'il voit et il est venu, il est venu plusieurs fois nous visiter. Il était fier que sa petite boîte puisse continuer quand même en République dominicaine, bien que on avait quand même un un autre une autre succursale toujours à Péchenville et à et à Delma. Donc c'est celle de Delma qui était très importante qui a été complètement mise à sac une deuxième fois. Il c'est un pays en crise avec tous ces coups d'état et cetera et cetera. C'était tellement l'instabilité. Mais ma mère a toujours voulu rester en Haïti. Toujours, toujours, toujours, toujours. Jusqu'à ce que en 2018, enfin c'était le coup de grâce, elle ne pouvait plus respirer, elle ne pouvait plus les gaz lacrymogène et cetera. On a dû l'évacuer en hélicoptère et là on a dit "Maman, c'est fini, on peut pas te laisser." elle avait quand même 90 ans. Donc euh et pourtant elle va avoir 95 ans. On va fêter ses 95 ans. Et et tu vois quand tu as une mère comme ça qui tu n'as pas le droit de te dire tu ne peux pas, tu peux pas y arriver, c'est trop difficile quand tu vois la résilience de ma mère et son courage et parce que finalement c'est ça a été sa décision aussi parce qu'elle a dit que je peux plus je reconnais plus mon pays, je peux plus rester dans avec ses gangs, avec ces ces gens qui voilà qui qui qu'elle ne elle ne comprend elle ne comprend plus son peuple, elle ne comprend plus puisque ils avaient tellement l'habitude de recevoir tout ce monde à la maison hein, c'était des artistes, c'est des artisans, c'était des des musiciens et cetera et cetera. Ceux-là, ils sont des fusils, donc on peut pas des ousis, on peut pas les inviter à la maison, c'est pas possible. Donc c'est ça a été un choc pour elle et bon qui s'annonçait hein puisque ça a pris la dégradation a pris beaucoup d'années jusqu'à ce qu'elles disent qu'elles n'en peuvent qu'elle n parce qu'elle voyait aussi que c'était un souci pour nous puisqueon on était pour un oin un oui ou pour un non on était obligé de venir la chercher partir avec elle et voilà un vin et vient et comme la boîte La musique venait de d'être mise à sa concorp là. Elle s'est dit non, on va pas attendre une autre fatalité. Il vaut mieux il vaut mieux que je parte pour Mais je pense qu'elle a pensé à ses enfants avant elle parce que si c'était pour elle, elle serait resté, elle serait restée peut-être. Euh donc aujourd'hui ta maman vit en République dominicaine. Oui. Comment elle va ? Ça va parce que comme je te dis, elle a la faculté une faculté extraordinaire de résilience. Euh attention, moi je rentre pas dans la politique mais dès qu'il s'agit de la culture et de l'art haïtien en République dominicaine, je le dis haut effort pour qui veut l'entendre, nous sommes très respectés. Ils ont une admiration sans borne pour tout ce qui est culture art haïtien. Bon, c'est vrai qu'on va pas faire de la politique mais il ne le montre pas de cette façon parce que bon la politique oui mais si tu vas dans le monde de culturel oui. OK. Ouais. Dans le monde culturel oui. Ouais. Les denis, c'est la boîte à musique, cette boîte à musique qui va subir un petit peu les comment dire qui les conséquences des des des mouvements sociopolitiques avec un pays instable depuis des décennies. Là, on peut plus parler de quelques années, c'est vraiment des décennies. Euh il y avait cette instabilité, il y avait cette peur, il y avait cette dictature avec les Duvaliers. Il y a eu le départ des Duvaliers mais ce départ a ouvert la voie à tellement d'instabilité que tout y passe. Tous les gens, les les monuments, tout tout tout. Notre patrimoine est complètement en très mauvais état, en très piteux état. ravagé très vite ravagé complètement ravagé et malheureusement le enfin la la le plus gros comment dirais-je la chose la plus qui qui fend le cœur c'est c'est ce manque d'éducation parce que le le la population n'a pas cette éducation pour pouvoir comprendre la valeur de ce qu'ils ont. C'est ça qui est le pire, tu vois. C'est ça qui fait le plus mal au cœur. Et quand tu entends maintenant qu'ils sont en train de de d'incendier des école et des écoles, toutes les bibliothèques, la bibliothèque nationale, mais c'est c'est vraiment c'est vraiment il y a il y a pas de mot, c'est l'extinction de de notre société. On n'est pas là pour faire de la politique. La famille de Nis, c'est Tira. Tira c'est bisous bisous sur Télémaat. Ah oui, tout à fait, tout à fait. C'est DP Express encore la musique. Ah, c'est un c'est un grand soleil. C'est un euh c'est c'est un c'est une lumière. Tira, c'est il il arrive ici et tout de suite tout euh tout est bonheur, joie, rigolade parce qu'il a un grand sens de l'humour et c'est pour ça que voilà, il a il est très charismatique, tout le monde l'adore. Voilà. Oui, ça c'est tira et très très récemment, je on a vu passer et je crois que tu m'as tu m'as fait suivre aussi son coup de gueule attira euh euh aux membres. On on veut on veut éviter la politique mais c'est impossible sibil de d'éviter la politique dans notre situation dans la situation. Oui. Parce que tout ce qu'on construit, qu'on a mis les décennies à construire systématiquement est détruit systématiquement. Donc euh c'est vrai que on a recommencé, recommencé, recommencé, mais à un moment on ne peut plus recommencer. On n plus les ressources, on a plus l'âge, on a plus l'envie parce que dans un désert pareil où tu n'as que du négatif et de la violence, euh c'est impossible de reconstruire, tu vois. C'est carrément faire table rat zéro, commencer à zéro. Mais euh mais on n'a pas de dirigeant. On n' jamais eu de dirigeant. On est dirigé par le diable je suppose. Excuse excusez euh les ceux qui m'écoutent mais et c'est une force maléfique. Je peux pas je peux pas trouver de mots parce que c'est indescriptible ce qui se passe. C'est pas des humains que nous avons qui nous dirigent. C'est pas possible. C'est pas possible d'être complètement aveugle et et et ne pas avoir d'empathie pour ce qui se passe dans ton propre pays. C'est pas possible. Ce sont nos enfants qui auraient dû avoir un violon ou un piano en main qui ont des ois parce que ça aussi on a fait. Mais mes frères et sœurs, ils ont ils ont été directeurs de l'INAMU, l'Institut national de musique euh instauré par Martellier mais qui n'a pas duré non plus pour 1000 et une raison mais il y a eu jusqu'à 300 élèves qui étaient heureux de faire de la musique. C'est un programme social. C'est un programme social et qui a donné des résultats extraordinaires jusqu'à ce que bon, il y a un autre dirigeant ben à qui ça ne plaisait pas, tu comprends ? H et puis voilà, toute bagaille tombait à l'eau comme d'habitude. Euh alors, je parlais de Tira, c'est pour dire que parce que toi tu dis qu'il y a pas de dirigeant. Pourtant, Tira a écrit à des gens qui sont censés être des dirigeant. Il a écrit euh je je je n'ai pas le truc de sous les yeux là, mais pour s'adresser aux membres du CPT, il leur disait quoi et qu'est-ce qu'il espérait ? Alors, tu as pu lui parler à Tira ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ? Bon, je et il y a ça fait couler beaucoup d'encre. Il y a beaucoup de réactions et tout ça. C'était un ralbol. C'est un ralbol. Il a voulu s'exprimer pour montrer que franchement euh je pense que il n'a pas mesuré non plus l'ampleur que ça allait avoir parce que il y a beaucoup de réactions. On ne peut pas dire le contraire parce que la population en a marre. Il y a beaucoup de gens qui s'expriment qui expriment le ral bol. Mais venant de quelqu'un qui est plus public euh un personnage public, c'est vrai que il y en a très peu qui prennent la parole. Donc je pense que c'est ce qui a un petit peu déclenché aussi tout ça. Mais qu'est-ce qu'il espérait ? Il espérait donner une décharge électrique à ces gens pour leur dire "Écoutez, si vous pouvez pas donner la place à quelqu'un d'autre, c'est pas aussi évident. C'est pas aussi évident mais il voulait s'exprimer. Il s'est exprimé. Hm. Maintenant la suite, je ne sais même pas s'ils ont compris la gifle parce que en général quand ils sont là-haut euh sur leur pédestal euh tout ce qui se passe contre eux euh il y a comme un paravant et puis ça ne les atteint pas hein parce que ce qui les intéresse, c'est les intérêts. C'est les intérêts et les intérêts et il y en a beaucoup d'intérêts. On va pas se voiler la face. Euh il y en a neuf, ils sont bien lottis hein. C'est pas comme le reste de la population et ceux qui sont voilà. Donc euh il fallait il fall qu' il fallait que ça sorte il fallait que que Kaïti entière sache que Tira papouchel Tira bag pour dire la d il a dit bon comme ces gens ne sont plus atteints par quoi que ce soit et ben il y a pas de réaction. Bon, mais quand même, il a fait son devoir patriotique, de citoyens et puis bon, qui sait peut-être que parce que c'est ça qu'on a remarqué aussi hein, tu peux pas parler pour les autres mais c'est vrai qu'avant les artistes prenaient partie pour le peuple était avec le peuple dans le combat mais bon peut-être que c'est parce que c'est un artiste qui a commencé la dérive aujourd'hui. Euh je ne sais pas si c'est trop dur pour chaque Haïtien en particulier. C'est compliqué. Ça devient de plus en plus compliqué. On était beaucoup plus engagé. On a fait beaucoup beaucoup de marches euh nous tous hein. On a participé à des révoltes euh mais c'était des révoltes pacifiques. Maintenant, je pense que on est on a peur on regarde la dernière manifestation. C'est ce qui a c'est ce qui a soulevé cette rage de Tira, hein, parce qu'ils sont tirés sur la foule. Nous combien de fois on est sorti dans la rue hein contre contre X Y ou Z ? Je vais plus les citer parce que c'est c'était aussi des ral bols mais on avait pas les rousies en face tu vois. Maintenant, tout le monde a peur à cause de ça, hein. Tu ouvres ta la tu ouvres la bouche et puis voilà, il y a des reprisailles qui arrivent instantanément, tu comprends ? Où on te brûle ton ton commerce, on on on te kidnappe, on kidnappe tes enfants, ta femme et cetera et puis tout. Voilà. Et donc c'est ça devient très compliqué. Ça devient très compliqué de de prendre la parole comme ça et de s'engager sans sans penser qu'il y aura des reprisailles. C'est pas possible. Il y a il y a une c'est c'est la loi de la terreur maintenant. De la terreur pourtant à l'époque de du Valier, on parlait déjà de la terreur. Les gens pouvaient mourir en prison. les gens euh n'avaient pas d'espoir de D'ailleurs, il y a des gens qui ont qui ont péri, qui ont disparu, qui qu'on a pas retrouvé. Après du Valier, il y a eu des régimes répréhens et répressibles où on a eu des des des gens qui mais pourtant, il y avait toujours des gens debout. Qu'est-ce qui a changé aujourd'hui ? Oh, c'est difficile à dire. Euh mais je j'écoutais une réflexion, il y a quelqu'un qui du valen à côté de M parce que c'est vrai, il a fait des choses atroces mais c'était plus ou moins caché. Ici là maintenant c'est au coin de ta rue, c'est devant ta porte, c'est devant ton commerce, c'est tu vas tu vas faire des provisions au marché, c'est devant chez toi que tu as des cadavres. tu dois passer par-dessus eux pour aller Non non non. Maintenant c'est c'est devenu c'est c'est pire. C'est bien bien pire que tout ce qu'on a connu. Tu vois, arriver à ce à cette dégradation, à cette et à cette violence, à cette agressivité. Et puis écoute, il y avait un il y avait à cette époque-là, il y avait quand même une certaine paix dans le sens que les commerces fonctionnaient. Tu avais quand même un petit peu d'argent qui circulait, il y avait du tourisme aussi qui circulait. Là, tu n'as plus rien. Ça veut dire les commerces se ferment. il tout monde grand goût tout est à la faillite tu vois c'est plus du tout le même contexte du tout du tout c'est vrai qu'il y a eu des périodes mais c'est celle-là je crois que c'est la pire de tout c'est la pire de tout crois-moi j'ai presque tout vécu c'est la pire arriver à ce stade-là jamais on a connu ça jamais jamais jamais jamais tu crois que c'est la pire parce que on va parler de de toi comment tu fais revivre tout ce qu'on perdin Euh en fait à ta façon, tu essayes de faire revivre tout ce qui a patrimoine par Est-ce que tu crois que c'est parce que euh ceux qui exercent la violence euh ne sont plus ne sont pas ceux qui exer ceux qui exercent cette violence aujourd'hui ne sont pas ceux qui l'exerçaient avant. Je m'explique. Aujourd'hui, c'est les enfants pratiquement qui sont la violence qui qui n peut-être qu'il ne mesurent pas. C'est un plan macabre pour te dire la vérité parce que si tu as tu commences par détruire les écoles donc tu mets tous les enfants dehors, les parents tu détruis leur commerce donc ils n'ont plus de ressources ça fait des tensions pas c pas manger les enfants sont dans la rue on vient leur proposer toutes sortes de choses comme tu sais comment veux-tu survivre Comment fait ? Il y a plus d'école maintenant, il y a plus d'hôpitaux. Donc ils voi leurs parents mourir, leurs sœurs, leurs voisin. Écoute, c'est c'est c'est de la enfin la violence naît de cette survie et ceux qui sont au-dessus exploitent. Ils ont mis le pays dans cette situation pour pouvoir récolter toute cette toute cet enfance, cette jeunesse brisée qu'ils sont en train de convertir en kamikaze. C'est c'est comme ça que je vois plus ou moins la situation. Mais il y a un plan macabre dessus. Je ne peux pas dire que c'est seulement haïtien. Je pense pas. En tout cas, on est je ne pense pas parce que quand tu vois quand tu vois l'argent qu'il dépense pour des armes pareil que je n'ai jamais vu de ma vie hein, j'ai jamais vu ça. Les containers des containers d'armes qui arrivent en Haïti pour pouvoir armer tous ces gangs. Écoute, il faut des millions et des millions. D'où ça vient ? D'où ça vient ? On connaît pas le plan. Peut-être qu'un jour on le on saura ce que c'est. Mais pour le moment, on ne saisit pas trop la chose. Non, on ne saisit pas. civil dans cette destruction massive massive de notre jeunesse de notre pays de notre patrimoine. Cile de to décidé de faire en sorte qu'on n'oublie pas tout ce beau monde tous ces artisans mais non pas artisans artisan mais tous ces artisans designeurs ces gens là qui travaent avec le cœur tu as décidé de faire en sorte qu'on ne les oublie pas. Ouais et pour cela, tu as mis en place un projet énorme. Parle-nous de ce projet énorme civil qui va déboucher sur un très très beau livre. que je conseille à tous. C'est gentil. Tu sais, je vais avant d'arriver à ce livre, il faut que je te dise que c'est pas venu comme ça. On parlait de mes parents. Ma mère, elle dit un trice d'archives exceptionnelles de partition de nos compositeurs haïtiens. Et c'est bon mon père et et ma mère hein pareil hein tous les deux ont été deux personnes qui ont fait de la préservation de patrimoine depuis mon enfance. tous les concerts, tous les artistes qui sont passés à la maison ou pas, mon père a fait toute cette discographie, ces bandes magnétiques avec tous ces tous ces événements enregistrés depuis je dirais depuis 1964. Donc tu t'imagines ça c'est un gros patrimoine, Dieu merci. C'est vrai, on a eu deux déchouages, deux mises à sac qui ont ravagé une grande partie de ce patrimoine. Je parle de la boîte à musique mais je peux dire que ayant travaillé côte à côte avec mon père, Patrick Codan a été la personne qui maintenant a repris le flambeau et qui est détenteur de ce trésor. Du côté de ma mère, comme je te dis, ce sont les partitions de musique de Justin U, de Ludovic Lmot, de Yeger Auert donc qui qui était un un expatrié donc qui a qui a vécu en Haïti et qui a beaucoup composé. D'ailleurs, c'est grâce à ma mère que ses enfants ont pu récupérer ce patrimoine parce que quand il est décédé, toute la famille est partie aux États-Unis. et ils ont laissé la malle pleine de de d'archives et de de partition à mes grands-parents. Et c'est quand ma mère est revenue de France qu'elle a elle a vu ce ce voilà ce mal au trésor et qu'elle a dit c'est pas possible il faut En plus il y avait les thermites qui commençaient à les donc elle a elle a fait un travail incroyable et elle a pu sauver les partitions voilà de justesse. Et quelques années après, les enfants sont venus remercier ma mère d'avoir pu sauvegarder ce patrimoine. Et maintenant, je pense que c'est aussi digitalisé parce que toute cette partition dont la dessinienne hein, ma mère détenait tout ça hein, des salines Boyer et Justin l'érisson. la musique de Boyer et Justin Légrisson. On aurait pas eu ça hein, on aurait pas eu cette cette ce sens de préservation de patrimoine. On aurait plus c ces partitions qui pour la plupart sont des partitions manuscrites. Donc ma mère c'était les partitions de musique, mon père c'était la musique enregistrée. Donc j'ai toujours eu cette cette voilà ce sens de préservation de patrimoine culturel pas bâti parce que évidemment c'est ça serait trop vaste de parler de tout ça bien que ça m'intéresse au plus haut de dès que ça touche au patrimoine tout j'ai la chair de poule tu vois j'ai la chair de poule mais encore une fois ayant grandi avec tous ces peintres tous ces ces ces ces écrivains, ces poètes, c'est ces ces ces artistes tous azimutes qui qui circulaient à la maison tout le temps. Je fréquentais beaucoup le centre d'art aussi hein avec Francine Murac, la directrice que je connaissais très bien et puis tous ceux qui fréquentaient aussi le centre d'art et j'étais petite mais le centre d'art était sur la sur mon chemin de l'école. Alors très souvent, je m'arrêtais au centre d'art pour visiter tous ces artistes et ces artisans que j'ai donc que j'ai très bien connu qui sont maintenant de grands artistes et que j'ai côtoyé, qui m'ont connu aussi, qui m'ont beaucoup euh encouragé parce que je leur amenais des fois des petits sketchs et cetera et je me rappellerai toujours de Mura Brière, de Gestar Amand de Michel Manuel de euh de Bernard Séjourné, de Euh et il y en a tellement de de Lucner Lazar de avec qui j'ai un petit peu travaillé de Tiga et tous les peintes de Saint-Sole pour te dire c'est grâce à eux que j'ai été tu vois je fais du cocalan mais c'est ce qui m'a vraiment beaucoup incité à à faire des études de Bart plus que la musique parce que j'étais fascinée par par tout ce par tout ce cheptel de d'artiste magnifique qu'il y avait au centre d'art à l'époque et tu vois je perds le fil c'est comment tu en es arrivais avec ton avui alors évidemment j'aurais aimé faire des livres sur la peinture haïtienne. Il y en a eu. Il y en a eu mais la peinture haïtienne c'est infiniment vaste. Tu as l'école de Jacques Mel, l'école du Cap, l'école la peinture Vaudou, tu as l'école de la beauté, tu as l'école Saint-Sole. J'aurais adoré. Mais pour ça, il faut les sous. Il faut les sous. Je ne dis pas qu'il n'a pas fallu pour le livre sur les designers, les créateurs d'Haïti, mais disons que c'était un projet qui était un petit peu moins ambitieux que de faire un livre sur l'art haïtien qui est énorme, que j'aurais adoré faire ayant connu ayant côtoyé tous ces tous ces extraordinaires artistes. Mais j'ai pensé que faire un livre sur ces créateurs qui sont dans la lumière, qui font un travail extraordinaire de du cœur à la main, il fallait les il fallait qu'il soit connu, il fallait un répertoire qui les fasse connaître au monde entier puisque c'est une face encore cachée de notre pays. et c'est une partie de notre patrimoine qui est en train de se perdre. Donc il fallait absolument un document écrit pour mettre en lumière tous ces savoir-faires et ces métiers d'art qui sont pour la plupart unique dans la Caraïbe. Comment vas-tu procéder CIL de Nettoite ? Parce que dans ton livre qui est un beau livre, je vais pas me déplacer mais je pense que tu vas le prendre pour le présenter. Tu veux le monter ? Oh bah on va qu'à faire. Voilà. Alors, il faut que j'enlève ça. Bon, c'est pas grave. Enlève Voilà. Alors, je vais le passer tout à l'heure, mais cela s'appelle Haïti créateur de rêve. Oui. Et design, je ne vois pas très bien métier d'art et mode et objet. Alors, ça veut dire que tu as tu es parti sur le design. Oui. Sur le métier d'art, sur la mode et les objets. Oui. Euh donc, il a fallu trier, choisir où tu as mis tout ce que tu trouvais sous la main dans ce beau livre qu'on va présenter, que je te laisse présenter. Voilà, toi-même, voilà aux gens. et bon, on va le présenter de plus près tout à l'heure. Comment tu vas procéder pour choisir les les les les créateurs, les designers ? Parce que certes, on les connaît pas mais au final il y en a beaucoup. Il y en a beaucoup. Bon euh il y en a énormément. Je n'ai pas pu tout mettre. J'ai dû faire une sélection d'une centaine de d'artisans, d'arts, de créateurs. Je n'ai pas voulu faire artisanat artisanat parce que il faut faire le distingo entre l'artisanat artisanat et l'artisanat d'art qui est un artisanat qui est reconnu. C'est toujours du féminin, mais il est un petit peu plus c'est pas c'est pas de euh de la production de masse comme l'artisanat touristique qu'on voit. un objet qui est répété 20 millions de fois. Exactement. Donc il fallait faire le distingo et euh ce livre fait la lumière justement sur chaque chaque section du livre puisqu'il y en a plusieurs. Il y a déjà un petit historique. J'ai voulu faire un petit historique sur l'artisanat et comment est né le design de cet artisanat. très important parce que à l'époque, c'est vrai, il y avait un antisanat un peuonnant vers dans les années 50 euh qui a qui ont été qui a été déjà les débuts c'était des étrangers qui étaient en Haïti qui ont travaillé avec certains artisans locaux et pour pour l'exportation. Et au fur et à mesure que ça se développait, et bien les exportateurs ont dû faire appel à des à des concepteurs. Et c'est c'est de là qu' a commencé le design parce que il fallait tout le temps tout le temps se réinventer. Tu pouvais pas tout le temps pour l'exportation faire les mêmes articles. Il fallait se réinventer. Et je raconte tout ça dans la première section du livre. Je vais pas m'étendre là-dessus mais il y a eu un gros travail qui s'est fait avec les galeries aussi, les galeries d'art, j'en ai beaucoup parlé. Et après cet historique donc sur les débuts du design, donc l'artisanat c'est parti par par c'est ça a commencé par l'artisanat artisanat de masse pour évoluer euh vers un artisanat beaucoup plus qualitatif et et comme ça on on a on a eu un succès fou surtout dans la Caraïbex exportait partout partout partout partout en Allemagne, en France, cette c'était vraiment une période euh extrêmement importante pour le développement de du design, de l'artisanat et du design, les ateliers de fabrication, tout ça, ça a été extraordinaire de dans les années 70, je dirais jusqu'à jusqu'à 90. jusqu'à 90 où avec les coulett alors là ça a été la catastrophe totale. Je raconte cette belle histoire parce qu'il y a des choses fantastiques qui sont nées de de voilà de cette période et après je passe donc au mobilier, au luminair, tout ce qui est design d'intérieur. J'ai une autre section aussi du livre, une autre section qui parle d'objets, de beaux objets qui sont fabriqués à partir de nos ressources naturelles. Ça veut dire notre bois du des pierres de rivière, de matériel recyclé et puis l'autre métier d'art aussi. Alors, je fais le disingo parce que après dans le livre aussi, j'ai cette cette pour voir la différence entre ce qui est euh l'artisanat d'art, le métal découpé d'art et euh les objets en métal découpé qui ne sont pas des œuvres d'art, mais il faut faire le distingo parce que très souvent on ne sait pas, on on ne peut pas savoir ce qu'il on fait pas la distinction entre les deux et c'est important un livre comme ça pour que le public sache que il y a une grande différence entre les métiers d'art et ce qu'on voit dans sur la rue de de Bourdon ou je sais pas où voilà et c'est c'est pas du tout la même chose. Alors sur ce que alors pour que les gens comprennent mieux, c'est-à-dire c'est comme si là toi tu crées ton collier. Oui. tu le fabriques et puis pour que les gens puissent bien comprendre quand on parle d'artisanat d'art et d'artisanat tout simplement ou qui qui serait qui aurait un autre nom, c'est-à-dire que quelqu'un va multiplier ton travail pendant que toi tu l'as fait de cette façon-là avec quatre branches et qui vont mais justement c'est pour ça qu'ils sont reconnus c'est que une fois qu'ils sont reconnus très souvent bon il y en a qui sont copiés ça c'est sûr mais mal copiés donc on voit tout de suite La différence. C'est pour ça que tout de suite dès qu'il y a un talent euh le centre d'art puisque maintenant c'est il y a que le centre d'art maintenant qui qui est actif et focal aussi enfin des fois qu' a qu' a quelques expositions, ils sont tout de suite mis en lumière et aussi ils sont ils voyagent beaucoup. Ça veut dire que euh comme ils sont reconnus euh aussi à l'étranger, euh on voit tout de suite la différence entre un bon un bon artiste de métal découpé et les artisans qui font de la du de la répétition. C'est ça n'a rien à voir vraiment. Et puis il y a beaucoup de créativité aussi. Il y a des choses que même les autres n'arrivent pas à reproduire hein parce que s'il y a des détails infinis qui sont qui sont extraordinaire et comme autre métier d'art, nous avons les drapeau vodou. Donc je parle aussi des drapeaux vodou, de l'origine des drapeaux vodou, tout ça, je peux pas parler de tout ça, ça prendrait des heures. Mais nous avons des artistes vraiment exceptionnels qui sont aussi dans des musées smitsonian euh euh un peu partout dans le monde. Et et je dois je je voudrais dire aussi que beaucoup de ces photos que j'ai pu récupérer qui sont dans le livre m'ont d'ailleurs été donné avec le consentement de ces musées avec qui j'ai collaboré pour faire le livre. Donc je voulais te demander justement comme dans un pays où euh les archives toutes les transmissions sont orales ou même des fois la famille ne se rend pas compte qu'il a un un un super artiste. Donc on accorde très peu d'importance au travail de Oh, il est fou. Euh voilà, on on met ça de côté encore. Ça peut être même jeté directement. Comment as-tu fait pour avoir à part des la contribution des musées ? Je crois que tu as rencontré beaucoup de difficultés. Beaucoup de difficultés. Ah oui. Comment ça s'est passé ? Bon, c'est un projet que j'ai commencé en 2016, donc tu t'imagines, c'est presque 10 ans. Et les gens ne n'accordaient absolument aucune importance à ce que je faisais. Il pensait que je vous racontais des beau bars, que je faisais ça pour pour faire voilà, je sais pas pour faire bien ou je sais pas quoi ce qu'ils avait dans leur tête mais il y en a très peu qui y croyaient. Et j'ai eu j'ai eu des cas vraiment qui m'ont fendu le cœur. Euh comme par exemple pour Maxval que j'ai beaucoup côtoyé dans ma jeunesse et qui habitait un petit peu plus haut que chez mes parents. Donc on allait souvent chez lui et bien il faisait tout son mobilier. Il a inventé. C'est lui qui est l'inventeur du bananeo. Ça veut dire ce qu'on fait avec la peau de banane séchée. Il faisait des luminaires magnifique. Il faisait des chaises. C'est lui qui a inventé aussi les chaises très fines haïtiennes tissé aussi hein le le tissage mais avec le dossier très haut et très fin, très raffiné. Il faisait des choses en bois magnifiques euh des mobiliers modernes et cetera et cetera. Quand j'ai demandé à sa fille de me donner quelques photos pour le livre, elle m'a dit "Mais je n'ai pas de photo du tout." Et puis euh après euh euh elle m'a dit "Pe-être ma fille, demande à ma fille, peut-être que elle aurait euh des photos, on ne sait jamais." Et je vais voir sa fille, enfin sa petite enfin la fille de la fille. Et elle me dit "Mais c'est toi qui me dis ce que mon grand-père savait faire. Je n'ai aucune idée, absolument aucune idée de ce qu'il faisait. Donc pour trouver des images de ce que faisait Maxval, ça a été terrible. J'ai beaucoup demandé autour de moi. Personne n'a pu me donner quoi que ce soit. Ça ça s'est passé aussi avec Raymond Menos, la même chose. Je ne viè que je connais très bien sa fille. Elle m'a dit "Mais je n'ai rien rien rien de mon père comme image, rien du tout. Si tu veux, tu viens chez moi, tu prends les photos de ce que j'ai, mais je n'ai pas d'archive et pourtant euh heureusement, Maxens a pu trouver dans ses archives euh des photos, des images que j'ai pu rajouter dans l'édition 2025. Mais ça c'est deux histoires parmi des centaines parce qu'il y a une centaine d'artisans ici mais je peux te dire que ça a été très très compliqué de trouver des images de ce que faisaient leurs parents et et que j'ai connu et que j'ai vu et qui étaient des succès magnifiques que je que je raconte d'ailleurs dans dans le livre. Ils n'ont absolument aucune C'est devenu des histoires mais qui n'ont pas de d'imag sans images sans image. C'est vraiment très triste. Très triste. Et donc ça c'est pour c'est pour palier à à à ce à ces oublis qui se font de génération et ça se perd aussi. Donc il faut que notre jeunesse actuelle puisse avoir une idée. Et puis c'est pour ça que je te dis dans chaque section du livre, j'ai aussi un petit historique, tu vois sur les débuts de la mode aussi qui sont très intéressants. J'ai appris plein de choses. Donc j'ai fait une petite historique de la mode dans la section bijoux par exemple. J'ai fait un petit alors là j'ai découvert des choses absolument extraordinaires aussi sur l'origine de notre bijouterie en Haïti. Donc qui a été importé par une très grande américaine, une designer américaine qui avait épousé un Haïtien et qui a eu son atelier en Haïti. Tout ça, je l'explique là-dedans, je vais pas aller dans les détails parce que c'est c'est c'est incroyable. Absolument incroyable. Oui, c'est c'est tu vois en fait ça a commencé avec tes parents et toi tu est-ce que en même temps tu sensibilises tu sensibilises tes enfants à la sauvegarde absolument du patrimoine tu vois et je trouvais qu'il y avait un manque de de dans dans cette partie de notre patrimoine qu'il était inconnu qu'il fallait absolument mettre en lumière donc c'est pour moi c'était ma mission Il fallait que je fasse un livre pour mettre en lumière ce foisonnement parce qu'il y en a plein de métiers de de savoir-faire qui sont inconnus. Et j'ai aussi euh inclus des des designers des des créateurs de la diaspora pour pouvoir justement établir un pont entre euh ces ces ces différents voilà courants euh modernes, traditionnel et cetera et ce qui ce qui commence à porter ses fruits maintenant malgré la situation. Le travail a commencé en 2016, tu vas pouvoir imprimer en 2000. le premier la première édition 2023 et tout a été vendu. Bon, c'était de l'autoédition. C'est de l'autoédition parce que je n'ai pas trouvé grand monde à me suivre dans ma folie parce que pour eux, ils étaient un peu zinzins, hein. Donc et puis ils comprennent pas du tout ma démarche hein, ça c'est sûr. C'était il y a très peu de gens à à m'avoir suivi. Donc c'est de l'autoédition complète. J'ai c'est des fonds vraiment personnels parce que voilà, ça coûte cher. Euh c'est c'est un beau livre. J'ai voulu que qu'il soit euh bien que qu' a un travail graphique euh superbe. Oui. les les retouches photo, c'est une œuvre de Claudia Apè que cette œuvre était exactement celle qu'il fallait pour le livre puisque ça elle utilise des méthodes euh des méthodes de de travail de conception euh de du drapeau vaudou hein et euh avec des designs contemporains. Donc ça allie tradition et modernité. Donc ce sont des des techniques ancestrales que que utilise ceux qui font les drapeaux voudou. Donc voilà qu'elle a modernisé et j'ai trouvé que ça répondait tout à fait au au concept du livre qui parle de créateur. Là en main, tu as la 2è édition. Qu'est-ce qui s'est passé ? Alors ben justement ceux qui n'avaient pas tellement cru en moi avec la première édition, n'est-ce pas, m'ont appelé pour me dire "Et comment ça se fait que je ne sois pas dans le livre moi ?" Bon, c'est pas vrai. Bon, je veux pas trop trop Non non, c'est bon. Il y a eu un petit peu de ça, mais il y en a que j'avais pas pu trouver à l'époque et cetera et que je pensais qu'il fallait absolument qu'il soit euh qu'il soit dans le livre aussi qu'il soit connu, il soit mis en lumière. Donc je les ai ajouté. Donc il y a euh une cinquantaine de pages en plus dans la l'édition 2025. Et j'ai aussi voilà plein de projets pour d'autres éditions à venir. Mais bon, il faudra vraiment que je trouve un mes scènes à ce moment-là parce que là je suis un petit peu essoufflée. C'est beaucoup beaucoup de travail. Les traductions, c'est en français et en anglais. les retouches photos, les photos à à sélectionner euh et puis le travail de communication est énorme parce que il a fallu même ceux qui bon il y en a beaucoup qui me disaient je n'ai pas de curriculum donc j'ai dit tu sais raconte-moi ton histoire par WhatsApp donc c'est comme ça que j'étab j'écrivais moi-même leur curriculum et puis mais il y en a mais il y en a il y en a une je me souviens qui me disait tu t'imagines je n'ai même pas trouvé d'eau à acheter. Comment veux-tu que j'arrive te parler de mon de ma vie ? Tu vois, il y a eu des beaucoup de de moments comme ça de panique qui font il y en a une autre, je me souviendrai toujours, qui m'a dit "Mais pourquoi tu veux mettre pourquoi tu veux mettre mes créations dans le livre ? Pourquoi J'ai dit si toi tu ne veux pas pour toi, fais-le pour tes enfants et tes petits-enfants et tes arrières petits enfants pour la postérité. Mais il faut que tu sois dans le livre parce que tu fais des choses qui sont incroyables. Ah bon [Applaudissements] ? Ah bon ? Non. Et ben dis donc. Ben sibile. Oui. C'est tout ce beau travail que tu fais actuellement, il se trouve en France. Ouais. Est-ce que tu nourris l'espoir un jour d'amener tous ces designers créateurs à une génération qui pour le moment est en Il y en a qui sont enveilleuse. Enveilleuse ? Enveilleuse. Tu as compris que j'allais dire Ah oui, enveilleuse. Tu rêves. Ah non, définitivement. Ça ça doit inspirer les générations futures. Tu vois, d'abord, il faut qu'ils se réapproprient leur culture parce que très souvent ils ne savent bon ceux qui sont dans le livre ne se connaissent pas entre eux déjà et d'une même moi qui ai fait le livre, j'ai découvert je peux dire 60 % du livre, tu vois, en le en l'écrivant. Donc euh j'aurais beaucoup aimé que voilà tous ceux qui tous les déracinés déjà il y a beaucoup de déracinés qui n'ont pas connu euh tout ce qu'il y a dans ce livre, tout ce que nous faisons, tout ce patrimoine qui est en train de se perdre et ces savoir-faire aussi qu'ils doivent être connus et transmis. Donc c'est vrai, la situation est très compliquée pour l'instant mais il y a quand même deux trois ateliers qui continuent à fonctionner. Donc ça doit ce livre doit être porteur d'espoir. Définitivement ceux qui vont le lire et voir la richesse de notre patrimoine matériel et immatériel, ça va les inspirer pour continuer. En fait, ce livre c'est la culture qui droit, qui est porteur d'espoir. C'est ça que tu tu es en train de nous dire définitivement. C'est l'une de nos plus grandes richesses, c'est notre art et notre culture si ce n'est pas notre plus grande richesse. Écoute, il y a beaucoup de pays qui ont quoi ? Qui ont le pétrole, qui ont des industries euh voilà mais nous qu'est-ce que nous avons ? Qu'est-ce qui se vend le mieux à l'étranger ? Qu'est-ce que tu vois partout dans les dans la Caraïbe ? C'est notre artisanat. Il y a que des de l'artisanat haïtien qui est vendu dans toute la Caraïbe. Tu vas à Curasso, tu vas jusqu'à Curasso, tu vas dans les dans les Antilles et cetera chez nos voisins. Euh il ment médine ou bien fait je sais pas où en espagnol ou en anglais mais c'est de l'artisanat qui vient de chez nous. En fait, il il s'accapare il s'accapare de toutes nos richesses que nous ne pouvons pas nous-même exploiter. Donc tous bon les pays comme je disais sont industrialisés ou bien qu'ils ont le pétrole et cetera, nous avons notre art et notre culture. Et ceux qui ne comprennent pas ça, c'est ça notre pétrole. C'est ça notre richesse. C'est ça notre richesse. C'est notre patrimoine bâti. notre patmoine matériel et immatériel. Merci Sibé. Merci. C'était un plaisir. C'était un plaisir vraiment. Merci à tous ceux qui sont qui vont regarder cette interview et merci à toi Sibil d'être passé par ici. Ce sera c'est un plaisir et on espère te revoir parce qu'il y a tellement de choses à raconter. Ah oui, merci. C'est moi qui vous dis merci. Vous faites un travail formidable parce que vous aussi vous faites un grand travail pour la préservation de notre patrimoine et de notre culture. Et ça ça n'a pas de mot, ça n'a pas de prix.