L'objectif de cette vidéo est de comprendre le processus de croissance économique et les sources de la croissance, à savoir l'accumulation des facteurs de production et l'accroissement de la productivité globale des facteurs de production. La croissance économique correspond à l'augmentation de la quantité de richesse produite sur une longue période. Elle se mesure à partir du taux de croissance du produit intérieur brut en volume.
On mesure la croissance en volume car une augmentation de la valeur du PIB peut être liée à une augmentation des prix et non pas à une augmentation des quantités. Il faut donc retrancher l'augmentation des prix pour calculer le PIB en volume. c'est-à-dire le PIB réel ou en euros constants. Si la croissance économique désigne l'augmentation de la quantité de richesses produites sur une longue période, reste à savoir comment l'on mesure ces richesses. En première approche, les économistes commencent par calculer la valeur de la production.
Une partie de la production est destinée à être vendue. Il s'agit de la production... Marchande. Sa valeur se mesure par le chiffre d'affaires, prix de vente unitaire multiplié par les quantités vendues. Attention toutefois, le chiffre d'affaires ne correspond qu'à la production vendue.
Or, une partie de celle-ci peut ne pas l'être. Elle est alors stockée. Il faudra donc ajouter à la production vendue la valeur de la production non vendue. De même, la production vendue peut parfois excéder sur une période donnée La production réalisée en puisant dans des stocks antérieurement constitués.
Il faudra cette fois-ci retrancher du chiffre d'affaires la valeur de la production déstockée. Une partie de la production est distribuée gratuitement ou quasi-gratuitement, c'est-à-dire à un prix inférieur à 50% de son coût de production. Il s'agit de la production non marchande.
On ne peut donc pas l'estimer à partir du chiffre d'affaires puisqu'il n'y a pas de prix de vente. On mesurera donc sa valeur à partir du coût des facteurs de production utilisés pour la réaliser. Cette technique d'évaluation de la production souffre toutefois d'un défaut. Certaines productions sont mesurées deux fois.
Il s'agit des consommations intermédiaires. Elles correspondent aux biens et services utilisés au cours de la production et dont la durée de vie est inférieure à un an. C'est la raison pour laquelle on retranchera de la valeur des productions marchandes et non marchande, la valeur de ces consommations intermédiaires pour obtenir la valeur ajoutée brute. Notre PIB sera donc constitué de l'ensemble des valeurs ajoutées brutes, marchande et non marchande.
Les facteurs de production correspondent au capital, ensemble des machines, terrains, bâtiments, produits intermédiaires, et au travail. Toute activité productive combine nécessairement ces deux facteurs dans des proportions plus ou moins importantes. Plus les quantités de facteurs de production s'accroissent, plus on pourra produire.
En première approche, utiliser deux fois plus de machines et deux fois plus de travailleurs permettra de produire deux fois plus. L'accumulation des facteurs de production génère donc ce que l'on appelle une croissance extensive. Toutefois, cette accumulation des facteurs de production peut buter sur la loi des rendements décroissants.
Cette loi stipule que lorsque l'on augmente les quantités de facteurs de production, la production totale s'accroît, mais de moins en moins vite. Les productivités marginales du travail et du capital sont décroissantes. Et ce, jusqu'à atteindre un état stationnaire, c'est-à-dire une situation où la croissance économique n'existe plus. Ce funeste pronostic élaboré par les économistes classiques de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle ne s'est pourtant pas vérifié depuis les débuts de la révolution industrielle, il y a maintenant plus de deux siècles. La croissance économique a été supérieure à la croissance des facteurs de production.
On doit à l'économiste américain Robert Solow, dans les années 1950, les premières mesures de la contribution à la croissance économique des facteurs de production. Or, celui-ci s'aperçoit que l'augmentation des quantités de facteurs n'explique qu'une partie de cette croissance. Un facteur résiduel semble jouer un rôle important. Ce facteur résiduel sera attribué au progrès technique mesuré par la productivité globale des facteurs de production, que l'on peut mesurer par le rapport entre la production et les quantités de facteurs de production utilisés ce sont donc ces gains de productivité qui ont permis d'éviter cet état stationnaire et explique que la croissance économique soit alors qualifiée d'intensive si ce facteur résiduel joue le rôle principal dans la croissance les gains de productivité correspondent en fait à une baisse des coûts de production unitaires. Puisque la PGF se mesure par le rapport entre la production et les facteurs de production, que sont le capital et le travail, l'inverse de ce rapport nous donne un ratio dont le numérateur est constitué des facteurs capital et travail, c'est-à-dire les coûts de production, et le dénominateur est la production.
Ainsi, une hausse de la PGF se traduit bien par une baisse des coûts de production unitaire. Ces gains de productivité peuvent alors servir à 1. Réduire les prix de vente 2. Augmenter les salaires 3. Augmenter les profits 4. On peut opter pour un mix de ces trois possibilités. A partir de ces trois usages possibles des gains de productivité, De nombreux mécanismes économiques se mettent à l'œuvre. Ces gains de productivité peuvent par de multiples canaux favoriser l'augmentation de la production. Ils peuvent permettre de réduire les prix de vente, ce qui améliorera la compétitivité extérieure des entreprises.
On peut donc en attendre une augmentation des exportations et une réduction des importations. Cela se traduira donc par une augmentation de la demande adressée aux entreprises situées sur le territoire. Ces gains de productivité peuvent également servir à augmenter les salaires et renforcer ainsi le pouvoir d'achat des ménages qui bénéficient déjà de la baisse des prix de vente. L'augmentation de la consommation finale viendrait donc stimuler plus encore la demande adressée aux entreprises situées sur le territoire.
Enfin, Ces gains de productivité peuvent accroître les profits des entreprises. Celles-ci pourront donc financer plus facilement leurs investissements, stimulant de nouveau la demande adressée aux entreprises situées sur le territoire. L'augmentation des salaires et des profits améliore également les recettes fiscales et sociales, autorisant une augmentation des dépenses publiques, nouvelle source d'accroissement de la demande adressée aux entreprises situées sur le territoire.
Dans ces conditions, la production et l'emploi seront stimulés. L'augmentation du niveau de production générera d'ailleurs des économies d'échelle, nouvelle source de gains de productivité. Enfin, l'augmentation de l'emploi orienterait les salaires de nouveau à la hausse. Au final, nous serions dans un cercle vertueux où la production, l'emploi, les revenus seraient orientés à la hausse.