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Compréhension du fantasme chez Freud

Aujourd'hui je vais me pencher sur un des concepts que je trouve essentiels. C'est d'être le concept par excellence fondamental de la psychanalyse pour deux raisons. Premièrement parce que c'est un concept que, contrairement à la plupart des autres concepts, Freud, on ne le retrouve pas dans les penseurs contemporains Freud et dans les penseurs précédents à Freud. Ce que Michel Onfray avait montré avec son Bruno par exemple à travers une analyse très minutieuse. des textes de Freud, qu'on pouvait trouver tous les concepts de la pensée de Freud dans les autres auteurs contemporains ou pas, eh bien, il lui échappait ce concept qu'est le fantasme. On ne le retrouve pas. On ne le retrouve pas. comme il a été développé par Freud, mais aussi par l'importance, et ça c'est la deuxième raison qui me pousse à mettre ce concept en évidence parmi les autres concepts de la psychanalyse, c'est qu'il a une importance essentielle dans la vie quotidienne d'un individu, que ce soit dans la vie relationnelle publique, que ce soit dans la vie relationnelle intime, que ce soit dans la vie sexuelle intime. Donc ça veut dire que... ça s'étend partout. Et effectivement, on peut déjà le comprendre par une définition. On va commencer comme ça, par une définition, et puis on va aller surtout dans des exemples concrets, pour ne pas avoir l'impression que ce soit un concept abstrait. La définition de Freud est la suivante. Le fantasme est le royaume. On parle bien de royaume ici. Un royaume, c'est quelque chose d'immense. Un royaume, ce n'est pas un petit état. C'est... ce n'est pas une ville, ce n'est pas un royaume. C'est le royaume intermédiaire entre la vie régie par le principe de plaisir et la vie régie par le principe de réalité. Le fantasme, voilà. Le fantasme. C'est, si on veut, cette vitre. d'une certaine couleur qui s'interpose entre la vie psychique et la réalité. Attention, cette vie ne s'interpose pas tout le temps, pas tout le temps, mais souvent, comme je l'ai dit avant. Quand le fantasme agit, la réalité est prise par le fantasme, elle est mélangée par le fantasme, et c'est ce que Freud définit la réalité psychique. Réalité. Et cela est bien la grande caractéristique, la grande nouveauté de la psychanalyse. Vous ne pouvez pas ouvrir un livre de la psychanalyse, un livre classique de la psychanalyse, sans tomber sur un exemple de fantasme, de fantasme moral, anal, etc. Et c'est cette notion même, ce concept même de fantasme qui va distinguer la psychanalyse de toute forme de psychologie, que ce soit cognitivisme, psyché-mécomportamentalisme, etc. Peut-être on pourrait trouver quelques associations, quelques points en commun avec le schéma des cognitivismes, mais on est très loin. Le fantasme, on va voir, c'est quelque chose de très vivant. On va maintenant proposer un exemple pratique, exemple qu'on va extraire d'un texte de Freud, L'enfant est battu. Freud entend ce fantasme impatient en qui ? grâce à travers ce fantasme sexy, il arrive même à jouir sexuellement, donc il se masturbe avec ce fantasme, Freud va le pousser à travers les associations libres à retrouver l'origine de ce fantasme dans l'enfance, et il va trouver deux moments, deux stades. Un premier moment, c'est le suivant, l'enfant... Quand il se trouve à la maison, il assiste souvent à une scène où le papa va punir, le punir en battant son frère. Et lui, en voyant cette scène, il est content, satisfait, parce que, jaloux de son frère, quand il voit son papa battre son frère, cela veut dire que le papa n'aime pas son frère, il l'aime lui-même. Donc il est aimé par le père à travers cette démonstration. Si papa bat, punit et bat mon frère, c'est parce qu'il n'aime pas mon frère et il aime moi. Donc, le père bat le frère. Deuxième moment. Quand l'enfant a ce plaisir, plaisir qu'il faut imaginer aussi, va surtout perdurer, va se produire, quand il se trouve tout seul dans sa chambre, au lit par exemple, qu'il est en train de s'endormir, qu'il y a une imagination, une fantaisie qui se met en place, et il voit le papa, le père, commencer à battre son frère, et là, il sent un certain plaisir. Quand il a ce plaisir, ça peut se transformer en sens de culpabilité, c'est-à-dire, il se voit diriger un plaisir, voir mon frère battu, ce n'est pas bien, et là, il a un sens de culpabilité, ce sens de culpabilité... le pousse alors à s'identifier lui-même, pour être puni de ce qu'il est en train de penser, de jouir, s'identifier à son frère et c'est lui qui est battu par le père. Donc ici dans ce deuxième stade, l'enfant est battu par le père. Troisième moment, c'est finalement ce qu'il a à l'âge adulte. Un enfant est battu. Un enfant est battu. Cela est le fantasme. On voit bien que la structure du fantasme est composée d'un sujet, l'enfant qui est là en train d'assister à cette scène. Il y a le regard, quand il a cette fantaisie... Il voit, il regarde, il y a le regard qui est posé sur une personne, sur un objet qui est le frère. Dans une scène où il y a un agent, il y a une action qui est faite, et c'est le père qui bat le frère. Ou bien l'eau, lui-même qui est battu. battu par le père. C'est les éléments qui composent la structure du fantasme. On va voir plus concrètement comment ce produit, ça à l'âge adulte, comment ce fantasme fonctionne comme vitre colorée qui va attraper la réalité à sa manière et la mélanger avec le fantasme. On va faire un exemple d'une secrétaire qui travaille dans un bureau. Ici on va parler... d'une femme, on va plutôt dire que ce n'est pas le frère, c'est la soeur, quand elle était petite. Donc elle se trouve dans ce bureau comme secrétaire et elle partage le bureau avec une autre employée qui a certaines autres mentions. Et de temps en temps, il y a le responsable qui rentre, c'est une personne âgée d'un certain âge, qui est assez rustre, qui ne connaît pas les bonnes manières et quelquefois se laisse emporter par les tensions. et quelquefois il dépasse aussi les limites qui fait qu'on a l'impression, même pas l'impression, il maltraite les employés. Et la secrétaire, apparemment, elle est un peu mis à l'écart de cela, et c'est plutôt l'autre collègue qui subit des maltraitances. Et la secrétaire, quand elle assiste à ces scènes, elle se retrouve avec une espèce de conflit intérieur. parce qu'elle voudrait réagir, elle voudrait parler aussi la voix et dire Arrêtez, ce n'est pas juste ce que vous êtes en train de faire. On ne maltraite pas comme ça une personne. Vous êtes le responsable, cela ne vous permet pas de maltraiter une autre personne. Elle n'arrive pas à cela. Elle n'arrive pas et elle est prise parce qu'elle est prise par une certaine satisfaction. Cette satisfaction, on tire comme ça les raisons dans ce passé où il y avait le premier stade du fantasme. Le père, qui est le responsable, c'est une personne d'un certain âge qui est responsable du bureau, maltraite la soeur, la collègue. On voit comment le fantasme ici agit dans une scène relationnelle d'activité quotidienne, donc une scène de relation sociale. Maintenant, faisons que cette secrétaire, un autre exemple de comment le fantasme agit à un autre stade, à un autre... Notre aspect de la vie psychique relationnelle, qui est la secrétaire, se trouve maintenant chez elle, elle est assise tranquillement, se repose après une journée de travail sur le divan, en train de boire une tasse de thé, et là, elle se laisse aller. et il y a une fantaisie qui se met en place. La fantaisie, le fantasme alimente la fantaisie. Le fantasme est inconscient, la fantaisie est consciente, mais la fantaisie est alimentée par le fantasme. la structure, la structure, les fantasmes de cette fantaisie. Elle se laisse aller par la fantaisie, qui est, elle, se trouve dans le bureau, la collègue n'est pas là, elle est partie faire une commission, le responsable, cette personne d'un certain âge, rentre dans le bureau, se fâche avec elle, elle voudrait réagir, mais elle n'y arrive pas, elle n'y arrive pas, et le responsable, toujours avec ce regard méchant, s'approche et commence. à la toucher. Elle sent des parties de son corps touchées par la main du responsable et de cette façon, elle commence à obtenir une jouissance sexuelle. Et là, on voit comment la deuxième stade du fantasme, l'enfant est battu par le père, l'enfant, la secrétaire, se sent maltraité par le père, par le responsable. alimentent cette fantaisie et lui donnent une puissance sexuelle. Maintenant, on va continuer. Donc, un autre moment de la sphère relationnelle, c'est qu'elle, elle se trouve dans le bureau et, quelquefois, elle ne voudrait pas entendre frapper à la porte et que ce soit le responsable à rentrer pour ne pas assister à certaines scènes qui pourraient la déranger. D'autres fois, elle va commencer à vouloir qu'il rentre. Et... et à vouloir que ce responsable devienne son partenaire, et avoir une relation aussi intime. Et donc là, il y aurait cette relation qui va se mettre en route, parce que c'est ce qui était la fantaisie d'être maltraité par cette personne, va donner une certaine, comment dire, va la mettre dans une certaine position d'attirance. Ce monsieur va être plus attirant qu'un autre, et... elle pourrait aussi tomber amoureuse de cette personne. Et finalement, pour conclure, on pourrait aussi penser, imaginer que cette secrétaire se marie avec cette personne et qu'elle deviendra dans un deuxième temps, elle sera celle qui va maltraiter son responsable, qui sera devenu son mari, et donc passer à la première phase du fantasme, c'est-à-dire que c'est elle qui bat, c'est elle qui a le plaisir. de battre l'autre. Et là on voit bien concrètement donc comment le fantasme agit comme vitre d'une certaine couleur qui agit entre la vie psychique et la réalité en créant la réalité. psychique qui va avoir des incidences bien concrètes au niveau du monde relationnel, que ce soit social, que ce soit intime, mais aussi l'activité sexuelle. Et on a bien vu aussi certains aspects, c'était une introduction, certainement, du fantasme, certains aspects structurels du fantasme. Le fantasme est inconscient, mais consciemment il va alimenter les fantaisies. Sur une structure bien particulière, un sujet, un objet, un agent... une scène, un récit, qui se complexifie, qui devient une fantaisie, et qui peut aussi permettre la permutation de je suis celui qui bat ou je suis celui qui bat battu, de position active à position passive, de celui-là qui jouit, de celui-là qui est joui par la souffrance, etc. Et bien, voilà cette introduction, concept de fantasme, dans la pensée de Freud. A la prochaine vidéo. Au revoir.