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Comprendre la Bourse et ses mécanismes

Générique Ah, ça c'est intéressant ça. Dis donc Jamy, qu'est-ce que t'es en train de faire là ? Je compte mes économies. Ça te ferait plaisir d'en avoir un peu plus ? Ah oui, tu fais comment ?

Je sais, j'ai une idée, on va aller jouer ça en bourse ! Oh non ! Pâques d'or !

Fais-moi confiance ! Non ! À la bourse !

Ex-femme ! ... Salut ça va ? Salut Freud ça va ?

Et ton camion qui vient ? Ouais un petit demi-heure. 30 minutes maximum.

30 minutes ok merci. La Bourse de Paris elle est installée ici au Palais-Bronniard depuis plus de 150 ans. Alors on imagine souvent qu'elle est réservée aux hommes d'affaires, aux financiers.

Et bien pas du tout car 11 millions de français placent ou jouent leurs économies sur ce marché. Et oui parce que la Bourse c'est un marché avec des acheteurs et des vendeurs et on peut même y faire de bonnes affaires. Eh mais dis donc Jamy, j'y connais pas grand chose moi, qu'est-ce que je vais acheter ici exactement ?

Eh bien sur ton marché, tu ne vas pas trouver des produits naturels, des pommes ou des oranges, tu vas trouver des produits financiers. Et les produits financiers, il y en a. Il y a les actions par exemple.

Deux minutes. Vous allez vous taire, oui ? Je travaille, moi !

Je disais des actions. C'est quoi exactement ? Eh bien, imaginez une entreprise dirigée par la famille du parapluie dont je vous présente le grand-père.

Ils veulent acheter une machine... pour produire plus. Pour ça, ils ont besoin d'argent.

Ou bien ils en ont mis de côté, ou bien ils vont emprunter à la banque. Mais si elle emprunte à la banque, il faut qu'elle rembourse et il faut qu'elle paye des intérêts. Et ça, le grand-père du parapluie, il Il ne le veut pas. Les du parapluie, ils ont une troisième solution.

Vendre une partie de leur capital à des particuliers, des gens comme vous et moi. Le capital, il est constitué des murs, des machines et du terrain. Ce capital, pour le moment, il appartient entièrement à la famille du parapluie.

Pour le vendre, il va falloir le diviser en parties égales. Et chaque partie égale représente une action. Les du parapluie vont en garder la majorité pour rester le chef.

et le reste va être vendu aux particuliers. Et quiconque achète une action contre de l'argent devient actionnaire, en quelque sorte propriétaire d'une partie de l'entreprise. Et avec l'argent, les Duparapuys vont acheter la machine. D'accord, Jamy, on achète des actions, mais quelles actions ?

Tu imagines ici, on a que l'embarras du choix encore en 1840. on arrivait à s'y retrouver, il n'y avait que 150 entreprises cotées en bourse. Alors on inscrivait leur nom sur ce tableau noir avec le prix de leurs actions et on se disputait les titres aux enchères. C'était la foire d'Empoigne !

Et mais tu sais Jamy, c'est fini tout ça, regarde ! Aujourd'hui, tout est informatisé. Pour acheter ou pour vendre des actions, il faut consulter des écrans d'ordinateur. Il y a plus de 1000 sociétés cotées à la Bourse de Paris. Alors comment veux-tu que je m'y retrouve ?

Puis de toute façon... même si j'arrive à le choisir, tu peux me dire ce que ça va me rapporter une action ? Qu'est-ce qu'on gagne ?

Mais regardez, les Duparapuis, ils ont pu acheter leur machine. Donc, ils produisent plus. Et s'ils produisent plus, ils vendent plus.

À la fin de l'année... ils ont gagné tout ça d'argent. Cet argent, il va servir à payer les salariés, il peut servir également à payer la voiture de fonction et les gars qui ouvrent les portes. Le reste, c'est ce qu'on appelle les bénéfices. Et bien ces bénéfices, ils vont être répartis entre les actionnaires.

On dit que les actionnaires reçoivent des dividendes. Et bien sûr, plus on a d'actions, plus on a de dividendes. Bon, Jamy, hé, c'est bien beau ton histoire, mais imagine que l'entreprise... ne fasse pas de bénéfices ou pire, qu'elle fasse des pertes. Qu'est-ce qu'on gagne, nous ?

Pas de bénéfices, pas de dividendes. Sauf que beaucoup d'entreprises se débrouillent pour donner un petit quelque chose parce qu'elles ont très envie de garder leurs actionnaires. Et maintenant que tu sais tout ça, tu vas nous trouver quelque chose qui marche bien. Bon alors, je pourrais peut-être acheter du...

Jamy, qu'est-ce que t'en... Hé Jamy, je crois que c'est Jean-Pierre Gaillard, tu sais, celui qui présente la bourse sur France Info. Non, je vois pas.

Vous êtes bien Jean-Pierre Gaillard ? Ah oui, absolument. Eh ben ça tombe bien parce que je m'apprêtais à casser ma tire à lire pour acheter des actions. Faites surtout pas ça, pas ici en tous les cas. On est bien à la bourse.

Oui, c'est le palais Brondière mais depuis... Et puis maintenant en 88, on ne code plus les actions ici, maintenant tout est sur ordinateur, on est moderne. Et je fais comment ?

Encore plus simple qu'avant, vous allez dans une banque, vous allez dans une société de bourse, si vous savez manipuler un petit peu un Minitel, vous pouvez même passer l'ordre de chez vous, et de n'importe où en France, c'est devenu... Ah ouais, c'est pas compliqué là ! Ah non absolument pas, vous venez avec moi je fais des missions de clôture. Ah bah oui, ça m'intéresse ! Ah Fred, surtout tu n'oublies pas, pour passer un ordre, tu passes par un intermédiaire banque ou société de bourse.

Oui Jean-Pierre, j'oublie pas ! Oui tout à fait Jacques, mais enfin moins bonne qu'en milieu de journée. On gagne près de 1%, on ne gagne plus que 0,57% à la clôture. Le CAC 40 progresse 0,57% et se retrouve à 1889. Tu vois Fred, même si tu étais venu il y a 50 ans, tu aurais dû passer par un intermédiaire. A cette époque, on les appelait les agents de change.

Ils s'agglutinaient autour d'une immense corbelle et ils s'échangeaient leurs actions en criant. Et il y a encore 10 ans, la Bourse de Paris fonctionnait sur le même système. Depuis 1988, tous les échanges d'actions se font sur un ordinateur où les écrans se trouvent dans des sociétés de bourse, dans des salles de marché comme celle-ci. Ces ordinateurs ont aujourd'hui remplacé la criée et la corbeille. Ils permettent aussi d'acheter ou de vendre des actions dans toutes les bourses du monde.

Wall Street à New York, Tokyo au Japon et même dans les anciens pays du Bloc de l'Est, comme ici à Varsovie. Philippe, il faudrait que tu me prennes 1000 euros tunnel au mieux. Voilà, tu viens de les acheter à 8,60 francs. Merci. Aussitôt dit, aussitôt fait.

Ce système informatique s'appelle le CAC, la cotation assistée en continu. L'ordre doit être transmis impérativement au CAQeur, qui le transmet sur son écran l'achat à gauche, la vente à droite. Allô ? Oui ? Tu en veux 10 ?

Pour qui ? Fred ? C'est cela très cher, vous me mettez 10 actions à 100 francs, ça nous fait donc 1000 francs, merci infiniment ! Et voilà, le tour est joué pour acheter des actions ou vous allez voir une société de bourse ou vous téléphonez directement à votre banquier, il s'occupe de tout, c'est ce que je viens de faire et mon cher Jamy... J'ai le plaisir de t'annoncer que je suis actionnaire d'une société qui fabrique des pas à pluie.

Je la connais bien ton entreprise et je peux même te dire que l'action est déjà passée de 100 à 110 francs. 110 francs ? C'est génial ! Je suis riche ! Mais tu peux m'expliquer pourquoi ?

C'est simple, tu n'es pas le seul à posséder des actions de cette entreprise. Beaucoup de gens en ont, certains vendent et d'autres achètent. Et comme le prix, ou la cote, comme on dit dans le jargon, est fixé en fonction de l'offre et de la demande, et bien...

ce prix change en permanence. Alors, comment ça marche, l'offre et la demande ? Eh bien, pour comprendre, on va essayer de fixer le prix ou la cote de ces pogs.

Des pogs comme ça, j'en ai plein, 200. Je vais faire une offre à 100 francs. Allez, 100 francs le pog, qui en veut ? Allez, bon, 50 francs, 30, 20, 10 francs. Allez, 5 francs, je vous le donne.

50 centimes. Ah, 50 centimes le pog. La cote du Pog Nature. est fixé à 50 centimes. Maintenant, on va fixer la cote de ce Pog.

Le Pog, c'est pas sorcier. Il est unique et en plus, c'est Marcel qui l'a fait. Allez, je fais une offre à 100 francs. 100 francs, le Pog, c'est pas sorcier.

Allez, vous battez pas. On va monter un peu. 110. Tout le monde en veut.

      1. Ah, ça intéresse moins de monde. 150. Ah, ça n'intéresse plus qu'une personne. La cote du Pog, c'est pas sorcier. Allez. fixée à 150 francs.

Pour en revenir aux actions de Fred, si elles sont passées de 100 à 110 francs, c'est tout simplement que l'entreprise marche bien. Donc les actions sont très demandées. Eh mais dis donc, c'est quoi ce bruit ? Qu'est-ce qu'ils font tous ces gens-là ?

Je croyais que tout se passait par ordinateur. Qui ça ? Eux ? Ah non, non, non, ils n'achètent pas des actions, ils font complètement autre chose.

On verra ça plus tard parce que c'est compliqué. Bon, ok les gars, si je vous comprends bien, la valeur des actions d'une entreprise dépend de sa santé économique mais aussi des événements extérieurs. Lorsqu'une société annonce une nouvelle qui peut être soit très décevante, soit très bonne, naturellement, soit tout le monde veut vendre, tout le monde veut acheter. Concrètement, le titre peut baisser de plus de 10%, monter de plus de 10%. Si on prend l'exemple du tremblement de terre qui a eu lieu au Japon, à Kobe, les cours des sociétés d'assurance se sont effondrés parce qu'on a pensé qu'elles auraient à indemniser les Japonais.

Si je prends un autre exemple qui est celui... La guerre du Golfe a fait fondre la bourse. Dans un deuxième temps, les cours des sociétés du bâtiment sont montés parce qu'on anticipait qu'elles auraient de contrats importants pour la reconstruction du Koweït.

L'information financière en bourse est primordiale. Mon rôle consiste à éplucher tous ces journaux, il y en a 5 ou 6, afin de retrouver les informations les plus importantes concernant les entreprises, les marchés. afin de savoir et de sélectionner celles qui auront une influence sur les cours de bourse pendant les heures d'ouverture des marchés. J'ai tout compris, Jamy.

Il y a deux façons d'investir en bourse. Ou j'achète des actions. et je les garde tranquillement en attendant qu'elles me rapportent des dividendes, donc je place mon argent sans trop de risques, ou bien si je veux gagner de l'argent rapidement, j'achète des actions, j'attends que leurs prix montent et je revends.

Je spécule, Jamy, je spécule ! Eh bien j'espère qu'il a le nez fin, parce que spéculer, c'est comme parier. On peut par exemple parier que la cote de l'action va augmenter. Ça, c'est ce qu'on appelle la spéculation à la hausse.

Pour comprendre, on va reprendre l'exemple de notre fabrique de parapluie. La météo annonce qu'il va... faire beau pendant tout l'hiver.

Là, tout le monde se dit que les parapluies ne vont pas se vendre, l'action parapluie ne va pas être demandée. Fred, lui, il se dit qu'au contraire, il va pleuvoir pendant tout l'hiver. Les parapluies vont bien se vendre et dans ces conditions, l'action va être très demandée.

Il achète donc des actions parapluie à 100 francs et de fait... Pendant l'hiver, il pleut. Les parapluies se vendent très bien.

L'action est très demandée. Sa cote monte. Elle passe de 100 francs à 200 francs. Et à la fin de l'hiver, Fred peut vendre ces actions parapluie deux fois plus chères que ce qui les a achetées. Mais attention, on peut aussi perdre ce pari.

Et Jamy, ça m'est complètement égal de savoir s'il va pleuvoir ou pas. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai appris qu'en plus des parapluies, mon entreprise va se mettre à... fabriquer des parasols pour l'été donc je vais être gagnant mais c'est une information top secret je suis le seul à le savoir c'est plus de la spéculation ça c'est du délit d'initié et avec ça tu peux te retrouver en prison le délit d'initié c'est quand tu es le seul à avoir une information sur une entreprise et que tu t'en sers pour gagner de l'argent à la bourse pour empêcher ça on a créé la cobb la copse et la commission des opérations de bourse elle a été créée en 1967 il y a un tout petit peu moins de 30 ans, pour surveiller le marché financier.

Quand il y a un soupçon de délit d'initié, quand il y a un soupçon de manipulation de cours, quand il y a un soupçon de fausses informations, la commission des opérations de bourse procède à une enquête. La COP fait de l'ordre d'une centaine d'enquêtes par an. Jamy, je viens d'apprendre un truc formidable, je peux acheter des actions même si je n'ai plus d'argent dans ma tirelire grâce au système du règlement mensuel.

En fait, je paye à la fin du mois. Un exemple, j'achète ta montre, moi je m'engage à te la payer 100 francs à la fin du mois. tu t'engages à me la donner pour la même valeur à la fin du mois. Mais moi, entre temps, je peux la revendre et même plus cher. Donc je gagne de l'argent sans en avoir déboursé.

Wouhou ! On va faire des affaires ! Mais attention, ce système est très fragile.

Il peut provoquer des krachs boursiers. Comment ? Vous allez comprendre.

Voici une banque qui achète avec ce système de règlement mensuel des actions pour le compte de ses clients. Les clients, ils n'ont pas l'argent pour payer. Simplement, ils espèrent que la cote de l'action va augmenter.

Pour pouvoir la revendre plus cher, en fin de mois, payer ce qu'ils doivent et gagner de l'argent. La banque, elle est un petit peu comme les clients, elle n'a pas tout l'argent pour payer, elle espère que la cote va augmenter et qu'en fin de mois, elle pourra vendre plus cher et payer ce qu'elle doit. Voilà donc la banque qui achète en début de mois des actions à 100 francs l'unité.

Or, contre toute attente, en fin de mois, l'action chute, elle tombe 10 francs. La banque revend les actions 10 francs, mais comme elle doit 100 francs par action, elle n'a plus assez d'argent pour payer, elle fait faillite. Là, les autres banques s'inquiètent, elles se disent que si...

Si une action a chuté, pourquoi pas toutes les autres ? Et toutes les banques se mettent à vendre. Leurs actions, l'offre, deviennent supérieures à la demande et tous les cours s'effondrent.

Toutes les banques se retrouvent en fin de mois dans l'incapacité de payer ce qu'elles doivent. Et c'est pas fini. L'entreprise qui fabrique des parapluies, elle avait son compte dans une banque.

Comme la banque s'est effondrée, l'entreprise se trouve dans l'incapacité de payer ses salariés et ses matières premières. Elle ferme et les ouvriers se retrouvent au chômage. Le petit artisan derrière qui fabriquait les baleines pour les pâtes, la grosse entreprise eh bien il fait faillite aussi puisque les baleines se vendent plus tout ça Chômeur en plus.

qui se retrouvent devant les magasins de plus en plus vides, puisque plus rien ne se fabrique. Et il y en a eu des files d'attente en 1929 aux Etats-Unis. Vous vous souvenez ?

Ça a été le plus grand krach boursier de l'histoire. A l'époque, de la ménagère au plus gros banquier, tout le monde boursicotait. Avec ce fameux règlement mensuel, on achetait et vendait des actions en espérant empocher les bénéfices, mais sans jamais avoir d'argent en poche. Et krach ! Le jeudi 24 octobre 1929, les cours de la bourse s'effondrent.

Les actions... ne valent plus rien, mais ceux qui les avaient achetés doivent maintenant les payer au prix fort. De l'industriel au petit épargnant, tout le monde est en faillite. L'économie américaine est anéantie.

C'est la révolte populaire. Mais je vous rassure, aujourd'hui, il y a des garde-fous. On n'achète plus des actions sans rien en poche. Non, non, non !

Il faut déposer un minimum d'argent. Et lorsque le cours d'une action chute trop brutalement, les autorités peuvent suspendre la cotation. Eh ben tu vois, jamais tu...

mais avec tous ces garde-fous, y'a vraiment pas de quoi s'affoler ! Oui mais tu sais, les phénomènes de réactions en chaîne, c'est incontrôlable. Oh là là, t'as pas quelque chose de moins risqué ?

Si, il y a les obligations. C'est quoi une obligation ? Pour comprendre, on va reprendre l'exemple de notre fabrique.

La famille du parapluie veut toujours acheter une machine pour produire plus. Mais cette fois, ils ne veulent pas vendre le capital à des actionnaires. Il leur reste une solution empruntée.

Non pas empruntée à la banque, empruntée à des gens comme vous et moi, des particuliers. Alors d'abord, on va définir la somme à emprunter, 1000 francs. Ensuite, on divise cette somme en parties égales, 1000 fois 1. franc par exemple. Maintenant chaque partie égale représente un petit morceau d'empreinte. Si un particulier donne un franc et bien l'entreprise s'engage à lui rendre ses 1 franc au bout de x années, 10 ans en général, et à lui donner un intérêt chaque année 10% par exemple.

Et avec l'argent et bien les dupes parapluie achètent la machine. Ouais mais dis donc Jamy, si j'ai envie de revendre mes obligations dans un mois après tout je peux le faire. faire c'est comme une action mais qu'entre temps d'autres obligations sont mises sur le marché à un taux plus intéressant que les miennes et bien personne ne voudra m'acheter mes obligations et je joue plus moi mais si tu peux les vendre tes obligations bien sûr tu vas perdre un petit peu d'argent actuellement c'est comme si tu possédais un cajou de 10 orange qui te rapporte 10% c'est à dire une orange chaque année la première année une orange la deuxième une orange la troisième une orange etc Au bout de 10 ans, tu as doublé ta mise. Maintenant, tu veux vendre ces 10 oranges. Or, au même moment, quelqu'un pour le même prix propose un intérêt de 12%.

C'est-à-dire, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 oranges pour une mise de départ de 10 oranges. Ça fait un total de 22 oranges. Ce cajot-là, il est beaucoup plus intéressant que celui-ci.

La seule façon pour s'en sortir. c'est d'accepter de vendre ces dix oranges pour le prix de huit oranges. Là, l'acquéreur recevra chaque année une orange, mais cette orange représente 12% de sa mise de départ. Donc, ce cajot devient aussi intéressant que celui-ci.

Bien sûr, on perd un petit peu d'argent, mais on limite les dégâts. Et puis, avec ce système, on peut aussi gagner de l'argent. Imaginez qu'on propose des obligations.

avec un taux d'intérêt de 8%. Et bien dans ces conditions, ce cajot est beaucoup plus intéressant. Il va se vendre plus cher. Et puis maintenant Fred, tu pourrais peut-être aller demander aux gens ce qu'ils font derrière.

Tu veux y aller ? Tu veux aller là-dedans ? Bon ben je veux bien, on y va, mais je te signale, je risque de revenir au miette.

Parce que ici les gars n'aiment pas tellement qu'on les dérange pendant leur travail. Ils sont en train de négocier sur des très gros contrats a priori. Et puis ça hurle tellement parfois. que pour se faire comprendre, ils sont obligés de parler avec les mains. Alors je ne sais pas vraiment ce qu'ils négocient.

Tout ce que je peux te dire, c'est que ça s'appelle le matif. Tu sais ce que c'est le matif, toi ? Le matif, c'est un marché à terme sur lequel on achète une sorte d'assurance. Vous allez comprendre. Voici un agriculteur.

Il vend son blé à un meunier. L'idéal pour eux, c'est lorsque le blé se vend 100 francs la tonne. Seulement, voilà, il y a des années où la récolte est mauvaise, le blé est rare, il se vend très cher, 150 francs la tonne. C'est bien pour l'agriculteur. mais c'est très dangereux pour le meunier, il peut y laisser sa chemise.

Et puis il y a des années où c'est l'inverse. Alors pour que tout le monde s'y retrouve, on a inventé les marchés à terme. Bien avant la récolte, au mois de janvier, l'agriculteur va prendre position sur ce marché.

Ce marché, c'est-à-dire qu'il va acheter le droit de vendre son blé 100 francs la tonne. Le meunier fait la même chose, il prend position, il achète le droit d'acheter son blé 100 francs la tonne. Le mois de juillet arrive, la récolte est mauvaise, l'agriculteur vend son blé 150 francs la tonne, le meunier achète.

Mais souvenez-vous, sur l'autre marché, le marché à terme, le meunier a acheté le droit d'acheter 100 francs la tonne. Et ce droit intéresse beaucoup de monde, étant donné que le blé se vend beaucoup plus cher. Le meunier va donc vendre ce droit, et il va le vendre cher. 150 francs, il gagne ici, ce qu'il a perdu ici.

Pour l'agriculteur, le droit de vendre à 100 francs ne vaut plus grand-chose. L'agriculteur perd ici, ce qu'il a gagné ici. Mais attention, ce marché, comme son nom l'indique, il a un terme.

Et pour le blé, ce terme, c'est avant la récolte. Comme sur ce marché, il n'y a pas que des agriculteurs et des meuniers, il y a aussi des spéculateurs. Si, à terme, quelqu'un n'a pas vendu son droit d'acheter, eh bien...

quel qu'il soit, il est obligé d'acheter du blé. Mais ce marché sert d'abord et avant tout d'assurance. Exact Jamy, apparemment ça marche pareil.

Sauf qu'ici on ne se protège pas contre les fluctuations du blé mais contre les fluctuations des taux d'intérêt des obligations. Autrement dit si je possède des obligations, j'ai tout intérêt à acheter sur ce marché. des sortes de contrats de garantie.

Et si mes obligations perdent de la valeur, mes contrats, eux, en prendront. Donc, ça s'équilibre. Mais évidemment, ça, je ne peux pas le négocier tout seul.

Il faut encore faire appel à un intermédiaire qui se situe en dehors de la bourse. Oui, allô ? Alors, est-ce que vous pouvez me prendre des contrats pour garantir toutes mes obligations ? Ok, ben écoute, je t'en vends deux.

Allô ? Tu m'en vends deux à 66, s'il te plaît. C'est fait ? Merci.

T'en as vendu deux à 66, Fred. Et puis, Jamy, il m'a parlé du blé. On pourrait peut-être spéculer un peu dessus, hein ? Du blé ?

Euh, oui. Attends voir. Jamy, le blé ! Euh, oui, mais alors n'oublie pas que l'échéance est bientôt.

Ça y est, je crois que mon ordre est en train de passer. Alors, l'intermédiaire que je viens d'avoir... à transmettre l'information à un de ses associés qui est là-bas dans le box à côté de lui.

Il a le flasheur, c'est celui qui parle avec les mains et qui transmet mon ordre d'achat sur le pit à un négociateur. Qu'est-ce qu'ils se racontent avec leurs mains ? Tu vas voir ce qu'ils se racontent. Comme ils font des échanges et qu'il y a beaucoup de bruit, ils parlent avec leurs mains.

C'est peut-être un petit peu compliqué mais tu vas voir, c'est très simple. Sur le menton, c'est les unités. Là, il en achète un parce qu'il a la main tournée vers lui. Lui, il en vend un car il a la main vers l'extérieur.

Sur le front, c'est les dizaines. Achète 50 ! Mais ça tombe bien lui. lui il en vend 50. Réfléchis pour 50 mais pas plus. Bon ben moi j'en ai vendu que 30 pour deux.

Allez maintenant que vous avez tout compris, à vous de traduire. Bon courage. Eux au milieu, ils sont obligés de tout comprendre. On les appelle les coteurs. Ce sont les aiguilleurs du ciel de la bourse.

6, 8, 7, 7, 7, 9, 7, 9, applique de Baco pour 50. 6, 6, on applique Vendôme. Ah oui j'entends 45. 6, traité, 55. Oh là là, j'ai vraiment compliqué tout ça. Attends, excuse-moi, t'as 5 minutes ?

Vous vous trompez jamais avec ce langage des signes. Non, quand même pas, parce que le flash est quand même un des premiers outils qu'on utilise afin de communiquer à l'intérieur de notre équipe, passer les ordres et répondre les quantités. Mais il n'y a jamais d'erreur ? Bon, à l'occasion, il y a des fois des erreurs de contrepartie ou des erreurs de quantité qui peuvent survenir.

Alors, quand il y a un litige, justement, comment ça se passe ? Tu vois, en permanence, on est filmé par un système de caméra. C'est sûr qu'on essaye de régler le problème à la mi-app de suite, mais si jamais vraiment le litige persiste, qu'est-ce qu'on fait ? C'est qu'on monte à la salle de caméra en fin de séance et on essaye de trancher au mieux.

Alors dis donc, tout à l'heure, moi j'ai passé un ordre, tu crois qu'il est enregistré ? Je pense que la meilleure façon de le savoir, c'est d'aller voir le fichier sur le 102 si l'heure est vraiment épargnée. Tu me montres tout ça ?

Oui, c'est juste par ici. Dis donc, ça doit être épuisant une journée ici. Oui, c'est surtout dur pour la voir. La veille, il ne faut pas avoir fait la fête, sinon la journée passe pas.

Qu'est-ce que c'est que tes fiches ? Tu vois, une fois que ton ordre était passé, exécuté, le négociateur doit inscrire sur son carton l'intervenant avec qui il a traité. Une fois que c'est fait, à ce moment-là, on va porter la transaction au fichier qui va inscrire la négociation sur un système informatique qui s'appelle 102. Et alors moi, mon ordre… Alors là, il est enregistré ou pas ?

Deux petites minutes. Oui, ton ordre était bien exécuté à ton cours. Donc, mes obligations sont couvertes. Et puis, j'ai spéculé un peu sur le blé aussi. Sur le blé ?

Déjà, le terme est passé et ça se passe surtout pas ici. Le terme est passé ? C'est trop tard ? J'ai 500 tonnes de blé ! 500 tonnes de blé !

Je l'avais prévenu, fallait qu'il vende avant terme. Maintenant, il est obligé de les garder. Mais ça arrive aussi à des professionnels. Vous vous souvenez de l'histoire de la Baring ?

Ah oui, la Baring ! La Baring ! la banque anglaise qui a fait faillite. Ça s'est passé à Singapour à cause d'un jeune trader qui a spéculé à outrance sur ses marchés à terme.

Tiens justement, c'est lui. Il a provoqué la faillite de la Baring, considérée à l'époque comme la 5e plus grosse banque d'Angleterre. On peut vraiment pas être tranquille hein ! 500 tonnes de blé pour Fred !

500 ! Fred ! Ils envoient ton blé !

Ils envoient 500 tonnes de blé ! Marcel démarre ! Fred, mais tout va harmoniser !

C'est ton blé ! Marcel fait quelque chose !