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Evolving Expressions of Sensitivity in Literature

voici une deuxième vidéo de la série de révision en HLP sur le chapitre 2 de la recherche de soi les expressions de la sensibilité quelques définitions pour commencer la sensibilité est plus large que la simple émotivité et désigne la capacité des êtres à percevoir et à réagir à des stimulis des informations de l'environnement qu'il s'agisse d'impression ou de perception physique les sensations ou de réaction moral et mental les émotions les sentiments les désirs les pensées la sensibilité en englope donc le corps et l'esprit exprimer exprimer signifie littéralement faire sortir en pressant on dit par exemple exprimer le jus d'un citron donc c'est l'idée de montrer au dehors de donner à voir de représenter de figurer ou de verbaliser un ressenti intérieur individuel physique ou émotionnel l'association de sensibilité et d'expression est donc d'emblé problématique puisqu'il y a l'idée d'un passage de l'intérieur vers l'extérieur du ressenti à la représentation de ce ressenti de manière à la fois passive on ressent et active on exprime commençons par un petit point historique la sensibilité n'a pas toujours été une valeur positive elle le devient seulement à partir du 18e siècle avec l'idéal démocratique et individualiste prérrévolutionnaire des lumières la société d'Ancien Régime et en particulier à l'époque classique qui correspond en gros au règne de Louis XIV prône des valeurs de raison d'ordre de hiérarchie de primat du collec c'est une société de cours du paraître et du contrôle qui se méfie des émotions des passions et de l'amour propre l'expressivité du corps est discipliné on contrôle ses émotions et la manière dont on les exprime on réprime la nature dans ce qu'elle a de désordonné et cette modération de soi est incarnée par le modèle social de l'honnête homme au 18e siècle les mentalités évoluent l'individuel prime sur le collectif la société devient plus bourgeoise et valorise plutôt la liberté l'égalité démocratique et la sincérité les émotions et les passions individuelles ont désormais le droit à l'expression d'ailleurs c'est à cette époque qu'apparaissent les sourires dans les portrait en peinture le modèle social devient celui de l'homme sensible l'homme de cœur facilement ému empathique sincère qui exprime volontiers ses opinions et sa vie intérieure pour se convaincre de cette évolution des mentalités il suffit de regarder les jardin à la française du 17e siècle ordonné symétrique discipliné domestiqué volontairement ciel et les jardins à l'anglaise à la mode au 18e siècle qui imite le désordre spontané de la nature en liberté et prédispose à l'intimité la méditation la solitude ainsi à partir du 18e siècle on valorise socialement la sensibilité comme une délicatesse d'âme un penchant à la générosité et à l'humanité comme l'indique par exemple la définition du terme sensibilité dans l'Encyclopédie de didrou la deuxè moitié du 18e siècle est donc celle du préromantisme les romans de cette génération d'auteurs comme les souffrances du jeune vertare de GO la nouvelle Éloïse de Rousseau Paul et Virginie de Bernardin de saint-piierre Adolphe de Benjamin Constant propose des histoires d'amour passionnées et souvent malheureuses des sentiments exacerbés très lyriques dans une nature idylique préservée où les amants sont seuls au monde les personnages pleurent abondamment se déclarent passionnément leur amour leurs émotions diverses sont minutieusement décortiquées le motif du corps qui trahille les émotions par des larmes des évanouissements des tremblements des palpitations devient un cliché du genre la nature devient aussi un grand thème préromantique et surtout romantique en particulier la nature grandiose indisciplinée sauvage ce qui correspond au goût de l'époque pour les grands élans des forces de la nature que l'on retrouve dans le nom du courant préromantique allemand Stourm undund Drang littéralement tempête et élan ou tempête et Passion selon les traductions en peinture on voit cette nature sauvage indiscipliné par exemple chez le peintre anglais Turner avec ses tempêtes marines ou chez le peintre allemand Friedrich et ses montagnes colossales le romantisme qui court dans la première moitié du 19e siècle voit le triomphe de cette esthétique de la sensibilité qui met au premier plan le lyisme des sentiments l'exaltation du moi mais aussi les grandes forces de la nature et de l'histoire la sensibilité devient aussi à partir du 18e siècle un instrument de connaissance par les sensations le corps les expérience ainsi la philosophie de l'empirisme par exemple che lock un philosophe anglais considère que seule l'expérience sensible peut nous permettre d'accéder à la connaissance du réel le sensualisme ou sensationisme représenté par exemple par condiac va encore plus loin en considérant que tout acte de pensée dérive des sensations physiques d'où la formule d'évissus penser c'est sentir ensuite voyons en quoi au 19e siècle période de son triomphe la sensibilité est une notion ambigue entre l'extase et la douleur car elle semble être la voie d'accès tantôt à un bonheur intense tantôt à une souffrance inévitable à l'époque romantique les sentiments sont poussés à l'extrême l'amour devient passion et se vit sur un mode exacerbé à fleur de peau notamment cet excès et ce désordre émotionnel sont souvent ambigu en amour en particulier parfois attaché entaché de vanité et d'impulsivité comme chez stndal de rêverie illusoire ironisé par exemple dans Madame Bovary de flauert mais aussi de jalousie de culpabilité comme dans Anna carenine de Tolstoy les personnages romantiques sont souvent idéalistes hyp sensibles versatiles leurs idéaux ou leurs passions amoureux sont souvent tragiques et finissent par la mort par exemple dans les pièces de Musset on ne Banine pas avec l'amour les Caprices de Marianne ou dans les souffrances du jeune Verta chez le philosophe Nietzsche on retrouve cette tendance à l'excès dans le principe qu'il a appelé le dionysiaque soit l'aspiration humaine à la fougue désordonnée sensitive radicale et jouisseuse qui l'oppose au principe apolonien deuxème ambiguïé de la sensibilité elle peut devenir hypensibilité et donc souffrance l'hypersensibilité des artistes les conduit tantôt à une acuité à une finesse de perception très riche mais elle peut aussi les faire souffrir cette hypersensibilité aux sensations et aux émotion se trouve par exemple chez Rousseau dans les Rêveries du promeneur solitaire où il décortique ses impressions ses pensées et ses sensations plongées au milieu de la nature au 19e siècle chez baudler l'hypersensibilité de l'artiste se manifeste dans l'utilisation de la synesthésie c'est-à-dire la faculté très rare d'associer entre eux les cinq sens par exemple les sons et les couleurs l'artiste serait donc un être de génie capable de sentir et de ressentir plus intensément que la plupart des gens d'entrer dans des états d'extase quasi mystique comme l'exprime par exemple ro avec l'image du poète voyant qui voit au-delà du visible et qui ressent au-delà du sensible mais l'hypersensibilité a un revers elle est à double tranchant c'est aussi une impressionabilité excessive une sensibilité tellement exacerbée que toute émotion et toute sensation est décuplée et devient douloureuse le 19e siècle est donc aussi le Grand Siècle de la sensibilité souffrante la mélancolie le vague des passions de châteaubillant le mal du siècle de muset le splin de Baudel l'artiste peut ressentir très intensément par exemple le sentiment du beau car il voit le monde différemment des autres c'est ce qu'affirme Berkson mais au point que ce beau puisse devenir écrasant trop puissant comme on le voit par exemple dans le sentiment du sublime chez Kant le sublime est un sentiment du beau poussé à un maximum écrasant presque terrifiant au point qu'il fait mesurer à l'individu sa petitesse son insignifiance tel que l'exprime par exemple Baudel dans son poème en prose le confitéor de l'artiste la sensibilité de l'artiste peut donc être aussi une malédiction d'où l'IM l'image à la mode au 19e siècle de l'artiste torturé et incompris incarné par exemple par Van Gog ou l'image du poète maudit représenté par Verlin trème piste comment exprimer la sensibilité et en particulier par quel moyen littéraires selon les époques plusieurs moyens littéraires sont utilisés pour rendre compte de la vie intérieure des personnages ou de l'auteur au 18e siècle émerge le récit de soi et l'autobiographie notamment sur l'impulsion de Rousseau et de ses confessions où il prétend être entièrement sincère le récit de soi l'écrit intime le journal permettent aux écrivain d'exprimer leur vie intérieure le récit fictionnel à la première personne est aussi fréquemment utilisé de même que le roman épistolaire qui explose au 18e siècle et qui permet justement de confronter différentes subjectivités sur les mêmes événements l'analyse psychologique est un autre moyen de représenter l'intériorité affective émotionnelle des personnages par exemple che sttinal dont le héros Julien Sorel s'autoanalyse en permanence ou chez Jane Austen romancière anglaise du 19e siècle qui décortique les plus petits mouvements du cœur et de l'esprit de ces personnages ou encore chez prou qui propose des réflexions minutieuses sur le rapport au temps et à la mémoire au 20e siècle avec la révolution psychanalytique de Freud et la découverte de l'inconscient les écrivains cherchent à représenter l'irruption désordonnée des pensées des fantasmes des images mentales comme cherche par exemple à leur révéler la poésie surréaliste ou le nouveau roman plusieurs techniques peuvent être utilisées comme le flux de conscience chez Virginia Wolf James Joyce Samuel Becket ou le monologue intérieur par exemple chez Albert Cohen ou William faner ainsi les frontières entre les genres de l'écrit et de l'oral entre la réalité et la vie intérieure des personnages deviennent fous cependant quatrièmement on peut se demander si ces tentatives ne demeurent pas des artifices car peut-on vraiment exprimer la sensibilité et la vie intérieure telle qu'elle émerge pour partager notre vie intérieure nos émotions nous avons besoin de signes langagier visuel ou sonore selon le support d'expression la parole les arts visuels ou la musique mais plusieurs obstacle se dressent dans cette tentative d'expression d'abord la complexité elle-même de notre vie intérieure dont nous n'avons parfois nous-même pas conscience tel Julien Sorel dans le rouge et le noir qui se persuade d'être amoureux de Mathilde de La Mole parce que cet amour de la part du noble flatte son ego ensuite l'emprisonnement de notre propre subjectivité malgré nos capacités d'empathie nous ne pouvons que conjecturer sur ce que ressent autrui à partir de nos propres perceptions par exemple le roman Aurélien d'Aragon expose l'impossibilité du couple bérénis reste irrémédiablement mystérieuse pour Aurélien autre obstacle l'imperfection et l'universalité du langage c'est par exemple l'une des thèses de Berkson pour exprimer exer ce que nous ressentons nous utilisons tous les mêmes mots arbitraires imparfait simplificateur qui n'ont d'ailleurs pas tous le même sens pour chacun et aboutissent à des malentendus c'est ce que montre par exemple un passage de L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera où le narrateur fait la liste de ce qu'il appelle les mots incompris donc entre deux amants Francez et Sabina pour qui les mots par exemple lumière beauté femme ne renvoie pas du tout au même imaginaire ainsi exprimer et donner forme à la sensibilité par le langage ou l'art semble un idéal mais qui reste partiellement inaccessible en conclusion la sensibilité individuelle est de plus en plus valorisée à partir du 18e siècle et la littérature la met en scène de diverses façons en décrivant les passions intenses des personnages en faisant des sensations un instrument d'accès au réel en donnant à lire le flot désordonné des pensées des images inconscientes et cetera cependant la possibilité de l'expression fidèle de la vie intérieur semble un idéal que les mots ou les signes ne peuvent qu'imparfaitement atteindre je vous dis à bientôt pour la troème vidéo sur les métamorphoses du mois