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La vie et l'œuvre d'Arthur Rimbaud

Né en 1854, Arthur Rimbaud grandit à Charleville, dans les Ardennes. Très tôt, il cherche à fuir cet environnement, pour lequel il ne ressent que mépris. Son frère, ses deux sœurs et lui, sont élevés par une mère surprotectrice.

Son père ayant quitté le foyer alors qu'Arthur n'avait que 4 ans. Élève brillant, couronné de nombreux prix, il écrit ses premiers poèmes à 15 ans et il montre rapidement des aptitudes exceptionnelles. Il se lie d'amitié avec l'un de ses professeurs, Georges Isambard, qui lui fait découvrir la littérature à travers des romans comme Les Misérables de Victor Hugo et l'enjoint à écrire contre l'approbation de sa mère. Un été, alors qu'il a 15 ans, Rimbaud fuit à Paris.

Mais cette fugue heureuse tourne court. En effet, c'est la guerre, et les armées prussiennes sont en train d'assiéger la capitale française. N'ayant pas payé son billet de train, le jeune poète est emprisonné à la prison de Mazas. C'est Georges Isambard qui paye la caution pour le libérer, et qui le raccompagne à Charleville, chez sa mère. Arthur commence à participer à la presse locale alors qu'il n'a que 16 ans.

Surtout, il écrit des poèmes qui feront sa renommée. Ma bohème, le dormeur du Val, le bateau ivre. Il se rapproche d'un éditeur, Paul Demony, et lui transmet ses poèmes sur des feuillets libres.

Il s'agit là de ses premiers désirs de publication. À 17 ans, Arthur rencontre le poète Paul Verlaine et loge parfois à Paris chez lui et sa femme, avec laquelle le jeune homme se dispute souvent. Rimbaud et Verlaine entretiennent une relation passionnée, violente, faite de heure.

Les poèmes de Rimbaud circulent dans le milieu littéraire parisien. On loue sa précocité, son génie. On craint également sa démesure.

Un soir, Arthur, complètement ivre, blesse et insulte un célèbre photographe, Étienne Carja, et se voit contraint de quitter la capitale. Peu après, il revient à Paris chercher Paul, avec qui il fuit en Belgique, puis à Londres. Pendant un an, ils vivent ensemble une liaison amoureuse des plus agitées. Verlaine qualifie Rimbaud d'époux infernal.

Cette relation s'achève à Bruxelles en juillet 1873. Verlaine tire sur son amant et le blesse au poignet. Leur homosexualité révélée, la justice condamne Verlaine à deux ans de prison. C'est après ce drame de Bruxelles qu'Arthur retourne dans les Ardennes où il écrit Une saison en enfer, que Verlaine se chargera de publier, puis Illumination, seul recueil qu'Arthur Rimbaud publie lui-même. Ces deux recueils poétiques sont écrits en prose, dans une langue chaotique et douloureuse, mais également fulgurante et inspirée.

En 1875, la mort de sa sœur Vitalie lui assène un choc émotionnel très fort. Rimbaud, désespéré, se rase la tête. Très vite, il abandonne définitivement et contre toute attente la poésie et voyage à travers le monde.

Il s'établit enfin dans des comptoirs commerciaux d'Afrique de l'Est, dans lesquels il vend probablement des armes. Il continue d'écrire des lettres à sa famille, dans lesquelles il se plaint de sa solitude. Atteint d'une gangrène au genou, il est rapatrié en France et meurt finalement à Marseille, en 1891, à l'âge de 37 ans.

Juste avant de mourir, Il se rapproche de sa mère et sa sœur, et renoue probablement avec la religion. Il ne saura jamais l'ampleur de son succès en France, tandis qu'il erre à l'étranger. Son recueil de douets n'est publié qu'à titre posthume en 1919.