Histoire et théorie urbaine, les premières villes et la civilisation de Mésopotamie. Naissance de la ville. La ville a été le fruit d'une longue mutation de l'évolution humaine.
On est passé d'un espace rural, d'un espace sédentaire, les premiers villages, puis par la suite ces premiers villages ont grandi et on obtient la ville. La division du travail, qui a été l'un des facteurs de la naissance de la ville, fait que l'être humain au niveau de la ville se partage le travail. Il y a des habitants qui gardent toujours l'aspect du travail agricole, Il y a des habitants de la ville qui font de l'agriculture, mais il y en a beaucoup d'autres qui font une activité à caractère artisanal. Ils font des produits ou des ustensiles de tous les jours.
Il y a une partie des habitants qui va avoir une fonction administrative. Il y a une partie des habitants qui va avoir une fonction de protection et de défense. Et une autre partie qui va avoir une fonction de gestion. Donc ces différentes activités, cette séparation des activités est l'une des bases de la ville.
L'émergence d'un pouvoir politique, l'émergence de quelqu'un ou d'une équipe ou d'un groupe humain qui va gérer et diriger la ville, est aussi l'un des traits caractéristiques de la ville. Donc la division du travail et l'émergence d'un pouvoir a ensuite donné naissance à cette ville. Est-ce que la ville a une définition qui permet de savoir qu'est-ce qu'une ville de ce qu'il n'est pas, surtout au début de l'histoire humaine ?
Beaucoup d'historiens ont essayé de donner des définitions, notamment le célèbre Gordon Child qui, au milieu des années 18, années 50 a donné quelques traits, quelques caractéristiques de la ville. La première, c'est que c'est un espace géographique. La ville a une étendue qui n'est pas celle d'un village, qui n'est pas celle d'un petit amour humain.
Donc, selon Gordon Child, la superficie est un trait caractéristique de la ville. Deuxième trait caractéristique, c'est que la ville est un environnement démographique spécifique. Cela veut dire qu'il y a un nombre d'habitants par rapport à la ville et deuxièmement que ce nombre d'habitants a principalement des activités en dehors de l'agriculture. Et enfin, dernier élément, c'est que la ville est un lieu symbolique.
Un lieu symbolique lié à des aspects qui différencient la ville de la ruralité et qui permet d'avoir des repères ou des éléments liés principalement à la religion. Est-ce que cela a résolu pour autant le fait d'identifier la ville et que les historiens s'accordent sur des critères communs ? Ça n'a pas été vraiment le cas et on peut retrouver plusieurs difficultés dans la définition de la ville.
Si l'on veut reprendre les caractéristiques citées par beaucoup d'historiens de l'urbain ou de l'architecture, on peut retrouver... Premièrement, la notion de superficie qui est souvent présente. On nous dit que la ville a une étendue particulière, qu'elle occupe des surfaces de terre importantes.
Deuxièmement, que la ville, surtout les premières villes, avaient des fortifications. C'est un trait caractéristique de la ville ancienne. Qu'elle avait une architecture monumentale, on veut dire par là qu'il y avait des bâtiments publics qui servaient à l'administration de l'époque.
que la ville n'était pas un espace isolé mais qu'elle était liée à son arrière-pays, constituée de villes plus petites ou de villages ou d'espaces ruraux qui étaient reliés fortement à cette ville-là, qu'il y avait un espace ou un réseau vierge au niveau de l'espace urbain, un réseau de rues qui était relié, qui quadrillait la ville et qui l'organisait, et enfin, des documents écrits, les premières villes, devait avoir une administration qui les gérait. Et pour le travail d'une administration, on a besoin de documents écrits, notamment pour tout ce qui est loi, actes, décisions. On a un magasin, par exemple, dans la ville, on doit compter le nombre de produits qui sont dedans, on a besoin d'écriture ou d'avoir des chiffres et de compter ce qu'on a à l'intérieur de ce magasin. Ces éléments-là, beaucoup d'historiens les citent comme éléments de référence.
pour parler de caractéristiques de la ville, mais il n'y a pas de consensus là-dessus. On peut retrouver dans l'histoire des problèmes de définition de ville malgré que ces éléments sont présents, mais on n'arrive toujours pas à identifier quelle est la première ville. Prenons comme exemple l'exemple de Çatalhöyük en Turquie.
Çatalhöyük est une agglomération importante, l'une des premières au monde, et la difficulté de la classer comme ville c'est qu'on ne retrouve pas de bâtiments publics. On retrouve des bâtiments avec une architecture monumentale, Mais l'usage n'est pas très clair. On n'est pas certain que c'était des bâtiments à caractère public.
Était-ce un grand village ? Ce n'est pas si sûr, mais la distinction entre village et ville, surtout dans les premiers noyaux urbains, n'était pas si évidente. Prenons un deuxième exemple.
La ville de Jéricho située en Palestine. Si vous prenez le cas de Jéricho qui était un village, le village possédait déjà un début de fortification et une tour de défense. Est-ce que ça en fait une ville ?
À quel moment Jéricho est devenue une ville ? Les archéologues, les historiens ne s'accordent pas là-dessus. On voit bien qu'il y a un souci par rapport aux caractéristiques ou aux critères qu'on veut donner à la notion de ville sur l'identification de la première ville au monde.
Il y aura toujours cette difficulté. Parce qu'elle n'est pas apparue d'un seul coup, c'est de longs cycles de fabrication de l'urbain dans lesquels on ne sait pas quel est le moment, on ne s'accorde pas sur le moment dans lequel une ville qui remplit un certain nombre de caractéristiques peut être appelée ville. Maintenant, concentrons-nous sur un élément qui a un plus grand consensus, c'est où sont apparues les premières villes, ou la première des civilisations humaines.
Et là, sans conteste, la Mésopotamie serait considérée comme un berceau humain, ou le berceau de la civilisation humaine. La Mésopotamie aurait connu la naissance des premières villes. plusieurs villes sont alors apparues uruc ur babylone lagash akkad et d'autres centres urbains qui étaient des centres en même temps politiques religieux et économiques c'est-à-dire que ces villes avaient comme cas très commun que c'était des centres politiques, où il y avait un pouvoir matérialisé par un roi, et ça se transmettait de manière héréditaire. Il y avait un pouvoir religieux qui était intimement lié à ce pouvoir politique.
La population de l'époque était polythéiste, donc on croyait en plusieurs dieux. Et chaque ville avait son dieu ou ses dieux qui la protégeaient. Et économique, la ville rayonnait sur un espace et avait des activités économiques de production, de produits particuliers à caractère artisanal.
Donc ces villes-là étaient... Premièrement en Ambre, donc il y avait plusieurs villes en même temps, et on s'accorde à dire aujourd'hui que ces villes, les villes de la Mésopotamie, remplissaient l'ensemble des caractéristiques qui étaient émises par les historiens ou les archéologues pour caractériser la notion de ville. Que veut dire le mot Mésopotamie ?
La Mésopotamie veut dire entre les deux fleuves, le Tigre et le Frat. C'est une région qui se retrouve aujourd'hui dans l'Irak, une partie de la Syrie, une partie de l'Iran, une partie de la Palestine. Et cette région-là aurait déjà connu les premiers villages à partir de 7000 avant Jésus-Christ ou même avant.
Et autour de 4000 avant Jésus-Christ, on commence à avoir une vraie révolution urbaine, des villes qui apparaissent ici et là, dans toute la région de Mésopotamie. Est-ce que c'était un empire ? La plupart du temps, c'était des cités-états, dans le sens où la ville avait un rayonnement sur sa région proche, et la ville, ou son emprise, était limitée à sa région avoisinante. Rarement, à deux ou trois fois, il y a eu réunification de toute cette région. La première fois, ça a été par le roi de la ville d'Akkad, qui a conquis toute la partie, ou toute la Mésopotamie, pour enfirer un empire commun, mais ça n'a pas duré.
La plupart du temps, c'était des cités-états. Alors, maintenant... Alors essayons de voir les caractéristiques des villes de Mésopotamie. Les villes étaient caractérisées par leur taille.
Alors la taille, on peut la comprendre de deux manières. Ça peut être la surface, la superficie. Et les villes de Mésopotamie avaient une superficie importante.
Ou aussi par le nombre d'habitants. La plupart des villes dépassaient les 10 000 habitants. Et on retrouve dans certains écrits que la ville de Babylone aurait dépassé les 200 000 habitants.
Mais on sait que certains d'entre elles ont dépassé les 100 000 habitants, ce qui en fait de très grandes villes. Même aujourd'hui, si vous dites ville de 100 000 habitants, c'est quand même très important. Elles sont caractérisées par le fait qu'elles soient un centre politique.
C'est un centre de décision de pouvoir dans lequel règne un roi. C'est un centre religieux. La notion de religion et de pouvoir politique sont intimement liées.
D'ailleurs, la plupart des cérémonies cultuelles se déroulaient à la fois dans le pays de l'Egypte et dans le pays de l'Egypte. Avec la présence des hommes de religion et du roi en général, c'était tout le temps lié à ces éléments-là. Des activités économiques, c'était des centres de rayonnement.
Alors les villes de Mésopotamie avaient un rayonnement qui dépassait leur simple frontière de cité-état. Ça allait au-delà et il y avait même un début de commerce. qu'on pourrait qualifier de commerce international, qui était apparu à l'époque dans lequel on échangeait des biens avec des villes voisines. Mais au niveau de la cité-état, on habite dans un village, on va dans la ville pour commercer, pour faire du trompe-papier, pour échanger et pour avoir des produits qu'on ne retrouve pas au niveau de l'espace rural.
C'est une administration importante, c'est l'une des premières fois dans l'histoire de l'humanité où on assiste à un groupe de personnes qui sont importants en nombre, qui gèrent toute la ville, qui sont dédiées à l'aspect juridique, l'aspect gestion des biens, l'aspect réglementation de... de la vente ou du commerce, réglementation de la vie familiale, des gens qui prenaient les impôts, où il y avait des taxes, et qui géraient l'armée, etc. Donc l'administration qui gérait tous les aspects de la ville, des viabilités urbaines, du système de défense, etc., était en nombre important. Et enfin, il y a eu la naissance de l'écriture. La gestion de la ville se faisait à partir de documents écrits des tablettes, sur de la pierre, sur des différents supports et on retrouve beaucoup de ces éléments là de l'époque de la Mésopotamie.
On peut prendre comme exemple le code de Hammurabi qui est considéré par certains comme un ensemble de lois, c'est peut-être les premières de l'humanité. On retrouve au niveau d'une stèle ces différentes lois qui concernaient la phallie. le commerce et ces éléments là se retrouvaient au niveau d'une stèle avec des sanctions qui était assez sévère par exemple pour des délits mineurs on pouvait être puni de mutilation ou de mort ce qui était quand même ce qui constitue un ensemble de lois assez sévère On retrouve aussi au niveau des villes de Mésopotamie, dans la ville du Ruc, il y a les fouilles archéologiques qui ont démontré la présence d'établissements importants, notamment on voit au fond les igorates qui sont détournés.
d'une certaine importance, de trois étages, qui symbolisaient la présence des dieux. Donc c'était des espaces à caractère fortement symbolique et religieux. On a aussi des statues, alors les rois ou les dieux aussi...
avaient visage humain. On les représentait par des visages humains. Ça c'est la statue du roi guerrier ou du roi prêtre.
On ne faisait souvent pas la différence entre un roi qui avait un important rôle religieux et un roi qui était guerrier pour protéger la ville, etc. On a une reconstitution de la ville de Babylone, qui a été faite selon les traces archéologiques. Et cette recomposition démontre l'importance de la ville pour l'époque. C'est peut-être la première fois qu'une ville dépasse les 100 000 habitants dans l'histoire de l'humanité.
Et il y avait la porte de la déesse Ishtar qui a été reconstituée. et qui aujourd'hui est présente dans le musée de Pergam sur l'île Ocité à Berlin. Elle démontre de la qualité et de la grande maîtrise des artisans de l'époque sur les aspects d'architecture, etc.
Et cette entrée de la ville démontre l'importance de la ville. Dès l'entrée de la ville, ça symbolise qu'on va arriver vers une ville qui a une grande importance et qui a une maîtrise particulière des arts de la construction et de la défense. Quels ont été les impacts de la Mésopotamie ?
La Mésopotamie a influencé des civilisations voisines qui ont été beaucoup plus dardives, notamment la civilisation égyptienne qui est venue un peu après, et puis la civilisation de la vallée de l'Indus du côté de l'Inde. Ces deux civilisations qui sont voisines géographiquement sont apparues un peu plus tard et ont été fortement impactées par la civilisation de la Mésopotamie. La Mésopotamie et sa civilisation disparaît au fur et à mesure à partir de 500 avant Jésus-Christ pour disparaître totalement à la naissance du christianisme. Voilà et merci pour votre attention.