La pluralité des situations de marché. A l'issue de cette vidéo, vous devrez savoir que le marché est une institution, mais aussi savoir distinguer les marchés selon leur degré de concurrence. Commençons par rappeler que le marché est un lieu réel ou virtuel où se rencontrent l'offre et la demande de biens de services, de produits financiers ou encore de monnaie.
Le marché est considéré comme une institution. Il ne s'agit pas d'une donnée naturelle. Le marché s'est progressivement institutionnalisé en se dotant de normes, de règles de fonctionnement, ce que Douglas North qualifie de contraintes établies par les hommes Ces normes peuvent revêtir différents aspects. Il peut s'agir de normes formelles.
Ce sont alors des normes codifiées, comme les lois ou les constitutions. En France, par exemple, l'Institut national de la propriété industrielle protège les inventeurs par l'intermédiaire des brevets. L'autorité de la concurrence, quant à elle, veille à ce que les règles de la concurrence soient respectées sur les marchés.
Mais il y a aussi des normes informelles. Il s'agit ici de normes de comportement. d'habitude, de convention. Par exemple, il est d'usage de ne pas négocier les prix à la caisse au supermarché.
Alors que sur certains marchés, comme sur le marché des diamantères à Anvers, la négociation est un véritable rituel. Afin d'analyser le marché, son fonctionnement et ses mécanismes, les économistes néoclassiques ont élaboré un modèle. Le modèle de la concurrence parfaite. Il s'agit d'un modèle théorique, c'est-à-dire un cadre théorique qui simplifie la réalité pour l'analyser plus facilement. Le modèle de la concurrence parfaite repose sur cinq hypothèses.
La première hypothèse est l'hypothèse d'atomicité. Sur un marché donné, il y a un grand nombre d'offreurs et de demandeurs, ce qui fait qu'aucun d'eux n'a un poids suffisant pour influencer la formation du prix. Les agents sont donc tous preneurs de prix.
La deuxième hypothèse est l'hypothèse d'homogénéité. Sur un marché donné, tous les produits sont identiques. Ils sont parfaitement substituables, interchangeables. La troisième hypothèse est l'hypothèse de transparence. Offreurs comme demandeurs disposent d'une information parfaite, sans délai et sans coût.
La quatrième hypothèse... est l'hypothèse de fluidité. Cette hypothèse indique qu'à tout moment, les offreurs comme les demandeurs doivent pouvoir entrer ou sortir du marché.
Finalement, la cinquième et dernière hypothèse est l'hypothèse de mobilité. Les facteurs de production, c'est-à-dire le capital et le travail, doivent pouvoir circuler librement, se déplacer librement entre les marchés. Il s'agit bien entendu d'un modèle théorique.
et ces conditions sont rarement réunies dans la réalité. Certaines situations de marché ne respectent en effet pas toutes les hypothèses du modèle de la concurrence parfaite. C'est le cas du monopole. Par exemple, la SNCF a longtemps été en situation de monopole sur le marché du transport de voyageurs.
Un monopole est une situation de marché dans laquelle il n'y a qu'un seul offreur, ici la SNCF, et une multitude de demandeurs, ici, ces nombreux clients. Dans ce cas, il y a bien remise en cause de l'hypothèse d'atomicité, puisqu'il n'y a qu'un seul offreur et non pas une multitude d'offreurs. Le producteur en situation de monopole a alors un pouvoir de marché, il a le pouvoir de faire le prix, il est en situation de faiseur de prix. Mais c'est aussi le cas de l'oligopole. Par exemple, il y a un oligopole sur le marché de la téléphonie mobile, avec quatre opérateurs principaux qui sont Orange, Bouygues, Free et SFR en France.
Un oligopole est une situation de marché dans laquelle il y a quelques offreurs qui font face à une multitude de demandeurs. Dans le cas de l'oligopole, il y a encore une fois remise en cause de l'hypothèse d'atomicité. Puisqu'il n'y a pas une multitude d'offreurs, mais seulement quelques offreurs. Ces producteurs ont alors la possibilité de s'entendre et de former des cartels.
Ils peuvent alors obtenir un pouvoir de marché et ainsi devenir faiseurs de prix. On remarque que dans le cas du monopole comme dans celui de l'oligopole, l'hypothèse d'atomicité est remise en question. Il s'agit donc de situations de concurrence imparfaites.
Certains producteurs élaborent des stratégies de différenciation pour se démarquer de la concurrence par l'image de marque, la qualité du produit, son design, son service après-vente ou encore la garantie. Les producteurs utilisent la publicité pour cela. Ces stratégies de différenciation remettent directement en cause l'hypothèse d'homogénéité et aboutissent à des situations de concurrence imparfaites. L'objectif de ces stratégies et d'obtenir une situation de monopole.
Il y a donc une forme hybride, un mélange entre monopole et concurrence, et cette forme hybride porte le nom de concurrence monopolistique.