Nous sommes en 2024. En Europe, sur fond de crise migratoire aiguë et d'abstentions électorales, les partis de droite extrême se sont incrustés durablement dans le paysage politique. Ils ont embarqué sur les costes italiennes plus de 800 000 migrants, presque un quinte ou plus de 340 000 personnes seulement dans les deux dernières années. Au pouvoir, comme en Italie ou en Hongrie, au sein d'une coalition gouvernementale comme en Suède, ou positionnée dans les sommets électoraux, comme en France, aux Pays-Bas, et désormais en Allemagne.
Des droites extrêmes du XXIe siècle, relouquées, souriantes et même courtoises. C'est peut-être les années les plus terribles qu'on est en train de vivre en termes de normalisation de l'extrême droite politique. La France forte est belle et généreuse, la France qu'on aime ! En revanche, sous les images colorées, les idées n'ont rien perdu de leur brutalité. Le musulman et le migrant subsaharien ont juste remplacé le juif dans la hiérarchie peu enviable des ennemis intérieurs.
10 millions sont depuis 2015 dans notre pays. Nous n'avons probablement pas fait ça dans nos pires rêves d'alps. Dans le sillage de la parole xénophobe que ces droites extrêmes libèrent, Un white power prolonge le combat politique par la violence, verbale toujours, physique souvent.
Des violences en constante augmentation ces dix dernières années dans le monde. Groupe Uscule Violent et Extrême-Droite Politique partagent un même combat. Lutter contre un grand remplacement supposé de la population blanche et un projet à l'échelle européenne, la remigration hors d'Europe des hommes, femmes et enfants d'origine étrangère. Aujourd'hui, l'extrême-droite c'est d'abord un rejet de la société multiethnique et multiculturelle. L'immigration tsunami que nous avons vécue, qui a l'air d'être un délire.
Nous sommes en 2024 et cette famille politique poursuit sa progression jusqu'à bouleverser les fondements même d'une Europe aux démocraties fragilisées. Nous sommes en 2024, et je n'aurais pas envisagé ce film si nous n'étions sous la menace d'une vague brune, d'une nuit noire pour les démocraties libérales. Notre époque n'est pas contaminée par les droits extrêmes, elle est submergée.
Cette réalité, je vais la confronter à travers un voyage dans trois pays, en Allemagne, en Belgique, en France. Trois pays où ces droits extrêmes s'approchent des portes du pouvoir. Mon voyage s'amorce en Allemagne, où 35 000 extrémistes de droite, dont près de 15 000 violents, sont recensés par le renseignement, inquiétant record d'Europe.
Dans les locaux du ministère de l'Intérieur, allemand l'ancien procureur puis directeur du contre terrorisme ans york engel que secrétaire d'état à l'intérieur depuis 2015 dresse un portrait préoccupant de l'extrême droite et de son évolution j'ai envie de ce récit extrême est ce que c'est un doigt Le développement historique de l'extrémisme de droite en Allemagne après la guerre a été marqué par le fait que jusqu'aux années 60, d'anciens nazis, des néo-nazis, ont tenté de transposer les idées du fascisme, du national-socialisme, dans une ère nouvelle. En ce qui concerne les actes de violence, on peut dire qu'il y a eu un pic en 2015 et 2016, puis ensuite une stagnation de la violence d'extrême droite, mais à un niveau beaucoup trop élevé, environ 1100 cas par an. il ya également une augmentation de la violence verbale sous forme de propagande de provocation à la haine Dans l'ensemble, nous observons une désinhibition du discours. Les limites de ce qui peut être dit sont repoussées.
C'est une évolution très menaçante et au fond hostile à la démocratie. L'extrême droite, c'est d'abord une affaire de discours. ...discours racial.
Afin de pénétrer les entrailles de cette xénophobie, je me rends en banlieue de Cologne faire la connaissance d'Axel Reitz, aujourd'hui repenti, surnommé dans les années 2000 le Hitler de Cologne, et qui fut pendant une décennie une des principales figures du néonazisme en Allemagne. Un extrémiste ne devient pas extrémiste à cause d'un pamphlet ou d'un discours politique génial, mais parce qu'il lui manque quelque chose dans sa vie. Il peut s'agir d'une envie de pouvoir sur les autres, un besoin d'appartenance ou tout simplement se sentir utile.
A Cologne, c'est moi qui ai organisé la première manifestation nationaliste depuis 1945. Cette lutte contre mon sentiment d'injustice m'a conduit à occuper une position importante au sein de cette sphère. A l'époque où j'étais néo-nazi, j'étais moi-même partisan de la violence. J'invoquais le recours à la violence extrême.
Je disais, l'ennemi doit être combattu, l'ennemi doit être éliminé, le système doit être éliminé. être détruit, et ainsi de suite. Et cela a un impact sur vous, en tant qu'individu.
Cela vous désensibilise, cela vous rend plus dur. Lorsque l'on défend notre vérité, et que les gens refusent de l'entendre, ou s'y opposent, on en arrive à un point où l'on se dit si elles ne comprennent pas, nous les forcerons à comprendre. C'est là que le recours à la force commence.
La violence devient un moyen nécessaire pour imposer son opinion, sa vérité, sa conception de la justice. Je vous ai ramené beaucoup de photos provenant de ma période sombre. Cette manifestation était dans un quartier de Cologne, qui est très multiculturel. La mairie se vantait. d'accueillir 180 nationalités.
Et nous disions que cela faisait 179 de trop. On criait l'Allemagne aux Allemands, les étrangers dehors. C'était ce genre de manifestation.
C'est toujours illégal en Allemagne. L'antisémitisme faisait partie de la théorie du complot. Le juif était l'ennemi ultime.
Cela n'était pas un problème si tu détestais les démocrates, les capitalistes, les communistes, ou si tu dis que tu n'aimes pas l'église, ou que tu n'aimes pas le multiculturalisme. derrière tout ça selon moi il y avait les juifs les juifs représentaient le pouvoir ultime le mal absolu s'il se mettait à pleuvoir c'était de la faute des juifs C'était mon état d'esprit à l'époque. L'Holocauste avait existé, et je le savais.
Et je me suis demandé comment j'ai pu penser comme ça. À l'intérieur de moi, je savais qu'il y avait eu des discussions là-dessus, que Hitler avait dit on va exterminer les Juifs Cela, je le savais. Antisémitisme, suprémacisme racial. Jusqu'où remonter pour trouver l'origine d'un white power ? En Allemagne, en 1879, lorsque l'allemand Wilhelm Marr invente le mot antisémitisme, s'inspirant du concept d'une race aryenne qui a vocation à diriger le monde.
Aux Etats-Unis, où le mariage interracial est anticonstitutionnel jusqu'en 1967 et qui a vu naître le premier mouvement fasciste de l'histoire, le Ku Klux Klan et ses millions d'adhérents. En 1916, alors que l'auteur du déclin de la grande race, Madison Grant, affirme qu'une seule goutte de sang noir suffit à ce qu'un individu soit noir. Alfred Rosenberg, théoricien du nazisme pendu 30 ans plus tard à Nuremberg, voit dans le suprémacisme américain une première étape positive pour le nazisme. Vingt ans plus tard, dans les années 60, le néo-nazi américain George Rockwell influence les mouvements suprémacistes aux États-Unis aussi bien qu'en Europe, prenant le white power face aux luttes pour l'égalité incarnées par par Martin Luther King et Malcolm X. Comme l'écrit un des meilleurs historiens de l'extrême droite, Nicolas Lebourg, les Américains n'ont pas seulement donné un élan, mais aussi un style au néonazisme. Le slogan white power aujourd'hui connu dans le monde entier, il a une origine très précise.
Ça vient d'un groupe de néonazis américains qui, évidemment, veut répondre au black power au thème de la fierté noire, en disant qu'il y a aussi une fierté blanche. On est sur l'idée qu'il y a une unité du monde blanc et qu'il y a une fierté ethnique, raciale et culturelle de la blanchité. Et c'est ça qu'il faut préserver. En 1966, Rockwell accorde une interview à la revue Playboy, à condition que le journaliste ne soit pas juif.
Le journal accepte et par provocation lui envoie le célèbre journaliste noir Alex Allais, connu pour ses interviews de Malcolm X, et qui réalise l'interview la plus étrange de sa carrière. Rockwell pose un revolver sur la table. Ici vous serez en sécurité, mais vous êtes un journaliste noir, ça n'a rien de personnel, mais comprenez que je ne me mélange pas à votre race, celle que l'on appelle nègre.
Allais lui rétorque Ce n'est pas la première fois que l'on m'appelle nègre, mais c'est la première fois que je suis payé pour. Qu'avez-vous contre nous ? Roccoelle lui répond, je n'ai rien contre vous, je veux juste que vous soyez heureux en Afrique, d'où vous venez.
Deux générations plus tard, le white power américain a largement influencé l'Europe. Dans la vision du monde global des extrêmes droites, dans tous les courants des extrêmes droites, même les plus modérés, même les plus légalistes, ce à quoi on insiste depuis plus d'une quinzaine d'années, c'est la montée forte des préoccupations ethniques. Ça fait partie des transformations fondamentales de toutes les extrêmes-droites.
Je me dirige ensuite vers Lübeck, dans le nord de l'Allemagne, sur la mer Baltique, rencontrer Philippe Schleffer, ancienne figure de la SEDS-Kinhead, aujourd'hui repenti. C'était en 1992 ou en 1993. Le mouvement White Power arrivait des États-Unis. En Allemagne de l'Est, l'extrême-droite a commencé à prendre de l'importance, par exemple avec les Skinheads.
C'était une façon simpliste de voir le monde. Tous les blancs sont bons et tous les non-blancs sont mauvais. Et j'ai vu ces skinheads, costauds et tatoués, portant leur chemise Fred Perry, leur crâne rasé, ils marchaient à dix dans la rue, et ils pouvaient en provoquer cinquante autres. Et là je me suis dit, ces mecs, on ne leur impose rien.
J'ai créé un groupe, on était genre 20, camarades shafts ou airwolves. Je me suis réveillé avec la haine chaque matin pendant 15 ou 20 ans. Quand tu avales ton premier café le matin, tu penses sur qui reportait ta haine.
Et tu te demandes pourquoi le gouvernement et les politiques... te déçoivent quand tu commences ta journée comme ça agressif tu as juste besoin d'une étincelle et ça déclenche ta violence tout le monde savait qu'ils peuvent être victimes de nous Chaque extrémiste sait qu'il peut être surveillé. Ils sont tous paranoïaques. Je n'ai jamais rencontré un extrémiste qui n'était pas paranoïaque.
Et j'ai été le chef de cette bande pendant plusieurs années. Je m'étais toujours dit que j'étais comme un directeur de crèche. La plupart d'entre eux ne sont pas autonomes, ils n'ont pas de travail, ils sont désocialisés.
Certains ne sont pas capables de lasser leurs propres chaussures. Donc, il y avait de la violence avec nos ennemis, il y avait de la violence entre nous. Il y avait la police, j'étais paranoïaque, je n'arrivais plus à dormir, mon cerveau était en train d'exploser. À l'extrême droite, on ne nous dit pas que nous sommes les bons. Ils ne nous disent pas vous êtes les mauvais Rejoignez-nous et ta vie va devenir merdique Ils nous répètent que nous sommes les bons.
Nous n'étions pas les bons, nous étions les mauvais. Ce white power suprémaciste d'un Axel Reitz ou d'un Philippe Schleffer reste dans les années 90 et 2000 confiné au sein des groupuscules radicaux. Mais les années 2010 se trouvent percutées par l'atrocité de la guerre civile syrienne et la crise migratoire qui s'ensuit.
En 2015, la chancelière Angela Merkel accueille un million de ses réfugiés sur le sol allemand. Tout le monde qui entre en Europe a le droit de se faire traiter comme un homme. Ceux qui peuvent rester, et ce sont ceux qui peuvent rester, qui sont venus à la Convention des réfugiés de Genève, nous les avons tous inscrits, les réfugiés en face de la guerre, en face du terror, nous devons les intégrer, et si ils restent plus longtemps, nous devons leur aider à trouver une nouvelle maison.
La solidarité ne fait pas consensus. Et les discours xénophobes se légitiment à plus grande échelle aux yeux d'une partie de l'opinion. C'est d'abord dans les landeurs de l'Est que la droite extrême retrouve sa vigueur électorale.
Une droite extrême libérant une parole xénophobe débarrassée, en surface du moins, de son obsession antisémite. Cette nuit-là, Björn Höcke va prendre la parole devant le mouvement anti-immigration radical Pegida, autrefois qualifié de raciste par la chancelière Angela Merkel. Hauts-d'Ap' ! Hauts-d'Ap' !
Hauts-d'Ap' ! Face à lui, de l'autre côté du cordon policier, le froid intense ne décourage pas la jeunesse antifasciste de Dresde, venue protester. Björn Höcke incarne la ligne la plus radicale du parti d'extrême droite allemand, Alternative für Deutschland, ou AFD, une ligne appelée Der Flügel, ou l'aile en français. Sous l'influence de Björn Höcke et de Saline Derflügel, l'extrême droite allemande fait une percée historique depuis 2023, en se hissant au deuxième rang des intentions de vote et en martelant son projet Remigration. Merci.
en 2015. Depuis 2015, nous vivons dans un pétillage permanent de l'arrière, en ce qui concerne la politique de la migration. 10 millions. Ce chiffre englobe en réalité, d'après l'Institut de Statistique Allemand, toute l'immigration légale, et pour deux tiers d'entre elles, intra-européenne. Cette confusion des chiffres n'est pas un hasard. La remigration, ou, en appelant les choses par leur nom, la déportation massive des étrangers extra-européens, est aujourd'hui défendue par Björn Höcke comme par la totalité des extrêmes droites européennes, des groupuscules violents, jusqu'aux partis politiques.
Doit-on donner la parole aux droites extrêmes ? Une parole discriminatoire toujours, glaçante par la violence qu'elle dissimule à peine. La question divise. Pour ma part, je souhaite comprendre comment notre époque recycle, sous forme de séparation ethnique, les vieilles idées du white power.
Sur le plan du contenu, en tant que Flügel, nous avons influencé de manière significative le parti. Aujourd'hui, on peut affirmer que le Flügel a laissé son empreinte sur le parti. C'est une guerre culturelle que nous menons. C'est avant tout un combat pour la culture allemande et européenne. Je pense que ce que nous apprécions de la culture européenne et dans la culture allemande est en danger imminent.
Nous avons engendré des changements. Nous, Européens, nous attendons une grande culture. Et l'AFD est le seul parti pertinent en Allemagne qui dit sans équivoque que cette grande culture ne devrait pas disparaître, mais doit avoir un avenir.
Si un gouvernement de l'AFD existe au niveau fédéral, alors l'Allemagne sera le moteur pour repousser l'immigration illégale et pour la remigration. Nous allons construire l'Europe comme une forteresse. Regardons la Hongrie.
Viktor Orban a récemment prononcé un discours remarquable à Zurich. Il a souligné que la Hongrie avait bloqué 270 000 immigrants illégaux dans le pays cette année. Cela a été possible grâce à l'utilisation de troupes frontalières et à la construction d'installations de sécurité, des clôtures. C'est possible de construire des installations de sécurité autour de l'Allemagne.
Cela coûte certes quelques milliards, mais l'immigration des dix dernières années nous a coûté au total si nous calculons les effets secondaires, des milliards. Et nous coûtera encore des milliards. Un argent bien investi, donc.
Des clôtures de barbelés et des déportations comme projet d'avenir pour l'Allemagne, donc. Le Werfassungsschutz, le renseignement intérieur allemand, pointe le danger que cette vision raciale de l'Allemagne portée par Der Flügel fait peser sur la Constitution. Pour mieux comprendre les objectifs de Der Flügel, je rencontre la journaliste Anne-Catherine Müller, spécialiste du microcosme de l'extrême droite allemande pour l'hebdomadaire de référence Der Spiegel. Le Flügel est un groupe interne au parti qui est officiellement dissous, mais qui existe toujours car ses membres sont toujours dans le parti. Donc, tout ce qu'il représente sur le plan du contenu est toujours là, et très puissant au sein du parti.
On le constate lors des congrès du parti. Des gens portent cette idéologie. Ses réseaux fonctionnent toujours et ont un rôle très important, et finalement possèdent la majorité. C'est pourquoi on peut dire que Björn Hocke est le véritable dirigeant du parti.
du parti, car sans lui, cela ne fonctionnerait pas. Je pense que l'un des plus grands manquements de la société allemande est de n'avoir pas compris que les néo-nazis n'ont pas besoin de porter des crânes rasés, des bottes de combat et des blousons bombardiers, mais que l'idéologie d'extrême droite peut également être présente chez les nazis. des individus en beaux vêtements et costumes élégants. Et que cela a effectivement changé, que les personnes d'extrême droite sont en fait plus astucieuses, et n'apparaissent pas dans ces vêtements, et présentent plutôt un visage bourgeois. Et c'est en partie le succès de l'AFD.
Dans l'ombre de Björn Höcke et de Der Flügel se trouve une personnalité influente des extrêmes droites européennes, l'essayiste Götz Kubitschek, surnommé par le New York Times le prophète de la nouvelle droite. Ancien militaire, principal éditeur d'ouvrages d'extrême droite en Allemagne, Götz Kubitschek connaît Björn Höcke depuis 30 ans. Le projet de Götz Kubitschek et de cette nouvelle droite est d'empêcher tout mélange culturel et ethnique de l'Europe. Le nom de ce concept, l'ethnodifférentialisme.
C'est notre série. Nous l'avons commencé il y a 16 ou 17 ans. Elle compte aujourd'hui 89 volumes.
Voici un auteur français, Jean Raspail, le camp des saints. Parmi ses plus vendus, deux ouvrages français de référence pour les droites extrêmes, Le camp des saints de Jean Raspail, roman dystopique imaginant l'extermination des populations européennes par un débarquement de migrants venus d'Asie, ou encore Le grand emplacement de Rémy. Renaud Camus que Kubitschek a introduit en Allemagne.
Il y a une interview avec lui dans le livre. C'est très important pour nous. C'est un terme qui s'est aussi imposé en Allemagne.
Bien sûr, l'année 2015 a été une année décisive pour la montée des partis de droite en Europe, en particulier pour le parti de droite en Allemagne, l'AFD. Ça a été un tel choc cette année-là. Cette impuissance à regarder l'immigration de masse, prétendument des familles de réfugiés, toutes bien éduquées, qui nous enrichissent.
Mais tout le monde a vu que c'était le contraire. Qu'il s'agit surtout de jeunes hommes qui s'incrustent ici pour transformer ce pays. Il est tout à fait clair que l'Allemagne est l'Allemagne. parce que les Allemands y vivent et ont construit la culture. Et cette particularité est détruite dans tous les domaines par l'immigration de masse.
Et plus la distance culturelle, mais aussi ethnique et religieuse est grande, plus cela devient difficile. Pour réaliser ce projet en Europe, la remigration s'impose alors comme leur objectif. Bienvenue à la 36e épisode de Amrande de la société. Aujourd'hui, avec notre invité Björn Höcke, président de la fraction de la FD de Thüringen, Götz Kubitschek, et avec ma petite...
Dans cette vidéo postée sur le site de Götz Kubitschek, à l'est de la France, d'avant-guerre rappelant les années les plus sombres de l'histoire allemande, Höcke et Kubitschek débattent du projet de remigration en évoquant une figure proche de Der Flügel, l'Autrichien Martin Zellner. le nouveau livre de Martin Zellner, Regime change de la droite. C'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, c'est un livre de la droite, En janvier 2024, le média allemand Corrective révèle une réunion secrète à Potsdam, réunissant des membres de l'AFD, du parti de droite conservatrice CDU et de Martin Zemmler.
Zellner. Zellner y prend la parole pour convaincre son auditoire d'une déportation des citoyens allemands d'origine étrangère. Rappel pour certains de la conférence de Wannsee en 1942, dans laquelle Hitler enterrina la solution finale. Choquée de redécouvrir que l'AFD porte un projet de séparation ethnique et de déportation, l'opinion allemande laisse éclater sa colère dans des manifestations d'ampleur, inédites depuis la chute du mur. Ce qui est intéressant après les révélations de Postdam, c'est que la FD a été en train de se défendre.
C'est le débat au sein de l'AFD. Concrètement, c'est quoi la remigration ? Mais Björn Hocke et les dirigeants des landers de l'Est ont publié une déclaration précisant qui serait concerné. Cela inclut des citoyens allemands.
allemands qui ne seraient pas assimilés. C'est de cela dont il s'agit en permanence. Pousser les gens, qui selon l'AFD ne sont pas assez intégrés, à quitter le territoire sous la contrainte.
Je pars en Autriche rencontrer Martin Zellner, vérifier si j'avais bien compris son concept de remigration. Ni Hawke ni Weidel n'étaient informés de cette réunion à Potsdam. Je pense qu'ils s'en moquent.
Parce que ça arrive régulièrement que des responsables de l'AFD, des activistes et d'autres personnes se réunissent en privé. Nos groupes cibles pour la remigration sont des communautés parallèles, extra-européennes, d'origine afro-arabe, musulmanes, parce qu'elles augmentent considérablement. La remigration telle qu'on la comprend généralement est un ensemble de mesures. Une réforme du droit d'asile, une politique des frontières ferme à l'échelle européenne, le refoulement aux frontières de l'Europe, la création de camps de migrants en dehors de l'Europe. J'avais bien compris.
Le rejet de la société multiculturelle et multiethnique n'est pas un phénomène nouveau. Ce qui est nouveau en revanche, c'est qu'il convainc aujourd'hui un électeur allemand sur 5 et 1 sur 3 dans les landeurs de l'ex-Allemagne de l'Est. La première victoire électorale de la tendance d'air flugel a eu lieu à Zandberg, dans les petites montagnes au cœur de Thuringe.
Une victoire que la crise migratoire n'explique pas à elle seule. Au niveau de leurs idées, c'est bien sûr la politique migratoire qui m'a incité à m'engager en politique. Je commencerai par la remigration. Cela représente essentiellement ce que l'AFD et la Young Alternative demandent depuis des années.
Comme l'Allemagne est l'un des pays, voire le pays, offrant le meilleur système social à une personne demandant l'asile ou un réfugié, elle est comme un aimant. D'après une enquête menée par l'université de Leipzig, 70% des électeurs en ex-Allemagne de l'Est pensent que les immigrés ne viennent que pour les aides sociales. Que répondre ?
Dire qu'on ne fuit pas des massacres en Syrie, en Afghanistan, au Soudan, pour des aides sociales. Dire que les bras des immigrés font de l'Allemagne la troisième puissance économique au monde. Des mots qui ne suffisent plus dans ce Dunkel Deutschland, littéralement Allemagne sombre, comme l'appelle la presse allemande, dans lequel 20% de pauvreté et des disparités contribuent au vote radical. Une situation que compte bien exploiter l'AFD. Nous tenons un stand d'information une fois par mois ici à Ordruf.
Nous sommes ici pour informer, quelles seraient nos premières mesures, et nous sommes également ici pour écouter les préoccupations et les problèmes des citoyens, et les transmettre à nos députés quotidiennement. Comment ont été les résultats de la sélection à Ordruf ? Androuf est l'une de nos zones les plus fortes.
Nous sommes à environ 35% des voies. Et que penser de la réponse de ces militants lorsque j'évoque le rapport de renseignement allemand concernant l'extrémisme de leur parti ? Et personnellement, je ne connais aucun nazi ou extrémiste de droite radicale dans notre parti. Si c'était le cas, je ne serais pas membre de ce parti.
Je vous le dis honnêtement. Nous sommes tous issus de la classe moyenne. Nous avons tous grandi ici. Nous sommes tous attachés à notre patrie. C'est pour ça que je n'ai pas peur du service de renseignement ou de qui que ce soit d'autre.
Je n'ai rien à cacher. Nous sommes des gens normaux. Nous sommes des gens normaux qui se battent pour leur patrie et leur pays. Des gens si normaux et qui soutiennent un projet de déportation sur des bases ethniques et culturelles. Je quitte maintenant l'Allemagne pour la Belgique, pays singulier face à l'extrême droite.
Sa partie francophone applique un cordon sanitaire politique et médiatique efficace, interdisant depuis 1992 la présence, en direct sur les plateaux TV, de l'extrême droite dans les médias publics. Conséquence, le Front National belge s'est autodissous à 1% de l'électorat. Cette réussite belge-francophone pourrait servir d'inspiration. Ce n'est pas le cas.
A l'inverse même, dans la partie flamande de la Belgique, l'extrême droite nationaliste, incarnée par le Vlaams Blok, devenu Vlaams Belang, tutoie les sommets électoraux. Je ne sais pas où nous sommes, mais vous devez voir. Je ne sais pas où nous sommes.
Vous pouvez voir ce qui se passe. C'est à 100% possible. Monsieur, nous allons vous donner quelque chose de la flamme. Vous connaissez la flamme ?
Merci. C'est bien. Numéro 2, le jour de la fête. Quoi ?
Merci. Merci. Merci.
Merci. Et nous sommes tous pour le numéro 2. Deux heures de la fête ? Oui.
Allez, c'est bien. C'est bien, c'est bien. C'est bien, c'est bien. C'est bien, c'est bien. C'est bien, c'est bien.
C'est bien, c'est bien. C'est bien, c'est bien. On va aller à l'étranger ? Non, on va pas. Trois décennies plus tard, la xénophobie décomplexée du Vlaams Belang n'a pas changé.
Mais ses idées se sont entre-temps colorées d'un nouveau concept fédérant les droites extrêmes, le Grand Remplacement. Visant à l'origine les Juifs à la fin du XIXe siècle, le Grand Remplacement est remis au goût du jour dans les années 2010 par le français Renaud Camus. Un Renaud Camus, invité d'honneur du Vlaams Belang au Parlement flamand de Bruxelles.
D'abord, je voudrais remercier M. Camus d'être ici aujourd'hui parmi nous. Bienvenue à Bruxelles, la soi-disant capitale de l'Europe, la ville où la grand remplacement a déjà...
lieu. L'idée d'un grand remplacement, c'est l'idée profondément d'une vision raciale de la nation. C'est dire qu'un Français d'origine africaine est à jamais d'origine africaine.
Dans le niveau électoral classique, c'est bien clairement quelque chose qui motive le vote. Je tiens tout d'abord à m'excuser car le reste de mon discours est en irlandais. Soyez heureux car lorsque vous reviendrez 20 ans plus tard, le président du Parlement vous parlera probablement en arabe.
Je m'étonne que de tels propos, ainsi exposés au sein d'une institution belge, dans la capitale de l'Europe, ne suscitent par ailleurs pas la moindre protestation institutionnelle. Allez à Bruxelles, allez à Paris, il y a quelque chose qui se passe et ce n'est pas bon. Il faut avoir une assimilation, il n'y a pas d'assimilation.
C'est comme vivre dans un pays. Alors j'ai choisi ce sujet en réaction à une déclaration de Donald Trump qui, il y a de ça quelques temps, lors de sa visite à Bruxelles, déclarait que Bruxelles c'est un peu comme vivre dans un trou à rats, et ce en pointant du doigt. situation migratoire à bruxelles karim douillet data analystes a compilé les données de l'immigration à bruxelles sous forme de graphique et c'est parlant bruxelles est parmi les villes avec le plus grand melting pot effectivement si on regarde une séquence On est une sélection d'une vingtaine de villes internationales qui comprend New York, Londres, Singapour, Melbourne et ce genre de choses. Bruxelles, parmi ces 20 villes, fait partie des endroits où on retrouve le plus d'immigrés.
En fait, si on regarde la population bruxelloise, elle compte 1,2 millions d'habitants à peu près. Donc si on prend 10 habitants aléatoires, on se rend compte que 6 d'entre eux sont nés non belges. Donc c'est beaucoup, on l'a vu.
Deux d'entre eux ont acquis de la nationalité belge par la suite. Et donc il reste à l'heure actuelle à peu près 40% de la population bruxelloise qui est de nationalité étrangère. Et donc si on s'intéresse à cette population étrangère spécifiquement, on se rend compte qu'on est loin des discours d'extrême droite, justement, qu'on entend souvent, où on est submergé par des étrangers d'Afrique du Nord, d'Afrique centrale et autres. La majorité des étrangers... vivant à Bruxelles sont des Européens.
La diaspora la plus représentée à Bruxelles, c'est la France. Si on regarde le top 10 des nationalités les plus représentées à Bruxelles, il y en a une seule qui est extra-européenne, qui sont les Marocains, en quatrième position à l'heure actuelle. D'accord, c'est-à-dire que c'est encore plus déséquilibré en faveur de l'immigration européenne, contrairement à ce que défendent certaines théories. Oui, exactement.
Et donc la mission, c'était vraiment de casser les a priori, et les idées préconscientes. sur le sujet. Le Vlaams Belang dispose-t-il de preuves d'un grand remplacement ? Je me rends au congrès annuel du parti que des militants antifascistes tentent de dénoncer. Un congrès au thème sans ambiguïté.
Mais la démonstration, qu'est-ce que c'est ? C'est, comme nous l'avons déjà entendu dans les médias ces deux dernières années, une théorie de complot ? Est-ce une mythologie ?
Est-ce une idéologie politique ? Est-ce un programme politique ? Non, c'est une simple définition empirique.
En tout cas, pour ceux qui ne sont pas culturellement blindés, ou qui sont correctement castrés en politique. Pas de preuves donc. Je dois me contenter de simples constatations empiriques de Philippe de Winter.
En réalité, d'après la Commission européenne, la population étrangère non européenne représente 20 millions de personnes, soit 5% seulement. Faudra régler ce problème-là de manière humaine, bien sûr, mais ferme quand même. Curieux, je rencontre à la fin du meeting Gerold Anmans, ancien président du Vlaams Belang, qui dirige Identité et Démocratie, regroupant au Parlement européen le Vlaams Belang avec le Rassemblement national français, l'AFD allemande, la Liga italienne et le FPE autrichien.
Je suis le flamand, effectivement, au sein du groupe de Marine Le Pen au Parlement européen. Les liens d'amitié entre le Front National et mon parti national, le Vlaams Belang, sont forts et stables et ils datent déjà des années 80 du siècle précédent. Comme l'AFD allemande, Gerold Hahnemann s'imagine lui aussi une déportation à l'échelle européenne. Et il joue, lui aussi, de la confusion des chiffres entre immigration clandestine et immigration légale.
Indépendamment des millions d'illégaux qui sont déjà ici et dont nous devrons promouvoir le retour d'une manière ou d'une autre au cours des 20 prochaines années, nous devrons contraindre les pays d'origine, négocier également le rapatriement des clandestins qui sont venus ici illégalement. et qui, en dehors de la folie de l'asile de la Convention de Genève, n'auraient pas le droit d'être ici. Ce sera une négociation au cours des 20 ou 30 prochaines années pour réduire systématiquement ce nombre. Mais après avoir fermé le robinet en premier.
Le concept du grand remplacement ne se contente pas de discriminer. Il amène aussi directement à la violence. À Bruxelles, le CRISP et le politologue Benjamin Biard observent minutieusement les évolutions des droites extrêmes jusqu'aux plus violentes.
Voilà avec le grand remplacement ici, en l'occurrence, Bruxelles, capitale européenne du grand remplacement, thème classique évidemment. du Vlaams Belang et des formations antisystèmes. Très clairement, aujourd'hui, cette volonté de pointer du doigt ce changement de civilisation, elle est très classique dans l'extrême droite, que ce soit la plus modérée à la plus extrême, finalement.
Je pense qu'on peut résumer l'extrême droite sur la base de cette idéologie, en une sorte de galaxie d'une certaine manière. Un premier sous-cercle, ce sont les formations qu'on qualifie de populistes de droite radicale. Alors on retrouve en son sein des formations comme le Rassemblement National Français, le Vlaams Belang flamand également, Vox en Espagne.
Un autre cercle qu'on retrouve, c'est celui qui met beaucoup plus fondamentalement en cause la démocratie comme mode de gouvernement. Parce qu'ils sont par exemple de type néo-nazi. On peut citer Aube Dorée particulièrement en Grèce, qui a même été reconnue comme organiser... organisation criminelle, il y a quelques années par la justice.
On peut citer également certains individus, Anders Breivik en Norvège, qui a commis des attentats meurtriers en juillet 2011 sur l'île d'Otoya et à Oslo. Je cite, La crise de l'immigration massive et du sous-remplacement fertile est une attaque envers le peuple européen, qui s'il ne combat pas, verra le résultat d'un total remplacement culturel et racial. Cette phrase est tirée du testament de Brenton Tarrant, auteur de la tuerie de la mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande, et qui a fait 51 morts. Le concept de grand remplacement amène aussi à une violence qui a engendré près de 70 attentats dans le monde depuis 10 ans.
Une augmentation de 320% d'après l'ONU. Le nom de cette mouvance terroriste, l'accélérationnisme. Dans le manifeste accélérationniste, véritable mode d'emploi pour tueurs suprémacistes, on y trouve des hommages aux assassins et des appels au meurtre.
C'est un courant qui est apparu à partir de 2015, qui considère que la guerre raciale a commencé et qu'il y aura de toute façon un génocide. Et que, évidemment, la question pour eux, c'est que les Blancs gagnent cette course au génocide. Ils sont négationnistes. Hitler n'a pas fait l'extermination des Juifs d'Europe. Et c'est ce qu'on lui reproche.
C'est ce qu'on lui reproche parce que ça a été payé par des décennies de génocide blanc, parce qu'il pense que les Juifs génocident les Blancs par la mondialisation. par l'immigration, en faisant venir des Noirs, des Arabes, des Hispanos, etc., qui viennent métisser les Blancs. Avec ce concept de génocide contre les Blancs, les accélérationnistes recyclent les idées suprémacistes du white power, des idées anciennes pour justifier une violence d'aujourd'hui. Je quitte la Belgique pour la France. Si l'Allemagne comprend le plus grand nombre de militants violents, c'est la France qui, d'après Europol, recense à elle seule près de la moitié des actes terroristes d'extrême droite commis ou déjoués en Europe.
Et selon les services de renseignement français, le pays compte 3000 extrémistes de droite violents. Parmi eux, 1500 font l'objet d'affichages de ces services. Sur le réseau social Telegram, la violence de l'extrême droite s'exprime aujourd'hui sans revenu. Sébastien Bourdon, journaliste indépendant, observe ces groupes, qui comprennent aussi des membres de forces de l'ordre. Alors est-ce que vous pourriez m'expliquer un petit peu ce qu'est FRDeter ?
C'est un canal de diffusion qui était assez important pour regrouper les potentiels militaires. en fonction de leur département. Et on a, à priori, à en croire les photos de profil, différentes personnes qui posent, soit en uniforme de l'armée française, comme ici, ou bien ici.
Ici, on lit le texte police, on devine à priori ce qui serait un gilet tactique. Là, on a des patchs de la Légion étrangère. Bref, tout ça nous laisse penser qu'on est très clairement sur des appels au meurtre, puisqu'ils parlent à priori de cibler un centre d'accueil pour migrants, de le brûler. Il y a un utilisateur de cette conversation qui donne grosso modo des conseils sur comment se débarrasser des corps en toute discrétion, qui parle de potentiellement jeter les corps à l'eau en les attachant à des poids pour que les corps ne flottent pas et ne puissent pas être retrouvés trop facilement.
Le groupe FRDeter est aujourd'hui interdit et les appels au meurtre ont fait l'objet de poursuites judiciaires. Certains policiers ont été, depuis, condamnés. Parmi les tendances radicales, une mouvance ultra-violente réémerge, puis s'impose au début des années 2020, celle des nationalistes révolutionnaires.
Cette mouvance se décline dans de très nombreux groupuscules en France et dans toute l'Europe. En France, elle est notamment incarnée à Paris par le groupe Union Défense, connu sous l'acronyme GUD, mais aussi par une nébuleuse de groupuscules reconnaissables à leur croix celtique, signe de ralliement des groupes néofascistes. Très clairement, c'est le référent nationaliste révolutionnaire qui revient. Leur mentor, leur maître à penser, c'est François Duprat.
François Duprat considère clairement que le nationalisme révolutionnaire est un néofascisme. La croix celtique est devenue l'emblème du plus récent et du plus violent des mouvements d'extrême droite français, Ordre Nouveau. Avec Ordre Nouveau, François Duprat et les nationalistes révolutionnaires fondent leur vitrine politique.
Les analyses ont tablé que l'extrême droite en France représentait directement, c'est-à-dire sans aucun travail politique, 8 à 10% de la population. Mais il est évident que des problèmes comme les Français regrettent-ils leur perte de leur empire a donné, je crois, si je me rappelle bien, 58% de regrets. Les français refusent-ils le marxisme, ça a donné environ 54% et ainsi de suite.
C'est-à-dire que chacun de nos grands thèmes est approuvé soit par la majorité de la population, soit par une très forte minorité. En réalité, disons que pour rallier beaucoup plus de gens que ce que nous avons pu faire jusqu'à présent, ce qui nous manquait c'était un outil politique, c'est-à-dire un parti. En 1973, Ordre Nouveau sert de base à la fondation de ce qui devient le premier grand parti d'extrême droite d'après-guerre en Europe. Le Front National, dirigé par Jean-Marie Le Pen.
Au niveau partisan, Duprac, c'est la cheville ouvrière de la création du Front National, dont il sera le numéro 2. Le Front National, entre 72 et 78, s'intéresse peu à la migration. C'est d'abord un mouvement anticommuniste. Duprac comprend, il y a Valéry Giscard d'Estaing, il y a Jacques Chirac, il y a des gens qui sont bien plus...
dans l'anticommunisme et qui sont plus honorables. Que donc ça ne peut pas marcher. Et il dit on peut aller sur le thème de l'immigration et sur la question sociale.
Cette stratégie-là, il la rédige, il l'écrit, il l'explique noir sur blanc dans les années 1970 et en 1978 pour la première fois, le Front National fait campagne sur l'affiche 1 million de chômeurs c'est 1 million d'immigrants en trop De suite, les militants comprennent que c'est le bon slogan parce que d'un coup d'un seul, les militants de gauche qui jusque-là se fichaient des affiches du Front National qui n'étaient rien, se mettent à les arracher. Le renseignement français est considéré du Prat comme la seule personnalité d'extrême droite d'envergure. Il est assassiné en 1978 dans des circonstances troubles. Son assassinat est classé sans suite, mais ses idées lui survivent, au Front National de Jean-Marie Le Pen et dans de nombreux groupuscules. Le Kinez attaque et le sang coule.
Ceux que nous avons rencontrés appartiennent aux jeunesses nationalistes révolutionnaires, la branche la plus musclée du mouvement skin. Nous sommes contre l'immigration qui métisse notre culture. Quitte à taper sur les immigrés.
Quitte à les taper s'il le faut pour se faire connaître et pour se faire comprendre et entendre. Entre 80 et 83, les violences contre les maghrébins progressent de 225% selon les archives de police. 2001, bien évidemment, provoque une accélération, et c'est le cas dans le nombre de violences.
2015, triple le nombre de violences contre les Maghrébins. Cette volonté de représailles, c'est nous tous. Il y a bien une demande sociale, une opposition forte contre la présence des gens d'origine immigrée et contre l'islam, et là-dessus, les radicaux de droite en ont été une avant-garde. 50 ans après sa fondation, la mouvance nationaliste révolutionnaire continue d'entretenir des liens étroits avec le FN, devenu Rassemblement National.
Pour comprendre ce rapport entre radicaux et vitrines politiques, je décide de rencontrer Christian Boucher, figure historique du nationalisme révolutionnaire français. Courtois, Christian Boucher l'est indéniablement. Radical, il est encore plus sûrement pour avoir fondé les groupuscules les plus extrémistes des 30 dernières années, avant de soutenir Marine Le Pen dans les années 2010. On le voit ici avec Alexandre Douguin, proche de Vladimir Poutine et artisan du soutien russe aux extrêmes droites. Duprat, il a eu l'idée, lui le premier, c'est le premier vraisemblablement, à dire on n'arrivera à rien en tant que groupuscule.
Il faut être lucide. On n'a pas d'exemple d'ailleurs, sur 50 dernières années, de groupes radicaux qui soient devenus autre chose que des groupes radicaux. On va atteindre des groupes qui vont faire 300, 400, peut-être 1000 membres. C'est pas avec ça qu'on prend le pouvoir. Ça reste du niveau de l'agitation de rue.
Par contre, un groupe radical va véhiculer des idées. Nouvelle, et va jouer un peu un rôle de lobby vis-à-vis des grands partis, en influant leur base et donc en faisant progresser des idées. Et d'un autre côté, il va avoir une influence auprès de la jeunesse et des personnes les plus éveillées qui vont suivre ce qu'il fait.
Il va vaporiser des idées. Après les dissolutions successives des groupes qu'il fonde, Christian Boucher finit par s'introduire au Front National de Marine Le Pen pour se présenter aux élections législatives en 2012. L'avantage que j'avais, c'est que j'avais un savoir-faire immense par rapport à un cadre local du Front. Moi, je savais tout faire par rapport à eux. Donc en fait, on monte très vite dans la hiérarchie parce qu'on est hyper efficace. Nous on est des marines, on pensait qu'il fallait que ça soit une marine qui monte.
Pourquoi ? Parce que ça allait être... En fait, on pensait qu'à cette époque-là, elle représentait à peu près ce qu'on pensait.
Une version moderne du front. À cette époque-là, le front n'était quand même pas un danger pour le système si important. Donc en fait, ce qu'on avait fait dans le passé n'avait pas tellement d'importance.
Maintenant, je suis certain qu'on ressortirait tout mon passé. L'exemple de Christian Boucher montre cette habitude du Front National, devenu Rassemblement National, de recycler les militants radicaux parmi ses cadres. A Paris, la mouvance nationaliste révolutionnaire est incarnée par le GUD, fondé dans l'après-mai 68 pour contrer par la violence la gauche dans les universités.
En 2013, le GUD s'autodissout suite à l'assassinat par un de ses membres d'un jeune militant de gauche, Clément Méric, et prend le nom de Zouave Paris. Une décennie plus tard, en novembre 2022, les nationalistes révolutionnaires des Zouave Paris finissent par reprendre le nom historique GUD, sous l'impulsion d'une figure ultra-violente, Marc de Cacré-Valménier. L'opinion publique redécouvre cette mouvance dans les rues de Paris le 6 mai 2023, où 600 militants défilent sans quasi aucune présence policière, et où la présence de caméras, elle, dérange. Ce défilé figurerait au rayon du folklore néofasciste, si les idées que portent ces militants ne trouvaient pas un écho dans des partis politiques aux portes du pouvoir. Marine Turchy, qui travaille sur l'extrême droite depuis 15 ans pour Mediapart, fait le lien entre Rassemblement National et le GUD, appelé GUD Connection.
Ce qui est certain, c'est que ce rassemblement, il est clairement impulsé par la mouvance du GUD. On est sur la mouvance nationaliste révolutionnaire. À Mediapart, on va révéler la présence d'Axel Lousteau et d'Olivier Duguay.
Ce sont deux proches de Marine Le Pen, au sens où ils ont été les trésoriers de son micro-parti Jeanne. On a révélé à Mediapart, enquête après enquête, combien ces deux personnages, et plus largement ce qu'on a appelé la GUD-Connexion, étaient adeptes de soirées au folklore. vraiment douteux. Axel Lousteau a été conseiller régional et même président de la Fédération des Hauts-de-Seine.
Il a été à la tête de la cellule financière de sa campagne à Marine Le Pen en 2017. Là on le voit poster une assiette de riz dans lequel est dessinée une croix gammée avec le commentaire une bonne petite assiette de riz toute simple. Là, on a un autre qui est assez intéressant, qui date de janvier 2013, dans un échange qui est ponctué de références implicites à la Shoah. On est dans un moment où le prix du gaz vient d'augmenter et il y est question de 6 millions de francs syriens qui étaient par du gaz. Dans les commentaires, on parle de four, de fabrication de savon. Cette manifestation du 6 mai, tout à coup il y a tout ça qui remonte à la surface et Marine Le Pen qui pensait s'être un peu débarrassée de ce sujet se trouve à répondre de leur présence là.
Encore aujourd'hui, certains jeunes du GUD ou autres vont être embauchés dans leur société. C'est le cas de Logan Jean, c'est le cas de Marc de Cacré-Valmenier. Ce sont des liens qui perdurent à travers aussi les assistants parlementaires ou les stagiaires qui peuvent travailler auprès de députés ou de redéputés du Rassemblement national. On a vu la trace de certains de ces assistants dans des actions violentes, on a vu dans des réunions du RNG. La présence de membres d'anciens de génération identitaire, du GUD ou de la COCARD.
La COCARD, syndicat étudiant proche du Rassemblement National. marque parallèlement le retour de l'extrême droite politique au sein des universités françaises. Vianney Van Der Scheur, son président en 2023, est aussi attaché parlementaire d'un eurodéputé Rassemblement National. Le premier but de la cocarde était de rassembler...
et le deuxième but c'était justement d'aller mener un combat qu'on appelle culturel, parait-il des gramschiss de droite, mais un combat culturel dans les universités. Et parce que beaucoup d'étudiants voient bien que dans leur amphithéâtre parfois ils sont les mecs. il est seul à penser ce qu'il pense, il voit l'importance d'aller mener ce combat dans les universités qui ne sont pas en majorité, pardon, pas en intégrité en totalité, mais qui sont en bonne partie, souvent quand même, acquises aux idées de gauche. Et après, déjà l'éducation nationale, qui à notre sens, va quand même déjà aussi dans ces idées-là, l'audiovisuel, Netflix, etc., toutes les références qu'un jeune peut avoir sont à notre, en tout cas à mon sens, assez orientées politiquement, souvent idéologiquement, donc vous arrivez à... l'université et c'est un peu le dernier sas avant de rentrer dans la vie active et donc pour nous c'est le moment d'aller s'emparer des jeunes et d'essayer de les convaincre avec nos idées.
Est-ce que vous avez des proximités ou pas du tout avec le groupe Union Défense ? Donc sur le GUN on n'a pas de lien structurel avec eux et avec d'autres groupes on est la cocarde et on fait ce qu'on a à faire et ça se passe très bien comme ça. Officiellement, pas de lien structurel avec des groupes ultra-violents comme le GUD, qui s'illustre à la faculté d'Assas, sous un nom à la référence nazie de Waffen-Assas.
Safia Haïtouarabi, militante antiraciste et ancienne vice-présidente de SOS Racisme, constate au contraire les liens qui unissent les différentes mouvances sur le terrain. Il y a clairement des porosités extrêmement fortes entre l'extrême droite syndicale, l'extrême droite politique et l'extrême droite des nations comme le GUD. Donc là, ils sont en train de s'installer pour commencer à tracter. Marc de Cacré, c'est le chef, là. Il est là, à côté de la veste beige.
Premièrement, le fait qu'il y ait un service d'ordre, c'est extrêmement préoccupant. Ça montre cette volonté de passer à l'acte au besoin. C'est des services d'ordre qui souvent sont armés.
Point américain, parapluie, casque de moto. Et ça montre aussi qu'il y a une porosité entre les membres. C'est comme si les gros nazillons viennent protéger les idées politiques. C'est peut-être les années les plus terribles qu'on est en train de vivre en termes de normalisation de l'extrême droite politique et particulièrement du Rassemblement National. Moi je suis de cette école qui ne parle pas de dédiabolisation concernant l'extrême droite, je parle de normalisation parce que ça supposerait qu'à un moment ils étaient diabolisés.
La campagne présidentielle de 2022 a accéléré la normalisation de l'extrême droite politique de Marine Le Pen. Pourquoi ? L'arrivée d'Éric Zemmour, ce n'est absolument pas une dynamique concurrentielle à Marine Le Pen.
Les médias mainstream qui se sont renforcés dans cette brève... on tort. Mettre en scène la concurrence entre Éric Zemmour et Marine Le Pen, c'est ne rien comprendre à l'écosystème d'extrême droite.
Parce qu'au contraire, l'arrivée d'Éric Zemmour permet l'accélération de la respectabilité de Marine Le Pen, faisant croire que Marine Le Pen n'aimerait que les chats. Bah non, parce qu'en fait, Marine Le Pen, c'est aussi l'abolition du droit du sol, c'est la préférence nationale, c'est beaucoup de choses. Octobre, novembre, décembre 2021, on constate à SOS Racisme une montée drastique d'Éric Zemmour dans les sondages.
On se dit qu'il faut agir. On arrive à ce fameux jour, début décembre 2021, c'est le meeting, c'était un dimanche matin. Vous savez, depuis des mois, je sillonne la France. Mes camarades se sont levés.
Ils ont crié non au racisme. Et le choix du slogan aussi n'a pas été anodin. On a choisi ce slogan en amont pour... Vous pouvez qu'un slogan bête comme mes pieds, simple, allait susciter des réactions hostiles.
Nous n'avions pas prévu qu'une centaine de personnes, dont faisaient partie les OUAV de Marc de Cacred, mais aussi des militants de Reconquête de base, il n'y avait pas que des nervis fascistes qui s'en sont pris à mes camarades. C'est une première dans le débat public français qu'on parle de la porosité existante entre l'extrême droite fascisante et l'extrême droite politique. Et là, il est acté que les OUAV Paris, groupe fasciste, sont au meeting d'Éric Zemmour.
Oui, la France est de retour ! Marc Le Cacréval-Ménier est placé sous contrôle judiciaire pour les violences de Villepinte et Éric Zemmour amorce sa chute dans les intentions de vote. L'année suivante, la violence de la droite extrême ne cesse de s'accentuer et cette violence fait peur lorsqu'elle commence à s'en prendre de manière décomplexée aux institutions, aux journalistes, aux avocats, aux élus.
Un membre du groupe violent Vandal Vessac parle de tuer des... d'étrangers ou des LGBT sur les réseaux sociaux. Le 7 septembre, à Calvi, une tentative d'incendie et des tags racistes, les Arabes dehors, ont été faits sur un immeuble. Le 8 septembre, à Jivor, Moro Bounioul, tagué au sol à côté du lycée Arabes.
Aragon, Picasso, le 10 septembre, à Saint-Brieuc, des inscriptions nazies sont pentes à la bombe sur la devanture du siège du Parti communiste de Côte d'Armor. C'est une semaine en réalité qui est une semaine typique, normale, le mois dernier. Et j'aurais pu vous présenter une liste similaire pour la semaine d'avant ou la semaine suivante. Présent au colloque, Thomas Porte, député du Parti de gauche La France Insoumise et fondateur de l'Observatoire des Extrêmes-Droites, est régulièrement menacé de mort, comme plusieurs autres députés, tous bords politiques confondus.
Et donc ça c'est la première que j'ai reçue, c'est un comité qui s'appelle le comité 732 qui m'a écrit de manière très chaleureuse, suite au fait que j'ai déposé une demande pour une commission d'enquête sur l'extrême droite, donc c'était une première menace, c'était en novembre 2022. Votre place où elle est ? en gros avec un point d'interrogation, qui disent ses pieds sous terre. Ils ne se sont pas arrêtés là, il y en a une seconde.
Là par exemple, ils expliquent quand, comment et ma punition, c'est-à-dire avoir une surveillance, dire que je suis un homme public, donc j'ai un domicile, j'ai un trajet, j'ai des heures de réunion, puis après ils parlent de kidnapping. de mise à mort, enfin en gros, il détaille les façons dont il pourrait me tuer. Aujourd'hui, on a des groupuscules qui mènent des actions coup de poing, visibles, qui travaillent à l'échelle européenne, qui se structurent, qui s'organisent et qui sont opérationnelles.
Le 29 avril 2023, la violence des groupuscules d'extrême droite monte d'un cran. Opposé à l'ouverture d'un centre d'accueil de migrants dans la petite ville de Saint-Brévin, des groupes ultra-violents s'y rendent, molestent des habitants et incendient le domicile du maire renaissant. de la ville, sans que ce dernier ne reçoive la moindre protection ni soutien institutionnel.
Un sentiment d'impunité qui permet au groupe de multiplier ce type d'action dans les mois qui suivent. Dans Saint-Brévin, il y avait très peu de militants d'extrême-droite locaux. C'est la nouvelle stratégie d'extrême-droite, c'est-à-dire de prendre un fait divers, ou en tout cas un fait politique, pour lui donner une dimension nationale, aidée par des médias qui sont aux ordres. Parce que derrière vous avez Valeurs Actuelles, Boulevard Voltaire, vous avez Livre Noir, tout ce qui vient derrière, et qui donne un récit médiatique à ce qui se passe.
Et donc effectivement, ils choisissent des endroits et ils se débrouillent. Ils se disent on va tous à tel endroit, à tel moment pour mettre la pression. Et ils font céder des gens.
C'est aussi ça qui est peut-être nouveau. On ne peut pas continuer à faire comme si ça n'existait pas. Est-ce qu'il faudra attendre que quelqu'un soit tué ?
Qu'un responsable politique, qu'un député, qu'un militant, qu'une militante, qu'un citoyen, soient tués parce qu'il a un engagement à gauche, parce qu'il est progressiste, parce qu'il défend l'accueil des plus fragiles, parce qu'il défend la cause LGBT, que sais-je. Est-ce qu'il faudra attendre que quelqu'un soit tué pour que ce gouvernement fasse quelque chose ? Près d'une quarantaine de groupuscules violents sont actifs en France, très peu sont dissous.
Pour comprendre cette tolérance, je me rends à Lyon, capitale des Gaules et la Mecque, si je puis dire, des droites extrêmes françaises, voire européennes. L'écosystème des droites extrêmes lyonnaises, particulièrement violents, jouit d'une longue tradition. Ces gens-là, il faut les combattre, il faut les combattre en nous organisant !
Parce que Lyon, c'est la capitale de l'extrême droite ! Et aujourd'hui, ils sont où ? Ils sont cachés dans leurs locaux ! Dans le vieux Lyon historique, un groupuscule s'active particulièrement. Lyon populaire, issu du GUD, toujours dans la mouvance nationaliste révolutionnaire.
A sa tête, Eliott Bertin est considéré comme volontier violent. Il tente aujourd'hui d'assagir son image pour élargir sa base militante. Nous aujourd'hui on s'y tue plutôt dans une démarche d'aller à notre peuple. de le comprendre, de l'accompagner. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui caractérise notre époque, notre période.
C'est le fait de sortir d'un ghetto politique dans lequel on nous avait enfermés. Aujourd'hui, on a une vraie diversité des profits que l'on rencontre, qui sont tirés par nos idées. Le but, c'est ça, c'est de se voir grandir, c'est de voir plusieurs personnes venir rejoindre le groupe, partager nos idées, essayer de faire en sorte qu'elles aient un impact.
Alors, pour l'instant, à notre échelle, voilà, sur le local, mais ça ne veut pas dire qu'on n'ait pas des visions, après, plus nationales, plus internationales. En réalité, le remplacement qui existe, c'est un fait. Et aujourd'hui, justement, notre objectif, c'est de dire, il n'est pas encore trop tard, et arriver à endiguer le problème avant que ça devienne ingérable. Pour faire simple, on ne fait pas de distinction entre l'immigration légale et illégale, très honnêtement. Nous, on fait une distinction entre l'immigration légale et illégale.
l'immigration européenne et extra-européenne. Où effectivement, pour nous déjà, un Français c'est un Européen de langue et de culture française. C'est-à-dire que, par exemple, on ne mettra pas sur le même plan l'assimilation d'un Italien, d'un Allemand, d'un Belge qui veut devenir Français qu'un Camerounais ou un Marocain.
Nous, on ne se situe pas forcément dans le même champ idéologique, surtout de reconquête, mais aussi du rassemblement national. Alors bon, il y a des éléments idéologiques sur lesquels on peut se rejoindre. notamment avec le Rassemblement national, notamment sur les questions sociales, sur les questions d'écologie.
Maintenant, nous, on ne se situe pas du tout dans le même champ d'action qu'un parti politique. Nous, on se situe dans un champ d'action qui est celui du réel, du concret, du terrain. Officiellement, pas de lien entre le Rassemblement national et Lyon populaire.
Mais l'écosystème qui lie extrême droite politique et extrême droite radicale apparaît. Thomas Migliotti, militant nationaliste révolutionnaire de Lyon Populaire, est aussi un cadre local du Rassemblement National et ancien candidat suppléant du parti de Marine Le Pen aux législatives. En première ligne face à ces groupuscules, Nadine Georgel, maire écologiste du 5e arrondissement, s'interroge sur la tolérance dont il bénéficie jusqu'ici, de la part du ministère de l'Intérieur.
Il y a une stabilité, c'est la présence de l'extrême droite dans le Vieux-Lyon, donc dans le 5e arrondissement. Aujourd'hui, les lieux identifiés et emblématiques, c'est sur la montée du change, donc une salle de boxe et un bar associatif. C'est de là que partent et reviennent des équipées punitives. qui s'en prennent à différents types de personnes, dans différentes occasions, manifestations LGBT, pour Palestine, matchs de foot. Il y a un moment où se pose la question de comment ça se fait que quelques centaines de gens qui portent un message qui est aussi délétère puissent continuer à être présents et à agir sur le territoire.
Direction la préfecture du Rhône, où je reçois une explication officielle. Il faut pouvoir relier les agissements de ces individus à des lieux ou à des groupements. Ce sont des individus évidemment qui se protègent, qui sont habitués à travailler dans la discrétion, et les mouvements ou les groupements. ne revendiquent pas ces actions. Donc toute l'action des services de renseignement, en lien avec le procureur de la République, les services de l'État, consistent effectivement à établir ces liens pour pouvoir documenter des procédures.
En réalité, l'efficacité des dissolutions fait débat. Elle complique certes l'implantation des groupuscules, mais aussi le travail du renseignement et de la police, les groupuscules se reformant aussi rapidement qu'ils sont dissous. Pour élargir son mouvement, Lyon Populaire tente de se faire connaître par des actions de tractage. autour de thématiques consensuelles, présentables à ma caméra.
Consensuelles, ou presque. Non populaire ça veut dire quoi exactement ? Nous, on est un mouvement nationaliste révolutionnaire, nous traitons, on va dire, une multiplicité de sujets, qui va, comme vous pouvez le voir, de l'écologie, de la question bioéthique, de la question énergétique.
C'est, on va dire, le volet bioéthique, c'est le fait qu'on défende l'homme de sa conception, à sa mort naturelle. Donc ça implique le fait qu'on soit opposé à l'euthanasie, qu'on soit opposé aussi à l'IVG, parce qu'on considère qu'une vie humaine existe dès la conception, dès la fécondation. Bonjour madame, un petit café ? Non, c'est bon. On n'a pas d'eau pour le chien.
On va dire que la préfecture tente globalement de nous mettre des bâtons dans les roues au niveau de nos activités. Ils sont plutôt dans l'idée de chercher par tous les moyens, en piscine. notre développement, que ce soit par exemple en interdisant des événements, en empêchant qu'on occupe l'espace public via des manifestations, via des occupations comme aujourd'hui. Normalement, oui, on a un terme Instagram.
Quand des événements sont interdits, le message que ça renvoie, c'est uniquement que seule la violence permet d'obtenir des choses. Et dans ce cadre-là, effectivement, on n'a plus forcément le contrôle sur la flougue de certains jeunes militants. Elliot Bertin prêche ainsi l'action violente en cas de blocage des activités politiques de son groupuscule.
En attendant, ni la météo ni la police, pourtant présentes, ne contrarient les activités des nationalistes révolutionnaires de Lyon Populaire qui ont pu installer leur stand et tracter une matinée durant. Parallèlement, la lutte contre l'extrême droite s'organise sur le terrain à travers des associations, mais aussi des groupes antifascistes. La Jeune Garde, principal groupe antifasciste, et son porte-parole, le militant antiraciste Raphaël Arnault, sont la bête noire des extrêmes droites françaises. C'est la Jeune Garde, on est antifas à Lyon là ! C'est Mourbertois !
Lion, lion, antiraciste ! Lion, lion, antiraciste ! Lion, lion, antiraciste ! Mais c'est ce gros raciste de Zemmour ! Casse-toi de notre ville, tu dégoutes !
Un accueil en Rhône-Alpes que le président du parti d'extrême droite Reconquête a très modérément apprécié. Il faut les appeler milices d'extrême-gauche, casseurs pour les plus inoffensifs, cogneurs, milices, racailles, voyous pour les plus agressifs. Raphaël Arnault !
Et Raphaël Arnault ne jouit pas non plus d'une meilleure popularité auprès des groupuscules d'extrême-droite lyonnais. Raphaël Arnault ! On va tout casser chez toi !
Ils sont venus à 40 en bas de chez moi pour m'agresser. Arnault ! Arnault ! Arnault !
Il y avait quand même trois ou quatre véhicules qui tournaient autour de mon appartement pour vérifier. C'était plus d'une dizaine. Je ne sais pas ce qu'ils avaient comme matériel, mais j'imagine qu'ils avaient des armes.
Je ne sais pas dans quel état je serais aujourd'hui si on ne m'avait pas prévenu qu'ils étaient là. On a une véritable culture du coup de l'automobile. défense à la jeune garde et notamment à lyon dès ses débuts parce qu'on pouvait pas faire l'antifascisme sans prendre en compte le fait que les cinq mois tu allais nous attaquer je veux dire c'est ça aurait été l'une herbe dire allez hop on commence à travailler contre l'extrême droite sans prendre en compte le fait que systématiquement dès qu'on allait apparaître on allait se faire attaquer donc le fait que d'apparaître et de dire en fait là maintenant la partie elle est finie nous aussi on va se défendre passe à un ralenti ses attaques Par ailleurs, en tout cas, quand il y a un militantisme actif sur la question de l'extrême droite, l'extrême droite, en réalité, elle recule. En tout cas, l'extrême droite de terrain. Donc c'est quelque chose qu'on a vraiment constaté à Lyon.
On aime bien coller quand il y a tout le monde dans la rue. Moi, ça crée un peu de l'interaction. Et les gens, ils nous voient, en fait.
Ils ne se disent pas qu'on est une espèce de l'Uberlux qui se retombe à 5h du matin. Les antifas qui sortent des forêts. A l'appel de Raphaël Arnault, de la Jeune Garde et de nombreuses associations, Lyon voit ses russes cander son rejet de l'extrême droite lors d'une manifestation d'ampleur. Chaque personne qui a un calico, descendez pour représenter votre ville. de Lyon qui sont venus un peu de...
En renfort un peu de partout. Notamment là où les cinq villes de la Jeune Garde sont implantées, c'est-à-dire Paris, Strasbourg, Lille, Montpellier, puis Lyon. Donc les cinq villes ont été implantées. Aujourd'hui, ça va être une belle démonstration de force.
Normalement, les faves vont se planquer et il va falloir faire résonner les rues de Lyon. Nous avons tous dit antifasciste ! Face aux intermoiements Au pouvoir public, des milliers de personnes demandent cet après-midi-là l'interdiction des groupes ultra-violents de Lyon et la fermeture de leurs locaux. Aujourd'hui, c'est une mobilisation massive et c'est pas pour rien.
c'est parce que les fascistes se libèrent aujourd'hui dans notre pays. Ces gens-là, il faut les combattre, il faut les combattre en nous organisant. Camarades, on n'est pas là pour rien aujourd'hui.
C'est un message qu'on envoie à toute la France. parce que Lyon, c'est la capitale de l'extrême droite. Et aujourd'hui ils sont où ? Ils sont cachés dans leurs locaux. Il faut fermer ces locaux-là pour qu'ils arrêtent de s'organiser.
Durant la manifestation, les groupuscules d'extrême droite radicaux, cagoulés et armés, notamment du groupe Lyon Populaire, l'air d'Eliott Bertin, tentent de s'en prendre à la manifestation, mais sont retenus par la police. À la nuit tombée, ils attaquent un débat sur la Palestine à la maison du passage, à côté de leurs locaux. L'action violente est revendiquée par le Guignol Squad, cache-nez violent, qu'emploient les militants de différents groupuscules pour mener leurs agressions en commun. Ce sont toutes les formes de racisme contre lesquelles il nous faut lutter, en nous rappelant sans cesse. Dans une manifestation du lendemain, en soutien à Israël, l'inquiétude gagne les élus, dont le maire...
de Lyon qui pointe le manque de détermination de l'État face à ces groupuscules. il y a plus d'un an, avec des éléments documentés. Donc je pense qu'on peut considérer que les éléments, ils sont entre leurs mains.
Moi j'attendais la crise. Et il y a eu un actiliste de l'île à droite qui a défilé dans le lion, il avait suivi en plein cœur de lion à 15h30. Ça c'est arrivé il y a plus d'un an, souviens-toi. Oui, oui, oui. Sans qu'il soit intimidé.
C'est de la barre là. Tout à fait. Juste là.
Moi aussi j'attendais. Le même jour, la jeune garde invite Safia Aïtouarabi et le journaliste Edoui Plenel pour dresser un état de la menace. Est-ce qu'aujourd'hui, dans un temps si trouble et si réactionnaire, comment est-il possible de mobiliser ? Moi, je trouve que la question sous-jacente, c'est comment vaincre le défaitisme ? Et alors là...
Messieurs, dames, il va falloir s'armer idéologiquement. Il va falloir faire preuve, je le dis littéralement, d'art militaire dans ses arguments et dans ses actions. Il faut qu'on regarde la réalité en face à trois ans et demi de la présidentielle. Les brèches sont là. Et nos lignes ont été très enfoncées, profondément enfoncées.
Nous sommes en France, cela a été dit au débat précédent sur les médias. Rafler la présidentielle française, c'est pas être Premier ministre en Italie. C'est pas être Premier ministre en Italie.
en Hongrie. C'est même pas être président des États-Unis. C'est rafler tout le pouvoir, tous les leviers de pouvoir. Plusieurs mois plus tard, le ministère décide enfin de la dissolution des groupes ultra-violents lyonnais.
Mais je quitte. qui quittent Lyon avec un sentiment glaçant. À l'origine de ce voyage, j'imaginais filmer l'ultra-droite.
Mais il n'y a pas d'ultra-droite. Il n'y a qu'un écosystème de droites extrêmes solidaires entre elles. Plus qu'un écosystème, une famille qui partage un même projet inégalitaire.
En 2002, plus d'un million de manifestants dans les rues de Paris criaient non à ce projet. En 2024, les Allemands descendaient par millions dans les rues pour dire non à ce projet. Des sursauts face à des idées politiques qui ont déjà, hélas, porté leurs fruits dans la société européenne. Combien serions-nous face aux extrêmes droites si elle appliquait son programme à l'échelle européenne ? Nous sommes en 2024 et l'Europe est à la croisée des chemins.