Il faut comprendre le populisme comme une pathologie propre de la démocratie. C'est une pathologie en le sens que, de plusieurs façons, le populisme d'abord a le culte, je dirais, du peuple un, qui est défini simplement contre des élites. contre des oligarchies, contre des étrangers, alors que la démocratie, c'est prendre conscience du fait que nos sociétés sont divisées et qu'elles doivent apprendre des arrangements raisonnables, comme on le dit parfois, pour vivre entre elles.
qu'elles doivent discuter de ce qu'il faut redistribuer, qu'elles doivent discuter des normes de l'égalité. La démocratie, ce n'est pas simplement le pouvoir de tout le monde, c'est aussi le pouvoir de personne. C'est un pouvoir que personne ne peut s'approprier. Donc c'est toute l'idée de toutes les autorités indépendantes, y compris l'autorité judiciaire, qui sont démocratiques au sens que personne ne peut mettre la main dessus. Personne ne peut privatiser ces choses-là.
Et puis, une dernière façon de définir... Réunir la démocratie, c'est le pouvoir de n'importe qui. Et le pouvoir de n'importe qui, cela veut dire que chaque individu compte pour quelque chose.
Alors que ne compte pas pour quelque chose chaque individu dans la majorité, qui oublie les minorités. Mais il compte pour quelque chose parce qu'il a des droits. Et donc, les institutions qui sont les gardiennes des droits, les cours constitutionnels, sont essentiels en démocratie.
Or, vous constaterez que ce qui caractérise... à la fois les mouvements populistes et les régimes populistes, c'est qu'ils détestent les cours constitutionnels et qu'ils détestent les autorités indépendantes.