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Résumé sur la culture et la nature humaine

*Son de la télé* "Kev Adams est nommé au Ministère de la Culture." "La culture du Topinambour repart de plus belle !" "Bienvenue dans Culture Frink !" "Le Zaïrois est devenu champion du monde de culturisme." C’est ouf comme le mot “culture” on l’utilise pour autant de trucs différents. Il doit forcément y avoir un lien. Vous savez quoi ? on va faire une nouvelle Antisèche ♫ Générique ♫ On associe souvent l’idée de culture à celle de nature. Il existe même beaucoup de préjugés sur ces 2 idées. Par exemple on peut traiter quelqu’un de “sauvage” quand on trouve qu’il n’est pas cultivé ou civilisé et donc on ne le considère pas comme un Homme avec un grand H, car on le trouve trop “naturel”. Et d’un autre côté, on va parler de “moeurs contre-nature”, comme si certains hommes, en s’opposant à un supposé “naturel” en l’homme, n’étaient plus des hommes. "Il faut que tu apprennes comment un homme doit tenir une biscotte ! Dans la main, la biscotte doit se tenir virilement." Et bien ces préjugés, ils sont putain de contradictoires. On critique celui qui est trop naturel ET celui qui est contre nature ! Du coup, ça a l’air assez important de se demander si on peut vraiment distinguer le naturel et le culturel en l’homme. Et bah c’est ce qu’on va faire ! Mais avant de se lancer, on va revenir 2sec sur les définitions du mot culture. D’abord au sens individuel, la culture c’est la formation de l’esprit, la culture générale de l’individu qui s’acquiert par l’éducation. D’ailleurs on dit « Se » cultiver pour dire : Mais il y a aussi la culture au sens collectif : c’est l’ensemble des pratiques, des croyances et des connaissances propres à une communauté, transmises de générations en génération. Il existe plusieurs culture, chacune a une identité et une histoire propre. Par exemple la culture allemande, la culture chrétienne ou la culture urbaine. Enfin, il y a la notion de culture au sens universelle, qui est un processus de développement artificiel, c’est à dire basé sur le travail humain. Elle s’oppose à la nature. On peut citer par exemple la société, le travail, l’art, la religion qui sont des phénomènes culturels universels. Ces 3 sens de la culture sont liés à une triple identité de l’homme : son identité individuelle, collective, et universelle. Elles sont indissociables, car je suis à la fois un être humain, un membre d’une ou plusieurs cultures et un individu singulier. Mais du coup, si c’est le culturel qui semble me définir, est-ce qu’il existe vraiment une nature humaine ? ♪ Jingle ♪ La “nature humaine” ça renvoie à l’idée que l’homme a une identité stable grâce à plusieurs propriétés permanentes et qui le distinguent des autres vivants. C’est son essence en gros. Ces propriétés on les distingue en 2 catégories : Le naturel en nous, ce serait donc l’ensemble des caractéristiques innées et des comportements instinctifs que l’on doit à notre appartenance à une espèce animale particulière : l’Homo sapiens sapiens. Tout ça nous a donc été transmis par l'hérédité biologique. Par exemple : Alors que le culturel, c’est de l’acquis. L’ensemble des caractéristiques conventionnelles et institutionnelles qu’on doit à la société à laquelle on appartient. Elles nous sont transmises par l’héritage social. Par exemple notre langue, ce qu’on apprend à l’école, ce qu’on apprend auprès de notre famille etc. Du coup, on a la 1ère couche de notre structure qui est l’inné, le naturel, et la 2nde qui est l’acquis, le culturel. La première conséquence c’est que l’idée de nature humaine permet de concevoir l’humanité comme un tout, indépendamment des différences culturelles. ça c’est plutôt cool ! La 2nde conséquence c’est que si on part de l’idée qu’il existe bien une nature humaine, alors celui qui ne correspond pas aux critères de cette nature, et bien il peut être rejeté de l’humanité. Et même, certaines moeurs ou coutumes pourraient alors être considérées comme “contre-nature”, comme l’homosexualité par exemple. Ça c’est le côté obscur de cette idée de nature humaine. Pour conclure cette 1ère partie, on peut dire que l’idée de nature humaine, ça permet de penser la nature comme étant antérieure à la culture. Le naturel et le culturel seraient donc 2 éléments séparables, qui s’ajouteraient l’un à l’autre. D’un côté ça permet de concevoir une humanité universelle, mais de l’autre, ça peut aussi être utilisé pour exclure certains hommes de cette humanité. 73 00:03:35,998 --> 00:01:41,118 Est-ce qu’on naît homme ou est-ce qu’on le devient ? Et est-ce que c’est légitime ? C’est à dire, est-ce que l’idée de nature humaine, elle n’est pas facilement utilisable pour rejeter celui qui ne nous ressemble pas ? ♪ Jingle ♪ Est-ce que vous connaissez L’enfant sauvage ? C’est un film de François Truffaut inspiré d’une histoire vraie, celle de Victor de l’Aveyron. Je vous raconte vite fait l’histoire : Au 18e siècle dans les bois du Tarn, on retrouve un enfant de 10 ans, qui semble avoir été abandonné très jeune et avoir vécu en pleine nature, loin de ses semblables. Il se comporte comme un animal : il crie, marche à 4 pattes. Donc on le confie à un docteur, afin de savoir s’il est possible de l’éduquer. Il y a certains trucs qui marchent mais par contre l’enfant ne réussit pas à parler. C’est un exemple qui nous montre qu’il n’y a pas vraiment de nature humaine universelle, dans le sens où on aurait de façon innée, une raison ou une faculté de langage. En gros des caractéristiques qui nous distingueraient des animaux. Car même le fait de se tenir debout pour marcher, c’est pas naturel pour l’enfant sauvage. On lui apprend, mais il se remet à marcher à 4 pattes dès qu'il retourne dans la nature. Donc en fait, tout ce qui constitue l’homme dépend de la culture : son identité dépend de son environnement et de ce qu’il en fait. Et on peut aller plus loin ! Même notre ventre ou nos poumons dépendent de l’action de notre environnement. Ils changent en fonction de ce qu’on a mangé ou fumé. Donc pour définir la nature humaine, il nous reste uniquement des fonctionnements biologiques généraux. Mais ces fonctionnements biologiques, ils ne permettent pas de différencier l’homme de l’animal, et donc ils ne permettent pas de définir une nature humaine, car même les instincts ou les pulsions les plus basiques de l’homme dépendent de la culture. Notre ami Pascal, disait dans les Pensées : Ce qu’il veut dire par là (voir ci-dessus) dans le discours dominant ou via nos habitudes. On a tendance à appeler “naturel” ce qui n’est souvent qu’une valeur culturelle fondamentale pour une société,et on la fait pour donner à cette valeur un caractère universelle et de permanence. Et il y a un sociologue, Bourdieu, qui va donner un nom, seconde nature, à l’ensemble des caractéristiques acquises mais enracinées si profondément qu’on peut difficilement s’en défaire. Par exemple, certaines personnes pensent encore que c’est la nature de l’homme, d’être orgueilleux, ambitieux, alors que la femme, serait plutôt par nature douce, sensible. Et y en a pas mal des clichés de ce type. Par exemple, certains croient que la nature de l’homme c’est d’être hétérosexuel ou que la femme possède un “instinct maternel”. Mais en fait, la société nous éduque pour agir ainsi. Avec elle, on apprend à parler, à nous situer dans le temps, on apprend des gestes, des attitudes… Et on assimile inconsciemment ces habitudes comme naturelles, et du coup, la culture devient une “seconde nature”. C’est à dire, on confond des pratiques culturelles avec des déterminations naturelles. Du coup, on a une 2ème réponse à notre problématique : Mais donc, si la culture c’est le propre de l’homme, est-ce qu’on ne pourrait pas dire que la nature de l’homme, c’est justement d’être culturelle ? ♪ Jingle ♪ La culture, c’est pas ce qui s’ajoute simplement à la nature. C’est ce qui la transforme et la créé de toute pièce. Pour mieux le comprendre, on peut s’intéresser au mythe de Prométhée. Ce mythe raconte l’histoire de Prométhée et Épiméthée, c’est 2 titans chargés par les Dieux de distribuer des qualités à toutes les espèces vivantes. Et de manière équitable. Afin que chacune puisse survivre. Et c’est Épiméthée qui s’en charge. Du coup il donne à certains animaux la force, à d’autres la rapidité, à certains des ailes. Mais il est un peu teubé Épiméthée. Il a distribué toutes les qualités qu’il avait aux animaux, et a oublié d’en donner aux hommes. Alors pour corriger cette erreur, Prométhée vole le feu et la technique aux Dieux, pour que l’Homme puisse inventer des outils afin de survivre. Alors, qu’est-ce que nous apprend ce mythe ? Et bien tout d’abord, que ce qui était à la base une infériorité de l’homme face aux animaux, finalement c’est une force extraordinaire. Parce que comme ça il peut devenir tout ce qu’il veut. Il n’est pas enfermé dans les limites d’une nature comme les plantes ou les animaux. Et ça, c’est la principale différence entre l’homme et l’animal. Ça et le fait que nous on porte quand même des vêtements. Bon sauf certains animaux grave sappé quand même ! Rousseau il appelle cette différence la perfectibilité. En gros, c’est la capacité de se changer soi-même. Et il parle pas des vêtements. On parle de se changer soi, avec le progrès par exemple, pour le meilleur comme pour le pire. Et c’est parce que l’homme n’est rien au départ qu’il peut tout devenir. Alors que l’animal, au bout de quelques mois, il devient déjà ce qu’il sera toute sa vie, il n’y a que l’homme qui peut évoluer en bien ou en mal. D’ailleurs Rousseau le définit bien : Du coup, on ne peut pas distinguer certains éléments naturels et d’autres culturels chez l’homme. Par exemple, le fait de manger c'est à la fois naturel, c’est un besoin vital, mais aussi culturel, puisqu’on prend généralement notre repas à midi, avec des couverts, en discutant avec des gens. Autre exemple avec la colère. Si la colère est un sentiment naturel, non construit par l’éducation, son expression en revanche, le cri, elle relève de la culture à laquelle on appartient. "Ahh !"Voilà. Bon après le cri, c’est pas la seule manifestation possible de la colère. On peut aussi la manifester comme ça : "1, 2, 3, bras de fer chinois" ♪ Street Fighter II Theme ♪ Et le cri, ça peut exprimer plein d’autres trucs : La peur, le désespoir… *Cris de peur d'Homer Simpson* Pareil pour l’amour. Si l’amour c’est bien un sentiment naturel, un bisou c’est une manifestation culturelle de l’amour. L’expression de nos émotions elle est conventionnelle, c’est notre culture qui nous apprend comment les extérioriser. Tout va dépendre des conventions, qu’on nous transmet par un héritage, et non par hérédité. Et là on on arrive à une 3ème réponse : ♪ Jingle ♪ On a souvent l’impression que beaucoup de choses sont “naturelles” car on ne connaît que notre propre culture. Mais pour éviter tout ethnocentrisme, c’est à dire pour ne pas croire que notre culture est la meilleure et que les autres ne sont pas civilisés, il faut comprendre que tout, même nos sentiments, sont variables selon la culture dans laquelle on se trouve. Aller, c’est dans ma culture de te faire un récap ! La question qui se pose : * Cyrus lit le récap * Si t'es là pour les révisions, bon courage, et si t'es juste là pour le kiff, n'hésites pas à étaler ta culture en commentaire ! Ça m'intéresse. Ciao ! Tu passes le Bac cette année ? T'inquiètes l'Antisèche est là ! Abonne toi pour recevoir de nouvelles vidéos chaque semaine ! Tu peux aussi checker celles qui sont déjà en lignes en cliquant sur la playlist ! Tu vas l'avoir ce Bac !