Est-ce que vous avez déjà remarqué qu’après avoir bu un verre… le verre est toujours là… donc ce n’est pas le verre que vous avez bu ! et ça, c’est la faute d’une figure de style. Bienvenue à ceux qui nous rejoignent, pour les habitués, nous continuons notre parcours à la découverte des figures de style. Ce cours de 5 minutes est consacré aux figures de substitution, c’est à dire toutes les figures qui remplacent un mot ou une expression par un autre mot ou une autre expression. Accrochez-vous : les noms de ces figures sont compliqués. Je ferai un petit récapitulatif en fin de vidéo pour qu’on s’assure ensemble que tout est clair ! La plus simple des figures de substitution pure, c’est la périphrase. La périphrase, étymologiquement, c’est une « expression/une phrase qui fait le tour ». Elle consiste en une expression qui fait deviner un mot. Autrement dit, on tourne autour du pot, on veut vous faire comprendre un mot sans le nommer directement… ce serait trop simple. Si je vous parle du « meilleur ami de l’homme », de la « dame de fer », de la « langue de Shakespeare » ou de « celui dont on ne doit pas prononcer le nom », vous devinez que je veux vous parler du chien, de la tour Eiffel, de l’anglais et de « Voldemort » même pas peur. Ces périphrases-là sont entrées dans le langage courant. Mais on en crée en permanence, notamment quand on veut désigner quelque chose dont on ne connait pas le nom. Pour analyser la périphrase il faudra se demander pourquoi l’auteur ne nomme pas directement le mot qu’il souhaite faire deviner. Est-ce que c’est simplement parce qu’il ne connait pas son nom ? pour éviter une répétition ? Est-ce que c’est pour insister sur une caractéristique du nom à deviner ? Pour le valoriser peut-être ? ou pour le dévaloriser ? et ça, c’est pas gentil. Une autre figure de style permettant la substitution : la métonymie. Elle permet de remplacer un mot par un autre… sachant que les deux mots ont un lien logique entre eux. C’est ce sur quoi j’insistais en introduction. Quand on dit « boire un verre », on ne boit pas le verre, on boit son contenu. C’est une figure que l’on utilise très régulièrement, parce qu’elle permet de communiquer plus rapidement notre pensée. Aussi, pressé par la faim, on dit rarement, « je me rendrais volontiers dans un restaurant proposant des recettes traditionnelles grecques » on dit « je mangerais bien un grec ». C’est un peu plus rapide mais au sens propre… manger dans un grec… c’est bizarre. étymologiquement, c’est la plus pure des figures de substitution parce que « nymie » veut dire « nom » et « méto », vient de « méta » qui désigne le changement. la métonymie, c’est le remplacement d’un nom par un autre nom. La synecdoque est une métonymie particulière, elle consiste à remplacer le nom d’une partie par le nom du tout ou le nom du tout par le nom d’une partie. Je m’explique ! Quand on est en bord de mer et qu’on veut faire « de la voile », on veut en réalité parler d’un bateau équipé de voiles. On a donc désigné le tout (le bateau) par une partie de ce tout (les voiles). Comme je vous le disais la synecdoque fonctionne aussi dans l’autre sens. En désignant la partie par le nom du tout. Quand on dit, par exemple, qu’il y a un match de la France ce soir… Ce n’est pas toute la France qui sera sur le terrain mais seulement une partie : les joueurs de l’équipe de France. Enfin, l’antonomase consiste à remplacer un nom commun par un nom propre. Souvent, c’est entré dans le langage courant. Quand on parle d’une poubelle c’est déjà une antonomase, quand on parle d’un hercule ou d’un césar, ce sont aussi des antonomases parce que les mots « poubelle » « hercules » et « césar » viennent de noms propres. Si vous voulez en apprendre davantage sur cette figure j’y ai consacré une vidéo intitulée « Les noms pas propres » : je suis sûr que vous allez faire quelques découvertes. On pourrait aussi parler de l’antiphrase qui, par ironie la plupart du temps, dit l’inverse de ce qu’elle souhaite faire comprendre. Cette figure de style a déjà été honorée par un autre cours de 5 minutes alors ne perdons pas de temps : passons au récap ! Les figures de substitution permettent de remplacer un mot ou une expression par un autre mot ou une autre expression. La périphrase ne nomme pas le mot qu’elle souhaite faire deviner en le remplaçant par une expression. La métonymie remplace un mot par un autre grâce à une relation logique entre ces deux mots. La synecdoque et l’antonomase sont des métonymies particulières. La synecdoque remplace le tout par la partie ou la partie par le tout et l’antonomase c’est un nom propre utilisé comme un nom commun. J’espère n’avoir rien oublié… C’est là dessus que nous nous quittons pour cette semaine, je vous souhaite une bonne journée !