Le thème de l'homme et de l'animal est rarement traité en philosophie à proprement parler, en terminale, parce qu'il est lié à la question de l'humanité, mais aborde une problématique spécifique qui est celle de la question animale qui est de plus en plus traitée dans les médias. dans nos actualités et qui pour cette raison est intéressante et qui peut être intégré à ce programme d'humanité qui est donc celle d'une spécialité qu'on vous propose dès la première. Donc en première vous allez pouvoir traiter cette question de l'homme et de l'animal en expérimentant explorant à la fois des textes littéraires et philosophiques. Pour ce faire, il faut avant tout définir, comme dans toute démarche philosophique, les termes en question.
Et donc on a le terme d'homme et d'animal, ça semble tomber sous le sens ces deux termes. En réalité, il faut quand même s'y arrêter un peu, puisque au niveau de l'étymologie, on imagine, on pense, qu'homme vient de humus, qui veut dire la terre en latin, par référence à ce récit de la Genèse, où l'être humain est créé à partir de la glaise, à partir de la terre. par Dieu dans le récit de la création donc qui est commun autant à la religion juive que chrétienne. Et ce terme d'homme en latin donc homo va englober le wir c'est à dire le masculin. et le féminin, le féminin.
Donc c'est vraiment ce qui correspond à notre notion d'être humain. Et ensuite, en français, homme va désigner l'être masculin, et en même temps, le terme générique de masculin et féminin. Donc ça va prêter un peu à confusion, ce qui fait qu'aujourd'hui, où on a un discours égalitaire entre les sexes qui se développe, on ne fait plus trop quoi faire de ce terme d'homme.
Des fois, on le met avec une majuscule, pour dire que c'est l'être humain, et pas juste l'être masculin. Et puis parfois, on... privilégie être humain.
Mais en tout cas, sachez que là, il ne s'agit bien sûr pas de limiter juste à l'être masculin, c'est l'être humain en général. Alors comment est-ce qu'on le définit, cet homme, entendu comme on vient de le définir, de le préciser plutôt ? On le définit comme d'abord un animal politique, chez Aristote, je vous donne des définitions classiques de l'être humain, donc ça c'est dans la politique d'Aristote justement, et donc on voit qu'Aristote commence par définir l'homme par le fait que c'est déjà un animal.
Donc... C'est un animal évolué, mais c'est un animal. Et c'est un animal politique. Alors, ça ne veut pas dire qu'il aime faire de la politique. Ça veut juste dire qu'il aime vivre, qu'il est fait pour vivre en société.
Donc, police, c'est la ville, en fait, chez Aristote. Et donc, c'est la vie en communauté, en société. Ce n'est pas un être individuel, mais autonome. Ce n'est pas quelqu'un qui est détaché de toute tribu, de tout groupe.
Au contraire, l'homme est fait pour s'organiser, pour vivre avec les autres hommes. Ça, c'est la première caractéristique chez Aristote. Deuxième caractéristique, toujours... chez Aristote, il est doué de logos. Logos étant le terme grec pour désigner à la fois la raison et le langage.
On trouve dans le terme de logique, par exemple. Et donc, l'homme est cet être vivant qui se distingue à la fois par sa capacité à vivre en groupe, mais aussi le fait qu'il sache raisonner, réfléchir et qu'il puisse parler. Donc, dans le sens d'avoir un langage articulé. Doué de sens, ce n'est pas émettre des bruits pour communiquer, mais vraiment essayer de transmettre un message significatif, signifiant, en articulant, en formant des sons qui sont distinguables, on va dire plutôt distinctifs, à la fois de l'homme et bien distingués. J'essaie de jouer autour de la notion de distinction, comme vous l'aurez compris.
Pour ce qui est de l'animal, il vient du terme anima, qui veut dire l'âme, mais aussi le mouvement. Donc l'animal au sens propre c'est quelqu'un qui est animé, et donc ça veut dire qu'il est doué de vie et de mouvement. Alors chez Aristote, il possède une âme sensitive et non intellective.
Ce sont des distinctions de type d'âme chez Aristote, c'est un peu bizarre, un peu exotique pour nous, mais ce que ça signifie c'est que l'animal il est capable de sentir, d'avoir des sensations, mais selon Aristote il n'est pas capable d'intelliger, c'est-à-dire de comprendre. Alors, intelligé ça signifie être intelligent Ça semble un peu barbare, mais c'est un terme qui existe en ancien français et en français ancien en général. Et donc chez Aristote, ça veut juste dire être capable d'avoir cette réflexion, tout ce qui est lié au logos dont on a parlé tout à l'heure.
Donc l'animal, il ressent, mais il ne réfléchit pas et il ne parle pas. Ça, c'est ce que dit Aristote. Donc ça va être la base de réflexion sur les rapports entre homme et animal. En termes d'histoire de cette question, on va voir très vite que les différents points qu'on a abordés vont être remis en question.
À travers l'histoire de la philosophie ou de la littérature, et qu'on va poser la question de l'intelligence à attribuer aux animaux depuis la Renaissance, dès la Renaissance. Donc on va remettre en question ce qu'a dit Aristote et qu'on n'avait pas trop réexaméné jusque-là. Et c'est une question, la question de l'intelligence des animaux, qui va se prolonger avec la question du langage.
Les animaux, parce qu'on a vu dès là que raison et langage étaient liés. Donc on va se demander si les animaux sont intelligents, s'ils ont un comportement réfléchi, et en plus on va se demander s'ils ont un langage qui leur est propre et auquel nous on n'aurait pas accès, et qu'on n'aurait pas compris en tant que tel. Les problématiques qu'on peut se poser à partir de cette thématique de l'homme et de l'animal, je vous en propose trois. D'abord, en quoi l'homme est aussi un animal ?
On l'a vu déjà dans la définition d'Aristote de départ, définition liminaire. Il s'agit ici de voir quels sont les points communs entre l'homme et l'animal. et en quoi est-ce que l'homme est peut-être plus animal qu'il ne veut bien l'avouer ? L'autre question possible, l'autre axe, c'est l'animal est-il inférieur à l'homme ?
Puisque depuis, c'est toujours cette genèse, on revient toujours à ce texte biblique, il y a l'idée que l'homme doit dominer. les autres espèces vivantes. C'est une idée qui va être véhiculée et transmise pendant des siècles et des siècles, pour arriver jusqu'à Descartes qui va dire que l'homme est fait pour être maître et possesseur de la nature.
Dans la nature, il y a les animaux aussi. Cette notion de hiérarchie entre les espèces vivantes, avec l'homme au sommet, va être remise en cause, notamment au XVIIe avec les libertins érudits. Elle est encore interrogée aujourd'hui. Donc, une question d'infériorité emporte cette idée de hiérarchie et la questionne.
Et puis, dernier point, faut-il accorder des droits... droit aux animaux, ça c'est vraiment une question plutôt d'actualité, puisque c'est une question qu'on se pose actuellement, c'est une position qu'ont défendre les gens qui s'appellent les antispécistes aujourd'hui, qui sont contre la division des espèces. Donc là on peut pour exploiter cette question aller voir aussi des articles de journaux d'aujourd'hui, des médias plus contemporains, des sources plus contemporaines. Donc voilà différentes orientations de cette question dont vous voyez qu'elle a des fondements philosophiques très anciens et une histoire assez importante que nous allons détailler dans d'autres vidéos sur les références à la Renaissance, à l'âge classique et au siècle des Lumières sur l'homme et l'animal.