Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans cette nouvelle vidéo du programme d'Histoire, Géographie, Géopolitique, Sciences Politiques de première. Nous abordons aujourd'hui le thème 2 consacré à l'analyse des dynamiques des puissances internationales. Et pour commencer, dans ce chapitre introductif, nous allons définir ce qu'est une puissance internationale.
Bon, vous êtes prêts ? Très bien, alors à nous ! L'historien Raymond Aron définissait la puissance comme, je cite, la capacité d'une unité politique d'imposer sa volonté aux autres unités L'histoire de l'humanité est marquée par les rivalités et l'affirmation entre les puissances internationales. Ce cycle des grandes puissances en est même un moteur essentiel. Au XXe siècle, les spécialistes des sciences politiques et des relations internationales ont précisé les critères de puissance internationale d'un État, compris dans sa relation avec les autres puissances à l'échelle mondiale.
La notion de puissance désigne la capacité de distinction, d'influence, de rayonnement, voire de domination d'un état sur les autres états du monde. La problématique sera extrêmement simple, comment définir une puissance internationale ? Et dans cette première partie, je vous propose de nous intéresser, grand un, aux caractéristiques de la puissance internationale.
Alors quand on parle de puissance, on pense souvent au terme de puissance dure ou plutôt, si on prend l'anglicisme, de hard power. Cette vision est incarnée par la puissance territoriale, La superficie, les terres cultivables, les ressources naturelles et une population importante, c'est ce qu'on appelle une puissance démographique. Le hard power concerne aussi les domaines militaires, diplomatiques, économiques et technologiques. Le hard power s'appuie donc sur les éléments traditionnels de la puissance d'un état, son armée, son économie, sa population.
Autant d'aspects qui sont des éléments visibles de cette puissance. La population chinoise est par exemple considérée comme le pilier du développement économique de l'empire du milieu. le territoire est aussi un atout important pour un pays comme le brésil ou plus encore la russie même si la maîtrise de leur immensité peut devenir un frein à la puissance enfin la puissance militaire des états-unis reste inégalée et constitue l'atout majeur dans le point international de la première puissance mondiale par opposition à la puissance dure on a évidemment ce qu'on appelle la puissance douce plus connue sous le nom de soft power qui désigne la capacité d'attraction et de sélection qu'un état exerce par le biais de son modèle culturel de ses valeurs de son idéologie ou d'institutions internationales c'est au politiste des états-unis joseph nye que l'on doit la popularisation du soft power dans les années ces supports s'appuient sur la capacité indirecte d'un état à diffuser sa puissance et son influence c'est ce qu'on pourrait appeler si on utilisait un néologisme la coolitude en quelque sorte un pays comme la corée du sud par exemple rayonne par son influence culturelle c'est ce qu'on appelle le hallyu qui a des conséquences sur son attractivité économique et son image de puissance l'influence de la langue française s'étend bien au del des frontières d'hexagone et permet la culture française d'avoir un rayonnement international une troisième expression vient compléter et préciser les modalités d'exercice de la puissance au début du vingt-unième siècle toujours sous l'impulsion de joseph c'est ce qu'on appelle la puissance intelligente ou smart power qui consiste en l'articulation des stratégies du soft power et du hard power de la part d'un état le président des états-unis barack obama En cherchant à mettre en avant ses partenaires militaires comme la France et le Royaume-Uni dans la crise libyenne de 2011, et en développant une politique étrangère plus positive et intelligente en quelque sorte, et moins directe, a mis en évidence cette capacité d'un État à rester influent et dominant, tout en se montrant moins interventionniste.
Bon, maintenant que nous avons défini les termes de hard power, soft power, smart power, je vous propose de nous interroger dans cette seconde partie sur une question fondamentale, être une puissance pour quoi faire. Et là... Ce qu'on va faire, c'est qu'on va détailler les différents domaines de la puissance.
En commençant par la puissance diplomatique. La puissance diplomatique d'un État correspond aussi bien à sa capacité de contraindre qu'à sa capacité d'influencer les comportements des autres acteurs. La puissance d'un État détermine donc sa capacité à orienter le cours des relations internationales. La France, par exemple, s'appuie sur son réseau d'ambassadeurs, sur sa présence dans les institutions internationales et sur ses alliances stratégiques pour exercer une influence diplomatique certaine.
La puissance militaire d'un État ne peut se limiter à l'accumulation d'armes et de soldats, même si cette donnée demeure essentielle. Un État qui veut devenir une puissance militaire développe la recherche militaire pour mettre au point de nouveaux armements, les drones, l'utilisation de l'intelligence artificielle, les armements spatiaux, etc. Avec l'extension des théâtres de guerre, la puissance militaire s'étend au domaine cyber et au domaine économique.
Une puissance militaire est un pays qui est parvenu à dissuader les autres pays de l'attaquer, notamment au travers de l'arme nucléaire. Elle peut aussi intervenir militairement dans un autre pays lorsque ses intérêts sont menacés. Les grandes puissances militaires sont des pays qui développent un service de renseignement performant.
On pense à l'espionnage et bien sûr au contre-espionnage. Troisième domaine de la puissance, c'est la puissance économique. La puissance économique réside dans la capacité d'un État à peser sur l'économie mondiale, à centraliser les flux de marchandises, de capitaux et de matières premières. La puissance économique parvient à imposer son modèle de développement et à investir dans les autres pays.
Un pays est devenu une puissance économique lorsqu'il est indispensable à l'organisation économique mondiale. Cette puissance économique se distingue aussi par son tissu industriel, le nombre des grandes entreprises, et par l'innovation, c'est-à-dire la capacité du pays à développer de nouveaux produits. Enfin, dernier aspect de la puissance, la puissance culturelle d'un État, qui réside dans sa capacité à exporter son modèle culturel et à l'utiliser pour développer les autres aspects de sa puissance, politique, diplomatique, économique. Elle se mesure par des indicateurs traditionnels, comme la place de la langue dans le monde et la diffusion de biens et de produits culturels à l'échelle régionale et ou mondiale. Une puissance culturelle a aussi une forte influence sur les modes de diffusion de l'information, notamment sur les réseaux sociaux.
Elle a enfin une influence forte et un rôle d'impulsion dans les pratiques sociales, la musique, la nourriture et les vêtements. Alors pour terminer, je vous propose d'essayer de dresser un rapide portrait d'une hiérarchie des puissances même si on sait que c'est un sujet qui est soumis à un débat assez vif. Alors tout en haut de la hiérarchie, on trouve les superpuissances et les hyperpuissances. Le terme de superpuissance est un terme historique qui a été créé pour répondre à un moment précis, celui de la guerre froide, qui a vu s'opposer deux grandes puissances militaires qui ont lutté pour étendre leur influence, à savoir les États-Unis et l'URSS bien sûr.
Avec la disparition de l'URSS, Hubert Védrine, ministre des Affaires étrangères de la France, a développé le concept d'hyperpuissance dans les années 90, pour montrer que la domination des États-Unis était complète et sans contestation. Mais depuis les attentats du 11 septembre, on peut dire que cette notion a été largement mise à mal. En dessous des superpuissances et des hyperpuissances, on va trouver les puissances moyennes. Une puissance moyenne, c'est un pays qui possède une influence incomplète. Il est généralement aussi associé à l'idée de déclin, même s'il faut relativiser ce concept.
La France et le Royaume-Uni sont ainsi qualifiés de puissances moyennes. Car si elles comptent dans le monde grâce à leur rôle au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, à leur réseau d'ambassades et à leur langue, ces pays n'ont plus forcément les moyens militaires et économiques de lutter avec les grandes puissances. Troisième catégorie, c'est la puissance émergente.
Une puissance émergente est au contraire une puissance qui connaît un essor et tend à devenir dans un futur proche une grande puissance. La Chine, évidemment, en est l'exemple parfait. Puissance émergente dans les années 2000, elle est aujourd'hui la deuxième puissance économique émergente.
et vise pour le centenaire d'accrédition de la république populaire de chine le rôle de leadership mondial mais cette catégorie est contestable dans le sens où de nombreuses puissances émergentes ne parviennent pas à exercer une influence internationale le brésil est certes une puissance économique en devenir mais il reste un pays peu influent culturellement et militairement enfin la dernière catégorie c'est celle qu'on pourrait résumer sous la forme vouloir devenir une puissance certains pays cherchent à établir une influence et un poids économique et culturel croissant afin de devenir un pays qui compte ce qu'on appelle une puissance. Et le meilleur exemple, c'est évidemment le Qatar, qui s'est appuyé sur ses ressources en hydrocarbures pour développer une diplomatie économique et culturelle en investissant massivement dans les pays européens, en se positionnant dans l'économie du sport, avec notamment le rachat du PSG, mais aussi l'organisation des mondiaux de handball, d'athlétisme, et évidemment l'organisation de la Coupe du monde de football, qui a eu lieu en 2022. Alors, pour conclure, que pouvons-nous retenir ? La puissance est une notion qui évolue dans le temps et dans l'espace et qui n'est en rien une réalité statique ni garantie. Pour les États qui veulent s'affirmer comme puissance, il est essentiel de s'appuyer sur un domaine de la puissance car aucune puissance ne peut être globale.
La notion de puissance a montré ses limites et ses faiblesses face au modèle de mondialisation, dans un espace connecté et interdépendant. D'ailleurs, la Russie, puissance considérée comme moyenne, a montré qu'elle pouvait jouer un rôle majeur dans le monde depuis la guerre contre l'Ukraine. La puissance des États est également affaiblie par le rôle de premier plan des acteurs transnationaux comme les marchés financiers, les entreprises multinationales, les ONG ou encore les réseaux terroristes.
Et voilà, nous en avons donc terminé avec cette introduction au TEL2. Si vous avez des questions, n'hésitez pas, comme d'habitude, à me les poser en commentaire. Je tâcherai d'y répondre dès que j'ai un petit peu de temps. Vous trouverez le cours au format PDF et MP3 sur mon blog histoire-géo-en-vidéo.fr Merci. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter de passer une bonne fin de journée, une bonne fin de nuit, une bonne fin de tout ce que vous voulez.
Et je vous dis à bientôt. Ciao !