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Génocide des peuples autochtones américains

C'est une question controversée qui hante encore les Etats-Unis. En quatre siècles, la population autochtone est passée d'environ 3 à 7 millions de personnes à seulement 250 000 individus. Mais que s'est-il vraiment passé ? Les Etats-Unis auraient-ils commis, puis tenté de cacher un génocide ?

C'est en tout cas la thèse qui avance certains et il faut dire que les preuves sont nombreuses. Tout ce qui s'est passé a été largement documenté. Guerre, massacre, déportation, viol, épidémie, des terres volées, confisquées, pillées, et tout ça sous la bénédiction de la Maison Blanche ? Comme souvent, ce n'est pas si simple que ça. Mais avant de continuer, cette vidéo est sponsorisée.

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Sur place, les rapports avec les natifs américains sont parfois tendus. Si certaines tribus font le commerce notamment de fourrures, et font parfois des alliances avec les puissances coloniales, qui d'ailleurs vont se servir des rivalités entre tribus pour s'installer durablement en Amérique, les colons anglais notamment méprisent la culture et le mode de vie de ces tribus, qui les jugent arriérés. A cette époque, environ un million de colons vivent principalement dans les 13 colonies, tandis que les tribus autochtones, avec lesquelles les colons sont en contact, vivent dans un espace qui s'étend des Appalaches vers les Grands Lacs jusqu'au fleuve Mississippi. Mais un événement va tout changer. En 1776, les 13 colonies britanniques déclarent leur indépendance.

C'est le début de la révolution américaine, qui s'achève par la création d'un nouveau pays, les Etats-Unis. Lorsque les américains obtiennent leur indépendance, ils récupèrent non seulement les 13 colonies, mais aussi l'ensemble des territoires dans lesquels vivent ces tribus. Et ils n'ont aucunement l'intention de leur laisser.

Le gouvernement américain considère toutes les terres qui s'étendent jusqu'au fleuve Mississippi comme le sien, sans se soucier des nombreuses tribus qui y vivent depuis plusieurs générations. En réaction, en 1785, plusieurs tribus, dont les Chuanons, les Menomis, les Crix ou encore les Mississaugas, forment une coalition qui exige qu'on leur cède le contrôle de ces terres et que l'installation des Blancs y soit interdite. Sans surprise, le gouvernement américain refuse, envoie l'armée et déclenche la première guerre entre les jeunes Etats-Unis. et les natifs américains qui se sont battus en 1794 à la bataille de Fallon Timbers.

Mais la colère ne redescend pas et un nouveau conflit pointe le bout de son nez. En 1812, Tecumseh, un chef d'une tribu chouanon, profite d'une guerre entre États-Unis et Royaume-Uni sur fond de querelles commerciales pour former une nouvelle coalition de 30 nations amérindiennes contre Washington. Mais une fois de plus, les armées autochtones sont écrasées. En 1813, Tecumseh est découvert en 1813. et tué à la bataille de Moravia Town, ce qui provoque la dissolution de cette coalition autochtone.

Après ça, certains peuples font le choix de rejoindre le camp américain contre une promesse d'autonomie qu'ils n'obtiendront jamais. Et pour les autres, la politique américaine est désormais claire, ils doivent déménager, au Canada ou à l'ouest du Mississippi. Le projet est alors simple, créer une réserve, c'est à dire une zone où les natifs américains pourraient vivre librement. Sans interférence avec l'extérieur, avec l'interdiction d'en sortir. De toute façon, on ne leur laisse pas trop le choix.

Et ceux qui résistent sont déportés de force. C'est le début de nombreuses révoltes et de guerres. La première a lieu quelques temps après la défaite de Moravia Town.

Les Kreeks, refusant d'être déplacés vers l'ouest, ils se révoltent et attaquent une garnison militaire commandée par un certain Andrew Jackson. L'année suivante, Jackson prend sa revanche sur les Kreeks. Vaincu, une partie trouve refuge chez le peuple séminoles en Floride. Mais la majorité est déportée dans la réserve indienne de l'Ouest. Mais pour ceux qui se sont réfugiés chez les séminoles, la paix est de courte durée.

En 1817, le gouvernement américain souhaite eux aussi les soumettre, car ils sont installés sur des réserves de coton. Et c'est de nouveau Andrew Jackson qui est à la tâche. Il fait brûler tous les villages amérindiens qu'il rencontre et fait parquer les séminoles dans une réserve où le sol ne peut pas être cultivé. Beaucoup de séminoles meurent de faim et de maladie.

Pour survivre, ils doivent mener des pillages aux alentours, ce qui déclenche une deuxième guerre avec les américains. Mais à la fin, les séminoles finissent par se rendre. La plupart sont déportés eux aussi vers le territoire indien de l'Ouest, et seule une minorité réussit à rester en Floride, et à vivre dans une micro-réserve dans les Everglades, qui existe encore de nos jours.

Si vous trouvez déjà ce genre de traitement atroce, et bien c'est pas fini. Car lequel le plus terrible est sans doute celui des Chiroquis. Pourtant à l'origine, les Chiroquis sont la nation amérindienne que l'on pourrait qualifier de la plus occidentalisée. Installés en Géorgie, ça fait un moment que les Chiroquis ne sont plus nomades.

Ils s'habillent comme les occidentaux, ils ont construit des routes, des maisons en briques, des écoles, des forges, des scieries ou encore des machines pour tisser le coton. Ils ont même une constitution et un journal. Le « Chiroki Phoenix » , qui est publié à la fois en anglais et dans la langue Chiroki. Et ils ont même des esclaves noirs. Bref, eux, on peut difficilement leur reprocher de ne pas vouloir se convertir au mode de vie des blancs.

Et pourtant, ils vont quand même avoir des ennuis. Bon, le souci, en fait, il ne vient pas d'eux. mais du sol sur lequel ils vivent. Car depuis peu, les colons y ont découvert de l'or.

Les colons américains veulent donc sans surprise s'emparer des terres chiroquies. Et pour ça, ils ont le soutien du président des Etats-Unis qui n'est nul autre que, tiens tiens, Andrew Jackson. Ouais, le même qui faisait raser des villages quelques années auparavant, et bah il est devenu président. En 1830, il propose une loi qui est votée par le Congrès, l'Indian Removal Act, qui n'est ni plus ni moins que...

que l'expulsion forcée des Chiroquis vers le territoire indien. Mais pour une fois, ça ne passe pas. Au Congrès, une opposition se forme contre cette loi car elle est jugée immorale, surtout contre un peuple considéré comme pacifique et qui se civilise progressivement, ce qui pour eux est une bonne chose.

En 1832, la Cour suprême des Etats-Unis va même juger cette loi illégale. Mais le président Jackson leur répond que s'ils ne sont pas contents, ils n'ont qu'à aller en Géorgie pour empêcher l'expulsion des Chiroquis. ... ce qui évidemment ils ne feront pas. Sans soutien sur place, les Cherokees se retrouvent donc forcés de vendre leur terre aux colons, qui se les partagent lors de loteries.

En 1838, 17 000 personnes, hommes, femmes et enfants, sont forcés de partir sous la pression de l'US Army. Ils entament alors un long voyage jusque dans une réserve en Oklahoma. Un tiers des Cherokees trouve la mort lors de cette marche forcée, qu'ils baptisent la Piste des larmes.

Cette loi de déportation est ensuite étendue peu après par le Congrès à tous les peuples qui vivent entre la côte et le Mississippi. L'Indian Removal Act marque donc la fin de la tentative de cohabitation entre les Etats-Unis et les nations autochtones. En 1815, le constat est brutal. Du Mississippi à la côte est, les natifs américains ont pratiquement disparu. Il ne reste plus que quelques tribus isolées dans les montagnes Appalaches et quelques autres notamment des métis qui tentent de s'intégrer tant bien que mal dans la la société américaine.

Mais pour la grande majorité qui a été obligée de migrer au-delà du fleuve Mississippi, vers ce qu'on appelle les grandes plaines, si pendant un temps ils ont cru avoir trouvé là un refuge pour échapper aux colons, ce refuge va vite se transformer en piège. Car bientôt, les colons vont lancer des expéditions vers l'Ouest, ouvrant la voie à une nouvelle grande vague de migration, qu'on appellera la conquête de l'Ouest. Avant de continuer, j'ai un petit truc à vous raconter. Vous vous souvenez quand au début je vous ai dit qu'à leur indépendance, les Etats-Unis avaient récupéré les 13 colonies et toutes les terres allant jusqu'au fleuve Mississippi ? Eh bien, j'ai omis de vous donner un petit détail.

Petit retour en arrière. En 1803, bien avant l'Indian Removal Act et la déportation des Amérindiens, les Etats-Unis ont signé à Paris un traité... avec la France pour leur acheter la Louisiane française.

Un territoire de plus de 2 millions de kilomètres carrés, qui à l'époque couvrait l'état actuel de la Louisiane au large du golfe du Mexique et qui remontait et s'étendait jusqu'à la frontière avec le Canada. En signant ce traité, les Etats-Unis ont pris possession de toutes les grandes plaines à l'ouest du Mississippi jusqu'aux montagnes rocheuses. Après avoir acheté la Louisiane, le président de l'époque, Thomas Jefferson, a ensuite financé une expédition qui emmena les deux explorateurs Lewis et Clark, aidés par une guide amérindienne jusqu'à la côte du Pacifique.

Cette expédition ouvre la voie pour de nombreux américains désireux de s'aventurer à l'ouest. Les colons américains se perçoitent que leur destin se trouve au delà du Mississippi et qu'ils doivent prendre possession de toutes ces terres et de ces ressources mais aussi y apporter les valeurs fondatrices de l'Amérique une société libre, démocratique, chrétienne et blanche. Mais en s'aventurant dans les grandes plaines, ils découvrent d'autres peuples autochtones qu'ils ne connaissaient pas jusque là et qui vivent différemment de ceux qu'ils connaissaient avant. Ces tribus n'ont pratiquement jamais été en contact avec les colons jusque là.

Hormis les espagnols qui leur ont apporté les chevaux. Ces peuples, ce sont par exemple les apaches, les sioux, les cheyennes ou les comanches. Ils sont nomades et leur culture tourne autour du bison, un animal qui incarne leur culture de la chasse, qui leur donne à manger, mais aussi avec ses os de quoi fabriquer des outils et des peaux pour s'habiller.

Alors lorsque les américains se lanceront dans une chasse massive aux bisons, conduisant à une quasi extinction de l'espèce à la fin du 19e siècle, C'est tout le mode de vie et l'écosystème de ces peuples autochtones qui seront bouleversés. Vous l'aurez donc compris, quand les américains déportent les amérindiens vers l'ouest, ils sont déportés vers un territoire américain, puisqu'ils l'ont acheté en 1803. Et sur ces terres se trouvent plein d'autres peuples, avec plein d'autres modes de vie, que les américains considèrent encore moins civilisés. Et les américains, dans leur volonté d'étendre leur super valeur à tout le continent, vont se heurter à ces peuples.

Et spoiler, ça va pas très bien se passer. Après quelques timides expéditions, c'est après la découverte d'or, l'annexion du Texas, puis de la côte ouest après la guerre américano-mexicaine, l'accélération de l'industrialisation et une explosion démographique qui pousse à partir des années 1840 de nombreux américains à traverser le fleuve Mississippi. C'est le début de ce que l'on va appeler la conquête de l'ouest. Très vite... plusieurs routes se mettent en place, qui sont empruntées par les colons vers la côte ouest, qui espèrent y trouver de l'or et un climat plus propice à l'agriculture.

Mais entre les deux, il y a cet espace vide, les grandes plaines, où de nombreuses villes sortent de terre et servent de ville étape. Et si pendant un temps les tribus pensent qu'elles vont pouvoir simplement faire du commerce avec ces nouveaux colons, elles vont vite déchanter. Tout ça se passe sur des terres qu'arpentent les amérindiens depuis des siècles.

Alors forcément... des tensions ne tardent pas à apparaître. Les tribus demandent en compensation aux colons qui traversent leurs terres de payer un droit de passage. Mais les colons refusent. Alors pour calmer les jeux, l'armée signe un accord pour garantir l'encadrement des routes qu'empruntent les colons.

Mais l'accord, passé à l'origine pour 50 ans, est réduit à 15 par le Congrès, ce qui énerve les différentes tribus qui se livrent en représailles à Deradzias. Sur la côte ouest, la situation est encore pire. Les natifs qui s'y trouvent n'ont aucun droit juridique. et soumis en souvent envoie au travail forcé. Tandis que les femmes sont elles fréquemment victimes de violences sexuelles de la part des colons.

En Californie, il y a même plusieurs chasses aux indiens qui sont lancées contre notamment la tribu Yuki. En 10 ans, entre 1854 et 1864, 90% des Yuki sont exterminés ou réduits en servitude. En 1862 est voté le Homestead Act.

qui autorise l'implantation de plusieurs centaines de milliers de fermes dans les grandes plaines, avec bien sûr les colons et les villes qui vont avec. Les tribus qui se résignent à vendre leurs terres sont escortées par l'armée américaine vers des réserves, qui vont au fil du temps devenir de plus en plus petites. Et ça, c'est sans parler d'un autre gros problème que rencontrent tous les peuples autochtones depuis le début de la colonisation, quatre siècles plus tôt, les épidémies. Plus il y a de contact avec les colons, plus les épidémies se propagent.

comme la tuberculose, le choléra ou la variole, qui déciment des tribus entières et qui restent en grande partie responsables de l'effondrement démographique des autochtones. Mais pour autant, les natifs américains ont-ils résisté face à cela ? Eh bien, évidemment, oui.

Même si c'est un peu plus complexe que ça. Car s'il y a eu des cas de résistance, il y en a aussi qui se sont rangés du côté des américains. Au début des années 1860, les Etats-Unis vont se déchirer du nord au sud lors de la guerre de sécession.

Pendant que les blancs s'affrontent, plusieurs amérindiens choisissent de s'enrôler dans l'armée, aussi bien celle de l'Union du Nord que celle de l'armée confédérée sudiste. Ils deviennent ce qu'on appelle des scouts. Ce sont des pisteurs et des éclaireurs qui servent dans des unités spéciales qui continueront d'exister bien après la guerre de sécession, puisque les dernières unités scouts seront dissoutes après la seconde guerre mondiale. Et ça c'est un élément assez important puisqu'elle montre une chose, cette opposition entre les autochtones et les américains, elle est loin d'être binaire. Certains se rangent du côté des américains pour différentes raisons, et puis les tribus et les peuples autochtones entre eux, bah ils s'apprécient pas forcément, il y a même des guerres.

Après la guerre de sécession remportée par le nord, l'état-major américain considère que sa principale mission est de sécuriser l'ouest américain, où les altercations sont de plus en plus fréquentes avec les natifs américains. L'US Army va donc se déployer en nombre dans les grandes plaines, passant de 8500 hommes en 1850 à 17 000 en 1890, répartis dans 85 forts. Ces hommes vont devoir faire face à plusieurs révoltes d'envergure, qu'on appellera les guerres indiennes.

La première a lieu en 1862. Les Sioux, victimes d'une famine, lancent plusieurs pillages et avec à leur tête leur chef, Little Crow, ils n'hésitent pas à affronter l'US Army. Le général Henry Seablade déploie ses hommes pour mater cette révolte. Les Sioux sont vaincus en septembre 1862 à la bataille de Woodlake, où 300 américains sont tués et 2000 sont faits prisonniers, parmi eux les vieillards, les femmes et les enfants. Si les américains réussissent à mettre fin aux revendications Sioux, cette première révolte en appelle rapidement d'autres. En 1864, ce sont les Cheyennes dans le Colorado qui se rebellent.

Depuis environ 15 ans, la population Cheyenne a drastiquement diminué, depuis une terrible épidémie de choléra qui tua la moitié d'entre eux. Un drame qui a permis aux colons de s'installer sur leur terre pour chercher de l'or. C'est d'ailleurs dans ce contexte qu'est fondée la ville de Denver. Comme les Sioux, les Cheyennes lancent à leur tour plusieurs pillages.

En représailles, une milice se charge d'incendier leur principal village et de massacrer ses habitants. Après ça, le nombre d'exactions dans les grandes plaines ne va cesser d'augmenter. Ils sont commis aussi bien par des milices que des unités de l'armée américaine, comme lors du massacre de Sand Creek en 1864, où une centaine d'hommes, de femmes et d'enfants sont massacrés.

Et comment ne pas parler de l'un des principales protagonistes de ces guerres indiennes, le lieutenant-colonel George Custer. En 1868, il est à la tête du 7ème régiment de cavalerie, qui va notamment écraser les Cheyennes dans ce que l'on qualifie tantôt de bataille ou de massacre. C'est la bataille de Washita, durant laquelle le chef Cheyenne Black Kettle est tué, et Custer décide de faire brûler près de 50 tipis, il fait tuer et scalper une soixantaine de personnes, dont des femmes, et fait même égorger les mules et les chevaux. Ce genre de descente gratuite et brutale, Custer va les multiplier pendant près d'une décennie, et ce, même en temps de paix, et dans des régions où pourtant aucune révolte autochtone n'avait été signalée.

En 1874, alors qu'il encadre la recherche d'or dans les Black Hills, dans les montagnes du Dakota du Sud, une zone pourtant cédée aux indiens six ans auparavant, il se heurte aux tribus qui refusent qu'on envahisse leurs terres. De leur chef, Crazy Horse et Sitting Bull forment une coalition entre Sioux, Lakota, Arafos et Cheyenne. C'est la guerre des Black Hills. La coalition réussit à battre l'US Army à la bataille de Rosebuck Creek le 17 juin 1876. Mais le...

Le coup de grâce est donné quelques jours plus tard, le 25 juin, à la bataille de Little Bighorn, durant laquelle Custer et ses hommes sont massacrés. C'est probablement la plus grande victoire militaire d'une coalition autochtone contre les Etats-Unis, qui eux vivent ça comme une grosse humiliation. En réaction à la défaite de Little Bighorn, le président Ulysse Grant ordonne des représailles massives.

En novembre 1876, plusieurs milliers d'hommes déferlent dans les Black Hills pour se venger. Au plein hiver, Sitting Bull et 5000 des siens décident de fuir dans les forêts enneigées, tandis que leurs villages sont réduits en cendres. De son côté, Crazy Horse tente de résister pendant près d'un an, mais submergé, il finit par déposer les armes en 1877, avant d'être tué d'un coup de baïonnette par un scout américain de l'US Army.

Sitting Bull va lui continuer la lutte, mais il finit lui aussi par se rendre en 1881 après une longue résistance. Tenez, il y a un autre épisode marquant de cette résistance des autochtones qui a lieu au sud des grandes plaines, à la frontière avec le Mexique. Le chef apache Géronimo, pour protester contre les conditions de vie indignes infligées à son peuple, lance plusieurs pillages.

Un énième conflit est... L'éclate et l'armée américaine commandée par le général Nelson Miles intervient. Après plusieurs combats, Geronimo et ses guerriers finissent par se rendre en 1886, épuisés après des années d'escarmouches. Ils sont ensuite déportés entre l'Arizona, l'Oklahoma et la Floride.

Geronimo abandonne la lutte, se convertira au christianisme et deviendra agriculteur jusqu'à sa mort en 1909. A la fin du 19ème siècle, la conquête de l'Ouest arrive à son terme. Les américains ont colonisé cet immense territoire, ils y ont construit des villes, des fermes, ils ont chassé le bison et construit des lignes de chemin de fer pour relier d'un bout à l'autre les Etats-Unis. Les natifs ont quant à eux été pour la plupart parqués dans des réserves, massacrés ou victimes d'épidémies.

La résistance amérindienne face aux Etats-Unis va alors connaître sa conclusion lors d'un épisode sanglant. Nous sommes à l'hiver 1890. La disparition des bisons, un hiver rigoureux, et surtout une nouvelle violation de la part des américains d'un traité passé avec les Lakotas, une tribu issue du peuple Sioux, a réduit considérablement la taille de leurs réserves, ce qui a mené à une énième famine. C'est dans ce contexte de désespoir qu'apparaît la Danse des Esprits, un mouvement mystique incarné par un certain Wovoka, persuadé d'être une sorte de messie, qui...

Il prophétise devant ses fidèles l'avènement d'un monde débarrassé des blancs et le retour des troupeaux de bisons. Comme il craigne que ce mouvement ne s'étende à d'autres peuples autochtones, le gouvernement américain va donc vouloir y mettre fin. Pour ça, il charge le général Miles d'arrêter tous les chefs, dont Sitting Bull, qui sont soupçonnés de soutenir la danse des esprits.

Mais lors de cette arrestation, la situation dégénère et plusieurs coups de feu sont tirés, dont un tiré par un scout qui tue Sitting Bull. Cet événement déclenche un ultime soulèvement chez les Sioux, qui se rassemblent derrière un certain Bigfoot, un autre chef Sioux. Miles et la 7ème cavalerie, celle-là même qui avait été décimée à Little Big Horn, et un régiment d'artillerie se lancent à leur poursuite. Au matin du 29 décembre 1890, le campement de Bigfoot, situé au bord du cours d'eau Wounded Knee, se retrouve encerclé par l'armée américaine.

En tentant de désarmer les Amérindiens, La situation dégénère de nouveau et une fusillade éclate entre les Sioux et les soldats américains. L'affrontement est confus et beaucoup de zones d'ombre continuent d'entourer l'événement. Ce que l'on sait, c'est que les guerriers Sioux, dont Bigfoot, sont sués dans l'affrontement, tandis que les femmes et les enfants qui cherchaient à fuir sont eux massacrés par l'artillerie. Le massacre de Wounded Knee, que l'armée américaine a longtemps voulu faire passer pour une simple bataille, fait environ 300 morts.

dont plusieurs dizaines d'enfants. Et oui, ça c'est aussi un gros problème de la période, les sources viennent souvent que du côté américain, elles sont donc pas forcément très objectives. Et parfois, certains événements qu'on a longtemps qualifiés d'affrontements ou de batailles, a par la suite été requalifié en massacre, lorsque de nouveaux éléments sont venus contredire la version officielle de l'US Army.

Les corps sont ensuite enterrés à la va vite dans une fosse commune, mais l'affaire ressurgira rapidement, et mettra en cause le SRMI et son commandement, faisant de Woundini l'un des pires crimes commis contre les autochtones, qui deviendra par la suite un symbole de la lutte des natifs américains. Alors que la conquête de l'Ouest touche à sa fin, Woundini marque le dernier chapitre d'une histoire sanglante d'un siècle de conflits, entre colons, les autorités américaines et les natifs américains. Pour autant, la situation est loin d'être réglée.

Elle est même pire qu'avant pour les autochtones, qui sont désormais... condamnés à vivre dans un pays qui ne veut pas d'eux. A la fin du 19e siècle, 3 millions de colons se sont installés dans les grandes plaines, détruisant l'environnement nécessaire au mode de vie des natifs américains. Ces derniers, réduits à 245 000 début 1900, sont parqués dans 300 réserves, où ils reçoivent une maigre aide financière et alimentaire, ainsi que la visite de missionnaires et d'enseignants chargés de les encourager à se sédentariser, à adopter le christianisme et le mode de vie des blancs. Ils sont victimes d'une politique violente et raciste, des danses religieuses aux conseils tribaux.

La justice américaine considère désormais tous ces comportements traditionnels comme des délits ethniques. Depuis la fin des années 1870, il y a même des pensionnats qui ont été créés, dans le but d'envoyer des jeunes natifs américains issus des réserves pour les éduquer à l'occidental. et leur faire abandonner leur tradition. Et à force, certains membres de tribus finissent par accepter cette acculturation et décident de devenir de vrais citoyens. américains.

Après la première guerre mondiale durant laquelle 25 000 natifs ont combattu dans l'armée américaine, le congrès décide en 1924 avec l'Indian Citizenship Act d'accorder la nationalité américaine à tous les natifs américains en plus de leur identité tribale. Puis dix ans après sous le président Roosevelt, l'Indian Reorganization Act rend aux tribus leur autonomie, ce qui leur donne notamment le droit d'élire leur chef. Mais la situation évolue peu, et il faut attendre les années 60 pour qu'en parallèle des mouvements pour les droits civiques apparaissent des groupes et des organisations qui militent pour le droit des natifs américains.

Mais aujourd'hui, plus d'un siècle après Wondini, la situation reste encore extrêmement précaire pour de nombreux descendants d'Amérindiens. De 245 000 début 1900, On estime leur nombre aujourd'hui à 5 millions, un chiffre qui varie car difficile à estimer. Car si environ 1 million vivent toujours dans les quelques 310 réserves et sont toujours liés à une des 550 tribus reconnues officiellement aux Etats-Unis, nombreux sont ceux qui se sont métissés et intégrés dans la population américaine au fil des générations.

Si, sur le plan administratif, ils sont considérés comme des citoyens américains de plein droit, dans les faits, pour ceux qui choisissent de vivre librement au sein des réserves, La réalité est peu reluisante. Le chômage et la mortalité infantile sont plus élevés qu'ailleurs. Il y a un manque d'accès aux soins, l'espérance de vie est réduite, ou encore il y a de nombreux soucis liés à l'alcool et à la drogue.

Tel est le quotidien de bon nombre de tribus vivant dans des réserves dans l'indifférence générale. Après quatre siècles de colonialisme, les séquelles sont aujourd'hui encore bien présentes. Vient alors la difficile question du génocide.

Les États-Unis ont-ils commis un génocide contre la population native américaine ? En quatre siècles, la population autochtone est passée d'au minimum 3,5 millions à seulement 250 000. Les Etats-Unis ont signé 400 traités avec une multitude de tribus. Mais l'historien Howard Zinn rappelle que le gouvernement les a tous bafoués, en cédant face aux pressions des colons pressés de s'installer sur les terres des autochtones. Le gouvernement américain a également longtemps couvert les crimes commis par son armée.

C'est vrai que les Etats-Unis n'ont jamais officiellement déclaré la guerre à la moindre tribu. Mais dans les faits, les américains n'ont pas cessé de combattre les natifs américains, de leur indépendance en 1776 jusqu'à Wendigny en 1890. L'expansion des colons américains dans les grandes plaines et sur la côte ouest a mis en péril la survie des autochtones, qui ont été exploités, maltraités, expropriés de leurs terres, déportés ou bien directement décimés par des massacres ou des épidémies. Et tout ça en ajoutant la politique d'acculturation menée par le pouvoir américain pour arracher aux natifs américains leur culture et leur tradition.

Et s'ils voulaient un tant soit peu être considérés comme des citoyens américains, même de seconde zone, ils devaient renoncer à leur mode de vie, se sédentariser ou bien se convertir au christianisme. Le terme de génocide fait son apparition au lendemain de la seconde guerre mondiale, grâce aux travaux d'un certain Raphaël Lemkin, un juriste juif polonais. A l'origine, la définition du génocide proposée par Lemkin est assez large, puisqu'elle ne se limite pas qu'à une extermination méthodique, mais aussi les famines organisées, le travail forcé, la destruction des biens, de la culture, des langues ou de la souveraineté politique d'un pays. peuple.

Et quand on ajoute à ça la volonté d'Hitler de faire des grands espaces d'Europe de l'Est son espace vital, qui devait être colonisé par une race supérieure, puis qui devait chasser ou exterminer les habitants natifs de ces endroits, certains ont raté rapidement fait le parallèle avec ce qui s'est passé avec les natifs américains. Mais aux Etats-Unis, il était inconcevable de se voir comparé aux nazis. C'est pourquoi la définition de génocide proposée par Lemkin a été rapidement raccourcie. Un acte de génocide ne se limite plus qu'à la destruction physique d'un peuple, que ce soit par le meurtre ou par d'autres moyens, comme la stérilisation ou l'enlèvement d'enfants.

Même si ça aussi, ce sont des actes qui ont été commis contre les natifs américains. ces éléments, on pourrait clairement qualifier tout ça de génocide. Oui, mais… Malgré ça, la question du génocide reste délicat.

Déjà, car elle ne fait pas consensus chez les historiens. Car certains pensent que même s'il est évident que certains crimes et certaines déportations ont été motivés par une haine et un racisme contre les Amérindiens, le pouvoir américain, lui, n'a jamais émis clairement une volonté d'exterminer la population autochtone. Et la différence, elle est là.

C'est pourquoi certains spécialistes préfèrent parler d'ethnocide. À la différence d'un génocide, qui consiste à l'extermination pure et simple d'un peuple pour ce qu'il est, un ethnocide, c'est la volonté d'effacer les crimes. caractéristiques culturelles d'un peuple pour le fondre dans un autre. Oui, il y a donc eu des tas d'atrocités commises par les colons et les autorités américaines, dont l'US Army. Les natifs américains ont été tués, déportés dans des réserves où ils ne pouvaient pratiquement rien cultiver, on a nié leurs droits, on les a maltraités, ça c'est indéniable, les preuves sont très nombreuses.

Donc même si on peut sans doute parler de crimes contre l'humanité, d'ethnocide, malgré le fait que les descendants d'Amérindiens et les mouvements décoloniaux militent pour que cela soit considéré comme un gêne, génocide, ne serait-ce que pour mettre un mot sur les souffrances qu'ils ont endurées, la question fait toujours débat chez les historiens pour savoir si oui ou non il s'agit d'un génocide. Et c'est certainement pas moi, ici et maintenant, qui vais trancher la question. Mais c'était je pense néanmoins important d'en parler, même si on ne peut pas apporter une réponse définitive à cette question, tellement cette partie de l'histoire américaine est souvent mise sous le tapis. C'est la fin de cette vidéo, après encore une fois un bon gros morceau sur un sujet pas facile, mais j'espère que ça vous a plu.

Je voulais aussi vous remercier parce que pendant l'été, on a passé les 700 000 abonnés. Alors pour ça, merci beaucoup. N'oubliez pas, si vous découvrez mon travail et que ça vous a plu, vous pouvez vous abonner, pour moi c'est un super soutien. Merci également à Skillshare d'avoir sponsorisé cette vidéo. Pour avoir un mois d'essai gratuit, rendez-vous en description et cliquez sur mon lien.

Comme d'habitude, merci également à Guilhem avec qui cette vidéo a été co-écrite, retrouvez le lien de sa chaîne en description, et merci également à Paul Cotoni qui a fait les animations sur certaines images, retrouvez son Instagram en description. Encore merci à vous, bonne rentrée, et à la prochaine.