Nous sommes en Italie, le 21 avril 753 avant Jésus-Christ. Sur les rives d'un fleuve appelé Tibre, la légende raconte que les enfants du dieu Mars, Romulus et Rémus sont laissés à l'abandon par une famille royale. En effet, de peur que ces demi-dieux ne deviennent trop puissants, les dirigeants de la cité d'Alba se seraient débarrassés des frères jumeaux. Mais manque de chance, alors qu'on les pensait morts, les nouveaux-nés auraient été recueillis par une louve.
L'animal aurait adopté les enfants pour les aider à survivre dans la nature avant qu'ils ne soient trouvés par des passants qui leur évéleraient l'origine divine de leur père. Persuadés d'avoir un destin exceptionnel, les deux orphelins décident de relever la tête et de fonder leur propre royaume. Seulement, quand vient l'heure de choisir un nom pour la nouvelle cité, les deux frères se disputent.
Romulus n'est pas d'accord avec Rémus, le premier accuse le second de s'approprier toutes les gloires. Dans le feu de l'action, Romulus aurait tué son frère. Il devient alors le seul fondateur de la cité de Roma, ainsi nommé en sa mémoire. Maintenant, si la légende est belle, elle ne saurait cacher la véritable histoire de la ville éternelle.
Comment, par quels moyens et par quels procédés miraculeux, une ville aussi petite et insignifiante a pu devenir la plus grande puissance du Lassium ? Dans cette vidéo, nous passerons en revue les raisons politiques, diplomatiques et économiques de l'expansion qui posèrent les bases de la puissance de la République romaine. En 1753, la légende veut que la ville de Rome ait été fondée sur les bords du tibre. Cependant, même si le mythe a traversé les siècles, l'histoire de Romulus et Remus n'est pas valide historiquement.
Plus tôt, la naissance de la cité romaine serait due à un procédé lent et progressif en trois étapes. étape 1 la fusion de tribus latines vivant sur des collines avoisinantes ces tribus à la base séparer les unes des autres par un relief accidenté aurait commencé à nouer des contacts pour des raisons commerciales ou diplomatiques l'une des raisons pourrait être la menace d'un puissant voisin Il est possible que les sabins, qui vivent dans les montagnes situées non loin du Tibre, soient devenus un danger pour les habitants. Les abords du fleuve étant plus fertiles que les hauteurs des Apnins, on peut imaginer des épisodes de radia ou bien des migrations de populations venues chercher fortune. Dans la légende, c'est pourtant Romulus qui provoque les sabins. La preuve, il aurait fait enlever leurs plus belles femmes pour les offrir à ses compagnons et ainsi assurer une descendance aux premiers romains.
L'histoire est peut-être un mythe, mais l'épisode de l'enlèvement des sabines montre deux choses. D'abord, une rivalité ancestrale. entre les deux voisins, ensuite, et malgré ses tensions, un mélange assez précoce entre population latine et population sabine.
Étape 2, la construction d'un forum. Dans l'Antiquité, le forum est un lieu très important pour les habitants. C'est l'endroit où l'on se réunit, où l'on commerce, où l'on parle avec des commerçants, des négociants, des religieux, de simples voisins. Sur le site de Rome, les archéologues pensent que la construction du premier forum remonte à moins 700. Moins 700, c'est-à-dire seulement 50 ans après la fondation légendaire de la cité. Quoi qu'il en soit, le forum est l'occasion pour les tribus avoisinantes d'établir un gouvernement.
Selon les informations à notre disposition, la noblesse locale, qu'on appelle le patricia, est représentée dans une assemblée qu'on appelle le sénat. Les représentants des 100 familles de patriciens élisent ensuite un roi, qui est nommé à vie et qui dispose de l'imperium, c'est-à-dire la capacité à diriger l'armée. Selon les sources, il est possible que l'élection soit validée par l'assemblée des tribus, appelée comiques tributes, ou bien par l'assemblée des soldats, appelée comiques centuriates. Le souverain serait donc aussi le représentant de la plèbe, qui comprend tous ceux qui ne sont pas nobles. Par la suite, le roi proclame les lois sous l'influence du Sénat qui le conseille.
Étape 3, la création de liens diplomatiques avec les latins. Une fois qu'un forum est construit sur le site de Rome, les dirigeants cherchent à nouer des relations avec les villes aux alentours. Selon les sources à notre disposition, encore une fois, il existe alors une ligue latine qui regroupe toutes les cités du Latium.
Ces cités ont un sanctuaire en commun, situé sur le mont Albin, où l'on peut rendre hommage à Jupiter. Ainsi, Rome aurait fait candidature pour intégrer la ligue, attirant la méfiance de la cité d'Alba. Plus tard, la rivalité entre les deux villes membres finit par tourner au bras de fer. Les dirigeants albains auraient envoyé leurs trois champions, les Curias, affronter les trois meilleurs soldats romains, les Horaces, dans un combat épique qui aurait tourné finalement en faveur de Rome.
Même si aucune preuve historique ne vient confirmer le duel, il montre que les relations entre Romains et Latins sont difficiles dès le départ. La seule question qui se pose, c'est pourquoi ? Étape 4, la construction d'un empire commercial. Si Rome acquiert rapidement l'attention, c'est peut-être parce que son emplacement géographique est stratégique.
A l'époque, les puissances de la région sont les Grecs, qui ont des comptoirs commerciaux dans la Méditerranée, et les Etrusques, qui sont voisins des Lèvres. latins et des sabins. Dans ce contexte, les Grecs utilisent le tibre pour venir écouler leurs marchandises en Italie centrale, tandis que les étrusques ont besoin de franchir le fleuve pour commercer avec le lacium. De plus, le tibre et ses affluents servent également à transporter le sel.
Selon certaines hypothèses, il est même possible que ce soit les étrusques qui aient encouragé le développement urbain sur le site. de Rome. Ça aurait été la meilleure façon, en effet, de contrôler cette position clé dans le commerce de la région.
Étape 5, un état de guerre permanent. Face à la position avantageuse des Romains, et que ces derniers soient dirigés ou non par des étrusques, une partie des latins, une partie des sabins, mais aussi des peuples plus lointains comme les Akelevolsks ou encore des voisins proches comme la cité de Veillès souhaitent la mise au pas de la cité. Attaqué de toute part, romain doit mobiliser une part toujours plus grande de ses ressources le roi avons nous dit dispose de l'imperium il est d'abord à la tête d'une armée composée par la première classe des citoyens c'est à dire les plus riches à l'époque en effet c'est aux soldats de payer son équipement et il faut de la l'argent pour s'habiller comme un hoplite. Sauf qu'avec l'état de guerre permanent contre tous les voisins, les patriciens n'ont plus assez de troupes et demandent donc une participation aux plébéens. Se forment alors deux autres classes, fournies par des citoyens plus modestes qui doivent partir en guerre à leur tour.
Seulement, une part plus importante de la population sous les drapeaux signifie des pertes irrécupérables pour les familles. Comment faire tourner les fermes ? Comment faire tourner les ateliers ? Comment faire tourner les entrepôts si les jeunes sont partis sur le champ de bataille.
La situation devient rapidement intenable et les pauvres commencent à s'endetter auprès des plus riches. Les plébéiens vont emprunter du grain, de la farine ou du bétail aux patriciens, et beaucoup ne peuvent pas les rembourser. Ils en viennent donc à se vendre eux-mêmes comme esclaves, sous peine de mort, donnant aux patriciens un pouvoir immense sur la plèbe.
Ainsi, si la mobilisation de la population dans l'effort de guerre permet une expansion rapide de Rome, qui contrôle désormais un territoire de 800 km², la situation sociale devient explosive. Il n'est pas certain que la monarchie romaine survive à ce jeu-là très longtemps. Dans les années de la monarchie romaine, les historiens ont du mal à connaître la nature du pouvoir royal.
Le roi est-il un simple pantin au service des patriciens latins ? Est-il au contraire un souverain étranger qui sert les intérêts des marchands étrusques ? Est-il indépendant avec une volonté propre ?
Quelle que soit la réponse, avec le développement commercial et territorial de la cité, le Sénat prend suffisamment confiance pour se révolter contre le roi. En moins 509, Tarquin le Superbe est déposé, officiellement après avoir usurpé le pouvoir par la force, et la République est proclamée. Rome sort alors de la sphère d'influence étrusque, mais très peu de changements sont à signaler dans son gouvernement.
La personne royale est simplement remplacée par deux consuls, élus pour un an, qui sont nommés par l'assemblée des soldats. Maintenant, à la question de savoir à qui profite le nouveau gouvernement, la réponse semble évidente. Si les consuls sont élus, la méthode de vote est profondément injuste.
La première classe, composée des citoyens riches, dispose de 80 voix contre seulement 20 pour les autres. Même si la deuxième et la troisième classe font alliance pour nommer le consul de leur choix, ils n'auront que 40 voix cumulées contre le double pour la première. Quant aux plébéiens qui ne sont pas assez riches pour intégrer l'armée, ils sont tout simplement soumis et n'ont pas de voix pour se faire entendre. Et de toute façon, la fonction consulaire comme sénatoriale est interdite aux plébéiens.
Ne peut être consul ou sénateur qu'un membre de l'aristocratie, ce qui donne tous les pouvoirs à la classe dirigeante. Seulement, comme nous l'avons dit, l'effort de guerre a coûté très cher à la plèbe et ces derniers n'ont pas voix au chapitre en politique. Pire, les plébéiens sont endettés auprès des patriciens alors que ce sont eux qui se battent pour la gloire de Rome.
En moins 494, comme les sénateurs ne veulent rien en parler, les citoyens font bande à part et se retirent sur le mont sacré, à l'extérieur de Rome. Cet acte de défiance est d'une gravité extrême, la jeune république est encore en guerre et la sécession de la plebe, ou secessio plebis en latin, contraint le patricien à négocier s'il veut éviter le pire. Immédiatement, des réformes sont consenties par le Sénat. D'abord, les Romains créent un nouvel organe, appelé Conseil de la Plèbe, qui est cette fois-ci interdit aux patriciens.
Ensuite, ce même conseil est lit de tribun, chargé de porter la voix du peuple, dont les postes sont également réservés aux plébéiens. Enfin, les tribuns disposent d'un pouvoir de veto contre n'importe quelle loi, acte ou décision proclamée par le Sénat. Désormais, pour que le patricien fasse appliquer une loi, il faudra consulter les tribuns de la plèbe au préalable.
Par contre, de manière officieuse, les patriciens ont toujours tous les pouvoirs. En effet, la loi chez les Romains n'est jamais écrite. Elle dépend des interprétations religieuses, des événements climatiques, des talents d'orateurs de telle ou telle aristocrate qui fait toujours pencher la balance en faveur de ses intérêts.
Ainsi, pendant Pendant 10 ans, consuls et tribuns se déchirent pour savoir si oui ou non, les lois romaines doivent être mises à l'écrit. La crise conduit alors à la deuxième sécession de la plèbe, en 449, avec l'armée qui se retire une nouvelle fois sur le mont sacré. Mis devant le fait accompli, et toujours sous la menace de Raid de la part des voisins, le patricien cède encore face aux revendications.
Les tribuns obtiennent la création de la loi des douze tables, ou l'ex dodecim tabularum en latin, qui met à l'écrit la base du droit romain. affichés publiquement les douces table peuvent être consultés par un employeur n'importe quel citoyen. Le texte indique par exemple Quels sont les règles communes qui s'appliquent aux emprunts, aux dettes et aux crédits ?
Pour autant, si la situation intérieure se calme, la situation extérieure est toujours aussi tendue pour les Romains. Face à la Ligue Latine, qui s'insurge contre son hégémonie, car Rome contrôle à elle seule au moins un quart du territoire latin, un compromis est rapidement trouvé. En 493, une alliance, qu'on appelle le Fedus Cassianum, reconnaît la cité romaine comme la protectrice de la Ligue Latine. Autrement dit, Rome doit défendre les latins contre les incursions voisines, notamment les Aques et les Volsques, mais en échange, les populations latines doivent envoyer des contingents pour servir l'armée romaine. Ces soldats supplémentaires sont appelés les auxiliaris, ou auxiliaires en français, et permettent de gonfler les effectifs de la Légion.
Fort de ces nouvelles troupes, Rome contient les peuples sabins et kevolsk dans leurs montagnes, sécurisant ainsi tout le territoire du Latium. Par contre, en remplaçant ces rois par des consuls, le site de Rome est sorti de la sphère d'influence étrusque. Même si les historiens n'ont pas de sources fiables, on peut imaginer que les marchands des truies aient tenté de reprendre la main.
Après tout, qui contrôle le tibre contrôle les débouchés commerciaux de la région. Dès moins 507 selon les historiens antiques, soit deux ans après la proclamation de la République, une première armée étrusque emmenée par le chef Porcena approche de Rome. À l'époque, puisqu'il n'y a qu'un seul pont pour passer le fleuve, les républicains défendent la rive droite et affrontent l'envahisseur dans la plaine. Selon la légende, les latins seraient écrasés par les étrusques en supériorité numérique, les premiers auraient alors reculé vers le pont poursuivi par les seconds. Par contre, Pour permettre le passage de tous les soldats romains qui se bousculent, un héros du nom d'Oratius se serait placé à l'avant de l'ouvrage.
Seul, face à toute l'armée ennemie, il aurait retenu l'envahisseur jusqu'à ce que tous les romains soient sains et saufs. Son sacrifice n'est pas vain, une fois les siens mis à l'abri, il demande à ce que le pont soit détruit alors qu'il est toujours sur l'autre rive. S'exécutant, les romains font effondrer la passerelle, Oratius saute dans le tibre avec son armure, il rejoint les siens à la nage devant l'armée étrusque qui n'en croit pas ses yeux. L'histoire bien sûr est sûrement une légende, mais sa conséquence est bien réelle. La République est sortie de la sphère d'influence étrusque et y agit désormais de manière indépendante.
Pendant près d'un siècle, entre moins 507 et moins 396, les étrusques de la cité de Veillesse vont tenter de reprendre l'avantage sur le Tibre. Les deux villes se renvoient coup sur coup, entre incursions, pillages, raids et affrontements armés. Les Veillens sont moins puissants que les Etrusques, et les Etrusques sont moins puissants que les Etrusques.
que les Romains, mais ils disposent d'un appui sans faille venu des autres étrusques. Par contre, vers la fin du 5ème siècle avant J.-C., l'étruerie est menacée par les Celtes, qui ont envahi la plaine du Pau. Bien plus nombreuses, les tribus celtiques se taillent un immense territoire au nord de la péninsule, ce qui met les cités étrusques sous pression.
De nombreuses régions sont pillées, dévastées, soumises. Tous les regards sont donc tournés vers le nord, ce qui permet aux Romains de pousser leur pion plus au sud. Entre 406 et 396, soit en 10 ans de guerre continue, Rome jette toutes ses ressources dans un dernier effort pour soumettre son voisin.
Désormais en supériorité numérique, les latins font creuser des tranchées tout autour de la cité ennemie. L'armée est mobilisée de jour comme de nuit, en été comme en hiver, un effort sans précédent qui ruine encore les plus modestes dont les fils sont partis sur le front. Sous l'égide du consul Camille, et pour éviter une révolte, les patriciens concèdent le versement de la solde. Cette mesure exceptionnelle permet de ne jamais relâcher la pression sur Veillès qui se fait enfermer au fil des mois.
Selon les chroniqueurs antiques, Camille aurait fait aussi creuser un tunnel pour passer sous les murailles, mais l'épisode est peut-être une légende. L'important, c'est plutôt la conséquence de la chute de Veillès, Romains peut annexer le territoire du vaincu et faire grandir le sien, qui passe ainsi de 800 à 1.600 km². De simple puissance du Latium, les Romains s'imposent désormais comme puissance à part entière de la péninsule.
Maintenant, quel peut être le destin de la cité romaine ? Son expansion peut-elle continuer sans attirer l'attention ? La plèbe va-t-elle se révolter à nouveau contre le Patricia ? Et que penser de ces celtes qui s'installent en Italie ? Sont-ils une menace ou sont-ils une chance ?
Pour le savoir, nous devrons faire un autre épisode sur Breno, c'est le sac de Rome.