Alors bonjour, voici finalement cette présentation-là ou cette réflexion-là autour du concept de santé, comme j'ai promis, comme c'est annoncé sur le site du cours. Étant donné que la session a débuté, je n'ai plus autant de temps que j'avais cet été à faire des tournages, faire les montages et tout et tout. Donc j'ai trouvé qu'avec PowerPoint, il m'était possible de présenter une... un PowerPoint, une série de diapositives, et en la commentant.
Donc, vous m'apercevez dans la fenêtre, dans le médaillon en bas à droite. Et j'ai 18 diapositives à vous présenter, mais je peux effectivement argumenter ou élaborer beaucoup sur certaines diapositives plus que d'autres. Donc, la présentation va sûrement prendre, je ne l'ai pas testée, on va la faire ensemble, peut-être un 40-45 minutes environ.
Donc, le titre que j'ai donné à ma présentation, c'est Penser encore comme Penser la santé communautaire mais ici c'est Penser la santé le concept de santé avec le P-E-N-S-E-R, donc la réfléchir, mais la penser aussi en pensant qu'il faut peut-être la guérir ou la soigner cette santé-là, qu'on utilise, un concept qu'on utilise à tour de bras, à tous les jours, sans trop savoir parfois, si je vous demande, explique-moi. Qu'est-ce que signifie le concept de santé ? Ou souvent, sans trop le savoir, mais on est davantage à une posture naturaliste que vitaliste. Et comme je vous disais, c'est deux postures philosophiques qui sont, ça peut vous apparaître un peu saugrenu comme mot, comme posture naturaliste et vitaliste, mais ce sont quand même deux postures philosophiques, dont la naturaliste, qui est une posture sur laquelle repose.
la conception biomédicale de la santé. Et dans le monde infirmier, on dit souvent qu'on a une conception holiste, qu'on considère la santé des gens dans sa globalité. Mais comme un peu nous explique Nathalie Steck dans l'entrevue qu'elle m'a accordée, dans la capsule vidéo avec Nathalie, la professeure qui est à l'Université de Montréal, elle dit effectivement que même si on prétend offrir des soins avec une... posture holiste. Il y a beaucoup de prétention dans cette affirmation-là parce que, particulièrement quand on travaille à l'hôpital, dans un hôpital, c'est rare qu'on est capable de prendre en compte la globalité de la personne.
On est pris dans des horaires très précises, trois quarts de travail en général, sauf dans certains hôpitaux montréalais, parce qu'on est des quarts de 12 heures sur 24, deux quarts de travail. Mais nous, on fonctionne surtout à trois quarts de travail le jour, le soir et la nuit. On a des, en bon français, on parle de caseload, mais on a des charges de travail, 10, 15, 20 patients. La nuit, c'est beaucoup de patients qui dorment, entre autres.
Et quand on les voit, c'est prendre la pression. On a une charge de travail assez imposante. Donc, c'est assez difficile de dire, je vois mon patient dans sa globalité. Et il est vu le matin, le midi, le soir par des infirmières différentes, etc.
Donc, il faut réécouter l'entrevue de Nathalie pour mieux saisir ce que je vous dis. dit ici. Donc, je vous invite à réfléchir au nom de quelle santé vous travaillez.
Voici le plan que je vous propose, la présentation, comme je vous disais sur 18 diapositives. D'abord, je vais parler à partir d'exemples concrets. Un exemple, entre autres, qui est tiré de mon expérience de soignant, d'infirmier. à l'époque quand je travaillais à Unamen Shippu, des réflexions qui vont m'amener à faire une maîtrise et un doctorat par la suite.
Je vais vous parler après ça du miro-mati. Ici, j'ai réalisé que j'ai fait une faute, puis je viens de... je voulais corriger, mais j'ai encore oublié d'être corrigé.
C'est pas... il n'y a pas de S après le T, c'est pas mariti... c'est win, c'est mariti... mati si win. Alors, Miro Matiswin, qui signifie, de toute façon, je vais vous en parler dans quelques minutes.
Donc, Miro Matiswin, 2002-2017-2024. Par la suite, je vais vous parler de deux concepts de panoptisme, les règles de convenance, pour étayer, pour mieux comprendre la conception de la santé. Je vais vous parler de la perception de la santé, c'est une question qui est posée dans toutes les enquêtes de santé.
Il y a toujours une question qui pose, il y a toujours une question dans toutes les enquêtes de Santé Québec, Statistique Canada, etc. Il y a toujours une question qui est posée, c'est sur une échelle de 0 à 10, comment percevez-vous votre santé ? Donc, on est beaucoup plus dans le subjectif que dans le quantitatif ici. Et après ça, on va s'en aller dans la théorie naturaliste, vitaliste et une conclusion. Alors, allons-y avec mon exemple, l'histoire de Catherine.
Quand je travaillais comme infirmier au Namine-Chipou, entre autres, en 1986-1987, puis je vais terminer en 1991, mais avec entrecoupé, et mes réflexions sur la question du diabète étaient débutées, et on avait des cliniques diabétiques. Et à chaque semaine... On recevait des personnes diabétiques de la communauté.
L'une d'elles, on va la nommer Catherine, venait régulièrement. Et Catherine était très ronde, très enrobée. Dans notre langage en soins infirmiers et en médecine, on va parler d'obèse. Elle était obèse. Moi, je vais parler de rotondité.
Je ne parlerai pas d'obésité. Donc, elle était assez bien enveloppée. À chaque fois qu'elle venait nous voir... ses glycémies étaient très élevées, elle ne perdait pas de poids et on réalisait que dans le fond, elle ne répond pas, elle n'adhère pas à nos prescriptions, elle n'adhère pas à nos recommandations, elle n'assimile pas nos enseignements.
Qu'est-ce qui se passe ? Et ça fait partie des questionnements qui vont m'amener par la suite à poursuivre, à faire un baccalauréat, une maîtrise, un doctorat, toujours pour une simple petite question comme ça. Vous allez voir, c'est une question simple qui peut amener des réponses très complexes.
Donc, Catherine, un jour, je vais quitter la clinique, je vais sortir de la clinique, chose que l'on fait rarement quand on est infirmier clinicien. On sort rarement de notre clinique pour aller voir dans quel milieu la personne vit. Alors, je suis parti, je suis allé dans la maison de Catherine, voir où est-ce qu'elle vivait, la rencontrer. Et j'ai constaté que Catherine, elle était d'abord mère de famille, elle avait un enfant, On dirait mère célibataire, c'est-à-dire monoparentale, mais elle était responsable de son père qui vivait avec elle. Donc, elle avait une famille qu'on pourrait parler même avec un concept de famille élargie.
Elle avait la responsabilité des soins offerts à son père, de nourrir son père, de nourrir son enfant. Elle avait des responsabilités sociales et familiales. Donc, la fameuse Catherine que je rencontrais en clinique comme diabétique. Puis que je voyais, je prends soin de sa santé en disant, je lui donne des enseignements, qu'elle mange bien, qu'elle... On lui disait de prendre au moins trois fois par semaine des marches à pas rapides dans la communauté, et ça ne fonctionnait pas du tout.
Et donc, cette vision-là, cette perception-là de Catherine à la maison a soulevé chez moi beaucoup de questions, mais je n'étais pas encore rendu à réfléchir à... à la conception, à une conception différente, une conception autre de la santé que celle que j'avais, cette prétention-là, je veux prendre soin de sa santé, donc faire en sorte que sa glycémie soit contrôlée, contrôler son alimentation, donc il y avait le mot contrôle entre autres, beaucoup là-dedans. Donc, si vous avez lu mon texte, où est-ce que je raconte un peu mon parcours, qui est le prologue que j'ai écrit pour le livre La santé communautaire en quatre actes Vous allez comprendre comment je suis arrivé à Abedjouan un jour pour faire ma maîtrise en recherche sociale appliquée, toujours préoccupé par la santé, les soins de santé qu'on offrait ici aux Atticamec à ce moment-là.
Donc, à travers des focus group que je faisais à Abedjouan, une des questions que je posais, c'est Dans vos mots, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, expliquez-moi qu'est-ce que ça signifie, qu'est-ce que c'est pour vous la santé ? C'est quoi être en santé ? Mais je n'avais pas réalisé à l'époque que...
chez les Atikamekw, le mot qu'on utilisait pour désigner, parce que moi j'avais un traducteur dans mes focus group, parce que les gens parlaient beaucoup Atikamekw, très peu français, et je préférais que les questions leur soient, puis que les réponses me soient données en Atikamekw. Donc, le mot qu'ils utilisaient, c'était miromatisi Mais miromatisiwin c'est quand on parle du concept pour un ensemble de personnes. Le win fait référence à un ensemble.
Et ce mot-là qu'ils utilisaient pour désigner la santé signifie en quelque sorte signifiait en quelque sorte en atypique mieux être mieux être être bien être bien dans son milieu être bien dans ma vie c'est ça que ça signifie avait aucun référent à l'absence ou la présence de maladies et aucun il y avait rien là dedans mais je leur ai posé la question que signifie pour vous être en santé qu'on traduisait par neuromathie et il y a plusieurs éléments qui sont sortis la diapositive que je vous montre c'est la question que j'ai posé en 2017 mais là En 2002, quand j'ai posé la question, parce que tout ce qui est sorti des focus groupes, j'en ai fait une question qui m'a permis de la quantifier, d'avoir une quantification des réponses qu'on allait me donner. Alors la question, je l'ai construite comme ça. Il y a un cercle.
Vous voyez le cercle en bas. Ce cercle-là était brisé et en cinq lieux avec cinq petits cercles. Dans l'univers des Premières Nations, on dit souvent que la conception circulaire de la pensée, le cercle de la santé, les cercles de discussion, les capteurs de rêve même qui sont ronds.
Donc le cercle a une importance symbolique qu'on associe aux Premières Nations. Donc, j'utilisais le cercle en disant ça, c'est le cercle de votre santé ou le cercle de votre myromathie et il est brisé en cinq lieux. Et là, dans la question que j'ai posée au début 2000-2001, vous allez voir les résultats de 2002, il y avait 10 énoncés, non pas autant que 18. Ces 18-là, je l'explique, c'est qu'en 2017, on m'a demandé de faire l'évaluation des services de santé à Wimontachie et à Manouane.
Étant donné que j'ai décidé de reprendre la même question, mais là, étant donné que je faisais une évaluation des programmes, des résultats, de l'impact des programmes, des enseignements, des infirmières, des nutritionnistes, etc., etc., dans la communauté, on a ajouté plusieurs autres éléments. Mais il y a quelque chose, même si méthodologiquement parlant, on va dire la question n'est pas tout à fait pareille, ce qui est tout à fait juste, il y a des choses intéressantes, vous allez voir en regardant 2002, 2007 et même 2024 par la suite. Donc, on pose la question. en 2000-2001.
Et la question est posée, comme vous voyez en haut, en élément formant le cercle de la santé chez les Innu, Moutakwa, Mounamén-Chipu, Pakochipi, Matimé-Koch et chez les Atikarik, Manouane, Ouémont-Echir, donc pendant environ deux ans, j'ai eu l'opportunité de poser la question, peut-être que je vous l'ai présentée dans la diapositive précédente, mais avec 10 énoncés, 2, 4, 6, 8, 10, 12 énoncés. Je l'ai posée après le 2000 Innu. et Atikamekw, hommes, femmes, jeunes et moins jeunes.
Donc, les gens avaient à sélectionner cinq éléments dans les choix que je leur donnais et à les insérer dans leur cercle de la santé. Ils disaient, voici ces cinq éléments-là, ce sont les éléments les plus importants pour moi pour former mon cercle de la santé. Et 84 des gens qui ont répondu à cette question-là inscrivaient dans leur cercle de la santé.
Je suis myromathie ou je suis en santé quand je suis bien dans ma famille. Ça, c'était le choix le plus souvent inscrit dans le cercle. Les trois autres par la suite, quand on prend, on dirait le je Je suis capable de prendre soin de moi-même. Je suis capable de prendre mes propres décisions et je suis bien dans ma peau.
Je, je, je. Trois fois je dans ma famille. Puis, être bien parmi les membres de sa communauté, il arrive en... de 5e lieu par 45% des répondants qui ont mis, donc un peu moins qu'une personne sur deux, ont inscrit Je suis bien dans ma communauté C'est ce qui me permet aussi d'être neuromatique ou d'être en santé.
Remarquez que ne pas avoir de maladie, c'est choisi par à peu près une personne sur cinq. Écouter le médecin, à peu près une personne sur cinq. Écouter l'infirmière, par 14,5% des personnes ont inscrit. cet élément-là dans leur cercle de la santé.
Donc, vous voyez que tout ce qui est associé au biomédical, aux soins dits professionnels, est complètement en bas, donc peu choisi à l'intérieur du cercle. Ce n'est pas ça qui est important. Le plus important pour se sentir en santé, c'est être bien dans ma famille et être bien avec moi-même en quelque part.
Remarquez le manger sainement qui est en quatrième position en bas, donc la quatrième position inférieure, manger sainement. La question... Cette question-là, je la repose, comme je vous ai dit, en 2017, avec autant d'éléments que celui que je vous ai montré dans la diapositive précédente. Je ne peux pas revenir en arrière. En enregistrant, j'ai constaté, donc c'est quasiment la troisième fois que je reprends mon enregistrement, je ne peux pas revenir en arrière.
Mais le PowerPoint est accessible sur le site en PDF, donc vous pouvez y accéder pour retourner sur la précédente. sur celle-ci. Donc, je vais aller à celle de 2017. Donc, vous pouvez retourner sur la question, l'ensemble des choix. Donc ici, on est sur la question posée en 2017. C'est là ici que je ne peux pas retourner en arrière pour vous montrer où était le manger sainement. Vous vous en souvenez, il était quasiment au bas de la chaîne.
Et, à peu près 15 ans, 16 ans plus tard, le manger sainement a migré vers le haut. Donc, il y a 60... Je pensais l'avoir mis, mais il y a encore, il y a encore trop. La mise en page a fait en sorte qu'il ait disparu.
C'est 63 personnes. Là, on n'est plus dans les pourcentages. Ici, on est dans l'occurrence. 63 personnes ont inscrit dans leur cercle de la santé. Je suis myromatique.
Quand, là c'était à Ouémont-Tachy, le 2017, je suis myromatique, quand je peux manger sainement. Encore là, le fameux sainement, on ne l'a pas défini ici. Mais, être bien dans sa famille est toujours en haut. Toujours en haut, donc en deuxième position.
Être bien dans sa communauté, on migrait un peu plus haut, donc troisième position, le territoire. Puis là, on voit des distinctions, mais ce que je veux... portait votre attention c'est le être bien dans sa famille vous voyez qu'il est très très fort en 2002, il est encore très fort en 2017 et ne pas avoir de maladie, il est encore très très bas, puis je pense que j'avais complètement éliminé écouter le médecin, écouter l'infirmière, j'avais éliminé ça de la question.
Donc ici je veux surtout mettre en évidence le manger sainement qui a migré par le haut, donc ce que je dis aux professionnels de la santé, vous voyez vos enseignements. que vous avez donné depuis 15 ans, 20 ans, ont de l'effet dans la conceptualisation des gens. Ce qui ne veut pas dire que parce que tu le conceptualises, que tu agis ou que tu transformes tes comportements comme on l'espérait, parce que le mot sainement il faudrait aussi le définir, qu'est-ce que ça signifie ici.
Mais je mets ici ne pas avoir de maladie qui est encore très bas et être bien dans sa famille qui est encore très haut, comme être bien dans sa communauté Donc, on constate que la famille demeure vitale et l'appartenance et la fierté d'être atycanique dans la question précédente, dans la diapositive précédente, est également très forte. C'est cette notion-là de vital. Qu'est-ce que c'est ? Qu'est-ce qui est vital ?
Là, on parle de vitalisme, comme je vous disais, ce n'est pas nécessairement mon bien-être physique qui est important. Pas tout le temps, il y en a. Ici, ce qu'on voit, c'est qu'un des premiers éléments qui constitue un élément de vie.
vitale dans la conceptualisation de la santé, c'est cette notion-là du être bien dans sa famille. Revenons à Catherine. Catherine qui, comme moi, comme infirmier, je dis elle ne m'écoute pas, voyons donc, elle n'est pas intéressée, elle n'est pas responsable, je vais travailler pour qu'elle se prenne en charge C'était vraiment des mots qu'on employait et que j'ai lu beaucoup aussi dans certaines présentations qu'on m'a faites.
qu'on me transmet sur votre conception de la santé communautaire, entre autres. Aider les gens à se prendre en charge. Ça veut dire quoi, se prendre en charge ? Se prendre en charge par rapport à quoi ? Et donc, ce vitalisme-là, chez Catherine, ce qu'elle ne veut pas, c'est se prendre en charge.
Au contraire, c'est qu'elle est très responsable. Et je vous ai dit qu'elle était mère monoparentale, elle a un enfant, elle est responsable de son père. Ce qui est primordial, ce qui est vital pour elle, c'est d'être bien dans sa famille, que sa famille soit bien.
Donc, si moi, mes prescriptions, si moi, mes enseignements font en sorte qu'ils ne tiennent pas compte de sa réalité familiale, de sa réalité sociale, de sa réalité communautaire, si mes enseignements ou mes prescriptions ne tiennent compte d'elle seulement comme un individu malade et ne tiennent pas compte du fait qu'elle n'est non pas seulement un individu malade, mais qu'elle est d'abord un être social, familial. Sa première responsabilité à Catherine, c'est d'être bien dans sa famille, de faire en sorte que sa famille soit bien. Alors si les prescriptions, les enseignements vont en contradiction avec ce bien-être-là, il y a là des grosses chances qu'elle n'y adhère pas ou qu'elle y renonce ou qu'elle se fasse passer en seconde, même en troisième, pour préférer les membres de sa famille.
Donc c'est un peu, c'est pas simpliste ici, mais j'y vais au plus court pour faire un lien entre. Qu'est-ce qui est vital versus ce que nous, comme professionnels de la santé, on dit que ce qui est vital pour elle, c'est qu'elle contrôle sa glycémie. Ce qui est vital pour elle, c'est qu'elle contrôle son alimentation.
Donc, cette considération-là de qu'est-ce qui est vital, pour l'un et pour l'autre, ce ne sont pas les mêmes choses. J'ai mis sur le site du cours... Il y a une section dans le bas, ce n'est pas dans les modules obligatoires, mais vous allez voir, vous allez écouter deux entrevues que le philosophe Frédéric Worms offre.
Ce n'est pas à moi qu'il les a données, je les ai trouvées sur Internet. C'est fort intéressant sur cette notion-là de vitalisme. Qu'est-ce qui est vital ?
Alors, on passe à la prochaine. Dans l'histoire de Catherine, il y a quelque chose de bien, bien important. Et Catherine est... dans l'ensemble de la communauté parce que j'ai réfléchi aussi à la question pourquoi les gens n'adhèrent pas à nos prescriptions, à nos enseignements, parce qu'il y a autre chose qui compte, comme je vous dis, qui est vitale.
Dans les ouvrages que moi, qui m'ont beaucoup éclairé dans mon parcours d'infirmier, puis par la suite d'infirmiers qui cherchaient en recherche sociale appliquée et en anthropologie, parce que les soins infirmiers et la littérature ne me donnaient pas les réponses satisfaisantes, il y a Michel De Certeau, entre autres, avec son concept de règles de convenance. Qu'est-ce que c'est que les règles de convenance ? Pour appartenir à une famille, pour appartenir à une communauté, pour appartenir à un groupe, il y a des manières d'être. des manières de faire, des manières de se vêtir, des manières de bouger, des manières de parler, qui sont des codes, des codes d'appartenance. Je vais vous donner un exemple que j'ai réalisé par la suite, à quel point ça a été important, un mode d'exclusion.
Quand j'ai fait ma recherche en recherche sociale appliquée à Obed-Johan, je me considérais toujours comme un infirmier. L'antin, je me suis considéré comme un infirmier. Je logeais chez les infirmières, c'était un transit, on l'appelait ça un transit, une résidence pour infirmiers et infirmières, un petit appartement, un grand appartement avec plusieurs chambres, et je discutais avec eux autres.
Et à la fin de mon processus de recherche, quand je suis revenu dans la communauté, j'ai présenté mes résultats à la communauté et également aux infirmières, aux infirmiers, aux intervenants de santé. Et dans ma présentation, évidemment, il y avait quelques critiques ou quelques commentaires sur les soins qu'on apportait. aux gens de la communauté qui mériteraient peut-être d'être pensés, d'être travaillés.
Un infirmier m'a regardé en plein droit dans les yeux et m'a dit T'es plus de la gang, t'es plus avec nous autres, t'es plus comme nous autres Je transgressais une règle de convenance, une règle d'appartenance, un code d'appartenance. Je critiquais nos pratiques. au sein même de l'ensemble. Puis peut-être des choses que vous vivez, pour avoir fait plusieurs entrevues avec des infirmières qui vivent énormément parfois de surveillance, de critique à l'intérieur même de leur propre milieu.
Donc, règles de convenance, si on prend Catherine, dans ses manières de bouger, de manger son corps, c'était pas juste un corps individuel, c'était un corps familial, un corps social. Donc, par exemple, en milieu Innu et Atikame, à l'époque, les choses changent, mais peut-être pas si vite que ça, et dans toutes les communautés. Une femme qui perdait du poids était associée à une femme qui voulait être fière comme une blanche, ce qui est loin d'être un compliment.
Changer certains codes alimentaires, je ne ferai pas une grande présentation là-dessus, ça serait trop long et trop complexe. Changer certains codes alimentaires, c'était aussi vouloir manger comme les Blancs, chose encore là qui n'est pas adéquate, parce que quand on considère les Blancs, c'est ceux qui ont usurpé le territoire, ceux qui ont pris le territoire. Après ça, le panoptisme, si vous regardez quand on prend un soin intensif, c'est à peu près la même prison. Je vous mettrai un lien pour écouter cette capsule sur Radio-Canada.
Le panoptisme, c'est un panopticon. Vous voyez, ça, c'est une prison. Ça fait que là, tout le tour, au centre, c'est des surveillants qui regardent l'ensemble des prisonniers.
Tous les prisonniers sont dans leur cellule, ne se voient pas les uns et les autres, mais ils sont en état. constant de surveillance. Dans une communauté, comme chez les Autochtones, mais là je parle chez les Inuits, chez les Atikamekw, entre autres, avec qui j'ai travaillé, mais ça peut être de même, comme je vous ai dit, dans le monde infirmier, tu ne corresponds plus à nos règles de convenance, on se surveille.
Et cet état de surveillance-là va faire en sorte que peut-être que je ne changerai pas parce que je sais que je suis observé, je suis observé en permanence. Donc, je vais passer quand même assez rapidement ici, mais ça explique aussi parfois. Plusieurs résistances que les gens auront à ne pas adhérer à des comportements qu'on va suggérer, mais qui sont en transgression, qui les amènent à transgresser des normes au sein de leur communauté, de leur famille.
Je vous amène ici sur la question de la perception de la santé. Dans toutes les enquêtes santé, Dans toutes les enquêtes de Santé Canada, Santé Québec, même l'ARS, l'enquête régionale de santé, faite par la Commission de la santé des Premières Nations du Québec, la Brador, il y a toujours une question qui est, sur une échelle de 0 à 10, comment évaluez-vous votre santé ? Comment percevez-vous 0, très mauvais, 10, excellente santé ?
Cette question-là, on considère, je peux lire le texte, la perception de la santé est un indicateur. couramment utilisée dans les enquêtes sanitaires et, à plusieurs titres, est intéressante et pertinente pour évaluer l'état de santé d'une population. Levasseur, qui est la personne qui a beaucoup travaillé sur ce concept-là, estime que la mesure de la perception de l'état de santé constitue un indicateur valide en raison du fait que cette valeur est corrélée avec d'autres indicateurs. Je vais vous laisser lire la diapositive, je ne la lirai pas au complet, mais dans le fond, on est ici encore, ce sont des chercheurs qui sont beaucoup toujours encore dans cette notion-là de maladie. On corrèle ça avec d'autres indicateurs et on estime que cette perception-là de la santé est d'abord éventuellement corrélée ici avec l'état physique, l'état mental, la santé mentale.
mentale ou autre chose, la présence de maladies chroniques. Mais c'est probablement beaucoup autre chose. C'est ce que je pense que je démontre un peu avec les précédentes diapositives. Ce n'est pas que ça. Mais donc, quand on répond à savoir si je me sens ou non en santé, ce mot-là, santé, comme chez les adikameks, ne réfère pas nécessairement chez les individus à cette notion-là de présence ou de maladie.
Ce n'est pas nécessairement ça. Mais sauf qu'on s'entend que le concept de santé biomédicale... naturaliste a beaucoup d'emprise chez les gens depuis plusieurs années.
Donc, je reviens maintenant aux dimensions plus théoriques de la question du concept de santé. Dans les précédentes, dans les capsules vidéo que vous avez vues, je vous parle de la posture naturaliste. Le philosophe le plus important qui défend ou qui a développé cette posture-là philosophiquement parlant, Je vous ai dit que c'est la biomédecine, beaucoup de soins infirmiers reposent sur cette conception-là, c'est la conception naturaliste.
Le philosophe s'appelle Christopher Bourse. Donc, le naturalisme ou les naturalistes affirment que la santé et la maladie sont des concepts purement descriptifs, susceptibles d'être décrits et caractérisés par les sciences naturelles, à l'instar d'autres faits de la nature. La théorie biostatistique de Bourse...
constitue encore aujourd'hui l'approche dominante dans ce camp. Donc, dans tout le monde biomédical, la conception de la santé, en général, repose sur cette conception-là. Comme je vous ai expliqué dans plusieurs capsules, dans quelques capsules, quand je vous parle de la norme, de la courbe, être dans la norme, c'est ce qu'on recherche dans nos soins, dans le monde de la santé, ramener les gens dans des normes. Parce qu'on dit que l'absence de santé, c'est cette rupture.
Avec l'équilibre normal, on est diabétique, donc on n'est pas dans la norme. On va ramener par des polysémiens, par de l'insuline, par des diètes. On va tenter de ramener les gens vers la norme. Ici, je répète encore que je ne condamne pas cette essentielle, cette importance, cette conception-là.
Mais je fais une distinction importante entre une conception de la santé qui vise à traiter les gens Une conception de la santé qui vise à soigner les gens. Et je fais une grande distinction entre traiter et soigner. L'un et l'autre ne sont pas toujours indissociés, mais ils sont souvent associés, mais ils sont parfois dissociés.
On peut être dans le soin sans viser nécessairement un traitement. Et vous le voyez à travers, entre autres, les entrevues, l'entrevue qui est faite avec l'infirmière de rue, qui raconte qu'elle accompagne, elle ne traite pas. Elle rend la vie plus confortable.
Elle est dans le soin, un soin nécessairement qui n'est pas nécessairement associé à un traitement. Donc ici, c'est important. Bourse accorde une importance significative à la notion de normalité statistique.
Et c'est beaucoup, il va dire que la santé, elle se mesure, on peut dire, dans ses paramètres. qu'une personne est en santé et ça, ça se mesure par le biais de la statistique, par des chiffres, par de la quantification. Donc, une normalité statistique qui procure selon lui un niveau raisonnable pour le niveau minimal de fonctionnement. Ma capsule, mon médaillon m'empêche de lire la suite de la diapo.
Alors maintenant, allons au vitalisme de Canguilhem, la posture normativiste ou vitalisme. Puis là encore, c'est un vitaliste critique. Je vous invite fortement à écouter l'entrevue, la capsule avec Frédéric Worms dans les modules non obligatoires. En tout cas, c'est pour ceux et celles qui veulent savoir davantage c'est quoi ça le vitalisme, c'est quoi ça une posture naturaliste normativiste.
Donc pour les normativistes qui relèvent d'un vitalisme critique, le concept de santé et de maladie sont irréductibles. à de tels faits naturels. On n'est pas juste dans de la quantification, dans de la statistique.
Il représente avant tout des états indésirables qui enjoignent l'action et qu'on cherche habituellement à éviter. Autrement dit, Ces concepts reflètent un certain nombre de valeurs culturelles et sociales qui ont évolué au fil du temps et n'ont une réalité biologique ou pathologique objective sous-jacente. J'ai longtemps étudié en anthropologie, entre autres, et une des choses qui était fascinante dans le monde de l'anthropologie de la santé, c'est-à-dire dans certaines communautés, et mon collègue Nicolas Von Hax, qui lui a fait son doctorat, En anthropologie aussi, associée à l'anthropologie de la santé, chez les Haïtiens, sur le vaudou, dans plusieurs communautés, dans plusieurs cultures, des comportements ou des attitudes seront considérés comme non-santé ou des maladies, alors que dans le monde de la biomédecine, ça ne résonne à aucun paramètre physiologique, biologique, quantifiable, mesurable, documentable. Donc, c'est ce que ça signifie ici. Comme l'écrit Hegel, ce que les êtres humains considèrent comme santé et pathologie dépend de jugements très complexes sur la souffrance, les buts qui sont propres aux hommes et en lien avec ces buts, la forme et l'apparence qui sont propres aux hommes.
Je vais continuer ici, mais dans les prochaines diapositives. Donc, ça revient à dire, comme quand Guilhem dit, la santé. Puis, quand Guilhem, comme je vous ai dit, ce n'est pas une hurluberlue, c'était un médecin. Un philosophe qui a réfléchi, qu'est-ce que la santé ?
Comment on a construit dans l'histoire cette conception-là, ce concept de santé ? Pour celles et ceux qui ont le courage ou qui prévoient un jour peut-être de poursuivre leur réflexion, pas nécessairement des études, on peut réfléchir même si on n'étudie pas. La lecture n'est pas juste pour les personnes qui étudient. Cet ouvrage-là, Le normal et le pathologique, qui n'est pas simple à lire, je l'ai lu, j'ai passé à travers une fois, deux fois, trois fois peut-être.
Il y a d'autres ouvrages, celles et ceux qui sont intéressés à en apprendre davantage, vous pouvez communiquer avec moi, je peux vous donner des références. Il y a des livres plus faciles d'accès. Les textes de Von Arx et de Desgroseilliers sont quelque part des introductions à cet ouvrage-là.
Il y a un philosophe qui s'appelle Leblanc, qui nous permet aussi de mieux comprendre ou de s'introduire à la pensée de Georges Canguilhem. Donc, toujours dans une posture de canguilème, de vitalisme critique, ce qui est considéré comme maladie ne relève pas uniquement des faits naturels révélés par les sciences naturelles, mais implique, je le souligne ici, un ensemble de jugements normatifs. Donc ici, normatif n'est pas entendu comme normativité, comme je vous enseigne. Un ensemble de jugements normatifs, qu'est-ce qui est normal, renvoie à ce que les êtres humains valorisent et dévalorisent au but qu'ils se fixent à ce qu'ils... désir, etc.
Donc, cette conception-là de la maladie va dépendre du contexte. Cette conception-là aussi de la santé va dépendre aussi du contexte dans lequel les gens vivent. Donc, comme Frédéric Worms va expliquer souvent ou dans certains écrits ou quand il parle, il n'y a pas de vie sans une vie.
Il n'y a pas de vie biologique chez l'être humain. Il n'y a pas de vie sans une biographie. Il y a un récit, il y a un contexte. Il n'y a pas de vie sans contexte.
Et cette vie-là... que l'on dit vouloir soigner parce qu'elle n'est pas en santé, elle s'inscrit dans un contexte. Donc, on ne peut pas considérer l'absence ou la présence de santé, l'absence ou la présence de maladie, sans prendre en compte dans quel contexte les gens vivent. Et comme je vous disais tout à l'heure, chez Catherine, c'était impossible de comprendre comment elle se sent ou non en santé, ou malade, sans prendre en considération son contexte de vie.
Et sa famille, comme on l'a vu chez les Atikamekw et chez les Inuits, Et soit dit en passant, ce n'est pas juste vrai chez les Atikamekw et chez les Innu. L'importance de la famille ou le bien-être familial, ce n'est pas juste chez les Atikamekw et chez les Innu que c'est important. Mais ça sort beaucoup ici. Je pourrais vous parler d'un ouvrage qui s'appelle Le portrait du colonisé d'Albert Mémy, qui est fort intéressant pour comprendre cette importance-là de la famille. Alors, je poursuis.
Pour Canguilhem, donc la posture... normativiste, vitaliste, la santé c'est être normatif, c'est-à-dire avoir les capacités d'instituer des relations au milieu qui permettent de s'adapter à ce milieu, de changer dans ce milieu. Donc c'est cette capacité-là de créer. Le blanc va dire la capacité, la normalité c'est une normativité imposée, la normativité telle qu'entendue ici dans une posture vitaliste, c'est cette capacité-là de contester une norme imposée.
pour en créer de nouvelles. Et dans le cours, Je vous donne l'exemple des poussières rouges de Nîmes-Oilou, qui est un exemple extraordinaire de normativité sociale ici, mais d'un milieu de vie, de gens dans un milieu de vie qui disent les normalités qui nous sont imposées, la poussière, la pollution qui nous vient du port de Québec, qui nous rend malades, les problèmes de dermatose, de l'asthme, etc. Écoutez l'entrevue que j'ai faite avec Véronique Lalande, celle de 2016 et surtout celle de 2024. Si vous n'écoutez pas celle de 2016, je vous invite fortement à écouter attentivement l'entrevue avec Véronique de 2024. Ce désir de transformer la norme, une norme imposée par l'État, par des règles, par la normalité des normes, les normes qui considèrent la présence ou non de nickel dans l'air et de poussière, peu importe, tous ces éléments de pollution-là.
Donc, les citoyens disent, nous, on a... pour être bien vivre dans notre quartier, cette normalité-là qui nous est imposée, on veut la transformer. Donc, ce n'est pas une critique, une contestation juste pour contester, c'est une critique, une contestation, une résistance créative.
Donc, il ne faut pas oublier cette notion-là de créativité. Donc, chez Canguilhem, le vitalisme, ou chez les vitalistes critiques, cette conception-là de normativité, ce n'est pas juste une contestation de la norme, c'est surtout le concept de créativité qu'on doit prendre. prendre en compte. Donc, la notion de créativité qui est essentielle.
Donc, quand on regarde chez les gens qu'on soigne, qu'est-ce qu'on regarde davantage ? Les problèmes ou la capacité créative de l'individu ? Comment cet individu ou la personne transforme sa vie ? Donc, la notion de créativité. Est-ce que je vois le verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Il me reste quelques diapositives et je réalise que ça fait déjà 37 minutes que je vous parle. Ça achève, il nous en reste quelques-unes. Je vous ai parlé de Philippe Barillé. Vous avez sur le site une capsule avec Philippe et, entre autres, un exemple très concret avec la jeune personne qui raconte son parcours de vie avec son handicap.
Donc, Barillé, dans son livre qui s'appelle Le patient autonome, qui est une application concrète du vitalisme critique de la normativité. Philippe Barillé va développer, lui, le concept d'auto-normativité. Je vous ai dit que Philippe Barillé est un diabétique de type 1, qui va faire de son diabète un objet de recherche, un peu comme Guilhem a fait de sa médecine son objet de recherche.
Philippe Barillé va faire de sa maladie, le diabète, un objet de réflexion qui va l'élargir parce qu'il va faire un doctorat par la suite autour de la maladie. avec des diabétiques pour comprendre leur potentiel créatif, donc leur capacité normative qu'il va appeler l'auto-normativité. Dans son ouvrage, il est sorti trois passages qui s'adressent à des infirmières, des soignants. Il dit si je veux réussir à accompagner un être vers un but précis, je dois le chercher là où il est et commencer là, justement là.
Prenons l'exemple de l'infirmière de rue que vous avez. L'entrevue que j'ai faite avec. Et elle ne prend pas les gens là où est-ce qu'elle veut aller.
Elle les prend là où est-ce qu'ils sont et les accompagne dans le respect de leur parcours. Puis un parcours de vie qui n'est pas... Il n'y a personne qui veut mourir. Il n'y a personne qui veut... Donc quand on prend l'infirmière de rue, puis Philippe Barillé ne veut pas mourir, mais...
Dans son ouvrage, sa quête, c'est son autonomie, sa capacité créative à être responsable de sa vie, de sa vie, et biologique, etc. De toute façon, là, ici, je m'écarte un peu, je suis en train de constater que je dérape. Ici, à la page 17 de son livre, le patient autonome, il dit, il peut être choquant pour un médecin, mais on pourrait dire aussi, il peut être choquant pour une infirmière, de se représenter un patient possédant quelque chose comme lui.
une instance le rendant susceptible de penser par lui-même sa norme de santé. Ce qui revient à dire que c'est difficile pour un médecin, j'en sais quelque chose, étant que je suis infirmier, je ne paye plus ma licence, j'ai été infirmier longtemps, parce qu'en principe, selon l'ordre des infirmières, je n'ai plus le droit de dire que je suis infirmier parce que je ne paye pas ma licence, mais je suis encore professeur en sciences infirmières ou comme je vous ai dit, de la misère avec le concept de science infirmière. Bon, là, je m'arrête. Je suis également un patient. Je suis hyper tendu, je souffre d'hypothyroïdie.
Et chaque fois que je rencontre un médecin, j'ai toujours cette perception-là que le médecin n'aime pas que j'arrive avec des opinions, avec même une certaine forme de diagnostic, dire je pense que c'est l'horreur ou si je dis je veux négocier mon traitement, c'est l'horreur en général Donc c'est ce que l'horreur chez l'autre, pas chez moi. Mais en même temps, ça ne fait pas toujours des relations très agréables. Donc, c'est ça ici que ça vient dire. Il peut être choquant pour un médecin ou une infirmière de se représenter un patient possédant quelque chose comme une instance, le rendant susceptible de penser par lui-même sa norme de santé.
Rappelez-vous, retournez voir la présentation que je vous ai faite sur qu'est-ce que c'est que la normalité. Ça se construit comment ? À partir de quand on est normal ou anormal ?
On est normal pour qui et pourquoi ? Donc, à la page 20, il écrit, Il n'est en effet pas de vie humaine durablement possible ou soutenable, sans position de valeur humainement compatible. Donc, les règles de convenance dont je vous ai parlé. On appartient à un groupe, on appartient à une nation, on appartient à une famille, on appartient à une gang, on appartient... Vous, comme infirmiers et infirmières, vous appartenez à une famille.
En quelque part, on se reconnaît. Il y a des manières d'être, de penser, de dire les choses. Donc, il n'est en effet pas de vie humaine durablement possible ou s'il n'a sans position de valeur humainement compatible. Parce qu'on est des êtres liés, on est des êtres en relation, il n'y a pas de vie sans relation.
C'est-à-dire favorable au maintien et à l'épanouissement de la vie individuelle reliée de la vie avec les autres. De là l'importance, quand je vous parlais tantôt des règles de convenance ou des codes d'appartenance, et cette santé-là se définit aussi à travers ces codes d'appartenance-là. Ce n'est pas juste une question de répondre à des critères biologiques, c'est aussi répondre à des critères, à des réalités de contexte de vie qui nous permettent d'être reliés aux autres, d'être liés aux autres. On ne peut pas soigner sans prendre en compte, on ne peut pas prétendre soigner la santé des gens sans prendre en compte les liens qu'ils ont avec les autres, ce qui les lie aux autres. Comme je vous ai dit chez les Atikamekw et Jézinou, je ne peux pas prendre en considération la santé des gens, juste en prenant l'individu dans ma clinique.
Je dois le considérer ou considérer cette personne comme un être social, familial, une personne ayant des rôles sociaux, des liens sociaux, des amis, parenté et tout et tout. En conclusion, je ne vois pas mes autres diapositives, j'en ai une ou deux autres, je pense, par la suite. En conclusion. Rappelez-vous, Louise Garreau, Isabelle Tétu, Valérie Cloutier, que je nommais pas tout à l'heure l'infirmière de rue, Mélanie Courtois, les autres infirmières, ce réclamant de la santé communautaire, je pourrais aussi parler de Véronique Lalande que vous rencontrez à travers les différentes vidéos que j'ai faites, au cœur de leurs soins, il y a la santé, la santé des personnes, des communautés auprès de qui elles oeuvrent.
Et cette santé-là, jamais vous avez entendu dans les propos des infirmières ou des personnes que vous avez vues dire Elle n'écoute pas, voici les paramètres, les bonnes manières de faire. Je n'avais jamais, jamais entendu ça. Comme je vous dis, je vous décris que c'est un travail d'infirmière, d'infirmière dans une posture de santé communautaire ou d'approche communautaire de la santé. Puis je vous ai dit que je ne juge pas les autres. Là, moi, on s'entend que je me situe dans un cours de santé communautaire.
Les infirmières et les personnes que vous rencontrez dans le cours, à travers les différentes capsules, abordent une santé qu'ils conceptualisent en fonction des besoins vitaux des gens. Et pensez entre autres à réécouter l'entrevue avec Valérie Cloutier, qui a profondément peiné de la mort d'une personne qu'elle suivait, mais elle a beaucoup de respect pour cette personne-là. Et elle vous la décrit. Isabelle, t'es-tu, donne d'autres exemples. Mélanie aussi, Louise dans son ouvrage, vous avez plein d'exemples de cette notion-là d'une santé conceptualisée en fonction des besoins vitaux des gens.
Et puis, ils vont même se battre pour que soient respectés les besoins vitaux des gens. Comme si on prend par exemple Louise, avec Pauline, Jean-Gras, Louise Vallière, le travail qu'elles ont fait à créer le Centre de santé des femmes, c'était pour répondre à des besoins vitaux, qui n'étaient même pas reconnus socialement. Donc, elle faisait preuve de normativité, comme je vous disais, parce que la norme imposée, c'était l'avortement.
Il n'était pas possible au Québec, mais on va se battre pour transformer une norme qui fait en sorte que les gens ne peuvent pas vivre. dans leur vie de manière respectable, en se respectant. Donc, ces infirmières-là, une posture vitaliste critique, elles adoptent, elles estiment qu'il faut s'organiser pour que toutes les vies soient viables, vivables.
C'est pas juste viable, vivable. Ici, ce que je vous disais, c'est, Louise, Valérie, Mélanie, Isabelle, travaillent à faire en sorte que... Elles sont engagées, font preuve d'advocacy pour faire en sorte que la vie des gens qui les préoccupent ait une vie viable.
Et c'est ce qui se passe dans les poussières rouges de Limoilou. Des gens se battent pour que les gens du quartier aient une vie vivable, dans un quartier avec des conditions de vie qui leur conviennent. Donc, ces infirmières-là, puis les exemples tout le long du cours, vous avez des exemples.
d'intervenants, de personnes qui supportent les résistances, des résistances à des normes imposées, mais pas des résistances pour des résistances, des résistances qui contribuent à créer de nouvelles normes. Je poursuis, il m'en reste une, puis je constate que j'en ai une que j'ai oubliée. Ça ici, c'était, je vous parlais, je voulais vous présenter Alice Débiol, mais je ferai autre chose. vous présenter son ouvrage Réparer la santé Alice Desbioles, qui est une médecin de santé publique française, qui a écrit des choses intéressantes. Mais vous allez voir sur le site du cours, si ça vous intéresse, dans les modules non obligatoires.
En bas, j'ai mis Alice Desbioles, réparer la santé Il y a la référence à son livre Réparer la santé Et écoutez, si ça vous tente, encore là, ce n'est pas obligatoire, ce n'est pas évalué. Mais dans la vie, est-ce qu'on fait seulement les choses qui sont évaluées ? Je pense que non.
On fait des choses qui nous intéressent, puis parfois des choses qui nous intéressent ne sont pas évaluées. Alors, je vous invite à écouter. Et aussi, comme je vous disais tout à l'heure, le philosophe Frédéric Vaughn, ce que moi j'apprécie beaucoup dans ses propos, donc pour les plus curieux, pour apprendre beaucoup plus, entre autres, pour les plus curieux et pour les gens qui veulent en savoir davantage, sur le site du cours, dans les modules, comme je vous ai dit, qui sont non obligatoires, vous allez maintenant... C'est deux petites capsules. C'est pas très long.
La deuxième, Vitalisme, à peu près 14-15 minutes. L'autre, ça devrait être une vingtaine de minutes. Frédéric Worms, philosophe, qui parle beaucoup de ce que c'est que la santé, le vitalisme critique. Et c'est la même chose dans l'autre, c'est qu'on aborde la question du vitalisme.
Alors voilà, j'ai fait le tour.