Vous avez déjà entendu parler de Nicola Ceausescu, l'ancien dictateur de la Roumanie, qui exerça pendant 15 ans, de 1974 à 1989. Moi je suis allée en Roumanie récemment, plus particulièrement dans sa capitale, Bucarest, et j'ai pu en apprendre un peu plus sur ce régime qui a traumatisé les Roumains. Un traumatisme qui a connu son expression exacerbée lorsque Nicola Ceausescu est exécuté d'un coup de fusil en live à la télévision. Alors c'est un peu difficile de vous résumer l'entièreté de l'histoire.
roumaine et de ce régime prétendument communiste. Du coup moi je vais me concentrer sur trois facts que j'ai appris sur le régime de Ceausescu et qui selon moi représentent la particularité de ce régime ainsi que la personnalité de Nicolae Ceausescu. Le régime n'a pas vraiment positivement marqué l'histoire de la Roumanie.
Les problèmes économiques, les pénuries de nourriture étaient telles que les populations ont fini par constituer des émeutes et se rebeller. Le 16 décembre 1989 des manifestations éclate à Timi Saora, l'armée laisse tomber le président et s'allie aux émeutiers, bien que Ceausescu n'a plus personne pour le protéger que sa police politique. Bon alors ça n'a pas tenu longtemps puisque lui et sa femme, Elena Ceausescu, qui était vice-première ministre, sont arrêtées, jugées et exécutées. Ça, c'était un petit peu de contexte. Maintenant je vais vous parler de trois éléments de la dictature de Ceausescu, dont le premier, le culte de la personnalité.
En fait, de façon intéressante, beaucoup d'auteurs ont comparé Ceausescu à Staline. en démontrant comment Ceausescu, lui, n'a jamais réussi à se faire véritablement apprécier de la façon dont Staline a réussi à le faire. En fait, Staline a réussi à créer chez les gens une certaine forme de vénération. Même certaines des personnes persécutées par le régime stalinien continuaient de le vénérer.
Ceausescu était visé par un mépris universel. Tout le monde le détestait. Même ses anciens potos le perçoivent comme un égocentrique, capricieux, sans réel idéal politique.
Alors faut pas croire, les fonctionnaires du parti communiste roumain, ils se sont mobilisés pour essayer de faire croire à une unité autour de Ceausescu. Ça ne trompait personne. Tout le monde savait que c'était le vasiluit des dictateurs soviétiques. Personne ne voulait en entendre parler en fait.
Il a essayé Ceausescu, il s'est fait appeler Conductador, le guide en roumain, à un titre qu'il avait emprunté à un de ses prédécesseurs fascistes. Il a multiplié les appellations rocambolesques dans les médias, on l'appelait le génie des Carpathes, le firmament de l'humanité, le Danube de la pensée, le doux baiser de la terre. Les superlatifs. n'ont convaincu personne.
En fait, il y avait un vrai contraste entre l'idéal populaire qu'il incarnait au début, celui d'un fils de paysan pauvre qui était parvenu au pouvoir du fait de son implication passionnée en politique, avec ce qu'il est devenu, un dictateur fou et inconscient qui construit bientôt le Parlement roumain qui est aujourd'hui le monument en pierre le plus grand du monde et le deuxième plus grand bâtiment administratif après le Pentagone, en Roumanie, en période de famine. C'est-à-dire que les gens meurent de faim. et voit s'élever au milieu de la ville un bâtiment de 1200 pièces qui fait 365 milles hectares le plus grand bâtiment d'europe tout simplement ce sont des photos originales j'ai été vous vous en doutez bien cette histoire ça va mal finir et c'est le deuxième point que j'ai à porter avec vous son exécution et surtout la façon dont elle a été traitée médiatiquement comme je vous le disais tout à l'heure des manifestations à timisoara éclate et les médias occidentaux couvre l'affaire mais à leur façon en grossissant un peu les traits en rentrant parfois presque dans le caricatural. Il y a des télévisions françaises qui parlent de vampirisme en disant que Ceausescu tuait des jeunes gens qu'il vidait de leur sang afin de le boire pour soigner une prétendue leucémie.
Les médias titrent Dracula était communiste Vous voyez un peu la volonté politique qu'il y a derrière tout ce traitement de l'affaire. Les médias parlent de la découverte de véritables charniers où l'on mettait les cadavres des personnes torturées. On parle de 4632 cadavres.
Bon finalement on dispose seulement des images de 19 d'entre eux, ces derniers ayant été en fait décédés de mort naturelle et déterrés pour les caméras. Voilà. En tout cas, des chutes de ces manifestations a lieu le 25 décembre, le procès de Ceausescu et de sa femme.
Et on a des images de ça, parce qu'il était rediffusé à la télé. Pas dans son ordre chronologique, avec des scènes coupées, sans vidéo des juges, puisque les juges étaient en fait des membres du comité de salut révolutionnaire. Il s'agit en fait d'un simulacre de procès qui n'a pas véritablement de fondement légal, même s'il pourrait en avoir un, totalement. Les actes de Ceausescu étaient ignobles.
Ici, l'idée c'est surtout d'organiser un procès expéditif, qui servira de prétexte. à l'exécution immédiate de Ceausescu. Ce procès, ou du moins sa mise en scène, est diffusé sur de multiples chaînes occidentales. On y voit Ceausescu prétendre qu'il est la victime d'un coup monté et d'un coup d'état. Enfin bref, en tout cas, la dernière image, c'est Ceausescu au sol, la tête entourée d'une flaque de sang.
Il a été fusillé à la fin de son audience. Ces images sont sur Internet. Vous pouvez le voir mort. Je l'ai vu. C'est pas nécessaire pour comprendre l'histoire, mais si ça vous intéresse, vous pouvez voir tout le procès sur Lina.
Enfin, tout le procès, ce dont on dispose en tout cas. Ce procès aura duré une heure, et au moment de l'exécution, on dit que Elena Ceausescu huait son bourreau, et que Ceausescu chantait l'international. Le mec ne lâche rien.
Maintenant, le dernier élément dont je veux vous parler, et je trouve que c'est une bonne illustration du traumatisme que la dictature de Ceausescu a été. pour le peuple roumain, mais aussi pour tous les autres peuples d'Europe qui ont constaté les conséquences de ces actes après coup, la découverte des orphelinats du régime de Ceausescu. Ceausescu, il avait un objectif, c'était de repeupler la Roumanie, de rajeunir sa population. Par conséquent, il interdit l'avortement, il interdit la contraception, il avait même institué une taxe supplémentaire à toute famille de moins de 5 enfants.
Sauf que dans un pays ! On est en famine, ne pas pouvoir contrôler le nombre d'enfants que l'on veut, ça devient rapidement difficile. Alors Ceausescu a tout simplement dit aux familles en difficulté d'abandonner leurs enfants.
Si vous en avez eu trop, très souvent contre votre gré puisque vous ne pouviez pas contrôler votre fertilité, vous n'avez qu'à vous en débarrasser. C'est pas si grave. A la fin de la dictature de Ceausescu, les organisations humanitaires ont découvert des orphelinats qui ressemblaient à des prisons. où des enfants aux crânes rasés étaient parqués comme des animaux dans des établissements où les sanitaires étaient inutilisables, en dormant parfois à trois ou à quatre dans le même lit, baignant dans leurs excréments, au milieu des cris, des hurlements des autres enfants, livrés à eux-mêmes, isolés, hébétés, se balançant de gauche à droite ou d'avant en arrière, squelettiques, aux membres parfois atrophiés, qui n'étaient parfois quasiment jamais sortis de leur lit en fait, gardés par un personnel qui ne connaît même pas leur prénom. ne sait même plus combien ils sont, qui venaient à perdre des enfants sans même s'en rendre compte, les nourrissant de pain et d'eau dans des dortoirs à l'odeur pestilentielle, sans chauffage, en les lavant, en les pulvérisant d'eau froide, alors qu'ils étaient encore habillés de haillons.
Bref, l'horreur absolue. On n'a même pas de statistiques officielles sur le nombre des enfants ayant vécu ce calvaire, puisque l'existence de ces institutions était tout simplement niée par le gouvernement. Et là, je ne parle même pas des orphelinats psychiatriques, puisqu'il en existait aussi, dans lesquels on parquait les enfants que l'on jugeait irrécupérables.
En fait, jusqu'à leurs 3 ans, les enfants qui étaient abandonnés étaient déplacés dans des pouponnières départementales, où on faisait le tri entre les enfants irrécupérables et les enfants récupérables. Les irrécupérables étant livrés à eux-mêmes dans la simple attente de la mort, tout simplement. On évalue aujourd'hui que la Roumanie de l'époque aurait développé un réseau de près de 600 orphelinats.
Conséquence de la politique ultranataliste de Ceausescu. En fait, en 1989, en Roumanie, abandonner son enfant, c'était devenu un acte banal de survie pour les familles. Des années plus tard, cette politique désastreuse, elle a toujours des impacts très concrets sur la sanité de sa population. En 2018, ce sont encore 54 000 enfants roumains qui sont sous la protection de l'État, dont 60% d'entre eux sont en situation de handicap.