Bienvenue dans l'Essentiel du Dessous des Cartes. Aujourd'hui, on prend la direction de l'Algérie où aura lieu dimanche prochain l'élection présidentielle qui devrait, sans suspense, reconduire cet homme, l'actuel président Abdelmajid Touboun, un deuxième mandat à venir qui devrait être dans la continuité du premier, lequel était déjà perçu comme s'inscrivant dans la continuité des mandats d'Abdelaziz Bouteflika. L'ex-président algérien, resté au pouvoir pendant quatre mandats consécutifs, le cinquième ayant été rendu impossible par le grand mouvement de revendication démocratique dit du Irak, c'était il y a cinq ans.
Alors il y a deux autres candidats dans cette élection, Youssef Aouchich du Front des forces socialistes et Abdelali Hassani-Sherif, le candidat représentant les islamistes. Treize autres candidats n'ont pas pu se présenter. en raison d'un système électoral algérien verrouillé par le pouvoir en place. Dans ce contexte, c'est aussi et surtout le taux de participation qui sera un indicateur de là où en est la démocratie algérienne.
L'occasion pour nous de revisiter ce pays regorgeant de ressources et de potentialités, mais un pays empêché par son histoire et par son système politique, sort en cartes. Avec une superficie de près de 2,4 millions de kilomètres carrés, L'Algérie, c'est le plus grand pays d'Afrique et du monde arabe. Sa population est de 45 millions d'habitants, à 99% musulmans.
L'Algérie, on l'a dit, est riche en ressources. Dans le Hogar, des mines d'or, d'uranium, de tungstène, près de Tindouf, du minerai de fer, du phosphate, dans le Djebel Onk, et surtout des hydrocarbures. Il représente 90% des exportations du pays et 60% des recettes de l'État. Une rente pour le pouvoir algérien.
Un pouvoir qui n'a pas diversifié l'économie, peu ouverte sur l'extérieur. Et puis il y a l'histoire chaotique de l'Algérie, qui a culminé dans les années 1990 avec la décennie noire. Une guerre civile entre le pouvoir militaire et les islamistes qui a causé la mort de près de 200 000 personnes. Autre potentialité sous-exploitée de l'Algérie, le tourisme. Malgré un littoral long de plus de 1200 km avec des plages sablonneuses, des criques de galets et des maquis tombant directement dans la Méditerranée, de hauts plateaux qui offrent des paysages magnifiques et bien sûr le Sahara, l'Algérie est loin d'être une destination touristique privilégiée avec seulement 2,2 millions de touristes étrangers par an, contre 14,5 millions pour le Maroc et 9 millions pour la Tunisie.
En cause, le souvenir de la guerre civile qui fait que le pays a longtemps été déconseillé aux voyageurs, mais surtout les blocages du pouvoir algérien pour délivrer des visas de tourisme, particulièrement aux Français, et au-delà, pour s'ouvrir au reste du monde. L'Algérie, qui entretient en effet des relations conflictuelles avec l'ancienne puissance coloniale française, et ce depuis l'indépendance en 1962, des relations qui se sont encore tendues cet été, Emmanuel Macron ayant fait un grand pas vers la reconnaissance de la souveraineté. marocaine sur le Sahara occidental, une ligne rouge pour Alger. Voilà l'Essentiel du Dessous des Cartes, c'est fini pour aujourd'hui. A bientôt.