Mar 8, 2025
Ce cours, destiné aux étudiants de deuxiÚme année de classes préparatoires, couvre la chimie des solutions aqueuses, conformément au programme pédagogique. Il inclut des compléments nécessaires à la compréhension étudiante. Des prérequis en structure de la matiÚre, thermodynamique et mathématiques sont nécessaires. L'objectif est d'acquérir des notions de base, qualitatives et quantitatives, sur les solutions aqueuses, incluant les unités de concentration, la préparation de solutions, le processus de dissolution, les bases de la cinétique chimique, et la compréhension des réactions acido-basiques, de précipitation, d'oxydoréduction et de complexation.
Une solution aqueuse est un mĂ©lange homogĂšne d'eau (solvant majoritaire) et de solutĂ©s (en quantitĂ©s variables, pouvant ĂȘtre gazeux, liquides ou solides). La prĂ©paration nĂ©cessite que le solvant ne rĂ©agisse pas chimiquement avec le solutĂ©, et que la solution soit homogĂšne sans saturation.
La molĂ©cule d'eau (HâO) a une gĂ©omĂ©trie coudĂ©e (VSEPR AXâEâ) avec un angle de liaison H-O-H de 104,5°. La diffĂ©rence d'Ă©lectronĂ©gativitĂ© entre l'oxygĂšne et l'hydrogĂšne induit une polarisation des liaisons O-H, crĂ©ant un moment dipolaire permanent (1,85 D). Cette polaritĂ© est essentielle pour son rĂŽle de solvant.
La haute constante diĂ©lectrique et le moment dipolaire de l'eau rĂ©duisent les forces Ă©lectrostatiques entre les ions des solides ioniques, favorisant leur dissociation et la solvatation (hydratation) des ions individuels. Exemple : NaCl(s) â Naâș(aq) + Clâ»(aq).
La dissolution de molĂ©cules polaires dans l'eau implique une ionisation (formation d'une paire d'ions), une dissociation (sĂ©paration des ions) et une solvatation (hydratation). Exemple : HCl(aq) â Hâș(aq) + Clâ»(aq).
Plusieurs expressions quantifient la proportion de soluté :
L'activitĂ© (a) d'une espĂšce en solution est une mesure de sa concentration effective, tenant compte des interactions. a = Îł Ă C (γ : coefficient d'activitĂ©, compris entre 0 et 1). Pour les solutions idĂ©ales, Îł = 1. Pour les solutions diluĂ©es, a â C.
Le coefficient d'activitĂ© est calculĂ© par la relation de Debye-HĂŒckel, considĂ©rant les interactions Ă©lectrostatiques entre les ions. Il dĂ©pend de la force ionique (I) de la solution.
La constante d'équilibre Ke(T) caractérise la position d'équilibre d'une réaction chimique à une température donnée. Ke(T) est une fonction uniquement de la température. Pour les solutions diluées, les activités sont remplacées par les concentrations.
Le quotient de réaction Q est l'expression de la constante d'équilibre avec les concentrations instantanées des réactifs et des produits. Q < Ke : la réaction se déplace vers la droite, Q > Ke : la réaction se déplace vers la gauche, Q = Ke : l'équilibre est atteint.
Tout changement de condition (température, pression, concentration) appliqué à un systÚme à l'équilibre provoque un déplacement de l'équilibre dans le sens qui tend à s'opposer à ce changement.
Le coefficient d'ionisation α représente la fraction de molécules ionisées. α = (nombre de molécules ionisées) / (nombre initial de molécules). α = 0 : pas d'ionisation, α = 1 : ionisation totale (électrolyte fort), 0 < α < 1 : ionisation partielle (électrolyte faible).
La constante d'ionisation Ki dĂ©crit l'Ă©quilibre d'ionisation d'un Ă©lectrolyte faible. Pour un acide faible HA : HA + HâO â HâOâș + Aâ», Ki = [HâOâș][Aâ»]/[HA].
La cinétique chimique étudie la vitesse des réactions. La vitesse volumique (v) d'une réaction est fonction des concentrations des réactifs et de la constante de vitesse k (dépendante de la température).
L'ordre d'une rĂ©action est dĂ©terminĂ© expĂ©rimentalement. Pour une rĂ©action aA + bB â produits, la vitesse peut s'Ă©crire : v = k[A]ËŁ[B]Êž (x et y : ordres partiels, x + y : ordre global).
Si un rĂ©actif est en large excĂšs, son ordre apparent peut ĂȘtre rĂ©duit Ă zĂ©ro.
Différentes théories définissent les acides et les bases :
2HâO â HâOâș + OHâ». Ke = [HâOâș][OHâ»] = 10â»Âč⎠à 25 °C (pKe = 14).
Un acide et sa base conjuguĂ©e forment un couple acide/base. HA/Aâ», HâO/OHâ», NHââș/NHâ.
L'eau peut agir comme acide ou comme base.
La force d'un acide ou d'une base est quantifiĂ©e par sa constante d'aciditĂ© (Ka) ou de basicitĂ© (Kb). Ka = [HâOâș][Aâ»]/[HA], Kb = [BHâș][OHâ»]/[B]. pKa = -log Ka, pKb = -log Kb. pKa + pKb = pKe = 14 (Ă 25 °C).
pH = -log[HâOâș]. pH < 7 : solution acide, pH > 7 : solution basique, pH = 7 : solution neutre (Ă 25 °C).
Le calcul du pH dépend de la nature (fort/faible) et de la concentration des acides et bases présents. Des approximations sont souvent utilisées pour simplifier les calculs (négliger l'autoprotolyse de l'eau, négliger la dissociation d'un acide faible, etc.). Les équations de bilan de matiÚre et de charge électrique sont essentielles.
Le pH d'une solution saline dépend des propriétés acido-basiques des ions du sel.
Une solution tampon résiste aux variations de pH. pH = pKa + log([base]/[acide]) (relation d'Henderson-Hasselbalch).
Les polyacides et polybases se dissocient en plusieurs étapes, chacune avec sa propre constante d'acidité/basicité.
Un ampholyte peut agir comme acide ou base.
La solubilité (s) est la concentration maximale d'un solide dissous dans une solution saturée.
Ks est la constante d'Ă©quilibre de dissolution d'un solide peu soluble. Exemple : AgCl(s) â Agâș(aq) + Clâ»(aq), Ks = [Agâș][Clâ»].
Un précipité se forme si le quotient de réaction Q > Ks.
Les réactions redox sont équilibrées en considérant la conservation des atomes et des charges. La méthode des demi-équations est utilisée.
La formule de Nernst permet de calculer le potentiel d'une demi-pile ou d'une pile en fonction des concentrations.
L'oxydant le plus fort réagit avec le réducteur le plus fort. Une échelle de potentiels standard permet de prédire le sens des réactions.
Le pH influence le potentiel des couples redox impliquant des ions Hâș ou OHâ».
La précipitation d'un ion affecte le potentiel du couple redox.
La concentration des espĂšces redox influence le potentiel. Les piles de concentration en sont un exemple.
Un complexe est un ion métallique central entouré de ligands liés par des liaisons de coordination (covalence dative).
Des rÚgles précises permettent de nommer les complexes.
La formation et la dissociation de complexes peuvent se produire en plusieurs étapes successives.
Les diagrammes de prĂ©dominance illustrent les domaines de concentration oĂč chaque espĂšce complexe est majoritaire.
La complexation peut augmenter la solubilité d'un composé peu soluble.
La complexation peut modifier le potentiel redox d'un couple.
(Liste des ouvrages et articles consultés).
Ces notes sont plus détaillées et incluent des exemples et des équations clés. N'hésitez pas à me poser d'autres questions pour clarifier certains points.