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Théorie musicale pour débutants

Gamme harmonique mineure, accord mineur, majeur 7-9, cadence, pourquoi les notes s'appellent C, D, E, F, G, A, B, les armures, le solfège, les altérations, les modes, les dominantes, tout ça paraît tellement compliqué, inutile, abstrait, que tu trouves tous les moyens possibles et imaginables pour les éviter. Tuto mélodie sans solfège, Tuto mélodie facile, comment faire des accords sans théorie musicale, apprendre à faire des mélodies sur FL Studio, guide complet... Bon, et ben il était temps que cette vidéo sorte. Musique de générique Bienvenue dans le guide ultime de la théorie musicale pour les débutants. Cette vidéo est là pour vous donner toutes les bases pour composer et produire de la musique et surtout elle est là pour vous donner toutes les armes pour que vous soyez capable de continuer d'explorer et d'apprendre par vous même. Il s'agit ici de vous donner les fondations ultimes. Ces fondations, si vous les avez pas, peu importe la manière dont vous abordez la théorie musicale, vous serez perdus. Et c'est parce que beaucoup ignorent ces simples fondations qu'ils ne passent jamais dans le pas de la théorie musicale. Alors le but c'est de vous donner gratuitement ces fondations, car dès lors que vous comprendrez ces fondations, vous serez capable d'aborder n'importe quel sujet, d'apprendre n'importe quel concept. Considérez la théorie comme un immense désert hostile à explorer et cette vidéo comme votre pactage de survie avec trousse de soins, bouteilles d'eau et sac de couchage. Notez que vous allez être confrontés à beaucoup de vocabulaire nouveau. Alors, pas de panique, on y va tranquille. C'est normal de ne pas tout capter. Pour ceux qui débutent complètement, vous allez vous prendre un sous-navis d'information. Et donc, encore une fois, pas de panique. Vous pouvez regarder la vidéo deux fois pour être sûr d'avoir bien tout capté. Message à tous les experts. en théorie musicale. Nous sommes ici sur une vidéo destinée aux débutants et aux autodidactes qui, comme moi, n'ont jamais foulé le sol d'un conservatoire ou d'une école. Je vais donc aborder le sujet avec un angle qui conviendra aux producteurs de musique électronique, aux beatmakers et à l'ensemble des artistes qui travaillent sur ordinateur. L'approche sera donc peu orthodoxe, mais j'ai fait tout ce que j'ai pu pour garder un niveau de rigueur et de précision qui me garantit d'éviter de dire des bêtises. Mais évidemment qu'il y aura des raccourcis et une tonne de subtilités dont je ne pourrai pas parler. Alors, si ma vidéo vous plaît pas parce que j'ai pas parlé du locrien Bécartis, et bien écoutez, vous pouvez cliquer en haut à droite sur YouTube, créer... votre chaîne et créer votre propre contenu. Allez-y, je suis sûr que vous avez du talent ! Déjà, clarifions un peu les choses. Qu'est-ce qu'on appelle théorie musicale ? Des musiciens font des trucs, on analyse ce qu'ils font, on observe des patterns, des choses qui reviennent, qui se répètent et on en tire des règles, des constantes. C'est ce qu'on appelle la théorie musicale. Ça parle de tout, de rythme, d'accord, de mélodie et évidemment de solfège. Ici, on va parler d'harmonie, c'est-à-dire de relation entre les notes. C'est ce qui me paraît le plus pertinent pour ce sujet. se créer une solide compréhension d'à peu près tout. Autre précision, je vais parler ici d'harmonie tonale, et plus précisément de musique tonale, car encore une fois, c'est ce qui me paraît le plus pertinent pour commencer. Mais sachez qu'il existe trois types de musique, la musique tonale dont on va parler, la musique modale, qui n'a rien à voir et qui en même temps est très liée à la musique tonale, et pour finir, la musique atonale, dont je ne parlerai jamais. Je ne rentre pas dans le détail ici, car ça peut déjà être un peu flou pour certains, mais c'est justement pour éviter les confusions plus tard que j'en parle déjà ici. Je rappelle que le but de cette vidéo est de vous aider à faire ce que je vous ai dit, vidéo c'est de vous armer pour pouvoir affronter à peu près n'importe quelle situation théorique ou pédagogique. Dans la musique occidentale telle que je la connais et telle que vous la connaissez, nous avons 12 notes qui sont nos 7 notes primaires. A ça on va rajouter les dièses et les bémols, c'est ce qu'on appelle les altérations donc do dièse, ré dièse, fa dièse, sol dièse, la dièse et les bémols. les bémols, Db, Eb, Gb, Ab, Bb. Oui, c'est les mêmes touches sur le piano, mais on les appelle différemment. Au total, ça nous fait 12 notes. Et là, on a tout de suite une première chose capitale à comprendre. C dièse sur un piano, c'est la même note que Db. Et Ab sur un piano, c'est la même note que G dièse. En fait, selon le contexte, Et ce qu'on préfère utiliser, on parle soit en bémol, soit en dièse. Ce sont des subtilités harmoniques qui auront une importance plus tard. Pour le moment, c'est pas très intéressant de s'attarder dessus. Deuxième chose à comprendre, vous avez vu qu'il n'y a pas de mi-dièse, ni de si-dièse. Et il n'y a pas non plus de fa-bémol, ni de do-bémol. Tout simplement car en réalité, mi-dièse, c'est un fa sur le piano. Et do-bémol, c'est un si. En fait, c'est le même principe qu'il y a deux secondes. Parfois, selon le contexte, un Fa sera appelé Mi dièse, et vice versa. On appelle ça l'enharmonie. Ça veut dire qu'une note peut être appelée de deux manières différentes, selon le contexte. Donc, pour résumer, quel est l'équivalent en harmonique de Sol dièse ? La bémol. Super ! Et quel est l'équivalent en harmonique de Do ? Si dièse ! Bravo, vous avez compris le truc ! Mais là, je vous parle déjà de note. Mais c'est quoi une note ? Une note, c'est quelque chose qui vibre à une vitesse précise. Vous avez tous déjà entendu parler du La 440 Hertz. Hertz, ça veut dire vibration par seconde. Donc 440 Hertz, ça veut dire 440 répétitions par seconde. Donc un La 440, c'est n'importe quoi ! qui vibre à la vitesse de 440 fois par seconde. Si je clap dans mes mains très très vite 440 fois par seconde, que vous le vouliez ou non, ça va faire un LA. Et regardez, je vais vous le prouver. Ici, je tape dans mes mains, je mets ça dans un sampler, je crée une boucle, je rends hyper rapide, jusqu'à arriver à 440 répétitions par seconde. Et regardez sur l'accordeur, j'ai bien un LA. Donc ce qu'il faut retenir, c'est que une note égale une valeur précise en Hertz. Et que dans le système que je vous présente, et qui est commun à 99% de la musique occidentale, on construit la répartition des notes autour du La 440 Hz. Repassons maintenant sur le piano. On voit que les notes se répètent ici. Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si. Et ça recommence. Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si, Do. On retrouve donc plusieurs fois la même note à ce qu'on appelle des octaves différentes. Sur le piano, on retrouve six octaves différentes, du plus grave au plus aigu. Le La 440 est ce qu'on appelle le La 4 car il est à la 4ème octave. Et le La à la 3ème octave s'appelle le La 3 car il est à la 3ème octave. Et petit truc marrant, ce La 3 vibre à 220 Hz. C'est pile la moitié de 440 Hz. Et à votre avis, le La 5 il vibre à quelle hauteur ? 880 Hz. Exactement. Quand on monte d'une octave, on double les répétitions par seconde. Et quand on descend d'une octave, On divise par deux les répétitions. Et c'est le cas pour toutes les notes. C'était un petit rappel pour vous dire qu'il y a des centaines de principes mathématiques derrière tout ça. Par exemple, un polyrythme de 3 pour 2 joué extrêmement rapidement, ça donne une quinte fausse de 2 centièmes de ton. Là, vous n'avez rien compris, mais dans quelques années, vous repenserez à moi et à ce que je viens de dire et vous verrez que j'avais raison. Dernière fondation importante qu'on doit aborder avant de commencer l'harmonie à proprement parler, c'est la notation internationale. C'est capital de la connaître parce que Le monde entier l'utilise et vous allez y être confronté tout le temps. En France, les notes, c'est do, ré, mi, fa, sol, la, si. En notation internationale, donc pour les Anglais, les Américains et le monde entier qui utilisent cette notation, jusqu'à Bali, c'est c, d, e, f, g, a, b. Comprenez bien que c'est la même chose. C égale do, d égale ré, e égale mi, f égale fa, g égale sol, b égale si. Et ça marche pareil avec les dièses et les bémols. Mais pourquoi c, d, e, f, g, a, b ? Et bien parce que vu que c'est un La 440 qui est à la base de tout ça, ça leur paraissait sûrement logique de commencer par cette note et de dérouler l'alphabet ensuite, jusqu'à retomber sur le La. Donc à partir de maintenant, à l'écrit, vous utiliserez la notation internationale comme tout le monde. Mais à l'oral, vu que vous parlez français, vous direz Do, vous ne direz pas C. Donc on lit C, mais on dit Do. Donc à partir de maintenant, je ne veux plus voir personne de ma communauté dire j'ai composé une chanson en C mineur Non, vous direz Do mineur à l'oral et vous écrirez CM. Vous ne direz plus la basse là on est sur du F, non vous direz ma basse elle joue un Fa, mais vous écrirez et d'ailleurs petite astuce quand vous voyez un youtubeur parler comme ça en disant un accord de D ou la note E vous pouvez être sûr qu'il doit être très fort en musique mais pas en théorie musicale donc pour la partie théorie musicale il vaudra mieux éviter de trop l'écouter et essayer de cliquer ailleurs bref pour vous habituer dès maintenant j'utiliserai désormais la notation internationale à l'écrit pendant tout le reste de la vidéo vous inquiétez pas ça vient très très vite et c'est un effort minime qui vous donnera énormément de résultats. Donc dernier rappel pour bien ancrer la chose dans votre cerveau Do, Do dièse, Ré, Ré dièse, Mi, Fa, Fa dièse, Sol, Sol dièse, La, La dièse, Si Do, Si, Si bémol, La, La bémol, Sol, Sol bémol, Fa, Mi, Mi bémol, Ré, Ré bémol, Do Bien, maintenant qu'on a défini le matériel avec lequel on fait de la musique, c'est parti, on va parler d'harmonie. Commençons déjà par les tons et les demi-tons. C'est l'unité de mesure la plus basique. Un demi-ton, c'est une distance qui définit la note juste à côté d'une autre sur le piano, ou la distance d'une case sur la guitare. Donc un demi-ton au-dessus de mi, c'est fa. Un demi-ton au-dessus de do, c'est do dièse. Un demi-ton en dessous de la, c'est la bémol, ou sol dièse. Souvenez-vous de l'harmonie. Vous avez vu, pour le moment c'est très facile. Et bien avec les tons c'est tout aussi simple. Un ton c'est aussi une distance mais qui définit cette fois-ci un intervalle de deux notes. Un ton au-dessus de Do, c'est Ré. Un ton au-dessus de Sol, c'est La. Un ton au-dessus de Mi, attention c'est Fa Dié. Et oui, on compte bien deux demi-tons, car on compte deux notes. Donc, petit quiz, quelle est la note située un demi-ton au-dessus de Fa ? Fa dièse, oui, ou Sol bémol. Et quelle est la note située un ton au-dessus de Ré ? Mi, exactement. Et quelle est la note située un ton au-dessus de Ré dièse ? Fa, exactement. Note pour plus tard. vous rencontrerez sûrement dans le futur des doubles bémols ou des doubles dièses. C'est la suite de la compréhension de l'enharmonie. Dans certains contextes, dans certaines gammes, on parlera effectivement de doubles dièses ou de doubles bémols. Pour le moment, ce n'est pas très important, mais sachez que ça existe, comme ça vous ne serez pas perdus si jamais on vous en parle. Maintenant qu'on a compris les tons et les demi-tons, il est temps de passer aux intervalles. Et croyez-moi, si vous comprenez les intervalles, que vous maîtrisez les intervalles, vous allez devenir super bon. c'est la base ultime pour tout comprendre. Si vous êtes paumé, intervalle. Si vous comprenez pas quelque chose, intervalle. Quand vous apprenez un nouveau truc, intervalle. Un intervalle, c'est une unité de mesure qui mesure la distance entre deux notes, un peu comme les demi-tons et les tons. Et donc, c'est la base de l'harmonie puisque l'harmonie, c'est la relation entre les notes. Donc, on a 12 notes. Donc, à votre avis, au sein d'une octave, combien d'intervalles on a ? Combien de distances possibles entre deux notes existent au sein d'une octave ? Eh bien, 12. Bravo ! On va tous les nommer un par un ensemble et je vais utiliser la notation internationale, évidemment. Pour l'exemple, on va partir de la note Do. D'abord, on a l'unisson notée 1. C'est simplement la même note à la même octave. Et c'est pour ça que quand deux instruments ou deux chanteurs chantent la même chose, on dit qu'ils chantent à l'unisson. Ensuite, un demi-ton au-dessus, on retrouve la seconde mineure qu'on écrit B2. C'est un intervalle de demi-ton. On appelle donc ça la seconde mineure qu'on écrit B2. Puis la seconde majeure qu'on écrit 2. Puis la tierce mineure qu'on écrit B3. Puis la tierce majeure qu'on écrit 3. Ensuite la quarte juste qu'on écrit B4. Ensuite le triton qu'on peut appeler quarte augmentée ou quinte diminuée qu'on écrit 4 dièse ou B5. Puis la quinte juste qu'on écrit B5. p5 ensuite la 6e mineur qu'on écrit b6 puis la 6e majeur on écrit 6 puis la 7e mineur qu'on écrit b7 puis la 7e majeur on écrit 7 et en dernier on à l'octave qu'on écrit p8 ça y est on a nommé tous les intervalles possibles au sein d'une octave. Donc la tierce mineure de Do, c'est Mi bémol. La quinte juste de Do, c'est Sol. La sixte majeure de Do, c'est La. Et la seconde mineure de Do, c'est Ré bémol. La quarte juste de Do, c'est Fa. Vous avez compris le truc. Et cette nomenclature, elle est universelle. Les distances qu'elles expriment ne changent pas. Les intervalles sont en fait une manière plus rapide d'utiliser les tons et les demi-tons. A chaque intervalle correspond une valeur en demi-ton. Par exemple, la tierce mineure, c'est trois demi-tons. 1, 2, 3. Donc la tierce mineure de Do, c'est Mi bémol. La quinte, c'est sept demi-tons. Donc 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7. La quinte juste de Do, c'est Sol. Là, j'ai fait la démonstration en partant toujours de Do. Mais ça marche, évidemment, c'est tout l'intérêt, avec... toutes les notes. La tierce majeure, c'est 4 demi-tons. Donc, quelle est la tierce majeure de Fa ? Eh bien, on part de Fa. 1, 2, 3, 4, c'est La. La est la tierce majeure de Fa. Quelle est la seconde majeure de Sol ? La seconde majeure, c'est un intervalle de 2 demi-tons. Donc, 1, 2, c'est La. Vous voyez, c'est très simple et très vite, vous connaîtrez tous ces intervalles par cœur. Chacun des intervalles évoque en lui-même une émotion différente. Certains sont dissonants, comme la seconde mineure, ou le triton, et d'autres consonants, comme la quinte, juste, ou la tierce majeure. Les intervalles peuvent être joués de manière mélodique, donc une note après l'autre, ou de manière harmonique, c'est-à-dire les deux en même temps. Donc la musique, vous pouvez la voir comme des intervalles mis les uns à côté des autres et joués soit en même temps, soit l'un après l'autre. Bref, toute l'harmonie, presque toute la musique en général, peut être vue du point de vue des intervalles. Les intervalles sont le cœur de l'émotion de vos mélodies. Par exemple, voici un motif très simple avec une majorité d'intervalles consonants. Le résultat est donc doux à l'oreille. Et voici le même motif rythmique mais avec un usage d'intervalle plus sombre. Le résultat est donc plus agressif, plus tendu. Et au-delà de la qualité émotionnelle propre à chaque intervalle, sachez que leur couleur et ce qu'ils expriment va changer selon le contexte dans lequel ils sont joués. Et surtout, ils vont avoir des rôles différents au sein d'une mélodie, notamment en fonction du degré qu'ils occupent dans la gamme dans laquelle vous les jouez. On en reparle juste après. Notez qu'en plus des 12 intervalles qu'on a pu voir ici, on retrouve encore d'autres intervalles bonus qu'on peut rencontrer lorsqu'on dépasse la distance d'une octave. Par exemple ici, Do, Ré. Ici, on joue Do à une première octave. et Ré est joué à l'octave du dessus. Donc si vous avez suivi, on doit appeler ça une seconde majeure, parce qu'effectivement, Ré est la seconde majeure de Do. Sauf que ici, le Ré, il est situé à l'octave du dessus. Donc on appelle ça une neuvième, parce que si l'octave est la huitième, et bien c'est logique de retrouver la neuvième après. Et donc, même principe pour le reste, on peut retrouver les intervalles de neuvième, dixième, onzième, etc., etc. On retrouve aussi le même principe de neuvième mineur, Neuvième majeur ! Notez qu'on parle souvent de neuvième car les autres sont plus rares, mais ne soyez pas étonnés si quelqu'un vous parle de treizième par exemple. Et notez aussi que personne vous en voudra si vous dites seconde à l'octave. Bien, jusqu'ici on a étudié les rapports de notes, et plus précisément les rapports entre deux notes. Mais alors, il se passe quoi si trois notes différentes rentrent en jeu ? Et bien à partir de trois notes distinctes, on a ce qu'on appelle des accords. Pour faire très simple, il y a trois grandes catégories. Les triades, accords à trois notes distinctes. Les tétrades, accords à quatre notes distinctes. Et les accords enrichis, qui ont quatre notes ou plus. Alors c'est parti, commençons par les triades, donc les accords à trois notes distinctes. Première chose à comprendre, je dis bien trois notes distinctes. Si je joue Do, Do, Do, Mi et Do encore, j'ai plusieurs intervalles. Effectivement, j'ai plusieurs notes, mais ce ne sont pas des notes distinctes, ce sont les deux mêmes notes répétées plusieurs fois sur plusieurs octaves. Donc fondamentalement, on ne peut pas appeler ça un accord parce qu'il faut des notes distinctes. Ici on n'a que deux notes, il s'agit d'un intervalle et non d'un accord. Deuxième chose à comprendre, il existe deux catégories de triades, des triades construites en empilement de tierces et des triades non construites en empilement de tierces. Et pour vous expliquer ça, la notation internationale va nous être utile. Commençons avec l'accord majeur. Pour construire un accord majeur, nous avons besoin d'une fondamentale, c'est-à-dire la note autour de laquelle on va construire l'accord et qui va lui donner son nom. Choisissons par exemple Do. Do sera donc notre fondamentale. Ensuite, nous avons besoin de la tierce majeure de notre fondamentale, donc dans cet exemple, nous avons besoin de la tierce majeure de Do. La tierce majeure de Do, c'est Mi. Et pour finir, nous avons besoin de la quinte juste de notre fondamentale, donc de la quinte juste de Do, donc Sol. Notre accord de Do majeur est donc composé des notes suivantes Do Mi Sol. Donc en notation internationale, ça donne 1 3 5. Si je voulais créer un accord majeur de n'importe quelle note, j'aurais juste à appliquer ces mêmes intervalles. 1 3 5. Exemple ici avec Fa majeur. Fa est ma fondamentale, j'ai donc besoin de sa tierce majeure, donc La, et de sa quinte juste, donc Do. Mon accord de Fa majeur sera donc Fa La Do. Autre exemple avec... Mi bémol, la tierce majeure de mi bémol c'est sol, la quinte juste de mi bémol c'est si bémol. L'accord de mi bémol sera donc mi bémol, sol, si bémol. 1, 3, 5. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on a bien affaire à un empilement de tierces, puisqu'il s'agit d'une triade construite par empilement de tierces. Regardons, do majeur, mi, et la tierce majeure de do. Et sol, et la tierce mineure de mi. C'est donc bien un empilement de tierces, puisque... Un accord majeur c'est sa fondamentale, puis la note, une tierce majeure au-dessus, puis une tierce mineure encore au-dessus, tout simplement. Continuons d'explorer les triades avec cette fois-ci l'accord mineur. Pour le construire, nous avons besoin des intervalles suivants. 1, B3, 5. Donc c'est la même chose, sauf que la tierce, au lieu d'être majeure, elle est mineure. Donc au lieu de Do, Mi, Sol, nous aurons Do, Mi bémol, Sol. Essayons de faire l'accord de Sol mineur. donc 1, B3, 5 1 ce sera G, B3 c'est donc la tierce mineure de G donc Bb et 5 c'est la quinte juste de G donc D, donc G, Bb, D 1, B3, 5 Remarquez de nouveau qu'il s'agit d'un empilement de tierces nous avons bien une tierce mineure entre C G et Bb et une tierce majeure, cette fois-ci entre Bb et D. Nous avons vu l'accord majeur 1, 3, 5, puis l'accord mineur 1, B3, 5. Maintenant voyons les deux dernières triades à empilement de tierces. Nous avons la triade diminuée, 1, B3, B5, avec une tierce mineure et une quinte diminuée, de triton, par exemple C, E, G, B, et nous avons la triade augmentée. 1, 3, dièse 5, avec une tierce majeure et une quinte augmentée. Par exemple, Do, Sol, dièse. Ces deux derniers accords sont aussi des accords à empilement de tierces. Et c'est tout, il n'y en a pas plus, il n'en existe que 4. Nous venons de voir les 4 accords de la première catégorie de triades, c'est-à-dire des triades à empilement de tierces. En fait, selon les définitions les plus conservatrices de la musique, ce sont les seules triades. possible car selon les définitions les plus traditionnelles une triade doit avoir trois notes distinctes et doit être construite en empilement de tierces sauf que pour moi cette définition est trop limitante pour les musiques actuelles j'ai donc fait le choix d'adopter ici une approche plus moderne pas parce que le modernisme est meilleur mais simplement parce que c'est comme ça que je vois les choses bref l'accord majeur l'accord L'accord augmenté sont nos quatre accords de la première catégorie empilement de tierces mais alors qu'est ce qu'il y a dans la seconde catégorie Et bien, il y a les accords suspendus avec l'accord sus2 1, 2, 5 par exemple Do, Ré, Sol et l'accord sus4 1, 4, 5 par exemple Do, Fa, Sol Ce sont des accords qui n'ont pas de tierce mais qui la remplacent par la seconde majeure ou la quarte juste Ici on voit bien qu'on a trois notes distinctes mais il n'y a pas d'empilement de tierce Dans le sus2 par exemple, on a un intervalle de seconde majeure, suivi d'un intervalle de quarte juste. Ces accords-là sont souvent des accords de passage, ils seront là pour ponctuer un peu vos mouvements harmoniques. Une autre triade mais qui n'est pas un empilement de tierces, c'est l'accord majeur b5, donc 1, 3, b5. Par souci du détail et pour passer vraiment en revue absolument toutes les triades, je vais aussi passer rapidement sur les dernières triades possibles. Il s'agit des triades modales, mais celles-ci ne les retenez pas, c'est beaucoup trop tôt. Vraiment, j'insiste là-dessus. maîtriser déjà tout le reste ce sera déjà très très bien mais je les mentionne car qui sait ça pourrait peut-être vous servir plus tard par exemple quand j'aborderai la musique modale peut-être un jour si ça intéresse les gens sur cette planète nous avons la triade lydienne 1 4 dièse 5 par exemple do fa dièse sol la triade phrygienne 1 b2 5 par exemple do ré bémol sol puis la triade locrienne 1 b2 b5 Bb, Gb. Ces triades sont extrêmement rares en musique tonale, et d'ailleurs je ne sais même pas si elles s'appellent vraiment comme ça. En tout cas, je ne suis pas le seul à les utiliser, et je ne suis pas le seul à les appeler comme ça. Généralement, on les appelle comme ça, donc j'imagine que ça s'appelle comme ça. Voilà, c'est tout. Ce sont les seules combinaisons de triades qui existent, il n'y en a pas d'autres. On pourrait croire que d'autres sont possibles, mais ce sont des pièges. Vous le comprendrez par vous-même, si vous comprenez bien la suite de la vidéo. Notamment le passage sur les renversements de triades, d'accords parce qu'un do mineur dièse 5 c'est plutôt un la bémol majeur renversé et un do sus2 flat 5 c'est plutôt un ré 7 sans la quinte. Bien maintenant qu'on a vu les triades passons aux tétrades les accords à quatre sons. Au début ça peut paraître plus difficile à gérer et c'est le cas mais c'est pas spécifiquement plus compliqué à comprendre surtout que maintenant vous avez une bonne compréhension des intervalles. Voyons ensemble les tétrades les plus communes on retrouve d'abord l'accord majeur 7 1 3 5 7 Par exemple, Do, Mi, Sol, Si. On pourrait le noter Do majeur 7. On a ensuite l'accord mineur 7. 1, B3, 5, B7. Par exemple, Do, Mi bémol, Sol, Si bémol. On le noterait Do mineur 7. Puis on a l'accord de dominante. 1, 3, 5, B7. Par exemple, Do, Mi, Sol, Si bémol. Qu'on peut noter. C7 et pour finir l'accord mineur majeur 7 1 B3 5 7 par exemple C, E bémol, G, B qu'on peut noter 2 mineur majeur 7 voilà c'est le même principe que pour les triades je passe rapidement dessus car l'idée n'est pas de faire une vidéo dictionnaire des accords mais de simplement vous expliquer le principe alors passons maintenant aux accords enrichis qui ont donc généralement quatre notes ou plus En fait, c'est assez simple. Vous prenez un accord, une triade ou une tétrade, et vous lui rajoutez un nouvel intervalle. Exemple avec Do mineur, si je lui rajoute une neuvième, on obtient Do mineur 9. Donc Do, Mi bémol, Sol et Ré à l'octave. Ça nous donne 1, B3, 5... Si je rajoute une 6th majeure, j'obtiens Cm6 Si je prends Cm7, je peux lui rajouter la 9ème et la 11ème Fa Bref, vous avez compris l'idée, ça rajoute des couleurs, des tensions, mais ça peut vite devenir incontrôlable si vous débutez, donc doucement avec ça pour le moment, vous avez déjà des dizaines d'accords à utiliser. Cependant, une petite note supplémentaire dans un accord de temps en temps, ça fait pas de mal. Alors, nous avons vu les notes, mais... Les intervalles, les accords, passons maintenant à la dernière clé qu'il vous manque pour comprendre l'harmonie. Les gammes. C'est quoi une gamme ? Une gamme, c'est un ensemble de notes qui forment une série de notes ascendantes ou descendantes, comprises dans une octave et selon une suite d'intervalles. précises. Pour vulgariser, une gamme c'est un groupe de notes qui sonne bien ensemble. Et chaque gamme a sa propre couleur, son propre univers sonore. Chaque gamme contient ses propres notes, ses propres intervalles, ses propres accords. Dans les faits, c'est un peu plus compliqué que ça, car il y a plein de subtilités et d'exceptions, mais pour le moment, prenez cette définition. Gamme égale groupe de notes précis défini par des intervalles compris dans une octave. Des gammes, il y en a des tas, vraiment, il y en a des tonnes. Cependant, il n'y en a que quatre qui semblent être à la racine de tout le système de la musique occidentale. occidentale. Si vous connaissez ces quatre gammes, vous serez apte à quasiment tout explorer plus tard. Il y a quatre gammes à connaître. La gamme majeure, la gamme mineure naturelle, la gamme mineure harmonique et la gamme mineure mélodique. Il y a donc une gamme majeure et trois gammes mineures. Ces quatre gammes sont parfois appelées les gammes mères, car un nombre de choses absolument fascinant descend de ces quatre gammes. Ne les sous-estimez pas, car plus vous avancerez dans l'harmonie, plus vous vous rendrez compte quels sont les quatre grands rouages de tout le système tonal. et même aussi du système modal. Commençons par la gamme majeure et pour l'appréhender nous allons utiliser les intervalles. Vous avez vu je vous ai pas menti c'est hyper important les intervalles. Voici la suite d'intervalles nous avons besoin pour créer la gamme majeure. On a besoin d'une fondamentale qu'on va désormais appeler tonique car on parle de notes fondamentales pour la note qui donne le nom d'un accord mais on parle de tonique pour la première note d'une gamme. On a donc besoin d'une tonique qu'on va noter 1. Puis on a besoin de sa seconde majeure donc 2. Sa tierce majeure donc 1. Donc 3, de sa quarte juste 4, de la quinte juste 5, de la 6th majeure 6 et de la 7ème majeure 7. Voilà, vous avez devant vous les intervalles qui forment la gamme majeure. On a 7 notes et ces 7 notes on les appelle degrés, ce sont les 7 degrés de la gamme. Cette suite d'intervalles nous permet donc de créer la gamme majeure à partir de n'importe quelle note. Ici on a créé Do majeur mais on pourrait très bien créer Fa majeur par exemple. Le premier degré serait donc Fa, deuxième degré donc seconde majeure Sol, Troisième degré, tierce majeure, donc LA. Quatrième degré, quarte juge, donc SI bémol. Cinquième degré, quinte juge, donc DO. Sixième degré, six majeure, donc RÉ. Septième degré, septième majeure, donc MI. Et donc on a devant nous les notes de FA majeure. Maintenant qu'on a cette gamme, qu'est-ce qu'on fait ? Et bien on peut composer, on peut prendre les notes qui composent cette gamme et écrire des mélodies avec, puis des accords et les mettre ensemble. Jouer un accord contenu dans la gamme, puis jouer les notes de la gamme par-dessus. En fait, pensez les gammes comme des terrains de jeu. Si vous composez... En utilisant les notes de Do majeur, il y a de grandes chances que vous ayez composé une chanson en Do majeur. Sur le même principe, si vous utilisez les notes de Sol majeur, vous aurez probablement composé en Sol majeur. C'est alors ce qu'on appelle une tonalité. La tonalité, elle est définie par quelle gamme ? vous jouez, c'est à dire quel pack de notes est utilisé et quel est le centre tonal. Le centre tonal c'est la note primaire de la gamme donc Do dans Do majeur ou La bémol dans La bémol majeur, c'est la note autour de laquelle toutes les autres notes gravitent. Parlons maintenant de la gamme mineure naturelle, vous allez voir elle est à la fois très différente et en même temps très proche de la gamme majeure. Voici la suite d'intervalles qui lui correspond. Tonique, seconde majeure, tierce mineure, quarte juste, quinte juste, sixth mineure, septième mineure, Et encore une fois la tonique. Donc en Do, Do, Ré, Mi bémol, Fa, Sol, La bémol, Si bémol, Do. Bon alors effectivement les intervalles n'ont rien à voir, alors pourquoi je dis qu'elle est très proche de la gamme majeure ? Et bien parce que la gamme mineure naturelle est ce qu'on appelle la relative mineure de la gamme majeure. Regardez la mineure. Tonique, seconde majeure, tierce mineure, quarte juste, quinte juste, six mineure, septième mineure. On retrouve donc les notes LA SI DO RE MI FA SOL Et regardez DO majeur DO RE MI FA SOL LA SI Ce sont les mêmes notes mais dans un ordre différent Avec donc des ordres différents intervalles différents. Ce qui change c'est le centre tonal et dans les faits effectivement ça ne change pas les notes de la gamme mais changer le centre tonal ça change complètement l'univers dans lequel vous composez car toutes les notes prennent sens par rapport au centre tonal donc en la mineur naturel les notes ont un sens par rapport à la note la et en do majeur Les notes ont un sens mais cette fois ci par rapport à la note do C'est toute la gravité de la gamme qui change puisque comme j'ai dit précédemment, le centre tonal est d'une importance capitale. Donc c'est les mêmes notes mais c'est pas la même gamme puisque le centre tonal est différent. Notez donc que toutes les gammes majeures ont leur pendant mineur naturel et que toutes les gammes mineures naturelles ont leur pendant majeur. Pour savoir quelle est la gamme mineure relative d'une gamme majeure, il suffit de prendre la tonique et de descendre d'une tierce mineure. Cela vous donne la tonique. de la gamme mineure naturelle correspondante. Donc quand on prend Do majeur, on descend d'une tierce mineure, depuis le Do, on tombe donc sur La, donc La mineure, donc La mineure, et la relative mineure de Do majeur. Pour connaître la relative mineure de Sol majeur, même principe, on descend d'une tierce mineure, donc Mi. La relative mineure de Sol majeur est donc Mi mineure naturelle. Et pour trouver la relative majeure d'une gamme mineure naturelle, il faut faire l'inverse, donc monter d'une tierce mineure. Et ce qui est génial, c'est qu'à partir du moment où vous avez bien compris ça, Une fois que vous avez appris Do majeur, vous avez en fait aussi appris la mineure naturelle. Il suffit de changer le centre tonal. Donc à partir du moment où vous connaissez Sol majeur, vous connaissez aussi Mi mineur. Voilà, ça c'est cadeau. Donc si vous apprenez sur le clavier à faire toutes les gammes majeures, il suffit de prendre les mêmes notes, de descendre d'une tierce et de changer le centre tonal pour pouvoir apprendre toutes les autres gammes. Bien, on a vu la gamme majeure, la gamme mineure naturelle, passons à la gamme mineure harmonique. Voici les intervalles qui lui correspondent. tonique, seconde majeure, tierce mineure, quarte juste, quinte juste, six mineure, septième majeure, puis l'octave. On prend DO, DO, RÉ, MI bémol, FA, SOL, LA bémol, SI, DO. Très similaire à la gamme mineure naturelle, il y a juste une note qui change, il s'agit de la septième. C'est effectivement un petit changement mais cela change pas mal de choses. Cette gamme a plus de tension que la mineure naturelle notamment. en raison de cette 7ème majeure. Cette 7ème majeure, elle impacte les rapports de notes dans la gamme. Par exemple, elle crée un intervalle de seconde mineure entre le 7ème et le 1er degré, ce qui crée plus de tension. Et il y a un intervalle de tierce mineure entre le 6ème degré, ici, la bémol, et le 7ème degré, si. Ce qui donne une couleur très particulière à cette gamme. Et là ! dernière des quatre gammes mères c'est la gamme mineure mélodique voici ces intervalles tonique seconde majeur tierce mineure quarte juste quinte juste sixth majeur septième majeur et l'octobre je vais passer rapidement dessus car cette gamme est souvent utilisée dans des contextes plus avancés mais vous êtes tout à fait libre de l'utiliser comme les autres ce qui est marrant avec cette gamme c'est que le début de la gamme est mineure et la fin ressemble à une gamme majeure Cela crée une ambivalence qui nous crée pas mal de possibilités. Et surtout, notez bien ça, il est tout à fait possible, une fois qu'on est plus confiant, de jongler entre les gammes mineures. C'est la raison pour laquelle beaucoup de compositeurs composent en mineur. Sur le papier, il y a plus de possibilités. Très vite ! quand vous aurez compris ces quatre gammes, vous verrez des gens vous parler de mode. Faites attention, c'est très souvent hyper mal expliqué, donc pour le moment je vous suggère de rester à ce que je vous ai dit, sinon vous allez vous perdre. Ensuite, une fois que le contenu de cette vidéo est maîtrisé, là vous pouvez y aller. Promis, je sortirai sûrement plusieurs vidéos sur les modes, sur la musique modale, et sur l'usage des modes dans un contexte tonal, car c'est super libérateur, c'est hyper intéressant, et surtout ça sonne de fou. Et même d'un point de vue personnel aujourd'hui, bien que je fasse... toujours de la musique tonale, je vois la musique via les modes uniquement et ça impacte fortement ma musicalité. C'est pour ça que j'ai choisi de rester neutre dans mon approche pour pas vous biaiser ni vous mettre sur des mauvaises pistes. Car penser avec les modes ça demande de voir les choses complètement différemment et pour ça vous allez devoir être solide sur vos intervalles, sur vos gammes et sur vos accords. Donc bossez ça dans un premier temps. et on parlera des modes plus tard. Toutes ces gammes ont plein de secrets, plein de rapports de notes à explorer, plein de subtilités, plein de règles sous-jacentes. Il y a en fait énormément de manières de les utiliser et selon les contextes, elles vous offrent vraiment beaucoup de couleurs à explorer. Vous vous rendrez compte bientôt de la profondeur qu'il y a dedans. Ce n'est pas pour rien qu'on fait de la musique avec, surtout depuis aussi longtemps. Car si les styles évoluent, l'harmonie, elle, n'a pas changé. Peu importe la façon dont vous produisez de la musique, peu importe le style de musique que vous produisez, il y a de grandes chances pour que ces gammes soient derrière ce que vous faites, d'une manière ou d'une autre. Bien, on a vu les notes, les intervalles, les accords, les gammes mères, voyons maintenant ce qu'on appelle... L'harmonisation. Je disais plus tôt qu'une gamme a ses propres notes, ses propres intervalles, mais elle contient aussi ses propres accords. Quand on met quelque chose en accord en musique, on appelle ça harmoniser. Quand on met des accords sur une mélodie, on dit qu'on harmonise la mélodie. Si on change les accords d'un morceau, on dit qu'on réharmonise le morceau. Et quand on met une gamme en accord, on dit qu'on harmonise la gamme. Alors c'est parti, créons ensemble l'harmonisation de la gamme majeure. On va prendre chacune des notes de la gamme et construire un accord à partir de chacune de ces notes, à partir de chacun de ses degrés. On va créer des accords en empilement de tierces et les accords doivent être constitués uniquement des notes de la gamme. Donc première note, Do. On va créer l'accord correspondant dans la gamme majeure. Donc c'est simple, on empile les tierces de la gamme. On a donc Do, Mi, Sol. L'accord du premier degré de la gamme majeure de Do est donc Do majeur, que vous connaissez déjà. On retrouve ensuite le Ré qui est le deuxième degré. Pareil, on empile les tierces, on obtient Ré, Fa, La. Donc Ré mineur. L'accord du deuxième degré de la gamme de Do majeur est donc Ré mineur. Et on continue comme ça. On obtient alors 3ème degré, Mi mineur, 4ème degré, Fa majeur, 5ème degré, Sol majeur, 6ème degré, La mineur, 7ème degré, attention, Si diminué. Car Si, Ré, Fa, c'est 1, B3, B5. Voilà, nous avons harmonisé la gamme de Do majeur en triade. Mais ce qui est génial, c'est qu'évidemment, cette harmonisation ne change pas. Elle reste la même tant qu'on est sur une gamme majeure. On retrouve les mêmes qualités d'accord dans chaque gamme majeure. C'est-à-dire le premier degré d'une gamme majeure sera toujours majeur. Le deuxième et le troisième seront toujours mineurs. Le quatrième et le cinquième seront toujours majeurs. Et le sixième degré sera toujours mineur. Et le septième sera toujours diminué. Ça marche pour toutes les gammes majeures. Sol majeur, fa majeur, mi majeur, etc. Remarquez la notation que j'ai utilisée pour harmoniser les degrés. Il s'agit de la notation qu'on utilise pour parler des degrés des accords d'une gamme. Ça permet de parler des degrés harmonisés d'une gamme en général et pas forcément d'une gamme précise. Ce sont des chiffres romains, majuscule pour les accords majeurs, minuscule pour les accords mineurs, et minuscule avec une petite bulle pour les accords diminués. On en reparle juste après, vous allez voir, c'est très très pratique. Il est évidemment possible d'harmoniser une gamme en tétrade, mais je ne m'attarde pas dessus. car c'est le même principe simple d'empilement de tierces. Je vous le fais rapidement avec la gamme de Do, et je vous donne la notation par degré qu'on a vu précédemment. Premier degré, Do, Mi, Sol, Si, majeur 7. Deuxième degré, Ré, Fa, La, Do, donc mi-degré 7. Troisième degré, Mi, Sol, Si, Ré, donc mi-degré 7. Quatrième degré, Fa, La, Do, Mi, majeur 7. Cinquième degré... Sol, Si, Ré, Fa, accord 7, dominante, 6ème degré, La, Do, Mi, Sol, mineur 7, et 7ème degré, Si mineur 7, bémol 5. Pareil, évidemment, ces accords sont les mêmes, peu importe la gamme majeure. Par exemple, le 3ème degré d'une gamme majeure sera toujours mineur 7. Pareil, pour le reste, c'est la même logique. Au passage, je vous recommande d'apprendre ça par cœur, c'est très utile. Regardons rapidement l'harmonisation en triade de la gamme mineur naturel, histoire d'avoir un autre exemple. Pareil, je fais l'exemple en Do et je vous donne l'harmonisation générale du mineur naturel. Premier degré, Do, Mi, B, Sol, donc mineur. Deuxième degré, Ré, Fa, La bémol, attention, diminué. Troisième degré, Mi bémol, Sol, Si bémol, donc majeur. Quatrième degré, Fa, La bémol, Do, donc mineur. Cinquième degré. Sol, Si bémol, Ré, donc mineur. Sixième degré, La bémol, Do, Mi bémol, donc majeur. Et septième degré, Si bémol, Ré, Fa, donc majeur. Remarquez donc qu'ici, on retrouve les mêmes qualités d'accords que sur la gamme majeure, mais dans un ordre différent. C'est logique, puisqu'on est sur la relative mineure. Cependant... en fonction du point de vue, à savoir si on considère qu'on est en majeur ou en mineur, les fonctions des accords vont changer. Je vous laisse harmoniser de votre côté la gamme mineur harmonique et la gamme mineur mélodique, ça vous fera bosser un peu. Vous allez voir c'est pas très dur. Bon maintenant qu'on a harmonisé nos gammes, qu'est ce qu'on peut faire ? Eh bien des progressions d'accords. En effet on peut enchaîner ces accords les uns après les autres et obtenir ce qu'on appelle une progression d'accords. On pourrait commencer par le 2 puis aller sur le 5 puis aller au 1 puis aller sur le 4 puis encore au 5 pour finir sur le 6. Le principe est Et tout simple, mais sachez que vous venez de mettre un pas dans l'un des plus gros trous noirs de la théorie musicale, à savoir comment on fait des progressions d'accords qui sonnent bien, comment on trouve des accords qui s'enchaînent bien, par quoi on commence, par quoi on finit, comment on fait des variations, comment on surprend l'auditeur, comment est-ce qu'on va chercher des couleurs. Tout un tas. Question auxquelles je ne peux pas vous répondre tout de suite. Mais je vais cependant vous donner deux choses fondamentales qui vont pouvoir vous aider à faire sonner vos premières progressions avec le minimum vital de théorie. Sans faire d'emprunt, sans faire de modulation, sans avoir recours au mode. Si vous avez besoin de concurrencer Ed Sheeran, alors bienvenue dans l'harmonie fonctionnelle. On a vu plein de choses jusqu'ici et on ne va pas s'arrêter. Vous connaissez désormais l'harmonisation de chacune des gammes maires et vous avez compris qu'à chaque degré est associée une qualité d'accord. Et bien, parlons maintenant d'harmonie fonctionnelle. C'est une méthode, une façon de voir les choses, qui associe les degrés à une fonction musicale précise. Le premier degré est la fonction la plus importante, c'est l'accord du centre tonal. Toutes les autres notes gravitent autour de cette note, et donc autour de cet accord. Quand on le joue, il n'y a aucune tension particulière. On a une sensation de repos. On pourrait rester dessus pour toujours, sans sentir le besoin de bouger. Le premier degré a donc une fonction de tonique. Le degré 5 et le degré 7 ont une fonction de dominante. La fonction de dominante attend une résolution vers un degré tonique, donc le degré 1 par exemple. Les degrés 2 et 4 ont une fonction de sous-dominante, qui généralement sont là pour préparer un degré de dominante. Donc ils préparent leur cinquième degré, ou le septième, qui eux-mêmes préparent le premier. Et finalement, le 3 et le 6 pour simplifier, ont une valeur de tonique bis, c'est-à-dire à peu près le même rôle que le 1, mais en moins puissant, mais avec une couleur différente. Il est donc tout à fait possible d'avoir une sensation de résolution en utilisant un cinquième degré, qui irait vers un sixième degré, puisque le sixième degré a une valeur de tonique bis. Pour le moment, partez du principe que ces fonctions sont les mêmes, peu importe la gamme mère, et peu importe si ce sont des triades ou des tétrades. Évidemment, en fonction des gammes, les sensations de tension et de résolution seront... plus ou moins accentuée. Penser les degrés et leurs accords en termes de fonctions, en fait ça va nous aider à créer nos premières progressions d'accords. On pourrait donc créer une progression très simple en gardant en tête ses fonctions. On pourrait commencer par le premier degré, par exemple, un premier degré, puis le quatrième degré qui prépare le 5 et qui attend à ce qu'on résolve sur un degré de tonique, par exemple ici le 6, le sixième degré. On aurait donc Do, Fa, Sol, La mineur. Le dernier point théorique que j'aimerais aborder avec vous, c'est celui des renversements d'accords et de la conduite des voix. Jusqu'ici, nous avons construit des accords à leur état fondamental, avec la fondamentale de l'accord à la basse. Mais les accords peuvent être renversés. Et donc, à ce moment, la fondamentale de l'accord n'est plus la basse de l'accord. Regardez, reprenons Do majeur. Do, Mi, Sol. Je peux tout à fait faire passer le Do à l'octave, pour me retrouver avec Mi, Sol, Do. Cela reste un accord de Do majeur car ce sont des mêmes notes, il s'agit de la même triade. Et je peux aussi faire passer le Mi à l'octave du dessus, comme je l'ai fait avec le Do, ce qui me donne alors Sol, Do, Mi. Et c'est encore une fois un accord de Do majeur. Donc si je résume, chaque triade peut être jouée de trois manières différentes. A l'état fondamental, avec la fondamentale à la basse, 1, 3, 5. Avec la tierce à la basse, donc 3, 5, 1. On appelle ça l'accord de premier renversement, puisque c'est renversé une fois, et avec la quinte à la base, donc 5, 1, 3. On appelle ça le deuxième renversement. Ça marche pareil avec les tétrades, donc Do, Mi, Sol, Si, de venir Mi, Sol, Si, Do au premier renversement, puis Sol, Si, Do, Mi au deuxième renversement, puis Si, Do, Mi, Sol au troisième renversement. Et évidemment, ça marche aussi avec les accords enrichis. Mais alors, pourquoi ? ne pas tout jouer à l'état fondamental. Ce serait quand même plus simple, n'est-ce pas ? Eh bien, c'est à cause de la conduite des voix. La conduite des voix, ça nous permet deux choses. La première, aller chercher des couleurs différentes, parce que bien que ce soit le même accord, le fait qu'il soit renversé, ça fait qu'il sonne pas tout à fait pareil. Et la deuxième, c'est que ça permet de rendre plus joli nos progressions d'accords. La règle à retenir, c'est que moins on bouge les doigts sur le clavier entre un accord et le suivant, mieux c'est. Regardez ici une progression, 1, 4, 5, 6. Ici les accords sont à l'état fondamental. On voit bien qu'il y a des gros sauts entre les accords. Pour éviter ça, on peut renverser nos accords. Pour éviter justement ces trop gros sauts entre chaque degré. Écoutez la différence. Voilà arrivé à la fin de cette vidéo. Vous vous imaginez bien que je n'ai fait qu'effleurer la surface de chaque sujet. Ce sera à vous d'aller creuser pour en savoir plus. Mais à la différence d'avant, maintenant, vous avez les bases pour... comprendre ce qu'on vous raconte. N'oubliez pas que l'on passe une vie entière à explorer et à naviguer dans tout ce dont je vous ai parlé, c'est donc normal de tâtonner au début. Mais vous verrez que jour après jour, semaine après semaine, mois après mois et année après année, vous allez vous construire une familiarité très singulière avec toutes ces notions. Et surtout, vous allez apprendre plein d'autres techniques, plein d'autres concepts qui vont vous permettre d'obtenir d'autres couleurs, de jouer avec ces histoires de gamme, de surprendre l'auditeur, d'aller chercher de l'attention ou au contraire de... de la suspension. Vous allez découvrir d'autres moyens d'utiliser tous ces accords, toutes ces gammes. Vous allez aussi vous rendre compte que tout peut s'imbriquer et se mélanger de manière tout à fait étonnante. Et surtout, n'oubliez pas qu'un jour, vous oublierez tout, mais allez savoir pourquoi, ça fonctionnera toujours. C'était Addison, à plus.