Bonjour à tous, aujourd'hui nous allons reparler du capitalisme et plus particulièrement d'un aspect très important. Le capitalisme peut prendre une multitude de formes. Dans la dernière vidéo, nous avons vu ce qui fait la définition du capitalisme, ce qui le constitue, ce qui lui est nécessaire.
Nous avons vu que c'était la possibilité pour des individus privés de détenir du capital qui était la base du capitalisme. Nous avons aussi vu qu'un système capitaliste est en partie défini par des éléments qui sont extérieurs. à l'économie. Cette dernière partie implique quelque chose de très important qu'il faut absolument garder à l'esprit. Un système économique capitaliste dépend fortement de la société dans laquelle il évolue.
Ce n'est pas lui qui fixe les lois et assure le droit à la propriété mais un organisme extérieur, le plus souvent l'état des différents pays. La majorité des économies modernes sont des économies capitalistes, mais chacune a un cadre différent, c'est-à-dire des lois et des réglementations qui contraignent le capitalisme de différentes manières. Le capitalisme peut donc prendre une multitude de formes en fonction des réglementations que l'on choisit d'appliquer.
Un capitalisme pur, soumis à aucune réglementation, est une illusion. Même les Etats-Unis ont une multitude de lois garantissant certains droits, protégeant le consommateur ou limitant les monopoles. Un capitalisme peut exister sans spéculation et sans bourse. Un capitalisme peut exister sans croissance. En fait, beaucoup de choses qu'on associe au capitalisme n'en font pas nécessairement partie.
Et là, vous vous demandez sûrement, pourquoi un capitalisme pur ne peut pas exister ? Eh bien, la raison est simple. Vu que le capital est un investissement fait pour en tirer un profit, le détenteur des capitaux essaiera à tout prix de maximiser ce profit. Alors quand ce profit se fait par l'invention de nouveaux produits ou l'optimisation de la production, cela a un impact positif sur la société.
Mais quand ce profit se fait au détriment des travailleurs, de la santé, de l'environnement ou de la société en général, le capitalisme devient un problème. Cette dynamique a été comprise très tôt et des barrières ont été placées pour maximiser les avantages du capitalisme en diminuant ses défauts. Prenons un exemple parmi tant d'autres. En Angleterre, en 1833, le Factory Act interdit le travail des enfants de moins de 9 ans dans l'industrie textile. Avant cela, ils étaient utilisés parce qu'on pouvait les payer beaucoup moins cher que les adultes.
Alors cela peut nous paraître parfaitement naturel, mais c'est une limite imposée au capitalisme pur, parce que ça a diminué le profit de ceux qui détenaient l'usine. Ils ont été obligés de recruter des travailleurs plus âgés et donc mieux payés. Inutile de vous dire que les patrons de ces usines n'étaient pas très contents. Ils ont d'ailleurs longuement expliqué que cette loi allait détruire l'économie. Il y a peut-être quelque chose à retenir là-dedans.
Les dossiers qui sont écoulés depuis cette loi sont remplis de mesures qui ont essayé d'établir le cadre optimal pour le capitalisme, souvent en restreignant son action. Obliger les entreprises à payer un salaire minimum est un excellent exemple. La logique capitaliste voudrait que les salaires, comme tout le reste, soient soumis à la loi de l'offre et de la demande.
Autrement dit... lorsqu'il y a beaucoup de demandeurs d'emploi mais peu d'emplois à pourvoir, le salaire minimum devrait chuter jusqu'à la valeur minimale à laquelle quelqu'un accepterait de travailler. Dans un souci de protection des travailleurs, ce type de mesure a été mise en place.
Évidemment, cela a diminué le profit possible des entreprises. Mais l'économie a suivi son cours et le capitalisme s'est adapté à son nouveau cadre. Quand jugé que le capitalisme pouvait faire plus de mal que de bien, certains domaines entiers lui ont été interdits ou partiellement interdits.
En France, c'est par exemple le cas d'une bonne partie des domaines de l'éducation ou de la santé, qui sont restés majoritairement aux mains de l'État. Au fond, le capitalisme, c'est un peu comme le feu. Il a joué un rôle majeur dans le développement de l'humanité, et il peut être une force extrêmement positive. Mais si le feu nous a tenus au chaud et à l'abri pendant des siècles, ce n'est pas pour cela qu'on le laisserait s'installer n'importe où. Et il faut toujours veiller à ce qu'il reste sous les casseroles ou dans l'âtre de la cheminée.
Maintenir l'équilibre entre... Une maison qui brûle et un feu mourant donc inutile est loin d'être évident, mais c'est ce à quoi il faut s'atteler. Il faut aussi retenir que si la logique du capitalisme en fait une force potentiellement destructrice, on peut modeler le cadre dans lequel il évolue pour en éliminer une bonne partie des défauts et en garder seulement ses forces. Donc quand quelqu'un critique la forme actuelle du capitalisme, ce n'est pas nécessairement un communiste.
Il peut aussi prôner une forme différente du capitalisme. Et l'échec de l'URSS ou l'état actuel de la Corée du Nord prouve que les systèmes qui les ont mis en place sont moins bien que le nôtre. Et c'est tout. Cela ne prouve en aucun cas que le nôtre est le meilleur possible.
Mais si le capitalisme peut prendre une multitude de formes, laquelle doit-on choisir ? Merci beaucoup de m'avoir écouté, si ça vous a plu, je vous encourage vivement à partager cette vidéo. Penser par soi-même n'est jamais une mauvaise chose. Donc n'hésitez pas à discuter de tout ça ou à poser des questions dans les commentaires juste en dessous de la vidéo.
Dans la prochaine vidéo, on parlera des mécanismes qui font la force du capitalisme et justifient son utilisation. C'était Le Réveilleur et à bientôt sur le net.