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Gestion des maladies cardiovasculaires

Ces marcheurs ne sont pas des patients comme les autres. Ils souffrent de pathologies cardiovasculaires chroniques et vivent la maladie différemment, car tous suivent une éducation thérapeutique et sont devenus acteurs et responsables de leur santé. Pendant les ateliers sur la connaissance de la maladie, on leur explique l'intérêt de la marche, les bienfaits que ça apporte.

Le parcours qu'on fait dans le parc, c'est une illustration, c'est un exemple d'activité physique qu'on peut pratiquer de façon simple. Il y a un an, Alain a fait un AVC. Depuis, il fréquente ses ateliers pour acquérir un maximum d'autonomie. Je fais ça pour essayer d'améliorer les choses. Le plus dur, c'est de continuer tout seul.

Motiver un malade à suivre sur la durée son traitement, c'est le défi que relèvent les équipes de ce service. Un des outils majeurs de cette médecine cardiologique chronique pour l'accompagnement des patients, ça a été l'éducation thérapeutique. Axé sur la motivation et l'implication du patient, cette approche des soins nécessite une étroite association entre soignants et soignés.

C'est une équipe, aide-soignante, infirmière, psychologue, pharmacienne, cardiologue, etc. qui va essayer de comprendre les besoins des patients et on va essayer de les aider. Il va falloir mieux s'adapter à ce parcours difficile et long, où il va falloir qu'ils changent un peu leurs habitudes. Pour que la maladie ait une place acceptable dans le quotidien, il faut expliquer, refixer des objectifs et rassurer.

à partir de vos ordonnances, on fasse du lien entre ces raisons que ça se bouche et puis de trouver si vous, vous avez des médicaments sur vos ordonnances qui servent à aider le corps. L'enjeu des ateliers est donc sportif, médical, mais également diététique. Véritable moteur pour les patients, l'échange et la relation humaine restent la pierre angulaire de cette prise en charge. On est pris en charge dans l'hôpital, on nous explique.

Alors que si on avait à faire une démarche d'aller vers une association externe, je ne suis pas sûr que j'aurais eu la force ou le courage d'y aller. C'est un programme qui nous permet d'avoir une vie autonome. C'est l'occasion d'échanges et c'est plus qu'important pour nous.

Les malades chroniques ont une espérance de vie de plusieurs dizaines d'années. De quoi devenir co-responsable de leur traitement. Alors comment devenir acteur et responsable de sa santé ?

On en parle avec vous Marianne Laffitte. Bonjour, vous êtes responsable de l'unité transversale d'éducation thérapeutique au CHU de Bordeaux. D'abord, est-ce que c'est nouveau cette médecine ?

Depuis quand parle-t-on en France ? Alors, ce n'est pas si nouveau que ça, mais finalement en France, depuis 2009, la loi HPST a inscrit clairement... clairement le fait que les malades chroniques devaient pouvoir recevoir une éducation thérapeutique. Ça change quand même notre façon de faire parce que tous les jours, mettre en place des choses pour améliorer sa santé, c'est très utile et c'est le relais indispensable à tous les bons soins qu'on peut recevoir à l'hôpital et dans les cabinets médicaux bien entendu.

Alors concrètement, est-ce que cette prise en charge s'applique à toutes les pathologies ? Alors toutes les maladies chroniques, on considère bien qu'à partir du moment où on a une maladie chronique, c'est-à-dire qu'elle ne guérit pas et que probablement on va avoir un traitement au long cours, quelquefois à vie. Et elles sont en augmentation ces maladies chroniques ?

Elles sont en augmentation, on a la chance d'avoir des traitements de plus en plus efficaces, on a la chance de vieillir de mieux en mieux. Donc on a aussi des maladies chroniques qui viennent. à alourdir un petit peu le quotidien.

Et l'éducation thérapeutique est là pour faire en sorte que le patient puisse gérer au mieux le quotidien avec sa maladie, gérer au mieux le quotidien avec son traitement, pour alléger réellement le poids de ses contraintes. Mais parce que c'est compliqué, quels sont les retours que vous avez ? Est-ce que c'est bénéfique pour tous les patients ? Alors, du côté des soignants qui pratiquent l'éducation thérapeutique, je pense qu'on est tous convaincus par le fait qu'un patient qui peut devenir véritablement un acteur de sa santé, de ses propres soins, et puis... pouvoir être autonome dans sa vie quotidienne, c'est naturellement ce vers quoi il faut tendre pour tous les malades chroniques, petits et grands d'ailleurs, parce qu'on a à la fois au CHU de Bordeaux des programmes en pédiatrie, mais également dans tous les services de soins pour les adultes et également en gériatrie.

Et les patients sont-ils en demande ? Les patients sont en demande, mais quelquefois on n'a pas forcément envie de faire plus, on est fatigué, on n'a pas l'idée d'aller pousser la porte d'une... d'une équipe qui pratique l'éducation, il y a l'éducation, c'est un petit peu scolaire, alors quelquefois ça peut être un petit peu limitant.

Mais globalement, et on le voit dans le reportage, les patients sont là, même fatigués, même avec des pathologies lourdes, ils participent activement et ils sont vraiment allégés de leurs contraintes en rentrant à la maison, en apprenant à faire des choses pour leur santé. Docteur Lafitte, merci d'avoir été notre invité. Je vous rappelle donc que vous dirigez cette unité à l'hôpital de Bordeaux.

Merci.