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La Quête du Bonheur

Bonjour à tous, bonjour à tous. Je suis très content d'être là, très heureux d'être là parmi vous. Est-ce que quelqu'un veut bien jouer le rôle de gardien du temps ?

Parce que je gère très mal mon temps. Donc vous me faites de grands gestes Jean-Michel-Michel si j'excède le temps imparti. D'accord, ok, très bien.

Alors, vous savez les journalistes me disent parfois, oui vous parlez du bonheur... Est-ce que ce n'est pas une quête de riches, finalement ? Et j'ai trouvé que la question était pertinente, donc je me la suis posée. Et je pense que quelque part, ils ont peut-être raison.

Alors, pas riche au plan financier du terme, mais plutôt riche en termes d'évolution personnelle. Et même d'évolution globale, de civilisation. Je ne sais pas si les slides...

Non, pas les slides, ce n'est pas grave. Vous vous souvenez peut-être, vous connaissez peut-être la pyramide d'un philosophe qui s'appelle Abraham Maslow, la fameuse pyramide des besoins, c'est en général assez connu. Et c'est intéressant de s'y pencher deux secondes, de se la remémorer, si vous l'aviez peut-être découverte étant étudiant autrefois, ou actuellement, parce que je crois qu'il y a quelques étudiants dans la salle.

aujourd'hui. En fait, Maslow disait quoi ? Il disait on peut classifier les besoins humains. On peut les classifier, pourquoi est-ce qu'ils ne sont pas tous de même rang, de même niveau, et en fait on accède à une catégorie de besoins lorsque la catégorie précédente dans la pyramide a été assouvie.

Alors, tout en bas de la pyramide, il y avait les besoins physiologiques, donc manger, dormir, boire, et c'est seulement lorsqu'on a assouvi ces besoins qu'on passe à des besoins de sécurité, selon Maslow. Donc, grosso modo, c'est avoir un toit et se sentir protégé. Et puis ensuite, au-delà de ces besoins de sécurité, lorsqu'ils sont assouvis, l'être humain passe à des besoins d'appartenance.

Appartenance, ça peut être se sentir appartenir à un groupe social, quel qu'il soit, que ce soit une entreprise, une association, un parti politique, je ne sais pas, un syndicat, une religion, tout ce que vous voulez, qui fait qu'à un moment donné, on se sent comme faisant partie de quelque chose. Et... Quand on a assouvi ce besoin, on en arrive à un besoin d'estime de soi.

Estime de soi, on a besoin d'être reconnu pour soi, donc c'est un besoin plus individuel. On a besoin d'être apprécié, d'être reconnu pour sa valeur personnelle. Et puis, quand j'ai appris cette pyramide de Maslow, c'était il y a 30 ans sur les bancs de la fac, je me souviens encore comme si c'était hier, le professeur nous présente ses différents besoins, et puis il arrive tout là-haut. au besoin dit de réalisation de soi. Réalisation de soi, moi, à l'époque, je faisais des études dans le domaine économique, j'avais réalisé des tableaux de bord, j'avais réalisé des reportings, mais réaliser moi, je ne savais pas trop ce que ça voulait dire, en fait.

Donc, voilà, je ne comprenais pas vraiment, et apparemment, je n'étais pas le seul, on devait être nombreux dans la salle à froncer les sourcils, puisque le prof s'est adressé à l'amphi, à un moment donné, il nous a dit, non mais vous ne pouvez pas comprendre. De toute façon, ça ne vous concerne pas. La réalisation de soi, ça va peut-être concerner deux personnes en France.

Et il avait cité Giscard et Mitterrand. Oui, c'était à l'époque, dans les années 80. Voilà, donc j'étais rassuré, c'était normal que je ne comprenne pas. Pourquoi je vous raconte tout ça ?

Parce qu'en fait, aujourd'hui, rien que dans notre pays, on est des centaines de milliers, je pense même des millions, à chercher à se réaliser, n'est-ce pas ? Donc, dans ce monde, on sait ce que ça veut dire. Mais on cherche à se réaliser, on cherche à s'épanouir, on cherche à être heureux.

Donc oui, c'est une quête de riche dans la mesure où il faut avoir gravi les autres échelons. Ça c'est sûr que, et d'ailleurs, selon les dires de Maslow lui-même, si à un moment donné, je ne sais pas, on perd son emploi, évidemment on n'est plus dans la réalisation de soi, on ne cherche plus l'appartenance, l'estime ou tout ce que vous voulez, on cherche à manger, d'accord ? On retourne à un niveau, à une catégorie de besoin.

de sécurité ou de besoins physiologiques et on oublie le reste. Mais quand on gravit les échelons et qu'à un moment donné on est préoccupé par son bonheur, on cherche à être heureux, c'est le signe finalement qu'on a évolué. Je trouve que c'est aussi bien un bon signe sur le plan personnel qu'un bon signe en termes d'évolution de la société. C'est un très bon signe.

On dit toujours ce qui va mal dans la société. Il y a aussi les choses qui vont bien. Moi, j'ai plaisir à le dire.

Et cette quête de réalisation et de bonheur, souvent elle arrive à la moitié de la vie et souvent à travers une crise les américains appellent ça midlife crisis la crise de la cinquantaine Jean-Michel-Michel Mousset a rappelé tout à l'heure que je venais d'avoir 50 ans c'est vrai et ce qui est marrant c'est que le jour de mes 50 ans je me souviens m'être dit statistiquement il y a très peu de chances que je devienne centenaire donc j'ai plus vécu que je n'ai à vivre qu'il ne me reste à vivre J'avais le sentiment d'être sur le deuxième versant de ma vie. J'ai ressenti. Ça ne m'a pas déprimé au trop mesure, mais je me le suis dit.

Comme ça, en passant. Et je pense que ce n'est pas anodin si beaucoup de gens vivent la crise de la cinquantaine. Pourquoi ? Parce que je pense, c'est mon interprétation, que c'est associé précisément à la conscience de la mortalité. Voilà, on peut, quand on est jeune, on se croit immortel.

C'est pour ça aussi qu'on fait les folies de son corps, on prend des risques sur la route ou ailleurs. On se croit immortel, en fait, même si, évidemment, on sait bien qu'on va mourir un jour, mais ça nous semble tellement loin qu'on pense que c'est infini, finalement. Et puis, passé un certain âge, on réalise qu'on est mortel.

Et en fait, cette prise de conscience, elle est pour moi essentielle, et en même temps, elle n'est plus du tout culturelle, parce qu'autrefois, les gens vivaient dans des petits villages, et la tradition était d'aller fleurir la tombe du grand-père, on y allait toutes les semaines, ou tous les quinze jours, donc il y avait une espèce de proximité avec la mort. Ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui. Aujourd'hui, on oublie complètement les tombes des ancêtres et puis on est dans un espèce de déni généralisé de la mort. On cache les signes du vieillissement, mais on ne les cache pas seulement aux autres, à mon avis, on les cache aussi à nous-mêmes. Vous voyez, c'est le philosophe Blaise Pascal qui disait, en fait, l'être humain s'abîme dans le divertissement et par divertissement, il n'entendait pas les loisirs.

Il désignait par là toutes les activités. dans lesquelles on peut s'engouffrer, et selon lui c'était pour oublier notre condition de mortel. On oublie qu'on va mourir en s'arrangeant pour finalement avoir l'esprit occupé en permanence à des tas de choses et notamment des activités, qu'elles soient professionnelles ou de loisirs.

Or, moi je suis convaincu que c'est une fois de plus, quand on a conscience du fait que notre vie est limitée, qu'on peut bien vivre, et pourquoi ? Parce que ça amène de facto à se poser la question de comment vivre, n'est-ce pas ? Une question qu'on se pose rarement étant jeune. Quand on est jeune, en général, on avance dans une direction qu'on a choisie, une direction professionnelle ou des oublis ou autre. On avance, on est un peu dans un tunnel finalement.

Et comme cet avancé nous procure un certain nombre de satisfactions, parce qu'on connaît des réussites par exemple, on peut jouir de sensations agréables. Donc on avance, on avance et on ne se pose pas trop de questions. Et pourtant, se poser cette question de comment vivre sa vie, finalement, qu'est-ce qu'une vie bonne ?

Elle est essentielle. D'ailleurs, la question de la vie bonne, eudaimonia en grec, c'est la question fondatrice de la philosophie même. Donc elle est essentielle, cette question, elle mérite qu'on se la pose.

Alors moi, j'ai une grande chance, c'est que j'ai vécu, ça a été un petit peu évoqué, j'ai vécu la crise de la cinquantaine à 23 ans. Parce que quand j'ai été projeté dans le monde de l'entreprise, vous avez eu un peu la version soft tout à l'heure. À part les 10 kilos perdus, ce qui était vrai.

Et j'en avais déjà pas beaucoup à l'époque. Mais en fait, je me suis fourvoyé dans une voie qui n'était pas la mienne, qui était celle de l'expertise comptable, où j'avais aimé mes études. J'étais un enfant plutôt soumis, dans le sens obéissant vers mes parents.

Je n'ai pas souvenir d'avoir fait une vraie crise d'adolescence. Mes parents me disaient, il faut faire des études, des études longues, avoir un bon métier, etc. Et naïvement...

J'avais compris que si je suivais ces préceptes, ces conseils, je serais heureux au final. Il n'avait pas formulé en fait, j'aurais dû me méfier. Mais au final, en tout cas, c'est ce que j'avais cru naïvement.

Et quand je me suis retrouvé comme ça, projeté jeune cadre dans une grande entreprise avec deux ordinateurs sur mon bureau et des colonnes de chiffres analysées, ça a été un choc parce que j'ai réalisé que je ne pouvais pas passer 40 ans de ma vie. C'était 40 ans seulement à l'époque, 40 ans de ma vie. à faire ça, c'était pas possible, j'allais mourir je ne pouvais pas et donc grosse crise professionnelle mais vraiment grosse c'est à dire en fait j'ai erré un peu de poste en poste parce que je savais pas quoi faire et puis surtout je pensais que le problème était à l'extérieur, bien sûr le problème c'était l'entreprise dans laquelle j'étais ou c'était ce type de poste mais bien sûr dans une autre boîte organisée différemment ça se passerait mieux forcément et évidemment je trimballais mes problèmes avec moi et donc ça a fini ça a fini et donc par une période de chômage. En fait, je me suis fait licencier, je suis resté deux ans au chômage, et c'est devenu une énorme crise existentielle. Je me disais, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ?

Je me considérais comme raisonnablement intelligent, j'avais un bon diplôme et que je ne voulais plus l'utiliser. Je me disais, mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Donc, voilà, ce n'était pas drôle du tout.

Et en même temps, mais ça, j'étais loin de le savoir à l'époque, une crise, et là, je... J'ai envie de généraliser toutes les crises, qu'elles soient personnelles, professionnelles ou même sociétales. Les crises, en fait... accompagnent les transitions.

D'ailleurs, j'évoquais à l'instant la crise de l'adolescence. La crise de l'adolescence aide à passer du stade enfant au stade adulte. C'est pas rien en fait, c'est une énorme transformation. Passer d'enfant où finalement nos parents nous prennent en charge, on est dépendant de personnes a priori bienveillantes jusqu'à une situation où on doit s'assumer tout seul, c'est énorme en fait. Et la crise de l'adolescence marque cette transition.

Et les transitions dans la vie sont souvent accompagnées de difficultés qu'on ressent émotionnellement. Mais c'est vrai aussi dans les organisations. Dans les organisations, souvent, il y a des crises, il y a des graves difficultés. Et en fait, avec le recul, mais souvent, il faut dix ans pour le savoir, eh bien, ça a pu accompagner un changement, une évolution de l'organisation. Je pense d'ailleurs, c'est une petite parenthèse, une digression, que la crise qu'on vit actuellement, mais qui n'est pas seulement une crise économique, c'est une crise...

C'est une crise de civilisation. Moi, je pense qu'il y a des chances que ça débouche sur quelque chose de positif. Le problème, c'est dans l'instant. Quand on est dans l'instant, dans la crise, quand j'avais ma dépression à 25 ans ou 26 ans, j'étais mal, évidemment. J'étais tout au fond du gouffre.

Donc aujourd'hui, la crise, la grande crise mondiale dans laquelle on est tous plongés, fait souffrir beaucoup de gens. Et c'est ça qui est terrible, évidemment. Mais je pense qu'il y a des chances que ça débouche sur quelque chose de positif derrière. C'est un peu la fonction des crises, vous voyez.

Donc, la question du bonheur, la question de la vie bonne. Qu'est-ce qu'une vie bonne ? En Occident, en général, quand on veut se réaliser, quand on veut s'épanouir, on cherche à s'épanouir dans l'action. D'accord ? Donc, la première chose qui nous vient à l'esprit, c'est de trouver un métier épanouissant.

Un métier ou éventuellement une activité extra-professionnelle. On cherche à s'épanouir dans le faire. On cherche à se réaliser dans le faire.

Pourquoi pas ? C'est une direction possible. Il y a d'autres directions intéressantes. Il y a les relations. Et puis, il y a aussi l'être.

Juste un petit mot sur les relations. Vous avez peut-être entendu parler de cette étude qui est menée à Harvard depuis 78 ans, en fait, depuis 1938. Oui, c'est ça, depuis 1938. Et en fait, c'est la plus longue étude jamais réalisée sur le bonheur. En fait, en 1938, ils ont commencé cette étude et elle dure toujours. Ils ont choisi de mémoire 724 personnes.

Ils ont décidé de les suivre toute leur vie. Et tous les deux ans, ils leur posaient des questions sur eux, sur leur vie, sur comment ils se sentaient, est-ce qu'ils étaient épanouis ou pas, est-ce qu'ils se sentaient heureux ou pas. Et aussi, ils leur demandaient leur bulletin de santé.

Donc les personnes s'étaient engagées. Ils ne les ont pas pris à l'âge enfant pour cette raison, ils les ont pris à l'adolescent. Donc 724 adolescents. Ils en ont pris parmi les étudiants d'Harvard, qui étaient plutôt à l'époque des enfants de bonne famille. Ils en ont pris dans les quartiers ouvriers très pauvres de Boston.

Et puis, ils ont suivi cet énorme panel. Ce n'est pas rien. Pendant 78 ans, ça continue.

Aujourd'hui, il n'y en a plus que 30 qui sont encore en vie. Mais ils continuent de les suivre. Et ils en sont au quatrième directeur de l'étude. C'est énorme comme recherche. Ça n'a jamais été fait.

Et en fait, aujourd'hui... Ils commencent à publier leurs premières conclusions, même si l'étude n'est pas terminée. Et ce qu'eux disent, c'est que finalement, ce qui fait qu'une personne est heureuse et en bonne santé, ce n'est pas ce qu'elle fait, ce n'est pas le niveau social atteint, ce n'est pas la réussite ou l'échec de ses projets, de ses entreprises.

En fait, ce sont les relations. Les gens qui sont, selon cette étude, qui sont épanouis et qui vivent... plus vieux et en bonne santé, sont des gens qui ont des relations, des relations assez fortes avec leur entourage, que ce soit leur famille ou des amis, des gens sur qui ils peuvent compter, donc des relations riches. C'est intéressant. Je ferme la parenthèse.

Donc, si on revient sur le faire, sur l'action, je vais vous parler un peu du faire, et puis ensuite on parlera un peu de l'être, même si c'est évidemment plus abstrait. On se demande ce qu'il y a derrière, qu'est-ce qu'on entend par être, d'accord ? Alors, par rapport au faire, Vous savez que j'ai un passé de consultant, ça a été évoqué tout à l'heure, ça fait seulement 6 ou 7 ans que je me consacre un temps complet à l'écriture, mais pendant 15 ans j'exerçais le métier de consultant et j'intervenais dans les entreprises. Et moi il y a une chose que j'ai constatée, c'est qu'assez souvent, dans le monde de l'entreprise ou ailleurs, les gens ils savent ce qu'ils veulent. Ils savent ce qu'ils veulent, donc ils le font, ils agissent, ils trouvent en eux de l'énergie, ils avancent, ils luttent contre les problèmes lorsqu'il y en a à résoudre.

Et puis, parfois... quand ils obtiennent ce qu'ils veulent, quand leurs projets réussissent, ils sont déçus. Et en fait, ils sont déçus, pourquoi ? Parce que finalement, ils ne savaient pas Pourquoi ils voulaient ces choses-là ?

Pourquoi ils voulaient réussir ces projets ? Alors, la plupart du temps, les gens vont trouver un nouvel objet du désir, ils vont réinvestir émotionnellement un autre projet, ils vont se lancer dans un autre projet, puis ils peuvent faire ça toute leur vie d'ailleurs, il n'y a pas de mal à ça d'ailleurs. Mais assez souvent, en fait, la déception vient du fait qu'ils ne savent pas pourquoi.

Et savoir pourquoi on veut vraiment réussir tel ou tel projet, c'est lié à nos valeurs en fait. Les valeurs, c'est... C'est tout ce qui est très important pour nous, mais vraiment fondamental. Alors, il y a les valeurs, je dirais, un peu de surface, dont on nous rebat les oreilles un peu partout. Finalement, quand on interroge les gens sur leurs valeurs, ils ont un peu tous tendance à dire les mêmes, la solidarité, etc., qui sont des très belles valeurs.

Mais on peut, au-delà, avoir des valeurs qui résonnent plus particulièrement. Vous voyez, moi, par exemple, il y a une valeur qui est essentielle pour moi, qui est la valeur partage. J'ai un côté un peu pédagogue, vous voyez, même si j'écris sous forme de roman. Pour ceux d'entre vous qui m'ont lu, vous savez qu'à travers des histoires, je cherche à transmettre, à partager des choses que j'ai reçues moi-même. Je ne suis pas un chercheur, je n'ai rien inventé.

Mais j'aime partager, c'est hautement valorisé pour moi, ça me fait vibrer. Donc forcément, l'épanouissement pour moi passe par cette valeur-là. Et donc, par rapport à des projets dans lesquels vous projetez de vous réaliser, il y a quelque chose qui est vraiment très important, c'est de connaître vos valeurs, c'est savoir pourquoi vous voulez. Qu'est-ce qui vous fait vibrer ?

Alors une piste pour ça, ça peut être d'étudier le passé, vous pencher sur votre passé, sur vos réussites et vos échecs, et vous dire finalement qu'est-ce que j'ai vraiment aimé dans le passé faire, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel, qu'est-ce qui m'a fait vibrer. Une fois que vous pensez à des anecdotes, des projets, des choses, essayez de vous poser la question du pourquoi, finalement, pourquoi ça m'a fait vibrer. Ou à l'inverse, pourquoi j'ai détesté telle chose, telle ou telle chose, pourquoi j'ai détesté ça. Et vous vous rendrez compte que dans ces cas-là, souvent, ça heurtait votre valeur clé. Donc, il y a tout un travail d'introspection qui est vraiment intéressant pour comprendre quelles sont nos valeurs et qu'est-ce qu'on veut.

Donc, c'est apparenté à de l'intériorité. Et c'est vrai qu'à notre époque, on n'est plus tellement dans l'intériorité parce qu'on dispose d'une foultitude d'outils qui sont très utiles, d'une certaine façon, mais qui attirent notre attention à l'extérieur de nous-mêmes. Et je pense bien sûr à la télé, à la radio, à l'intérêt. aux emails, aux SMS, Facebook et autres Twitter. Et en fait, ce sont des outils que je ne remets pas en question parce qu'on est tous contents de les avoir.

Ils sont pratiques au quotidien et en même temps, ils attirent notre attention à l'extérieur de nous-mêmes en permanence. Et non seulement ils attirent notre attention à l'extérieur, mais ils sont source d'émotions. Et les émotions, vous savez, sont ce qui nous amène à nous sentir vivants assez souvent.

Donc on aime bien sentir des émotions, plutôt si elles sont positives. Par exemple, le SMS d'un ami, c'est sympa. Un ami a pensé à vous, donc hop, petite émotion positive, n'est-ce pas ?

Et à la longue, on peut se surprendre en train de dogueter le SMS d'un ami ou son email ou je ne sais quoi. Donc on met notre attention de plus en plus à l'extérieur pour aller chercher ce qui va nous fournir un stimuli. C'est un stimuli externe qui nous donne une émotion agréable à l'intérieur. On peut devenir un peu dépendant. Mais c'est vrai aussi pour les émotions négatives.

C'est là quand vous écoutez la radio ou la télévision. On recevait plus d'émotions négatives, n'est-ce pas ? On nous apprend toutes les mauvaises nouvelles du jour.

En France, et s'il n'y en a pas suffisamment en France, on va aller chercher ailleurs. Et donc au final, on reçoit des émotions négatives. Et très étonnamment, on devient aussi dépendant de ces émotions-là.

Non seulement on devient dépendant, mais elles stimulent notre concentration, ça a été démontré scientifiquement. Ça vient de la couche reptilienne de notre cerveau, qui est le siège de l'instinct de survie. Ou finalement, quand on entend parler d'une mauvaise nouvelle, d'une catastrophe, ça va accroître notre concentration, notre attention, parce qu'inconsciemment, on cherche à s'en protéger. Évidemment, si jamais ça arrive près de chez nous, on veut s'en protéger, donc on est très concentré. Et d'ailleurs, les publicitaires le savent bien, ils ont mené des études qui ont montré qu'on était beaucoup plus réceptifs à un message publicitaire s'il suivait une mauvaise nouvelle.

Donc, ce n'est pas non plus un hasard si on a autant de mauvaises nouvelles à la télévision et à la radio. ceci étant dit donc voilà c'est un fait on est abreuvé de stimuli externes le conseil que j'ai donné une fois à un ami qui m'en demandait c'était si vous souhaitez développer votre intériorité pour tout simplement être en contact de ce qui compte vraiment pour vous pour être à l'écoute de votre cœur et pouvoir aller dans une direction qui va vous épanouir c'est de développer un peu de l'intériorité comment ? il y a un moyen très simple c'est un peu gadget mais ça marche c'est prendre un petit peu 2-3 minutes à la fin d'une journée.

Et puis vous accordez un moment de silence, de vide. C'est parfois un peu dérangeant en Occident, le vide. On a tellement l'habitude de remplir tout l'emploi du temps, etc.

Ou mettre de la musique et pas de silence. Accordez-vous un petit moment de silence, un petit moment de vide. Même pas avec un objectif en tête. Si vous vous installez avec l'objectif de trouver tout de suite le projet qui sera porteur pour vous, ça ne va pas venir comme ça, en fait. Non, c'est vraiment être un petit peu seul avec soi-même pendant quelques instants de silence.

Et vous verrez qu'au bout d'un certain temps, ça sera peut-être la première semaine, peut-être la deuxième, la troisième, je ne sais pas, il y a des choses qui vont émerger. Et ces choses-là, en fait, correspondront à vos aspirations profondes. Ce ne seront pas des désirs inculqués par l'extérieur, que ce soit par la publicité ou même un désir de conformisme social, de désirer ce que font les autres ou ce qu'ont les autres. Non, ça viendra de vous, des choses qui vont émerger de vous. Et là, c'est vraiment votre cœur qui parlera.

Et là, ça peut donner de bonnes pistes sur une direction dans laquelle on peut aller pour se réaliser, s'épanouir dans le faire. On est toujours dans le faire. Au niveau du faire, ensuite, quand on trouve des projets épanouissants, assez souvent, ce qui se passe, c'est qu'on a un certain nombre de bonnes raisons de ne pas le faire, de ne pas les mener à terme.

Pourquoi ? Parce qu'en général, il y a un certain nombre de peurs qui émergent. On se dit non, mais je ne vais pas y arriver, finalement je n'en suis pas capable ou alors non, mais ça demande des moyens que je n'ai pas ou ce n'est pas possible Enfin, on trouve 15 bonnes raisons de ne pas le faire. Parfois aussi, ce sont des gens de notre entourage qui essaient de nous décourager. Et en fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a en nous ces peurs qui émergent qui sont le plus souvent une création de notre esprit.

C'est-à-dire qu'en fait, elles ne correspondent à aucune réalité tangible. Les peurs sont une émotion comme une autre. Toute émotion a une fonction, donc il ne faut pas rejeter les peurs, je dirais. La peur, elle est là pour nous avertir d'un danger. Donc c'est très sain de ressentir de la peur.

La seule chose, c'est que souvent les peurs sont imaginaires, sont basées sur des illusions. Et la seule façon de le savoir, c'est souvent d'aller se frotter un peu à la réalité. Donc il ne faut pas se mettre en danger. Je ne suis pas en train de vous pousser à faire des choses qui...

pourrait avoir des conséquences fâcheuses pour vous. Juste peut-être se frotter un peu la réalité, c'est-à-dire aller suffisamment dans l'avancée d'un projet, par exemple, pour rester dans le sujet du jour, pour réaliser que finalement ce qui nous faisait peur n'existe plus, ou s'évapore, s'évanouit. D'accord ? Se frotter à la réalité.

Au-delà des peurs, il y a un autre phénomène qui est beaucoup plus fort, qui a beaucoup plus d'impact sur nous, c'est le phénomène des croyances. Les croyances, c'est un concept que j'avais beaucoup abordé dans mon premier roman, L'homme qui voulait être heureux. Les croyances, c'est quoi en deux mots ?

Quand on entend croyance en France, on pense tout de suite à la croyance religieuse, n'est-ce pas ? Alors que les croyances religieuses ne sont qu'un petit exemple de croyance. En fait, les croyances, ce sont des espèces de convictions profondes que l'on a, qui sont soit le fruit...

d'un discours parental. Si vos parents vous répétaient en boucle la même chose, au bout d'un moment, ça reste gravé en vous, qu'elle soit en positif ou en négatif d'ailleurs. Moi, ma mère répétait toujours, à tout bout de champ, Si tu veux, tu peux.

C'est plutôt positif, et je sais que c'est ma croyance aujourd'hui. Mais elle avait aussi d'autres croyances sur le monde, et les autres qui étaient nettement moins positives, et j'ai mis longtemps à m'en libérer. Donc c'est vrai qu'on est influencés par le discours parental. Il y a plein d'expériences dans ce domaine et c'est passionnant.

On est aussi influencé par les résultats de nos actions. Quand on entreprend quelque chose, sur le plan des loisirs, sur le plan professionnel, on aboutit à un résultat, positif ou pas, donc réussite ou un échec. Et il y a un phénomène naturel dans le cerveau humain qui est la généralisation. Et donc on a tendance à généraliser ce résultat.

Si vous, je ne sais pas, vous avez... Il y a pas mal de chefs d'entreprise parmi vous. Un chef d'entreprise, c'est avant tout un patron, un leader, un manager. Eh bien, parfois, moi j'ai observé dans le monde de l'entreprise des gens qui s'essayaient au management, et puis ça se passait mal, et tout de suite ils en arrivaient à la conclusion qu'ils n'étaient pas faits pour manager. C'est-à-dire, en fait, ils ont vécu quelque chose, ça s'est mal passé, souvent ça a été associé à des émotions négatives, voire très négatives.

Ce qui accentue le phénomène naturel de généralisation. Puis ensuite, ils généralisent. C'est-à-dire, ils disent, je ne suis pas fait pour le management. Ce n'est pas la vérité.

La vérité, c'est que ce jour-là, dans tel lieu, dans telle entreprise... Ils n'ont pas réussi à manager. C'est très différent.

Peut-être qu'ils peuvent se former et devenir d'excellents managers. Ou pas, d'ailleurs, je ne sais pas. Mais on a tous tendance à généraliser ce qui nous arrive.

C'est un phénomène naturel très protecteur, d'ailleurs très sain, une fois de plus. Le petit enfant qui met, c'est l'exemple classique, le petit enfant qui met la porte sur la main du four, il se brûle. Son cerveau va généraliser et en principe, il ne remettra plus la main sur la porte du four.

Donc c'est très utile, ça sert à ça, une généralisation, vous voyez. Alors après, il y a l'état d'effet pervers dans tous les domaines. Le racisme, c'est une forme de généralisation, souvent, etc.

Vous voyez, il y a plein d'effets pervers à cela, et l'un de ceux-là, ce sont les croyances. Et donc finalement, en fonction de ces discours de nos parents et de la généralisation de ce qu'on a vécu soi-même, on développe un certain nombre de croyances, de convictions intimes sur nous, sur nos capacités, sur les autres, sur nos relations aux autres et sur tout le monde qui nous entoure. On est en nous comme une constellation de croyances. Donc c'est normal, ce n'est pas une maladie.

La seule chose, c'est que ce n'est pas la réalité. Quand on croit quelque chose sur le monde, sur les autres, sur soi, c'est très rarement la réalité, mais on est convaincu que c'est la réalité. Et donc ça va avoir un impact pour nous.

Je vais vous donner un exemple un peu caricatural, je force un peu le trait, c'est mon côté pédagogue. Si je crois que le monde est dangereux, d'accord, si c'est ma croyance, parce que je ne sais pas, soit mes parents me l'ont répété en boule qui était en petit, soit j'ai eu un certain nombre de problèmes dans ma vie qui m'ont amené à cette conclusion. Si je suis convaincu au fond de moi que le monde est dangereux, eh bien, je vais déjà percevoir tous les dangers possibles. Je vais voir qu'il y a des projecteurs au-dessus de ma tête qui pourraient se détacher, c'est vrai d'ailleurs.

Je vais voir que je peux me prendre les pieds dans les fils, je peux tomber de la scène. Je vais voir tous les dangers possibles. Je vais voir s'il y a des issues de secours, si la salle pourrait prendre feu, c'est arrivé. Je vais repérer tous les signes de danger.

Ma croyance, ma conviction que le monde est dangereux va agir comme un filtre perceptuel. C'est un peu comme si je voyais le monde à travers une paire de lunettes constituées par mes croyances. Je crois voir la réalité et je vois une partie de la réalité.

parce qu'elle est biaisée par mes convictions sur le monde. Là, on n'aurait pas le temps, mais si je vous demandais de prendre une feuille de papier et de fermer les yeux, et ensuite de décrire, non pas avec une feuille de papier, mais de décrire tout ce que vous avez perçu dans cette salle, vous êtes 420 ou 450, je crois, on n'aurait pas deux descriptions identiques. On n'a pas tous les mêmes perceptions, et pourtant c'est la même réalité, on est d'accord, c'est la même salle, il n'y aurait pas deux descriptions identiques. L'une des explications est que nous avons des filtres perceptuels différents, donc on ne met pas notre attention sur les mêmes choses. Si je suis convaincu que le monde est amical et non pas dangereux, je vais plutôt dire, tiens, c'est bien éclairé, il y a une jolie lumière, la température est agréable, on est bien, il pleut peut-être dehors, mais si on est au sec, tiens, il y a des tas de gens sympas ici dans la salle.

Donc je vais plutôt percevoir tout ce qui est positif, alors que la réalité, elle n'a pas à changer. Et en fait, ça va beaucoup plus loin. Ça, c'est le filtre perceptuel. Mais au-delà de ça, il y a une dimension d'interprétation. L'interprétation, c'est quoi ?

C'est, je vois madame au premier rang qui a son menton appuyé sur sa main. Et là, en fonction de mes convictions, je vais soit me dire Oh là là, elle est complètement en train de douter de ce que je dis, elle n'en croit pas un mot. Ou alors, je vais me dire Elle est très concentrée, elle est passionnée par ce que je dis.

Et peut-être que dans les deux cas, j'ai faux d'ailleurs. Je ne peux pas savoir quelle est sa réalité intérieure, je ne suis pas dans sa peau. Mais l'être humain a besoin de comprendre.

L'être humain est un être de sens, on a besoin de comprendre. Donc même quand il nous manque des informations pour comprendre, on va faire une forme de projection, c'est-à-dire en fait, on va projeter nos propres modes de fonctionnement dans l'autre pour interpréter. Et qu'est-ce qu'on projette ?

Eh bien, on projette nos croyances. Donc si je suis convaincu que le monde est dangereux, je vais interpréter votre gestuelle ou... ou vos rires, d'une certaine façon. Les rires, pour moi, seront de la moquerie, par exemple.

Je serai convaincu que vous vous moquez de moi. Si vous croisez les bras, je vais être convaincu que vous êtes en opposition. Alors qu'en fait, c'est peut-être juste une position confortable pour vous, pour écouter.

Mais je vais interpréter. Et ça va me rassurer. Ça va me rassurer même quand c'est négatif.

C'est ça qui est super intéressant. C'est que si je suis, imaginez, je force encore le trait, je suis un grand parano, d'accord ? Je suis convaincu que tout le monde me veut du mal. Eh bien, le fait de repérer ce que moi, j'interpréterais comme étant des signes, négatives, des signes de rejet ou des signes d'agression, en fait, ça va me rassurer.

Ça va me rassurer parce que, un, mon modèle du monde, c'est la façon dont je vois le monde, est le bon. Ma façon dont je vois le monde est la bonne. C'est la bonne façon de voir le monde.

Et deux, comme j'ai repéré les dangers, maintenant, je vais savoir m'en protéger. D'accord ? Donc, gare à vous. Et ça marche évidemment en positif. En positif, je vais interpréter un rire de manière flatteuse à mon égard, alors qu'en fait, ce n'est peut-être pas le cas, vous voyez.

Donc, on est tous pétris de croyances, surtout sur soi, sur le monde. Il n'y a pas de mal à ça. Il n'y a pas de mal à ça, sauf si ça nous empêche de nous réaliser et d'être heureux. Donc, c'est utile, en fait, dans la vie, moi, je trouve, de repérer, d'identifier celles de nos croyances qui sont limitantes.

Il y a une grosse catégorie de croyances limitantes, un gros paquet de croyances limitantes qui sont celles que l'on peut avoir sur nos capacités. J'ai très envie de faire ça, j'ai très envie de réaliser ce projet ou de me diriger vers tel métier ou autre chose. Oui, mais je ne suis pas capable.

Oui, mais je ne suis pas capable est typiquement une croyance limitante, si vous voulez. Et donc la question dans ces cas-là, c'est de chercher la réponse à une question comment, comment faire pour. Si on ne sait pas répondre à la question comment est-ce que je peux faire pour mener à bien ce projet qui me tient à cœur ?

Si je n'ai pas de réponse à cette question, il y a de bonnes chances que j'en tire une croyance limitante et que je me dise je ne suis pas capable Je ne suis pas capable. Donc si vous avez un jour ce sentiment de ne pas être capable, une solution est de chercher la réponse à la question comment ? Ça semble trivial, ça semble très simple. Et pourtant, la plupart d'entre nous vont rester… bloqué dans ce sentiment, cette émotion de non mais c'est pas la peine, j'y arriverai pas, je peux pas Ah bah oui, tiens, j'avais prévu de faire un petit jeu, comme il y a beaucoup de chefs d'entreprise dans la salle, puis ça n'intéresse pas que les chefs d'entreprise d'ailleurs, je voulais vous parler d'un certain type de croyance limitante qui est très très très répandue en France, ce sont les croyances limitantes sur l'argent.

Ça m'amuse toujours beaucoup. Alors, on va faire un petit jeu. Vous allez...

Alors, ce sera confidentiel, je ne vais pas relever les copies. Je vais vous demander d'imaginer, mais raisonnablement, de penser quel peut être votre revenu dans 5 ans. Votre revenu maximum.

Vous pensez que vous avez des projets, que vous soyez chef d'entreprise ou pas, ou même étudiant. Dans 5 ans, vous ne serez peut-être plus étudiant. Pensez à quel sera votre revenu le plus élevé possible. Vous allez vous démonner, on va imaginer que c'est important pour vous, ça ne l'est peut-être pas, mais on s'en fiche de l'argent, vous avez bien compris, c'est une métaphore de nos possibilités.

Donc imaginez que ça compte pour vous, pensez au revenu maximal que vous pourrez percevoir dans 5 ans. C'est bon, vous avez tous un nombre en tête ? Alors, moi j'ai une mauvaise pour vous d'abord, c'est qu'évidemment vous ne gagnerez pas plus, puisque c'est la limite que vous vous donnez. Mais la bonne nouvelle est à suivre. On va tenter une petite expérience pour faire sauter ce verrou.

Alors ça passe par une première expérience, c'est pas une digression. Je vais vous demander de fermer les yeux une seconde. Fermez les yeux, je vais le faire avec vous.

Je vais m'asseoir confortablement. Je vous propose de fermer les yeux et d'ouvrir un peu la bouche. Je sais, ça fait un peu bizarre. Rassurez-vous, on est entre nous.

Ça sortira pas d'ici. Quelqu'un pourrait dire en entrant, mais de quel secte s'agit-il ? Non, non, c'est rien, c'est le sera, tout va bien.

Donc, vous êtes les yeux fermés, vous ouvrez un peu la bouche, et vous imaginez qu'un bras s'approche, quelqu'un approche son bras de votre bouche avec un citron en main, un citron coupé en deux. Donc vous le visualisez, vous êtes là, vous ouvrez la bouche, le bras s'approche de votre bouche, le citron s'approche, et au dernier moment, évidemment, il presse ce citron et ça gicle. Vous avez un jet de citron dans la bouche.

Vous vous sentez sur la langue, sous la langue. Voilà, vous pouvez rouvrir les yeux à votre rythme quand vous voulez. Je ne sais pas si ça a marché pour vous. Est-ce que vous avez senti peut-être un afflux salivaire ?

Oui ? Alors en fait, pour une raison très simple, c'est que pour le système neurologique, il n'y a absolument aucune différence entre le virtuel et le réel. C'est étonnant, mais c'est comme ça.

Si ça a marché pour vous, sinon vous pouvez le refaire tranquillement chez vous, enfermé à clé dans la salle de bain. Vous imaginez ça et en fait, on a une réaction physiologique, ce qui est très étonnant parce qu'évidemment le citron n'était pas là. C'était juste dans votre imagination si vous vous êtes prêté au jeu. Et il y a une vraie réaction physiologique. Pour le système neurologique, il n'y a pas de différence entre le réel et le virtuel.

Et donc il existe une technique. Ce qui est très efficace pour se libérer d'un certain nombre de croyances limitantes quand on ne se sent pas capable de faire quelque chose, etc., c'est de faire comme si on était capable. Faire semblant, exactement comme vous avez imaginé qu'il y avait un citron alors qu'il n'était pas là. Donc vous reprenez le revenu que vous avez imaginé pour les 5 ans qui viennent, où vous avez le nombre en tête toujours, et bien sûr vous le multipliez par 3. Vous prenez ce nombre, vous le multipliez par 3. Alors on va vraiment faire le jeu, comme on l'a fait il y a 2 secondes pour le citron.

Essayez d'imaginer, fermez les yeux si ça vous aide, essayez d'imaginer que dans 5 ans, vous allez gagner ce nombre-là multiplié par 3. essayez d'imaginer que vous soyez chef d'entreprise ou pas et là on est en 2021 nous sommes en 2021, vous gagnez donc trois fois ce que vous aviez espéré gagner ressentez ce que ça fait et puis tournez-vous un peu vers votre passé et essayez d'imaginer ce que vous avez pu faire dans les cinq années qui ont précédé pour en arriver là et peut-être qu'il y a des idées qui vont venir de... stratégies auxquelles vous n'aviez pas pensé, de plans différents de ce que vous aviez prévu. Et finalement, ça déverrouille quelque chose.

Alors c'est peut-être un petit peu rapide pour le faire entre nous, refaites-le tranquillement chez vous si ça vous tente. Mais le fait simplement de croire, de prétendre finalement que quelque chose est possible, eh bien on accède à des ressources en fait, c'est ça la clé. On accède à des ressources auxquelles on se fermait jusque-là.

Alors, c'est juste un jeu, c'est de l'argent, on s'en fiche de l'argent, je dis ça pour prévenir les objections, parce que sinon j'ai toujours quelqu'un qui lève la main pour dire mais l'argent c'est pas ce qui est le plus important dans la vie Et c'est vrai, entre parenthèses, aux Etats-Unis c'est un peu le contraire. J'ai l'un de mes traducteurs américains, qui est pourtant quelqu'un de très évolué, c'est un francophie, un érudit, et un jour il me dit mais attends, mais tu parles toujours d'épanouissement, d'épanouissement, mais c'est quoi cette histoire d'épanouissement ? Et il me dit si... Si tu bosses bien, tu vas gagner ta vie. Si tu gagnes ta vie, tu as de l'argent, tu es heureux, tu es épanoui.

Où est le problème ? La vision américaine du bonheur. On n'est pas tout à fait la même en France, mais je vous fais ce jeu sur l'argent parce que c'est une métaphore de nos possibilités.

C'est évidemment plus facile de multiplier un revenu par trois que de multiplier une dose de bonheur. D'accord. Quand on cherche à s'épanouir dans des actions, dans le faire, dans l'activité, et bien en fait, assez souvent, moi ce que je constate, c'est que beaucoup de gens ont peur de l'échec.

Et comme on a peur de l'échec, et bien on se retient quelque part. Moi j'ai eu une chance folle, c'est que quand j'étais adolescent, je faisais de la planche à voile en Bretagne. Et je n'ai jamais pratiqué beaucoup de sport, je ne suis pas très physique, vous avez compris, mais j'étais assez bon en planche à voile.

Et un jour, mon moniteur m'a dit À partir de maintenant, tu vas plafonner. Ça m'a piqué au vif, ça m'a un peu vexé. Je lui ai dit Mais qu'est-ce qui te permet de dire ça ? Il me dit Oui, je t'ai observé, j'ai bien vu, tu t'arranges pour ne pas tomber.

C'était vrai. Dans mes valeurs, on parlait de valeurs tout à l'heure, je valorisais le fait de rester sur la planche. C'était peut-être bête, mais c'était comme ça. Donc j'avais développé des compétences, les valeurs.

pour me permettre de développer les capacités. J'avais en l'occurrence un bon équilibre. Donc je restais sur la planche, je ne tombais pas. Et ce moniteur m'a expliqué que lorsque on s'interdisait de tomber, on ne connaissait pas ses limites.

Donc on ne savait pas jusqu'où on pouvait aller, on se limitait soi-même. J'ai réalisé qu'il avait complètement raison. Je ne me souviens plus maintenant, mais sous certains vents, il faut se pencher, se pencher, se pencher en arrière, et moi je m'arrêtais avant que mes fesses touchent l'eau, ça c'est sûr. Et je me limitais.

Et j'ai plus son nom en ce moniteur, et c'est dommage, parce qu'en fait, il était loin de se douter, je pense qu'en une seule phrase, comme ça, un petit recadrage, il allait avoir un impact sur ma vie, parce que ça a vraiment été le cas. Pourquoi ? Parce que j'ai compris grâce à ça que l'échec, il était utile dans la vie.

L'échec, il fait partie de la vie. Et depuis, j'ai échoué plein de choses dans ma vie. Les journalistes m'interrogent toujours sur mes succès littéraires, mais la vérité, c'est que j'ai connu beaucoup plus d'échecs dans ma vie, et même d'humiliation à certains moments que de succès. Et tant mieux !

Parce qu'en fait, le succès, ça sert essentiellement à donner des émotions positives dans l'instant, et à renforcer la confiance en soi, ce qui est bien, surtout que j'en manquais. Donc ça, c'est bien pour ça. Mais c'est tout, j'ai envie de dire.

Les échecs, mais si vous saviez tout ce que mes échecs... pris dans la vie, à commencer par celui que j'évoquais tout à l'heure, ma crise de la cinquantaine à 23 ans, c'était quand même un énorme échec professionnel, je suis allé d'échec en échec pendant plusieurs années jusqu'à me faire virer, c'était un énorme échec et en fait ça a été une chance parce que c'est ça qui m'a permis en acceptant ma position de faiblesse finalement de comprendre ce qu'il y avait au fond de moi et de comprendre ce que je voulais et c'est à partir du moment où j'ai accepté ma position au fond du trou ou comme par hasard, ont émergé des envies de ce que j'avais envie de faire. Et c'est là que j'ai réalisé que ma passion, c'était l'humain, et que je voulais faire de cette passion mon métier. Mais je n'en avais absolument pas conscience avant.

J'en avais absolument pas conscience. Plus tard, j'ai lancé d'autres projets qui ont échoué, où il y avait l'affaire des gants de jardinage, en effet. Et à chaque fois, ça m'apportait quelque chose.

Parfois, tout simplement, d'ailleurs, un échec vous renseigne sur l'absence de formation. Il vous manque des capacités. Et donc, il faut tout simplement se former.

Il faut trouver un moyen d'acquérir les compétences qui manquent pour réussir un projet. Mais c'est un feedback, comme disait Zémaïka. C'est l'échec. est quelque chose qui va nous nourrir en retour.

Ça nous permet d'analyser, de comprendre. Donc soit finalement, en résumé, ça nous permet de comprendre notre voie, parce qu'on réalise qu'on s'est fourvoyé dans une voie qui n'est pas la nôtre. Soit ça nous permet de comprendre en quoi on n'est pas prêt, on a besoin de se former. Mais dans tous les cas, c'est positif.

Donc moi, je suis pour favoriser l'échec. Et vraiment, je plains les gens qui réussissent trop tôt dans leur vie. Vous savez, il y a des gens comme ça, très jeunes, ils montent un truc et hop, ça marche. Mais c'est un énorme handicap, en fait. Je l'ai plein, sincèrement.

Vraiment. Allez, je vais vous parler un peu d'être. Alors, l'être, là, on touche à la spiritualité. Attention. Parce qu'en effet, qui dit être dit qu'en fait, on aborde des choses qui sont difficiles à définir.

Donc je vais peut-être pas mal bafouiller, d'ailleurs, dans le quart d'heure qui vient, mais j'accepte. J'accepte les échecs, je vous ai dit. Je suis à l'aise avec ça.

Alors pourquoi c'est difficile de parler d'être ? Parce que, tiens, je vais vous relancer la balle. Si je vous demande qui êtes-vous, est-ce que vous savez répondre à cette question ? Qui êtes-vous ?

Rassurez-vous, je ne vais pas faire passer un micro dans la salle. Mais imaginez sincèrement que vous alliez répondre à cette question. Quels sont les mots qui vous viendraient à l'esprit ?

Qui êtes-vous ? Vous pouvez me répondre, je suis Jean-Michel Dupont ou Isabelle Durand. Oui.

Et en même temps, vos parents auraient pu vous donner un autre prénom ? Est-ce que vous seriez pour autant une autre personne ? Vous auriez pu aussi hériter d'un autre nom de famille ?

Est-ce que vous seriez différent pour autant ? Après, vous pourriez répondre par votre profession. Vous pourriez répondre, je suis entrepreneur, je suis étudiant, je suis chef d'entreprise, je suis retraité. Oui, mais vous pourriez avoir un autre métier.

Est-ce que vous seriez une autre personne ? Et puis aussi, il y a... d'autres gens qui ont exactement la même profession que vous ?

Est-ce que vous êtes la même personne pour autant ? Ensuite, on peut répondre par une réponse scientifique. Par exemple, je suis mégène. Ah oui, je suis mégène.

Il n'y a pas deux personnes au monde, sur sept milliards d'individus, qui ont le même patrimoine génétique que moi. Donc je suis mégène, j'ai la réponse. Oui, sauf que si j'avais un frère jumeau, il aurait le même patrimoine génétique que moi. On ne serait pas la même personne néanmoins.

Donc je ne suis même pas mes gènes. Donc en fait, c'est hyper dur de dire qui vous êtes. C'est hyper dur. C'est dur pour nous tous.

Et comme c'est dur, eh bien en fait, on a tendance, on a tous tendance, ça fait la même nature à l'humain, on a tous tendance à s'identifier à des choses qui en fait ne sont pas nous, qui sont soit des images, soit des rôles, et croire que c'est nous. Donc en fait, on se fait un peu comme une fausse représentation de soi-même. vous voyez, et cette fausse représentation on appelle souvent ça je crois que ça vient de la tradition hindoue à l'origine mais peu importe ça a été beaucoup repris par les philosophes on appelle ça l'ego, l'ego c'est une fausse représentation de soi-même ça m'est quasiment impossible de savoir qui je suis du coup je vais me raccrocher à des choses et si possible des choses valorisantes donc si je sais pas, j'ai un physique un petit peu agréable, je suis un bel homme, je peux m'identifier à ça. Pourquoi vous riez ?

J'ai le droit de rire, pas fou. Je vais m'identifier à ça et je vais m'accaparer cette image. Mon égo, quelque part, va s'approprier cette image et je vais être ce bel homme que je crois être. Le problème, c'est que quand on s'identifie à son apparence physique, Ça ne dure pas super longtemps dans la vie, en fait. Moi, je vais l'avoir à 50 ans, j'ai un peu plus de rides qu'à 20, j'ai les cheveux blancs.

Bon, alors on peut chercher à masquer ça, mais bon, ça ne trompe personne en même temps. D'accord ? Donc on est quand même mal barré quand on s'identifie à son apparence physique.

Et puis en même temps, c'est faux. Vous voyez, justement, moi, aujourd'hui, je suis moins beau qu'à 20 ans, même si je n'ai jamais été un canon de la beauté, mais néanmoins, je me sens toujours moi, je suis toujours moi-même. Je ne suis pas moins moi. en prenant de l'âge et en voyant mon corps s'abîmer.

Donc ok, je ne suis pas mon apparence physique, mais je peux être tenté de m'identifier à ça. On peut aussi s'identifier à son intelligence, sa culture. Pour moi, c'était sur ce plan-là aussi un petit peu difficile, parce que mon père était extrêmement brillant, il avait eu son bac à 16 ans avec mention très bien, il était devenu professeur agrégé de physiologie, dirigeant un laboratoire de recherche, et c'était un puits de savoir.

Donc évidemment, c'était dur à côté de lui de pouvoir aussi m'identifier à la culture ou à l'intelligence parce qu'il y avait mieux à la maison, ça c'est clair. Mais il y a parfois des gens qui s'identifient à ça. Forcément, il y en a parmi vous. Il y a un moyen de le savoir, d'ailleurs, c'est que dans ces cas-là, si vous vous identifiez à votre intelligence, à votre bagage culturel, eh bien, vous vous sentez attaqué lorsqu'une personne vous contredit.

Voilà, si vous vous sentez plutôt pas très bien ou attaqué lorsque quelqu'un vous contredit, c'est qu'en fait vous croyez qu'il s'en prend à vous. Et ça, ça signifie que vous êtes identifié à vos pensées, identifié à votre intelligence, vous voyez. Alors qu'en fait c'est juste quelqu'un qui n'est pas d'accord avec ce que vous avez exprimé, ça n'a rien à voir avec une attaque personnelle.

On a tendance à le ressentir comme ça quand on s'identifie trop à ses pensées ou sa culture. Quelqu'un qui est identifié à son apparence physique, va se sentir mal en présence d'une personne plus belle qu'elle, typiquement. Ou plus jeune, ou autre, on va se sentir un peu mal.

On peut aussi s'identifier à quoi d'autre ? À sa profession, évidemment. C'est ce qu'il y a de plus commun, je dirais. Je peux me dire, je suis écrivain, je suis un écrivain, et me définir par rapport à ça. Après, je vais peut-être m'interroger sur comment doit se comporter un écrivain, comment doit parler un écrivain.

doit s'habiller d'un écrivain parce que je vais coller au rôle de l'écrivain. Sauf que ce n'est pas moi. Oui, je suis écrivain, mais c'est mon métier. Je suis aussi un mari, je suis aussi un papa.

Je ne me limite pas à ça. Sauf que mon égo peut avoir tendance à accaparer cette identité d'écrivain pour moi ou de chef d'entreprise ou ce que vous voulez, que vous voyez. Sauf que vous êtes bien plus que ça.

Vous êtes bien plus que ce que vous faites, bien plus que votre rôle social, bien plus que vos qualités, qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Et ce que vous êtes est très dur à définir. Donc en fait, notre égo s'empare de tout ce qu'il peut.

Et plus on y croit, c'est-à-dire plus notre égo se développe autour de ça, et plus finalement on s'éloigne de qui on est. Et en fait, le problème, il est là. C'est que dans toutes les spiritualités, du christianisme à l'hindouisme, en passant par le taoïsme, le bouddhisme, Eh bien, toutes les spiritualités visent à la libération de l'ego, à se libérer de ces fausses représentations de soi-même, qui sont valorisantes et donc on s'y accroche, mais qui ne sont pas nous.

Et en fait, plus on se trompe sur qui on est, plus on s'interdit d'être heureux, parce que la véritable joie, la véritable illumination, on dirait, des sages asiatiques, consiste justement à se libérer de tout ça et à être vraiment dans l'être. Vous voyez, je suis, j'ai besoin de rien. Le fait de vous dire ça peut vous donner envie de vous libérer de l'ego, surtout car ça, ça va attirer les chefs d'entreprise.

Parmi vous, quand on se libère de l'ego, c'est quand on pose des actes qui ne sont pas motivés par une arrière-pensée égotique. Nos actes sont d'une puissance incroyable. Je suis absolument convaincu que toutes les grandes choses qui ont été faites au fil des siècles et des millénaires dans ce monde ont été faites par des hommes qui étaient dénués d'égo, qui s'en étaient libérés.

Des gens comme Jésus n'avaient pas d'égo. Bouddha n'avait pas d'égo. Pour moi, il s'était libéré de ça.

Et quand on n'agit pas pour soi, pas pour en recueillir la narration des autres ou une valorisation quelconque, quand on dépasse sa personne finalement, c'est là où nos actes sont vraiment puissants. Donc ça, c'est assez attirant. Je précise ça parce que... Je me souviens subitement, c'est une digression, il y a peut-être 15 ou 20 ans, je discutais avec une psychologue aux Etats-Unis où je me formais, et on parlait des problèmes. À l'époque, je travaillais beaucoup sur moi, j'essayais de résoudre tous mes problèmes psychologiques, j'étais pétri de peur, j'étais plus timide que moi d'humeur, j'étais dans un état assez pitoyable, il faut le dire.

Quand j'avais l'âge de 20 ans, le simple fait de rentrer dans une boulangerie et dire Bonjour mademoiselle, je voudrais une baguette s'il vous plaît. Ça me demandait un effort surhumain, mais vraiment surhumain. Vous pensez que j'exagère ou que c'est une coquetterie.

Non, non, vraiment, ça me demandait une préparation mentale. Malgré mon bac plus 5, il fallait vraiment que je me concentre pour y aller, tellement j'avais peur, j'avais peur des autres, c'était horrible. Donc bref, le jour où j'ai décidé de prendre les problèmes à bras le corps et de travailler sur moi, après c'est devenu un boulevard, une passion.

Et ensuite, j'ai eu l'envie de retransmettre tout ça. l'évoquaient tout à l'heure les personnes qui ont introduit la conférence. Bref, un jour, je discutais de la résolution des difficultés personnelles, des problèmes psychologiques avec une psy qui se formait en même temps que moi à l'université de Santa Cruz aux Etats-Unis. Et à un moment donné, j'ai eu une espèce de vision, une vision, une sorte de vertige de peur du vide.

Et là, je me suis dit, j'ai réalisé en fait à ce moment-là que ce qui me faisait moins avancer dans la vie... À l'époque, j'étais consultant, j'avais une petite entreprise de consultants, on était cinq, c'était une toute petite boîte. Mais je la développais, j'y croyais et tout.

Et en fait, je réalisais à ce moment-là que ce qui me faisait avancer dans la vie, c'était mes problèmes en fait. C'était entre guillemets ma névrose. C'est parce que j'avais un égo blessé, c'est parce que j'avais été tout à fait reconnu par papa, que j'avais besoin de montrer des choses à la terre entière. J'avais besoin de démontrer ma valeur finalement, vous voyez. Donc ça me faisait avancer, c'était un moteur.

pour moi, dans l'existence. Et en discutant avec cette psychologue, d'un seul coup, je me suis dit, mais finalement, je vais peut-être garder mes problèmes. Parce que l'image qui m'est apparue, c'est que si je me libérais de tous mes problèmes, et bien en fait, je serais un peu comme, vous savez, l'image d'Epinal du sage asiatique qui est assis en position de lotus, avec les mains comme ça et qui ne bouge plus. Et moi, je me disais, mais c'est le cauchemar, que je n'ai pas envie de passer. mes journées à glander dans mon canapé et plus rien faire parce que je suis zen.

Ça ne m'allait pas du tout, du tout, comme image. Donc là, je me suis dit, je veux garder mes problèmes. En fait, ce que je ne savais pas, c'est que ceux qui glandent dans le canapé sont plutôt des gens qui manquent d'estime de soi, au contraire, qui manquent d'estime de soi, qui manquent de confiance en soi, qui ont plein de croyances limitantes sur leur capacité.

Ils se retrouvent souvent dans l'incapacité d'agir. Ils ne sont pas des gens qui sont super zen, au contraire. Mais en tout cas, pourquoi je vous parle de ça ?

Parce qu'à propos de la spiritualité, On peut ressentir, comme j'ai ressenti sur le plan psychologique, cette peur du vide. C'est finalement mes problèmes, c'est ma débrousse qui me font agir. Et l'ego, l'ego est un puissant moteur.

Regardez, je ne veux pas généraliser et je ne suis pas en train de juger, mais beaucoup de grands chefs d'entreprise, mais de très grands chefs d'entreprise et de grands hommes politiques sont des gens qui ont un ego malade, un ego blessé. Je ne les juge pas, j'ai beaucoup d'empathie au contraire. Je me dis les pauvres, on le voit tous. Il suffit de regarder une émission de télévision pour comprendre que certains, même s'ils ont occupé des fonctions prestigieuses ou en occupent encore, souvent ils sont de grands malades, qui sont en souffrance, qui ont besoin de prouver qu'ils existent. Donc oui, la peur du vide, le vertige du vide n'est pas justifié en fait.

C'est quand on se libère de l'ego. on ne reste pas, enfin on peut, c'est un choix, on peut rester dans son canapé en position de lotus, mais on peut aussi agir. Sauf que si, quand on agit, à ce moment-là, quand on s'est, pas forcément complètement libéré de l'ego, comme un sage taoïste, mais ne serait-ce que suffisamment pour se dépasser un peu et considérer qu'on n'est pas la personne la plus importante au monde, et bien à ce moment-là, nos actes, c'est ce que j'évoquais tout à l'heure, sont beaucoup plus puissants.

C'est-à-dire, on agit, D'abord, on sait pourquoi on agit. On n'agit pas pour être aimé, pour être admiré, ou pour avoir plus d'argent, ou je ne sais quoi. On agit parce que ces actes ont de l'importance pour nous.

Il y a un écho avec nos valeurs profondes, avec nos aspirations profondes, tout ce que j'évoquais tout à l'heure. Et on agit avec une certaine puissance, parce qu'on n'agit pas pour son propre compte, donc on n'a plus de peur. Il n'y a pas d'enjeu sur la table, vous voyez.

Donc là aussi, on n'a plus peur d'échouer, par exemple. Donc il y a un vrai bénéfice à se libérer de l'ego. Alors vous me direz peut-être, oui mais c'est bien joli ça, mais comment on fait ? Et sur ce plan-là, je trouve que les religions n'ont pas beaucoup aidé, même dans notre culture chrétienne, vous voyez, on sent bien, c'était vraiment le message de Jésus à l'origine, la libération de l'ego, je ne vais pas trop vous en dire, c'est le thème de mon prochain livre, mais le message de Jésus a souvent retranscrit ça comme une forme de même. même si ce n'était pas volontaire, mais ça induisait une culpabilité.

Donc, il y avait bien cette volonté de libérer l'ego des gens, mais c'était plutôt présenté de façon assez maladroite. Moi, je me souviens, quand j'étais petit, dès que je me mettais un petit peu en avant dans ma famille, mon père disait Arrête de faire l'intéressant. Arrête de faire ton intéressant.

Voilà. Donc, on... On a fait beaucoup dans notre culture, dans notre culture judéo-chrétienne, pour nous culpabiliser, pour essayer d'étouffer l'ego.

Sauf que plus vous voulez étouffer votre ego, et puis il s'enfle. C'est l'enfer. Ça ne marche pas comme ça. Vous ne pouvez pas essayer d'écraser votre ego. Ça ne marche pas.

Ce qui marche, c'est de s'en libérer. Et la libération, comme dans bien des domaines, passe par l'acceptation, pas par la lutte. Plus vous luttez, plus vous générez. Une résistance de force égale, contraire.

C'est une loi mécanique. Quand on exerce une pression sur un produit, sur une matière, ça génère une résistance qui est une force opposée de même intensité, une force contraire. C'est pareil sur le plan humain. C'est vrai aussi sur le plan relationnel.

Plus vous voulez convaincre quelqu'un et vous pousser en son sens comme un mauvais vendeur, par exemple, plus vous générez une forme de résistance en face. Avec l'ego, c'est pareil. Il ne faut surtout pas lutter contre son ego.

Non seulement il ne faut pas lutter contre son ego, mais ce que je vais... Ce que je vais vous dire va vous sembler énorme, mais on gagne en fait à développer son ego, paradoxalement, mais un ego sain. C'est-à-dire en fait, là où l'ego est problématique, c'est quand on a hérité, comme ça a été mon cas, d'un ego blessé.

Et un ego blessé va tout faire pour exister. Il va tout faire à travers ses actions, à travers ses paroles, à travers son apparence physique, vestimentaire, tout ce que vous voulez, mais ça c'est l'ego blessé. Et donc, en fait, quand on a un égo blessé, il ne faut pas lutter contre son égo. Ce n'est pas de notre faute si on a un égo. L'idée, c'est plutôt de développer un égo sain.

Et développer un égo sain, c'est tout simple, c'est apprendre à s'aimer. Apprendre à s'aimer. Ce n'est pas dans notre culture, une fois de plus. On est très critique, en plus, en France. Dès l'école, on a tendance plutôt à pointer du doigt nos erreurs, nos imperfections.

Donc, on est un petit peu câblés comme ça. Moi aussi, vous voyez. Donc c'est un apprentissage, c'est juste une orientation de l'attention.

L'orientation de l'attention, apprendre à voir ce qu'il y a de bien en nous. Alors il y a des techniques qui existent, qui sont très simples, qui font un peu gadget une fois de plus, et pourtant qui sont redoutablement efficaces. Donc je me dois de vous en parler. Ce n'est pas moi qui les ai inventées, et leur efficacité a été démontrée scientifiquement.

Donc ce n'est quand même pas rien. Il y en a plusieurs, elles sont connues, je vais vous en parler d'une très simple. Ça consiste tous les soirs. Prendre deux minutes avant de vous endormir, par exemple, et de penser à trois choses qui ont lieu dans la journée et dont vous pouvez être fier.

Ça peut être des choses que vous avez faites. Vous avez réussi tel projet dans votre entreprise. Ça peut être des choses même très anodines en apparence. Par exemple, vous avez tenu la porte à une vieille dame et vous pouvez être fier de vous.

N'importe quoi. Vous prenez n'importe quoi dont vous pouvez être fier. Et vous en trouvez 3. Il y en a forcément 3 dans la journée.

Si vous avez du mal à en trouver 3, ça veut dire que vous êtes vraiment pétré de croyances très difficiles sur vous-même et que vous vous jugez vous-même. Donc c'est ok, acceptez-le, il ne faut plus que vous ne luttiez pas. Et cherchez, vous trouverez 3 bonnes raisons d'être fier de vous par rapport à la journée qui vient de s'écouler.

Et en fait, ce qu'ont montré les chercheurs en neurosciences, c'est que si vous faites ça tous les soirs pendant, c'est un peu long, pendant 4 ou 20 jours, et bien en fait, vous allez développer de nouvelles habitudes de l'esprit. Alors certains disent qu'à partir de 21 jours, il y a des résultats. Mais 80 jours, c'est garanti. C'est le contrat de confiance d'artiste, c'est garanti.

Ça ne prend que deux minutes. Il faut y penser, si on a envie. Voilà, au choix de chacun.

Alors pourquoi 90 jours ? Parce que moi, je ne suis pas neurologue, évidemment, mais le cerveau est fait de neurones, mais surtout de synapses. Vous savez, il y a des liens neuroniques, des liens neuronaux, on peut dire les deux. Neuronaux, c'est peut-être plus joli. Et en fait, ce qui se passe, c'est que...

l'information a tendance à suivre toujours le même chemin dans le cerveau. Donc on a des habitudes de l'esprit, et puis en général, plus on avance en âge, plus on a d'habitudes. Moi, je ressens bien. Et finalement, il est possible de développer de nouveaux liens neuronaux.

Parce qu'autant on perd nos neurones en prenant de l'âge, mais on peut continuer de développer des liens toute notre vie. Même à 90 ans, on peut encore développer des liens, on peut encore apprendre, d'accord ? Et apprendre de nouveaux comportements. Et en fait, c'est essentiel dans la vie, de voir... plusieurs cordes à son arc.

Parce que plus on a de choix de comportement, plus on est libre, finalement. Et plus il y a de chances qu'on ait un comportement qui soit adapté à la situation. Pour venir ici, dans le train avant-hier, il y avait une dame, une maman, avec son bébé, et le bébé pleurait. Et la maman répétait en boucle Arrête de pleurer, mon chéri !

Et manifestement, ça m'avait peu d'effet sur le bébé en question, puisqu'il continuait de pleurer. Le voyage a duré 3h20, 3h25. Bon, il n'a pas pleuré pendant 3h25, heureusement, mais il a peut-être bien pleuré pendant une heure et demie, quand même.

Et pendant une heure et demie, il répétait en boucle Ne pleure pas, mon chéri Bon, manifestement, ce comportement-là ne fonctionnait pas, et cette personne n'avait apparemment à son arc pas d'autre solution. Donc, c'était son meilleur choix. Bien sûr, il y a plein de choses qu'on peut faire pour amener un bébé à arrêter de pleurer.

Moi, j'en ai eu deux. J'ai un petit peu l'expérience en la matière. On peut le prendre dans les bras, le bercer, le cajoler. On peut élever la voix danser un peu tôt pour un bébé. On peut faire plein de choses, le bouger, le promener.

Il y a plein de choses qu'on peut faire. Et en fait, plus on sait faire de choses, et plus notre cerveau à un moment donné a des choix. Et notre cerveau choisit à chaque fois la meilleure option qui lui est offerte par rapport à tout ce qu'il sait faire. Donc on a tous intérêt à développer une flexibilité comportemental et savoir faire plein de choses pour ne pas réagir toujours de la même manière dans les mêmes circonstances. Donc pour revenir à la confiance en soi, à l'estime de soi, le fait de répéter pendant 90 jours...

Tous les sois, ces deux minutes pendant lesquelles vous prenez conscience de ce dont vous pouvez être fier, vous concernant, va amener à développer considérablement votre estime de soi. Ça va devenir un réflexe. Vous serez quelqu'un qui s'apprécie, qui a une bonne appréciation de soi-même. C'est prouvé scientifiquement. Et en apprenant à s'aimer, vous allez voir que votre égo maladif s'amenuise naturellement.

Vous n'avez pas besoin de lutter contre ça. Il va s'évaporer. Parce que finalement, vous deviendrez de plus en plus conscient de votre valeur, vous serez confiant en votre valeur, vous saurez que votre valeur est grande, donc vous aurez de moins en moins besoin de la démontrer par votre titre, par vos actions, par votre apparence ou je ne sais quoi, parce que vous saurez à quel point vous êtes une personne précieuse et de valeur.

D'accord ? J'ai fait le tour sur l'amour de soi, alors quelle heure est-il ? Trois heures et demie.

Alors je vais vous raconter une petite histoire pour finir, parce qu'après tout je suis romancier, donc un romancier me racontait des histoires, n'est-ce pas ? Alors une petite histoire. Je vais vous raconter l'histoire, c'est une histoire américaine.

Ça se passe dans les montagnes rocheuses. Donc vous imaginez ces beaux paysages, ces rochers assez verticaux. Un jour il y a un grand ciel bleu et c'est un papa qui se promène avec sa petite fille. Donc ils sont là à faire une randonnée dans ces montagnes, ça sent bon l'air pur des montagnes. Il y a des grands séquoias verts.

Ils se promènent et à un moment donné la petite fille... Elle se met à crier et je ne sais plus ce qu'elle dit. Je crois qu'elle fait Ohé, ohé ! Et puis elle entend Ohé, ohé ! C'est la première fois de sa vie qu'elle entend ça.

Donc elle est très surprise. Elle fait Eh oh ! Eh oh ! Qui es-tu ? Et elle entend Qui es-tu ?

Elle est super surprise. Elle dit Non, mais dis-le toi en premier ! Dis-le toi en premier !

Alors là, elle commence à être un peu agacée. Donc elle dit Mais non, mais toi, j'ai dit ! Moi, j'ai dit, t'es vraiment nul.

T'es vraiment nul. Je te déteste. Je te déteste. Et là, elle culpabilise. Elle se dit, bon, là, j'y suis peut-être allé un peu fort.

Donc, elle dit, je suis désolé. Je suis désolé. Donc, elle se calme un peu.

Et puis, voilà, ça continue un peu. Et au bout d'un moment, elle finit par crier, je t'aime. Je t'aime. Et là, elle se tourne vers son papa. Elle dit, mais...

Mais papa, à la fin, qui sait ? Qui sait ? Qu'est-ce qui se passe ?

Et son papa lui dit, écoute, certains appellent ça l'écho, mais moi j'appelle ça la vie. Parce que vois-tu ma chérie, la vie elle te renvoie toujours ce que tu lui donnes.