Transcript for:
François-René de Châteaubriand : héritage littéraire

Alors, j'aimerais à présent que l'on célèbre un grand écrivain qui n'a pas eu, lui, le privilège de goûter au beurre de Jean-Yves Bordier, mais celui d'être enterré sur un îlot inhabité de Saint-Malo, sa ville natale. Il s'agit évidemment de François René, vicomte de Châteaubriant. Ses mémoires d'outre-tombe ont captivé de nombreux lecteurs dont je suis, outre-manche aussi bien qu'au-delà, partout dans le monde, ça reste l'un des grands auteurs français. Jean-Baptiste, vous êtes de ceux-là, j'imagine.

Tout à fait, mais c'est merveilleux les mémoires de Tretombe. Et surtout, dans les mémoires de Tretombe, on entre dans Saint-Malo, on voit Saint-Malo, on voit aussi le château de Combourg où il a vécu l'enfant. Je vous propose de vous promener dans les lieux de l'enfance de Châteaubriand, là où effectivement il a aussi décidé d'être enterré. C'est ça qui est formidable, c'est qu'il est né dans cette ville et puis il a décidé d'y rester pour toujours. Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir.

Je suis sûr que vous aussi, vous êtes attentif à la mémoire de Châteaubriand à Saint-Malo. Partir sur les traces de Châteaubriand à Saint-Malo, c'est tout un pèlerinage. Il faut d'abord enfiler des bottes, gagner le pied des remparts, guetter la marée basse et prendre un guet.

C'est à ce prix que se dévoile une petite île bien connue des Malouins, le Grand Bay. Et nous y voilà, sur cet îlot battu par les flots, comme met à le décrire Chateaubriand lui-même. C'est sur ce site grandiose aux avant-postes de Saint-Malo, face à l'océan, que l'auteur des mémoires d'outre-tombe a souhaité reposer. Normalement, sa sépulture est juste à côté d'ici, et elle nous en dira peut-être un peu plus sur le lien qui l'unissait à sa ville natale.

Et voilà, nous y sommes, la tombe de Châteaubriand juste derrière moi, et là une plaque. Un grand écrivain français a voulu reposer ici pour n'y entendre que la mer et le vent. Passant respecte sa dernière volonté. On va respecter la volonté de l'écrivain, on va le laisser tranquillement reposer ici. Pendant ce temps-là, on va se rendre à Saint-Malo pour comprendre l'amour qu'il avait de cette ville.

Et il faut y aller tout de suite parce que la marée monte et on sera peut-être bloqués ici sinon. François René de Châteaubriand est l'homme d'une oeuvre et d'une carrière titanesque. A la fois diplomate, homme politique, aventurier et bien sûr écrivain.

Il est surtout le père d'un des ouvrages phares de notre littérature, Les Mémoires d'Outre-Tombe. Une autobiographie qu'il écrit pendant 30 ans et qui mêle des épisodes de la grande histoire à ceux de sa vie intime. Une vie qui commence ici, au cœur de la vieille ville de Saint-Malo.

Christophe Feneau, on se trouve dans la maison natale de Châteaubriand ? Oui, oui, sa maison natale, maintenant rue Châteaubriand, anciennement rue des Juifs à Saint-Malo. Alors Châteaubriand, c'était un malouin pur souche ?

Oui, un malouin authentique, né à Saint-Malo le 4 septembre 1768, famille d'aristocrates, un père qui était armateur, une mère qui était très érudite, et je vous invite à aller voir ce qu'il serait sa chambre natale. Venez Jean-Baptiste. Quel décor !

Alors c'est la chambre où est né Châteaubriand ? Oui, la chambre où ma mère accoucha, comme il l'écrit dans les mémoires d'Outre-Temps. Et alors ce qui est intéressant avec cette chambre, c'est qu'elle donne sur la mer, avec cette fenêtre, directement sur la mer. Oui, et précisons que Châteaubriand est né un jour de tempête.

Parmi le musissement des vagues, tempête véritable, attestée par les historiens, ça appelle tout de suite sa fameuse phrase Levez-vous, orage désiré Un épisode que Châteaubriand... résume en une phrase j'étais presque mort quand je vince au monde Alors quels sont les épisodes marquants de la vie de chateaubriand ici à saint malo j'ai envie de vous répondre que les plus autres marquants c'est d'abord le vent la pluie la mer le bruit des vagues ce qu'on vit exactement aujourd'hui et puis évidemment ce qu'il ya aussi c'est l'école puisque chateaubriand est allé à l'école dans ses vieux murs c'est là qu'il a commencé à prendre à lire c'est là qu'il a commencé à apprendre à écrire j'ai envie de dire que c'est là qu'il a commencé à devenir écrivain C'est sur cette plage que Châteaubriand a vécu un événement marquant lorsqu'il était enfant. Alors qu'il joue avec des camarades de son âge au bord de l'océan, un de ses copains pousse une petite fille à l'eau. La fillette est sauvée, mais elle accuse le jeune François René de l'avoir poussée en lieu et place de son camarade.

L'auteur des mémoires de Trouton m'écrit que ce jour-là, le chevalier de Châteaubriand passa pour un pirate. Une façon de dire que son destin a toujours été lié à la mer et à la ville de Saint-Malo. Mais un événement vient brutalement stopper cette enfance malouine.

François renaît de Châteaubriand à 7 ans, quand son père achète le château de Combourg, situé à 40 km de Saint-Malo. Le futur écrivain doit déménager à regret et découvre un univers qui lui est inconnu. Bonjour Sonia ! Comment allez-vous ?

Merci beaucoup de nous accueillir ici. Je suis ravie de vous avoir. Devant le château de Combourg, là où Châteaubriand a passé du temps enfant. Donc en fait, il va vivre dans un endroit très fermé, très sombre. Il va vivre dans notre vrai château fort, avec l'obscurité, les bruits et puis l'isolement.

Tous ces éléments ont joué pour l'éveil de sa personnalité et de sa sensibilité. Alors voilà, c'est la salle des gardes. Là où la famille de Châteaubriand vivait. Au château de Combourg, il y avait ses quatre sœurs, sa mère et son père. Son père, il le décrit comme une figure très autoritaire, très sombre, très sévère dans les mémoires d'Outre-Tombeau.

Oui, il était despotique et avare dans la communication avec ses enfants et sa femme. Sa mère se mettait dans un canapé à soupirer d'ennui parce qu'elle n'aimait pas Combourg. Et le jeune château-mère et sa sœur Lucille se mettaient pour se réchauffer devant la grande cheminée. Il se parlait à voix basse tellement le père l'est terrifié.

Et autre source d'inquiétude pour le jeune Châteaubriand, la chambre que son père lui assigne. Tout en haut d'une tour séparée du reste de sa famille. Ah voilà la fameuse chambre de l'écrivain.

La chambre qu'il appelait ma cellule, mon donjon. C'est une chambre effectivement très sobre. Très sobre. Et il décrit surtout la vue de sa fenêtre.

De ma fenêtre la nuit, écrit-il. Je ne voyais qu'un peu de ciel et quelques étoiles. Et il dit, le vent semblait parfois courir à pas légers, parfois le vent semblait pousser des plaintes. Tout à coup, ma porte était branlée avec violence.

Le bruit s'arrêtait pour revenir encore. Il décrit quand même une atmosphère qui ne le rassure pas. Et il a peur.

Oui, le monde des revenants, un peu. Alors, il croyait aux revenants. Alors, il dit, mon père, au lieu de me convaincre qu'il n'y avait pas de revenants, me força de les braver. On va laisser ce chandelier ici.

D'accord. À côté du lit de Châteaubriand. Comme ça, peut-être que, si jamais il y a des revenants qui viennent, ils iront le prendre pour se promener dans le château.

Oui, absolument. Pour mieux se guider. Cette peur des fantômes développe encore l'imagination déjà débordante de l'enfant.

Mais il puise aussi son inspiration dans les paysages alentours. Alors Chateaubriand venait regarder le paysage ici ? Oui, nous sommes sur le rempart du midi, c'est ainsi que Chateaubriand l'appelle dans les mémoires et il décrit la vue en une ligne, il dit de ce rempart on voyait le lac tranquille qui effleurait les rondelles agiles. Il y a un très beau texte dans les mémoires, Impression d'automne, où il décrit le paysage et les saisons en relation avec les sentiments des hommes et la vie des hommes. Son goût pour l'observation du monde et des paysages, Châteaubriand va le pousser bien plus loin.

A 23 ans, il embarque pour l'Amérique du Nord. Il va aussi à Jérusalem, en Allemagne et en Angleterre. Mais l'écrivain n'oublie pas les lieux de son enfance.

Si mes ouvrages me survivent, si je dois laisser un nom, peut-être un jour, guidé par ces mémoires, quelques voyageurs viendront visiter les lieux que j'ai peints. Ils pourront reconnaître le château. Heureusement, l'homme résiste moins aux orages que les monuments élevés par ses mains. Et liés à un monument, ce sont les mémoires d'Outre-Tombe de Châteaubriand. Je vous propose de retourner dans sa ville natale à Saint-Malo pour comprendre comment il a rédigé cette œuvre.

Et c'est au musée de la ville que m'amène mon... Mon parcours sur les traces de Châteaubriand. Alors Sophie, vous êtes en train de lire ?

Oui, je suis en train de lire des passages originaux, des manuscrits, des mémoires de ma vie de Châteaubriand. C'est un document exceptionnel. Écrit de la main de Châteaubriand ? Écrit de la main de Châteaubriand, exactement.

Mémoire de ma vie, c'est le manuscrit qui va servir... De base à la rédaction des mémoires d'outre-tour. Voilà, c'est comme une esquisse. C'est très émouvant.

Si vous voulez, on peut en lire un ensemble. Avec plaisir. Je vous laisse mettre des gants. Ah oui, d'accord, bien sûr. Attention quand même, parce que c'est des documents très précieux.

Et alors, effectivement, il raconte sa vie au château de Combourg, c'est ça, dans ces passages, ces extraits que vous avez. Exactement, c'est sa jeunesse, en fait. Quand la lune veillait et qu'elle s'abaissait à l'ouest, j'en étais averti par les rayons qui éclairaient. à travers les vitraux de la fenêtre.

Et là, on voit bien les hésitations de l'écrivain. Oui, tout à fait, ses ratures. C'est ça qui, moi, me touche à chaque fois, c'est de voir ces grands écrivains qui ont des doutes et qui raturent, qui recommencent.

Autre document exceptionnel dans les archives de la ville, les lettres que Châteaubriand adresse au maire pour obtenir le droit d'être enterré sur un îlot face à la mer, juste devant Saint-Malo. Finalement mon enquête me ramène là où elle a commencé au Grand B. Christophe est déjà parti là bas à pied mais entre temps la mer est montée alors heureusement j'ai gardé mes bottes et grâce à Yann on va donc au Grand B. Merci beaucoup Yann. Vous nous emmenez ? C'est parti. On accoste !

Merci Yann, à tout de suite ! Vous les attendez parce que sinon on reste bloqués. Christophe, on vous retrouve ici, devant cette tombe magnifique qui est juste en face de l'océan. C'est une tombe qui va bien avec Châteaubriand ? Oui, tout à fait, parce qu'elle est solitaire et Châteaubriand était un personnage solitaire.

Elle a une certaine hauteur et Châteaubriand avait naturellement énormément de hauteur. Et puis, elle regarde la mer et Châteaubriand, fondamentalement, est un marin. La tombe est achevée en 1838, 10 ans avant la mort de celui qui est déjà une des gloires de la littérature française.

Bien qu'encore inoccupée, sa sépulture devient un des plus grands. un lieu de pèlerinage parmi ces pèlerins on en connaît quelques-uns illustre hugo va venir au grand b et puis surtout il y à flaubert flaubert va venir se planter comme nous sommes devant l'océan il va écrire cette phrase absolument magnifique il dormira là dessous la tête tournée vers la mer Ce tombeau qui fait la renommée de Saint-Malo et devant lequel le clapotement de l'eau célèbre pour toujours l'oeuvre et la vie de Chateaubriand. Jean-Baptiste, il devait avoir de sacrées relations, monsieur de Chateaubriand, pour pouvoir reposer comme ça face à la ville de Saint-Malo.

Il était déjà très connu, il était déjà très connu. Et puis c'est vrai qu'il y a eu quand même des petites tractations, on ne lui a pas donné tout de suite parce qu'au départ c'était un site militaire, ce Grand Bay. on hésitait à lui donner ce petit lot peint de terre.

Et puis un jour quand même, quelqu'un s'est dit, effectivement pour la fierté des malouins. On lui a vendu le morceau de terrain ? Non, c'est une concession. Tout le monde peut s'y rendre.

Bien sûr c'est entretenu, mais tout le monde peut s'y rendre. Et c'est la famille qui l'entretient ? C'est la ville.

Il avait fait une demande au maire de l'époque qui s'appelait M. Ovius. Il avait octroyé 200 vivants ?

Il avait demandé. Ce qui est très intéressant, c'est que la tombe s'est construite 10 ans avant sa mort. Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il avait fait la demande de son vivant. Il a fait la demande de son vivant. Il aurait eu du mal à faire la demande après sa mort.

C'est un homme qui était prévoyant. Cela dit, ça correspond assez bien à ce sens un peu... J'ai...

On allait dire théâtrale de Châteaubriand. Oui, son romantisme. Oui, mais... Faire des demandes. C'est, je crois, Alphonse Allais qui adorait Châteaubriand, mais qui était très moqueur, qui disait Châteaubriand est enterré debout.

pour mieux voir la mer. Enfin, ça, c'est du Alphonse. Mais avouez que c'est quand même impressionnant comme sépulture. Enfant, vous alliez comme ça avec Guille ? Oui, bien sûr.

C'est une promenade pour les Malouins le week-end. Ah bah oui, bien sûr. Il y a même une anecdote.

J'ai vu un jour, j'étais avec mes parents, puis il y avait un couple de gens qui étaient là, qui ne savaient pas qui était. Alors, c'est à tombe de qui ? Alors, ils voient à Châteaubriand, très bien.

Il se trouvait qu'il y avait une brave dame qui était là, en noir. et là on est en 1965 et qui qui met des fleurs et alors le mari dit à la femme mais qui c'est donc cette petite dame la offre la veuve sans doute à la fois mais cela dit il a ça tombe voile et grandes marées aussi des murs mais moi je me demandais si d'ailleurs les malouins avait une relation particulière à justement à châteaubriant au grand-mère balade qui sont très fiers de châteaubriant comment on va aller à la chasse très fière que je peux vous dire ce que sont enterrés au grand-mère et puis surtout c'est vraiment un chemin que tout le monde fait tous les mois c'est plus naturellement le matin c'est une belle équipe d'autres choses à saint-malo il ya notamment se tient tous les ans un festival étonnant voyageurs et qui à la fois célèbre alors c'est c'est le livre et le film donc on sait que la littérature et les voyages au fond, ce qu'a fait Chateaubriand toute sa vie, c'est-à-dire d'écrire et de voyager. Je sais, Philippe, que vous, qui êtes un homme de grande culture, parce que ce n'est pas parce que vous êtes d'autre, parce qu'il y a eu énormément, c'est un berceau d'hommes illustres, les grands marins, Surcouf, là où Bourdenay, du Guétrouen, le mathématicien Maupertuis, les frères Lamenay, donc il y a vraiment un vivier de grands esprits, c'est dommage que je ne sois pas né. Moi, je ne suis pas né, mais enfin... Bon, on vous mettra une statue aussi, un jour.

Mais c'est vrai que quand on est à Saint-Malo, il faut aller se recueillir sur les endroits, un pèlerinage autour du château de Brion, mais il faut aller visiter le château de Combourg. Il se visite toute l'année. Vous avez raison de le dire parce que Combourg, c'est quand même chargé de plein de souvenirs d'enfance.

Notamment à l'endroit où il a eu son premier émoi amoureux, il le raconte dans les mémoires du trottin. Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire Stéphane. Non, je brûle tes merveilles.

Il y a beaucoup de bruit, toute la famille se dirige à la fenêtre et puis il y a des invités à ce moment-là. Il y a une très belle jeune fille qui est là et donc elle se dit... dirige à la fenêtre aussi pour regarder et hop il se cogne châteaubriand et à des châteaux brillant à partir de là se dit ah ça reste aujourd'hui les témoins amoureux sont oui mais c'est la règle est moins romantique et les choses en rêve