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Région Bourgogne-Franche-Comté : Économie et Culture

Les régions de Bourgogne et Franche-Comté ont été réunies lors de la réorganisation administrative voulue par le législateur en 2015. La nouvelle région Bourgogne-Franche-Comté compte ainsi 2,8 millions d'habitants pour une superficie de 47 800 km². A titre de comparaison, cette région est aussi grande que la Suisse voisine, l'Estonie ou la Slovaquie. La Bourgogne-Franche-Comté véhicule une image rurale et paisible où la vigne et le patrimoine bâti sont quelques-uns des moteurs d'une économie tournée vers le slow-tourisme et les exportations des produits du terroir. Il est vrai que les vins de Bourgogne, Vougeot, Volnay, Pomard, Von Romané et Alex Corton sont bien connus autrement aux Etats-Unis, au Japon et en Chine.

Des lieux presque magiques façonnent l'image régionale, comme c'est le cas des Hospices de Beaune qui célèbrent le mariage de la terre, de la vigne et des hommes. La région toutefois est aussi industrielle, donc ouvrière. Pour preuve, le centre de Sochaux a longtemps été le plus important site industriel de France, toute industrie confondue.

Avec près de 40 000 salariés en 1979, nombreux revenus à 18 000 en l'an 2000 et 8 000 aujourd'hui. Depuis les années 70, le déclin des mines, de la sidérurgie, de l'horlogerie et du jouet traditionnel en bois ont marqué l'histoire sociale d'un territoire en pleine mutation. Mais il reste des industries. Peugeot est toujours implanté à Sochaux et Montbéliard, où les frères Peugeot se sont installés en 1912 sur les rives du Doubs, dans une vaste zone considérée jusque-là comme trop marécageuse.

La région Bourgogne-Franche-Comté bénéficie du reste d'une situation privilégiée en Europe. La Franche-Comté est voisine de la Suisse et de l'Alsace, tandis que la Bourgogne commande le couloir qui, à la suite de la vallée du Rhône, met en contact la Méditerranée et l'Europe du Nord. Douze siècles au moins avant Jésus-Christ, la vallée de la Saône voyait déjà passer un important trafic.

Cette circulation des marchandises, des hommes et des idées, a profité au Moyen-Âge, à Châlons, qui devait être la première ville de la France. deviendra un important port de commerce et un centre de foire international. En somme, la nouvelle région est partagée entre trois grandes aires d'influence.

La région parisienne, le Lyonnais et le sud de l'Alsace et la Suisse, des aires auxquelles elle est par ailleurs bien reliée par le TGV et l'autoroute. La région est également à cheval sur trois bassins hydrographiques. Le bassin de Loire qui fait office de frontière entre la Saône-et-Loire et la Loire, le bassin de la Seine qui prend sa source en Bourgogne et le bassin de la Seine-et-Loire.

de la Saône et du Doubs qui rejoint celui plus vaste encore du Rhône à Lyon. Appuyés en oxois, trois rivières prennent leurs sources entraînant leurs eaux vers trois mers différentes. L'Armanson qui par la Seine porte ses eaux à la Manche, Laroue qui déverse les siennes dans l'Atlantique par la Loire, enfin Louches qui répand les siennes en Méditerranée via la Saône puis le Rhône.

Au plan administratif l'ex-Franche-Comté englobe quatre départements le Le Doubs, la Haute-Saône, le Jura et un beaucoup plus petit, le territoire de Belfort, seule partie de l'Alsace restée à la France après la défaite de 1871 face à la Prusse. L'ex-Bourgogne comprend également quatre départements ruraux, Lyon, la Nièvre, la Côte d'Or et la Saône-et-Loire. Elle n'a pas l'avantage d'être frontalière mais Dijon, la plus grande ville de la région, est de plus en plus attractive. Située non loin de Paris, universitaire, hospitalière, Digitalière, culturelle, elle est régulièrement classée dans la presse hebdomadaire, au palmarès des agglomérations où il fait bon vivre. Par ailleurs, la région s'enorgueille, à raison, d'un patrimoine bâti exceptionnel qu'il est impossible d'énumérer ici.

De Vézelay à Cluny, de la citadelle de Besançon à Château-Chalon, de Beaume-les-Messieurs à la roche de Solutré, en passant par Dôle et Auxerre. Les paysages sont changeants. Imaginez.

secteurs très circonscrits de Haute-Saône, du Doubs et du Jura ressemblent quasiment au Canada. D'autres sont très ouverts. Par exemple, le champ d'expansion des crues de la Saône occupe encore, malgré l'urbanisation de la vallée, 70 000 hectares, principalement des prairies. Le quart de la population se concentre dans les villes de plus de 10 000 habitants.

De fait, contrairement à d'autres régions, elles ne disposent pas de métropoles de plus de 500 000 habitants. Seul Dijon, 160 000 habitants, et Besançon 117 000 habitants dépassent les 100 000 habitants et constituent avec Mâcon d'une part et Montbéliard d'autre part un croissant urbain assez peuplé. Comme souvent, la zone frontalière est dynamique. Les cantons de Vaud et Neuchâtel accueillent près des trois quarts des navetteurs de Bourgogne-Franche-Comté qui travaillent en Suisse.

Dit autrement, 35 000 résidents non-suisses de Bourgogne-Franche-Comté exercent une activité professionnelle en Suisse. A contrario, de vastes espaces ruraux entre Châtillon et Montréal sont des espaces de récréation. Lyon et Dijon, au nord de Vesoule et entre Avalon et Nevers, sont à la fois sous-équipés et peu habités.

Là, les densités sont plus faibles que la moyenne régionale de 59 habitants par km². Le climat est typique de moyenne montagne dans le Morvan. Il est montagnard dans le Jura, semi-continental dans le nord et océanique atténué à l'ouest.

Le relief aussi est varié. La région est dominée par trois maires. massifs majeurs, les Vosges au nord-est, le Morvan à l'ouest et le Jura à l'est.

Des plateaux comme ceux de Moiran, Pontarlier ou Langres, qui se situent à la limite de la Bourgogne et de la Champagne, contrastent avec les plaines alluviales du Doubs et de la Saône. Ces rivières et leurs affluents sont périodiquement à l'origine de longues crues. En janvier 2021, c'est Lalou qui est sorti de son lit à Ornans. Au plan économique et social maintenant, la Bourgogne-Franche-Comté compte.

950 000 salariés, dont les trois quarts dans le secteur privé. Retenons en outre qu'au deuxième trimestre 2020, 6,4% de la population active était au chômage en Bourgogne-Franche-Comté, un taux inférieur de 0,7 points au niveau national. Le territoire de Belfort est le seul département de la région où le taux de chômage est plus élevé qu'au plan national. Le taux de chômage est à l'inverse particulièrement bas dans le Jura, 5,4%.

et en Côte d'Or, 5,6%. Le portrait économique de la région est néanmoins contrasté. Commençons par l'agriculture.

L'agriculture régionale compte 26 400 exploitations agricoles, dont seulement 2300 exploitations en agriculture biologique ou en conversion. Le secteur agricole, c'est aussi 51 000 actifs qui exploitent 2,5 millions d'hectares de SAU. La sylviculture est importante car il y a 1,8% de la population agricole. 8 millions d'hectares de forêt, soit un tiers du territoire régional. La filière bois intéresse 4 600 établissements et emploie 19 000 personnes.

L'agriculture repose schématiquement sur quatre grandes productions. D'abord évidemment la vigne. Elle s'étend sur 34 000 hectares à 99% en appellation d'origine protégée dans les départements de l'ex-région Bourgogne mais aussi bien sûr dans le Jura. Ensuite la filière laitière qui génère génèrent 700 millions de chiffres d'affaires grâce à la production de fromage dont certains sont bien connus comme le comté. Troisièmement, la filière bovine qui réalise un chiffre d'affaires de 850 millions avec des exploitations situées majoritairement dans la Saône-et-Loire et dans la Nièvre.

Enfin, les grandes cultures, c'est-à-dire le blé, l'orge, le maïs, qui génèrent un milliard de chiffres d'affaires et sont localisés sur les plateaux de Côte d'Or. de Lyon et dans une moindre mesure de la Nièvre et de la Haute-Saône. Venons-en à l'industrie.

Tous les secteurs de l'industrie ont été touchés par la mondialisation et les soubresauts de l'économie mondiale. Des entreprises familiales indissociables des villes où elles étaient implantées, comme celle des Schneider au Creusot, ont dû se moderniser au prix d'énormes restructurations à la fois organisationnelles, commerciales et financières. milliers d'emplois ont été détruits en Bourgogne comme en Franche-Comté au cours des 30 dernières années.

Malgré cela, la Bourgogne-Franche-Comté reste une des régions les plus industrielles de France. 170 000 personnes travaillent dans ce secteur qui regroupe le ferroviaire, la métallurgie, l'automobile, la lunetterie, la plasturgie et l'agroalimentaire. Comme en Bretagne, l'industrie agroalimentaire est ici un atout.

En effet, les IA emploient 17 000 personnes lesquelles dans un peu plus de 1000 usines. La région est en outre un territoire d'industrie ferroviaire. Rendez-vous compte, le site de Belfort est le berceau du TGV.

Les pouvoirs publics français ont, ceci dit, souvent soutenu de manière artificielle la filière en remplissant via la SNCF les carnets de commande des entreprises durant les périodes de crise à l'international. Par ailleurs, la recomposition des acteurs du secteur, Alstom, Général Électrique, Bombardier, n'est pas terminée et le marché mondial reste instable. L'industrie horlogère a longtemps joué un rôle clé dans l'économie régionale, comme en Suisse. C'est une tradition jurassienne en partie liée à la présence protestante, mais de nombreuses entreprises ont fermé. La révolte des Lipes, c'est le nom donné aux...

d'une marque française de monte a été l'un des feuilletons sociaux des années 70. La firme a depuis été rachetée et redémarre son activité à Besançon en surfant sur le made in France. En 2006, c'est Kodak qui qui a fermé ses portes à Chalons-sur-Saône. Le numérique a détrôné l'argentique et la marque n'a pas su innover. La même où la photographie a été inventée par Nice et Fournieps en 1827. Le site de Kodak a compté jusqu'à 3000 employés.

Plus personne aujourd'hui ne va travailler à la Kodak, comme disaient les Chalonnais à l'époque. L'industrie du jouet a également été concurrencée par les pays de production à Bakou, en particulier la Chine, qui à elle seule fabrique 4. 80% des jouets du monde. L'intérêt que suscitent à nouveau les jouets en bois chez les consommateurs peuvent-ils permettre aux artisans locaux de faire face à la concurrence internationale ?

Concernant les services, la région jouit d'une situation géographique avantageuse en matière de transport de marchandises. La CIS, à Beaune par exemple, collectionne les plateformes logistiques. De surcroît, la gastronomie bien sûr, mais aussi la montagne jurassienne, le no-tourisme et le sport. le tourisme fluvial sur les canaux, la Seille, la Saône, sont quelques-uns des nombreux atouts de la région. La région, en conclusion, est bien desservie.

Elle compte peu de chômage et reste plutôt dynamique sur le plan économique malgré les nombreuses fermetures d'usines et la fin du plein emploi. Cette situation s'explique. Quelques très grandes entreprises sont encore présentes comme Peugeot et Alstom et celles petites et moyennes de l'agroalimentaire, de la logistique, de la métallurgie, du plastique ou encore...

corps du bois irrigue le territoire. Dans les zones rurales plus reculées en revanche, la disparition des services publics, le vieillissement de la population et l'étroitesse du marché de l'emploi rendent la situation difficile pour les ménages dont beaucoup n'ont pas d'autre choix que d'aller travailler dans les grands centres urbains.