Coucou, le 16 novembre 2011, Agnès Marin, élève au collège privé du Sèvenol situé dans l'Est de la France, un lieu boisé à l'entrée d'une forêt, se volatilise. Rapidement, les premiers soupçons se portent sur un élève au profit jugé très inquiétant par les enquêteurs. L'affaire Agnès Marin, de par son horreur, va révolter l'opinion publique, surtout lorsque l'on va apprendre que la justice a complètement échoué à protéger Agnès d'un fut... Tueur, tueur en série en puissance, dont les parents ont écrit un livre nommé Parents à perpétuité Bienvenue pour une nouvelle HV. Mais avant d'aller plus loin, sachez que cet HVF est aujourd'hui sponsorisé par NordVPN, que vous connaissez, faites pas genre. NordVPN, c'est LE VPN qu'il vous faut sur vos appareils connectés. Dites adieu aux restrictions géographiques et profitez d'une multitude d'avantages, surtout pendant cette période d'Euro 2024. 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C'est donc ici, en bordure de forêt, que se situe le collège Sèvenol, qui va être au cœur de notre affaire. Le collège Sèvenol, c'est un établissement privé qui reçoit des élèves du monde entier, généralement de familles aisées, qui veulent le meilleur pour leurs enfants, les scolarisant en France. L'établissement prône, je cite, la paix. Et la non-violence, il est mix et a comme caractéristique de ne pas avoir de grille ou de porte sécurisée à franchir pour y accéder. Bon, à l'époque, on est en 2011, maintenant, 15 ans après les faits, tous nos établissements scolaires sont ultra barricadés avec des grilles, des murs, des portails électroniques qui ne s'ouvrent qu'avec un badge d'accès. Mais je le répète encore et encore, tout ça, c'est dû à un sentiment d'insécurité, pas de panique. C'est donc dans ce bel établissement, en pleine campagne où il fait bon vivre, qu'est scolarisée depuis peu Agnès Marin, 13 ans. Elle a été envoyée au collège Sèvenol par ses parents, Frédéric et Paola, pour redresser son comportement. Elle est décrite à l'époque par sa mère comme étant en pleine crise d'adolescence. Elle écoute. peu en classe, commence à se rebeller vis-à-vis de ses professeurs, laisse les limites des adultes et de l'éducation nationale. Et elle a très vite compris, avant d'arriver au collège Sèvenol justement, que dans l'éducation nationale, le mot d'ordre c'est pas de vague. Agnès n'a jamais de très grosses sanctions, elle sèche les cours avec des amis, fume un petit peu dans l'enceinte de l'établissement, se met une fosse à telle pour ne pas participer aux cours de sport et dit clairement à ses parents qu'elles sont fous de l'école, du collège, que ça la saoule de rester assise. heures par jour sur une chaise à se faire bourrer le crâne de trucs qu'elle aura oublié dans une semaine. Elle a déjà bien compris que le système était complètement dépassé. Bon, sauf qu'Agnès, elle va pas chercher à jouer avec la ligne rouge, elle va toujours aller de plus en plus loin, ne va pas se calmer de temps en temps, va continuer de sécher les cours, de fumer dans l'établissement, sauf que le problème, ce qu'elle a... Ce n'est pas vraiment bien calculé, c'est qu'à ce moment-là, avant d'entrer au Sèvnol, elle est au collège Charlemagne, qui est l'un des meilleurs établissements de Paris. Donc, vu qu'Agnès fout un petit peu le bordel, au mois d'avril, elle est virée. Mais par chance, à deux mois... Peine de la fin d'année scolaire, le proviseur du collège Charlemagne, qui est membre de l'administration du collège Sèvenol dans l'Est, propose aux parents d'y envoyer Agnès. Frédéric et Paola acceptent qu'elle termine donc son année là-bas. Agnès y est envoyée et ça match. Elle adore l'ambiance, loin de Paris, elle respire l'air frais tous les matins. Les gens sont détendus, ça lui fait du bien de trouver un cadre comme ça en pleine nature. Elle s'y fait rapidement des amis, réussit à terminer son année scolaire et est acceptée en classe de troisième à l'école. La rentrée suivante en septembre 2011. Alors bien sûr, c'est pas magique, on a tous été adolescents. Avec son nouveau groupe de potes, dont l'une de ses meilleures amies Estelle, elle continue de fumer un peu des cigarettes ou de l'herbe pour planer. Mais Agnès, c'est pas une méchante, ça reste une gamine de 13 ans, dont le côté naïf lié à son âge ressortira pendant les interrogatoires de ses amis, puisque ce 16 novembre 2011. Agnès Marin est portée disparue. Le mercredi au Sèvenol, c'est quartier libre pour ceux qui sont à l'internat, c'est-à-dire l'énorme majorité des élèves. Tous ont le droit de faire absolument ce qu'ils veulent jusque 16h30, heure à laquelle les élèves doivent être rentrés et dans leur chambre. Généralement, ceux qui sont au Sèvenol aiment bien aller traîner dans le village en contrebas, les commerçants sont... Peu regardant sur l'âge, donc ils achètent un petit pack de bière et refont le monde ensuite assis en bordure de forêt, cachés pour qu'aucun éducateur ne les grille. Sauf que ce mercredi à 16h30, Agnès ne rentre pas au Sèvenol. Les éducateurs du collège décident d'attendre un peu, mais vers 17h, l'inquiétude commence à grandir. Estelle, sa meilleure amie, est alors appelée. Elle habite au village, donc elle n'a pas à revenir à l'internat. Elle vit chez ses parents et va simplement en... Cours au Sèvenol chaque matin. Estelle au téléphone dit Oui, oui, Agnès arrive, désolé, on était sur la place du village, on n'a pas vu l'heure, elle arrive. Elle remonte le chemin jusqu'au Sèvenol, désolé. Bon bah super alors, si Agnès arrive, on va attendre un petit peu tous ensemble en tête à tête. Maintenant tu vas t'abonner. C'est une prise d'otage, pas de geste brusque. Voilà, tout doucement, tu cliques sur le bouton. Ah, voilà, là ça fait plaisir. Bon, vous l'aurez compris, Agnès, ce soir-là, ne rentrera pas et les premières recherches débutent. Il est 19h lorsque la gendarmerie est prévenue par le collège de Sèvenol. On est en novembre, la nuit est déjà tombée quand les recherches débutent, ce qui rend compliqué le début d'enquête. À ce moment-là, les recherches se résument à quelques gendarmes, des élèves du Sèvenol, avec des encadrants qui refont le chemin inverse, qui fouillent les alentours en criant le prénom d'Agnès, au village de Chambon. En contrebas, les commerçants disent n'avoir rien vu. Ceux qui sont au restaurant n'ont pas vu Agnès passer dans le coin. L'adolescente. C'est comme volatiliser. Des renforts sont appelés, les premières recherches vont durer toute la nuit. Le lendemain matin, un hélicoptère est déployé sur place et problème, personne n'a vu Agnès le jour de sa disparition sur la place du village, puis remonter le chemin jusqu'au Sèvenol, parce que depuis le début, on cherche dans ce coin-là, et c'est la... Piste d'un enlèvement qui est privilégié, on en cherche juste une preuve pour déclencher l'alerte à travers tout le pays. Et pour ça, on a besoin d'Estelle, sa meilleure amie, la dernière à l'avoir vue. Pour savoir comment était habillée Agnès, si elle avait prévu de voir quelqu'un d'autre ce jour-là. Est-ce qu'elle lui a fait des confidences ? Le lendemain de la disparition d'Agnès, sa meilleure amie est donc amenée à la gendarmerie au petit matin pour dérouler la journée qu'elle a passée avec elle. Sauf que l'adolescente... A vous avoir menti. Tout ce qu'elle a dit est faux. Elle n'a pas du tout passé la journée avec Agnès. Et pire encore, le soir de sa disparition, quand le collège Sèvenol l'a appelé pour savoir si elle était avec Agnès, eh bien Estelle a rajouté une couche au mensonge en disant que oui, oui, Agnès était avec elle, elle vient de quitter la place du village, elle arrive. Ce qui est donc complètement faux. Depuis le début, on pense qu'Agnès a disparu. Après 17 heures, au moment où elle quitte la place du village pour rejoindre le collège Sèvenol, alors qu'en réalité, elle n'a peut-être même jamais quitté l'enceinte du Sèvenol. Bon, pas la peine d'insister là-dessus, vous imaginez bien qu'Estelle, elle se prend un savon monumental par les gendarmes et elle déballe enfin la vérité. Estelle explique qu'hier, le jour de sa disparition, Agnès lui a demandé de la couvrir. Elle lui a envoyé un SMS en lui disant de dire qu'elles étaient ensemble au cas où quelqu'un l'a demandé. Estelle a dit OK et elle n'a pas eu plus d'informations. Pour faire plus clair, en gros l'enquête recule puisqu'on pensait qu'Agnès avait disparu entre 16h30-17h à peu près, alors que plus personne ne l'a revue depuis ce midi à la cantine vers midi 30. Dans la matinée du jeudi, les gendarmes sont très attentifs à ce qui se dit dans le collège. Les adolescents parlent beaucoup, chacun y va de sa petite hypothèse, mais l'une d'elles fait son petit bout de chemin. Plus que d'autres, le nom d'un certain Mathieu Moulina, 17 ans, est régulièrement cité par les adolescents. Il serait rentré le mercredi en fin d'après-midi avec des griffures sur le visage, un peu crasseux, voire même avec du sang sur son jean. Il a dit à ses amis qu'il était tombé dans un chemin de forêt ce mercredi, c'est tout. Par précaution, Mathieu est placé en garde à vue à midi ce jeudi. 17 novembre. Il va alors, au fil des heures, très froidement donner 10 versions différentes de ce qu'il a fait de son après-midi. Dans certaines, il est seul, il a fumé et ses égratignures proviennent d'une chute parce qu'il était défoncé. Dans d'autres, il est avec Agnès, ils ont fumé et il l'a laissé près du stade, là où elle devait avoir rendez-vous avec un ami descendu de Paris. En fin d'après-midi, le père de Mathieu, Dominique, est appelé par les gendarmes. Il raconte dans son livre Toute la nuit, nous imaginons tout et n'en parlons pas. De l'issue la plus favorable, simple erreur, la jeune fille va bien, Mathieu n'a rien fait, elle a plus funeste. Mais nous n'imaginons pas que la réalité sera plus terrible que ce que nous pouvons imaginer tenir. Et si Dominique Moulina panique à ce point quant à l'issue funeste de l'affaire Agnès Marin, c'est parce qu'il sait parfaitement de quoi est capable son fils, qui L'année dernière a fait subir l'horreur à une adolescente qui avait son âge, puis a été libérée par la justice française avant d'arriver au collège Sèvenol. C'est à ce moment-là également que les enquêteurs qui recherchent Agnès Marin en apprennent plus sur Mathieu. Qui est Mathieu ? Mathieu Moulina, il naît le 30 décembre 1993. Il est l'enfant de Dominique et Sophie Moulina. Son père est enseignant en sciences sociales, sa mère est comptable dans une clinique. Il est l'aîné d'une famille de trois enfants et a deux sœurs vivant à Nages et Solorg. Dans l'enfance de Mathieu, on ne remarque rien de spécial. Ceux qui en parlent le mieux, ce sont bien évidemment ses parents, que l'on entend dans cet extrait d'un épisode de complément d'enquête diffusé sur France 2. C'est un enfant adorable, calme, docile, gentil, aimant, curieux. Il ne nous a jamais posé des problèmes de comportement. Non, pour comprendre qui est vraiment Mathieu, il faut laisser se dérouler l'enfance et arriver à l'adolescence à l'âge de 16 ans au mois d'août 2010, moment où la deuxième personnalité de Mathieu se révèle. Ce dimanche 1er août 2010 est une journée joyeuse pour les Moulinas qui préparent leur départ en vacances prévues le lendemain. Ce que les parents de Mathieu ne savent pas, c'est que demain ils ne partiront pas du... Tout en vacances, dans quelques heures à peine, le monstre que leur fils de 16 ans a en lui va se réveiller et ne plus jamais se rendormir. Hier soir, Mathieu a dormi chez des amis adolescents. Il est autonome pour se déplacer dans le village grâce à son vélo que ses parents lui ont offert et qui lui permet de rejoindre des amis quand des petites soirées comme ça sont organisées. Ce matin du dimanche 1er août, la maison des Moulina est vide. Chacun est occupé à une activité avant le départ en vacances. Et Mathieu le sait parfaitement en rentrant chez lui au moment où il n'y a personne. L'adolescent sait ce qu'il fait. Il prend un sac à dos, met à l'intérieur un couteau et des lacets de chaussures. Il repart très vite et envoie un SMS à l'une de ses meilleures amies, Julie, qui a le même âge que lui puisqu'ils ont fait toute leur scolarité ensemble. Ils ont le même groupe de potes, s'entendent. tous très bien, et Mathieu doit 10 euros à Julie. Il lui donne alors rendez-vous près de chez lui pour lui rendre avant son départ en vacances. Julie, elle accepte avec plaisir Mathieu, elle l'aime bien, elle le connaît depuis super longtemps. Voilà, elle va passer une petite heure avec lui à discuter des petites histoires dans leur groupe de potes, et puis c'est tout. Mathieu et Julie se rejoignent donc dans un petit chemin au calme à l'abri des regards et marchent quelques minutes. L'adolescent dit à son ami qu'il a caché une boîte avec les 10 euros un peu plus loin. Julie le suit mais commence à sentir que l'ambiance est un peu bizarre. Mathieu, il n'est pas comme d'habitude, il semble stressé, a un drôle de regard. On dirait qu'il hésite à faire quelque chose. D'un coup, il sort un couteau, menace Julie avec. L'adolescente pense à une mauvaise blague mais se rend rapidement content. Regardant autour d'elle. Elle sait que Mathieu a déjà préparé quelque chose pour elle. L'arbre qu'il y a juste derrière eux a des liens très serrés dessus pour y attacher quelqu'un. Mathieu est venu à cet endroit précis avant d'y emmener Julie pour préparer les liens qu'il y a sur l'arbre et pouvoir y attacher l'adolescente sans perdre de temps. Mathieu s'approche alors de Julie, lui dit de s'avancer vers l'arbre, de ne pas s'enfuir. Il lui attache les mains avec les lacets de chaussures qu'il avait préparés. L'agression est parfaitement préméditée. Mathieu à ce moment-là savait parfaitement où il emmenait Julie et savait ce qu'il allait lui faire. Attaché à un arbre, ne pouvant rien faire, Julie est abusée par Mathieu. Toujours sous la menace d'un couteau. D'un coup, son téléphone se met à sonner, quelqu'un l'appelle. Julie en profite, elle dit à Mathieu que c'est sa mère qui l'appelle, qu'elle doit vite rentrer, elle est partie depuis trop longtemps, tout le monde va bientôt se mettre à la rechercher s'il ne la voit pas revenir. Mathieu détache l'adolescente et lui dit Allez, on respote, on n'en parle plus. En état de choc, ne pensant qu'à sauver sa vie face au taré qu'elle croyait être son amie, Julie bégayait quelques mots et rejoint rapidement la route pour rentrer chez elle. Après ça, Mathieu retourne chez lui, il déballe son sac, range le couteau, range les lacets qu'il a utilisés pour accrocher Julie à l'arbre, puis il reprend son vélo, rend visite à sa petite amie Morgane avec qui il passe un moment intime d'après ce qui est dit dans le livre qui a été écrit plus tard par ses parents, puis il rentre chez lui. Entre temps, Julie est rentrée chez elle, ses parents ont bien vu que... Quelque chose n'allait pas et, malgré le traumatisme, elle a réussi à parler assez rapidement et a été déposée plainte dans l'après-midi. Arrêté l'après-midi même en présence de toute sa famille, Mathieu ne nie pas les faits. Il montre même le couteau qu'il a utilisé et les liens qu'il avait emmenés avec lui. En garde à vue, il reconnaît parfaitement les faits. Mathieu n'est pas en panique, ne supplie pas qu'on le laisse sortir. Il est froid et c'est d'ailleurs ce qui caractérise tout. Tous ses entretiens avec la justice, ce ton glacial, jamais il n'a une seule pensée pour sa victime. Il dit juste, oui oui, bon ben voilà, je l'ai emmené sur le chemin, j'avais préparé des liens pour l'attacher, j'avais envie d'elle depuis quelques temps, du coup je l'ai menacé avec le couteau, je l'ai attaché, j'ai profité d'elle puis je l'ai laissé partir, voilà quoi. C'est quoi la suite ? Mathieu paraît glacial face aux gendarmes qui l'interrogent. Ses parents, Dominique et Sophie de leur côté, sont déjà en train de chercher un avocat. Ils ne veulent pas lâcher leur fils, bien au contraire. Leur point de vue dès le début est tout à fait clair. Mathieu est sûrement malade, il faut le soigner, il ne doit pas rester en prison. C'est pas la place d'un ado de son âge et il doit très rapidement retrouver une vie normale. Et tout va aller très vite à partir de là. L'avocate choisie par les parents de Mathieu, maître... Isabelle Mimran va adopter une stratégie CAD. tort la justice française, la fameuse réhabilitation. Partir du principe qu'on a le droit à une seconde chance malgré le crime commis, malgré que Mathieu a totalement prémédité son acte, qu'il avait préparé des liens et parti avec un couteau, a envoyé un SMS à Julie pour lui tendre un piège. Finalement, est-ce que ça mérite vraiment une peine de prison ? Je veux dire, bon bah voilà, à son âge, on a tous déjà fait des petites bêtises. Et puis si Julie s'inquiète et est terrorisée à l'idée de recroiser Mathieu dans le même état, ...l'établissement scolaire, voire dans le village, qu'elle se rassure, on va faire en sorte de ne pas le scolariser dans le coin. Ben voilà, du coup tout va bien. Les premiers retours des psychiatres qui reçoivent Mathieu sont clairs, ce n'est pas du tout un garçon malade. Il reconnaît ses actes, semble les regretter et surtout, quelle chance le concernant, on sait ce qui a déclenché chez lui le passage à l'acte. Un peu de fumette, mais aussi beaucoup de jeux vidéo jugés ultra violents. L'un des psychiatres, le docteur Eggvive, le dit même, je cite, Il faut le rééduquer sur les jeux, on peut jouer sans faire le mal, sans tuer, qu'il abandonne Call of Duty au profit de FIFA 2000, qu'il fasse du sport et qu'il boive de la limonade et tout rentrera dans l'ordre. Tout s'arrange, c'est de la faute des jeux vidéo, si Mathieu a emmené Julie dans un petit coin de forêt pour l'accrocher à un arbre et abuser d'elle, combiné à un petit peu de fumette, voilà on a les deux motifs qui ont fait péter un plomb à Mathieu, si on retire tout ça... Tout va aller mieux. Finalement, si on lit le rapport psychiatrique d'un peu plus loin, c'est même pas vraiment de sa faute. On reparlera bien évidemment plus tard des rapports psychiatriques qui ont été faits à ce moment-là, puisque vous verrez qu'il y a encore beaucoup à dire et surtout ces rapports vont révolter l'opinion publique. J'en garde un petit peu de mon côté, on en reparle plus tard. On ne relève donc chez Mathieu aucune maladie mentale. Les rapports psychiatriques sont bons, il n'est pas du tout considéré comme dangereux, il est réadaptable et il n'est pas nécessaire de l'interner pour des soins. Alors, vu que les expertises sont bonnes, la justice décide de remettre Mathieu en liberté après quatre mois passés en prison. La décision est également motivée par le fait que les parents de Mathieu lui ont trouvé un nouvel établissement scolaire, le collège Sèvenol, dans lequel il entre à la fin du mois de novembre 2010. Le loup est dans la... La bergerie. Dans moins d'un an, Agnès Marin sera portée disparue. Retour au 17 novembre 2011, date à laquelle Mathieu est placé en garde à vue dans le cadre de la disparition d'Agnès Marin. La France sous le choc. En garde à vue, Mathieu continue de tenir. Il est formel, il n'a rien fait. Sa chambre à l'internat du Sèvenol est alors fouillée. On y trouve tout de suite le jean qu'il portait hier lorsqu'il est rentré de sa balade après avoir laissé Agnès, comme il le dit, près du stade. Son jean est tâché de sang. Même si les tâches ne peuvent pas être analysées dans l'immédiat, les enquêteurs ne croient pas en une coïncidence. Une avocate commise d'office, Joël Diaz, arrive en fin de journée. Mathieu est mineur, il doit être soutenu. Toute la nuit, de jeudi à vendredi, il continue de se dire innocent et justifie les traces de sang comme il l'a fait avec les éraflures qu'il a au visage. Il est tombé et il s'est fait mal, c'est tout. Mais au petit matin du vendredi 18 novembre, avec la fatigue, Mathieu commence tout doucement à craquer. Il change sa version des faits et la violence monte peu à peu. Il explique qu'il est parti avec Agnès chercher des champignons hallucinogènes. Ils en ont consommé, puis il est tombé dans les pommes. A son réveil, Agnès n'était plus là. Il est rentré au Sèvenol, a pris une douche, et en voyant les recherches débuter, il a paniqué et a préféré ne rien dire. Sauf qu'entre temps, on a fait une prise de sang à Mathieu, ce sang a été analysé, et on ne retrouve justement dans son sang aucune trace de stupéfiants. d'hallucinogènes ou d'un quelconque produit qui aurait pu lui faire perdre connaissance. Mathieu change alors de version. Il s'est disputé avec Agnès dans la forêt, l'a poussée, elle a chuté violemment et il s'est enfui. Il affirme à son avocate, Joël Diaz, qu'il peut emmener les enquêteurs sur place. Et il répète d'ailleurs aux gendarmes... Qu'elle est morte ? Oh là là, je suis tellement désolé, j'ai peur pour elle, j'espère vraiment qu'elle va bien. La nuit est déjà tombée en ce vendredi de novembre lorsque la section de recherche arrive sur place. Sur les indications de Mathieu, il remonte un chemin de forêt équipé de lampes torches. Un cri résonne alors. C'est l'opare, il l'a tuée, elle est là ! Agnès Marin 13 ans, J en pleine forêt. Son corps est à moitié dénudé, partiellement brûlé. Des plaies sont présentes sur son torte. Des coups de couteau lui ont été portés. Frédéric et Paola, ses parents sont prévenus. Leur monde s'écroule. Dominique Moulina est également informée. Il se répète en larmes que son fils est fou, qu'il est complètement fou. Mathieu de son côté ne pleure pas, il n'est pas effondré, ne demande pas... Pardon, et il révèle enfin ce qu'il s'est réellement passé avec Agnès Marin, ce même scénario qui, dès le lendemain, le samedi matin, sera dévoilé à la France entière. Ce mercredi 16 novembre 2011, Mathieu a bien rendez-vous avec Agnès pour aller chercher des champignons hallucinogènes dans la forêt. Agnès a pour but de les revendre pour se faire un peu d'argent. Sauf que cette chasse aux champignons est bien évidemment un piège parfaitement réfléchi par Mathieu. Lorsqu'il part en forêt avec Agnès ce mercredi en début d'après-midi, il sait parfaitement ce qu'il va faire. Comme pour Julie, sa première victime, il a pris un sac dans lequel il a un couteau et des liens. Pour attacher Agnès. Une fois dans la forêt, Mathieu sent sa pulsion monter. Il regarde autour de lui. Personne. Il n'entend pas non plus de bruit. Des adolescents aiment se cacher ici, parfois à l'abri des regards. Alors il met en place son mode opératoire. Il sort doucement son couteau et s'approche d'Agnès qui se retourne et lui demande ce qu'il fait. Pignon le couteau ! Mais l'adolescente voit dans le regard de Mathieu que l'ambiance au milieu de cette forêt a complètement changé. Mathieu lui dit de se taire, de ne pas crier, de ne pas s'enfuir, qu'il ne va pas lui faire de mal. Il suffit de se laisser faire. Mais Agnès, même du haut de ses 13 ans, ne se laisse pas faire. Elle tente de se débattre, griffe Mathieu, le frappe. Mais le garçon de 17 ans maintenant prend le dessus. Agnès est alors attachée à un arbre et abuse comme... Tous les futurs tueurs en série, Mathieu le sait. Sa première victime, Julie, il l'a laissée partir et il s'est fait prendre. Sa seconde, il ne la laissera pas le dénoncer malgré le fait qu'Agnès lui répète qu'elle ne dira rien. Il s'approche d'elle équipée de son couteau et commet l'horreur absolue. 17 coups au total. Pour cacher son ADN et toutes les traces qu'il aurait pu laisser, Mathieu dit qu'il trouve dans le sac d'Agnès un briquet d'essence à Zippo, qui est un tout petit contenant d'essence qui permet de recharger des briquets. Il décide alors d'en déverser sur le corps de l'adolescente, il met quelques feuilles et du bois, puis allume un feu qu'il nourrit pendant plusieurs minutes. Ce feu ne tiendra pas longtemps, mais assez pour que Mathieu se dise qu'on ne pourra pas retrouver son ADN sur la scène de crime. Mathieu Mouina, à ce moment-là, a tout d'un tueur en série. Absolument tout. Sa première victime, il l'a laissé partir. Il se fait choper, la seconde il la brûle pour cacher toute trace. Et surtout, il se débarrasse de l'arme du crime qui à ce jour n'a jamais été retrouvée. C'est un tueur en série en puissance. Il avait été un poil plus intelligent qu'il s'était débarrassé de son jean, tâché de sang, qu'il s'était nettoyé mieux avant de retourner à l'internat du Sèvenol. Peut-être qu'il s'en serait sorti. A une toute autre époque, on serait sûrement au... Tout début de cet HVF et cet épisode serait certainement un spécial Tueur en série, j'en suis persuadé. Surtout que Mathieu a été accepté au Sèvnol alors même que le directeur était parfaitement au courant de ses antécédents. Mais il s'en foutait complètement puisque de toute façon l'année est payante, les Moulinas ont réglé 14 000 euros à l'établissement qui à ce moment-là était en difficulté financière. Même si dans un premier temps Philippe Bowens, le directeur, pour tenter de sauver sa peau, va dire lors de la première conférence de presse que Non non, il était au courant de rien du tout, lui il tombe de haut Quelle horreur toute cette affaire ! Mais dans le bureau du juge d'instruction en face du père de Mathieu, le directeur du Sèvenol va dire que Oui, bon, alors j'étais peut-être au courant, c'est vrai, mais bon, les rapports psychiatriques étaient bons finalement, qui aurait pu prévoir ? C'est vrai, après tout, les psychiatres ont dit que si Mathieu avait abusé de Julie il y a quelques mois, c'était à cause des jeux vidéo et de la fumette et qu'il fallait même qu'ils boivent de la limonade. J'invente rien, c'est écrit. Et ce rapport qui parle justement de jeux vidéo et de fumettes sera jugé médiocre par tous ceux qui reprendront par la suite le dossier. L'agression de Julie était parfaitement préméditée par Mathieu. Comment peut-on mettre un tel acte aussi horrible pour la victime, simplement sur le dos des jeux vidéo et de la fumette ? L'opinion publique française enrage, comment a-t-on pu laisser un... Telle malade ressortir et s'inscrire dans un internat mixte au beau milieu de nulle part. Les nouveaux rapports psychiatriques suite au meurtre d'Agnès sont unanimes. Mathieu est quelqu'un de dangereux qui se détache complètement de ses crimes. Il est froid, n'est pas vraiment capable de mesurer la gravité de ce qu'il a fait. Il baille lorsqu'il raconte les faits et ne pleure pas du tout. Et il le dit, je me fous de l'extérieur. Et comme tout bon futur tueur en série, Mathieu a parfaitement compris le système et en jeu, il déclare... ça m'a servi d'excuse pour ma sortie de prison, comme les jeux vidéo. En parlant de ses victimes Julie et Agnès, il dit Quand je le fais avec des victimes, c'est juste pour les atteindre. C'était plus pour leur faire du mal. Ce que j'ai envie, c'est de les annihiler. Je pense au mal. Il décrit tout ce qu'il a fait à Agnès avec une froideur épouvantable. Le 18 juin 2013, Mathieu qui a désormais 19 ans est jugé pour le meurtre d'Agnès Marin et l'agression sexuelle de Julie puisqu'il n'a jamais été jugé pour celle-ci. A son procès, Mathieu est froid, il reconnaît les faits et c'est tout. Complètement indifférent au procès, il est démontré que le suivi de Mathieu au Sèvenol a été catastrophique. Il n'a jamais rencontré l'éducatrice qui devait le suivre au collège du Sèvenol, puisque le jour où elle s'est pointée lui rendre visite, il y avait carnaval. Et elle n'est pas revenue parce qu'avec la route, ça faisait loin. En gros, à partir du moment où Mathieu a été placé au Sèvenol, personne n'est venu faire son suivi. Le 28 juin 2013 a pris... 10 jours de procès, Mathieu Mouina est condamné à une peine de prison à vie, rarissime en France pour un mineur, la justice, ayant bien jugé cette fois sa dangerosité. Mathieu et sa famille vont faire appel, la condamnation sera confirmée en 2014, avec une obligation de soins cette fois, puisque Mathieu... Lors de ce procès en appel, il prendra plaisir à donner de nouveaux détails sur le meurtre d'Agnès. Toujours condamné à une peine de prison à vie, Mathieu et sa famille vont hésiter à se pourvoir en cassation, le dernier moyen pour que Mathieu puisse sortir un jour, mais finalement ils ne le feront pas. Le psychiatre, Eggvive, qui a indiqué dans le tout premier rapport que Mathieu n'était pas dangereux, qu'il pouvait sortir et que tout ça était la faute des jeux vidéo, ne s'est jamais excusé auprès des familles. Après la récidive de Mathieu, la justice française a finalement versé 185 000 euros à la famille d'Agnès Marin, pour faute lourde. Le collège du Sèvenol a fermé par la suite, faute de financement. Aujourd'hui, les parents de Mathieu, comme ils le disent dans leur livre, sont persuadés que leur fils peut être soigné, qu'il n'est pas vraiment conscient de ce qu'il a fait à Julie et à Agnès, et qu'il a agi à cause de voix dans sa tête, qu'il suffirait de réussir à faire taire cette voix pour que tout aille mieux pour lui. Ils veulent absolument réussir à soigner leur fils. Mathieu Moulina est aujourd'hui toujours incarcéré. Il a 30 ans, prend un traitement et, reconnu comme adulte handicapé, ses parents lui rendent visite une fois par mois et espèrent, je cite la page 310 de leur livre, qu'un jour, Mathieu verra la Corse et qu'un jour il sera guéri ou assez bien soigné pour sortir. Un jour, si la justice française le décide et que Mathieu réussit de nouveau à berner les psychiatres, vous pourrez donc le croiser à la boulangerie du coin ou bien dans une ruelle sombre si par malheur il oublie de prendre ses cachets et que son psychiatre est en vacances. Bonne chance. Si vous avez regardé cet HLV jusqu'au bout, vous pouvez mettre un commentaire pour Julie ou bien même les parents d'Agnès Marin. N'hésitez pas également à me dire si vous... Vous pensez que Mathieu est réinsérable ? Est-ce que vous voulez qu'un jour il sorte ? Est-ce que vous pensez vraiment qu'il peut être mis sous traitement ? Et puis, voilà, vivre avec nous, qu'on puisse le croiser comme ça dans la rue ou dans une forêt. Je vous laisse dans les commentaires, en tout cas, petit avis personnel. Je vous avoue que le livre des parents de Mathieu m'a vraiment, vraiment révolté. C'est la première fois que je suis autant choqué en fait en lisant un livre. Alors, parce que... Ses parents écrivent clairement qu'ils veulent faire sortir Mathieu. Pour eux, il est malade, il a juste à prendre un traitement, à trouver quelque chose qui fonctionne en prenant un petit médoc. Et puis voilà qu'ils sortent rapidement de prison et de psychiatrie et tout ira bien. Ça a été très très compliqué à lire et je ne peux pas me mettre à la place des parents d'Agnès Marin, bien évidemment. Mais j'imagine quand même l'horreur quand ils ont appris que ce livre allait sortir et surtout s'ils l'ont feuilleté. ça a dû vraiment vraiment être compliqué pour eux et je leur apporte vraiment une fois de plus tout mon soutien dans cette épreuve qui continue des années après parce que j'imagine que de toute façon perdre sa fille c'est quelque chose dont on ne se remet jamais c'était Max Keyes, on se retrouve vendredi prochain 18h pour une nouvelle histoire à la fois vraie et flippante et puis bye