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Hollywood : Censure et Évolution Cinématographique

Mesdames et messieurs, ceci est une mise en garde. L'histoire que vous allez voir comporte des séquences qui ont été interdites, qui ont été censurées pendant des décennies ou qui ont créé la controverse. Il est question de sexe, de sang, de religion et de politique. Êtes-vous à l'aise avec ces sujets ? D'autres auparavant ne l'étaient pas, notamment aux Etats-Unis. Ils ont tout fait pour contrôler les films et la culture populaire propagée par Hollywood. Hum, vous restez avec nous. Le scandale vous intéresse. Très bien, nous avons sélectionné les meilleurs passages d'une histoire passionnante qui commence il y a une centaine d'années. En 1923, lorsque les lettres Hollywoodland sont construites sur les hauteurs de Los Angeles pour faire la promotion d'un lotissement de terrain à vendre, personne ne se doute que le panneau publicitaire va devenir le symbole de l'industrie du cinéma américain. Cela fait pourtant dix ans déjà qu'elle se développe au pied des collines. Depuis, les champs d'agrumes qui s'étendaient dans la région d'Hollywood ont été remplacés par une ville nouvelle qui ne cesse de grandir. Elle est peuplée par une communauté de producteurs, d'artistes et de techniciens qui connaissent la fortune grâce à l'essor extraordinaire du cinéma et qui se comportent comme si elles vivaient dans un monde à part. Souvenez-vous que Hollywood est une industrie qui a été créée dans un endroit où il n'y avait rien. Ce n'était pas New York, ce n'était pas Boston, Londres ou Paris. C'était Los Angeles, une terre inconnue. Il n'y avait rien ici. Alors quand les gens d'Hollywood sont arrivés, ils ont commencé à inventer leur propre univers. Et à l'intérieur de cet univers, rien ne comptait à part ce qui se passait sur l'écran de cinéma. Ce qui se passait en dehors de l'écran était totalement sans importance. Donc dès les premiers jours, tout type de comportement était acceptable. Si vous voulez y penser en termes bibliques, Sodome et Gomorre, vous n'avez pas besoin de lire la Bible. Parce que Sodome et Gomorre existent. C'est ici à Hollywood. Les jeux d'argent, la prostitution, tous les vices. L'élite d'Hollywood pouvait vivre au-dessus de la loi et vivre deux vies. D'un côté, celle destinée à l'écran de cinéma, et de l'autre, celle vécue en coulisses qui pouvait être avec des drogues, de l'alcool, malgré la preuve. ils pouvaient toujours trouver de l'alcool. Et ça pouvait être les excès sexuels. Alcool, sexe, drogue, les années 20, les années folles, portent vraiment bien leur nom au royaume du cinéma. Alors qu'ailleurs aux Etats-Unis, les ligues de vertu essaient de lutter contre les vices qui rongent la société, Hollywood pense pouvoir échapper aux gardiens de l'ordre et de la morale. Il n'y avait pas de puissance plus grande que celle des studios de cinéma dans les premières années d'Hollywood. Ils étaient les plus gros employeurs, ils réalisaient ces fabuleux produits admirés mondialement. Donc naturellement, c'était eux qui créaient les règles du jeu. Et c'était eux qui les faisaient appliquer. Chaque studio de cinéma avait sa propre force de police. Et cette force de police était plus forte et plus puissante que la police locale. Donc le département de police de Los Angeles recevait ses ordres de Paramount Pictures. Le département de police de Culver City recevait ses ordres de métro Goldwyn Mayer. Donc si une star avait des ennuis, si une star tentait de se suicider ou avait un accident de voiture en état d'ivresse, ce n'était pas la police locale qui réagissait, c'était le studio. Et souvent, ils disaient au procureur, Laissez, ne faites rien, on s'en charge. Laissez-le sortir de prison, on va s'en occuper. C'est ainsi que les stars étaient protégées, que leur image était protégée et que les studios de cinéma contrôlaient l'univers qu'ils avaient inventé. Eh bien, si vous retournez dans les années 20, c'est Louise Brooks, je crois, l'actrice qui disait nous étions des dégénérés Mais ce qu'elle voulait dire, c'est nous jouons ensemble et les autres ne peuvent pas pénétrer notre monde Eh bien, c'était très vrai à propos du star system qui existait à l'époque. Vous pourriez penser que les stars hollywoodiennes vivaient dans l'excès, avec la boisson, les drogues, les orgies, simplement parce qu'elles le pouvaient. Mais il y a un autre aspect, qui est qu'elles ne savaient pas combien de temps leur carrière allait durer. C'était une industrie toute nouvelle, qui changeait rapidement, et elles n'avaient aucune idée de combien de temps leur carrière, ou même le cinéma, survivrait en tant qu'attraction. Si les studios protègent la réputation des stars, c'est pour préserver le business du cinéma. et les rêves vendus au public. Mais certains scandales sont trop forts pour être étouffés. Une affaire choque particulièrement l'Amérique et ébranle Hollywood au début des années 20. Elle est provoquée par cet homme, Fatty Hartbuckle. A cette époque, il est l'un des artistes les mieux payés du monde, l'un des comiques préférés des Américains. Et puis, par une nuit de septembre 1921, pour tous, il se transforme en monstre. Le gros abeucle est accusé d'avoir violé, brisé le corps et tué une jeune comédienne nommée Virginia Ray. Au cours du procès, la presse se déchaîne contre le clown meurtrier qui écoeure l'opinion publique. Mais les journaux sont tout aussi virulents contre Hollywood, présenté comme une nouvelle Babylone, la ville de tous les péchés qu'il faut purifier. Je pense qu'à cette époque, comme maintenant, la presse a compris qu'il y avait beaucoup d'argent à gagner en célébrant Hollywood, mais aussi en rapportant son côté sombre. Et les journaux, en particulier ceux détenus par William Hurst, ont été très bons à faire ça. C'est le début de la presse à scandale. Et Hollywood, avec sa communauté d'artistes délurés, est un bon filon pour les sujets à sensation. Maintenant, c'est le moment de retourner un peu la situation. Parce que les gens sont naturellement curieux. Et ne nous voilons pas la face. Quand vous êtes dans les médias, Votre boulot est de montrer aux gens ce qu'ils veulent voir. Donc d'un coup, les grands esprits des tabloïds se disent Hey, les lecteurs veulent voir les sous-vêtements crados. Ils veulent voir, vous savez, ce qui se passe. Ils veulent voir les drogues et la débauche. Ils veulent voir tout ça. Alors allez, on va leur donner et ils vont se jeter dessus. Ils vont en bouffer. Et vous savez pourquoi ? Parce que nous sommes les médias. Et nous leur disons ce qu'ils veulent voir. Et avant même que vous nous en rendiez compte, ils sont là à dire, Oh mon Dieu ! C'est ça qui se passe ? Je veux en savoir plus. Donnez-moi plus. Plus, plus, plus. Les articles qui soulignent la féminité de Rodolphe Valentino, les révélations sur la pédophilie de Charlie Chaplin qui aime les jeunes filles mineures, contribuent à alimenter la croisade anti-Hollywood qui atteint son paroxysme avec l'affaire Hardbuckle. Et même si Fatih est accusé après trois procès, les mœurs dépravées des faiseurs de films relayés par la presse renforcent l'hostilité des gardiens de la morale envers les artistes et le cinéma. Absolument. Dès le début, les films se sont retrouvés dans le viseur de divers gardiens de la morale et de censeurs, car ils menaçaient d'influencer les gens. Et aussi, il ne faut pas l'oublier, les spectateurs des films, en particulier dans les grandes villes comme New York ou Chicago, étaient des étrangers, des immigrants qui n'avaient pas encore été assimilés par l'Amérique. Des Italiens, des Européens de l'Est, des Juifs, des Irlandais catholiques. Et que ces gens, d'après les gardiens de la morale, pouvaient être influencés par les films et ne pas adopter le bon comportement. Donc les censeurs, dans les villes et les États, étaient des gens qui n'avaient pas encore été assimilés par les films. à travers l'Amérique, se sont dit que c'était à eux de contrôler les films et d'éloigner l'influence diabolique du cinéma des groupes d'immigrants en particulier. Il faut dire que les images qui sortent d'Hollywood créent régulièrement la controverse. En 1915, naissance d'une nation provoque le premier gros scandale de l'histoire du cinéma américain. Sa sortie engendre des émeutes et divise le pays. Si le film est reconnu comme un chef-d'oeuvre artistique et technique, il est également... Choquant, parce qu'il réécrit l'histoire de la guerre de sécession. Il montre le Ku Klux Klan défendant la vertu des femmes blanches du Sud, agressées par des Noirs américains. Des Noirs américains qui, dans le film, étaient joués par des acteurs blancs maquillés en noir. Ça vous donne une idée de la façon dont c'était fait. À l'écran. Les nordistes et les noirs sont présentés comme des sauvages et des violeurs, alors que les sudistes et les membres du Ku Klux Klan sont nobles et héroïques. À l'époque, c'était choquant pour beaucoup de personnes. Il y a eu des manifestations violentes et beaucoup de communautés ont banni le film. De peur qu'il ne déclenche des émeutes, soit de la part de la population noire, soit, plus probablement, que cela incite la population blanche à la violence contre les Noirs américains. Parce qu'entre les poursuites haletantes, le mélodrame déchirant, les scènes de la guerre, de combat, la puissance de ce film est quelque chose que les spectateurs n'avaient encore jamais expérimenté. La pleine puissance d'Hollywood dans toute sa splendeur. Le film, en célébrant les racistes du Ku Klux Klan, a engendré 22 lynchages cette année-là en Géorgie et a vraiment contribué à augmenter les adhésions au Klan, qui avaient beaucoup diminué et qui sont remontés jusqu'à 8 millions. Naissance d'une nation est interdite dans plusieurs villes. Ailleurs, des coupes et un remontage sont parfois effectués. Griffith, réalisateur et producteur du film, n'a aucun recours contre les changements qui sont faits sans son accord, car aux Etats-Unis, les pionniers du cinéma ne sont pas protégés par la liberté d'expression. 1915, c'est aussi l'année où la Cour suprême décide que les films ne sont pas dignes du premier amendement qui protège la liberté d'expression. Ils ne sont purement et simplement qu'un business. Donc vous avez en permanence 8 à 10 États et littéralement des centaines de municipalités locales qui bannissent et régulent le cinéma d'Hollywood. Et évidemment, pour l'industrie, c'est un cauchemar absolu, car les gens en Oklahoma ont des critères différents que ceux d'Atlanta, qui ont eux-mêmes des critères différents que les habitants de Chicago. Et la conséquence, c'est que la censure coûte beaucoup d'argent à Hollywood. Et vous savez, remonter les films, étudier où il est possible de les montrer, faire par exemple une édition spéciale pour New York, une autre pour Chicago, ou encore une pour l'Oklahoma, parce que l'Oklahoma combat l'alcoolisme et qu'il faut couper les scènes de boissons, alors que Chicago est très sensible à la violence à cause de sa culture gangster et qu'il faut négocier avec les censeurs de Chicago pour ses scènes. Bref, c'est tout simplement un cauchemar pour la distribution. Les patrons des studios veulent effacer l'image scandaleuse qui colle désormais à Hollywood. Alors, ils engagent un homme pour rendre respectable le monde du cinéma. William Hayes signe ici son contrat devant les caméras. C'est un ancien politicien, un bon catholique. Il va chercher à éteindre la croisade anti-Hollywood. Avec l'aide de représentants de l'église catholique, Hayes va écrire un code pour produire des films qui ne choquent personne et éviter les coupes et remontages coûteux que les bureaux de censure de chaque ville ou chaque état demandent aux studios. Ce n'est pas juste une liste de choses à faire et à ne pas faire, ou à dire et à ne pas dire. C'est une vision morale qui concerne les films. Les films sont des choses qui sont en train de se faire. Les films ont la responsabilité d'inculquer la moralité au public. Les coupables sont punis, les vertueux sont récompensés, l'autorité de l'église et de l'État est maintenue. Et à la fin, il y a un ordre moral transcendant surveillé par un Dieu juste et bienveillant. Et les nababs d'Hollywood, les têtes des studios, ont accepté de respecter le code de production en mars 1930. Ils ne voulaient plus avoir les catholiques sur le dos. Ils ont donc accepté le code et puis ensuite, durant les quatre années suivantes, ils l'ont enfin en toute impunité. La raison pour laquelle les studios bafouent immédiatement le code de moralité qu'ils viennent de signer et qu'ils repoussent son application de plusieurs années, c'est la crise de 1929. L'Amérique s'enfonce dans la Grande Dépression, le pays s'effondre. La Grande Dépression a été le grand traumatisme de l'Amérique au XXe siècle. 25% de la population n'a plus de travail et les gens ne vont plus au cinéma comme ils y allaient pendant les années folles. Pour garder coûte que coûte les spectateurs dans les salles, Hollywood développe toute une série de films à sensation. C'est la grande époque des monstres au cinéma et des films d'horreur. Dans Frankenstein, un enfant est conduit à la mort. Dans King Kong, l'amour interdit entre la belle et la bête renforce l'impact du spectacle. Ces films sont souvent époustouflants. Mais ce que les patrons des studios demandent aux scénaristes, c'est d'épicer tous les genres de films. Il faut du jamais vu, du spectaculaire, du sulfureux, dans presque toutes les productions, afin d'attirer les américains au cinéma, malgré la crise. Donc Hollywood fait tout pour attirer les spectateurs dans les salles. Des films de gangsters, des films avec des femmes débauchées, des films subversifs. Et cette période dans l'histoire d'Hollywood est appelée l'ère du pré-code. Durant cette période... Vous voyez des images que vous ne verrez plus ensuite pendant 40 ans. C'est pour vous dire à quel point ces films étaient sauvages et licencieux. Et les grands films de gangsters du début des années 30 sont totalement comme cela. Des films comme Little Cesar, Public Enemy, Scarface, ils comportent tous des héros américains magnétiques qui défient le système, car vous ne pouvez pas aller de l'avant pendant la Grande Dépression. Donc la seule manière de s'en sortir, c'est de se tourner vers le crime. Et Scarface, de tous les films de gangsters, est le plus controversé. A l'époque, il avait un tel niveau de violence. C'est vraiment un film révolutionnaire. Scarface, c'est en quelque sorte le plus sexuellement perverti de tous les films de gangsters. tous les films de gangsters. Parce qu'il a cette relation incestueuse, tordue avec sa sœur, qui le pousse à tuer son meilleur ami. Et on se demande, en regardant Scarface, si ce n'est pas cette sexualité réprimée, ce désir pour sa sœur, qui a plus d'un titre le pouce au crime. Et je pense que c'est l'une des choses qui a le plus perturbé les gens, ainsi que les gardiens de la morale. Dans l'ère pré-code, le vice peut être récompensé. Donc il y a des films comme Babyface avec la radieuse Barbara Stanwyck qui a décidé d'utiliser sa sexualité pour grimper dans la société. Elle sait que les hommes ne veulent qu'une chose et elle a un sérieux atout. Sa sexualité est l'attirance qu'elle suscite, et elle est prête à en tirer tout ce qu'elle peut. Et elle s'élève littéralement du bas de l'échelle au niveau le plus haut de la société en utilisant sa sexualité et son intelligence. Tous ces films qui montrent des femmes échangeant leur sexualité contre une sécurité économique vont totalement à l'encontre de la doctrine catholique. Et les catholiques ont alors formé la Ligue pour la Vertu en prêtant serment de ne pas aller voir de films immoraux. afin de ne pas commettre de péchés et de ne pas mettre en péril leur âme. Ça a éloigné les gens des salles, le box-office a vraiment baissé, dans des endroits comme Philadelphie, New York ou Chicago. Les signaux que reçoivent les studios sont alarmants. 20 millions de catholiques boycottent les salles de cinéma et arrivent à dégrader considérablement les revenus de l'industrie. Les patrons d'Hollywood ont peur également que Washington ne crée une agence fédérale pour les contrôler. Alors, 4 ans après la création du code de censure qu'ils ont considéré comme une plaisanterie, les grands studios n'ont plus le choix. Ils sont forcés de l'appliquer. Ils ont créé une agence appelée l'administration du code de production. Sans cacher du code de production, Hollywood ne peut pas sortir ou financer ses films. Et le gars qu'ils ont mis à la tête de ça est un fervent catholique nommé Joseph Brin. Et pour les 20 années qui suivent, Joe Brin fait appliquer le code de production avec une main de fer. Motion pictures which are dull or lacking in vitality or vigor. No intelligent person will argue that we are to make pictures only for children. We must have stories with power and punch and backbone. At the same time, we must be on the lookout for scenes or action or dialogue which are likely to give offense. The responsible men in this industry want no such pictures and will not allow these to be shown. Vous savez, il y a la fameuse définition de Hollywood. C'est un business tenu par des juifs qui vend la doctrine catholique à l'Amérique protestante. Pour les productions qui sont à partir de maintenant mises en chantier, le code de censure énumère les interdits et les mises en garde. Tout ce qui a trait au sexe et aux préférences sexuelles pose problème Les cinéastes n'ont pas le droit de filmer des personnages homosexuels Ils n'ont pas le droit également de montrer un homme et une femme dans le même lit C'est donc à partir de cette époque que le cinéma américain présente des scènes où les couples, même mariés, ne dorment pas ensemble Cette affiche, réalisée en 1940 par le chef du département photo de la Paramount, résume 10 tabous qui ne doivent pas être montrés, notamment dans les publicités pour les films. Un cadavre ensanglanté. La loi vaincue par le mal. Des éléments de controverse qui mettent en avant la drogue, l'alcoolisme, la passion du jeu. La valorisation des armes de poing et des mitraillettes. Une femme en partie dénudée, de la lingerie sexy et une poitrine dévoilée. Bien sûr, dans ce contexte, les seins provoquants de Jen Russell, outrageusement mis en valeur sur les photos et les affiches du Banny, un western de Ward Hawks, engendrent la colère des censeurs. Les clichés promotionnels et les posters du film sont interdits ou modifiés. Mais ce type de polémique reste exceptionnel. Globalement, le code de censure est bien accepté et appliqué par les faiseurs de films. Je pense que la plupart des bons réalisateurs et scénaristes pouvaient se débrouiller avec le code. Et je pense que tous les réalisateurs intelligents savaient comment le contourner. Et franchement, je pense que ce genre de restrictions, ce genre d'obstacles, D'une certaine manière a rendu les films plus intéressants, plus ambigus. Enfin, évidemment, il y avait des trucs stupides, mais essentiellement, je pense que les films des années 30, 40, 40 et 50 étaient sacrément bons. Comme Dorothée qui suit la route de pavé doré dans Le magicien d'Oz, Hollywood s'engage à partir de l'application du code de censure dans un âge d'or artistique et économique qui va durer près d'une trentaine d'années. Mais dans les coulisses de l'industrie, la vie n'est pas un conte de fées. L'âge d'or d'Hollywood était doré en ce qui concerne les films qui étaient produits. Mais si on parle de la machine qui les produisait, c'était une machine rouillée et ensanglantée. Pas du tout une machine en or. D'un côté, les studios étaient en train de courir l'expérience. D'un côté, les studios essayaient de limiter les excès de leurs stars. De l'autre, ils y contribuaient. Ils croyaient sans doute que ça aidait la ligne de production à tourner sans encombre. Mais ça créait aussi des drogués. Un des problèmes des enfants stars, c'est qu'ils ne restent pas enfants très longtemps. Quand Judy Garland est arrivée à Hollywood... Elle n'avait que 12 ans, une star du vaudeville, mais pas une enfant pour longtemps. Quand elle travaillait sur le magicien d'Oz, elle prenait déjà des pilules amincissantes pour continuer à avoir l'air jeune. Sa poitrine était douloureusement comprimée. Et elle était accro à diverses pilules. Des amphétamines, pour rester éveillée pendant les tournages, et des tranquillisants, pour l'aider à dormir la nuit. La vérité à ce sujet, c'est qu'il lui procurait les drogues avec lesquelles elle était en train de se tuer. Vous savez, c'est ça la tragédie d'Hollywood. Hollywood ne va pas seulement encourager votre toxicomanie, ils vont pas seulement faire ça, ils vont aussi la faciliter. Et ils vont se servir de vous, qu'importe à quel point vous êtes malade, ils vont se servir de vous, et se servir de vous, et se servir de vous jusqu'à ce que votre dernier potentiel soit exploité. Ils vous sucent à fond, car pour eux, vous n'êtes qu'un produit. 1945, la seconde guerre mondiale est terminée en Europe et dans le Pacifique. Lorsque les soldats américains commencent à rentrer chez eux, les gardiens de la morale peinent à conserver leur mainmise sur le cinéma. Les hommes ont changé, et la société sur le point de l'être aussi, notamment parce que les héros qui reviennent du combat sont nombreux à voir des corps ou des esprits traumatisés. De nombreux films d'après-guerre montrent que le désenchantement et l'amertume prennent le pas sur le sentiment de victoire. Dans Jusqu'à la fin des temps, les guerriers démobilisés réalisent que s'ils ont combattu le fascisme et le nazisme outre-mer, l'intolérance et le racisme gangrènent également la société américaine. Vous savez, nous avons un ami nommé Maxi Klein. Maxi était là, il aurait probablement tué le nez. Oui ? Oui, mais Maxi est mort dans le canal de Bordeaux. Donc juste pour lui, je vais lui tuer le nez. Edouard Dmitryk, le réalisateur du film, est accusé de saper les valeurs américaines et d'être un sympathisant communiste. En pleine guerre froide, alors que le pays craint maintenant un affrontement atomique avec l'URSS, être un rouge est considéré comme une trahison. Les commissions d'enquête traquent donc publiquement ceux qui profitent du show business pour répandre des idées anti-américaines. C'est la chasse aux sorcières. Ces grandes sessions accueillent évidemment avec bienveillance ceux qui viennent dénoncer des confrères. C'était une période sinistre, vraiment sinistre. Comme Orson Welles l'a dit, beaucoup de gens ont trahi leurs amis pour garder leur piscine. Rien de bon n'est sorti de ça. Ce qu'ils disaient, c'était surtout des conneries. Il y avait des soi-disant groupes communistes infiltrés dans le monde du cinéma. Ce n'était pas vrai. Alors que la censure et les persécutions s'abattent sur les artistes, une révolution technologique qui concurrence le cinéma va paradoxalement aider Hollywood à regagner la liberté dans les années 50. C'est l'essor de la télévision. Le spectacle à domicile. L'écran est petit, mais les programmes sont gratuits. Comme pendant la crise de 1929, les faiseurs de films doivent répondre à la menace. La télévision va être la grande rivale, évidemment. Et Hollywood commence intentionnellement à faire des films qui vont énerver la ligue de vertu ou les autorités morales. Car il faut éloigner les gens de leur écran de télévision avec des thèmes controversés en montrant des images et des contenus que la télévision ne peut pas comprendre. devenu le nouveau média consensuel ne peut pas montrer. Et l'autre chose qui défie les autorités, ce sont les films venant d'Europe. Les films néo-réalistes italiens sont particulièrement influents. En 1951, la Ligue catholique pour la vertu demande l'interdiction de L'Amore, un film italien de Roberto Rossellini parce qu'elle le trouve blasphématoire. En 1952, la Cour suprême refuse que la distribution du long métrage scandaleux soit entravée. Les sages déclarent que le cinéma relève désormais de la liberté d'expression et qu'il ne peut pas être censuré ou interdit. Cette décision va considérablement modifier le poids des gardiens de la morale sur Hollywood. Breen s'en va en 1954 et après son départ, le Code est vraiment dans une phase de négociation, de combat d'arrière-garde. Le Code est adapté. modifié, et il commence à laisser passer des choses qu'il n'aurait jamais tolérées avant. Toxicomanie, adultère, homosexualité, même des sujets qu'on ne pouvait pas montrer à l'écran avant. Et donc il y a des films comme La Fureur de Vivre ou Graines de Violence, Blackboard Jungle, qui montrent ces tribus de jeunes délinquants qui se rebellent contre la culture américaine dominante. Et ce genre de désordre dans la culture américaine, qui a été étouffée pendant si longtemps, commencent à être montrées dans les films destinés aux adolescents. Donc Hollywood commence à faire des films qui vont attirer les élans rebelles du public adolescent. Et Blackboard Jungle est probablement le film qui a fait ça de la manière la plus apparente. À la minute où le générique commence avec Rock Around the Clock, cette musique rock'n'roll rebelle, bruyante, violente, que le public n'avait jamais entendue. sur les écrans auparavant. Ce film est un portrait des barbares qui contrôlent une bonne partie de la jungle de l'école. C'est un film réaliste depuis qu'il est sur le front de l'eau. C'est de la fiction, mais de la fiction déchirée de la sauvetage moderne de la ville de Big City. Il y a cette scène mémorable où ils cassent les disques de jazz de leur professeur. C'est vraiment emblématique. C'est l'ancienne autorité, l'ancienne musique, qui est bousculée par la nouvelle autorité et la nouvelle musique. Et Blackboard Jungle, dans certains endroits des Etats-Unis, en Grande-Bretagne ou dans d'autres pays d'Europe, a créé des émeutes dans les cinémas. Les jeunes ont réagi à la violence sur l'écran en retournant les salles. La sortie de Graines de violence, Blackboard Jungle, en mars 1955, génère de nombreuses controverses. Le film est accusé de dénigrer le système éducatif américain et d'encourager la violence des adolescents. Memphis et Atlanta en interdisent la projection parce qu'il est immoral, obscène et qu'il peut affecter l'ordre public. Dans tout le pays, plusieurs cinémas coupent la bande-son du générique d'ouverture pour ne pas diffuser le rock'n'roll qui rend fous les ados. Parce qu'il traite de manière inédite d'un problème contemporain, le New York Times qualifie Blackboard Jungle de dynamite sociale. Pour Henry Luce, le magnat de la presse magazine, le film sape l'American way of life et favorise la propagande communiste. Sa femme, Claire Booth Luce, ambassadrice des Etats-Unis en Italie, fait interdire pour les mêmes raisons la projection du film au Festival de Venise. Quelques mois après la sortie de Blackboard Jungle, un autre film ébranle en 1955 les règles du bureau de censure. C'est l'Homme au bras d'or, réalisé par Otto Preminger avec Frank Sinatra. Le thème de l'Homme au bras d'or, c'est la toxicomanie, un sujet interdit par le code de censure. Et même si vous faisiez un film qui critique la toxicomanie, vous ne pouviez pas montrer ce sujet à l'écran. Et Otto Preminger décide de défier ça. Il fait un portrait vraiment intense d'un drogué joué par Frank Sinatra. Vous voyez des scènes où il se pique, des scènes où il est en manque. Les spectateurs n'avaient jamais rien vu de tel. Ils n'avaient jamais vu cela à l'écran. L'homme au bras d'or fait scandale avant même sa sortie. Meoto Preminger défend la liberté d'expression au cinéma. Dans cette bande-annonce de l'époque, le réalisateur d'origine austro-hongroise parle du film et de la censure avec un cadre de la United Artists. Je me suis un peu déçu de cette photo. Avant de sortir de ici, ils m'ont dit qu'en Washington, ils tentaient de la censurer. Eh bien, peut-être qu'ils tentaient de la censurer, mais vous savez, ils ne peuvent pas. Parce qu'en fait, tant que nous avons un Conseil Suprême, il n'y a pas de censure. Je pense qu'il y a des moments assez grimes et réalistes dans cette photo, mais je pense que je voudrais que mes enfants la voient aussi. Merci beaucoup. Pardonnez-moi, M. Pearson. Ludwig, on va y aller parce qu'on a une demi-heure pour finir la photo. On va y aller ? Attendez un moment. On va tirer. Attendez un moment, Anatole. Vite. Il a fait ça depuis que la photo a commencé. Vous serez le juge. J'ai vraiment un accent aussi moqueux qu'il le fait ? C'est un accent très romantique. Merci beaucoup. D'accord, allons-y. Autopreminger refuse de plier sous les pressions. Il ne modifie pas l'homobrador et il le distribue dans les salles en se passant de la validation du bureau de censure. Et cela a été vu comme une critique du code de censure qui était en retard sur son temps et qui ne validait pas du bon cinéma hollywoodien. Le travail de réalisateur comme Otto Preminger oblige le bureau de censure à assouplir ses règles et à s'adapter à l'évolution de la société. Mais il y a cependant encore un sujet sur lequel le rideau se lève timidement. C'est le sexe. La nudité est toujours taboue aux Etats-Unis. En 1956... Il suffit à Elia Kazan de montrer l'érotisme d'une femme enfant dans Babydoll pour choquer l'Amérique. Babydoll a 19 ans. Elle ressemble à une adolescente. Son mari a juré d'attendre qu'elle ait 20 ans pour lui prendre sa virginité. Il est fou d'impatience et aussi de jalousie car le riche voisin séduit sa femme. La ligue de vertus catholiques est absolument scandalisée par le film. et réussit son boycott au niveau national. Babydoll est retiré de l'affiche plus tôt que prévu. C'est l'un des derniers grands succès des gardiens de la morale, car en réalité, leur influence diminue aux Etats-Unis. Si vous alliez au cinéma dans les années 50, avec chaque année qui passait, vous voyiez le mur de codes de production se craqueler un peu plus. Chaque nouvelle année, il y avait des choses que vous n'aviez encore jamais vues au cinéma. Un des réalisateurs qui s'est le plus amusé à contourner les interdits avant d'attaquer directement le code de censure, c'est Alfred Hitchcock. Si vous suivez la carrière de Hitchcock, vous le voyez se servir du pouvoir de suggestion de sa caméra pour défier une partie du code. Avez-vous jamais eu une meilleure offre dans votre vie ? Une avec tout. Oui, les feux d'artifice symbolisent les orgasmes, les événements orgasmiques. Oui, c'était audacieux de sa part. Et souvent, ce que vous aviez en travaillant avec le code de censure durant les années 30, 40 et 50, c'était une tension assez saine. Ces restrictions poussaient à trouver des solutions créatives. et souvent plus érotiques. On ne pouvait pas montrer grand-chose, mais ce que l'on montrait était investi de beaucoup de signification. Hitchcock l'a très bien contourné, et même dans La mort aux trousses ou Fenêtres sur cours, il a réussi à introduire Il a voulu produire du sexe d'une manière que le code ne pouvait pas interdire. Donc, on a cette fameuse scène de fin dans La mort aux trousses de 1958-1959. Dans le script, je crois que le train file et s'en va au loin. C'est comme ça que le scénariste l'avait écrit. Hitchcock a remanié cela en ayant un plan avec une étreinte de Cary Grant et Eva Maricent. Ils s'embrassent, ils sont maintenant mariés et heureux. Ils sont dans le train et le plan suivant est un peu plus long. plan extérieur qui montre le train pénétrer dans un tunnel. H.Cock a dit plus tard, oui, c'est là mon imagerie phallique qui arrive. Oui, Hitchcock a dit que c'était une image complètement sexuelle, le train qui pénètre dans le tunnel. Mais il a vraiment cassé le code de censure avec Psycho. Et comme vous le voyez, parfaitement sans malheur. Quand en fait, il a maintenant devenu connu comme la scène du crime. Il m'a montré une bande-annonce qu'il avait faite dans laquelle il marchait autour du motel. Oh, de terribles choses se sont passées ici. C'est juste choquant. Choquant. Et c'était une bande-annonce très drôle. De toute façon, ce n'était pas courant de voir le réalisateur d'un film dans la bande-annonce. Ils ont nettoyé tout ça maintenant. Une grande différence. Vous devriez avoir vu le sang. Le J'étais la première projection de psychose à New York. Et je me suis assis en haut avec le reste de la presse et les gens qui avaient payé pour venir étaient en bas. Environ 1000 personnes. On ne savait pas ce qui allait se passer. On n'avait vraiment aucune idée. Quand la scène de la douche est arrivée, la salle entière s'est enflammée. Les gens en bas criaient. Un long cri soutenu. Ah ! Personne ne pouvait croire ce qu'ils voyaient. Janet Leigh était la star et elle se faisait tuer. Ils ne pensaient pas que c'était la vérité et quand ils ont compris que oui, c'était vraiment terrifiant. C'était la première fois qu'il était dangereux d'aller au cinéma, car c'était choquant. Très choquant. J'ai rencontré Hitchcock environ un an plus tard et je lui ai dit, vous savez, je n'ai pas vraiment aimé Psychose. Je lui ai dit que c'était un travail brillant, mais que je n'avais pas trop aimé. Il a répondu. C'est parce que vous n'avez pas compris le mot. Le mot. une fille qui a été tuée dans un chalet. J'ai fait ça assez rough. Mais quand le film a développé, j'ai mis moins et moins de horreur physique dans le film. Parce que je la laissais dans le cœur de l'audience. Et quand le film a commencé, il y a eu moins et moins de violence. Mais la tension dans le cœur du regard a augmenté considérablement. Je l'ai transféré de la vidéo dans leur tête. J'ai pas eu de violence. Et les films n'ont jamais vraiment retrouvé leur innocence après ça. Après Psychose, c'est fini. Psychose, non seulement comporte du sexe et de la violence interdits par le code, mais il associe les deux. Et puis il y a aussi un univers totalement chaotique et immoral. Même s'il y a le psychiatre à la fin du film qui tente de remettre les choses à leur place, c'est fini en 1960 avec Psychose. Pourquoi est-ce que Janet Leigh se fait tuer ? Pour rien. Le détective privé, le personnage qui d'habitude amène l'ordre dans le cinéma, il se fait tuer aussi. Pour qui est-ce que vous vous inquiétez pendant les deux tiers du film ? Pour le tueur en série. Vraiment, si on devait choisir un film qui a détruit le code de censure, ce serait Psychose d'Alfred Hitchcock. Le succès de Psychose en 1960 marque un tournant historique dans l'histoire de la censure au cinéma. Les interdits qui entravaient la liberté d'expression et de création semblent désormais totalement désuets. Même la puissante ligue de vertu catholique qui a condamné le film n'arrive pas à organiser son boycott. Tout au long des années 60, le code de censure est un mort vivant après Psychose. Et enfin en 1967 avec Défile. Dans des films comme Bonnie and Clyde, des films qui ont de la violence et du sexe explicite, Hollywood réalise de plus en plus que l'ancienne ligne de l'autorité morale, symbolisée surtout par l'église catholique, n'a plus l'influence qu'elle avait avant sur les spectateurs américains. Bonnie Parker, Clyde Barrow. Comme le dit la bande-annonce de l'époque, ils sont jeunes, ils s'aiment et ils tuent les gens. C'était extrêmement violent. Les gens se faisaient tirer dessus en plein visage. C'était choquant et très inhabituel. Dans le code, il y avait une règle selon laquelle on ne pouvait pas avoir le tueur et la personne sur laquelle il tire dans le même... On devait avoir le pistolet qui fait feu dans un plan, couper, puis voir la victime dans un autre plan. Et si vous connaissiez le cinéma, vous pouviez voir que Bonnie and Clyde enfreignait toutes les règles du code de censure. Bonnie & Clyde a vraiment choqué. Quand le film est sorti, le grand critique du New York Times, un critique très très important et influent, a violemment dénoncé le film dans ses articles. Une mauvaise critique n'avait pas suffi. Il a recommencé le dimanche et écrit un nouvel article sur la violence dans les films. À quel point c'était dégoûtant et disgracieux. À quel point le film était immoral. C'est devenu un scandale. Aussi difficile à digérer que soit la violence pour l'ancienne génération, elle était aussi offensée car personne ne s'excusait dans Bonnie & Clyde. Et personne ne disait Je suis désolé d'avoir tiré sur un shérif ou braqué une banque renversé complètement vous savez le système de valeur qui avait régné sur les films américains pendant des générations dans le film le shérif c'est elle vilain et les hors la loi les héros évidemment ça a contrarié certaines personnes Bien sûr, la scène pour laquelle le film est célèbre, entre autres choses, c'est la danse de la mort à la fin. Celle où Bonnie et Clyde sont pris en embuscade par, on dirait, un million de shérifs, et sont tués comme dans un ballet au ralenti, abattus dans une longue séquence. Il y avait beaucoup de sang dans cette séquence. Et c'était sans doute la première fois qu'on en voyait autant avec des détails si graphiques. C'était vraiment bien fait. Et ça a aidé à enterrer le code. Le code de censure est définitivement abandonné en 1968. Time Magazine. Titres. Violence. Sexe. Art. C'est le nouveau cinéma. Le nouvel Hollywood. Avec les années 70, plus rien ne semble tabou. Les excès les plus délirants passent sur grand écran, comme dans Orange Mécanique de Stanley Kubrick. Oh, j'ai détesté ce film. Vraiment détesté. Si violent, si graphique, je ne l'ai pas aimé du tout. Dans les années 70, il y avait des images authentiquement transgressives et certaines d'entre elles étaient vraiment peu plaisantes. C'est très fort. Ça a eu un impact sur les gens. sur les spectateurs. On doit se souvenir de ça. Je n'ai jamais revu ce genre de choses depuis. Je pensais aussi que ça encourageait la violence. Vous savez, Kubrick était bouleversé par les réactions en Angleterre. Il a lui-même retiré son film des écrans au Royaume-Uni parce qu'il était contrarié par la réaction des gens et par les imitateurs qui copiaient les crimes. C'était ça le problème. Orson Welles, dans les années 70, s'est dit qu'il pensait qu'on rabaissait les gens. qui ont rendu les spectateurs insensibles. sensible à la violence. Et je crois qu'il avait raison. Au milieu des années 70, les films américains du Nouvelle Hollywood comme Taxi Driver sont souvent des chefs-d'oeuvre artistiques et parfois des succès publics, mais ils semblent se complaire dans la controverse. Taxi Driver était un film extrêmement sanglant, en particulier à la fin. Travis Bickle, le personnage de De Niro, marche vers Harvey Keitel qui joue un proxénète. Il se bouscule un peu et puis De Niro lui tire dessus, juste comme ça, tranquillement. Il rentre dans le bâtiment et c'est là qu'il y a, je crois, toutes les prostituées. Il tombe nez à nez avec des types et il leur tire dessus. Quitel n'est pas mort. Il revient et fait feu. Il y a du sang partout. Sur les murs, sur de Niro, des flaques sur le sol. On dirait qu'il a un pistolet dans chaque poche. Il sort des armes de partout. Ça crée la controverse, car à la fin, c'est un vrai bain de sang. Le studio ne voulait pas distribuer le film et voulait l'enlever à Scorsese pour le remonter. Scorsese à un moment a dû sortir en cachette les bobines sur lesquelles il était. travaillé en montage et les a mis dans le coffre d'une voiture. Finalement, il a suggéré de désaturer les couleurs du sang à la fin, car il y en avait vraiment beaucoup. Bref, il a eu du mal avec Taxi Driver. Alors oui, je pense qu'on pourrait dire que certains studios avaient des limites et que certains dirigeants étaient vraiment révulsés par ce genre de scènes. Tout le cinéma était déprimant, sans happy end, violent. Ils faisaient des films fantastiques dans les années 70. Mais ce que les studios ont commencé à vouloir, c'était un film si simple et si facile à comprendre. à comprendre qu'il pourrait être consommé par n'importe qui. En 1975, le monde du cinéma a changé pour toujours et le business d'Hollywood a été transformé à jamais avec le succès des Dents de la Mer. Jaws, vois-le avant de aller s'éloigner. Pour la première fois depuis très longtemps, un film semble impressionner tout le monde, faire plaisir à tout le monde. Il semble plaire à tout le monde. Beaucoup de gens sont allés le voir plusieurs fois. Et c'est devenu un nouveau modèle pour Hollywood. Trouvons un film qui peut être un blockbuster, qui va attirer tout le monde, qu'importe l'art, qu'importe la créativité. Concentrons-nous juste sur le blockbuster. Les dents de la mer, puis la guerre des étoiles. ont ouvert l'ère des blockbusters qui s'est considérablement développée à partir des années 80 avec des succès comme Top Gun, Flashdance, L'Arme Fatale. Petit à petit, tous les studios ont cherché à dupliquer la formule ou le cours. concept du film à grand spectacle populaire qui génère des revenus exceptionnels. La chose la plus importante pour un blockbuster est qu'il n'y ait rien qui puisse provoquer des objections. Donc il n'y ait rien qui soit sujet à controverse. Donc ça veut dire que ça doit être une histoire très simple, racontée de manière très directe. Ce sont des dessins animés. Beaucoup sont réellement des dessins animés et de nombreux films que nous allons voir viennent du monde des bandes dessinées. Et les plus gros blockbusters viennent de chez Disney et Marvel. Avec leurs histoires consensuelles, les blockbusters ont progressivement supplanté les films qui bousculent les idées reçues, qui parlent de la société sans peur de choquer. Finalement, avec leur triomphe, ils ont réussi ce que les censeurs n'avaient pas obtenu. Ils ont éteint une certaine liberté d'expression au cinéma. Ce qui arrive de plus en plus à Hollywood, c'est que tout ce qui concerne les sujets adultes et contemporains, parvers d'autres médias. Désormais, c'est à la télévision que ça se passe. Il ne reste que très peu de controverses dans les films des grands studios d'Hollywood. Ce n'est pas à cause d'un code A's ou parce qu'un autre censeur dit au studio Vous ne pouvez pas mettre ça au cinéma C'est parce que la règle de base affirme que si vous mettez des éléments de controverses dans un film, il marchera moins bien. Alors, ils retirent tout. Oui, les gens du business gagnent toujours. Comme ils disent à Hollywood, ça ne s'appelle pas le show art, ça s'appelle le show business. Yeah.