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L'héritage intemporel de Napoléon Bonaparte

C'est depuis l'arc de triomphe, place de l'étoile à Paris, que je vous propose de revenir sur le destin de l'un des plus illustres personnages de l'histoire universelle, Napoléon Bonaparte. Vous croyez que Napoléon appartient au passé ? Eh bien non ! Regardez, alors qu'est commémoré cette année le bicentenaire de la bataille de Waterloo, il nous entoure encore. A commencer par cet arc de triomphe, construit au lendemain de la bataille d'Austerlitz.

Napoléon déclare alors à ses soldats, Vous ne rentrerez dans vos foyers que sous des arcs de triomphe Mais s'il est un lieu qui perpétue plus que tout autre dans la capitale, le souvenir de Napoléon, c'est bien l'église du Dôme, qui se trouve dans l'Hôtel National des Invalides. C'est en 1840, soit 19 ans après la mort de l'Empereur, que le roi Louis-Philippe décide du transfert des cendres de l'Empereur depuis la lointaine île de Sainte-Hélène jusqu'à Paris. Napoléon, c'est une vaste épopée.

C'est aussi un homme exceptionnel. Nous allons revivre son histoire en nous posant quelques questions simples. Quel prodigieux moteur habite cet homme et le pousse toujours plus loin ?

Et comment a-t-il réussi à donner au monde une dernière grande épopée, digne de celle de César ou d'Alexandre ? L'épopée de Napoléon Ier, empereur des Français. C'est une tempête qui déferle sur l'Europe. La tempête Napoléon.

Napoléon c'est la réussite, c'est le safe man man, c'est l'homme qui s'est fait tout seul. Comment ce jeune corse d'Ajaccio, né dans une famille au moyen modeste, se hisse-t-il en un éclair jusqu'au sommet de... la hiérarchie militaire. Avec Bonaparte, il n'y aura jamais d'état d'armes. La rencontre d'une belle créole, Joséphine de Beauharnais, va bouleverser sa vie.

Il veut Joséphine tous les jours, le matin, le midi et le soir, il veut Joséphine. À la tête de l'armée d'Italie, Bonaparte terrasse ses ennemis et entre triomphalement à Milan. Quel est le secret de ce général hors pair ? Surprise et propagande. Voilà le génie de Napoléon.

Premier consul, consul à vie, empereur. Napoléon voulait-il rétablir la monarchie à son profit ? David nous fait revivre ici le moment solennel où Napoléon couronne Joséphine, qui devient alors impératrice des Français.

Napoléon, qui vole de victoire en victoire, estime que rien ne peut lui résister. Ni ses ennemis, ni les femmes. Fou d'amour pour une comtesse polonaise, il n'hésite pas à la violer.

Ce qu'on lit, c'est qu'elle s'est évanouie et que quand elle s'est réveillée, c'était fait. Et pourquoi la raison d'état oblige-t-elle Napoléon à divorcer de Joséphine ? Tu ne m'aimes plus !

Après la retraite de Russie, cernée par toute l'Europe, Napoléon doit abdiquer. A-t-il tenté de se suicider ? Il y avait largement de quoi le foudroyer, mais ça ne fonctionne pas. Napoléon vomit le poison.

Et comment, condamné à mourir dans une île perdue au bout du monde, Napoléon est-il entré dans la légende ? Nous voici dans l'un des hauts lieux de la légende napoléonienne, le château de Fontainebleau. C'est ici, en 1809, qu'il annonce à Joséphine sa décision de divorcer. Et c'est également dans ce château que, cinq ans plus tard, Napoléon signe son acte d'abdication. Mais la pièce la plus impressionnante que j'aimerais vous montrer maintenant, c'est la salle du trône.

Suivez-moi. C'est aujourd'hui, en France, la seule salle du trône conservée dans son état historique. Tout le mystère de Napoléon se trouve résumé dans cette pièce qui a conservé son décor de la monarchie française avec ses fleurs de lys et même ce soleil qui évoque Louis XIV.

Comment ce général de la République, Bonaparte, ce défenseur des idéaux et des principes de la Révolution française, est-il devenu un monarque ? Quelle ambition le porte ? Et jusqu'où veut-il aller ?

Pour le comprendre, il faut reprendre le fil de cette prodigieuse histoire qui va transformer le second fils d'une famille corse d'Ajaccio en un véritable mythe. Il a suffi d'une main glissée dans un gilet et d'un chapeau pour créer la légende. Le chapeau, le voici.

Un des 19 chapeaux authentifiés de Napoléon. Napoléon est l'inventaire de la publicité. C'était un homme de marketing. Or ce chapeau, à l'époque, dans les années 1800, se portait, on disait, en colonne.

C'est-à-dire qu'on le portait dans ce sens-là, n'est-ce pas ? Et Napoléon a été le premier à le tourner tout simplement et à le porter comme ça. Ce chapeau, qui faisait partie de la collection du palais princier de Monaco, a été mis en vente avec d'autres souvenirs de l'empereur dans une enchère à Fontainebleau. Et nous allons partir à 200 000 euros.

250 000, 300 000, 500 000, 800 000, 1 300 000, 1 500 000 euros. On renonce à 1 500 000 euros. J'adjuge, pas de regrets.

A vous. Vendu au roi du poulet sud-coréen en comptant 300 000 euros de mieux pour les frais. La preuve est faite que de génération en génération, le mythe de Napoléon se transmet.

Et pas seulement à cause des fastes de l'Empire. Napoléon c'est la réussite, c'est le safe man man c'est l'homme qui s'est fait tout seul. Avant Rockefeller, avant Getty, c'est Napoléon, c'est l'homme moderne.

Avant lui, on ne pouvait pas devenir duc, prince, homme d'affaires important si on n'était pas né coiffé, si on n'avait pas eu entre guillemets de l'argent de famille. C'est Napoléon qui a cassé le moule, il a créé ce qu'on est aujourd'hui. Dans la collection de Pierre-Jean Chalençon, il y a ce portrait bien connu de Napoléon, empereur. Mais cet exemplaire a une particularité. La particularité de ce tableau, c'est que ce tableau a la taille exacte que faisait Napoléon.

1,68 m quand on prend de bas jusqu'en haut. C'est la taille de l'empereur. Il n'était pas petit.

Aujourd'hui, il ferait 1,79 m, voire 1,80 m. Napoléon n'était pas petit, mais il était Corse, ça c'est sûr. Donc français, mais de justesse. Il s'en est fallu de peu que Napoléon naisse italien.

Puisqu'en mai 1768, la République de Gênes, qui a dominé pendant des siècles la Corse, cède la dite Corse à la France de Louis XV. Un an après, Napoléon est ici, dans cette maison d'Ajaccio. Nous disons la maison, mais on disait la casa. Et quand nous disons Napoléon Bonaparte, les Corses d'Ajaccio disent... On dit Nabulio Bonaparte.

J'ai pas dit Napoléon, j'ai dit Nabulio. C'est un prénom qu'on retrouve dans l'histoire italienne. Pour certains, ce serait une forme dialectale de Napoletano qui décrit le Napolitain.

Napoléon voit le jour dans cette chambre le 15 août... 1769. C'est la chambre de la mère. Celle du père se trouve juste à côté. Chez les Bonaparte, selon l'usage, on fait chambre à part.

Ce sont des notables et ce sont des patriciens. Ça, c'est très clair dans l'image qu'ils veulent donner d'eux-mêmes. Napoléon dira nous étions les Bourbons de la Corse et ils sont une famille importante.

Une famille importante mais au moyen modeste. Les enfants parlaient. exemple, couche dans cette pièce, transformée plus tard en salle à manger. Huit enfants plus la nourrice, neuf personnes en tout, dorment dans 12 mètres carrés. C'est ainsi qu'agrandit le petit Napoléon Bonaparte.

centre de tout parce qu'on n'en a pas et qu'il faut en trouver. Alors on se fait des procès, on se fait des procès dans la famille pour obtenir un bout d'appartement, un bout de terrain. Donc c'est tout le temps, on cherche trois sous.

Charles, le père, est un magistrat qui porte beau, mais ce n'est pas un homme de caractère. Comment on dirait aujourd'hui ? C'est un beau mec, c'est un beau mec qui présente bien, qui est élégant, mais qui n'a pas beaucoup de personnalité, qui a un peu le ventre mou de la famille. Alors qu'elle, c'est une petite bonne femme nerveuse, vive.

aiguisée, pointue, qui a l'œil à tout, qui surveille tout. C'est elle la véritable maîtresse. Laetitia a 14 enfants, dont 8 vont survivre.

Joseph, puis Napoléon, Lucien, Elisa, Louis, Pauline, Caroline, Jérôme. Un clan plus qu'une famille. La famille Bonaparte c'est un clan-corps, c'est-à-dire un organisme qui fonctionne comme un corps d'armée en bataille.

Ils ont compris à un moment donné que le fer de lance de leur réussite ce serait Napoléon. Et ils vont accompagner Napoléon Bonaparte dans sa réussite. Les terres froides de la Champagne, en hiver. C'est ici, loin de sa Corse natale, que le petit Napoléon découvre le continent. Nous sommes à l'école militaire royale de Brienne, où Napoléon fait des études plutôt bonnes, excellentes même en mathématiques.

C'est peut-être dans cette cour qu'a lieu la célèbre bataille de boules de neige, au cours de laquelle le petit Napoléon, dit-on, montre de réelles qualités de meneur d'homme. Le soir venu pourtant, le jeune homme se retire dans sa petite chambre où il laisse percer une autre facette de sa personnalité, plus mélancolique. Comment ne pas être mélancolique lorsque l'on n'a pas 10 ans et que l'on arrive sur une terre étrangère ?

Comment ne pas être mélancolique lorsqu'on est coupé de sa mère, coupé de son père qui viendra sans doute au maximum simplement 3 fois en plus de 5 ans ? D'abord, il n'est pas très bien accueilli par les petits continentaux, il ne parle pas très bien français encore à ce moment-là. En forçant un petit peu le trait, on pourrait aisément imaginer Napoléon prenant la parole en classe, en se présentant et en disant Bonjour, je m'appelle Napoléon Bonaparte Et ça lui aurait valu les moqueries de ses camarades qui ont récupéré le prénom Napoléon et pour le transformer en Lapaïonnet.

Et ça va accentuer son caractère de cochon et sans doute son isolement. Enfin, à 15 ans, le jeune Bonaparte arrive à Paris. Nous sommes en 1784. Ses bonnes notes abriennes lui ont ouvert les portes de l'école royale militaire au champ de Mars, où il choisit ce qui deviendra sa spécialité, l'artillerie.

Il s'est orienté vers l'artillerie, qui était une arme savante, et dans laquelle on pouvait faire carrière beaucoup plus facilement que dans l'infanterie ou la cavalerie, où les officiers qui avaient de la fortune étaient beaucoup plus favorisés. Mais l'année suivante, le père de Napoléon, Charles Bonaparte, meurt d'un cancer de l'estomac. Aujourd'hui, ses cendres sont conservées dans la chapelle impériale du Palais Fèches, l'actuel musée des beaux-arts d'Ajaccio. À la mort de Charles, c'est la catastrophe. Il n'y a plus de chef dans la famille.

Et il va en falloir un, de toute façon. C'est Laetitia qui va endosser le rôle pendant quelques années. Mais très vite, c'est Napoléon qui va se révéler et qui va s'affirmer comme le seul et unique chef de la famille. À Paris, pendant ce temps, l'orage éclate.

Devant l'intransigeance du roi Louis XVI qui refuse les réformes qu'elle réclame, la bourgeoisie entre en dissidence. Le 14 juillet 1789, les Parisiens investissent la forteresse de la Bastille, décapitent son gouverneur et promènent sa tête au bout d'une pique. Bonaparte reste totalement indifférent.

Nous avons ces écrits de jeunesse, et bien la révolution ne l'intéresse pas. Ce qui lui importe, ce sont les conséquences de cette révolution en Corse. Justement, en Corse, où Bonaparte obtient de nombreuses permissions, deux clans viennent de se former. Un clan qui va être, simplifions les choses, on va l'appeler corsiste, c'est-à-dire plutôt pour une forme d'indépendance de la Corse.

Et l'autre clan ? dont les Bonapartes font partie, davantage fidèles à la France révolutionnaire. Très vite, entre les deux clans, la tension monte.

À tel point que le 24 mai 1793, la maison des Bonapartes est envahie par la foule et mise à sac. Laetitia et les enfants s'enfuient dans leur ferme d'Emilelli sur les hauteurs d'Ajaccio, qui leur sert de refuge pendant quelques jours. Puis la famille rejoint Napoléon sur la côte, qui les fait embarquer pour Calvi d'abord, puis pour le continent. Après un jour et demi de traversée, les Bonapartes arrivent enfin dans la rate de Toulon, qui est alors aux mains des Anglais.

Quand ils arrivent à Toulon, sa famille n'a rien. Lui, il est jeune officier, il va partager sa solde avec toute sa famille, c'est lui qui les nourrit, c'est lui qui les nourrit. qui les fait vivre, qui leur trouve un logement. Napoléon rejoint les troupes françaises qui assiègent Toulon depuis plusieurs semaines sans parvenir à la reprendre.

Et en un éclair, il saisit sa chance. Une attaque de nuit dispersée. On cherche un chef pour l'artillerie.

Bonaparte est là. On lui confie le commandement. Et parce qu'il a le coup d'œil, et c'est là qu'il va révéler l'étendue de son talent militaire, Il va tout de suite trouver la solution que les officiers présents sur place ne trouvent pas. C'est pourtant simple.

Il suffit de prendre d'assaut les trois forts qui dominent la rade. De là, on pourra bombarder l'escadron anglaise qui prendra la fuite et Toulon tombera. Dans la nuit du 16 décembre, en pleine tempête, l'attaque est lancée. Ce sera la première bataille de Napoléon. Or les conditions sont très difficiles.

D'abord c'est un combat de nuit. Les soldats qui sont de vieux révolutionnaires vont charger à la baïonnette. Ils vont s'étriper avec les Anglais. Mais ils vont arriver quand même à prendre cette position du formule grave.

Et Bonaparte lui-même reçoit un violent coup d'esponton dans la cuisse. Totalement débordé par les Français, la garnison anglaise prend la fuite. Dès le lendemain, les canons français bombardent l'escadre britannique qui gagne le large.

Toulon est redevenue une ville française. Bonaparte, lui, est nommé général de brigade et devient le protégé d'Augustin Robespierre, le frère de Maximilien. Pas de chance, les Robespierres sont guillotinés le 28 juillet 1794. La France en finit avec la terreur.

Dans les rues de Paris, la tension de la Révolution se relâche. Je crois que c'est un soulagement. général dans la capitale, enfin le sang ne coule plus, place de la révolution.

Alors c'est la fête dans Paris, c'est même la débauche véritablement puisque les Thaliens, les Barrastes, ces gens-là sont de sacrés bons. débauchés. Et puis, il y a un petit officier qui, lui, se promène dans Paris, mais qui a l'air sinistre.

Napoléon, compromis avec les Robespierre, a été renvoyé de l'armée. Le voici qui erre dans la capitale sans commandement et sans argent. Tous les témoins le disent, il avait l'air un peu minable.

Il était habillé pauvrement, il avait les cheveux longs, il avait l'air maladif, il était pâle, il était d'une maigreur à faire peur. Mais tout le monde est frappé par deux choses. D'abord son regard qui exprime beaucoup de volonté, presque déjà de l'autorité.

Et puis son sourire qui désarme tous ceux qui ont affaire à lui. Comme à Toulon, la chance sourit à Napoléon. Le 13 vendémiaire, 5 octobre 1795, des centaines de manifestants royalistes marchent sur la convention. Bonaparte est chargé de réprimer l'insurrection. Le gouvernement avait donné l'ordre d'être mesuré dans la répression et donc de tirer à blanc sur les insurgés.

Bonaparte, chargé du commandement second des opérations, donne des ordres contraires. Une batterie là, une autre ici, une autre là, une autre en enfilade sur son bras. seconde il fait appel à un officier peu connu même inconnu qui s'appelle murat et lui dit va chercher les canons qui sont au camp des sablons à lui murat va chercher les cannes le dénouement a lieu ici sur le parvis de l'église saint rocq rue saint-honoré à paris il est sanglant ce 5 octobre 795 bonaparte débouche avec ses troupes depuis le parc des tuileries dans cette rue saint rocq en direction de l'église où se trouvent les sectionnaires qui sont ici pour prendre le pouvoir face à la Convention.

Murat ramène ses canons, Bonaparte les dispose et fait tirer au canon sur les insurgés. Le soir, le bilan est de 200 morts, les survivants se sont dispersés et Bonaparte a sauvé la convention. Il n'y a pas dans la répression de cette insurrection de Vendémiaire des adams.

Avec Bonaparte, il n'y aura jamais des adams. Il théorisera même tout ça en disant qu'il vaut mieux avoir quelques morts aujourd'hui, donc tirés à balles réelles en quelque sorte, pour éviter d'en avoir des centaines dans les semaines qui suivent. Sans pitié avec les manifestants royalistes, le jeune général reste encore bien timide avec les femmes.

Un soir pourtant, dans cette belle maison de la rue Chantraine, il fait la connaissance de Marie-Josèphe Rose de Beauharnais. C'est une jolie femme, je ne dirais pas une belle femme, c'est une jolie femme qui a la nonchalance des créoles, qui a une voix extrêmement mélodieuse. On disait qu'elle était bien faite, mais surtout qu'elle avait une façon de se mouvoir qui était extrêmement sensuelle. C'était quand même quelqu'un qui avait essentiellement gagné sa vie à la tueur de serin ou survécu après la prison parce qu'elle avait évité la guillotine comme Mme Tallien et gagné sa vie avec le général Hoche, etc.

Elle était pensionnée et elle se livrait corps et biens à une tribu d'amants. Est-ce que vous comptez me revoir ? Pas vous.

Si ? A quelle heure ? On s'est toujours interrogé sur cet amour inconditionnel de Napoléon pour Joséphine, jusqu'à la chute finale.

Son amour pour Joséphine a été la seule passion de sa vie. C'est un homme qui n'a jamais eu d'amis, c'est un homme qui a eu de très nombreuses maîtresses, mais dans sa vie, un seul amour, Joséphine. L'amour ne s'explique pas, mais il peut s'éclairer. Regardez, à gauche, c'est Joséphine.

À droite, Laetitia Bonaparte, la mère de Napoléon. Vous ne remarquez rien ? La ressemblance saute aux yeux, c'est la même taille. La même souplesse, le même visage, seulement il y a une grande différence, c'est que Joséphine va pouvoir donner à Napoléon ce que sa mère ne lui aurait jamais donné évidemment, c'est-à-dire son corps.

Il arrive comme un être qui de codé pratique. rien enfin pas grand chose en tout cas pas les raffinements de l'amour avec joséphine qui au contraire est une femme extrêmement avertie c'est une femme déjà mûre qui est passé par les bras d'alexandre barnet très doué qui est passé par les bras de barrage non moins doué, c'est-à-dire qu'il y a une expérience dans la mesure où dans l'érotisme, l'expérience reste quand même très limitée, il ne faut pas exagérer, mais enfin, il y a une expérience et Bonaparte découvre ce qu'est l'érotisme. Mais alors il ne peut plus s'en passer, il veut Joséphine tous les jours, le matin, le midi et le soir, il veut Joséphine. Bonjour général, je vois que vous avez fait connaissance avec mes enfants.

Cet homme est si envahissant, il n'arrête pas de se rendre chez elle, il lui écrit trois fois par jour cette passion monstre qu'il a, monstrueuse. Elle fait peur, elle ne peut que faire peur. Vous vous êtes renseigné sur ma fille ?

Non, sur vous. Sur tout ce qui vous entoure, tout ce qui vous touche, tout ce qui vous concerne. Je sais presque tout de vous, Joséphine.

Cet homme-là, en quelques semaines, son petit hôtel coqué de la rue Chantereine, il en fait son quartier général. Ses enfants, Eugène et Hortense, qu'il apprécie, ils sont davantage à présent ses enfants que les siens. Aussi, elle n'est plus chez elle. Si bien que, on va finir par en arriver au mariage. Car le temps presse.

Le 2 mars, Bonaparte est nommé commandant en chef de l'armée d'Italie. Il me reste que quelques jours avant de rejoindre mon armée. Le 8, il épouse Joséphine. Pour diminuer leur différence d'âge sur le contrat de mariage, les deux époux trichent sur leur date de naissance. Joséphine s'est rajeunie de 4 ans, Bonaparte s'est au contraire vieillie de 18 mois, de façon à ce qu'ils ont tous les deux à peu près 28 ans.

Seule ombre au tableau, une opposition franche de Laetitia Bonaparte à ce mariage. Tu n'as pas fait un bon mariage, Napoléon. Tu méritais mieux. Tout en Joséphine déplait à Laetitia. Joséphine est trop vieille, à son goût, donc probablement aura-t-elle du mal à avoir des enfants avec son fils.

Elle n'est plus très fraîche, elle est très élégante, très parisienne, très mondaine. Fera-t-elle une bonne maîtresse de maison ? Bonaparte n'en a cure. Tout frétillant d'amour pour sa Joséphine, il s'en va à Nice, rejoindre sa petite armée d'Italie.

Il sait qu'il sera à la hauteur. Il a raison. La réalité va dépasser toutes ses espérances. Après Joséphine devenue son épouse et avant bien d'autres maîtresses, il en aura au total 52, Napoléon va connaître son autre passion, la guerre. Et comme il passe beaucoup de temps sur les champs de bataille, il lui faut apprendre à vivre en campagne.

Avec le temps, les tentes de campagne de Napoléon deviennent de véritables palais de tissus, comme celle-ci exposée au château de Fontainebleau. En peu de temps, les domestiques déplient le lit, la table, les chaises qui sont pliants et rangés dans des malles spécifiques comme celle-ci. Personne ne pénètre dans la tente de l'empereur sauf sur sa demande express.

Et seul le même louc roustant est admis à veiller sur le sommeil de l'empereur et dort sur une paillasse, ici à l'entrée. Enfin, que ce soit une tente ou une simple ferme, le lieu où dort l'empereur est appelé palais impérial, parce que c'est la présence de l'empereur qui transforme le lieu où il couche en palais. La première campagne de Bonaparte, c'est la campagne d'Italie.

En arrivant à Nice, Napoléon découvre une armée désorganisée, mal équipée et indisciplinée. En un éclair, il la reprend. ...en main et lui lance, soldats, vous êtes nus, mal nourris, je vais vous conduire dans les plaines les plus fertiles du monde.

Et vous y trouverez honneur, gloire et richesse. Les soldats acclament leur nouveau général, la campagne d'Italie vient de commencer. Napoléon n'a pas menti à ses soldats. Les voici, ces paysages de cocagne d'Italie du Nord.

Depuis 1792, la France fait face en Italie aux alliés de l'Empire autrichien. Parmi eux, le royaume de Piémont-Sardaigne. Bonaparte commence par là.

En quelques semaines, les victoires s'accumulent contre les Sardes et contre les Autrichiens. Montenonte, Dego, Milessimo, Mondovi, c'est un vrai feu d'artifice. Aujourd'hui encore, on n'en est pas revenu. Bonaparte va profiter de cette séparation.

A tel point qu'à l'école de guerre à Paris, les militaires continuent d'étudier la campagne de Bonaparte comme un modèle quasi indépassable de génie stratégique. Alors le truc de Bonaparte, lorsqu'il est opposé à un ennemi qui est supérieur en nombre, c'est de le battre séparément. Et l'idée de Bonaparte, c'est de se porter en position centrale pour d'abord détruire les Sardes, ensuite se tourner avec...

toutes ses forces contre les Autrichiens. Et cette manœuvre en position centrale n'est rendue possible que par la mobilité. Avec Bonaparte, l'intendance disparaît.

On vit sur le pays. Si bien que les armées sont beaucoup plus légères en cas de débat, et peuvent avancer beaucoup plus rapidement que leurs adversaires. Surprise, supériorité numérique et propagande. Voilà le génie de Napoléon.

La propagande va s'emparer, par exemple, de l'épisode fameux du pont d'Arcole. Bonaparte, ce jour-là, tombe à l'eau et le pont reste aux mains des Autrichiens. Mais la légende vient à la rescousse et transforme cet échec en un acte héroïque digne du roi. des plus beaux récits de chevalerie. Bonaparte va exploiter ses victoires à travers la presse.

Il fonde des journaux. Journal de Bonaparte et de l'armée d'Italie. Journal de Bonaparte et des hommes vertueux. Et on n'est jamais si bien servi par lui-même. C'est lui qui rédige les articles.

Bonaparte, écrit-il de lui-même, vole comme l'éclair et frappe comme la foudre. Le 10 mai, une nouvelle bataille sur le pont de l'Odi en Lombardie vaut à Bonaparte un immense prestige et une récompense inattendue. Le soir, ses généraux décernent à Napoléon le diplôme de petit caporal.

Lui, le général en chef, est nommé petit caporal, le plus petit grade. C'était une manière pour ses soldats de dire à Napoléon à quel point il le trouvait grand. Le 15 mai 1796, Bonaparte entre triomphalement à Milan, à la tête de cette jeune armée qui venait d'apprendre au monde qu'après tant de siècles, César et Alexandre avaient un successeur, nous dit Stendhal au début de sa chartreuse de Parme.

Devant le palais royal de Milan, une foule immense s'est rassemblée pour applaudir le vainqueur de l'audit. Bonaparte s'isole quelques minutes dans la pénombre du Grand Salon pour préparer son adresse au peuple. Puis il apparaît au balcon. Une immense clameur le salon.

Certains chantent la Marseillaise tandis que les cloches de la cathédrale sonnent pour saluer la victoire. Car la France arrive à Milan en libératrice. La population va l'accueillir avec de grands bravos. Il a remporté des premières victoires qui lui permettent de s'installer, de commencer à gouverner le nord de l'Italie.

Et lui-même dira que c'est après cette bataille de l'Odi qu'il s'est senti soulevé dans les airs. C'est la phrase qu'il a utilisée. Et il s'est rendu compte que sa carrière pourrait être plus qu'une carrière militaire. Mais si le cœur de Bonaparte bat pour la gloire, il continue de battre pour sa Joséphine, restée à Paris. Il lui écrit de merveilleuses lettres d'amour, où brûle la plus authentique des passions.

Il y a Héloïse et Abélard, et il y a Napoléon et Joséphine. Il n'y a pas véritablement de déclaration aussi enflammée dans la littérature française que les déclarations de Napoléon à Joséphine. Comment les autres hommes font-ils pour vivre sans toi ?

Ou je t'embrasse bien au-dessous des seins ? Ou ne m'embrasse pas toi parce que mon sang se transforme ? On lave. Chez Bonaparte, la passion amoureuse est associée au plaisir de faire la guerre.

Car autant il aime Joséphine, autant il aime faire la guerre. Et probablement chez lui, ses deux passions amoureuses et pour la guerre se mélangent. Le harcèlement de Bonaparte produit son effet.

Le 30 juin 1796, Joséphine le rejoint à Milan. Bonaparte l'attend ici, au cœur de la cité, dans le magnifique palais Cerbelloni, qu'il a fait remplir de fleurs. La réception de sa femme au palais Serbelloni dans cette même ville de Milan, quelques semaines plus tard, n'est pas la réception d'un général républicain.

C'est au fond déjà un souverain qui reçoit sa souveraine devant ses sujets. Joséphine, Joséphine de Boarné, la môlie. Et voici qu'apparaît Joséphine de Boarné, la femme de Bonaparte. Elle est belle, avec ses petits escarpins, elle est si élégante.

Mais soudain, Bonaparte va droit sur elle. Et il l'enlace. Il l'embrasse. Il la touche partout. Tout le monde est bouleversé.

C'est bientôt fini. cette affaire là il va arriver il va arriver c'est pas possible faut qu'il arrête et passer à nos deux noms ils passeront deux nuits ensemble seulement deux nuits lui il doit repartir à la guerre c'est les vagues à peine parti tous les scénarios et une fois qu'il est parti josephine pousse un soupir de soulagement et elle confie à une amie non mon mari ne m'aime pas non mais il me vénère et adore Après une nouvelle victoire contre les Autrichiens à Rivoli, l'armée française marche sur Vienne, la capitale autrichienne. Impressionnés, les Autrichiens demandent la paix.

Jusqu'au début de l'hiver, les discussions qui aboutissent à la paix de Campo Formio avec les Autrichiens sont longues et difficiles. Tout au long de cette période, Bonaparte séjourne par intermittence à Mombello, dans la villa Crivelli, à 12 km de Milan. Bonaparte reçoit avec à ses côtés Joséphine, qui s'est tellement bien recevoir, mais il a également fait venir sa mère, qui elle n'a pas du tout l'expérience de ce type de réception, ses sœurs et ses frères. Dès le premier jour du mariage de Bonaparte et Joséphine, le clan Bonaparte a déclaré une guerre sans merci à Joséphine.

Joséphine est pour eux un faux, une fausse Laetitia. Ils le comprennent tout de suite. Et d'où la raison de l'aversion spontanée et incompréhensible et injuste.

justifiée, qu'ils ont pour elle. Ils suspectent en effet, cette femme couverte de dettes et à la réputation déplorable de vouloir leur voler, pour l'une, son fils, pour les autres, leur frère. Quand Napoléon retrouve triomphalement la France à la fin de 1797, il est élu membre de l'Institut national de France à la section de mécanique de la classe de sciences physiques et mathématiques. A l'époque, l'Institut se trouve encore au Louvre, mais la bibliothèque actuelle de l'Académie des sciences a conservé les traces du passage de l'illustre général. Nous avons des documents extrêmement précieux de l'Académie des sciences avec...

le compte-rendu de la séance du 5 Niveau en 6, c'est-à-dire le 25 décembre 1797, le jour de Noël, où Bonaparte est élu par ses confrères par 306 voix. Il est élu et devient membre de l'Institut. Voilà le compte-rendu.

Le 2e volume nous montre le compte-rendu de la séance du lendemain, séance publique, à laquelle il assiste. D'ailleurs, un monde fou viendra. Bonaparte va faire une lettre de remerciement et va écouter des communications scientifiques, dont une du citoyen Bougainville, qui va expliquer une note sur le travail fait par les verts dans les bouchons des bouteilles de vin. Difficile avec cela de retenir le bouillon général. C'est pourquoi, six mois après, il accepte la mission que lui confie le directoire.

La conquête de l'Egypte. Objectif, couper à l'Angleterre la route des Indes. Mais le second objectif, il est beaucoup plus simple, c'est d'éloigner Bonaparte qui devient très dangereux et qui devient le personnage incontournable du régime républicain.

L'expédition d'Egypte est l'expédition la plus absurde, la plus folle, la plus inattendue de notre histoire. Après avoir traversé le désert d'Alexandrie jusqu'au Caire en plein été, les Français arrivent épuisés au pied des pyramides. Ce qui vaut à Bonaparte un mot resté célèbre.

Imaginez-vous mon cher Louis, du haut de ces pyramides. 40 siècles, vous contemple ! Ça y est, il s'est fait avoir. Vous dites ?

Je savourais ! Comme cela vous vient, l'expiration ! La bataille des pyramides, le lendemain, se soldera par la défaite des guerriers mamelouks, terrassés par la technicité de l'armée française.

Jusque là, pour Bonaparte, tout va bien. Mais une terrible nouvelle arrive d'Alexandrie. La flotte française est détruite à Aboukir par les Anglais de l'amiral Nelson. Désormais bloqué en Égypte, Bonaparte organise la domination française en réprimant avec la plus grande sévérité toutes les révoltes locales comme celle du Caire qui fait 5 à 6 000 victimes parmi les insurgés.

D'un autre côté pourtant, Bonaparte s'efforce d'adapter sa manière de gouverner aux mœurs et à la religion des Égyptiens. Mesdames et messieurs, le commandant en chef ! Bonaparte comprend déjà, ce qu'il fera ensuite avec le Concordat, qu'il faut savoir s'adapter avec les religions, qu'il ne faut pas les affronter de face, qu'il ne faut pas les caricaturer, qu'il faut s'entendre avec elles. Cela va si loin que Bonaparte envisage un temps de se convertir à l'islam.

Il veut non seulement se convertir lui-même à l'islam, mais il veut convertir toute l'armée française. Et là, les ulemas lui disent, mais d'abord il faudra vous circoncire, deuxièmement il faudra cesser de boire du vin. Le projet ne se réalise pas, mais c'est ainsi, en affrontant les réalités d'un pays, que Bonaparte apprend comment on dirige une nation.

Il est souverain en Égypte, dans cette situation si compliquée, qu'elle va être une école formidable. apprentissage de l'art de gouverner. Et c'est réellement alors, en Égypte, que Bonaparte devient Napoléon.

Admirez le travail de mes cartographes, Sertile. Ce n'est pas tout. L'expédition d'Égypte ne se veut pas seulement militaire.

Elle a aussi un caractère scientifique. Ah vous ne saviez pas que les pharaons avaient construit un canal reliant le Nil à la mer Rouge. L'expédition d'Egypte est sur le plan culturel et scientifique quelque chose de très important qui s'inscrit tout à fait dans la lignée des grandes expéditions du 18e siècle, Bougainville, la Pérouse pour les plus connues, c'est à dire une expédition où des savants, des dessinateurs, des architectes, des ingénieurs vont s'intéresser à tous les aspects du pays où ils se trouvent. L'ensemble de ces observations est rassemblé dans un immense livre conservé à la Bibliothèque Nationale. Alors voilà la description de l'Egypte qui est un ouvrage absolument monumental qui va décrire en détail l'Egypte à l'époque de l'occupation française avec des planches sur la végétation, sur les animaux, sur les paysages, sur les monuments, sur les ruines.

donc une vision globale de l'Egypte, de son passé avec tous les monuments égyptiens, mais également de son présent avec des cartes, des plans, des vues des villes. Donc c'est un instantané complet de l'Egypte à l'époque où Bonaparte était présent. Mais les merveilles de l'Egypte ne suffisent pas à combler le cœur de Bonaparte.

À Paris, en effet, Joséphine le trompe avec un bel officier, Hippolyte Charles. Et Bonaparte va finir par le savoir. En Égypte, il est loin de Joséphine, on est dans les sables, loin de tous souvenirs, etc. Et Julot et Berthier vont lui raconter dans le détail les infidélités de Joséphine avec Hippolyte Charles. Ne vous prenez pas pour Bonaparte, Hippolyte.

Alors Bonaparte se met dans une colère noire. Il dit, j'écraserai cette bande de freluquets et de blondins. Là, il parle pour Hippolyte Charles.

Et il ajoute le divorce. Oui, le divorce. Un divorce public et éclatant. Pour consoler le pauvre général, il y a cette jeune femme, Pauline Fouresse, dite Bélilotte. Bélilotte, en fait, ça veut dire la petite Bélil, c'était son nom de jeune fille, s'était mariée juste avant le départ pour l'Égypte, elle ne voulait pas laisser son officier de mari, donc elle l'a suivie en se déguisant en homme.

Il lui donne rendez-vous un soir, et puis la petite Bélilotte, Pauline, dit Vous n'y pensez pas, général, je suis mariée ! Et puis là se produit un incident, c'est-à-dire qu'il laisse tomber une carafe d'eau fraîche sur la robe de la jeune femme. Venez, venez, venez, je vais vous aider à vous sécher. Et puis, ma foi, ça a mis du temps à sécher puisqu'on les a vus réapparaître que 4 ou 5 heures plus tard et l'affaire était entendue.

Et Bonaparte attend, promet à la Bélilotte que si elle lui donne un enfant, il répudiera Joséphine et il l'épousera. Avec une partie de son armée, Bonaparte quitte alors l'île de la Bélilotte. l'Egypte et gagne la ville de Jaffa, aujourd'hui Tel Aviv.

Après avoir mis le siège, les Français font 3000 prisonniers. C'est à un moment où son armée est mal équipée, mal ravitaillée et il ne sait pas trop quoi faire de ces milliers de prisonniers. Il ordonne, et on a l'ordre écrit de Bonaparte, il ordonne à Berthier de faire exécuter les prisonniers. Mais paradoxalement, ce crime de guerre a eu des effets plutôt positifs sur la suite de l'histoire. Parce que, en imposant l'idée, ou en montrant que Bonaparte était absolument capable de tout, il l'a dispensé par la suite de recourir très souvent à la violence, parce que le souvenir de Jaffa agissait de manière tout à fait dissuasive sur d'éventuelles oppositions.

À Jaffa encore, une épidémie de peste décime les rangs des Français. C'est le fameux tableau des pestiférés de Jaffa, où le peintre montre un Napoléon compatissant, visitant ses soldats atteints de la peste. Ce qu'on ignore, c'est ce qui s'est passé après.

Bonaparte est contraint de regagner l'Égypte. Il est contraint de regagner l'Égypte dans des conditions très difficiles. Il décide de ne pas s'encombrer des blessés et des malades intransportables et il décide de les faire empoisonner.

Plusieurs dizaines de soldats sont ainsi sacrifiés. Puis Bonaparte fonce vers Aboukir où s'est rassemblée une immense armée turque. La bataille est terrible, les pertes turques sont énormes, mais des nouvelles fraîches arrivent de France.

Les événements ont bougé, la guerre a repris, il y a eu un nouveau coup d'État qui a achevé de discréditer le territoire et donc tout le monde est convaincu qu'il faudra en finir avec la révolution. Bonaparte sent que son heure est venue. Une caricature anglaise le montre quittant secrètement l'Egypte et passant le relais à Clébert qui, du même coup, récupère dans son lit la jolie Bélilotte.

Deux mois après, Bonaparte est à Paris. Avant toute chose, le divorce. Il a même fait mettre dehors les affaires de Joséphine.

Mais celle-ci, qui connaît bien son Bonaparte, c'est aussi le moyen de le fléchir. Elle frappe à la porte, pas de réponse, elle frappe, elle frappe, elle pleure, elle gémit, absolument sans effet. Et puis, finalement, ses enfants, Hortense et Eugène, se joignent à elle. Et c'est à ce moment-là, c'est intéressant.

que Bonaparte va ouvrir la porte. Et il tombe dans les bras l'un de l'autre. Et le lendemain, quand Lucien vient pour régler les détails du divorce, il trouve Bonaparte carrément dans le lit de Joséphine. Vous êtes là, bonjour.

Mais ton divorce, je me suis arrangé. L'heure n'est plus au divorce. A présent pour Bonaparte, il s'agit de prendre le pouvoir. Peu avant le coup d'état qui va le porter au pouvoir, Napoléon emménage avec Joséphine dans ce beau domaine de Malmaison, à une quinzaine de kilomètres de Paris. Napoléon trouve la maison trop chère, mais Joséphine s'entête.

Et comme toujours, Napoléon cède. Il ne le regrettera jamais. Lorsque l'on entre dans cette maison, on découvre ce vestibule décoré de colonnes, qui donne à la pièce une allure romaine qu'apprécie Napoléon. Il s'adjoint d'ailleurs les talents de deux architectes, Charles Persier et Pierre-François Fontaine, qui donneront le... ton à l'époque et qui seront les vrais créateurs de ce qu'on appellera le style empire.

Mais regardez, tout ici semble faire référence à l'antiquité romaine, du moins telle qu'on l'imaginait au 18e siècle, avec ses lignes droites, ses vasques ou ses nymphes. Ce goût pour l'antiquité, on le retrouve dans ses fresques, inspirées de celles trouvées à Pompéi, mais aussi dans la mode. Les élégantes comme Joséphine portent ces robes largement décolletées et serrées sous la poitrine, en imitation de celles des matrones romaines. Si Bonaparte vient se reposer à la Malmaison, il vient aussi y travailler.

Voici le cabinet de travail bibliothèque où étaient conservés à l'époque près de 5000 volumes, dont beaucoup d'auteurs anciens que vous voyez représentés ici au plafond. Ce décor... A un fond de vérité, parce que Bonaparte est un grand lecteur de livres d'histoire sur l'Antiquité, comme Plutarch ou Titlive. Mais il lit aussi des auteurs modernes, comme Voltaire et Rousseau.

Enfin, un détail mérite d'être noté, quand on prête un livre à Napoléon, il le rend toujours. Le soir, pendant que les uns jouent au billard, Joséphine joue de la harpe dans ce salon de musique. Napoléon a sans doute goûté quelques heures de calme, dans cette pièce, après les moments très durs qu'il a vécu en Égypte.

Et avant, le coup d'État qui va le porter au pouvoir. Un coup d'État bien préparé, mais qui a failli très mal tourner. Qui aurait pu l'imaginer ? Un Napoléon Bonaparte maladroit, perdant son sang-froid, pris à partie par les députés qui veulent le mettre hors la loi. C'est l'image qui nous reste de ce coup d'État du 18 brumaire.

Que s'est-il passé ? Tout s'est déroulé ici, dans le beau château de Saint-Cloud. Il sera incendié en 1870 pendant la Commune de Paris. Il n'en reste plus aujourd'hui que ce domaine de 460 hectares. Voici l'âme du complot, Emmanuel Sieyès, un des cinq membres du directoire.

Son plan consiste à renverser ce régime instable et corrompu pour le remplacer par un gouvernement autoritaire. Sieyès a passé son été 1799 à chercher un général. Un général qui lui servirait de sabre, puis surtout qui après remettrait le sabre dans son fourreau.

Sieyès choisit Bonaparte. Bravo pour sa perspicacité. Le coup d'état aura lieu les 18 et 19 brumaire, 9 et 10 novembre 1799, au château de Saint-Cloud, sous la surveillance de l'armée. Dans l'esprit des comploteurs, le coup d'état du 18 brumaire n'est pas un coup d'état militaire.

coup d'état politique, ils veulent contraindre les chambres à modifier la constitution pour pouvoir en créer en réalité une nouvelle. Mais rien ne se passe comme prévu. Les députés du conseil des 500, l'équivalent de notre parlement actuel, soupçonnent un coup d'état.

de force ironie du sort ce jour là le président de séance n'est autre que lucien bonaparte le propre frère de napoléon non loin de là bonaparte et sieyès s'impatient fermé là sans rien pouvoir voir ni entendre sans froid général du sang froid il s'impatiente parce que les chambres discutent parce que les chambres veulent voter parce que les chambres sont en ébullition C'est 20 heures qu'il parle à moi. C'est un mauvais signe, toi c'est yes. Mon cher, la politique ce n'est pas la guerre. Il faut infiniment plus de temps pour dire une bêtise que pour tirer un coup de feu. Et lui qui ne connaît rien au fonctionnement parlementaire pense que en allant leur parler il va simplement régler le problème.

Soldats, avec moi ! C'est une folie. Car Bonaparte s'invite lui-même à la chambre des députés en compagnie de quelques grenadiers.

Un militaire ne peut pas entrer dans le sein du pouvoir législatif sans y avoir été autorisé. Et donc, ça paraît immédiatement, quand il entre dans le Conseil, comme déjà l'amorce d'un coup d'État militaire. Alors là, c'est la V, parce qu'évidemment, Bonaparte n'est pas habitué à parler aux députés, donc on le met quasiment hors la loi, il perd ses moyens, il ne sait plus quoi faire. Donc immédiatement, réaction des parlementaires, qui finalement, le mouvement prenant de l'ampleur... demande sa mise hors la loi, donc c'est raté.

La manœuvre parlementaire est ratée par la faute de Bonaparte. Alors Bonaparte sort de l'orangerie, se tient le Conseil des 500, il est complètement sonné, il suffoque, il sait pourquoi faire, et conclusion, il se gratte ses boutons, il a les visages en sang, et ce coup d'État a l'air d'être complètement fichu. Et heureusement, tout va être sauvé par Lucien, le président du Conseil des 500, qui arrive à cheval et qui va sauver la situation. Il est contraire à tous les principes de la République, d'une minorité... parce que c'est la terreur sur une assemblée élue par le peuple.

Et à ce moment-là, Lucien sort son épée et dit Si j'avais pensé un seul instant que mon frère est attenté à la liberté, je l'aurais percé moi-même de mon épée. En avant ! Et à ce moment-là, on crie tambour à la charge Les Murat qui en rajoutent disent foutez-moi tout ce monde là dehors C'est la panique, les députés s'enfuient, passent par les fenêtres, empêtrés dans leur toge, ségués dans le parc, le coup d'État est terminé.

Et c'est ainsi qu'à 17h30, dans un désordre indescriptible, les députés, qui étaient réunis par la volonté du peuple, en sortent par la force des baïonnettes. Dès le lendemain, le directoire est aboli. Trois consuls sont nommés, présidés par le général Bonaparte.

C'est le régime du consulat. Au début du mois de janvier 1800, le premier consul, Napoléon Bonaparte, emménage avec son épouse Joséphine dans l'ancienne résidence du directoire, au palais du petit Luxembourg, à Paris. Voici son bureau, qui est aujourd'hui celui du président du Sénat. Dans un coin de la pièce, on peut même voir le fauteuil du premier consul, parfaitement conservé. Alors nous sommes ici dans le tout premier cœur du pouvoir napoléonien.

C'est d'ici de ce bureau exactement. que Napoléon a commencé à transformer la France et puis l'Europe. Napoléon était un travailleur acharné.

Pour cela, il avait besoin d'informations. Alors il avait des fiches à jour remplies sur son armée, sur les comptes, sur l'administration. A-t-on fait le compte exact de ce qui reste dans les caisses de l'État ? 167 000 francs.

Scandaleux ! Napoléon travaillait ici finalement comme un ordinateur. Et petit à petit, il a constitué le disque dur de la France qui était dans son bureau.

On a fait rentrer quelques centaines de millions de francs dès cette année. Rapide, efficace, le premier consul prend à peine le temps de manger. Voilà, fauché, approchez !

Écoutez, Napoléon s'alimentait d'une façon un petit peu disparate, c'est-à-dire qu'il mangeait très vite. Il mangeait tellement vite qu'en général, le midi c'était 5 minutes. Crono, hein. Le soir, 10-15 minutes.

Il se changeait 3-4 fois par jour, ça peu de gens le savent. Et en fait, il se changeait pourquoi ? Parce qu'il mangeait avec les doigts. Donc il s'essuyait sur ses vêtements, il s'essuyait sur ses chemises, sur ses uniformes.

Il s'essuyait aussi sur les fauteuils en soie. Donc comme si aujourd'hui, vous allez au château de Versailles ou à l'Elysée, puis vous commencez à vous essuyer sur des 3 ou 4 000 euros le mètre carré de tissu. Donc il fallait refaire ça assez régulièrement. Quand il le souhaite, le premier consul prend ce petit escalier qui mène dans les appartements privés. Alors nous sommes ici au premier étage.

C'est ici que Joséphine et Hortense passaient tout leur temps à tricoter. C'est assez petit mais elles n'avaient pas le droit de descendre car Bonaparte travaillait au premier étage et leur interdisait de descendre. Avez-vous oublié que nous allions à l'opéra ? Non mais Bonaparte... Et quand il s'enferme dans son bureau, Dieu sait quand il en sortira.

Comme il est premier consul, qu'il est devenu maintenant quelqu'un d'extrêmement important, eh bien, toutes les femmes, naturellement, lui tournent autour. Le pouvoir rend beau, bien sûr. Pardon de venir si tard.

J'ai dit à Joséphine que je travaillais. Alors il est attiré par les tragédiennes, il est attiré par les chanteuses, comme la Grassini. La Grassini est une femme déjà un peu lourde, on ne peut pas dire que ce soit une beauté, mais c'est une femme de caractère et une femme qui chante de manière extrêmement sensuelle.

Napoléon n'est pas un très bon amant en réalité, c'est quelqu'un qui est un petit peu comme à l'armée, on marche abri d'abattu et l'affaire est vite expédiée. Pour planifier ses aventures amoureuses comme des opérations de campagne, Napoléon peut compter sur sa meilleure complice, sa sœur Pauline. Pauline jouait le rôle d'entremetteuse avec son frère, elle lui préparait ses dames de compagnie, il fallait déjà qu'elle soit là à l'heure parce que Napoléon Bonaparte n'a jamais...

Elle n'a jamais eu beaucoup de temps. Donc il fallait qu'elle soit bonne, de bonne humeur, et qu'elle soit toujours souriante, sans trop d'ailleurs l'ennuyer. Donc vous voyez, c'est un équilibre. Donc Pauline les préparait à cela. Joséphine, à ce moment-là, va commencer à se dire, mais, oula, c'est que...

Je suis en danger, moi, de mon côté, maintenant. La seule chose que je craigne, c'est que tu m'aimes de moins en moins. Jusqu'au jour où tu ne m'aimeras plus du tout.

Et c'est elle qui va justement, maintenant, essayer de faire le barrage. frontières entre les aventures amoureuses que pourrait avoir son mari et elle veut le protéger le dit d'ailleurs à tout son entourage c'est le c'est à moi on n'y touche pas elle est devenue maintenant elle extrêmement jalouse mais à peine installé bonaparte doit repartir en guerre pour surprendre les autrichiens en italie il décide de faire passer son armée par le col du grand saint bernard réputé infranchissable 37 000 soldats se transforment en alpinistes et en alpinistes. entre tout droit dans la légende.

Il faut imaginer les difficultés rencontrées par un général pour faire passer une armée de 37 000 hommes dans un décor comme celui-ci. Avec des routes boueuses, verglacées, enneigées. On est obligé de démonter les canons, de mettre les roues sur les dons des mules, de transporter les munitions dans des caisses de sapins, de même, et les hommes s'appeler par groupe de 18 pour traîner les canons.

Bonaparte, lui, ne passe pas le col sur un cheval fougueux, comme sur le tableau de David. C'est ici, dans cette auberge du village de Bourg-Saint-Pierre, qu'il échange son cheval contre une bonne et vieille mule, moins héroïque sans doute, mais mieux adaptée au terrain. Quant à ses soldats, ils arpentent les pistes sur le terrain.

des centaines de kilomètres avec un équipement réduit au minimum. La redingote que je porte est un modèle d'officier à triple rotonde pour se protéger du foie naturellement et quant au soldat lorsqu'il a franchi le col du Saint Bernard et bien il est équipé d'une d'une manière beaucoup plus simple. Un habit-veste et tout le matériel était contenu dans un sac à dos.

En peau de vache, avec les courroies derrière pour mettre, bien sûr, sur le dos. Qu'est-ce que l'on trouve dans son sac à dos ? Eh bien, tout d'abord, un bonnet de police, ça va le protéger quand même du froid.

Il va y avoir également une petite gourde glissée pour mettre de l'alcool, parce qu'on en a besoin. On trouve un petit bonnet de nuit, parce que les nuits sont bien froides, surtout dans le col du Saint-Bernard. Et puis, si le premier consul nous passe en vue, il faut bien avoir une culotte de qualité.

Donc on a la belle culotte blanche que l'on va garder pour la parade et bien sûr comme on va transférer etc. On a besoin d'une chemise, une chemise de rechange, une chemise en lin bien solide mais qui protège du froid également. Le 2 juin, Bonaparte bat les Autrichiens à Maringo.

C'est une victoire difficile mais c'est une victoire. Avec la paix, la France de Napoléon Bonaparte s'impose à l'Europe entière. Désormais, Napoléon emménage aux Tuileries, dans les anciens appartements royaux.

Autour de lui se met en place une véritable cour où Joséphine tient un rôle essentiel. Tout le monde sait qu'elle a une emprise sur Napoléon Bonaparte et qu'elle est capable de le calmer. Donc ce pouvoir... ce pouvoir consulaire se complète magnifiquement.

À l'un, le pouvoir fort, régalien et d'État, et à l'autre, le pouvoir des cœurs, la séduction, la légèreté qu'il faut à un pouvoir pour que, comme ça, les deux réunis donnent une idée. image complète et parfaite apaisante et rassurante pendant toutes ces années du consulat en inventant en innovant napoléon fait entrer la france dans le monde moderne toutes nos institutions actuelles conseil d'état cours des comptes préfet vient de l'époque du consulat au sommet de l'oeuvre du consulat il y à ce monument le code civil des français qu'on appelle le le Code Napoléon. Partout, Napoléon a voulu introduire le Code civil. Le Code civil, c'est la fin de la féodalité, c'est la fin des privilèges, c'est la liberté civile. Et l'idée selon laquelle tout homme et toute femme peut avoir le droit à avoir un destin et accéder à sa propre liberté, à sa propre autonomie.

La naissance de la Légion d'honneur en 1802 va dans le même sens, en remplaçant les anciens privilèges. privilèges par une distinction du mérite au musée de la légion d'honneur à paris on peut voir les toutes premières médailles qui furent distribués elles sont les seules à porter les figies de bonaparte napoléon c'est un chef leader c'est un meneur d'hommes c'est lui qui sent la nation et il sait que pour mener des hommes il faut qu'ils se sentent reconnus dans leur mérite car c'est le mérite qui a récompensé et qui est récompensé de manière universelle c'est la même décoration qu'on donne aux princes ou aux simples soldats aux professeurs aux chercheurs qu'à l'éminence etc après dix années de révolution la paix est là la france se modernise on voudrait que ça dure mais malheureusement le 24 décembre 1800 une machine infernale explose rue saint nicaise à paris bonaparte en réchappe mais on dénonce nombre 22 morts et une centaine de blessés. En 1800, l'Angleterre comprend qu'il vient de se passer quelque chose, que, on va dire, le bazar... a été créée par la Révolution est en voie de se terminer.

Donc elle va insister, continuer, amplifier son aide aux comploteurs de tout poil qui veulent en finir avec Bonaparte. À la fin, Bonaparte a besoin d'un coupable. Mais sa colère tombe sur un innocent, le duc d'Anguin, un des principaux opposants royalistes. A 17h30, le 19 mars 1804, le duc est conduit au château de Vincennes. Il est jugé le soir même.

C'est dans cette salle du premier étage de la tour du bois que le tribunal militaire est réuni à la demande de Murat, autour de cette table. Le duc d'Anguin est entendu par ce tribunal, mais les jeux sont déjà faits, l'objectif est connu, c'est la mort. L'acte de condamnation est déjà pré-rédigé.

Donc très rapidement, le duc d'Anguin est emmené dans les douves du château. Le duc d'Anguin est emmené dans les douves par les soldats, en passant par cet escalier, qui est le seul point d'accès aux douves du château de Vincennes. La sévérité de Bonaparte a des raisons politiques.

En frappant les royalistes, il veut rassurer les vieux révolutionnaires en leur montrant que Bonaparte reste l'ennemi de l'Ancien Régime. Le long périple dans les douves s'arrête ici, au pied du pavillon de la Reine. Le duc d'Anguin constate qu'un peloton d'exécution a été réuni et surtout qu'une tombe a été creusée.

Il demande à voir un prêtre, cela lui est refusé. Il refuse qu'on lui bande les yeux. Il se recueille un instant.

Apprêtez vos armes à mon commandement ! Bonjour ! Et il dit viser au cœur, et la salve part, et il tombe. Les attentats contre la vie du premier consul favorisent, dans l'opinion, une idée nouvelle.

Le consulat doit céder la place à un empire héréditaire. La monarchie impériale, c'est une façade pour rassurer les autres monarchies européennes en disant c'est fini la révolution, c'est pas Robespierre qui est là, c'est un monarque. Il s'imagine dès lors qu'il va être reconnu par eux comme l'un des... leur et qu'il va pouvoir désormais discuter et négocier avec eux de pair à pair. Et donc, voilà, maintenant, la France peut revenir dans le concert des puissances européennes.

L'Empire, Joséphine, elle, n'en veut pas. Joséphine est un peu arc-boutée contre cette affaire-là. Pourquoi ?

Parce que l'Empire serait héréditaire. Et à partir du moment où elle n'est pas capable de lui offrir un fils, elle sait qu'elle risque la répudiation d'un jour à l'autre. Pourtant, Joséphine avait réussi jusque-là à convaincre Napoléon que c'est lui qui était stérile.

Il est vrai, on le saura d'ailleurs lors de son autopsie, quand on fera son autopsie à Sainte-Hélène, qu'il n'était pas franchement, admirablement équipé génitalement parlant. Et donc elle est parvenue à lui dire, mais c'est ta faute, moi j'ai déjà eu des enfants, mais toi tu ne peux pas en avoir. Cette atrophie sexuelle...

était certainement pour lui un défi, qu'il a essayé de compenser par ses liaisons. Il n'arrêtait pas, il courait la gueuse sans arrêt, obstinément. Il veut absolument se prouver à lui-même qu'il est un homme complet.

Une des maîtresses de Napoléon, Eleonore de Nuelle de La Plagne, va enfin prouver qu'il n'est pas stérile en portant un enfant de lui. Eh bien monsieur, mon valet me dit que vous vous êtes présenté comme venant de la part de l'empereur pour voir. Mon fils, oui. Monsieur ! Enfin !

Et il se penche sur le berceau et dit, c'est pas possible, c'est mon portrait craché ! Il a mon nez, il a... tout juste il a pas ma mèche quoi !

Et alors là il est complètement anéanti de bonheur, il dit, je peux être papa. Alors Eleonore est satisfaite, elle lui dit, on va l'appeler Napoléon. Non, Léon suffira !

Le 18 mai 1804, un décret du Sénat institue l'Empire. Article 2, Napoléon Bonaparte est empereur des Français. Article 3, la dignité impériale est héréditaire.

Napoléon est proclamé empereur le 18 mai 1804, mais il est intronisé et couronné le 2 décembre en la cathédrale Notre-Dame de Paris, ainsi que l'impératrice Joséphine en présence du pape Pisset. Cette cérémonie a été peinte deux fois par le peintre David. Un de ses tableaux est au Louvre et date de 1805, l'autre est ici au château de Versailles peint à partir de 1808. David nous fait revivre ici le moment solennel où Napoléon couronne Joséphine, qui devient alors impératrice des Français.

Juste avant, Napoléon s'est coiffé lui-même de la couronne de Charlemagne. Ce n'était en réalité qu'une reconstitution exécutée sur l'ordre de l'Empereur. Derrière Joséphine, que vous voyez agenouillée devant l'empereur, il y a les deux sœurs de Napoléon, chargées de porter la traîne de l'impératrice.

Ah, ce ne fut pas une mince affaire. Au début, elles s'y refusent. Puis Napoléon hausse le ton, leur parle sèchement en corse.

Elles se résignent alors. Des rumeurs disent même que les malicieuses ont essayé de faire chuter Joséphine en se servant du poids de la traîne. Si c'est vrai, elles n'y sont pas parvenues, heureusement pour elles. Il y a dans ce tableau une erreur, mais une erreur volontaire. Regardez, David a représenté au centre du tableau Laetitia Ramolino Bonaparte, la mère de l'empereur.

En réalité, Madame Mère n'est pas présente au sacre de son fils, mais Napoléon a tenu à rectifier sur la toile ce qui reste sans doute pour lui une immense frustration. Le sacre marque vraiment un sommet dans l'ascension de Napoléon Bonaparte. Et ce n'est pas fini.

De victoire en victoire, les deux années qui suivent vont faire de Napoléon l'un des maîtres du monde. Le premier objectif de Bonaparte, devenu empereur, se situe outre-Manche. Cette colonne, haute de 54 mètres, est érigée à l'entrée de Boulogne-sur-Mer.

A son sommet, une statue de Napoléon tournant le dos à la Manche et à sa vieille ennemie, l'Angleterre. Une immense armée de 200 000 hommes est rassemblée au camp de Boulogne. Pendant deux ans, sur les bords de la Manche, elles s'entraînent et s'éloignent. s'organisent. A force, cette armée devient la meilleure armée du monde, celle qu'on appellera bientôt la Grande Armée.

Des soldats venus de toute la France, des anciens des guerres de la Révolution, qui se renforcent en puissance et en technicité. Tant imposante, tous les corps d'armée étaient présents à Boulogne. Il est certain que c'est une armée qui était vraiment adaptée au projet et surtout une armée exceptionnelle.

C'est ici, au château de Pont-de-Brique, à quelques kilomètres de Boulogne-sur-Mer, que Napoléon établit son quartier général. On lui apporte les projets les plus fous pour traverser la Manche. Un tunnel sous la mer, des passerelles soutenues par des escadrilles de monts golfières, des bateaux à vapeur. ou des sous-marins.

Mais l'idée retenue est plus simple, frapper vite et fort. Eh bien, c'est un petit peu comme le 6 juin 1944, mais à l'envers. Napoléon a besoin d'être maître de la Manche pendant 24 heures, lancer une offensive violente, éclair...

Sa grande armée, 130 000 hommes sur l'Angleterre. Mais l'invasion de l'Angleterre attendra, car au même moment, les Russes et les Autrichiens passent à l'attaque en Allemagne. Murat, changement de programme. Que les clérons sonnent le rassemblement. Départ immédiat, 40 km par jour, 5 minutes de pause par heure.

Ça sera épuisant. Alors je veux que les tambours précèdent et ferment la marche et qu'ils battent sans cesse pour donner du cœur aux hommes. En un éclair, les sept corps de la Grande Armée déferlent sur l'Allemagne par des routes différentes.

Et c'est ici qu'a lieu le dernier acte de la campagne. Nous sommes dans l'actuelle République tchèque, à 200 km au sud-est de Prague, près de la petite ville de Slavkov. A l'époque, son nom allemand est Austerlitz.

Dès son arrivée, Napoléon repère le terrain où aura lieu la bataille. L'une des grandes caractéristiques de Napoléon, c'est de vouloir connaître, reconnaître son terrain jusque dans ses moindres détails. Il veut en connaître la topographie, mais également la qualité du sol.

savoir s'il va pouvoir développer l'artillerie, la cavalerie, l'infanterie de manière optimum. Et à ses maréchaux qui l'entourent, l'âne, Murad, à vous, il va dire Messieurs, reconnaissez bien ce terrain, c'est ici que nous nous battrons, vous aurez tous un rôle à y jouer Justement, voici la position clé du champ de bataille, le plateau de Pratzen. Napoléon fait quelque chose d'étonnant.

D'abord, il prend position sur le plateau. Et quelques jours après, il fait demi-tour. Comme s'il décidait de prendre la fuite. C'est la plus belle opération d'intoxication du 19e siècle. Napoléon va abandonner le terrain et notamment le plateau de Pratzen pour faire croire à...

ses ennemis qu'il a peur d'eux et les pousser à la faute. Mieux, pour convaincre le tsar de son état de faiblesse, Napoléon fait des propositions de paix et parlemente avec le comte Dolgoruky. La rencontre entre les deux hommes se passe entre les lignes, les russes et les français. Napoléon voit arriver un jeune prince russe arrogant dans un très bel uniforme, très très fier de lui, qui va faire des propositions inacceptables pour l'empereur des français.

Dolgoruky est s'estime que Napoléon va battre en retraite. Dès que le plateau de Pratzen est abandonné par les Français, les Russes l'occupent à leur tour. À présent, la nuit est tombée. C'est le 1er décembre, il fait très froid.

Les soldats se sont rassemblés autour des feux de camp et se préparent pour la bataille. Certains pensent peut-être que demain, ils ne seront plus là. Ce soir-là, Napoléon arrive parmi ses soldats. Dès qu'ils le reconnaissent, les grenadiers le saluent d'un tonitruant Vive l'Empereur ! Vive l'Empereur !

Vive l'Empereur ! Vive l'Empereur ! Certains, comme dans un feu de joie, embrassent des torches improvisées. Napoléon déclare C'est la plus belle nuit de ma vie Arme ! Joue !

Fais ! Il n'a jamais été aussi proche de ses soldats. Et pendant ce temps-là, du côté des Austro-Russes, on est persuadé que les Français...

sont en train de décamper et de brûler leur bivouac. Nous sommes le 2 décembre, à l'aube. Et soudain, le tonnerre éclate. Des milliers de soldats russes déferlent du plateau de Pratzen, baïonnettes au canon.

Ils sont là, les Russes ! Les Russes attaquent les positions françaises ! Ils sont en contact avec les hommes de Davout qui vont tenir toute la Matilée ! Ils ont dégarni leur centre, ils font une grave erreur.

Napoléon n'en attendait pas tant. C'est le moment précis qu'attend Napoléon. Voyant que le centre russe est dégarni, il lance le maréchal Soult et ses 20 000 hommes à la conquête du plateau de Pratzen. Les hommes vont mettre 20 minutes à rentrer en contact avec l'armée russe.

Après un combat de deux heures acharné, l'armée française va rester maître de la position. Et 10... dispersé la quatrième colonne de Kutuzov. Napoléon est satisfait, la bataille se déroule selon ses plans.

Il dira même plus tard, l'ennemi se comporte comme s'il manœuvrait sous mon commandement. Les Russes viennent de comprendre le piège, ils réagissent aussitôt. Le grand but de Constantin, voyant que le plateau est pris, lance la cavalerie impériale, la garde impériale russe, à l'assaut des troupes françaises.

Mais c'est trop tard, le plateau est solidement tenu par les russes. les Français, les Russes sont repoussés. A 15h30, un mouvement de panique gagne irrésistiblement les rangs des coalisés. L'étau se referme sur l'armée russe. Elle tuit par les étangs de Satchkan.

Napoléon réunit une batterie et fait canonner les étangs. Les canons de Napoléon brisent la glace et les fuyards de l'armée russe périssent noyés dans l'eau froide des étangs. Nous sommes à présent le 3 décembre, le lendemain de la bataille.

Dans le château d'Austerlitz, Napoléon prépare l'adresse qu'il va faire à ses soldats. Ici est massé le 1er régiment des grenadiers à pied de la garde impériale. Ils attendent depuis le matin.

En milieu d'après-midi, Napoléon sort sur ce balcon et leur dit Soldats, je suis content de vous. Il suffira que vous disiez que vous étiez à Austerlitz pour qu'on vous réponde Voilà un brave ! Vive l'Empereur !

Après la victoire de Sterlitz, Napoléon fait chanter le chant du départ. Avec le mot République dans le chant du départ, la République nous appelle. Et il n'y a dans son esprit aucune contradiction entre l'Empire et la République. L'Empire est une dictature de celle publique qui sauve les conquêtes de la Révolution.

Les mauvaises langues diront que si Bonaparte préfère ce jour-là le chant du départ à la Marseillaise, c'est parce que l'auteur de la Marseillaise, Roger de Lille, avait été l'amant de Joséphine. Mais ce ne sont que des mauvaises langues. Les victoires succèdent aux victoires.

L'année suivante, Napoléon écrase les Prussiens en deux batailles fulgurantes à Hohenstatt et Jena. Dans la foule enthousiaste, le jeune philosophe Hegel s'écrit J'ai vu passer l'empereur, cette âme du monde Il est vrai que toute l'Europe de cette époque vit à l'heure de Napoléon. L'idée européenne de Napoléon, c'est l'idée européenne d'il y a 200 ans. C'est-à-dire que l'Europe s'organisera autour d'une ou deux nations prépondérantes qui domineront les autres, en quelque sorte, qui réorganiseront le continent.

En février 1807, la terrible bataille d'Eylau est marquée par la plus grande charge de cavalerie de l'histoire. 12 000 cavaliers, commandés par Murat, s'ébranlent sur une terre glacée. C'est une nouvelle victoire des Français contre les Russes.

La même année, en entrant en Pologne, Napoléon est accueilli en libérateur par les nationalistes polonais. Parmi eux, il y a une belle jeune femme, Marie Waleska. Soyez le bienvenu, Sire.

Une fois le bienvenu sur notre terre de Pologne et qui vous attend pour se relever et... La Polonaise, la belle petite Marie Walewska, qui elle a épousé un barbon qui pourrait être son grand-père, qui est un vieux monsieur ventripotent, absolument inoffensif naturellement, sexuellement parlant. Et Napoléon trouve qu'elle a des yeux merveilleux, cette petite Marie.

Voilà, il ne manque plus personne maintenant. Il faut toutes les pressions du gouvernement polonais et de son mari qui lui expliquent que si elle ne se rend pas auprès de l'empereur, elle sera une mauvaise polonaise. Doucement, Cyr. Venez à moi comme un homme, pas comme un concurrent.

Napoléon va lui faire une cour assidue, elle se refuse à lui, elle se refuse à lui. Voyez, plus je m'approche de vous et plus vous reculez. Et elle pleure, même elle sanglote et elle tombe vraiment en pavoison, elle s'évanouit. Et il la prend ou il la viole en fait. Ce qu'on lit c'est qu'elle s'est évanouie et que quand elle s'est réveillée, c'était fait.

C'est un viol, ni plus ni moins. Mais allons comprendre la petite Marie Walewska qui va venir vers lui, qui va lui pardonner ce geste qu'elle prend pour un geste d'amour et qui va connaître une merveilleuse histoire d'amour avec Napoléon. pendant des années et qui va lui faire un fils également.

Il court dans Paris des rumeurs qui me font beaucoup de peine. Son amour pour Marie a-t-il contribué à éloigner Napoléon de Joséphine ? C'est possible. La question du divorce à présent devient brûlante. Il faut bien dire que les frères et les sœurs de Bonaparte, au début, ont essayé de jouer sur tu dois divorcer parce qu'elle t'a trompé Ils ont échoué.

Donc, la deuxième tentative, c'est tu dois divorcer parce qu'elle ne te donne pas d'enfant Et surtout, la naissance d'un enfant devient un problème politique. L'Empire devient de plus en plus grand. Après les victoires d'Halo et de Frida.

L'Inde contre l'armée russe, Napoléon et le tsar Alexandre Ier décident de faire la paix et de se rencontrer sur un radeau à Tilsit, au milieu du fleuve Némen, à la frontière russo-polonaise. Comme vous le savez, sire, je suis comme vous. Je méprise les Anglais à un point que je ne saurais dire.

Dans ce cas, sire, la paix est faite. Napoléon, a-t-il cité, probablement se trompe sur les sentiments d'Alexandre. Il pense qu'il l'a conquis, il pense qu'il l'a séduit, il pense qu'Alexandre accepte sans arrière-pensée le traité. Or, on sait que pendant même la négociation, Alexandre écrivait à ses proches et à ses sœurs notamment que tout ça n'était qu'une comédie pour présenter ou préparer la revanche. Les deux empereurs signent un traité qui divise l'Europe entre les deux puissances.

En cet été 1807, l'empire de Napoléon vient d'atteindre son apogée. Quelques mois après, en décembre de la même année, Napoléon effectue à Venise son premier séjour. Il est roi d'Italie depuis 1805 et il entend faire de Venise la seconde ville, avec Milan, de son royaume italien. C'est ainsi qu'est né le Palais Royal de Venise. Ce palais, qui fait aujourd'hui partie du musée Corrère, est resté longtemps plongé dans l'oubli.

Mais par chance, il vient de renaître grâce au comité français pour la sauvegarde de Venise. Napoléon lui-même n'a jamais habité cette résidence impériale qui fut surtout occupée par Eugène de Beauharnais, le fils de Joséphine, en sa qualité de vice-roi d'Italie. Mais tout ici évoque Napoléon. Cette salle de bal, par exemple, avec ses colonnes blanches et ses chapiteaux à l'antique, est un bel exemple d'architecture empire. La salle à manger, juste à côté, est occupée par une grande table, dont le surtout central en bronze doré est retrouvé dans les réserves, date de l'époque de Napoléon.

On retrouve ici le style empire, mais cette fois, avec une touche de sensualité italienne qui en corrige un peu la raideur. Ainsi, pièce après pièce, depuis 15 ans, grâce à de patientes recherches, le palais royal de Venise retrouve sa splendeur de jadis. Mais ce qu'il y a de plus étonnant dans ce palais royal, c'est cette statue de l'empereur qui était érigée sur la Piazzetta, tout près de la place Saint-Marc, et qui faisait de Napoléon un dieu vivant, tenant le monde dans ses mains.

Napoléon disait lui-même que Venise était le salon le plus élégant d'Europe. Qui pourrait imaginer que cet empire qui s'impose à toute l'Europe va bientôt s'effondrer comme un château de cartes ? C'est pourtant ce qui va arriver à cause d'une obsession de Napoléon asphyxiée économiquement l'Angleterre.

C'est cette obsession qui va mener Napoléon à sa perte. Cette obsession de vaincre l'Angleterre grandit avec les années. Mais il ne suffit pas de fusiller les comploteurs. Pour en finir, Napoléon déclenche une machine infernale, le blocus continental. Le blocus continental, c'est la fermeture totale du continent au commerce britannique.

Le blocus continental ne pouvait réussir que si tous les États européens continentaux jouaient le jeu en fermant leur commerce aux navires britanniques. C'était impossible d'obtenir cette unanimité dans l'effort, car bien sûr chaque État avait ses intérêts. Mais Napoléon, enivré par ses victoires, estime que tout doit plier devant lui, même l'impossible.

Et quand vous avez tant de succès, quand l'ensemble de l'Europe est à vos pieds, quand vous dominez finalement le monde... connu comment ne pas résister à cette volonté de puissance sans limite mais quand sera-t-il de la façon de réagir des cours européennes à moins que à moins que rien personne n'a discuté mes décisions il est maintenant un but sûr de lui et donc il n'a plus besoin d'écouter les autres. Mais seulement quand on n'écoute plus personne, c'est là que les erreurs commencent, et là, une des plus grosses erreurs de son règne, l'affaire d'Espagne va commencer, et là, il ne va rien y comprendre et commettre erreur sur erreur.

L'Espagne. Napoléon dira plus tard... C'était ma plus grosse bêtise. C'est une bêtise sanglante qui coûte la vie à des milliers de soldats français. Assassinés ou découpés en morceaux.

Madrid. Un groupe d'hommes au petit matin face aux fusils de leurs bourreaux. C'est le 13 des maillots de Francisco de Goya. Le 13 des maillots représente ce qui s'est réellement passé le 3 mai 1808, lorsque les troupes napoléoniennes dirigées par Murat ont exécuté les rebelles qui avaient pris les armes contre les troupes impériales. Comme si l'Espagne lui appartenait, Napoléon place son frère Joseph sur le trône, dans le magnifique palais de l'Escurial, près de Madrid.

En dominant l'Europe du Sud, croit-il, il fera respecter le blocus continental. La répression française est impitoyable, mais elle ne peut venir à bout d'une révolte qui gagne tout le pays. Le peuple est complètement remonté par un clergé violent anti-français, parce que les Français à cette époque-là sont présentés comme l'antéchrist, et forcément, ça va déchaîner une guerre nationale. Sur cette autre toile, le peuple espagnol est montré comme un colosse dévorant ses ennemis.

Car voyant la France affaiblie, l'Autriche à nouveau attaque. Il faudra la bataille de Wagram pour repousser le danger autrichien. Mais Napoléon a perdu sa réputation d'invincibilité.

Le 23 avril 1809, il est même blessé à Ratisbonne sur la route de Vienne. La blessure est sans gravité, mais l'alerte est décisive. Napoléon a compris qu'il faut un héritier à l'Empire. Alors la décision de Napoléon est prise, à Fontainebleau, il va annoncer à Joséphine qu'il se sépare.

Je crois que quelques jours plus tôt, il était parti à la chasse et on lui avait dit mais c'est pas le moment de chasser, toutes les bêtes sont pleines et il avait claqué la porte en disant il n'y a bien que les bêtes qui soient pleines dans cette maison Et le 30 novembre 1809 a lieu un repas particulièrement sinistre. On ne cause de rien. On entend que le bruit des assiettes qu'on pose, qu'on ôte.

Le teintement agacé de Napoléon qui de son couteau heurte un verre. Après ce repas morne, pour ne pas dire sinistre, après ce café qui ne fut pas servi par Joséphine, mais que Napoléon se servit lui-même, Constant nous dit, qui est un peu à l'écart, j'entendis un cri. Tu ne m'aimes plus ! Et l'empereur ouvre la porte, cherchant de l'aide. On vient l'aider et on voit l'impératrice qui dit Non, non, vous ne me le ferez pas, vous ne me ferez pas mourir !

Évanoui. Et là, Napoléon ordonne qu'on l'aide, qu'on prend l'impératrice. Napoléon porte par le haut l'impératrice, fait aider par les pieds, et par un petit escalier, on la descend. Un troisième homme passe devant pour éclairer et Bosset tout d'un coup a peur que Joséphine ne tombe, donc il la serre davantage dans ses bras et à ce moment-là, Joséphine ouvre un oeil et lui dit d'une petite voix, Vous me serrez trop fort.

Donc cet évanouissement était véritablement fin, mais il n'empêche que les termes du divorce vont tomber. Elle aura une pension qui va lui permettre de vivre absolument merveilleusement, l'équivalent de centaines de milliers d'euros qui vont lui tomber dessus tous les ans, plus le droit de vivre à la Malmaison, à l'Elysée également, et au petit château normand de Navarre. Alors bien sûr, les Bonapartes sont très contents de ce divorce. La haine s'est construite entre les Boarnés et les Bonapartes.

Et cette femme va enfin sortir de leur vie, de leur clan de famille. Alors bien sûr, il y a une nouvelle qui va arriver. Ils vont très vite comprendre que c'est l'archiduchesse Marie-Louise. d'Autriche, mais Marie-Louise est une toute jeune femme qui n'a pas beaucoup de personnalité, rien à voir avec cette Joséphine qui finalement tenait leur frère. Napoléon regarde son portrait et dit oui, à la limite ça peut allumer Il est un petit peu hésitant quand même.

Il est vrai qu'elle a quand même le menton un peu des Habsbourg. Elle a les yeux à fleurs de tête un peu globuleux. Mais enfin, elle a un joli sourire, même si elle louche également un petit peu.

Mais elle a un joli sourire. Et puis, il est pressé, l'empereur. Il faut un héritier. Marie-Louise est une jeune fille de 18 ans qui a été élevée dans l'horreur de la France.

Il ne faut quand même pas oublier que sa tante Marie-Antoinette a été exécutée. Et en même temps, quand elle sait qu'elle risque peut-être de l'épouser, elle ne témoigne aucune réticence en disant je le ferai pour le bien de la patrie et pour mon père Pour recevoir sa nouvelle épouse, Napoléon a fait tout spécialement aménager le château de Compiègne. Dans une aile du palais, on a créé cette grande galerie, qu'on appelle la galerie de Bâle. C'est là que le 27 mars 1810, Napoléon attend la future impératrice. Alors depuis dix jours, il est très impatient, il essaie de tuer le temps en écrivant notamment.

Tous les jours, il prend la plume pour elle. Il lui écrit des lettres enflammées, romantiques, où il lui dit, par exemple, Madame, le soin de vous plaire sera la plus constante et la plus douce affaire de ma vie. Et puis tout d'un coup, un écuyer arrive et lui dit que le cortège impérial n'est qu'à 60 lieues de Compiègne. Et là, il n'y tient plus. Il décide de partir sur un coup de tête, très content de faire une surprise comme un gamin à sa bien-aimée.

Il met sa vieille redingote de vagrame, part avec Joachim Murat, il prenne un carrosse incognito. Et puis, ils vont jusqu'en forêt de Soissons. Ils s'arrêtent à Courcel, qui est un petit village. Il fait arrêter le cortège impérial.

Un écuyer le reconnaît, crie l'empereur. Il se fait rabrouer par l'empereur, qui voulait rester incognito jusqu'au bout. Et là, il ouvre le carrosse où se trouve Marie-Louise et se jette littéralement à son coup en présence de Caroline Murat, bien sûr.

Et elle, extrêmement surprise. a quand même la présence d'esprit de lui dire Monsieur, vous êtes mieux en réalité que de ne laisser supposer vos portraits. De retour au château, Napoléon prend à peine le temps de présenter sa future épouse à la cour.

Et là, vous avez votre chambre à coucher. Il faut imaginer des flambeaux partout, la cour du château illuminé, des orchestres. Et là, un petit dîner est servi en présence bien sûr de Caroline Murat. Mais à 5h du matin, quand pointe l'aube... Napoléon s'introduit à pas de loup dans la chambre de Marie-Louise, avec la ferme intention de présenter ses hommages à sa future épouse.

C'est ainsi que l'innocente Marie-Louise devient Madame Bonaparte. Le lendemain, fort satisfait de lui-même, il déclare à qui veut l'entendre épouser des Allemandes. Ce sont les meilleures femmes du monde, elles sont bonnes, naïves et fraîches comme des roses.

Après le mariage, célébré le 2 avril 1810, Marie-Louise apprend à devenir impératrice des Français. Et ce n'est pas facile. Alors ce n'est pas facile parce qu'elle est isolée par Napoléon Ier, par précaution, il ne laisse aucun...

qu'un homme l'approchait seule, ni même son maître à musique, ni même son maître à dessin. Donc il passe beaucoup de temps avec elle, bien sûr, dans cette pièce. D'ailleurs, elle lui sert le café, ce qui étonne tout le monde.

Et puis, comme c'est une bonne princesse, bien éduquée, elle fait aussi de la broderie, de la peinture, du dessin. Elle est musicienne, elle chante, elle joue du piano, de l'art. Et surtout, ce qui étonne tout le monde, c'est qu'elle aime jouer au billard et qu'elle n'hésite pas à s'allonger sur la table de billard comme un homme. L'année suivante, le 20 mars, naît un enfant.

Napoléon François Charles-Joseph, roi de Rome. On le surnommera l'aiglon. Poussez, majesté, poussez, allez-y.

L'accouchement est vraiment très laborieux et Napoléon, qui est quand même un homme qui a un cœur, qu'on le veuille ou non, dit Sauvez la femme, sauvez la mère. S'il arrive quoi que ce soit, vous sauvez la mère. Mais enfin, on a pu sauver et la mère et le fils et les coups de canon ont résonné sur Paris. Et Napoléon était le plus heureux des hommes, bien qu'il restât toujours à ce moment-là en correspondance avec Joséphine.

Il écrivait à Joséphine et il la rencontrait encore, Joséphine. On sait qu'un 25 décembre... soir de Noël, il est allé manger avec elle. Il n'était pas franchement en mauvais terme avec sa première épouse.

Au début de 1812, avec 134 départements et 70 millions d'habitants, l'Empire français est au sommet de son extension. C'est alors que Napoléon... fait sa deuxième grande erreur.

Pour forcer le Tsar à respecter le blocus continental, il envahit la Russie. Et c'est ainsi qu'au mois de juin 1812, la grande armée, forte de 500 000 hommes, passe en Russie, enfranchissant le fleuve Niémen. Elle va couvrir dans sa marche un territoire qui va des Pays-Baldes jusqu'à l'Ukraine. Il y a des alliés dans cette armée de Napoléon, on y parle toutes les langues européennes, on l'appelle d'ailleurs l'armée des 20 nations.

Napoléon, très confiant en son immense force, pense que l'affaire sera rapide. Il se trompe. Eh bien pour essayer de comprendre, imaginons deux joueurs d'échecs. Mais deux joueurs d'échecs qui vont jouer des règles différentes.

L'un va jouer l'offensive, l'autre va jouer en permanence la défensive et la dérobade. Enfin le 12 septembre, une bataille gigantesque a tout de même lieu devant Moscou. C'est Borodino. La bataille de Borodino, que les français appellent la bataille de la Moscova, est une bataille victorieuse. mais qui a coûté très cher.

Elle se déroule sur un tout petit terrain, 4 km². Donc les affrontements sont terribles, et le nombre des blessés et des morts va être gigantesque. Le lendemain, au son de la marche consulaire, les troupes françaises entrent solennellement dans Moscou. Napoléon rentre dans Moscou et il va faire des offres de paix à plusieurs reprises au tsar Alexandre. Mais là, contrairement aux habitudes, le tsar ne répond pas.

Rien. Le silence. Pourquoi ?

Parce que le tsar Alexandre sait que l'hiver russe va intervenir et va jouer en sa faveur. Le tsar a bien joué. A l'approche de l'hiver, Napoléon ordonne la retraite.

C'est une des plus grandes catastrophes militaires de tous les temps. Piégés par le froid et le manque de nourriture, les soldats tombent comme des mouches. On signale même des cas d'anthropophagie. Certains mangent leur propre chair.

Un témoin rapporte Les uns avaient perdu Louis, d'autres la parole et beaucoup par excès de froid étaient réduits à un état de stupidité frénétique qui leur faisait retirer des cadavres pour les dévorer ou qui les poussait à se ronger les mains et les bras. Quelques tableaux célèbres ont perpétué le souvenir de cette année terrible, particulièrement quand il s'est agi de traverser une rivière glacée de Biélorussie, la Bérezina. Contrairement à ce que l'on pense, la Bérezina, c'est une victoire. Le général Heblé va se sacrifier avec 400 pontonniers qui, dénudés, vont rentrer dans l'eau glacée et ils vont construire des ponts qui vont être détruits dans la nuit et l'armée française... va réussir à passer ses 600 canons et tout le gros de l'armée.

200 000 morts du côté français, 200 000 prisonniers, 300 000 morts dans le camp russe, la campagne de Russie est une des plus grandes boucheries de l'histoire universelle. Dans les mois qui suivent, c'est la Lali. Russes, Prussiens, Autrichiens, Hollandais, Suédois, toute l'Europe prend les armes contre la France. Au printemps 1814, les coalisés approchent de Paris, qui tombe le 31 mars. Napoléon doit abdiquer.

Nous sommes à Fontainebleau, le 31 mars 1814. Il est 6 heures du matin. Napoléon est ici, dans son cabinet de travail, en train d'imaginer des plans pour protéger Paris. Mais ses maréchaux insistirent, il faut abdiquer.

Les discussions vont durer plusieurs jours. Napoléon est d'accord pour abdiquer, mais en préservant les droits de son fils Léglon. Les alliés, eux, relayés par les maréchaux, veulent une abdication sans condition. En cet après-midi du 6 avril 1814, Napoléon est assis derrière ce guéridon pour rédiger et signer son acte d'abdication qu'il ressent comme un acte sacrificiel pour préserver les intérêts de la France.

Pour autant de rage, on raconte qu'il aurait enfoncé son poignard dans ce meuble et voulu... Vous voyez encore aujourd'hui la trace. Quelques jours plus tard, ici, dans cette chambre, Napoléon tente de mettre fin à ses jours.

Depuis la campagne de Russie, il porte un sachet de poison autour du cou. Il y avait largement de quoi le foudroyer, mais ça ne fonctionne pas. Napoléon vomit. le poison.

On en ignore la raison. Le plus simple est peut-être que le poison, depuis 1812, était vanté. Napoléon dit Je vivrai, puisque la mort ne veut pas plus de moi dans mon lit que sur le champ de bataille. Nous sommes maintenant le 20 avril. La veille, Napoléon a pris connaissance de la décision des Alliés.

Il sera exilé sur l'île d'Elbe, entre l'Italie et la Corse. Le 20 donc, Napoléon fait ses adieux. ses officiers et à ses soldats il leur dit soldats de ma vieille garde je vous fais mes adieux depuis 20 ans je vous ai trouvé constamment sur le chemin de l'honneur et de la gloire je voudrais vous presser tout Tout sur mon cœur, que j'embrasse au moins votre drapeau.

La garde s'écrit, vive l'empereur ! Et la voiture de Napoléon prend alors le chemin de l'exil. On pourrait penser que c'est fini.

Eh bien non, ce n'est pas la fin. Ce n'est pas fini, car l'exil de Napoléon sur l'île d'Elbe ne durera que dix mois. C'est pourtant une île agréable à mi-chemin entre la Corse et l'Italie, où tout est réuni pour offrir une retraite méritée à un homme à la vie agitée. Supposons que l'histoire napoléonienne se soit arrêtée à l'île d'Elbe.

Il manquerait énormément à la légende. Châteaubriand décrira l'île d'Elbe en parlant d'un carré de légumes. On imagine mal Napoléon devenir le souverain d'un carré de légumes. Dès le premier jour de son court séjour à l'île d'Elbe, il prépare bien sûr son retour. Pour le moment, l'empereur déchu vit dans cette belle maison, la villa des Mouligny, à Porto Ferraio.

Il y a une dizaine de pièces, dont un bureau, une bibliothèque et deux chambres. Depuis les jardins, la vue sur la mer est magnifique. Persuadé que Marie-Louise et son fils vont venir le rejoindre, Napoléon fait équiper à la hâte le premier étage de la maison.

Eh bien non, elle ne va pas venir parce que l'empereur d'Autriche, le beau-père de Napoléon Ier, va faire un niet absolu, un obstacle complet en disant, il est hors de question, c'est un homme fini, maintenant tu restes à Vienne, ici, avec ton fils. Au château de Schönbrunn à Vienne, l'empereur d'Autriche imagine alors un stratagème pour dissuader sa fille de rejoindre Napoléon. Il lui envoie un garde du corps, Adam Neiperg, qui ne tarde pas à la séduire. On ne sait pas s'il s'agissait vraiment d'une séduction physique, mais il fallait qu'elle se sente moins seule, il fallait une présence masculine à ses côtés, et Marie-Louise ayant décidé de faire une croix sur Napoléon, elle va se rabattre sur Néperg. Et surtout, surtout, elle devient à ce moment-là véritablement nymphomane, c'est-à-dire que tout ce qui se présente, elle le consomme.

On sait que les soldats qui étaient à la porte de sa chambre la nuit, généralement, passaient la nuit dans son lit. Pendant ce temps en France, la monarchie est restaurée. C'est le frère cadet du roi Louis XVI qui monte sur le trône en devenant Louis XVIII.

Et le temps passe sur l'île d'Elbe, loin de la France, de Marie-Louise et de l'Aiglon. Bientôt, Pauline Bonaparte, la sœur de Napoléon, rejoint son frère en exil. Pour égayer ces lieux austères, elle organise des balles où sont invités tous les notables locaux.

Mais l'humeur de Napoléon est au plus bas. Il vient d'apprendre la mort de Joséphine, terrassée le 29 mai par une pneumonie foudroyante. Seule consolation, une visite surprise de Marie Walewska et de leur fils, arrivés de nuit. Discrètement, elle emménage près du village de Poggio, dans la montagne.

Le lendemain, l'empereur s'y rend incognito. Napoléon se jette à ses pieds et lui baise longuement les mains avant de s'unir à elle pour une seule et dernière nuit, dans une étreinte passionnée. Et puis le lendemain matin, rien ne va parce que le médecin de Napoléon monte et lui dit Ah, toute l'île a appris que l'impératrice Marie-Louise et le roi de Rome étaient arrivés. Et là, Napoléon se dit ça ne va pas parce que le bruit est en train de courir, il faut absolument que Marie et sa suite rembarquent. Après le départ de Marie, Napoléon passe de plus en plus de temps à San Martino, dans sa résidence d'été.

Mais en secret, avec quelques fidèles, il prépare son évasion. Le 26 février 1815, l'empereur joue son bateau. Après quatre jours de traversée, il débarque en France, à Valoris, dans le golfe Jean. Lorsque Napoléon débarque à Golfe-Jouan, son idée principale, évidemment, est de reconquérir son trône.

Mais pour reconquérir son trône, encore faut-il arriver à Paris. Et Napoléon veut arriver à Paris sans livrer une bataille. N'oublions pas que nous sommes en France, il n'y a pas d'ennemis, et que les personnes que Napoléon va rencontrer, ce sont des Français.

Pour éviter les troupes royalistes, Napoléon ne prend pas la route du Rhône, mais celle du Dauphiné, moins praticable, mais plus sûre. Le 7 mars survient la première épreuve. Nous sommes dans la montagne à 1000 mètres d'altitude dans une grande plaine près du lac de la Fraie.

Et soudain, Napoléon se trouve face à un régiment envoyé de Grenoble pour l'arrêter. Face à ce défi qui est radicalement inédit, Napoléon prend une décision absolument remarquable. Il décide de descendre de son cheval.

En position ! Il intime l'ordre à ses soldats de baisser les fusils de manière à ce qu'il n'y ait pas de risque qu'ils ouvrent le feu. Et, à pied, vulnérable, il s'avance vers les soldats du roi.

Parvenu à quelques pieds d'eux, de manière à ce qu'ils puissent entendre sa voix, il s'adresse à eux directement. Si vous voulez tuer votre empereur, tirez ! Et il accompagne la harangue de ce geste aussi théâtral qui consiste à écarter sa redingote et à offrir sa poitrine au tir des soldats du roi.

Il provoque en réalité le basculement de ces soldats qui se mettent à crier Vive l'Empereur ! Vive l'Empereur ! à sortir des cocardes de leur sac et à brandir leur château. L'armée, à la fraie, a rallié Napoléon. Napoléon arrive ainsi à Paris, tandis que Louis XVIII fait ses bagages.

Mais les coalisés ne peuvent accepter un retour de l'Empereur au pouvoir. La rencontre finale aura lieu en Belgique, à Waterloo. Waterloo, c'est une bataille politique.

C'est évidemment une bataille militaire. Il y a eu effectivement un affrontement à Waterloo. Mais les objectifs de Napoléon sont encore plus que jamais politiques.

Un, remporter une grande victoire qui va obliger les alliés à discuter avec lui. Deux, revenir à Paris en position de force et ressaisir le pouvoir. Nous sommes à 20 km au sud de Bruxelles. Voici le champ de bataille.

Contrairement à l'idée reçue, ce n'est pas une morne pleine. Est-ce que ça a l'air d'une morne pleine ? Quand on voit ce qu'il y a autour de nous, ça n'a rien à voir avec une morne pleine.

C'est ni morne ni pleine. En réalité, il y avait plus de 15 mètres de dénivellation entre les troupes de Wellington et celle de Napoléon. Ce qui a donné avantage, évidemment, aux troupes de Wellington.

La veille, 17 juin, les français ont battu Blücher et ses prussiens à Ligny. Napoléon ordonne au maréchal Grouchy de les poursuivre et de leur barrer la route. 18 juin, c'est le jour J. Les 70 000 hommes de Napoléon prennent position au sud du plateau.

Aujourd'hui, au cœur du champ de bataille, il y a cet extraordinaire édifice. Un panorama de la bataille sur 360 degrés. Et que voit-on au loin ?

Napoléon et ses maréchaux. Napoléon le voit sur son cheval blanc, ça c'est la grande tradition, avec ses officiers, avec sa garde. Mais ça c'est pas la réalité. La réalité, il était bien à l'arrière, derrière la ferme de la Belle Alliance, assis sur une chaise avec une bonne épaisseur de paille, parce que c'était quelqu'un de malade. C'était quelqu'un qui avait un adénome de la prostate, qui avait des difficultés d'uriner, c'était quelqu'un qui avait des hémorroïdes, qui avait des...

difficultés d'aller à cheval, c'était très douloureux et ils n'étaient pas présents sur le champ de bataille. Et ça a joué probablement un rôle fondamental pour la motivation des troupes. Les troupes ne l'ont pas vu. Quant aux anglais, vous les voyez là, tout en haut de la pente. Ils sont 68 000. Leur chef, c'est cet homme, l'anglais Arthur Wellesley, duc de Wellington.

11h30. La bataille commence. Comme à Austerlitz, Napoléon tente une opération de diversion. Mais les Anglais résistent aux assauts des Français. À 13h, Napoléon lance son attaque principale.

80 canons ouvrent le feu sur le QG des Anglais, qui sont bien protégés par la crête du plateau. L'armée doit reculer de 100 pas ! L'armée doit reculer de 100 pas !

À 15h, se produit un incroyable malentendu. Wellington ordonne à ses troupes de se repositionner. Mais le fougueux Maréchal Ney prend ce mouvement pour une retraite, et il fait une... Il en a profité pour lancer 7000, 8000, 9000 cavaliers de sa propre initiative.

Napoléon n'était pas présent, ce n'est pas Napoléon d'Osterlitz. Il aurait fallu une préparation d'artillerie, il fallait préparer ce genre de... de charge, et Séné qui a pris l'initiative.

Et on le voit très bien sur son cheval, lançant toutes ses troupes, ses 8000 cavaliers. Il faut vous imaginer cette masse de cavaliers hurlant Vive l'Empereur ! etc. On croyait qu'il y avait un tremblement de terre quand il y avait ces 8000 cavaliers qui chargeaient au galop. Charge après charge, les Français prennent l'avantage.

Et soudain, alors que Napoléon pense avoir gagné la bataille, une mauvaise surprise se profile dans un nuage de poussière. Et bien dans le lointain, on voit de la fumée, c'est des fumées de canon, ce sont les Prussiens qui rentrent dans la bataille. Blücher, à ce moment-là, à 4h30, arrive avec 40 000, 50 000 hommes de troupe. Pas de pétaniers ! Pas de pétaniers !

Et Napoléon est obligé de déplacer des troupes pour empêcher qu'ils ne rentrent sur le champ de bataille. Mais il va communiquer à ses propres troupes pour garder leur motivation qu'en fait c'est Grouchy qui arrive. Mais dans son fort intérieur, il sait très bien que la bataille est perdue.

Napoléon joue alors sa dernière carte. Il fait donner les grenadiers de la garde. Mais bientôt se produit l'impensable. La garde recule. Ces soldats indomptables qui ont suivi Napoléon dans toutes ses campagnes sentent l'odeur de la défaite.

Bientôt, l'étau se resserre sur l'armée française. C'est le moment où un général d'empire, Pierre Cambronne, entre dans l'histoire. Merde !

Ah bien, le mot merde a été certainement prononcé par des milliers de personnes à Waterloo, mais Cambronne a toujours affirmé qu'il n'avait jamais prononcé. Cambronne a toujours refusé aussi de s'attribuer la paternité d'une autre phrase célèbre, la garde-mort ne se rend pas tout simplement parce qu'il n'est pas mort et parce qu'il s'est rendu. Il en a pas faim, il est perdu ! Pour Napoléon, qu'on évacue du champ de bataille, la guerre est finie.

Napoléon n'ira pas en Amérique, comme il l'espérait. Il n'obtiendra pas non plus l'asile de l'Angleterre. C'est sur cette petite île volcanique, Sainte-Hélène, située au milieu de l'océan Atlantique Sud, que Napoléon Bonaparte est condamné à finir sa vie.

Sainte-Hélène, c'est la tragédie de l'exil. Dans un lieu très lointain, très inhospitalier, avec un Napoléon très diminué, très malade, de plus en plus malade, de plus en plus diminué. La maison de Langoude, où il est reclus, n'est pas bien grande. Le mobilier est modeste et sommaire.

Le climat tropical saturé d'humidité est difficile à supporter. Voici le geôlier de Napoléon, le gouverneur anglais Hudson Lowe. Froid, soupçonneux, agressif. Entre les deux hommes, l'opposition sera permanente.

J'ai examiné vos états de service. On y voit que des revers. Échec à Naples, débâcle à Capri.

Comment fait-on pour sortir victorieux d'autant de défaites ? Comment sort-on vaincu d'autant de victoires ? Et les mois, puis les années passent.

Autour de l'Empereur s'est constituée une petite cour qui n'est plus que la caricature de l'ancienne cour impériale. N'avez-vous pas l'impression d'être hors du temps ? On y trouve le général Montolon et son épouse Albine, le grand maréchal du palais Bertrand, le général Gourgaud. Un dernier carré de fidèles que Napoléon tyrannise, comme pour se venger du sort qui lui est fait. Celui qui quitte cette île quitte un champ de bataille.

Arrêtez la musique, Léon Tolon. Nous savons tous que vos talents sont ailleurs. D'abord, bon, il souffre de plus en plus, ensuite il est aigri, naturellement, ce qui se comprend, et puis il a un caractère de cochon, c'est-à-dire qu'il arrive à monter tout le monde contre tout le monde, et puis il lui faut des femmes, encore et toujours des femmes.

On songe par exemple à la petite albine de Montolon qui va se sacrifier, ni plus ni moins. Seuls besoins sur cette île sont ceux de votre empereur. A Sainte-Hélène, Napoléon entreprend une dernière aventure, l'écriture de ses mémoires dictées au comte de Lascazes. Le mémorial de Sainte-Hélène n'est pas simplement un plaidoyer pro domo. C'est aussi une transfiguration par laquelle la vie de Napoléon, cette épopée extraordinaire, se transforme en un mythe, en une idée qui va irradier le siècle entier, tout le XIXe siècle, et même un peu au-delà, qui va régner sur la politique, qui va régner sur la littérature, qui va régner sur les arts.

Et ce mythe, c'est celui de l'énergie créatrice. C'est celui de la liberté individuelle. C'est celui de la maîtrise par l'individu de son propre destin.

En avril 1821, après six années d'exil, Napoléon tombe malade. Il sait qu'il va mourir. Tête.

Armée... Oui c'est la fin, Napoléon est au bout de l'agonie et bon on entend bien qu'il délire Armée etc. il y a tout un tas de mots comme ça qu'on ne comprend pas bien mais ce qui est sûr c'est que peu de temps avant quand il était encore lucide ses dernières pensées sont allées vers Joséphine et il l'a dit d'ailleurs, celle-là je l'ai véritablement aimée. Napoléon meurt le 5 mai à 51 ans. Pour expliquer la dégradation subite de son état de santé, les amateurs de complot font l'hypothèse d'un empoisonnement à l'arsenic.

Est-elle vraisemblable ? Il y a une grande controverse sur l'empoisonnement. Elle est balayée par un document incontestable qui est le rapport d'autopsie du docteur Antomarchi. Grosso modo, ulcère à l'estomac. Tournant en cancer et puis un choc dû à un état de faiblesse très grand et peut-être, mais ça on n'en est pas sûr, à une mauvaise médication dans les derniers jours.

Mais Napoléon serait mort de toute façon puisqu'il était dans un très très grand état de faiblesse à ce moment-là. Napoléon est inhumé à Sainte-Hélène le 9 mai. Au passage, le cercueil croise la garde anglaise qui lui rend les honneurs.

Le gouverneur ne voulant pas entendre parler de l'empereur Napoléon, sa tombe reste sans inscription. Deux ans plus tard va sortir le mémorial de Sainte-Hélène de Lascazes qui rappelle à la fois la gloire militaire de Napoléon, qui rappelle ses conquêtes et qui rappelle aussi sa fin. promettait sur son rocher, et que l'opinion va se retourner en 1823 en faveur de Napoléon.

Et il finira donc sur une victoire en 1840 lorsqu'on le fait revenir de Sainte-Hélène à Paris. Comme Alexandre, comme César, il était inévitable que la mort de Napoléon soit entourée de mystères et de légendes. C'est oublier que ce qu'il y a d'extraordinaire chez Napoléon, ce n'est pas sa mort, mais c'est sa vie. Regardez ce tombeau.

Une couronne de laurier d'inscription rappelle les grandes victoires de l'Empire, bien sûr, mais dans la galerie circulaire, une suite de dix bas-reliefs figurent les grandes réalisations françaises du règne. Le Conseil d'État. Le code civil, le concordat, l'université, la cour des comptes, la légion d'honneur, toutes ces réformes ont duré.

Elles ont façonné le visage de la France d'aujourd'hui. Si deux siècles après, Napoléon fascine encore, c'est moins pour son action qu'on peut bien entendu discuter que pour son exemple. Napoléon prouve que par sa volonté, l'homme peut changer le cours de l'histoire.

Ce professeur d'énergie incarne au plus haut point la puissance créatrice de la volonté humaine. Je vous remercie de votre fidélité et vous donne rendez-vous très prochainement pour un nouveau numéro de Secrets d'Histoire. Musique