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Sociale Media en Sociale Dynamiek

Notre vie sociale, on a l'impression qu'on est curieux et qu'on rencontre des gens différents. Ce n'est pas vrai du tout. Une page Facebook, ça a 150 amis en moyenne, mais en fait on discute avec 15 personnes. Et ces 15 personnes, il n'y a pas de mystère. Dès qu'on va les voir, c'est des gens qui se connaissent, qui se sont croisés il y a deux heures, qui vont se revoir dans trois heures. Donc c'est des gens qui appartiennent au même cercle. Mais la communication devient continue. On se voit, on échange, et puis après on pense à l'autre, et puis on lui envoie une photo, et puis on lui envoie une blague, et puis on continue la conversation, et puis on est sur Messenger. Donc en fait, ce qu'on fait les réseaux sociaux, c'est d'abord de s'incruster dans l'espace très ordinaire, très quotidien. très relationnel, très amical, amoureux, dispute ailleurs aussi, de la vie sociale des individus. On est en relation avec des gens qui nous ressemblent plus ou moins, qui ont des proximités d'âge, de territoire, de lieu de travail commun, de lieu d'enseignement commun, de sport en commun. Donc il y a dans nos relations sociales une sorte de principe de ressemblance qui fait que notre vie sociale, on a l'impression qu'on est curieux et qu'on rencontre des gens différents, ce n'est pas vrai du tout. Et du coup les réseaux sociaux vont reprendre cette chose-là. Et il y a des vraies différences sociales, c'est-à-dire que plus on est haut dans l'échelle sociale, qu'on a du capital économique. économique et culturel, comme on dit, plus en fait on a des réseaux sociaux qui sont variés, diversifiés, géographiquement, socialement, etc. Et du coup, on a accès à des informations très riches et très diverses. En revanche, ceux qui ont moins de capital culturel, comme on dit, c'est-à-dire au niveau de diplôme, ont souvent un espace relationnel qui est très très similaire. On a des goûts qui sont assez proches, on a des idées politiques qui peuvent être assez proches, et dans ces cas-là, effectivement, il y a quelque chose qui peut nous enfermer. Mais dire que ça nous enferme, ça ne veut pas dire qu'on est complètement... colorée de la même manière. La réalité, c'est qu'il y a toujours de la variation entre les individus et que du coup, il y a quand même un peu de diversité dans cette bulle. Dans l'ancien monde, celui d'avant le numérique, les gens qui lisaient l'humanité ne lisaient pas le Figaro. Ce principe d'exposition sélective, on va le retrouver sur les réseaux sociaux. On exerce un effet de sélection qui va faire que des effets de préférence peuvent venir nous conforter dans nos propres préférences et ne jamais aller voir, curieusement, la diversité des opinions qui peuvent être aussi partagées ailleurs, mais que nos amis qui nous ressemblent ne partagent pas du tout.