Transcript for:
La morale et le devoir part 1

[Musique] la morale et le devoir on commence par une définition des termes la morale on va la définir comme un ensemble de règles de normes qui nous permettent de différencier le bien du mal et qui nous commande de choisir le bien le devoir ensuite le devoir c'est une obligation qui incombe au sujet on va donc que les deux notions sont très liées puisque cette obligation elle sera déterminée par les normes qui sont prescrites par la morale il y a un couple de notions repères qu'il est absolument capital de maîtriser quand on réfléchit à ces deux notions là c'est le couple de notions repères contrainte obligation il faut bien avoir en tête leur définition une contrainte c'est ce que l'on doit faire sans avoir le choix de ne pas le faire par exemple le fait de se nourrir de boire etc ce sont des contraintes parce que si je ne le fais pas je ne peux pas subsister l'obligation c'est ce que je dois faire tout en ayant le choix de ne pas le faire par exemple je dois dire la vérité je dois me tenir correctement en classe mais serait possible que je ne fasse pas on voit donc dans la contrainte il y a l'idée d'une nécessité physique alors que dans l'obligation il y a l'idée de liberté et ce que l'on voit c'est que d'après la définition la morale et le devoir semble être d'abord une affaire d'obligation ceci dit ceci dit si on réfléchit bien on constate quand même que la morale à la base c'est une affaire en réalité de contrainte en effet c'est une affaire d'éducation et nos principes moraux que l'on tient à l'âge adulte comme évident et spontané c'est à dire qu'on choisit d'y adhérer on choisit d'adhérer au fait de dire la vérité plutôt que le mensonge parce qu'on trouve ça bien en réalité ces principes moraux on nous les a inculqué par une éducation dans l'enfance et c'était une contrainte parce que si on les respectait pas alors il y avait une sanction donc on va essayer de réfléchir à cette question de savoir si la morale est d'abord une contrainte une obligation et si les principes moraux auxquels on doit adhérer relève bien d'un choix libre ou bien si finalement on est toujours un peu déterminé à le faire donc dans un premier temps on va s'interroger sur le lien entre morale et contrainte la référence qu'il faut maîtriser ici c'est Nietzsche qui va beaucoup travailler sur la morale entendue comme morale chrétienne c'est-à-dire la morale qui condamne l'égoïsme la morale du désintéressement la morale de la pitié qui en réalité est encore la nôtre on a hérité même si elle c'est là ici c'est de cette morale là la grande question que pose Nietzsche à propos de la morale et celle de savoir si cette morale est éternelle s'il est inscrite dans le ciel des idées ou bien si elle est le fruit de l'histoire si elle est une construction historique et bien Nietzsche dans un texte qui s'intitule la généalogie de la morale fait oeuvre d'historien et aboutit la thèse suivante la morale chrétienne s'est imposé dans l'histoire au terme d'un combat contre un autre système de valeurs quelle est cet autre système de valeurs et bien c'est celui de l'Antiquité on ne pensait pas l'opposition de valeur en termes de bien et de mal comme on le fait aujourd'hui avec la morale mais en termes de bons et de mauvais qui était le bon qui était les bons qui étaient les mauvais les bons ginnitch étaient les forts les dominants les mauvais simplement les dominer les esclaves cette opposition valeur entre bon et mauvais dignech va donner lieu chez les mauvais à une forme de jalousie une forme de ressentiment et les mauvais vont chercher à prendre le dessus sur les forces sans passer par la force physique dont il ne dispose pas comment vont-ils faire et bien dit s'ils vont inverser les valeurs celui qui se comportait de la bonne manière chez les anciens va être considéré comme celui qui se comporte mal et celui qui se comportait de la mauvaise manière sera considéré comme celui qui se comporte bien autrement dit les faibles vont faire de nécessité vertus et leur faiblesse va passer pour de l'humilité cette inversion des valeurs va faire que les faibles vont prendre le dessus sur l'effort et Nietzsche pointe du doigt le fait que cette morale du coup elle est assez impure puisqu'elle repose sur un sentiment qui est de la jalousie quand on condamne quelqu'un moralement d'initche c'est finalement au fond parce qu'on a du ressentiment envers lui donc en mettant au jour le fait que la morale chrétienne est une construction de l'histoire une production historique Nietzsche nous montre bien qu'elle est une affaire de contrainte elle n'a rien naturelle il a fallu dresser l'homme à la morale chrétienne il a fallu l'éduquer à cette morale ça ne s'est pas fait sans force son violence et ça nous conduit aussi à bien comprendre que cette morale chrétienne allait toute relative en tant que produire de production de l'histoire la morale notre système de valeurs pourrait être tout autre donc les valeurs que mon estime évidente le bien le mal le désintéressement la condamnation de l'égoïsme pour Nietzsche sont des valeurs qui sont inscrites dans l'histoire et qui d'ailleurs peuvent être critiqués puisque à ses yeux en condamnant l'égoïsme en condamnant le fait de penser à soi en condamnant la force sont des valeurs qui entravent la vie et en entrant la vie ginich elle nuisent à l'homme donc ça c'est la première référence qu'on pouvait maîtriser Nietzsche ça nous conduit à la deuxième référence sur le lien entre morale et contraintes qui est Montaigne Montaigne dont la grande thèse et que la morale dépend des époques et des lieux quel change en fonction des époques et des lieux c'est ce qu'on appelle le relativisme culturel de la morale et relative Montaine qui nous montre que ce que l'on considère comme évident comme une pratique évidente une valeur évidente en réalité n'est jamais que le fruit de l'habitude ce que nous dit Montaigne en fait c'est qu'il y a une dépendance sociale de nos opinions qu'on ignore ce serait comme une forme d'inconscience sociale et ça conduit là aussi montagne du coup adopter la thèse de la contingence de la morale de sa relativité et c'est aussi une certaine manière de nous conduire à la tolérance puisque celui qui ne se comporte pas comme nous celui qui n'a pas les mêmes valeurs que nous n'est pas forcément celui qui a tort si on a en tête que la morale est par définition toute relative on pense par exemple aller à Sparte ou selon l'exemple de Montaigne le vol était quelque chose d'admi et même de favoriser là où aujourd'hui le fait voler est condamné moralement alors une fois qu'on a dit que la morale était une affaire de contrainte de dressage ou d'habitude il y a un problème qui se pose quand même c'est le problème de la relativité des mœurs et c'est l'idée selon laquelle il semblerait quand même qu'il existe des pratiques comme la torture qui sont profondément choquantes quand j'astiste à une telle pratique à une telle scène il y a quelque chose choses en moi d'assez fort qui va faire que je suis choqué face à ceci tout se passe en réalité comme si il y avait malgré tout en nous comme un principe qui serait inné de morale et qui me permettrait sans réfléchir d'évaluer la moralité d'une action c'est la grande idée défendue par Rousseau dans un texte qui s'intitule Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes qu'on peut également appeler le second discours et qui a été écrit en 1755 dans ce texte Rousseau pose la question suivante quelle est l'origine du mal et Rousseau va tout de suite se démarquer que de la réponse traditionnelle qu'on donne à cette question la réponse traditionnelle c'est la réponse religieuse religieuse le mal existe parce que l'homme a péché c'est le produit du péché originel Russo lui dans ce texte va montrer que le mal en réalité est une construction historique que c'est l'homme qui invente le mal dans l'histoire ce qui est plutôt d'ailleurs une bonne nouvelle parce que si le mal est une construction historique alors il est contingent et ça veut dire que il peut disparaître alors pour expliquer cette thèse Rousseau c'est assez connu va distinguer deux états pour l'homme un premier état qui l'appelle l'état de nature et un second data qui l'appelle l'état civil Rousseau décrit une fiction un pour au sol d'état de nature c'est une fiction l'état de nature ou l'homme vit seul il ne vit pas en société assemblée avec les hommes et Rousseau dit que dans l'état de nature l'homme a deux principes la pitié et l'amour de soi l'amour de soi c'est le souci de conservation et la pitié conduit reçoit dire que l'homme à l'état de nature naturellement peut avoir pitié de son semblable il peut le secourir et il n'a pas la volonté de lui faire du mal c'est en passant justement du Rousseau à l'état civil que le mal va apparaître et que l'homme va être dénaturé et que la pitié qu'il y a en lui va être étouffée il y a un sentiment inépit pitié mais ce sentiment va être anni il est réduit à néant par le passage à l'état civil il y a donc deux causes aux yeux de Rousseau du mal de cause de cette pitié qui s'étouffe la première cause c'est la réflexion l'arrivée de la réflexion du raisonnement du jugement de comparaison des rousseau va provoquer une mise à distance par rapport aux situations pour être plus précis pour comprendre en quoi ça annule la pitié quand j'assiste à une situation qui doit susciter en moi une forme de sentiment moral une forme de pitié le fait que je me mette à réfléchir va refroidir un petit peu tout ça va me mettre à distance et va faire que finalement je vais pas forcément comporter bien la réflexion s'oppose de ce point de vue là un chéruceau à la pitié au sentiment moral et la deuxième chose qui va engendrer le mal pour Rousseau ce sont les hiérarchies inhérente aux sociétés en effet la pitié elle repose sur l'intuition d'une égalité de condition entre les hommes or le fait qu'il y ait des hiérarchies dans une société va faire que cette intuition elle aussi va être annulée donc pour Rousseau c'est dans le passage de l'état naturel à l'état civil qu'apparaît le mal mais ce n'est pas pour autant qu'il faut en déduire qu'il y a pas un principe inné de morale un principe de pitié qu'une éducation véritable et qu'une société véritable devrait permettre d'exprimer [Musique]