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Impacts environnementaux du charbon

Bonjour à tous et bienvenue dans cette  vidéo où on va parler de charbon. Et   il était temps parce qu’il n’y a pas encore de  vidéo là-dessus sur la chaîne ! On va regarder   ce qu’il se passe de l’extraction à la sortie  de la centrale électrique en se concentrant   sur les différents impacts environnementaux.  C’est important de faire cet exercice pour   se rendre compte que sortir du charbon réduit  certes, les émissions de gaz à effet de serre,   mais aussi l’extraction minière  et de nombreux autres problèmes. Le charbon est utilisé depuis des milliers  d’années par des sociétés humaines pour le   chauffage et la métallurgie mais il faut attendre  le XVIIIème siècle pour que son utilisation   augmente fortement avec les machines à vapeur et,  depuis, elle n’a fait que croître. Plus récemment,   la consommation de charbon a connu une forte  croissance entre 2000 et 2010 notamment sous   l'influence de la chine avant de se  stabiliser sur la dernière décennie. La Chine consomme plus de la moitié du charbon  dans le monde suivi par l’Inde, les États-Unis,   le Japon, l’Indonésie, l’Afrique du Sud et la  Russie. Plus globalement, on voit sur cette carte   que la consommation du charbon est concentrée  dans certains pays. Dans cette vidéo, je vais me   concentrer sur les impacts environnementaux mais  on parlera probablement des questions économiques   et géopolitiques dans une future vidéo. Au niveau  mondial, la consommation totale de charbon s’élève   à 8 milliards de tonnes par an, quantité tellement  colossale que c’est difficile à imaginer. C’est comme si chaque personne sur Terre  consommait une tonne de charbon par an ! Ce qui ferait 20 kg par semaine et  par personne. Et encore, il faudrait   plutôt répartir sur la population  des pays qui consomment du charbon. Ah ouais, ça pèse quand même 20kg  par personne et par semaine ! Le charbon n’est pas une énergie du passé mais  une ressource qu’on n’a jamais autant consommée   que pendant la dernière décennie même si son  utilisation se concentre dans certains pays. Parmi les ressources fossiles, le charbon est  la plus utilisée en poids puisque l’ensemble du   pétrole consommé l’an dernier dans le monde pèse  pour 4 milliards de tonnes et le gaz pour 3. Par   contre, en quantité d’énergie fournie aux sociétés  humaines, le charbon arrive second derrière le   pétrole qui est plus dense énergétiquement et  qui sert principalement pour les transports. Et le charbon,à quoi ça sert ? Sur une base énergétique, en 2019, près des deux  tiers du charbon est utilisé pour produire 37%   de l’électricité consommée dans le monde. 30% du  charbon est utilisé par d’autres industries et,   notamment, pour produire de l’acier et  du béton. Les utilisations domestiques   sont minoritaires et c’est une grosse  différence avec le pétrole et le gaz.   Le charbon est la ressource fossile la  moins utilisée par les particuliers. Et les utilisations industrielles  du charbon c’est quoi ? En fait, tous les charbons ne se  valent pas et il faut faire un   point là-dessus avant de parler  de ses différentes utilisations. Le charbon est une roche sédimentaire  combustible. Sédimentaire parce qu’elle   résulte de l’accumulation de sédiments, ici  essentiellement de matière d’origine végétale. En gros, c’est un caillou qui brûle. Et les  plantes dont tu parles, elles ont poussé quand ? La majorité des gisements ont été formés à  partir de végétaux qui ont poussé il y a 250   à 360 millions d’années. En brûlant du charbon, on  exploite donc de l’énergie solaire d’un lointain   passé. Aujourd’hui, les sociétés humaines  exploitent ce charbon bien plus rapidement   qu'il ne s’en forme sur Terre. Et on peut dire la  même chose du gaz et du pétrole. C’est pour ça que   sur une échelle de temps humaine, on considère que  ces ressources fossiles sont non renouvelables. Et ce charbon comment il se forme ? Dans un premier temps, ces végétaux se sont  accumulés dans des situations limitant leur   décomposition. Ces situations existent  moins aujourd’hui mais c’est encore le   cas des tourbières : des zones humides dans  lesquelles la matière organique s’accumule   dans un milieu pauvre en oxygène. La tourbe  est une matière molle qui contient encore   beaucoup de résidus végétaux. Pour devenir du  charbon, cette matière doit subir un processus   géologique de plusieurs millions d’années:  la houillification ou charbonification. La houillification ? Ça existe vraiment ce mot ? Oui ça existe vraiment. C’est le lent processus  de transformation de la matière organique sous   l’effet de l’augmentation de pression et de  température induite par l’enfouissement sous   d’autres sédiments. Ce processus va réduire la  teneur en eau et en hydrogène augmentant donc   la teneur en carbone et l’énergie dégagée par la  combustion d’un kilo de cette matière. Notons,   parce que ce sera important pour la  suite, que ce processus dégage du   méthane qui peut rester coincé. C’est lui  qui est responsable des coups de grisou:   ces explosions de gaz qui constituent un  des dangers d’exploitation du charbon. Ce procédé de houillification implique que tous  les charbons ne se valent pas ! Des charbons   ayant subi des pressions et températures plus  importantes ou pendant plus longtemps vont être   plus intéressants d’un point de vue énergétique  et trouver davantage d’applications. Et,   ça implique que les charbons les plus  intéressants sont, souvent, les plus profonds. Le charbon peut être séparé en quatre catégories  qui sont, de la moins intéressante à la plus   intéressante: le lignite, les charbons  sous-bitumineux, les charbons bitumineux   et l’anthracite. En Français, le terme de  houille désigne les trois dernières catégories. Et comment on sait à quelle  catégorie appartient un charbon? On sépare ces catégories en fonction de  leur humidité, de leur taux de carbone,   de leur contenu énergétique, de leur  taux de cendres et/ou de matières   volatiles. Toutes les classifications  n’utilisent pas les mêmes paramètres.   Celle de l’Union Européenne repose  sur le taux de matières volatiles,   la teneur en carbone et, surtout, l’énergie  qu’on peut tirer de la combustion du charbon. Bon je sens que c’est un truc technique mais c’est   quoi le taux de cendre et le  taux de matières volatiles ? Pour le charbon, les matières volatiles  désignent les éléments qui vont être   libérés à haute température, typiquement 900°C.  Elles sont composées, entre autres, de méthane,   de CO2, d’hydrocarbures et d’hydrogène.  Les cendres désignent les éléments solides   restants après la combustion du charbon.  Elles contiennent des oxydes de silice,   d’aluminium, de fer mais aussi des éléments  toxiques comme des métaux lourds. Retiens   l’existence de ces cendres parce qu’on  en reparlera plus tard. En général,   quand on va du lignite à l’anthracite, on diminue  le pourcentage de ces éléments indésirables. Et on peut regarder un peu  en détail les catégories,   à quoi ils ressemblent ces différents charbons ? Le lignite est un charbon qui va du brun  au noir. Il contient jusqu’à 75% d’eau   et de nombreuses impuretés. Du fait de sa  faible qualité et de son poids important   par rapport à son contenu énergétique, il  est quasi exclusivement utilisé proche de   sa mine pour produire de l’électricité. Les  charbons sous-bitumineux contiennent moins   d’impuretés mais restent aussi principalement  utilisés pour de la production électrique. Les charbons bitumineux sont des  charbons de meilleure qualité,   ils ont été formés à plus de 85°C. L’image  qu’on a en tête quand on pense au charbon   correspond plutôt à celui-ci et c’est le  type de charbon le plus abondant. Il est   noir ou brun foncé. Il est dur mais friable et  peut contenir pas mal de méthane. Des charbons   bitumineux contenant peu de cendres, peu de  soufre et peu de phosphore sont utilisés dans   la métallurgie. On parle alors de charbon  métallurgique et on peut en faire du coke. Enfin, on a l’anthracite. C’est le charbon  de meilleure qualité. Il a un très haut taux   de carbone, peu d’impureté et, donc, une très  bonne densité énergétique. Il n’est miné que   dans quelques pays du monde et ne représente  qu’1% des réserves mondiales de charbon. Et c’est quoi le coke, du charbon qu’on sniffe ? Non ! C’est un charbon qu’on pyrolyse,  c’est-à-dire qu’on fait chauffer dans une   atmosphère avec peu ou pas d’oxygène.  Pour obtenir du coke métallurgique,   utilisé pour faire de l’acier, on chauffe autour  de 1300°C pendant une vingtaine d’heures. Notons   qu’on peut pyrolyser d’autres choses que du  charbon. Par exemple, le charbon de bois que   vous utilisez pour faire votre barbecue est obtenu  par pyrolyse de bois. Vu que ça n’a pas grand   chose à voir avec le charbon qui nous intéresse  ici, je vais laisser les barbecues tranquilles. Donc les centrales électriques peuvent faire  feu de tout charbon mais pour des applications   comme l’acier, il faut des charbons  avec des caractéristiques spécifiques. L’acier, un matériau de base des  sociétés, est l’usage industriel le plus   important du charbon. Il en consomme  plus d’un milliard de tonnes par an. Si j’ai bonne mémoire,t’as déjà  parlé de l’acier quelque part ? Oui, je peux te renvoyer vers la vidéo sur  les enjeux industriels de l’hydrogène. On en   avait parlé puisque l’hydrogène est envisagé pour  produire de l’acier sans charbon à la condition   que cet hydrogène soit produit en émettant peu de  gaz à effet de serre. Aujourd’hui, ce n’est pas le   cas puisque l’hydrogène, largement utilisé dans  l’industrie, est produit à partir de ressources   fossiles. 71% de la production dédiée d’hydrogène  provient du gaz et 27% provient du charbon. Tu es en train de dire qu’on utilise  du charbon pour faire de l’hydrogène ? Oui. On gazéifie une partie du charbon  pour produire de l’hydrogène pour des   usages spécifiques, comme la production d’engrais,   même si c’est plus polluant et moins efficace  que de le faire avec du gaz. C’est surtout le   cas en Chine qui a beaucoup de charbon mais  peu de gaz. La quantité de charbon utilisée   chaque année pour produire de l’hydrogène doit  se situer autour de 150 millions de tonnes. Et il y a d’autres usages industriels du charbon? Le charbon peut être utilisé comme source  de chaleur par de nombreuses industries   dont une des plus gourmandes est l’industrie du  ciment. Elle consomme plus de 400 millions de   tonnes de charbon par an soit 5% de la production  mondiale. Et on verra plus loin que les cendres   de charbon peuvent également être utilisées  dans la production de ciment et de béton. Je ne vais pas passer trop de temps sur  les différentes utilisations parce que je   m’intéresse surtout à l’utilisation  majoritaire du charbo la production   d’électricité qui en consomme plus  de 5 milliards de tonnes par an. Peu importe l’utilisation du charbon, la première  étape est de l’extraire de l’environnement.  Suivant les régions du monde la répartition  entre extraction souterraine et de surface   change radicalement. Par exemple, 87% du charbon  extrait en Chine provient de mines souterraines   et comme la Chine est le premier producteur  mondial, ça explique la partie majoritaire de   l’extraction souterraine dans le monde. Ces mines  souterraines émettent souvent plus de méthane et,   entre autres pour cette raison,  sont plus risquées pour les mineurs. Donc la Chine c’est principalement des mines   souterraines. Et il y a d’autres  pays où c’est plus en surface ? Oui, en Inde par exemple, 96% du charbon  est extrait dans des mines de surface. Et,   effectivement, quand on se promène sur le  territoire indien, on tombe rapidement et   régulièrement dessus. En surface, il faut retirer  les couches supérieures du sol pour accéder au   charbon qu’on peut extraire en quasi-totalité  alors que l’exploitation souterraine demande   de laisser une partie du charbon dans  le sol pour des raisons structurelles. Je vais essayer de vous montrer à quoi  ressemble cette industrie gigantesque   en mettant des images satellites. Il est  possible que je me trompe dans ce que je   montre ou que je ne montre pas les cas les plus  illustratifs. Je trouve quand même l’exercice   intéressant parce qu’il permet de se rendre  compte de l’échelle de l’industrie du charbon. Évidemment, je ne peux pas me retenir  d’aller jeter un coup d'œil aux mines   de lignite allemandes qui sont les plus  gros trous d’Europe. Ces mines sont bien   plus mécanisées que les mines indiennes.  Les excavatrices utilisées ici sont les   plus gros véhicules du monde. On voit les  tapis roulants qui transportent le charbon   et les matières à évacuer. On peut également  regarder l’évolution dans le temps de ces mines,   ce qui est un spectacle fascinant mais également  terrifiant. À l’emplacement des mines actuelles,   il y a eu des champs, des villages et même  une autoroute. Je pourrais vous montrer de   nombreuses régions similaires parce qu’il y a  des milliers de mines de charbon dans le monde Mais, on va finir avec une extraction encore  plus extrême. Aux États-Unis, dans la région   montagneuse des Appalaches, on exploite le charbon  en détruisant le sommet de certaines montagnes et,   évidemment, toutes les forêts qui les couvrent. On  retire jusqu’à 120 mètres de roches à l’explosif   pour atteindre les veines de charbon. Le  sol et les roches avoisinantes remplissent   des vallées entières engloutissant tout ce  qui s’y trouve. La topographie du site est   irréversiblement modifiée. Des ruisseaux sont  ensevelis et les cours d’eau en aval sont bien   plus chargés en différentes particules dont,  certaines, contiennent des éléments toxiques. C’est quand même assez fou de se  dire qu’on détruit des montagnes pour   avoir du charbon ! Et il y a des risques  d’éboulements ou de trucs de ce style ? L’exploitation du charbon peut provoquer  des affaissements du sol dans le cas des   mines souterraines et des éboulements y  compris via les tas de déchets miniers.   Par exemple, en France, en 1966, un  glissement de terrain d’un terril,   une colline de résidus miniers, provoqua  la mort de 144 personnes dont 116 enfants. Dans les mines, il peut également y avoir  des effondrements ou des explosions causées   par le méthane présent dans le charbon.  Les morts accidentelles du charbon sont   plus nombreuses en Chine notamment parce que les  mines souterraines sont plus dangereuses. En 2022,   la Chine a connu 367 accidents causant 518 décès,  un nombre pourtant en baisse de 78% depuis 2012. Et vu les mines il doit y avoir  beaucoup de déchets miniers non? On parle de déchets miniers dès qu’on déplace  de la terre ou de la roche. L’exploitation en   surface qui demande de dégager d’importants  volumes en produit donc beaucoup plus que   l’exploitation souterraine. Mais, tous ces  déchets ne posent pas les mêmes problèmes.   Au-dessus des couches d’intérêt on  a ce qu’on appelle le mort-terrain,   c’est une couche qui est souvent relativement  inerte et qui peut être remise en place à la   fin de l’exploitation des mines. Les couches  plus profondes peuvent contenir des éléments   plus problématiques et c’est également le cas des  résidus de la préparation du charbon. Comme pour   le reste de l’industrie minière, les dangers  et les risques des déchets miniers dépendent   énormément des éléments contenus dedans. Certains  déchets miniers sont des matières inertes alors   que d’autres contiennent des éléments toxiques  qui vont durablement polluer les sols et l’eau. C’est quoi la préparation  du charbon dont t’as parlé ? Le charbon extrait de la mine est rarement  utilisé directement. Il contient des matières   minérales mélangées au charbon dans le sous-sol  ou au moment de l’extraction. Ce qui sort de la   mine est généralement nettoyé, broyé et on doit  séparer ce qui nous intéresse du reste. Enfin,   à cette étape, le charbon peut être séché parce  que l’eau va réduire l’énergie récupérable pendant   sa combustion et augmenter le coût du transport.  La préparation va produire des rebuts que j’inclus   dans les déchets miniers quand j’utiliserai  ce terme dans la suite. Il n’est pas rare   de trouver l’infrastructure de préparation du  charbon dans l’environnement direct des mines. Un charbon non préparé ou mal préparé  va provoquer davantage de pollution,   de déchets et aura des caractéristiques  énergétiques moins intéressantes. Le   degré de préparation dépend de la qualité du  charbon, de la nécessité de le transporter, des   utilisations visées mais également des contraintes  environnementales qui sont propres à chaque pays. Bon, on a vu quelques mines mais tu as mentionné   qu’il y en a beaucoup,on a  une idée de leur surface ? Dans une étude de 2023, la plus complète à ma  connaissance, des scientifiques ont évalué la   surface de toutes les mines du monde en intégrant  l’ensemble des infrastructures des mines dont   les bassins et les résidus miniers. Ils ont  pris en compte toutes les mines métalliques,   mais également les mines de charbon,  de diamant, de potasse, de sel ou,   encore, de sables bitumineux, une  forme de pétrole non conventionnel. Ils estiment que toutes les mines du monde  couvrent 66 000 km²,c’est moins de 0,05 %   des surfaces émergées. Pour avoir un point  de repère, les surfaces agricoles occupent   le tiers des terres émergées. Le papier contient  une caractérisation plus fine des mines de plus   de 12 km² qui constituent un peu plus du tiers  des surfaces minières. Parmi ces grandes mines,   ce sont les mines de charbon qui couvrent  la plus grande surface avec près du tiers   suivi des mines d’or, de cuivre et de fer.  D’autres sources confirment que les mines de   charbon constituent une part substantielle des  mines dans le monde. Méfiance donc envers les   discours qui parlent des mines et de leurs  impacts en oubliant les mines de charbon. Ok,J’aurais jamais pensé que c’était autant ! Et, encore, on parle ici de l’occupation en  surface et la majeure partie de l’extraction du   charbon est souterraine. Il faut également noter  que le charbon est majoritairement utilisé pour   produire un peu moins de 40% de l’électricité  consommée dans le monde alors que les mines de   métaux ont des applications extrêmement diverses  qui ne se limitent pas aux systèmes énergétiques. Tu veux dire que le charbon c’est beaucoup   d'extractions par rapport  à ce que ça nous apporte? Oui. Une manière de le montrer est  de regarder l’extraction derrière   la production d’électricité au niveau  mondial et de regarder comment cette   extraction peut évoluer avec la transition  énergétique. C’est ce que fait une étude qui   s'intéresse à la quantité totale de matières  extraites pour le système énergétique. La quantité totale de matières  extraites… C’est quoi ça? Et bien, si on veut se faire une idée des  volumes extraits de l’environnement par une   activité humaine, on ne peut pas juste  compter la matière qui nous intéresse,   il faut ajouter les divers déchets miniers.  Pour le charbon, ça revient à multiplier   quasiment par 10, la quantité de charbon  extraite de l’environnement. Et ce n’est   pas étonnant quand on voit les énormes  trous créés, ou les montagnes décapitées,   pour atteindre des gisements de charbon. Chaque  année, c’est près de 45 milliards de tonnes de   matière qui sont déplacées pour produire, grâce  aux centrales à charbon, 10 000 TWh d’électricité. Okay mais pour les métaux aussi, il y  a plein de déchets miniers et il faut   sortir un paquet de matières pour  avoir ton petit lingot à la fin! Exact. La quantité totale de matière extraite pour  obtenir 1 kg de métal est variable. Pour 1 kg de   fer par exemple, c’est 8 kg de matière qu’il faut  extraire de l’environnement. Pour 1 kg de cuivre,   c’est 430 kg. Pour 1 kg d’uranium c’est  22 000 et pour 1 kg d’or c’est 1 100 000. Avec ces facteurs et connaissant  les quantités de métaux derrière   les différentes technologies bas carbone, les  chercheurs ont regardé comment évoluait la   quantité totale de matériaux extraites pour  le secteur électrique dans un scénario de   transition énergétique mondiale permettant  de rester sous la limite de 2°C en 2100.   Et on parle ici d’un scénario où la production  d’électricité mondiale double d’ici 2050. Ce que ce travail montre c’est que la quantité  totale de matière extraite se réduit au fur et à   mesure de la transition même dans des scénarios  qui modélisent une très forte augmentation de la   production électrique. À mon avis c’est un fait  dont on parle peu : remplacer les centrales au   charbon par des moyens de production bas carbone  réduit considérablement l’extraction minière. Attends… Donc tous ces discours que  j’entends avec l’exploitation minière   qui va exploser avec la transition c’est faux ? Ce sont souvent des discours qui  ignorent, volontairement ou non,   l’industrie fossile existante malgré le  fait qu’elle ait une taille et des impacts   conséquents, en particulier quand on parle  de charbon. Si cet oubli est involontaire,   c’est une grosse erreur d’analyse  parce qu’on veut faire une transition   énergétique précisément pour réduire les  énormes impacts des ressources fossiles. Mais certains discours sur le sujet sont  utiles. Il est important de savoir que nos   besoins vont évoluer et que l’exploitation de  certains métaux va augmenter pour permettre de   réduire l’exploitation des ressources fossiles.  Cette demande doit être anticipée et encadrée   pour limiter les impacts environnementaux  et sociaux de l’exploitation minière;   et réduire les risques que des flux insuffisants  de métaux freinent la transition. Pour les métaux,   comme pour le charbon, les impacts varient  considérablement entre les mines et les pays.   Ce qui est, à mon avis,et quand c’est possible,  une justification suffisante pour ramener   l’extraction minière dans des pays développés  avec des normes environnementales plus strictes. Je rappelle également que les métaux  présentent le net avantage de ne pas   être détruit à l’utilisation et donc  d’être potentiellement recyclable   alors que le charbon est consommé  à l’utilisation et ne laisse pas   grand chose de plus que de graves problèmes  environnementaux aux générations suivantes. Donc remplacer le charbon par des alternatives  bas carbone ça réduit l’extraction. Mais,   on s’en fout un peu, non ? Je veux  dire déplacer moins de cailloux,   de terre et tout ça, c’est cool mais  ça ne dit pas grand chose des impacts ? En première approximation, on pourrait se dire  que réduire les flux de matières donne une bonne   idée de la réduction des impacts environnementaux.  Mais, c’est vrai, que ce n'est pas forcément le   cas. Peut-être que l’extraction et la consommation  du charbon sont peu nocives alors que l’extraction   et le raffinage des métaux le sont plus. On  va essayer de voir si, pour certains problèmes   environnementaux, le charbon serait préférable aux  alternatives de production d’électricité. Mais,   pour ce faire, on ne peut pas rester au niveau  de la mine, il faut regarder quels autres impacts   environnementaux sont associés à l’utilisation  du charbon dans la production électrique. En sortie de mine, le  charbon doit être transporté. Un papier scientifique a fait un travail  titanesque de modélisation de ces transports   pour l’année 2012. Sur cette représentation,  plus un trait est large plus il y a de   quantités transportées. En orange, on voit  le transport maritime, en violet le fluvial,   en vert le ferroviaire et en rouge le routier.  Routier qui n’est envisageable que dans le   voisinage des mines pour des raisons  économiques et énergétiques. Attention,   on ne regarde ici que du charbon consommé par  les centrales électriques donc 5 milliards de   tonnes sur les près de 8 milliards  de tonnes produits cette année-là. L’article fournit un zoom de l’Est de  la Chine qui permet de comprendre ce   qu’il s’y passe. Il y a du charbon  transporté par la route dans les   environs immédiats des centrales puis le rail  ou le transport fluvial prend la relève. Mais,   pour alimenter les centrales côtières du sud  du pays, on voit que le charbon transite par   rail avant de passer par l’océan. Si on va voir  les images satellites de cette région, on trouve   assez aisément l’infrastructure portuaire et des  bateaux en cours de chargement. Chaque année,   ce sont des centaines de millions de tonnes  de charbon qui transitent par ces ports. Et le charbon dans le transport  maritime, c’est une part importante? En 2021, 11 milliards de tonnes de  marchandises ont été transportées   par bateau dont 1,2 de charbon pour tous  types d’utilisation, 1,7 de pétrole et   0,5 de gaz. Les ressources fossiles constituent  donc plus de 30% du transport maritime et on   peut constater que le charbon n’est  pas négligeable à côté du pétrole. Mais t’ as dit plus tôt qu’on produisait moins  de pétrole que de charbon, faudrait comparer   en prenant ça en compte ! Donc c’est vrai que, proportionnellement à  sa production, le pétrole est 3 fois plus   transporté par voie maritime que le charbon.  Et le pétrole bénéficie aussi de pipelines   pour son transport longue distance. C’est donc  une ressource fossile plus globalisée et qui   parcourt de plus grande distance que le charbon  qui est, lui, surtout utilisé dans les pays qui   l'extraient. Les 1,2 milliards de tonnes de  charbon transportés par la mer ne constituent   que 15% du charbon produit et il n’y a même  pas que des échanges internationaux là-dedans. Et je suppose que dans des régions du monde  loin de l’océan , on doit avoir plus de trains ? Oui. Si on regarde le zoom de l’article sur les  États-Unis, on voit que c’est une région où le   transport se fait surtout par voie ferroviaire  entre les mines de charbon du centre du pays et   les centrales de l’est. J’ai trouvé dans une autre  source qu’en 2013, le charbon représentait 39% des   tonnes transportées par rail aux États-Unis.  Ce sont des trains qui font typiquement deux   kilomètres de long et transportent plus de 10 000  tonnes de charbon. Je ne vais pas faire toutes les   régions du monde. Le point à retenir c’est que  le charbon constitue une part non négligeable du   transport maritime et une part substantielle  du fret ferroviaire de certains pays. Pour résumer le transport, cette étude estime  qu’une tonne de charbon fait, en moyenne,   près de 1500 km entre la mine et la centrale. Deux  tiers des distances sont parcourus par voie d’eau,   un peu moins d’un tiers par rail et seulement  2% par camion. Il faut quand même noter qu’il   y a d’énormes variations entre les  sites. Des centrales au charbon sont   directement construites à côté des  mines et dans ce cas il n’y a aucun   transport. C’est souvent le cas des centrales  au lignite puisque ce charbon de mauvaise   qualité serait coûteux à transporter  par rapport à son contenu énergétique. Et après tout ce chemin, le  charbon arrive à la centrale ! Au niveau mondial, on produit 8 milliards de  tonnes de charbon qui sont utilisés à 60% dans   des centrales électriques qui produisent  environ 10 000 TWh d’électricité. Ce qui   implique qu’en moyenne mondiale, il faut un  peu moins de 500 kg de charbon pour produire   1 MWh d’électricité. En France un petit  réacteur nucléaire a une puissance de 900   MW. Une centrale au charbon équivalente aurait  besoin d’environ 10 000 tonnes de charbon par   jour pour produire au maximum de sa puissance.  Voilà un ordre de grandeur facile à retenir. Et si je voulais produire,   avec du charbon,toute l’électricité  consommée chez moi,ça ferait combien ? Et bien tu peux regarder ta facture en kWh et  multiplier par 500 grammes pour te faire une idée. Donc cela nous fait … 3,5 tonnes par an ! Ça  fait presque 10 kg par jour. T’es content que   ça reste dans le système industriel parce  que ça ferait vite lourd dans le caddie. Maintenant qu’on a vu les quantités de  matière derrière la production électrique   à partir du charbon, détaillons un peu  les pollutions induites. La combustion   du charbon dans les centrales dégage du  CO2 mais également des particules fines,   des oxydes de soufre et d’azote et d’autres  polluants en plus petites quantités comme du   mercure. La combustion émet également des cendres  volantes qui étaient à l’origine dispersées dans   l’environnement mais sont aujourd’hui récupérées  dans la majorité des centrales au charbon et   forment, avec les résidus de combustion, les  cendres de charbon dont on parlera plus loin.   Beaucoup de centrales disposent également  de systèmes plus ou moins efficaces pour   réduire les émissions polluantes aériennes et  ces polluants peuvent finir dans les cendres. Les polluants émis vers l’environnement et ceux  présents dans les cendres vont fortement dépendre   du charbon utilisé, de sa préparation mais  également des technologies des centrales et,   plus encore, des moyens mis en place pour  limiter la pollution. La situation n’est donc   pas la même dans chacune des 6 550 centrales au  charbon en fonctionnement dans le monde. Je vais   développer surtout deux points : la pollution  de l’air et la question des cendres de charbon. La combustion du charbon créent des pollutions  importantes parce qu’elle dégage des gaz soufrés,   des oxydes d’azote et des particules fines.  Ces polluants peuvent former un smog,   un brouillard polluant toxique qui enveloppait  les villes européennes pendant la première moitié   du XXème siècle. Le grand smog de Londres  de 1952 fit, par exemple, 10 000 morts. Historiquement, on a réduit ces pollutions dans  les villes européennes en construisant en dehors   des villes des usines de gazéification du charbon.  Le charbon y était transformé en “gaz de ville”,   composé de méthane, de monoxyde de carbone et  d’hydrogène. Les éléments les plus problématiques   étaient donc libérés en dehors des villes  souvent en produisant une pollution locale   importante de l’air, du sol et de l’eau. Ce gaz  de synthèse a ensuite été remplacé par le gaz   dit “naturel”, un gaz fossile composé de méthane  et qui est extrait tel quel de l’environnement. Alors c’est cool le petit historique  mais on en est où maintenant ? Les smogs induits par la combustion de charbon  ont disparu des villes européennes mais sont   encore visibles aujourd'hui en Chine ou en  Inde. Je vais me concentrer sur les émissions   des centrales au charbon et laisser de côté  les autres utilisations. Mais, notons quand   même que l’utilisation domestique de charbon est  un facteur de pollution de l’air à l’intérieur   des habitations. L’Organisation Mondiale de la  Santé estime que près de 3 milliards de personnes   utilisent du bois ou du charbon pour cuisiner,  ce qui causerait 4,3 millions de morts par an. Je vais reprendre l’article scientifique  que j’ai utilisé pour le transport et qui   regarde les pollutions de chaque centrale au  charbon en fonctionnement dans le monde en   2012. Quand on regarde la pollution de l’air  induite par l’utilisation du charbon dans la   production électrique, on voit qu’il y a des  émissions polluantes au niveau des mines et au   niveau du transport mais l’immense majorité a  lieu au niveau des centrales. Pour l’instant,   je vais laisser de côté la question  du climat et des gaz à effet de serre. Sur cette figure, plus la barre est haute, plus  la centrale associée a d’effets négatifs sur la   santé des populations environnantes. Pour les  plus experts, l’évaluation se fait en DALY,   un indicateur qui évalue le nombre d’années de  vie en bonne santé perdues. On voit clairement   que l’impact sanitaire de la pollution de l’air  est surtout concentrée dans des pays avec des   normes environnementales moins strictes et,  notamment, en Inde. L’article évalue qu’en   2012 la production d’électricité à partir  de charbon a coûté à l’humanité près de   9 millions d’années de vie en bonne santé. Cette  perte est d’autant plus regrettable qu’une partie   pourrait être évitée avec des technologies  limitant les rejets toxiques par voie aérienne. Si on élargit la question à toutes les ressources  fossiles, une étude de novembre 2023 estime que   leur pollution de l’air cause plus de 5 millions  de morts prématurées par an dans le monde. D’accord mais il y a des impacts derrière  toutes les activités humaines…pour voir si   ça fait beaucoup, on pourrait comparer  avec d’ autres moyens de production. Okay, faisons ça. Tu vois ici une estimation du  nombre de morts pour produire 1 TWh d’électricité   avec différents moyens de production.  Ces estimations incluent la pollution de   l’air dont on vient de parler mais également les  morts accidentelles comme les accidents miniers. On voit que le lignite s’en sort moins bien que  le charbon classique parce que c’est un charbon   plus polluant. Le gaz, pour cet indicateur,  permet déjà une forte réduction des impacts.   L’utilisation de biomasse pour produire de  l’électricité participe à la pollution de   l’air d’où un impact qui n’est pas négligeable.  Si ces évaluations sont correctes, le nucléaire,   le photovoltaïque et l’éolien tuent 1 000 fois  moins de gens par TWh produit que le lignite.   Et à cette pollution de l’air en fonctionnement  normal peut s’ajouter des événements accidentels,   notamment des incendies dans des mines ou  de déchets miniers contenant du charbon. Attends, y a des incendies  dans des mines de charbon? Le charbon peut s’enflammer spontanément à cause  de mécanismes physiques et chimiques qui seraient   un peu longs à expliquer. Cette particularité  nécessite certaines attention à l’extraction,   au transport et à l’entreposage et peut  engendrer des risques et des pollutions. Lorsqu’une mine de charbon souterraine prend  feu, ça peut être très difficile à éteindre.   Il y aurait plus de 100 incendies de mines de  charbon dans le monde dont certains brûlent   depuis des décennies. Bien qu’il existe des  occurrences naturelles, les feux de charbon   souterrains sont majoritairement dus à l’homme.  Ces feux engendrent des émissions polluantes   pouvant être localement très graves, d’autant  que la combustion se faisant en défaut d’oxygène,   il y a émission de composés particulièrement  toxiques. Par exemple, Centralia est une ville   fantôme américaine qui a été abandonnée à la  suite d’un feu de mine. Différents déchets miniers   contenant du charbon peuvent lentement s’oxyder ou  être enflammés et causer des émissions polluantes. En plus d’avoir des impacts sanitaires, les  émissions polluantes dont on a parlé dans   cette partie participent à d’autres problèmes  environnementaux comme la pollution des sols,   des eaux ou encore la formation de pluies acides.  Mais la pollution des sols et des eaux n’est pas   uniquement due aux rejets par voie aérienne et  il est temps que je parle des cendres de charbon. Dans le monde, les centrales au charbon  produisent annuellement de 1 à 1,5 milliard   de tonnes de cendres, ce qui en fait un des  plus gros flux de déchets industriels. Pour   avoir un point de repère, l’ensemble  des déchets ménagers au niveau mondial   représente environ 2 milliards de tonnes  de déchets par an. Oui, la production de   cendres de charbon est du même ordre de  grandeur que celles des déchets ménagers ! Après, des déchets c’est juste des  trucs dont on n’a pas l’utilité. Si   c’est des gros volumes mais que ce n’est pas  dangereux… ça ne me parait pas très grave ! Effectivement. Mais, ces cendres de  charbon peuvent poser des problèmes.   Elles sont principalement composées de silice,  d’aluminium, de fer, de calcium et d’oxygène.   Mais, elles contiennent également des polluants  dans des proportions variables comme, par exemple,   du soufre qui les rend acide, des dioxines  et des métaux lourds tels que le cuivre,   l’arsenic, le plomb, le mercure,  le sélénium, ou encore, l’uranium. Les éléments toxiques présents dans les cendres  de charbon peuvent avoir des effets sanitaires   extrêmement variés : maladies cardio-vasculaires,  troubles de la reproduction, cancers, dommages   neurologiques, problèmes de développement chez les  enfants pour n’en citer que quelques-uns. Je vous   laisse un petit visuel si vous voulez mettre  sur pause et lire les joyeusetés que peuvent   induire une surexposition à certains des éléments  chimiques présents dans les cendres de charbon. Il   existe de nombreux articles scientifiques montrant  l’augmentation des maladies dans les alentours de   certaines centrales au charbon même si les voies  d’exposition aux rejets toxiques peuvent varier. Y a pas mal de conditionnel là-dedans. Les éléments toxiques contenus dans les cendres  de charbon étaient dans le charbon avant sa   combustion. Il va y avoir des conséquences  négatives quand les hommes ou les écosystèmes   sont exposés à certaines quantités de ces éléments  toxiques. Et ça dépend de nombreux paramètres.   Certains charbons contiennent peu d’éléments  toxiques ou sont bien gérés et induisent une   contamination limitée des sols et des eaux.  Mais, d’autres, en particulier en cas de   mauvaise gestion des cendres peuvent avoir de  graves impacts environnementaux. Le pire des   cas serait une centrale qui se débarasserait de  ces différents effluents et déchets directement   dans le cours d’eau le plus proche. Tu dis que ce sont des éléments   naturellement présents dans le charbon, je  ne vois pas où est le problème du coup ? Attention avec ce type de raisonnement,   je peux très facilement te tuer avec des éléments  présents naturellement dans l’environnement. Ici,   le problème c’est qu’on a sorti ces éléments  du sol, qu’on les a concentrés en brûlant le   charbon et qu’on en dispose en surface dans  des conditions qui peuvent engendrer des   contaminations environnementales. Dans le  cas des métaux lourds, c’est d’autant plus   problématique qu’ils ne se dégradent pas et  peuvent donc s’accumuler dans l’environnement. Parce que les cendres de charbon en  sortie de centrale elles deviennent quoi ? On verra plus tard qu’elles peuvent trouver  certaines applications et cela concerne quand même   60 % des cendres. Mais,en attente ou en absence  d’utilisation, elles sont entreposées à sec ou   dans des bassins artificiels. Quand elles sont  stockées à sec, il faut les arroser régulièrement   pour éviter que le vent ne les disperse. L’eau qui  s’infiltre dans le tas de cendres peut dissoudre   des sulfures et engendrer des drainages miniers  acides. Ces écoulements acides sont toxiques   à cause des métaux lourds qu’ils contiennent et  sont souvent rendus oranges par le fer. On peut   les observer au niveau des mines, de charbon  ou non, mais également au niveau des différents   déchets miniers ou de cendres de charbon. Dans  certains cas, ils sont visibles depuis l’espace. Donc les tas de cendres,   c’est pas incroyable. Et les bassins que  t’as mentionnés c’est quoi les soucis ? Comme il est plus facile d’évacuer les cendres  de la centrale avec de l’eau, le stockage dans   des bassins de rétention aux alentours directs  de la centrale est la technique la plus commune.   L’évaporation de l’eau concentre les cendres qui  restent mouillées et ne sont pas dispersées par   le vent dans l’environnement. Malheureusement,  des déversements accidentels peuvent avoir lieu   mais également des infiltrations qui peuvent  polluer l’eau et les sols dans les alentours. J’ai surtout trouvé de la documentation sur le  cas américain. Ce qui permet de se rendre compte   des problèmes que posent ces cendres  même dans des pays riches. Il y aurait   plus de 160 bassins à cendres perméables aux  États-Unis comme on peut le voir sur cette   carte. Ces bassins peuvent donc entraîner  une contamination des nappes phréatiques   sous-jacentes et il existe de nombreux  exemples de contamination aux métaux   lourds de l’eau utilisée par les populations  dans le voisinage de centrales au charbon. Il faut également noter que les centrales au  charbon sont souvent situées près de rivières   pour leur refroidissement et le rejet de certains  de leurs effluents. Elles ne doivent pas non plus   être trop loin des centres de consommation  pour limiter les pertes en ligne. Et comme   il ne fait pas bon vivre près d’une centrale  au charbon, ce sont souvent des minorités   pauvres qui se retrouvent dans le voisinage  ou en aval de centrales au charbon. Ce sont   elles qui sont exposées à la pollution de l’air  et de l’eau. On retrouve un schéma classique   des problèmes environnementaux : ce sont les  plus défavorisés qui subissent les dommages. Et s'il y a des impacts sur l’homme,   je suppose que ça affecte aussi les  animaux et peut-être même les plantes? Oui, les différents rejets associés aux  centrales au charbon ont également une   influence sur l’acidité des milieux aquatiques  ce qui y affecte les organismes vivants. Certains   métaux lourds qu’on a évoqué s’accumulent dans  les chaînes alimentaires jusqu’à atteindre des   niveaux où ils ont des effets physiologiques  visibles et documentés. Les éléments considérés   comme les plus préoccupants sont le sélénium, le  mercure et l’arsenic. D’ailleurs ça implique que   la consommation de plantes et d’animaux  dans des zones contaminées peut être une   source d’exposition à des métaux lourds  ou d’autres polluants pour les hommes. Et ces effets sur la biodiversité peuvent être  localement importants. Par exemple, une étude   sur un lac de Caroline du Nord contaminée par  des rejets de centrale au charbon a montré que   le sélénium a fait disparaître 19 des 20 espèces  de poissons initialement présentes dans le lac.   J’ai également trouvé une étude qui montre les  impacts sur les végétaux. Je n’ai pas passé   beaucoup de temps sur ce sujet parce qu’il n’y a  pas beaucoup d'éléments et de grandes variations   entre les sites . Les dommages environnementaux  peuvent également être particulièrement   importants quand des accidents répandent de  grandes quantités de cendres dans l’environnement. Là je sens venir le truc. On met plein de cendres  derrière des digues…et des fois ça casse….. Exactement, il peut y avoir des ruptures de  digues et le déversement d’énormes quantités   de cendres de charbon. Un des plus beaux  exemples a eu lieu le 22 décembre 2008 aux   États-Unis. La rupture d’une digue a entraîné  le déversement de 4,2 milliards de litres de   boues de cendres de charbon en faisant le plus  grand déversement industriel de l’histoire des   États-Unis. Ce déversement causa des millions  de dollars de dommages et nécessita plus d’un   milliard de dollars pour les opérations  de nettoyage. Il eut également des impacts   importants sur les écosystèmes avoisinants.  Plusieurs travailleurs employés pour nettoyer   le site développèrent des maladies mortelles  suite à l’exposition aux cendres de charbon et,   possiblement, en plus des éléments radioactifs  présents dans les cendres, à une contamination   radioactive déjà présente dans les sédiments.  Et pour ceux que ce dernier élément intrigue,   je vous laisse un article pour aller plus  loin. Je ne vais pas trop m’étendre sur ce   sujet mais sachez qu’on pourrait parler d’autres  accidents de ce type, ce n’est pas un cas unique. Attends, t’as dit un truc  sur des éléments radioactifs   présents dans les cendres? Mais ils viennent d’où? Il y a des éléments radioactifs naturellement  présents dans l’environnement comme l’uranium   et le thorium. Comme les autres métaux lourds,  il peut y en avoir dans le charbon et ils sont   concentrés au moment de la combustion.  On en avait déjà parlé dans la vidéo   sur les ressources en uranium parce que  l’idée d’extraire l’uranium des cendres   sortant de centrales électriques  est étudiée pour certains charbons. Une conséquence étonnante de la présence  d’éléments naturels radioactifs dans le   charbon est que l’exposition à de  la radioactivité peut être plus   importante, en fonctionnement normal, dans  le voisinage d’une centrale au charbon que   dans le voisinage d’une centrale nucléaire. On  parle ici d’exposition à de très faibles doses   où les impacts sanitaires sont difficiles  à évaluer s' ils existent. Mais, au-delà   de la question de la radioactivité, thorium  et uranium sont des métaux lourds toxiques.   Comme pour tous les autres métaux lourds, les  risques sanitaires dépendent de l’exposition. Et comment on peut se débarrasser de ces cendres ? D’abord on peut essayer d’en produire moins.  Évidemment, on pense à la sortie nécessaire   du charbon qui devrait graduellement réduire  le problème. Mais, privilégier des charbons   avec moins de composés toxiques peut également  aider, de même qu’une meilleure préparation du   charbon en amont de la centrale. Reste qu’on  produit encore des cendres de charbon et,   surtout, il y a des milliards de tonnes à gérer  qui se sont accumulées pendant des décennies : un   héritage toxique d’une des industries les plus  polluantes n’ayant jamais existé. D’ailleurs,   c’est le cas en France aussi sous forme de  terrils ou de nombreux sites contenant des   centres de charbon. Je vous laisse un document qui  en fait l’inventaire et relève des contaminations. Donc on a des milliards de tonnes  de cendres dans le monde avec des   impacts potentiels et comment on  peut gérer ça définitivement ? Au niveau mondial, 60% des cendres de  charbon produites sont utilisées. Les   problèmes de toxicité qu’on a évoqués ont réduit  certaines utilisations comme le déneigement ou   l’épandage agricole. Dans les pays avec des  normes environnementales moins strictes,   on trouve des utilisations  qui sont interdites ailleurs. Tous les résidus des centrales au charbon  ne sont pas utilisés de la même manière   et ça amène parfois à séparer les  cendres volantes, les mâchefers   qui sont les résidus de combustion et les produits  de la dépollution des fumées. Par exemple, les   mâchefers peuvent être utilisés dans des remblais  et des sous-couches de route. Les cendres volantes   peuvent être utilisées dans la production de  ciment, de béton ou de briques, ce qui réduit les   impacts environnementaux et la pression sur les  ressources de ces productions. Et le traitement   du soufre dans les centrales électriques produit  du gypse qui peut se substituer à l’extraction   nécessaire pour produire des plaques de plâtre.  Globalement, les utilisations majoritaires sont   dans les matériaux de construction et c’est  logique quand on voit les volumes en jeu. Et dans ces cas,les éléments  toxiques ne posent pas de problème ? La logique c’est que les éventuels éléments  toxiques vont se retrouver coincés,   ce qui constitue une manière de limiter  la contamination environnementale ou de la   ralentir considérablement. Il faut quand  même faire attention aux expositions,   notamment par inhalation, des travailleurs  amenés à manipuler ces substances. Gérer   les cendres de charbon consiste à s’assurer de  limiter leur contamination de l’environnement   en dessous d’expositions considérées comme  sans risques ou avec des risques acceptables. Et là, vous vous doutez que ça va dépendre des  connaissances scientifiques sur ces risques,   de ce qu’on considère comme acceptable  et donc des législations nationales mais   également des teneurs dans les cendres de  différents éléments toxiques. Par exemple,   ce sont des évaluations des risques sanitaires,  notamment via l’exposition à des métaux lourds,   qui ont amené l’Agence de Protection de  l’Environnement américaine à revoir la   législation sur la gestion des cendres  et les réutilisations acceptables. Une réutilisation bien encadrée des cendres  reste une forme d’économie circulaire qui   peut réduire les impacts environnementaux  de certaines productions et réduire les   problèmes environnementaux que  posent les cendres. Pour autant,   la toxicité de certaines cendres  soulève des questions légitimes   et leur utilisation est une question  complexe que je ne fais qu’effleurer ici. Et si on ne peut pas ou si on ne veut  pas les utiliser, comment on fait? On peut transformer un bassin à cendres en  un dépôt définitif si on peut s’assurer de   limiter la contamination vers l’environnement  en séchant le bassin et en le recouvrant d’une   couche imperméable. On peut aussi enfouir les  cendres dans des sites dédiés ou d’anciens   sites d’extraction où la géologie et/ou  l’utilisation de membranes imperméables va   limiter la contamination environnementale.  Ces approches s’accompagnent, en général,   d’un suivi de certains éléments chimiques  dans les eaux et les terres alentour. Cette question rejoint celle, plus large, de la  gestion de long terme des mines de charbon et de   leurs déchets puisqu’ils posent des problèmes  environnementaux : risque d’effondrement,   oxydation voire combustion, pollution de l’air  ou, encore, drainages miniers acides. Il faut   alors enterrer les déchets problématiques suivant  des dispositions qui réduisent la contamination   environnementale et faire un suivi pour s’assurer  que tout se passe comme prévu. Bien gérés,   d’anciens sites miniers peuvent être utilisés  comme des sols agricoles ou être colonisés   par la végétation. Mal gérés, ils vont  continuer de polluer leur environnement. Je ne vais pas trop développer cet aspect parce  que c’est déjà long mais je vous laisse un bon   document en anglais qui explique tout  ça et montre des photos avant et après   réhabilitation de sites américains. Je trouve  important de retenir qu’en brûlant du charbon   on lègue un héritage polluant aux générations  suivantes et pas uniquement sous forme de CO2. D’ailleurs… On n’a pas encore  parlé des impacts climatiques ! J’ai repoussé cette question vers  la fin parce que si les émissions   de gaz à effet de serre sont un énorme  problème de l’utilisation du charbon,   je voulais bien faire comprendre  que c’est loin d’être le seul. Une étude que j’ai utilisée précédemment montre  qu’en prenant en compte toutes les émissions dont   les émissions de méthane au niveau des mines, on  trouve que générer 1 kWh d’électricité à partir   du charbon émet, en moyenne mondiale, 1,13 kg  d’équivalent CO2. C’est environ 100 fois plus que   l’éolien, l’hydroélectricité ou le nucléaire et 30  fois plus que le photovoltaïque. C’est également   deux fois plus que la production d’électricité  à partir de gaz. Les centrales les plus récentes   ont un meilleur rendement et sont en dessous  de cette moyenne. L’utilisation de lignite,   le charbon le plus polluant, induira des  émissions au-dessus de cette moyenne. Mais   la variabilité sur le CO2 est beaucoup  plus faible que sur les autres émissions   polluantes. Brûler du charbon émet du CO2  est on ne peut pas y faire grand chose. Mais dans une vidéo je crois que t’avais parlé de  la possibilité de capter et séquestrer le CO2 ? Avec ces technologies, il faut être capable  de capter le CO2 mais également de trouver   une solution de séquestration à long terme. Ces  technologies existent mais elles sont complexes,   coûteuses et, surtout, très peu déployées  aujourd’hui. Vu les dommages environnementaux   non climatiques du charbon, il est  très peu probable que cette technologie   change la donne pour l’utilisation du  charbon dans la production électrique. Les émissions dues à toutes les utilisations  du charbon sont d’environ 15 milliards de   tonnes de CO2 dont plus de la moitié  pour la Chine. Le charbon est donc   responsable de plus de 40% des émissions de  CO2 par les ressources fossiles. Et au CO2,   il faut ajouter les émissions de  méthane dues à l’utilisation du charbon. Méthane qui est un gaz à effet de  serre plus puissant que le CO2. L’effet réchauffant sur un siècle d’un  kg de méthane est équivalent à 30 kg de   CO2. La majorité des émissions de méthane  induites par l’exploitation du charbon ont   lieu à l’extraction et majoritairement de  mines souterraines et ont donc lieu pour   une grande partie en Chine. À noter que  les mines abandonnées laissent également   s’échapper du méthane donc sur cette question  aussi, on devra gérer un héritage polluant. En 2022, les activités humaines ont émis  environ 347 millions de tonnes de méthane   vers l’atmosphère dont 142 millions proviennent de  l’agriculture et 133 du secteur de l’énergie. Dans   l’énergie, les émissions liées à l’exploitation  du charbon sont de près de 42 millions de tonnes   soit 12% des émissions par les activités  humaines. Ces émissions de méthane viennent   pour les trois quarts de quatre pays : Chine,  Russie, Indonésie et Inde. Si on considère le   facteur 30 que j’ai donné plus haut, on peut  calculer que les émissions de méthane ajoutent   1,2 milliards de tonnes d’équivalent CO2 au 15  milliards de tonnes de CO2 évoquées plus haut. Donc les émissions de méthane du charbon,   c’est beaucoup mais ça reste faible  par rapport à ses émissions de CO2. Les émissions de méthane sont d’autant plus  regrettables que le méthane a une valeur   économique parce qu’on peut l’utiliser. Éviter  ces émissions de méthane est non seulement une   nécessité climatique mais s’avère rentable  dans de nombreux cas. Au prix du gaz de 2021,   éviter les émissions de méthane du  système énergétique est rentable   dans 40% des cas et ça monte à 80%  avec les prix élevés du gaz en 2022. Ces dernières années ont vu une attention  de plus en plus poussée sur ces émissions   de méthane et on a également les outils  satellites pour les détecter. Il y a   des chances que ça continue d’être un point  d’attention des politiques dans les années à   venir. C’est un point qui est d’ailleurs  discuté à la COP28 au moment où j’écris   cette vidéo et la Chine a récemment publié son  plan pour réduire ses émissions de méthane. Et pourquoi on a ce focus  politique sur le méthane ? C’est un gaz à effet de serre puissant et avec une  durée de vie d’une douzaine d’années, agir sur les   émissions de méthane a donc des effets rapides sur  sa concentration et donc sur le climat. En plus,   il y a eu peu d’efforts sur ce gaz jusqu’ici et  donc des réductions facilement accessibles dans   certains secteurs. Il faut cependant avoir  conscience que sans réduction extrêmement   forte des émissions de CO2, il n’y aura pas  de stabilisation du climat puisque le CO2,   contrairement au méthane, peut rester très  longtemps dans l’atmosphère et s’y accumule. Plus globalement, les émissions de gaz à effet  de serre viennent considérablement alourdir   le bilan environnemental de la production  électrique à partir de charbon puisque le   changement climatique affecte négativement  les sociétés humaines et les écosystèmes. Okay, on a fait un peu le tour  de différentes pollutions,   est-ce qu’on peut synthétiser tout ça ? Toutes les activités humaines ont des impacts.  Pour juger les différents impacts environnementaux   de la production électrique à partir du charbon,  on peut la comparer avec des technologies ayant   la même finalité. Pour ça, on va regarder  les résultats d’une étude qui fait l’analyse   du cycle de vie de différentes technologies de  production d’électricité. Ce type d’analyse prend   en compte l’extraction des matières premières, la  production, les transports, la phase d’utilisation   et la fin de vie. Je ne vais pas prendre  le temps d’expliquer tous les problèmes   environnementaux et toutes les unités mais  plus la quantification est élevée, pire c’est. Commençons par l’eutrophisation : une pollution  de l’eau affectant durement les écosystèmes   aquatiques. On voit clairement que le charbon est  plus polluant que les technologies alternatives   qu’on parle de gaz, d’hydroélectricité, de  nucléaire, de photovoltaïque ou d’éolien. On a parlé longuement de la toxicité humaine dans  cette vidéo. Cette figure permet de la comparer   à d’autres technologies et on voit clairement que  le charbon est plus toxique que les alternatives. Pour l’occupation des terres, seul le  photovoltaïque au sol et certains barrages   hydroélectriques arrivent à faire pire que  le charbon. Notons que dans tous les cas,   l’occupation des terres par le système  énergétique est faible notamment devant   la surface qu’occupe notre système  agricole. L’utilisation énergétique   de biomasse pose plus de questions sur cet  aspect mais elle n’est pas représentée ici. Un autre aspect dont je n’ai pas discuté  est celui de l’utilisation d’eau.   Les questions d’utilisation d’eau  dépendent de la disponibilité en eau   qui varie significativement entre les régions  et les pays. Consommer un mètre cube d’eau au   Québec ne soulève pas les mêmes problèmes que  le faire au milieu d’une région désertique. La question de l’utilisation d’eau par le  charbon est, par exemple, discuté en Australie.   Dans un article, on apprend que l’extraction y  demande 653 litres d’eau par tonne de charbon.   L’extraction minière du charbon utilise de  l’eau pour préparer et nettoyer le charbon,   pour limiter la production de poussières ou  encore nettoyer les équipements. Et évidemment,   les centrales au charbon, comme  toutes les centrales thermiques,   demandent d’avoir accès à une source  d’eau pour leur refroidissement. En Australie, un rapport estime  que l’extraction du charbon et   son utilisation pour produire de  l’électricité sont responsables de   4% de la consommation d’eau du pays  et de 7% des prélèvements. Bref,   sur la question de l’utilisation de l’eau,  le charbon n’est pas, non plus, un bon élève. Et quand on compare aux autres technologies on  voit que le charbon est plus gourmand en eau que   les renouvelables. Ici, on regarde la quantité  d’eau dissipée dont on prive d’autres usages. Y a pleins de pollutions différentes est-ce  qu’ on ne peut pas avoir une vue d’ensemble ? Des approches proposent de le faire mais  ça demande d’agréger différents impacts   environnementaux ce qui est un exercice  difficile et incertain. Le résultat de   cet exercice pour la santé humaine montre des  impacts très importants pour le charbon et le   gaz par rapport aux alternatives, principalement  à cause des conséquences du changement climatique. C’est la même chose quand on agrège les différents  problèmes environnementaux pour évaluer les   impacts de ces technologies sur les écosystèmes.  Agréger différents impacts environnementaux est   loin d’être évident mais, les études qui le font  montrent clairement que le charbon est pire que   tout et pas seulement sur le climat mais également  sur de nombreuses autres formes de pollution. Il faut sortir de l’idée que lutter contre les  ressources fossiles n’est qu’une question de   climat, c’est aussi une manière de réduire  d’autres formes de pollution qui engendrent   des conséquences néfastes pour les sociétés  humaines et les écosystèmes. Le déploiement   de nucléaire, d’éolien, de photovoltaïque ou  d’hydroélectricité à la place de technologies   fossiles amène des co-bénéfices importants et  c’est consensuel dans la littérature scientifique. Bref, le changement climatique et ses terribles  conséquences nous poussent à dégager le charbon au   plus vite mais on peut avoir d’autres motivations  à le faire tant le charbon a des effets délétères. Après, c’est une ressource non  renouvelable… Ça ne durera pas   éternellement. Est ce qu’on ne peut pas juste  attendre qu’il n’y ait plus de charbon ? Non parce qu’il y en a un gros paquet. Si on se pose la question du charbon   restant dans le monde, on retrouve, comme pour  les métaux, deux notions différentes : les   réserves et les ressources. Les réserves c’est  ce qui a été démontré comme techniquement et   économiquement exploitable par certains pays.  Il y a plus d’un siècle de réserves au niveau   de production actuelle de charbon. En plus,et  plus globalement, les réserves de ressources   fossiles n’ont cessé d’augmenter jusqu’ici, grâce  à l’exploration et aux évolutions technologiques.  Les ressources sont une estimation de  la quantité contenue dans le sous-sol.   Elles sont donc plus élevées que  les réserves. Ici, vous voyez les   réserves et les ressources estimées pour le  pétrole, le gaz, la houille et le lignite.   Elles sont estimées en émissions de  CO2 que leur combustion dégagerait. Et,   à côté, vous avez la quantité de CO2 qui nous  amènerait à un réchauffement de 2°C. Autant   dire que si on veut lutter contre le changement  climatique, on ne peut pas attendre l’épuisement   des ressources fossiles. Il va falloir en  laisser dans le sol et un bon paquet ! Et,   parmi les ressources fossiles, le charbon  représente de loin le plus gros volume de carbone.  Dans les prochaines années, cette consommation  de charbon, elle va évoluer comment ? Cette vidéo est déjà longue, alors je te propose  qu’on repousse certains aspects pour une prochaine   fois. On pourrait regarder pourquoi le charbon  est utilisé malgré ces nombreux défauts,   comment son utilisation évolue dans  différentes régions et si on peut se   faire une idée de l’évolution de sa consommation  future. D’ailleurs, si vous avez des questions,   n’hésitez pas à les mettre en commentaires  et j’y répondrais peut-être dans une seconde   vidéo sur le charbon qui couvrira les  aspects économiques et géopolitiques. Dans cette vidéo, on a vu que le charbon était  une ressource encore massivement utilisée,   majoritairement pour produire  de l’électricité mais aussi pour   produire de l’acier, du ciment ou de l’hydrogène. Son utilisation engendre de nombreux  impacts environnementaux : émissions   de grande quantité de gaz à effet de serre,  pollution de l’air, pluie acide, ou encore,   pollution des sols et des terres par  des métaux lourds. Les cendres de   charbon et les résidus miniers peuvent  engendrer des pollutions durables de   leur environnement et constituent un  héritage toxique de cette industrie. Il est important d’avoir à l’esprit les  volumes considérables que représentent   l’exploitation du charbon et l’ampleur  des conséquences environnementales.   Ça permet de comprendre que la substitution  du charbon par des technologies bas carbone   n’est pas seulement une nécessité climatique  mais s’accompagne de cobénéfices importants   comme la réduction de l’extraction minière et  de la pollution de l’air, des sols et de l’eau. J’ai creusé cette question des impacts  environnementaux du charbon parce que   je pense que ces cobénéfices sont souvent sous  estimés. La combustion de ressources fossiles   est la principale cause du changement  climatique mais il ne faut pas que   ça fasse oublier que leur exploitation  engendre de nombreux autres problèmes. Voilà c’est la fin de cette vidéo j’espère  qu’elle vous a plu et qu’elle vous a appris   des choses. Il y aurait plein d’autres sujets  à aborder autour du charbon et on sera sans   doute amené à le faire puisque l’évolution  des émissions de CO2 dans la décennie à   venir dépend pas mal de la trajectoire  mondiale de consommation du charbon. Merci aux relecteurs qui aident  à rendre ces vidéos plus justes,   précises et pertinentes. Merci à Marianne qui  m’a aidé au montage. Merci à ma mère qui vous   fait les sous-titres. Et merci à tous ceux  qui soutiennent la chaîne financièrement et   permettent à mon travail d’exister ! C’était  le Réveilleur et à bientôt sur le net.