Charles Bovary a 15 ans et il entre au collège à Rouen. C'est un gars de la campagne, portant une casquette ridicule, tellement timide qu'il ne parvient pas à prononcer son propre nom. Pour en savoir plus sur ce passage, consultez mon commentaire sur le début du roman, partie 1, chapitre 1. Son père, aide-chirurgien, échoue tout ce qu'il entreprend, sa mère le protège trop.
Il fait des études de médecine, mais devient simple officier de santé à Tost en Normandie. Il épouse alors une veuve riche, Mlle Héloïse, du buc qu'il n'aime pas. Un jour, Charles est appelé pour soigner la jambe d'un vieux fermier, M.
Rouault, à la ferme des Berthauds. C'est là qu'il rencontre Emma Rouault. Sans trop savoir pourquoi, il retourne là-bas régulièrement, même après la guérison du père Rouault. Sa femme est très jalouse, mais elle meurt rapidement après avoir été ruinée par les manœuvres de son notaire.
Un jour, Charles se retrouve seul avec Emma. C'est une scène de séduction mémorable. Pour en savoir plus sur ce passage, consultez mon commentaire sur la rencontre d'Emma et Charles, partie 1, chapitre 3. Le père Rouault prend les devants, parce que décidément Charles ne parvient pas à lui demander la main de sa fille.
Le mariage de Charles et Emma se déroule à la campagne, sur plusieurs jours. Après cela, le couple emménage à Tost. Charles est très heureux.
Un repas en tête à tête, une promenade le soir, et bien d'autres choses composaient maintenant son bonheur. Il ne pouvait se retenir de toucher continuellement à son fichu. quelquefois il lui donnait sur les joues de gros baisers, et elle le repoussait, à demi souriante et ennuyée.
En effet, Emma commence à s'ennuyer auprès de ce mari sans personnalité. Avant qu'elle se maria, elle avait cru avoir de l'amour, mais le bonheur qui aurait dû en résulter n'était pas venu, et Emma cherchait à savoir ce que l'on entendait par les mots de félicité, de passion et d'ivresse qui lui avaient paru si beaux dans les livres. Retour en arrière, Flaubert raconte l'enfance d'Emma dans un couvent.
C'est là-bas que la lecture devient pour elle une véritable passion. Cela nous en apprend beaucoup sur sa personnalité. Pour en savoir plus sur ce passage, consultez mon commentaire sur l'enfance d'Emma, partie 1, chapitre 6. Dans les premiers temps de son mariage, Emma lit, dessine, joue du piano et s'occupe de sa maison. Mais elle doit supporter les reproches continuels de sa belle-mère et la platitude de son mari.
Mais un beau jour, Charles et Emma sont invités au bal de Vaubyessard, chez le marquis d'Andervilliers. C'est un moment magique pour Emma, un vicomte vient même la voir pour l'inviter à danser la valse. Les jours suivants, Emma se complaît dans la nostalgie.
Elle se met à rêver de la vie parisienne, et achète des romans sur Paris, comme ceux de Gensu, Balzac, Georges Sand. L'année suivante, pas d'invitation au bal de Vauby-Esart. Emma reste à la fenêtre et regarde la pluie tomber. Voyant sa détresse, Charles lui propose de déménager à Yonville-l'Abbé.
Le soir de leur arrivée à Yonville, les Bovarys dignent à l'auberge du Lion d'Or. Charles discute avec M. Aumet, le pharmacien du village, tandis qu'Emma fait la connaissance de Léon Dupuis, un jeune clerc de notaire.
Ils partagent un même goût pour les clichés romantiques. Je ne trouve rien d'admirable comme les soleils couchants chant sur la mer. Ne vous semble-t-il pas que l'esprit vogue plus librement sur cette étendue sans limite ? Il en est de même en montagne. Figurez-vous la poésie des lacs, le charme des cascades, et à mille pieds sous vous, des vallées entières quand les nuages s'entrouvrent.
Ces spectacles disposent à la prière, à l'extase. Installés dans leur nouvelle maison, Emma se prend à espérer un avenir meilleur. Emma accouche d'une petite fille qu'elle appelle Berthe, un nom qu'elle se souvient avoir entendu lors du bal de Vauby-et-Sar. Omais organise des soirées chez lui chaque dimanche, on joue aux cartes, aux dominos. Charles n'est pas jaloux, bien que Léon et Emma s'échangent des livres, lisent de la poésie.
D'ailleurs Léon tombe amoureux d'Emma, mais il n'ose pas lui dire. Un dimanche de février, les Bovarie visitent une filature de lin. Irritée par la platitude de Charles, Emma regarde alors Léon, qu'elle trouve charmant.
Son grand œil bleu, levé vers les nuages, parut à Emma plus limpide et plus beau que ces lacs des montagnes où le ciel se mire. Mais Emma veut être une femme vertueuse et sage, elle refoue ses sentiments. Léon souffre de cette froideur soudaine. Emma devient de plus en plus mélancolique. Pensant que la religion serait peut-être de bon secours, elle se rend à l'église pour voir l'abbé bournisien.
Mais il ne comprend rien, et lui conseille de boire de l'eau avec de la cassonade. Léon, accablé par son amour déçu, décide de continuer ses études à Paris. Quand il fait ses adieux à Emma, les deux personnages gênés se serrent la main. Emma est bouleversée par le départ de Léon. Ah !
il était parti, lui, le seul charme de sa vie ! Pourquoi ne l'avoir pas retenu à genoux ? L'envie l'a pris de courir le rejoindre et de se jeter dans ses bras.
Dans la boutique de M. l'heureux, Emma Bovary achète des méthodes pour apprendre l'italien, à un prix dieu gothique, et une écharpe coûteuse. Monsieur l'heureux lui fait crédit. Un jour arrive un homme très bien habillé, Rodolphe Boulanger, le propriétaire du château de la Huchette.
Il vient pour l'un de ses fermiers, qui a besoin d'une saignée. En voyant Emma, il décide immédiatement de la séduire. Elle est fort gentille, cette femme de médecin !
Ça vaille après l'amour ! Après trois mots de galanterie, il se le vous adorerait, ce serait charmant ! A la mi-août, les commises agricoles prennent place à Yonville. Rodolphe en profite pour retrouver Madame Bovary et l'accompagner à travers les stands.
Il lui sort le grand jeu pendant que le conseiller fait son discours aux agriculteurs. Continuez, persévérez, n'écoutez ni les suggestions de la hausse. Ainsi, pourquoi nous sommes-nous connus ?
Quel hasard l'a voulu ? Comme deux fleuves qui coulent pour se rejoindre, nos pentes particulières nous ont poussé l'un vers l'autre. Rodolphe tenait sa main, qu'il sentait frémissante comme une tourterelle captie. Pour faire languir Emma, Rodolphe attend six semaines avant de la revoir. Il lui déclare aussitôt son amour.
Si je n'ai pu vous voir, ah ! du moins ai-je continuellement pensé à vous ! Car on ne résiste point à ce qui est beau, charmant, adorable !
Mais Charles arrive, et Rodolphe se relève. Bonjour docteur ! Madame m'entretenait de sa santé.
Charles est flatté qu'on l'appelle docteur. Il enchaîne. Les oppressions de ma femme recommencent. Cela me fait mille inquiétudes.
L'exercice du cheval serait sans doute souverain. Certes ! Excellent ! Parfait !
Voilà une idée. Ainsi, avec la bénédiction de Charles, Rodolphe arrive le lendemain avec deux chevaux et emmène Emma. Lors de cette première promenade, Emma commet l'adultère. Auprès d'un petit étang, où des lentilles d'eau faisaient une verdure sur les ondes, elle renversa son cou blanc, et défaillante, tout en pleurs et se cachant la figure, elle s'abandonna.
De retour chez elle, Emma se trouve changée dans le reflet de son miroir. Jamais elle n'avait eu les yeux si noirs d'une telle profondeur. Quelque chose de subtil, épandu sur sa personne, la transfigurait.
Elle se répétait. J'ai un amant, un amant ! C'est ce genre de passage qui est dénoncé dans le procès de de Flaubert pour Mme Bovary, comme une incitation à la débauche.
Rodolphe et Emma se retrouvent tous les jours et s'échangent des lettres d'amour. Mais un jour, alors qu'elle survient à l'improviste chez lui, il se montre agacé et lui reproche d'être imprudente. En effet, Emma a été aperçue dans le village et des rumeurs commencent à circuler. Dès lors, les deux amants organisent leur rendez-vous différemment. Pendant tout l'hiver, trois ou quatre fois la semaine, à la nuit noire, Il arrivait dans le jardin.
Emma, tout exprès, avait retiré la clef de la barrière que Charles crut perdue. Elle s'échappait en retenant son haleine, souriante, palpitante, déshabillée. Mais Rodolphe commence à se lasser d'elle, et manque plusieurs rendez-vous.
Emma reçoit une lettre de son père, et cela lui rappelle son enfance au Berthaud. Elle commence à se repentir, elle se détache de son amant, et se consacre davantage à sa fille. Le pharmacien M.
Aumet propose à Charles de pratiquer une nouvelle méthode pour guérir les pieds beaux. Examiner les avantages, succès presque certain, soulagement du malade, célébrité vite acquise. Pourquoi ne pas en débarrasser ce pauvre Hippolyte, le valet d'écurie, au lion d'or ? Malgré l'appréhension de la médecine, le pharmacien M.
Aumet, il a décidé de faire un petit déjeuner pour le faire. Il a fait un petit déjeuner pour le faire. de Charles, l'opération se déroule parfaitement.
Omé fait même paraître dans le journal un article vantant le travail de M. Bovary. Pour la première fois, Emma est fière de son mari.
Mais cinq jours plus tard, le pauvre Hippolyte se tord de douleur. Ils sont obligés de faire venir un médecin réputé, M. Canivet, qui ampute la jambe.
Emma méprise son mari plus que jamais. Elle retourne dans les bras de Rodolphe et s'endette encore plus auprès de M. Lereux. Les deux amants décident de partir en Italie. Mais Rodolphe commence à trouver Emma un peu trop démonstrative, et il décide de rompre avec elle.
Rodolphe rédige alors une lettre de rupture qu'il fait porter à Emma Bovary dans un panier d'abricots. Du courage, Emma ! Je ne veux pas votre malheur, mais réalisez-vous l'abîme où nous aurait entraîné notre fuite ?
Partout nous eussions été poursuivis par la calomnie et l'outrage peut-être. Moi qui voudrais vous couronner, j'emporte votre pensée comme un talisman, car je me punis par l'exil du mal que je vous fais. Adieu. À la lecture de cette lettre, Emma Bovary a des pensées de suicide. Elle jetait les yeux tout autour d'elle avec l'envie que la terre croulât.
Pourquoi n'en pas finir ? Qui la retenait donc ? Emma déclenche alors une fièvre cérébrale.
Son mari reste à son chevet continuellement pendant 43 jours. Emma trouve du réconfort dans la religion. Elle participe aux œuvres de charité et discute avec l'abbé bournisien.
Il trouvait que la religion d'Emma, à force de ferveur, frisait l'hérésie et même l'extravagance. Il lui fit envoyer tout ce qui avait cours en livres pieux, de petits manuels, des pamphlets, des romans fabriqués, par des séminaristes troubadours. Lorsque le volume lui tombait des mains, Emma se croyait prise par la plus fine mélancolie catholique qu'une âme éthérée pu concevoir. Un jour qu'ils se croisent chez les Bovary, Omé et l'abbé Bournisien parlent de théâtre. Castigat ridendo mores, monsieur Bournisien !
Regardez les les tragédies de Voltaire. Elles sont pour le peuple une véritable école de morale et de diplomatie. Je sais bien qu'il existe de bons auteurs.
Cependant, ces déguisements païens, ces appartements somptueux, tout cela doit entraîner un certain libertinage d'esprit et des tentations impures. Dès que M. Bournisien est parti, M.
Homais conseille à Charles d'emmener sa femme au théâtre. Charles trouve l'idée tellement bonne qu'il insiste jusqu'à ce qu'Emma accepte d'aller avec lui à Rouen pour voir une pièce. Emma est passionnée par la pièce de théâtre, elle s'identifie aux souffrances de l'héroïne.
La voix de la chanteuse ne lui semblait être que le retentissement de sa conscience. Ah ! si seulement elle avait pu placer sa vie sur quelques grands cœurs solides ! Vertus et volupté se seraient confondues dans une seule félicitation.
Mais ce bonheur-là, sans doute, n'était qu'un mensonge, qu'une exagération de l'art. S'efforçant donc d'en détourner sa pensée, elle sourit intérieurement d'une pitié dédaigneuse. Quand, au fond du théâtre, un homme apparut en manteau noir, il allait à grands pas, faisant sonner contre les planches ses chansons. ses éperons vermeils.
Entraînée par l'illusion du personnage, elle se figura la vie extraordinaire qu'elle aurait pu mener si elle l'avait aimée. Avec lui, elle aurait voyagé par tous les royaumes de l'Europe, partageant ses fatigues et son orgueil. Pendant l'entracte, Charles et Emma croisent Léon, qui les salue rapidement. Emma est troublée, elle ne parvient pas à suivre le deuxième acte, elle étouffe et demande à sortir.
Pendant qu'ils prennent tous les trois une glace à la terrasse d'un café, Léon réussit à les convaincre de rester quelques jours de plus. Le lendemain, Emma et Léon échangent leurs souvenirs. Léon avoue son amour, mais elle le repousse.
Non, mon ami, je suis trop vieille, vous êtes trop jeune, oubliez-moi. D'autres vous aimeront, vous les aimerez. Cependant, elle accepte de lui donner rendez-vous le lendemain à la cathédrale. Quand Emma retrouve le lendemain, Léon, elle lui donne une lettre et se jette en prière contre une chaise, laissant le jeune homme seul et irrité.
Alors qu'un Suisse commence à leur faire une présentation touristique de la cathédrale, n'en pouvant plus d'impatience, Léon entraîne Emma dans un fiacre. Le coucher est surpris, car on lui demande de repartir dès qu'il s'arrête. Et sur le port, et dans les rues, au coin des bornes, les bourgeois ouvraient de grands yeux ébahis devant cette voiture à stores tendus, et qui apparaissait continuellement, plus close qu'un tombeau, et balottée comme un navire.
Avec ce point de vue résolument externe, Flaubert nous fait comprendre avec humour que c'est la deuxième fois qu'Emma Bovary commet l'adultère. De retour à Yonville, Emma trouve Charles accablé de chagrin, il vient d'apprendre que son père est mort. Elle n'a pas un mot de réconfort pour son mari. Afin de s'occuper de la succession, elle propose d'aller elle-même à Rouen consulter leur ami Léon, qui est clair de notaire.
C'est comme ça qu'Emma et Léon passent trois jours sur le chemin de la vie. Splendides ensemble à Rouen, ils font une promenade en barque à la nuit tombée sous le clair de lune, et se promettent de s'écrire des lettres. Pour se voir plus régulièrement, Emma et Léon trouvent un stratagème.
Vers le commencement de l'hiver, Emma parut prise d'une grande ardeur musicale. Si tu voulais de temps à autre une leçon de piano, cela ne serait pas après tout extrêmement ruineux. Mais les leçons ne sont profitables que suivies, et voilà comment elle s'y prit pour obtenir de son époux la permission d'aller à la ville une fois par semaine voir son amant. Chaque jeudi, Mme Bovary rejoint Léon à Rouen, et ils passent toute la journée ensemble à l'hôtel de Bourgogne.
Pour couvrir son adultère, Emma est obligée d'inventer des mensonges, de faire de fausses factures. Elle finit même par y prendre plaisir. Mais un jour pourtant, M. Lheureux la surprend avec Léon. Il en profite pour lui demander de rembourser ses dettes.
Un jeudi, Léon est retenu par M. Aumet au café de Normandie. Emma attend son amant pendant trois quarts d'heure, court à son étude, se perd en conjecture.
Enfin Léon parvient à se libérer, court à l'hôtel de Bourgogne, mais Emma, vexée, est déjà partie. Les deux amants continuent de se voir, de s'écrire, mais leur passion s'affaiblit. Chaque sourire cachait un bâillement d'ennui, chaque plaisir un dégoût, et les meilleurs baisers ne laissaient sur la lèvre qu'une irréalisable envie d'une volupté plus haute.
De son côté, Léon réalise que cette relation nuirait plus tard à son établissement. Il allait devenir premier Le premier clair, c'était le moment d'être sérieux. Aussi renonçait-il à la flûte, aux sentiments exaltés, à l'imagination.
Chaque notaire porte en lui les débris d'un poète. Un jour, Emma reçoit un papier qui lui enjoint de payer huit mille francs, sous peine d'être saisie dans les vingt-quatre heures. Elle se rend alors chez M.
Lheureux. Pensez-vous, ma petite dame, que j'allais jusqu'à la consommation des siècles être votre fournisseur et banquier, pour l'amour de Dieu ? Il faut bien que je rentre dans mes déboursés, soyons justes. Emma se rend alors chez Léon pour lui demander de l'argent. Va, essaye, il le faut !
Si j'étais à ta place, moi j'en trouverais bien. À ton étude ! Léon promet qu'il va demander à ses amis. Je t'apporterai cela demain. Pourtant, si tu ne me voyais pas à trois heures, ne m'attends plus, ma chérie.
Le lendemain, à neuf heures, Emma est réveillée par un attroupement en bas de chez elle, une affichée placardée. Tous ses meubles sont à vendre au profit de ses amis. Emma se rend alors chez le notaire, M.
Guillemin, qui lui fait des avances choquantes. Vous profitez impudemment de ma détresse, monsieur ! Je suis à plaindre, mais pas à vendre !
Emma s'enfuit. À trois heures, n'ayant aucune nouvelle de Léon, elle songe soudain que peut-être Rodolphe accepterait de l'aider. Elle se rend au château de la Huchette. Rodolphe est décontenancé. Tiens, vous n'avez pas changé, vous êtes toujours charmante !
Il essaye vaguement de justifier son départ précipité. Emma fait semblant de le croire, et elle tente de le séduire. Comment voulais-tu que je vécu sans toi ?
J'étais désespéré. J'ai cru mourir, et toi tu m'as fui. Mais nous recommencerons, n'est-ce pas ? Nous nous aimerons. Voyant qu'elle sanglote, il se sent ému lui-même.
Ah ! pardonne-moi, tu es la seule qui me plaise. J'ai été un imbécile.
Je t'aimerai toujours. Mais qu'as-tu ? Eh bien, je suis ruiné.
Aujourd'hui, faute de trois mille francs, on va nous saisir. Rodolphe comprend alors sa manœuvre. Vexé, il répond d'un air très calme.
Je ne les ai pas, chère madame. Mais moi je t'aurais tout donné, j'aurais tout vendu, j'aurais mendié sur les routes pour t'entendre dire merci. Et tu restes là, tranquillement dans ton fauteuil, comme si déjà tu ne m'avais pas fait assez souffrir ? De retour à Yanville, Emma, désemparée, se rend dans la réserve du pharmacien et avale de l'arsenic.
De retour chez elle, en guise d'explication, elle donne à son mari une lettre qu'elle vient de rédiger. Tu la liras demain, d'ici là, je t'en prie, ne m'adresse pas une seule question. et se coucha tout du long sur son lit. Emma se réveille avec une saveur âcre dans la bouche.
C'est le début d'une longue agonie particulièrement atroce. Charles ouvre la lettre et comprend qu'elle s'est empoisonnée à l'arsenic. Il fait venir Omet ainsi que M.
Canivet, le célèbre médecin. Pour lui, il n'y a aucun espoir. Bournisien les rejoint alors pour l'extrême onction.
La mort de Mme Bovary, particulièrement réaliste, désamorce toute tentative d'en faire une mort sublime, romantique. Pour en savoir plus sur ce passage, consultez mon commentaire sur la mort d'Emma, partie 3, chapitre 8. Charles impose des choix particulièrement romanesques pour l'enterrement de sa femme. Elle sera enterrée dans sa robe de noces, avec une couronne. Il veut récupérer une mèche de cheveux. Les problèmes d'argent recommencent.
Charles est poursuivi par les dettes de sa femme, mais il refuse de vendre ses meubles, ce qui le brouille avec sa mère. Un jour qui l'air dans le grenier, Charles tombe sur la lettre de rupture de Rodolphe. Il se dit que leur amour était peut-être resté platonique.
Mais plus tard, il ouvre le tiroir secret d'un bureau ayant appartenu à Emma. Toutes les lettres de Léon s'y trouvaient. Plus de doute cette fois, il dévora jusqu'à la dernière, flottant, éperdu. Il découvrit une boîte et la défonça d'un coup de pied. Le portrait de Rodolphe lui sauta en plein visage, au milieu des billets doux bouleversés.
Un jour, justement, Rodolphe l'invite à prendre une bière. Accoudé en face de lui, Charles se perdait en rêverie devant cette figure qu'elle avait aimée. Il lui semblait revoir quelque chose d'elle.
Je ne vous en veux pas. Personnage inconsistant depuis le début du roman, Charles révèle dans les dernières pages une grandeur d'âme étonnante. Il n'y a plus aucune ironie quand Flaubert raconte ses derniers instants. Le lendemain, Charles alla s'asseoir sur le banc dans la tonnelle. Des jours passaient par le treillis, les feuilles de vignes dessinaient leurs ombres sur le sable, le jasmin embaumait, le ciel était bleu.
Et Charles suffoquait comme un adolescent sous les vagues et flûves amoureuses qui gonflaient son cœur chagrin. À cette heure, la petite Berthe vint le chercher pour dîner. Il avait la tête renversée contre le mur, les yeux clos, la bouche ouverte, et tenait dans les mains une longue mèche de cheveux noirs. Par la poésie qui ressort de ce passage, la mort de Charles touche au sublime, c'est peut-être lui, finalement le personnage romantique de ce roman. Mais Flaubert termine sur une dernière touche cruelle.
Depuis la mort de Bovary, trois médecins se sont succédés à Yonville. Sans pouvoir y réussir, tant M. Homais les a tout de suite battus en brèche. Il fut une clientèle d'enfer, l'autorité le ménage, et l'opinion publique qui le protège.
Il vient de recevoir la croix d'honneur. Maintenant, si vous avez du mal à commencer la lecture de Madame Bovary, je vous conseille cette vidéo du marque-page. Vous allez voir que les intentions de Flaubert n'étaient pas d'endormir ses lecteurs, mais de les bousculer au contraire. Si cela vous intéresse, je vous mets en description des liens vers d'autres chaînes littéraires que j'ai triées sur le volet.
Merci à vous de m'avoir suivi jusqu'ici, abonnez-vous à la chaîne pour suivre mes prochaines parutions, suivez-moi sur Twitter et Facebook pour avoir de mes nouvelles. A très bientôt !