La Côte d'Azur. Chaque année, 10 millions de touristes et des milliards de méduses. Une cohabitation de plus en plus difficile. Des dizaines de milliers de personnes piquées chaque année.
C'est le cas où tu ne touches plus parce qu'il ne faut pas piquer. On reste plus trop dans l'eau parce que si on se fait piquer après ça fait mal. dans tout le bassin de la méditerranée elles arrivent parfois par banc entier poussé par les vagues au gré des vents et des courants elles prolifèrent de plus en plus longtemps dans l'année et s'échouent sur les plages en faisant planer une menace sur l'insouciance des vacances on vient tous les temps, on est là de mai à octobre et des méduses c'est sûr qu'il y en a beaucoup plus et plus en plus ça c'est une certitude phénomène naturel conséquence du réchauffement climatique et de la surexploitation des mers. Ici, on cherche des réponses. Tout le monde vient le matin nous demander, nous les pêcheurs sur le quai, est-ce qu'il y a des méduses, est-ce qu'on peut les baigner ?
C'est marrant parce qu'il y a une psychose quand même. Les gens sont traumatisés par les méduses. La méduse, une menace mystérieuse, un animal dont on ne sait pas grand-chose.
Elle a déjà envahi plusieurs mers du globe. Où s'arrêtera-t-elle ? Immersion à la rencontre de celles qui risquent de... de gâcher nos vacances.
6 heures du matin, dans le port d'Antibes. Denis Genovese part relever ses filets dans la baie des Anges. Il côtoie les plus beaux yachts des océans. Un monde différent du sien et pourtant un ennemi commun venu des profondeurs.
Cela fait plus de 20 ans que Denis pêche et ces dernières années de nouvelles venues envahissent ses filets. Ce matin là, comme souvent, il va attraper plus de méduses que de poissons. Il y a de la méduse là non ? Il y a des méduses là, on va pas gâter.
Parce qu'il y a deux courants qui se rencontrent et qui viennent accumuler tout ce qui est méduse et tout ce qui dérive contre le petit îlot. Il y a des matins où là on en prend à foison. Un matin, on a tiré 2500 mètres de filet, on est rentrés, on avait quoi, 2 kg de poissons ?
Les méduses, on a une pelle à neige à bord. On a évacué les méduses de la pelle à neige. C'est impressionnant.
L'espèce qui a envahi la Méditerranée, c'est la Pelagia noctulica. En latin, celle qui brille la nuit dans la mer. Quand il y en a trop comme ça, ça bouche les mailles et le poisson il passe pas quoi.
Puis ça le colle le filet. Quand le filet est tout collé, le poisson ça maille pas, il est gluant. Parce qu'on a eu 3-4 jours de mistral et quand le mistral chasse l'eau de surface... L'eau froide remonte du fond et ça nous apporte les méduses.
Et après, vu la température de la terre et de l'eau en bord de mer, qui réchauffent très vite après les gros ensoleillements, on annonce 35 degrés aujourd'hui. Les méduses, après, elles n'ont plus la force pour redescendre dans le fond, donc elles restent là, stagnent. Et puis ça s'accumule dans les filets au gré des courants.
Là, ce matin, il y a l'empagaille. Ça ne peut pas pêcher. Ça ne peut pas pêcher. Impossible d'échapper au Pellagia. La zone de pêche est limitée à la partie côtière.
Denis ne fera que 300 euros de recettes ce jour-là. Juste de quoi couvrir ses frais. Tout change. Tout change.
C'est difficile à dire. Il y en a qui disent que c'est le réchauffement de la planète. C'est le réchauffement de la planète. Moi je sais qu'avant, il y a une vingtaine d'années quand j'ai commencé, on en prenait un mois ou deux par an, maintenant c'est huit mois sur douze. Donc il y a vraiment une différence.
Chacun raconte un peu sa petite histoire sur les méduses. La seule chose qui ne fait pas débat, c'est que les méduses sont du matin. C'est à ce moment-là qu'on les retrouve à la surface.
Elles remontent après avoir passé la nuit au fond de l'eau pour se nourrir. Celles-là, c'est des virulentes. Il y a deux variétés.
Il y a des marrons et des roses. C'est les deux qui brûlent le plus. Les stigmates de la pêche à la méduse sur le bateau, on y est abonné. Aziz, l'employé de Denis, finit rarement ses journées sans être piqué. C'est la varicelle.
C'est les méduses, tout ça. C'est les méduses. C'est pas sa copine. Pourquoi vous ne vous mettez pas dedans alors ? Ça nous empêche de travailler rapidement.
Ça va être comment pour les baigneurs alors ? Urticant ! J'en ai gratouille aujourd'hui.
La gratouille provoquée par les méduses, à Antibes, on n'aime pas trop cela. Alors la ville leur a déclaré la guerre. Eddy et Aymen démarrent le ratissage des rivages dès 7h30 du matin, à l'épuisette. Les responsables de l'environnement de la ville, ville ont une tactique de lutte bien rodée. A partir du 15, tout le monde est en place.
Là on a déjà les équipes opérationnelles. On a le bateau pour récupérer les méduses en cas d'apport massif. On a des méduses, mais vous savez, moi j'ai déjà un certain âge, donc il y a plus d'un demi-siècle, quand je venais me baigner sur cette plage qui n'était pas une plage, il y avait déjà des méduses, avec des années, deux, trois années de suite. Maintenant il semble que ces années à méduses se rapprochent de plus en plus. C'est pas deux, trois méduses, il y a quand même des endroits où il est difficile de se baigner.
On est quand même une cité touristique, balnéaire, et l'été, si vraiment les gens ne peuvent pas se baigner, on a des difficultés. En Thibes, c'est 17 kilomètres de plage. plage.
L'été, avec 80 000 touristes, la population double. Alors la ville mobilise tous les moyens pour éliminer son ennemi numéro 1. Prévu pour ramasser les gros déchets, ce bateau aspirateur peut aussi éliminer les bandes méduses jusque dans la zone de baignade. Et les vedettes de la police municipale ont pour mission de détecter les gêneuses avant qu'elles n'échouent sur la plage. Quand ça arrive, les méduses, elles arrivent, elles arrivent. vraiment de bon coeur.
Il faut voir, un banc c'est 150 mètres de long, 200 mètres de long, une densité, vous avez l'eau violette, et sur une épaisseur, parce qu'il faut voir ça dans les trois dimensions, des fois de 50, 40, 50 cm d'épaisseur. Donc de la soupe de méduse comme on dit. De la soupe de méduses Pelagia noctulica, voilà à quoi cela ressemble. Une colonie compacte, rassemblée pour mieux assurer sa reproduction.
Le problème c'est qu'on a beau les ramasser, les méduses reviennent, sans cesse. Pas moyen de s'en débarrasser. Sur la plage publique de la Salisse, les premiers baigneurs, les habitués, jouent les éclaireurs.
On a déjà ramassé 5. Eddy et Aymen reviennent parfois plusieurs fois par jour pour travailler sous haute surveillance. Certains matins, toute la place chimée. C'est horrible ça, on ne va jamais pouvoir se baigner cette année. Il y en a beaucoup là ? Oui, il y en a beaucoup.
J'arrive là. On en a vu pas mal là au bord. On vient d'arriver. Il y en a une là. Je ne sais pas si elle est morte.
Pendant toute une matinée, on peut continuer à remplir, remplir, remplir, ça arrive, ça arrive. Chaque fois qu'on arrive pour enlever les méduses de la plage, il y a les petits enfants, les mamies, les parents qui nous aident, qui nous montrent leur petite pêche à eux. Le meilleur poste de vigie, c'est chez Catherine.
Jean-François, le patron de la paillote, guette les méduses tôt le matin car elles peuvent lui gâcher sa journée de travail. Il les mettrait bien en sandwich comme au Japon où on les mange, mais à Antibes, il n'y a pas encore d'amateurs. Systématiquement, on en a quasiment un jour sur deux. Les gens, quand ils viennent à la plage et qu'ils n'ont pas la possibilité de se baigner, ils repartent aussi secs.
Donc c'est un gros souci pour nous au niveau du chiffre d'affaires. C'est sûr que l'été dernier, on nous a fermé la plage pendant deux jours à cause des méduses. Des méduses de plus en plus nombreuses, qui apparaissent de plus en plus souvent, et toujours plus tôt dans la saison.
Pourquoi ces invasions ? Que se passe-t-il dans la Grande Bleue ? A Villefranche-sur-Mer, c'est pour répondre à ces questions que Paul Nival, Et le petit groupe de scientifiques qui travaillent avec lui scrute la Méditerranée.
Deux fois par semaine, avec ce filet au maille d'un demi-millimètre, ils pêchent les micro-organismes présents dans l'eau, à différentes profondeurs. L'analyse de ces relevés avait permis de découvrir un cycle. Les pelagias apparaissaient tous les 12 ans et restaient 5 ou 6 ans.
Mais cet été, elles sont là pour la 8e année consécutive. Le cycle semble rompu. A partir des années 90, la fin des années 80, on a, semble-t-il, un changement dans le fonctionnement de l'écosystème et on a, pratiquement tous les jours, Toutes les années plutôt, des méduses en abondance. Il semblerait qu'actuellement ces animaux-là puissent se développer, pondre, se reproduire, aussi pendant l'été, de telle sorte qu'on va en trouver plusieurs générations successives jusqu'en automne.
Ce qui s'expliquerait par quel phénomène ? Je dirais que l'explication va se trouver dans les changements de l'écosystème. Alors on a souvent invoqué la pollution, maintenant on invoque le climat.
Forcément c'est les deux à la fois. L'action de l'homme n'est pas nulle dans cette affaire-là. Les couches profondes de la mer se réchauffent.
Cela rallonge la période de reproduction des méduses. Plus la température des océans grimpe, plus elles étendent leur territoire. Le développement de leur nourriture est favorisé par les polluants comme les nitrates, les phosphates et les engrais agricoles. Responsable aussi, la surpêche. De moins en moins de poissons, donc moins de prédateurs, et de plus en plus de planctons à manger pour les méduses.
Récolter ce plancton va permettre aux chercheurs d'estimer la quantité de méduses adultes que l'on retrouvera ici quelques semaines plus tard. On peut déjà voir que c'est plein de planctons en surface, on voit des crustacés là, de loups. Dans quelques litres d'eau, tout un univers.
Il y a aussi des méduses, il y a ce qu'on appelle des radiolaires, des grosses boules qui sont des radiolaires coloniaux. Oui, je dirais qu'il y a plus d'une centaine d'espèces différentes dans cet échantillon-là. Nous ne connaissons finalement encore que très peu de choses sur les méduses.
A peine 150 espèces étudiées sur plus de 1000. Et dans le monde, seules quelques équipes de spécialistes s'y intéressent. Sur le quai de la station zoologique, Gabriel Gorski est un de leurs meilleurs connaisseurs. Il attend avec impatience la pêche du jour. Obtenir des moyens pour travailler sur les méduses a toujours été très compliqué. Ces animaux ne sont pas commercialement utiles.
Mais aujourd'hui, elles représentent une menace réelle. Alors Gabriel Gorski veut les pister à travers toute la Méditerranée, sous l'eau avec des sondes, depuis le ciel avec des photos satellites, et tout savoir sur les pelagias. Ce que j'ai vu avec les pelagias de la Méditerranée, c'est qu'elle est extrêmement... sensible à la température.
Je peux arrêter la croissance à 14 degrés. On fait la météo des plages, mais on ne fait pas la météo des méduses. Pourquoi on ne fait pas la météo des méduses ?
On ne connaît pas bien leur biologie, on ne connaît pas bien leur physiologie, leur réponse au climat. On ne connaît pas bien. Ça nous tombe sur la tête et ensuite on se dit mais pourquoi on nous a rien dit ?
Parce qu'on n'a pas les moyens de dire quoi que ce soit. Pour comprendre et essayer de prévoir les arrivées des méduses, dans les laboratoires de la station, on s'efforce d'en élever. C'est très délicat, habitué au large et à l'absence d'obstacles, ces animaux sont fragiles.
Cette chrysaora, pêchée le matin même, n'est pas très à l'aise dans son bocal. Ça c'est ce qui est autour de sa bouche pour ingérer la nourriture. Mais ça c'est les tentacules qui permettent de chasser. Et vous remarquez que progressivement, il s'allonge. Donc elle est en train de se détendre et d'être naturelle.
Je la caresse, même si elle n'aime pas ça, mais c'est pour vous, pour les téléspectateurs. Ah, et là, d'accord. Ça ne vous pique pas là ?
Toutes les espèces ne sont pas urtiquantes. Gardant leur part de mystère, les méduses fascinent ceux qui les observent. Je rajoute quelques proies.
Ici, on nourrit les larves à la pipette. Regardez les tentacules qui s'allongent, vous voyez, celle-ci qui s'approche, c'est des tentacules très très longs, donc elle a compris qu'il y avait quelque chose à manger. Les petits tentacules fins qui pendent de l'ombrelle s'étendent et sont destinés à coller la nourriture. C'est donc ce qui pique.
Ça pique les proies et ça les maintient. Elles existent depuis 600 millions d'années. Elles vivent entre 8 mois et un an et demi.
Elles sont transparentes. Transparentes car c'est ainsi qu'elles se camouflent. Elles ont survécu grâce à leur incroyable capacité d'adaptation. Leur comportement est donc un indicateur précieux sur les changements profonds de la planète et des océans.
L'équipe de Gabriel Gorski est en train de décrypter leurs déplacements. Ici sur une carte des courants. Les méduses se reproduisent en ce qui nous concerne ici la côte azur au large. Elles forment des essaims ou des bancs.
Et ces bancs sont ensuite entraînés vers la périphérie. et due à la circulation distribuée vers les différentes parties de la côte. A partir de là, en connaissant les flux atmosphériques, en connaissant la biologie des animaux, en connaissant leur distribution, on peut simuler ou prédire leurs dérives et éventuellement les échouages sur les différentes plages.
Une météo des méduses. Demain, les stations balnéaires auront peut-être besoin d'un tel outil pour gérer les flux de touristes. La pêche du jour est scannée et analysée par cette machine. Si les prévisions faites à partir des observations du labo se réalisent, il n'y a pas de quoi être optimiste.
Plus les méduses progressent, plus elles se nourrissent des œufs et des larves de poissons, donc agissent pas seulement comme concurrents mais comme prédateurs. Donc tout ça, c'est le non-ballement. On a fait différentes méthodes de simulation, sept différentes méthodes.
Toutes les sept méthodes nous donnent une augmentation de la population des méduses pour les 50 prochaines années. Pas de quoi rassurer les baigneurs, car à part la combinaison intégrale, il n'y a pas de recette miracle pour se protéger des piqûres. Dimanche après-midi, la plage de la Salisse à Antibes a fait le plein.
Le jeu à la mode cet été sur la côte, c'est le concours de pêche à la méduse. On est venu pour les attraper et on s'est déduqué Mais c'est nalgue ! Qu'est ce tu veux c'est nalgue !
Ça fait mal, ça brûle On en a à combien ? Ils en sont à combien le milieu ? Euh...
58 ! 58 et du 30 ans ? Ouais 20 Ah il a eu ! regardez ah bah ouais bah du coup c'est sympa ça vous fait une activité sur la plage voilà en plus l'eau est pas très elle est un peu froide donc au moins là on s'amuse et on n'est pas obligé d'avoir froid dans l'eau.
Qu'est-ce que tu vas en faire alors ? Je vais la mettre à la poubelle. Alexandre prend le boulot au sérieux.
Il sait que même morte, avant de fondre, la méduse reste urtiquante et peut encore faire des victimes. Et parfois, le contact avec une méduse peut très mal finir. Catherine en sait quelque chose.
Elle a vu une méduse et abandonne son compagnon dans l'eau. Vous par contre, alors ? Ah non, non. J'ai peur d'être piqué.
Surtout d'avoir une réaction allergique. Ça vous est déjà arrivé ? Oui.
Donc c'était il y a deux ans et après ça je suis traumatisée. Vous êtes piqué ? Et après ? Et après, quelques secondes après, quelques minutes, 2-3 minutes, on commence à avoir la gêne au niveau de respiratoire, on a du mal à respirer et on panique, après aussi des ursicaires chroniques qui duraient pendant des semaines.
Fort heureusement, tout le monde ne réagit pas de la même façon. Pour la petite Emma, 8 ans, ce sera juste un mauvais moment à passer. Qu'est-ce qui t'arrive à plus ?
Je me suis fait piquer par une méduse. Tu es ta sur la jambe ? Oui, j'ai ma tique qui s'est fait piquer hier. Sous la langue.
Une crème apaisante, quelques granulés homéopathiques, mais la douceur de la crème. la douleur persiste. Encore, encore, encore.
J'avais mal. Moi, hier, j'avais pas prévu. J'ai une dame qui a fait la même chose que moi. Elle m'a donné le tube de crème parce qu'elle avait ça sous la main. Aujourd'hui, je suis venue à la plage et je l'embarque.
Vous voyez, ça sert toujours. Oui, ça va mieux. C'est la première fois que c'est pareil ?
Oui. Et en plus, elle craignait ça depuis des années. Et là, ben voilà.
Férendiculaire au... Il ne faut pas appuyer fort. Il faut que ça ne passe pas mal, papa.
Non, ça ne va pas te faire mal. Ce qu'il faut faire, c'est gratter pour retirer les cellules urticantes restées sur la peau. On peut aussi calmer la douleur avec de l'eau de mer ou du vinaigre. Défendre les touristes contre les méduses, c'est la mission que s'est fixée Thierry Camboulive.
Dans ce gros carton, cet ingénieur chimiste transporte de quoi mettre en scène son arme secrète. Une démonstration un peu particulière. chez M. Bautista, pharmacien.
Gardée au frais dans cette poche plastique, la coupable. Voilà. Alors, notre observation est partie de la nature, donc du poisson clown, qui est naturellement protégé contre les piqûres.
Et donc, on a pris certains ingrédients qui étaient dans le mucus du poisson. du poisson clou qu'on a incorporé dans la crème. Donc je vais prendre ce bras-là, cet avant-bras.
Vous sacrifiez votre bras, c'est ça ? Oui, voilà, c'est ça, pour la science. Le tout, c'est de trouver où sont les tentacules.
Donc en fait, vous voyez, je mets la... main là vous voyez bien c'était il n'empêche pas le produit n'empêche pas que l'on qu'elle vous touche ce n'est pas un répulsif ce n'est pas un produit biocide c'est pas quelque chose qui l'a fait fuir elle vient vers vous comme comme une autre à notre animal sans problème sauf que les filaments ne vont pas s'accrocher à votre peau, donc vous n'allez pas être piqué. L'été dernier, Thierry Camboulive a vendu 60 000 tubes de sa crème préventive. Mais le produit ne tient que 40 minutes dans l'eau et en cas de grosse invasion, rien n'est garanti.
Restent les bons vieux calmants, ici les pharmaciennes sont des expertes. Vous avez quand même tout un rayon pour les brûlures. C'est puissant comme brûlure, c'est affaire à repasser.
La douleur, c'est violent. Et de plus en plus alors, ou pas ? De plus en plus, c'est-à-dire, c'est par vagues. En fait, c'est par vagues successives.
Quand vous avez un banc de méduses, vous avez 10 patients par jour. Le plus marquant, c'est quand même pour les enfants, quand ça atteint le visage, souvent en plongeant à la première, ils ont les stigmates des tentacules. C'est vraiment très impressionnant.
Les enfants souffrent énormément. Heurter un banc de méduses peut laisser de très mauvais souvenirs et des cicatrices qui mettront des mois à partir. La douleur peut être tenace.
La dernière à s'être fait piquer sur la plage, c'est cette petite anglaise. Elle était en train de nager et ça s'est collé à sa main. Tu es prête ?
Je te donnerai une surprise quand tu auras pris le médicament. La méduse était assez grosse. Ma fille était en train de sortir des galets de l'eau.
Et elle a pris la méduse pour une pierre. Oui, oui, elle l'a attrapée à pleine main. Comme la petite Jenny l'an dernier, selon les pompiers, 3000 personnes se sont fait piquer autour d'Antibes. Sur les plages privées de la Garoupe, dans le Cap d'Antibes, il faut protéger les clients et sauver la saison.
Pour que les transats ne désemplissent pas, la solution, une barrière de protection contre les envahisseuses. Pour Jean-Jean-François Cognéxy, la prolifération des méduses est une aubaine. On fait le raccord, puis après on se met en tenue et puis on l'emmène.
L'idée m'est venue en 2006, j'étais sur une plage privée à Saint-Jean-Cap-Ferrat d'ailleurs et je voulais me mettre à l'eau, il faisait très très chaud et j'ai compté quasiment 14 méduses en mètre carré. Donc évidemment 14 méduses en mètre carré, on ne met pas le pied, alors tout le monde était sur le bord et tout le monde comptait les méduses et je me suis dit il va falloir que je trouve une solution, c'est pas possible. Jean-Jean-François en est à la troisième année d'exploitation et le marché est en pleine expansion. Pour poser son filet, il faut bien sûr plonger.
Jean-Jean-François et son équipe passent leur journée dans l'eau. L'engin est arrimé au fond. Les méduses resteront ainsi en principe à distance respectable de la plage et des baigneurs. Les clients, eux, sont pris au piège. Ne vous filmez pas parce qu'on a dit qu'on était en rendez-vous cet après-midi.
Là, on va se faire prier. Vous n'êtes pas venue exprès ? Je viens me baigner exprès ici parce que je n'aime pas les méduses. Et comme je suis très myope, je ne vois pas ce qui est dans l'eau.
J'aime nager sur le dos. Donc ce n'est pas très drôle de se retrouver avec une méduse au bout des doigts. 15 000 euros les 100 mètres pour barboter en toute tranquillité plus de 5 kilomètres ont déjà été installés en 3 ans c'est pas le but de faire le tour de la Corse ou du barricade avec la dénominée tyrannique c'est pas le but le but c'est de c'est de pouvoir se baigner dans des zones sécurisées par rapport aux méduses devrons nous demain renoncer à la baignade ou protéger toutes les plages les filets anti méduses commencent à gêner notamment les pêcheurs comme denis camouflé dans son écrin de rocher cet hôtel de luxe dispose du sien mais la mairie attend toujours la demande d'autorisation c'est un gros filtre c'est quand même aussi qu'il ya en fait ça me pose un problème.
Parce qu'on a beaucoup de poissons qui longent le bord pour ressortir là bas où nous avons une cale de taille, c'est à dire c'est un endroit où à tour de rôle on a un jour chacun. Et là depuis 4-5 jours on prend beaucoup moins de poissons. Mais bon, il faut alors qu'on les contacte, qu'on essaie d'avoir un peu parlé, voir un peu ce qu'on peut faire. On ne peut pas non plus investir la mer avec du plastique de tous les côtés donc il faut que tout le monde soit raisonnable.
Lutter contre les invasions de méduses sans s'attaquer aux causes du problème, cela ressemble à une fuite en avant. Les méduses étaient déjà là, bien avant nous. Ceux qui les connaissent, les chercheurs de Villefranche, pensent qu'elles survivront sûrement aux hommes. Bon, alors c'est Méduse. Si nous on modifie le présent en tenant compte de l'environnement, on peut grosso modo espérer que d'ici quelque temps on retrouve une situation que nous considérons C'est considéré comme normal, c'est-à-dire poisson, méduse qui vit avec l'homme en bonne association.
D'ici là, les océans continueront peut-être à se réchauffer. Le cycle des Pelagia s'arrêtera-t-il en Méditerranée ? Le mystère de la méduse n'a pas fini de nous intriguer.