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Rôle de la socialisation dans les comportements

Chapitre 6. Comment la socialisation contribue-t-elle à expliquer les différences de comportement des individus ? La socialisation est un processus d'apprentissage de normes, comme les règles de politesse, de valeur, de disposition sociale, c'est-à-dire de manière de faire et sentir, comme émélire. Ce processus favorise l'intégration sociale de l'individu et la construction de son identité. La socialisation est un processus continu tout au long de la vie. On distingue la socialisation primaire, qui a lieu pendant l'enfance et l'adolescence, et la socialisation secondaire, qui a lieu dans un second temps. Les acteurs de la socialisation sont divers. La famille et l'école en premier lieu, mais aussi les amis, les collègues, ou encore les médias. La socialisation primaire diffère selon la configuration familiale, le milieu social et le sexe. Par exemple, selon les éléments culturels transmis par les familles liés notamment au niveau de diplôme des parents, la réussite scolaire est facilitée ou non. De même, les parents ne valorisent pas les mêmes traits de caractère chez leurs enfants-filles et garçons, ne leur proposent pas les mêmes activités ni les mêmes jeux. Cela produit des dispositions sociales différentes. Enfin, Le type de ménage dans lequel l'enfant vit, la présence ou non de frères et sœurs, sa place dans la fratrie, ont des conséquences sur ses goûts, sur ses choix et sur ses comportements. La socialisation primaire façonne durablement les individus, mais la socialisation secondaire contribue à les faire évoluer au contact de nouvelles instances de socialisation, comme le milieu professionnel ou la vie de couple. La socialisation secondaire peut avoir plusieurs effets. Elle peut confirmer les dispositions, les goûts et les préférences intériorisées lors de la socialisation primaire, elle peut contribuer à les transformer. Les préférences politiques ou culinaires peuvent ainsi évoluer. Elle peut enfin entraîner des conversions, des ruptures avec les normes, les valeurs, les dispositions acquises lors de l'enfance. La sociologie permet de mettre à jour des trajectoires sociales probables, c'est-à-dire des destinées dépendant en grande partie du milieu social et du genre des individus. C'est ce qu'on appelle les déterminismes sociaux. Cependant, la sociologie explique aussi les trajectoires sociales improbables, comme celles des enfants de classes populaires qui accèdent parfois à des formations scolaires très sélectives qui leur sont statistiquement peu ouvertes. On qualifie ces réussites de paradoxales comme celles des transfuges de classes. Elles s'expliquent par la diversité des dispositions intériorisées par les individus, avec des préférences et des pratiques culturelles qui peuvent être très hétérogènes. On parle à ce sujet de dissonance culturelle.