Bonjour tout le monde, la vidéo d'aujourd'hui devait être sponsorisée mais comme il y a des bails autour du sponsor je me suis dit je vais décaler, attendre de voir ce qu'ils ont à en dire, voir comment ça se passe ou quoi, enfin bon bref j'ai décidé de décaler mon sponsor. La vidéo d'aujourd'hui n'est donc pas spécialement sponsorisée mais j'ai décidé que du coup j'allais quand même vous montrer un truc. J'ai une amie d'enfance qui s'appelle Amandine et qui est enseignante spécialisée, elle s'occupe d'enfants handicapés et elle a commis ceci. C'est un livre pour enfants qui s'appelle Incia veut danser le lait rose et ça parle donc d'une danse traditionnelle, alors j'ai envie de dire antillaise mais je crois que je vais plutôt dire guadeloupéenne et du coup ça ressemble à quelque chose comme ça. Alors outre développer un petit peu votre culture, le lait rose a cet avantage pour les enfants de développer un petit peu leur motricité parce qu'il y a différents mouvements à faire qui sont expliqués dans le bouquin.
C'est tout le propos du bouquin parce que la petite Incia veut apprendre à danser le lait rose. Donc vous l'aurez compris, c'est un livre pour enfants, c'est aux éditions JASOR, je vous mets le lien dans la description si jamais ça vous intéresse. Et comme ce livre a été primé par le conseil général de la Guadeloupe, si je dis pas de conneries, oui c'est ça, le conseil général de la Guadeloupe, sachez que si vous êtes guadeloupéen et que vous avez prévu d'avoir un marmot en 2021, ce livre vous sera offert, à la maternité du coup je suppose, bah en tout cas normalement il vous sera offert.
Ah oui je précise aussi c'est écrit en français, pas en créole entier, bien qu'il y ait quelques références qui peuvent aussi développer votre culture. Donc c'est parfaitement accessible aux métropolitains. Ou aux québécois, ou d'où que vous soyez quoi. Le lien est donc en description et je vous laisse avec votre épisode. Bon alors, c'est quoi le programme de la vidéo d'aujourd'hui ?
Bon alors, tu vas expliquer que Neil Armstrong a participé au développement d'une navette spatiale nazie, qu'il a failli la piloter, qu'Opel a fabriqué une voiture fusée, et qu'un officier SS qui a fait travailler jusqu'à la mort des déportés dans une usine souterraine pendant la guerre était pas si méchant que ça finalement. Waouh ! Astéroïde ! Non mais c'est pas possible, c'est juste du pit-a-clic. Non, non, je t'assure, c'est vrai.
Et on fait quoi pour la monétisation du coup ? Bah, il reste un peu de vaseline. Pendant la seconde guerre mondiale, le plus gros point faible des allemands, c'était un petit moustachu nerveux qui a pris des décisions stratégiques déplorables.
Comme par exemple, se battre sur deux fronts en même temps. Nein, nein, nein, nein, nein, nein, nein ! C'est grâce à son ego surdimensionné qui lui a fait faire des choix de merde qu'aujourd'hui, on parle pas tous allemand. Mais mis à part ce petit détail qui change tout, l'armée allemande était un rouleau compresseur qui a piétiné l'Europe grâce à ses stratégies mais aussi grâce à son matos.
à la pointe de la technologie. Les accros de Koloff connaissent par exemple sûrement la Maschinengewehrzweihunfertig pour fusil mitrailleur 42, ou tout simplement la MG42, capable de défourailler 20 cartouches par seconde, et qui était tellement performante il y a 80 ans qu'elle est encore utilisée aujourd'hui sous la dénomination MG42-59, mais rechambrée avec des munitions de l'OTAN. Mais les engins les plus fous mis au point par les allemands, les alliés les ont rencontrés dans les airs.
Par exemple à la fin de la guerre, les allemands ont disposé du premier avion à réaction opérationnelle, c'était le Messerschmitt 262 qui bien qu'assez peu fiable, mettait quand même une fessée bien humiliante aux alliés sur la vitesse de pointe et la capacité d'emport. Alors rapide le Messerschmitt 262 ? Oui, mais pas le plus.
rapide. Ce record appartient au Messerschmitt 163 Comet qui laissait littéralement les alliés sur place avec ses pointes à 950 km heure. On a aussi leurs armes psychologiques, pas forcément les plus efficaces, mais qui ont sapé le moral des alliés pendant le conflit.
Parce que les allemands ont aussi trouvé le moyen de bombarder l'Angleterre à distance avec des bombes automatiques. Prenez une bombe, mettez-lui des ailes, un pulseau réacteur, un compteur qui la fait tomber en piqué dès qu'elle est au-dessus de sa cible, et ça donne le missile V1. Et si vous savez pas ce qu'est un pulseau réacteur, vous en faites pas, on va en reparler.
Le V1, c'était pas l'arme la plus performante des allemands, loin de là. Mais elle avait un ronronnement caractéristique qui s'arrêtait pile au moment où elle plongeait en piquet et qui a traumatisé une génération d'anglais. Parce qu'au moment où le bruit s'arrêtait, tu savais qu'il fallait commencer à prier.
Sans compter une mystérieuse bombe qui s'est mise à pleuvoir sur les villes européennes sans qu'on ne la voit ni l'entende arriver. Et sans aucun moyen de l'arrêter du coup. A tel point que pour pas saper un peu plus le moral des londoniens, les autorités ont essayé de prétendre que c'était des explosions de gaz. Jusqu'à ce que les mecs trouvent des débris étranges et se rendent compte qu'on se foutait un peu de leur gueule.
Par contre, ça, ça c'est du photoshop. Ça a pas existé. Point. Mais sinon, non, vraiment, les allemands, ils étaient à la pointe. de la technologie.
Mais comme celui qui donnait les ordres avait les compétences en stratégie du poêle à bois de mon arrière-grand-mère, l'Allemagne nazie s'est finalement prise la dérouillée qu'on connaît. Mais après six ans de conflit, les alliés avaient bien compris qu'en entrant en Allemagne, ils allaient mettre la main sur des trucs intéressants. Mais comme Staline se montrait de moins en moins sympa avec ses anciens potes capitalistes, Ils se sont surtout dit qu'ils devaient mettre la main sur ces fameux trucs intéressants avant les soviétiques s'ils voulaient avoir une chance d'en profiter et de pas les reprendre sur la gueule ensuite.
Nous sommes le 28 avril 1945 à Londres. Un petit groupe d'américains descend d'un des C4. Ils portent des uniformes militaires et arborent les rangs de colonels et de généraux. Sauf qu'aucun d'entre eux n'est officier militaire.
Sur cette photo par exemple, on peut reconnaître Theodore von Karmann, c'est le troisième en partant de la gauche. C'est lui qui donne son nom à la limite de Kármán, là où s'arrête l'atmosphère et là où commence l'espace. Ces gens sont des scientifiques et des ingénieurs.
S'ils portent ces uniformes, c'est uniquement pour se fondre dans la masse alors qu'ils se rendent dans une zone où ont lieu les derniers affrontements de la Seconde Guerre Mondiale. Ils font partie de la division scientifique de l'Air Force et leur mission consiste à se rendre secrètement en Allemagne pour mettre la main les premiers sur les technologies allemandes que les alliés se sont pris sur le coin de la gueule pendant le conflit. Alors qu'ils parcourent les territoires fraîchement libérés, qu'ils mettent la main sur des documents secrets, qu'ils explorent des labos abandonnés et qu'ils interrogent les ingénieurs allemands faits prisonniers, ils réalisent que non seulement les armes allemandes étaient largement en avance sur les leurs, mais qu'en plus, ils n'avaient non pas un, mais deux systèmes en cours de développement qui leur auraient permis de bombarder les Etats-Unis depuis l'Europe.
Les américains mettent ainsi le grappin sur pas loin de 1500 scientifiques et ingénieurs allemands, ainsi que leurs travaux, durant l'opération secrète. Pepperclip, qui consiste à devancer les soviétiques sur la récupération des connaissances allemandes. Mais plutôt que de vous parler tout de suite des inventions qui nous intéressent aujourd'hui, je vais plutôt remonter à leur genèse. Ça me permettra au passage de laver la réputation d'un passionné d'espace qu'on traite un peu trop souvent de nazi. C'est de toi que tu parles là ?
Je parle bien entendu de Wernher von Braun. Wernher von Braun, vous en avez sûrement déjà entendu parler, ne serait-ce qu'ici sur cette chaîne. C'est l'ingénieur allemand débauché par les américains lors de l'opération Paperclip et notoirement connu pour avoir travaillé à l'élaboration de plusieurs lanceurs du programme spatial américain et pour avoir été membre du parti nazi. Une réputation qui lui colle à la peau c'est celle d'avoir exploité des déportés pour fabriquer des armes pendant la guerre puis d'avoir retourné sa veste une fois aux Etats-Unis et tenté de faire oublier son passé en se consacrant à fond à la course à la lune.
Alors ce que je vous propose c'est de vous raconter ce qui s'est passé depuis le début histoire de voir à quel point c'était un nazi. Ok ? Alors remontons jusqu'au 5 juin 1927. Nous sommes à Breslau, alors en Allemagne mais actuellement en Pologne.
Max Vallier est un passionné de technologie. Il a notamment dévoré les écrits de son compatriote Hermann Hubert. Hermann Hubert est considéré comme l'un des fondateurs de l'astronautique avec le russe Konstantin Tsiolkovsky et l'américain Robert Goddard. Ce sont eux qui ont théorisé ou expérimenté la plupart des fondements du vol spatial. Bref, Max est à fond la...
dedans et rêve de fabriquer une fusée. Par exemple, il va travailler avec Fritz von Opel, le fils du fabricant des voitures du même nom, à l'élaboration d'une voiture propulsée par des moteurs fusées. Rocket Fritz, c'est comme ça qu'on l'appellera, passera 230 km à l'heure à bord de la RAC 2 en 1928. Bon bref, vous voyez le genre. Et donc, en 1927, Max correspond avec d'autres passionnés et tous beaux mondes se rencontrent à Breslau le 5 juin.
Et cet après-midi-là, ils fondent la VFR, la Verein für Raumschiffahrt, la Société pour l'Exploration Spatiale, avec pour slogan Construisons un vaisseau spatial Les trois premiers membres de l'association sont Max Vallier, Johannes Winkler et Willy Lay. Ils commencent à publier un bulletin appelé Die Rakete La fusée et se mettent en quête de financement. A l'automne 1930, Rudolf Nebel, qui a rejoint la bande, leur déniche un terrain dans la banlieue de Berlin.
C'est un ancien dépôt de munitions de plusieurs kilomètres carrés complètement laissé à l'abandon et sur lequel ils vont pouvoir mener à bien leurs expériences. Ils plantent un panneau à l'entrée, Racketenflugplatz Berlin, qu'on traduira sobrement par Pas de tir de Berlin et voilà que les gaillards investissent les lieux et commencent leurs tests. Ils se lancent dans le développement de moteurs fusées à ergols liquides, et la première année réalise 87 tirs et 270 tests sur banc d'essai.
L'une de leurs fusées, la Repulsor 4, montera à 1500 mètres de hauteur et retombera 5 kilomètres plus loin. Leur bulletin est lu un peu partout dans le monde et la VFR travaille même avec ce qui deviendra l'American Rocket Society. Mais l'argent manque et les compères doivent compter sur les dons réalisés par le public qui vient... ...assister à leurs démonstrations. La rumeur qu'une bande de bricoleurs fabrique des fusées se répand en Allemagne et arrive jusqu'aux oreilles de l'armée.
Au printemps 1932, la VFR a un rendez-vous important. Trois hommes en civil débarquent discrètement à la Raketenflugplatte. le colonel Becker, chef de l'artillerie, le major Ritter, spécialiste en explosifs, et le capitaine Walter Dornberger, un autre passionné de fusées qui a été embauché par Becker en lui donnant la responsabilité du développement des fusées à poudre.
Les roquettes quoi. Nous sommes dans les années 30 et l'Allemagne est écrasée par le traité de Versailles. Pour rappel, le traité de Versailles, c'est le document qui fait porter le chapeau à l'Allemagne pour tous les dégâts de la première guerre mondiale, qui lui demande de payer un tribut de malades, mais aussi qui lui interdit de...
la possession de tout un tas d'armements. Par exemple, l'Allemagne n'a plus le droit d'avoir des blindés, des avions ou une flotte militaire. Mais le traité de Versailles ne dit rien au sujet des fusées.
Bon faut dire que ça existait pas au moment de sa signature mais du coup... C'est une faille dans laquelle l'armée aimerait bien se faufiler. Ils sont donc là pour assister au décollage de deux fusées, les Mirac 1 et 2. Ce sont des fusées au design très simple mais censées montrer le savoir-faire de la petite équipe.
Sauf que problème technique après problème technique, la première ne volera pas et la deuxième finira en feu d'artifice. Les militaires, déçus, s'apprêtent à repartir. Mais Dornberger est impressionné par l'un des membres du petit club.
Car au milieu de tout ce bidouillage un peu amateur, le benjamin de l'équipe, qui a tout juste la vingtaine, a réussi à démontrer toute la journée qu'il était à la fois compétent et déterminé. Il espérait tellement obtenir un financement qu'il s'est plié en quatre toute la journée. Dornberger décide alors de lui faire une offre.
Financer son doctorat à l'université de Berlin, s'il vient travailler pour lui à l'élaboration de moteurs à ergol liquide. Le jeune ingénieur accepte l'offre et commence alors à travailler pour l'armée à la fin de l'année. Il sera suivi par plusieurs autres membres de la VFR. Ce jeune ingénieur, c'est Wernher von Braun.
Wernher commence donc à travailler pour l'armée à la fin de l'année. à travailler pour l'armée. Mais pas pour les nazis.
Nous sommes en 1932 et Hitler n'arrivera au pouvoir que l'année suivante, en 1933. On pourra quand même dire qu'il bosse pour l'armée et qu'il sait très bien que l'armée ce qu'elle veut c'est des armes. Oui. Mais exactement comme Sergei Korolev dont on a déjà parlé dans la vidéo sur la fusée N1, les passionnés de spatiale prennent l'argent au seul endroit où on veut bien leur en donner. Mais en janvier 1933, Hitler arrive au pouvoir et commence à... museler l'opposition.
Becker, qui a chargé Dornberger du développement des fusées, profite de la nouvelle situation pour faire arrêter les travaux de la VFR. Il veut que la technologie des fusées reste secrète. Privé de financement, de son terrain et de ses meilleurs éléments qui bossent maintenant avec Dornberger, la VFR est donc dissoute en janvier 34. Werner et ses collègues s'installent donc sur le site de Kummersdorf-West, toujours dans la banlieue de Berlin, et commencent leurs travaux sur un moteur à alcool qui fonctionnera quelques mois plus tard. En parallèle, ils commencent leurs travaux sur le site de Köln.
système Aggregat 1. Ou plus simplement, parce que bon, agrégat, franchement c'est moche, A1. La fusée A1 est la première du genre à avoir son moteur en bas et son réservoir au-dessus. En effet, jusque là, les mecs se basaient sur le design des fusées de Robert Goddard et Herman Hubert, qui avaient mis la tuyère au sommet de la fusée et le réservoir en dessous, protégé par un bouclier en métal. La fusée A1 était un engin d'un mètre quarante de haut et trente centimètres de large avec un gironde. gyroscope de 20 kg dans le nez.
Malgré des tests au sol prometteurs, la fusée explosera sur son pas de tir. Le modèle suivant, la A2, doit corriger les défauts de la première et notamment sa stabilité. Son design est le même, quoiqu'elle soit un poil plus grande avec le gyro au milieu de l'engin et plus au sommet, et marche au poil lors de son vol à Noël 34 en mer du Nord. Forte de ses succès, l'équipe de Van Brandt s'élargit et commence alors à bosser sur l'A3. C'est une fusée nettement plus imposante, de presque 7 mètres de haut et une tonne et demie de poussée.
au décollage. Là encore c'est un succès. L'armée fournit alors plus de moyens à Von Braun, mais l'équipe de recherche, alors forte de 80 personnes, commence à se sentir à l'étroit sur le terrain de test de Kummersdorf. C'est donc la maman de Werner qui lui suggère de déménager sur une île de la mer Baltique. L'endroit retenu s'appelle Peenemunde, sur l'île de Husdom.
C'est isolé et peu accessible, et donc parfait pour un projet secret de ce genre. L'armée allemande injecte 11 millions de marques dans un ensemble d'installations flambant neuves, incluant des habitants de l'île. plutôt aisée, une usine de production d'oxygène liquide ainsi que tous les ateliers nécessaires aux assemblages, les bancs d'essai et les pas de tir.
Nous sommes en 1935 et Dornberger, Von Braun et Riedel commencent à dessiner le modèle qui devra succéder à la 3. Ce missile là devra porter une charge utile d'une tonne et par charge utile comprenez bien entendu un explosif. Il devra doubler la portée des meilleures pièces d'artillerie allemandes de la première guerre mondiale et avoir une précision de frappe de 750 mètres tout en tenant sur un wagon fort pour être transporté sur le réseau ferroviaire. Sauf qu'un pareil engin va avoir besoin d'un moteur monstrueux. Dornberger va alors faire appel à un petit jeune, tout droit sorti de son école, Walter Thiel.
Sur les premiers modèles de fusée, le mélange entre alcool et oxygène se faisait par une paire d'injecteurs qui brassaient grossièrement le mélange en croisant leurs jets au milieu de la chambre de combustion. Mais pour gagner en performance, ils font un mélange bien homogène et Walter se lance dans la conception d'injecteurs plus fins et plus nombreux destiné à diffuser et mélanger les deux ergols de la manière la plus homogène possible. Le problème c'est qu'un mélange plus homogène ça brûle mieux et donc ça chauffe plus. Walter Thiel va donc aussi poser les bases d'un système d'isolation de la tuyère par gaz froid, c'est à dire que l'alcool est injecté en excédent. La petite quantité d'alcool en rab injecté le long de la paroi et qui ne brûle pas par manque d'oxygène, sert d'isolant et évite la fusion du métal de la tuyère et ce système est toujours utilisée aujourd'hui.
Pendant ce temps, on développe aussi un système de guidage automatique basé sur des gyroscopes qui détectent l'attitude de la fusée et la compensent grâce à des déflecteurs situés en sortie de tuyère. Sauf que là encore, en sortie de tuyère, les gaz sont très chauds et soumettent les déflecteurs à rude épreuve. Après l'essai de plusieurs métaux à très haute température de fusion, les ingénieurs optent finalement pour du carbone.
Les premiers tests réalisés sur l'A3 sont prometteurs, mais une suite d'échecs force l'équipe à redessiner la fusée qui s'appellera alors l'A5. En 1941, 70 tirs seront réalisés avec succès, ouvrant la voie à l'étape suivante, la production de l'A4. Mais dans la même période, le projet connaît à nouveau des difficultés financières. En effet, celui-ci est porté par l'armée et l'armée de l'air.
Mais la guerre fraîchement déclarée draine les ressources de cette dernière qui se retire du projet qu'elle juge trop coûteux. Et l'armée seule ne peut pas le financer. Dornberger se met donc à la recherche d'un nouveau mécène et en désespoir de cause se tourne vers...
Adolf Hitler. Hitler est invité le 23 mars 39 à assister à des démonstrations. On lui montre un test statique de moteur, des maquettes de fusée, mais ça l'impressionne pas trop et il se barre sans apporter son soutien au projet.
Alors pour rappel, on vient de lui présenter la technologie qui va être au centre de tous les futurs conflits. qui servira à transporter des charges explosives d'un bout à l'autre du monde et à tenir ses adversaires en respect. Le missile est littéralement l'arme de la deuxième moitié du XXe siècle.
Mais Hitler l'aboute. Ouais, non seulement c'est un fin stratège, mais en plus c'est un visionnaire. Mais si Hitler n'est pas impressionné, les SS, eux, ne restent pas indifférents.
Et ce qui les intéresse, c'est pas seulement les fusées, mais aussi les ingénieurs qui sont derrière. En mai 1940, Von Braun reçoit de la visite. C'est le colonel SS Müller.
Venu sur ordre, Dainrich Himmler, et Muehler ordonne à Von Braun de rejoindre la SS. Von Braun refuse poliment, expliquant que son travail l'accapare trop. Mais Himmler n'aime pas qu'on lui résiste et fout la pression à Von Braun. Et par foutre la pression, j'entends que Von Braun sera menacé de perdre sa place.
Pour pas finir dans un camp, et sur les conseils de Dauberger, Von Braun finit par accepter. Je prends donc deux secondes pour vous laisser juger de la détermination de Von Braun à être un méchant nazi. Sauf qu'en même temps, l'ASS a fait le premier pas vers son objectif, le contrôle des fusées allemandes. Le développement de l'AK-4 se poursuit, mais sans le soutien financier attendu, vu que la guerre accapare de plus en plus les ressources du Reich. Le premier AK-4 vole en mars 1942 et monte à 1,6 km de hauteur avant de finir dans l'eau de la mer Baltique.
Le deuxième monte à 11 km avant d'exploser, mais le troisième vole sans encombre et parcourt 193 km avec une altitude maximum de 80 km. L'A4 reçoit alors le nom de Vergeltungswaffelsweihe, arme de représailles numéro 2. On est loin de la rudimentaire V1 qui, contrairement à ce que sa dénomination voisine pourrait laisser penser, n'a pas du tout été conçue par Van Browne mais par l'entreprise Fiesler sous le nom Fi-103. Tirée depuis un rail ou larguée par avion, la V1 était une bombe pourvue d'ailes, d'un système de guidage sommaire et d'un pulso-réacteur, la manière la plus simple de fabriquer un moteur fusée. Tellement simple que vous pouvez faire ça chez vous. On trouve des tutos sur internet mais faites ça avec prudence et les plus jeunes d'entre vous sous la supervision d'un adulte.
Le pulse au réacteur a un bruit très spécifique et surtout très fort. On l'entendait donc venir de loin. Sous-titrage Société Radio-Canada Le missile était pourvu d'une petite hélice à l'avant qui entraînait un compteur. Une fois la distance voulue atteinte, un mécanisme bloquait les gouvernes vers le bas obligeant le V1 à piquer.
Le changement brusque d'assiette faisait caler le pulseau réacteur. Donc quand on cessait de l'entendre, on savait qu'il avait commencé à piquer et que ça allait barder dans pas longtemps. Cette arme avait une précision très médiocre. Elle n'a donc pas servi au bombardement de positions militaires mais surtout de grosses cibles difficiles à manquer comme...
Les villes anglaises. Si cette arme avait donc un impact limité sur le déroulement du conflit, elle avait en revanche des conséquences redoutables sur le moral des anglais. Imaginez, une technologie inconnue et largement en avance sur la vôtre qui frappe les civils au hasard.
C'est chaud quand même. Bref, pendant que la V2 reçoit son nom, les alliés commencent à avoir vent des expériences de l'équipe de Dornberger et von Braun. Ils décident donc de régler le problème. C'est-à-dire qu'ils leur préparent un tapis de bombe.
Albert Speer, ministre de l'armement, crée un comité chargé de la production des V2. Il place à sa tête un certain Gerhard Degenkolb, un nazi fanatique, qui tente de siffler le programme V2 à l'armée. Mais Dornberger parvient à s'y opposer.
Les premiers V2 sont donc assemblés à Peenemunde. Mais devant la pénurie de main-d'oeuvre, Arthur Rudolph, un membre de l'équipe de Dornberger, nazi convaincu, demande à la SS de faire venir 1400 détenus de camps de concentration pour bosser sur la ligne d'assemblage. Pendant ce temps, les ingénieurs se tuent à la tâche. L'armée leur fixe des objectifs absolument intenables.
Le jeune Walter Thiel fait un burn-out et donne sa démission le 17 août 1943. Il préfère aller enseigner à l'université. Mais Dornberger refuse de laisser partir l'un de ses meilleurs éléments, et du coup lui demande de rester. La nuit même, les alliés lancent leur raid pour détruire le labo allemand.
Une erreur de navigation leur fait rater leur cible, et le gros des bombes tombe à plusieurs kilomètres à côté. On comptera cependant de nombreuses victimes, dont Thiel, sa femme et ses deux enfants. Ce raid aérien surprend Hitler et lui fait peur.
Il décide alors de protéger son projet secret. Il ordonne donc que le programme soit déplacé au centre de l'Allemagne, dans une installation souterraine, et que la main-d'oeuvre viendra des camps de concentration. Parce qu'ils n'iront pas raconter ailleurs ce qu'ils ont vu. Sauf que dans le même temps, il nomme Himmler ministre de l'Intérieur.
Nous sommes alors en été 44. Et en tant que ministre de l'Intérieur, Himmler se retrouve à la tête du programme V2. Il en profite pour demander à Von Braun de rejoindre son équipe. Encore une fois, Von Braun décline la proposition expliquant qu'il préfère continuer à travailler avec l'armée et Dornberger, ce qui lui vaudra une arrestation et une incarcération.
Et là, là, bah finalement, il dit oui. J'en profite pour faire un bref rappel de la situation au Jean-Michel Amalgam. L'armée allemande, la Wehrmacht, dont dépendent Dornberger et Von Braun, n'est pas nazie. C'est l'armée de l'Allemagne au service du régime, mais ses membres sont des conscrits de force.
Ils n'ont pas le choix et ne partagent pas, pour la plupart, les idéaux nazis. Et ça, c'est pas une décoration nazie. La croix de fer, bien que refilée comme décoration à plein de gens pendant la guerre, et c'est pour ça qu'on la voit partout chez les nazis, c'est une décoration inventée par l'empereur Frédéric-Guillaume III de Prusse en 1813. D'ailleurs, elle existe toujours sous une forme modernisée, et c'est aujourd'hui le symbole de l'armée allemande. Non, la branche armée du régime, c'est la SS, la Schutzstaffel, qui elle, est constituée de nazis convaincus. C'est la SS qui commettra la plupart des crimes de guerre et les différentes horreurs qu'on doit aux nazis.
Pas la Wehrmacht, qui est juste une armée comme une autre. Elle fait la guerre parce qu'on lui dit de la faire, mais bon, sinon c'est tout. De même, n'imaginez pas qu'on tient tête à la SS. La SS, en cas de conflit, elle a plus qu'autorité pour vous coller une balle dans la nuque.
Donc quand Himmler dit de devenir un SS... Tu deviens un SS, ou tu en subis les conséquences. Bref, Damburger doit rendre des comptes à l'armée, et maintenant, celui qui la dirige, c'est Himmler.
Celui-ci nomme rapidement Hans Kammler à la tête d'une commission spéciale chargée du programme A4. Et Hans Kammler, c'est le responsable de la construction des camps d'extermination et des chambres à gaz. Un mec sympa.
Le site choisi pour déplacer la production est une ancienne mine de gypses près de Nordhausen, au cœur de l'Allemagne. Le site baptisé Mittelwerk, l'usine du centre, est confié à une société privée. Mais les SS prennent la direction de l'entreprise et y placent Hans Kammler.
Kammler est donc maintenant à la fois le supérieur de Dornberger ainsi que le directeur de l'usine d'assemblage. Et c'est lui qui décide du déploiement de la 4 comme arme. Dornberger tente de résister mais il doit finalement lâcher le programme et cède son contrôle à Kammler. A l'automne 1944, les SS ont acquis le contrôle total du programme des fusées allemandes. Von Braun et Dornberger se retrouvent être des rouages de la machine SS.
L'usine de production de V2 est installée dans deux tunnels parallèles suffisamment larges pour accueillir deux voies ferrées. et reliés entre eux par des tunnels transverses. La main d'oeuvre est constituée de prisonniers du camp de Buchenwald, déplacés dans un camp à proximité baptisé Dora. Les prisonniers y travaillent dans des conditions épouvantables.
A la fin de la guerre, on en compte 19 000 qui travaillent en deux équipes, une équipe de jour et une équipe de nuit, avec des rotations de 12 heures. Cette usine produira plus de 4500 V2 entre août 44 et mars 45. Les prisonniers n'ont pas tous le même traitement. Les spécialistes qui sont affectés à des tâches complexes sont relativement bien traités. Relativement. Par contre, la main d'œuvre de base, surtout des prisonniers du front de l'Est, sont clairement de la main d'œuvre jetable.
Et par jetable, je veux dire qu'on les tue à la tâche et qu'on les remplace. Sur un total de plus de 60 000 détenus employés dans l'usine, 26 500 y laisseront la vie, dont 11 000 durant l'évacuation en catastrophe suite à l'avancée des alliés. Pour le déploiement des V2, Albert Speer, le ministre de l'armement, toujours lui, avait décidé de les lancer depuis un bunker installé près des côtes françaises. Dornberger avait plutôt suggéré, lui, une unité mobile constituée de soldats spécialisés.
Mais Speer fait construire son blocos. Sauf qu'un bunker aussi imposant, ça allait pas passer inaperçu. Les alliés le voient sur des photos d'avions de reconnaissance, et sans même savoir à quoi ils devaient servir, se disent qu'un machin aussi gros, ça devait être important.
Et donc ils le pilonnent. Les allemands n'en démordent pas et déplacent leur site de tir près de Saint-Omer, dans une ancienne carrière, sur laquelle ils installent un très discret dôme de béton de 71 mètres de diamètre et de 5 mètres d'épaisseur. Rebelote, les alliés pilonnent et endommagent suffisamment la structure pour qu'elle soit abandonnée.
Petite parenthèse, cette structure, elle existe toujours, c'est la coupole d'Elfaux, dans le nord-pas-de-Calais, elle est visitable, et c'est aujourd'hui un musée dédié au V2. Donc les gens du coin, envisagez d'aller y jeter un petit coup d'œil. Bref, vu que les block-offs, c'est pas le pied, On reprend donc le concept de Dornberger, à savoir des unités mobiles qui entreront en service à l'automne 44. Les V2 sont livrés par chemin de fer, puis convoyés par route jusqu'à un atelier où ils sont vérifiés puis déployés.
Sur le site du tir, on place le V2 sur un Mailerwagen, un véhicule chargé de l'ériger et de le déposer sur une table de lancement. L'érection du missile pouvait se faire absolument n'importe où, pourvu que le sol soit droit et ferme. Ouais, vu le nombre de fois où j'ai dit nazi, je pense que je peux dire érection sans plus trop m'en faire pour la monétisation.
Petite anecdote, au centre de la table de lancement, on trouve un dôme qui sert à dévier le jet du moteur avant son départ, ce qui lui vaudra d'être baptisé le presse-agrume géant par le renseignement Ali. L'oxygène est livré par camion depuis une usine, mais comme c'est de l'oxygène liquide à moins 183°C et qu'il ne reste pas liquide éternellement, surtout avec un transport par la route, le camion embarque plusieurs tonnes d'oxygène en rab, sachant qu'une bonne partie s'évaporera sur le trajet. Entre la livraison du V2 sur son site de tir et son décollage, il se passe moins de deux heures.
Le premier tir de V2 était prévu pour le 6 septembre 1944, mais des difficultés techniques et l'avance des alliés reportent le tir qui aura lieu deux jours plus tard. Le V2 décollera près de Gouvie, en Belgique, en direction de Paris, qu'il atteint en cinq minutes, avant de tomber en banlieue à Maison-Alfort, faisant six morts et 36 blessés. Plus tard le même jour, Londres recevait elle aussi sa première V2. Ce sont des engins de 12 tonnes et demie équipés de moteurs à éthanol qui fonctionnent 65 secondes et permettent au missile d'atteindre une vitesse de plus de 4800 mètres par seconde jusqu'à une altitude de 90 km. Le V2 peut emporter une charge de 750 kg d'explosifs jusqu'à une distance de 320 km.
Seulement, comme le V1, le V2 n'est pas d'une précision redoutable. Avec une marge d'erreur d'environ 10 km, les SS vont s'en servir pour bombarder de gros objectifs. Donc là encore... des villes et donc des civils.
1350 V2 seront lancés sur Londres, 1600 sur Anvers, mais d'autres tomberont aussi sur Paris, Liège, Tourcoing ou encore Maastricht. Alors que la bataille d'Angleterre prend fin et que les bombardements sur Londres cessent, des explosions se produisent à nouveau dans la capitale. Aucun bruit ne se fait entendre avant et personne ne voit rien tomber. Les autorités au courant du déploiement des V2 grâce aux renseignements tentent d'éviter la panique en prétendant qu'il s'agit d'explosions de gaz.
Il faudra attendre plus de 200 chutes de V2 sur la ville pour qu'elles admettent l'existence des fusées allemandes. En effet, les V2 plongent sur leur cible à presque 4 fois la vitesse du son. Elles arrivent donc dans un silence total et sont difficiles à apercevoir à cause de leur grande vitesse. Un seul bombardier lourd pouvait emporter le double d'explosifs et attaquer une cible avec bien plus de précision. Le V2 n'a donc pas plus changé le cours de la guerre que le V1.
Son impact psychologique, en revanche, s'est révélé énorme. dès que les londoniens ont trouvé des morceaux de fusée dans le décombre des explosions. Cependant, le bilan humain reste limité.
Enfin, si on compare aux autres bombardements, évidemment. En fait, les V2 ont tué deux fois plus de monde dans l'usine où ils étaient assemblés que dans les villes où ils sont tombés. Et tout ça sous la responsabilité de l'Union Européenne. de Von Braun et d'Hornberger. Des passionnés qui voulaient aller dans l'espace, qui ont vu dans l'armée une opportunité de financement, et qui se sont retrouvés eux aussi pris au piège de la machine nazie.
Évidemment, ils sont moins à plaindre que les mecs qui ont laissé leur peau dans l'usine de Mittelwerk. Mais de là à dire que Von Braun était un nazi, bof. En acceptant de travailler pour l'armée, ils avaient forcément conscience de fabriquer des armes.
Mais alors que Von Braun signait avec Dornberger en 1932, il était probablement loin d'imaginer les horreurs de l'usine de Mittelwerk et du nazisme en général. En plus, fabriquer une arme pour la déployer contre une autre armée, c'est une chose. Mais la Seconde Guerre Mondiale a aussi innové sur un autre point. C'est l'attaque des populations civiles.
La Seconde Guerre Mondiale est le premier conflit où on a généreusement arrosé des civils en sachant que ça n'était que ça, des civils. Mais les Alliés continuent leur progression et arrivent le 11 avril 1945 dans l'usine de production des V2, abandonnée tellement vite que l'éclairage et la ventilation tournaient toujours. Ils y trouvent une centaine de V2 qui sont transportés aux Etats-Unis. Le 2 mai, estimant la défaite allemande inévitable, Dornberger et Von Braun quittent discrètement Peenemünde avec leur personnel et vont à la rencontre des Américains pour se rendre. Une chance qu'ils aient eu cette idée car peu de temps après, les Soviétiques mettaient la main sur leurs installations.
Et la boucle est bouclée puisque nous revoilà à l'opération Paperclip. Suite à la défaite allemande, une bonne partie de l'équipe de développement DV2 est faite prisonnière. Mais pas pour longtemps. Les américains leur proposent d'émigrer aux Etats-Unis pour continuer à travailler sur leur fusée.
Ce sera le cas de Wernher von Braun, bien entendu, mais aussi de Walter Dornberger, Hermann Ebert ou encore Arthur Rudolph et un bon paquet des ingénieurs de Penemunde. Rappelez-vous de Rudolph. C'est lui qui a demandé au SS d'employer les premiers prisonniers de camps de concentration.
Contrairement à Dornberger ou à Von Braun, c'était, lui, un nazi convaincu, surveillé de près par les services de renseignement. Mais après son recrutement, pour tasser le truc, les renseignements ont, disons, égaré son dossier. Il a énormément participé à la conception de la Saturn V, mais son passé a refait surface en 1984, après l'affaire Klaus Barbie, quand des enquêtes ont été ouvertes aux États-Unis pour mettre la main sur de possibles anciens nazis. Il a alors quitté la NASA et les États-Unis pour retourner en Allemagne.
Dornberger quant à lui est emprisonné deux ans en Angleterre. Il affirmera qu'il avait pleinement conscience de travailler sur un projet d'armes, mais que c'est quand la SS a mis la main sur le programme qu'elle a décidé de s'en servir contre des civils. C'est effectivement ce qui sera démontré par la suite, et Dornberger sera relâché et rejoindra ses collègues aux Etats-Unis. Ensemble, ces ingénieurs allemands, mais dont on a vu que Dornberger et Von Braun n'étaient pas des nazis, permettront l'avènement du programme spatial américain et l'exploration de la Lune. Mais revenons à la fin de la guerre.
Les anglais, eux aussi, ont mis la main sur quelques missiles V2, 8 en tout. Et ils se sont appliqués à les tirer. C'est l'opération Backfire, et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est assez ironique de voir les anglais faire décoller des V2 avec des équipes allemandes. Les soviétiques, eux aussi, ont essayé de récupérer la technologie des V2, mais eux, ils n'ont eu que les miettes.
A partir de pièces détachées et du génie de Sergei Korolev, le papa du programme spatial soviétique, lui aussi contraint de bosser pour l'armée avant de pouvoir se tourner vers l'espace, ils parviendront néanmoins à construire le missile R1, copie de l'A4. Mais cette histoire, je l'ai déjà racontée dans la vidéo sur la haine. Les soviétiques mettent eux aussi la main sur quelques ingénieurs, mais eux, ils ne les invitent pas à venir travailler en URSS.
Non. Non, eux, ils les déportent. C'est plus simple.
Et c'est pour ça que je disais que Von Braun et D'Hemberger avaient eu le nez creux en quittant Peenemünde. Mais revenons à notre division scientifique de l'Air Force dont je vous parlais en début de vidéo. Je vous ai dit qu'ils avaient mis la main sur deux programmes capables de cibler les Etats-Unis depuis l'Europe. Or on l'a vu, les V2 ont une portée de quelques centaines de kilomètres seulement. Je vous ai dit aussi que Neil Armstrong avait participé au développement d'une navette spatiale nazie.
Et on n'a rien vu de tout ça. Jusqu'ici, on a vu l'histoire de Wernher von Braun, de Walter Donberger et le développement du V2. Parce que cette fusée est connue comme étant l'ancêtre des lanceurs actuels.
C'est une fusée très connue et je devais vous raconter cette histoire. Mais Wernher n'a pas arrêté son projet au modèle A4. En fait, ces fusées vont jusqu'au modèle numéro 10, voire 12. Et il n'était pas non plus le seul ingénieur génial à avoir eu l'idée d'aller dans l'espace et avoir fait appel aux nazis pour obtenir un financement. L'A4, c'est la fusée qui a eu le temps de voir le jour dans le bordel d'une guerre mondiale. Mais d'autres projets dignes de films de science-fiction étaient dans les cartons.
Et la division scientifique de l'Air Force a mis la main dessus. Bien, j'espère que cet épisode vous a plu, quoique je pense qu'il vous a plu si vous êtes encore là. Alors si jamais, en attendant la vidéo de la semaine prochaine qui va vous raconter la fin de l'histoire, vous en voulez encore plus, vous avez soif de nazi, on a décidé d'ajouter sur AstronoGeek.tv un documentaire qui n'est pas exactement sur l'espace, mais qui est quand même pas mal sur les V2, on va dire. Donc si vous voulez compléter un petit peu la vidéo d'aujourd'hui, je vous propose d'aller y jeter un petit coup d'œil. Donc pour ceux qui connaîtraient pas, Astronogeek.tv c'est un service de VOD que j'ai créé en partenariat avec une boîte de prod et une boîte de distribution.
Et le site se présente comme ça, vous avez accès à tout un tas de documentaires principalement sur l'astronomie mais pas que. Par exemple là on a récemment créé une playlist aviation, parce que pourquoi pas. Et donc si je vais dans les nouveautés, vous pouvez constater que là j'ai un documentaire qui s'appelle Les armes d'Hitler.
Je vous passe juste un petit extrait histoire que vous voyez à quoi ça ressemble. Voilà, et du coup, si ça vous intéresse, vous pouvez totalement, en allant sur astronogeek.tv, aller jeter un œil à ce documentaire. Vous pouvez le voir gratuitement.
Sachez juste que ce site internet est gratuit pendant une semaine si vous vous inscrivez. Et ensuite, c'est 5 euros par mois. Et 9 personnes sur 10 qui s'inscrivent sur ce site, enfin qui vont l'essayer, du coup, restent inscrits et payent l'abonnement d'ailleurs.
Donc ça doit pas être trop mal. Voilà. Je vous laisse pour aujourd'hui.
Je vous dis à la semaine prochaine pour la suite. de cet épisode sur les V2 et le reste.