Voilà ce qu'on va faire. Il y a 17 notions au programme, 7 si t'es en série techno. On va prendre les notions une par une et essayer de se concentrer sur ce qu'il faut savoir pour le bac. On prend le programme, on prend les 140 heures de cours et on compresse tout ça pour garder vraiment juste ce qu'il faut en une demi-heure. Pour chaque notion, on va avoir trois choses. Un sens de base de la notion, mais aussi un sens différent, qui va t'aider à rendre ta dissertation plus intéressante, pour avoir plus de choses à dire ou pour faire une troisième partie. Si t'as un sujet sur l'art, tout le monde va partir, je sais pas, sur la peinture ou la musique, mais l'art c'est... C'est aussi le savoir-faire, comme dans les arts martiaux. C'est aussi l'art contemporain. Et là, si t'as juste cette direction, ça va t'aider à rendre ta copie vraiment plus intéressante. À avoir plus de choses à dire et à faire une troisième partie. Parce que c'est toujours mieux de faire trois parties que deux parties en philo. Donc ça, c'est la première chose qu'on va voir pour chaque notion. Un sens de base et un sens original. Ensuite, il va te falloir des références. Une copie sans référence, ça perd des points directs. Tu dois, en répondant à ta question, dire... Ah oui, d'ailleurs Aristote il a dit ça. Au minimum une fois dans ta copie, le mieux c'est deux ou trois fois. Je vais te donner une référence pour chaque notion. Tu dois retenir un nom de philosophe, un nom de livre et une idée facile à réutiliser dans une disserte. Je t'ai mis des références qui sont à la fois connues de tous les profs de philo, mais qui ne sont pas trop clichés non plus, qui passent bien dans une disserte. Certaines références, tu vas voir, peuvent servir avec plusieurs notions. Donc au final, si tu retiens ces 17 notions, t'auras de quoi gérer deux références pour à peu près n'importe quel sujet. Et avec deux références, tu fais le taf, c'est nickel. Enfin, dernière chose, pour chaque notion, je vais te donner un exemple stylé à replacer dans tes copies. Un truc qui fait intelligent et que les profs adorent. Au final, ça ne fait pas tant de choses à retenir. Mais je t'assure que si tu as un sens original de la notion, deux références et un exemple stylé, franchement, tu prends direct 5 points dans ta note. Et plus si tu le fais bien. Ça vaut le coup, non ? Alors c'est parti, je commence par les 7 notions pour tout le monde et je dirai quand les technos peuvent arrêter. Ah, une dernière chose, j'ai fait une fiche récap à télécharger avec toutes les infos que je te donne et des quiz que tu peux faire tout seul pour t'exercer. Les liens sont dans la description. C'est parti. La nature, c'est tout ce qui n'est pas fabriqué par les humains, tout ce qui existe tout seul sans nous, les arbres, le ciel, les mouches. Un autre sens intéressant, c'est la nature humaine, ce qui est naturel en nous. Par exemple, le langage, c'est naturel ou artificiel, et la liberté et nos émotions. Bref, si tu as une dissertation sur la nature, pense aussi à cette dimension de la nature humaine pour faire une troisième partie. Une référence philosophique, c'est Aristote dans la physique. Son idée, assez bizarre pour nous, c'est que la nature désire. La graine désire devenir un arbre. Le feu désire monter vers le ciel. Pour Aristote, la nature, ce n'est pas un truc facile, c'est une puissance qu'il désire. intéressant à utiliser dans une distanciation. Et ça marche avec quasiment tous les sujets sur la nature. Un exemple intéressant sur la nature, c'est les OGM, les organismes génétiquement modifiés, notamment avec la crispeur, les isogénétiques, qui permettent de transformer si facilement les gènes de n'importe quoi. On fait par exemple des poissons plus gros, ou des moustiques qui résistent au paludisme, ou même des humains protégés contre le VIH. Est-ce que c'est encore naturel ? Est-ce que c'est dangereux ? C'est en tout cas un super exemple à discuter dans une dissertation sur la nature. Et ça peut aussi servir pour la technique. La justice. Rendre la justice, c'est créer un équilibre. Ça peut être en distribuant des choses, chacun sa part de gâteau, ou en punissant. T'as volé des voitures, tu vas six mois en prison. Pense à faire la différence entre ces deux justices, la justice distributive qui répartit et la justice pénale qui punit. Déjà, avec cette distinction, tu peux faire un plan sympa. Maintenant, une référence philosophique. C'est encore Aristote, mais cette fois dans l'éthique à Nicomac. Aristote dit qu'appliquer la loi, c'est bien, mais ça ne suffit pas à être juste, parce que les lois sont trop générales et qu'il faut pouvoir s'adapter à chaque situation. Donc, il y a, c'est son idée, le juste selon la loi. On respecte la règle générale, mais il y a aussi le juste dans ce cas-là. Une justice particulière adaptée à cette situation précise. Un hyperactif, tu ne peux pas juste dire reste assis, ne bouge pas Ce n'est pas juste de demander ça. Ça, c'est ce qu'il appelle une équitable. Un super exemple pour la justice, c'est le film de Sidney Lumet, 12 hommes en colère Les profs adorent ce film. En gros, un type se prend un coup de couteau. Il crie, il meurt. Des gens voient son fils sortir en courant. Or, deux minutes avant, ce fils avait montré un couteau à des potes et on retrouve le même couteau planté dans son père. C'est aux Etats-Unis, il y a 12 citoyens tirés au hasard qui doivent décider du cas du fils. Il y en a 11 qui disent direct c'est sûr, c'est lui, peine de mort Mais le dernier juré, c'est le héros, il va dire Attendez, est-ce qu'on est vraiment sûr ? Et il va faire tout un travail pour prouver qu'en fait, on n'est pas sûr. C'est pas si clair, il y a des doutes. Et finalement, ils vont tous être d'accord pour acquitter le jeune homme. C'est un film sur le danger d'une justice trop rapide. Bref, retiens deux sens de la justice, distribuez des choses. Punir, une référence philosophique Aristote et Ticani-Cormac, être vraiment juste, ce n'est pas simplement appliquer une règle générale. Un exemple, Sidney Lemaitre, 12 hommes en colère. Pour être juste, il faut prendre du temps, faire attention aux preuves et éviter les raccourcis pour ne pas punir des innocents. L'art, ce n'est pas juste l'art des artistes, les musiques, les peintures. C'est aussi n'importe quel savoir-faire. C'est l'art de faire des pâtes bolognaises, l'artisanat ou les arts martiaux. Là, ce n'est pas une question d'artiste, c'est juste savoir-faire quelque chose. Rien qu'en faisant cette différence, tu peux faire un plan intéressant. Tu peux aussi penser à l'art contemporain, où tu as des œuvres qui ne sont ni belles ni difficiles à faire. Parce que là, ce que cherchent les artistes, c'est à créer un choc et à faire réfléchir sur ce que c'est que l'art. Hyper facile de faire trois parties comme ça. 1. L'art comme savoir-faire en général. 2. L'art des artistes. 3. L'art contemporain. Ça marche avec à peu près tous les sujets sur l'art. Une référence philosophique classique sur l'art, c'est encore Aristote, qui dit dans son livre La Poétique que l'art... imite la nature. Mais il dit, attention, imiter, c'est pas juste copier. Pour faire une œuvre d'art, il faut pas juste recopier ce qu'on voit, il faut faire apparaître quelque chose. Tu peux avoir un dessin, même bien fait de quelqu'un, mais c'est pas une œuvre d'art. Parce que quand on le voit, peut-être que c'est bien fait, mais ça dit rien de nouveau. Alors qu'une œuvre d'art, quand tu vois le portrait, tu te dis mais oui, c'est trop ça ! Il y a un effet de révélation qui nous apprend quelque chose. Cette révélation, c'est ce que dit Aristote, elle nous fait plaisir. Les exemples pour l'art, c'est des œuvres d'art. Évite l'Ajoponte, Guernica ou les Nymphéas de Monet qui sont vraiment des clichés. Je te propose les bergers d'Arcadie de Poussin. C'est un tableau classique qui représente des bergers en train de lire une phrase sur une pierre. Bel exemple pour le savoir-faire des artistes. C'est bien fait. Et pour l'harmonie ou la beauté des œuvres d'art. Pour l'art contemporain, tu peux retenir Play-Doh de Kuntz, une sculpture en métal de 3 mètres qui rappelle des gros morceaux de pâte à modeler. Intéressant pour poser la question de ce qui fait une œuvre d'art. Est-ce que des restes de pâte à modeler, ça peut être de l'art ? Est-ce que les matériaux tout seuls sont expressifs ? Est-ce que des enfants peuvent faire de l'art ? Etc. La liberté. D'abord, il y a la liberté individuelle. C'est la plus simple. Je suis libre si le monde ne m'empêche pas de faire ce que je veux. Je veux partir en voyage, je veux dormir toute la journée, si je peux le faire, je suis libre. Seulement, on vit en société, donc cette liberté-là, elle est limitée forcément. Si ta liberté, c'est d'enfermer des gens dans une cave, ta liberté, c'est un problème pour la liberté de ces gens. C'est là qu'arrive la liberté politique, c'est-à-dire des règles à respecter pour qu'on soit libre ensemble, et pas juste moi dans mon coin. N'hésite pas dans tes desserts à faire une partie sur la liberté individuelle et une partie sur la liberté politique. Pour aller plus loin, tu peux aussi parler de la liberté intérieure. Je peux vivre dans un pays libre, avoir de l'argent, mais en même temps être complètement accro au pari en ligne. Je veux arrêter de jouer, mais en même temps j'ai besoin de me connecter et c'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher. Je ne suis pas libre parce qu'à l'intérieur de moi, il y a quelque chose qui m'empêche de faire ce que je veux. Donc trois sens, liberté individuelle, liberté politique, liberté intérieure. Une référence philosophique hyper célèbre, c'est Spinoza, la lettre à Schuller. Pour Spinoza, si je suis devant mes choix par cours sup en train d'hésiter, en fait, ce qui va me faire cocher cette école ou ce BTS, c'est pas ma liberté. Si on connaissait l'état de mes neurones, ce que veulent mes parents, ce qui permet d'avoir un meilleur boulot plus tard dans cette société, si on savait tout ça, on pourrait savoir ce que je vais choisir. En fait, on est complètement prévisible, déterminé comme on dit en philosophie. C'est sûr que je vais cliquer sur ça. Mais comme je ne sais pas ce que font mes neurones, je crois que je suis libre. La liberté, c'est juste une illusion. Je suis libre, ça veut juste dire je ne sais pas pourquoi je fais ça. Alors je crois que c'est moi qui décide. Mais c'est faux ! En fait, c'est jamais moi qui décide, c'est des forces à l'intérieur de moi. La seule chose que je peux faire, c'est comprendre un peu pourquoi je choisis ça. Un exemple intéressant sur la liberté, c'est le transhumanisme. Des gens qui veulent transformer l'être humain pour le libérer de ses limites naturelles. Pouvoir tout apprendre par cœur en une seconde avec des cartes mémoires dans le cerveau, ne jamais être malade, voire être immortel. Est-ce qu'on peut se libérer de nos limites naturelles ? Est-ce que c'est bien de le faire ? Super exemple à discuter en dissertation ça. Et ça marche aussi pour la nature et la technique. La technique, justement. Une technique, c'est un savoir-faire. La technique du courage en cuisine, par exemple, pour faire des croissants. Avoir une technique, c'est ça, savoir faire quelque chose. Un autre sens, c'est les objets techniques, les produits, comme Internet ou les vaccins, par exemple. C'est utile de séparer ces deux sens, la technique comme savoir-faire et les objets techniques. Une référence sur la technique, c'est Platon, le mythe de Prométhyle. Le roi des dieux Zeus charge deux créatures magiques, Prométhée et son frère, de donner des pouvoirs aux futurs habitants de la Terre. Le frère donne des griffes aux ours, des ailes aux oiseaux, du poison aux serpents. Il faut que tout le monde ait quelque chose. Sauf que tout à la fin, il ne reste plus rien à donner. Alors qu'il reste encore les humains qui sont là, tout nus et tout fragiles. Alors Prométhée va chez les dieux pour voler quelque chose à donner aux humains. Ils volent le feu et le savoir-faire technique. Les humains n'ont pas de griffes ni de fourrure, mais ils font du feu, des vêtements, des armes, des maisons. Et ils deviennent les plus forts des animaux. L'idée, c'est que notre force à nous, les humains, notre puissance technique, est une réaction à notre impuissance naturelle. C'est parce qu'on était les plus fragiles à la base qu'on est devenus les plus forts par la technique. Parce qu'on en avait... besoin. Un exemple de technique à discuter, on l'a déjà vu, c'est les ciseaux génétiques. Cette technique qui permet de transformer le code génétique pour n'importe quel être vivant. Ça permet de nourrir des gens aujourd'hui en faisant des grinderies plus gros et plus résistants qui ont besoin de moins d'eau. Mais il y a aussi des risques d'avoir des cancers, de plus contrôler le développement des variétés de riz, d'un jour avoir des famines. Pour la technique, c'est un exemple très... pratique. Parlons maintenant de la vérité. La vérité, c'est ce qui correspond à la réalité. Si je dis il fait beau et que dehors il fait beau c'est vrai. Sauf que bien sûr, c'est pas toujours aussi facile de savoir ce qui est vrai. Et il faut souvent chercher la vérité. C'est ce que font normalement les scientifiques, mais aussi les journalistes, les enquêteurs, les juges, etc. Un sens intéressant pour faire une troisième partie originale, c'est la vérité religieuse. C'est une vérité qui est révélée, ça veut dire qu'on ne la démontre pas, on ne la prouve pas, elle arrive à certaines personnes directement. Ça peut vraiment te donner plus de choses à dire et envisager la question sous un autre angle de penser à cette forme de vérité. Une référence philosophique classique, c'est Kant dans la Critique de la raison pratique. Kant explique que la vérité est la valeur la plus importante au monde, plus importante que le bonheur, que la justice, que tout le reste. Donc il faut toujours dire la vérité, même si c'est dur, même si c'est méchant, même si tu vas mourir. C'est la valeur suprême la vérité. On peut vivre dans un monde malheureux, on peut vivre dans un monde injuste, mais on ne peut pas vivre dans un monde où tout le monde ment. Sans vérité, la vie collective est juste impossible. Un exemple intéressant à discuter, c'est l'histoire vraie de Jean-Claude Romand, qui a fait semblant d'être médecin. Il mentait à sa femme, à ses enfants, à ses amis, à ses parents, à tout le monde. En fait, il n'était pas médecin, il n'était rien du tout. Il traînait sur des parkings en attendant le soir. Il empruntait de l'argent à tout le monde, soi-disant pour faire des placements, mais en fait, il s'en servait pour payer sa maison où elle reste. Et personne ne savait. Finalement, quand le mensonge a commencé à sortir, mais ça a pris des années, il a tué ses parents, sa femme et ses deux enfants. C'est une histoire vraie, il y a eu un livre et un film dessus. D'ailleurs, Jean-Claude Romand, il est sorti de prison maintenant. Tu l'as peut-être croisé à la boulangerie. C'est un cas extrême de menteur qui peut illustrer l'importance de dire la vérité. La religion. Avoir une religion, c'est d'abord croire en Dieu. Mais une religion, c'est aussi des choses qu'on fait, fêter l'Aïd ou Pâques, faire des pèlerinages, des règles de vie. pardonner, faire la charité, ne pas manger de porc, et une communauté, un groupe auquel on appartient. Tu peux facilement faire une troisième partie originale sur ce côté social, en disant mais une religion, c'est aussi une appartenance à un groupe social et développer là-dessus en fonction de ton sujet. Une référence classique sur ce sujet, c'est Freud, dans L'avenir d'une illusion Freud explique pourquoi, psychologiquement, ça peut faire du bien de croire en Dieu. Son idée, c'est que la religion, c'est une consolation. On aimerait bien qu'il existe un Dieu tout-puissant qui s'intéresserait à nous et qui nous voudrait du bien. Quand on était petits, il y avait nos parents qui étaient comme ça. Et croire en Dieu, pour Freud, c'est imaginer que nos parents sont encore là. Il y a une grande puissance qui nous aime, qui s'intéresse à nous et qui peut nous aider en cas de problème. C'est une référence intéressante sur les ressorts psychologiques de la religion. Éventuellement, ça peut aussi servir à propos de la vérité et du bonheur. Un exemple intéressant sur la religion, c'est le film Tu ne tueras point où un soldat refuse de tuer des gens parce qu'il est chrétien. Finalement, il part quand même sur le front, sans arme, et il sauve plein de gens et on lui donne une médaille. Tu peux aussi retenir ce chiffre, aujourd'hui 85% des humains ont une religion. Voilà, si t'es en série techno, c'est fini pour toi. Tu peux continuer la vidéo bien sûr, mais le minimum pour le bac, tu l'as déjà. Tu peux aller faire le quiz dans la description pour voir si t'as bien retenu. Les autres, on continue avec la science. La science, c'est une manière de connaître les lois générales du monde, en se servant d'une méthode et en faisant des expériences. Un sens intéressant pour faire une... Troisième partie, c'est de parler des sciences humaines. L'histoire, la psychologie, les sciences qui étudient l'humain. C'est bien des sciences, elles utilisent des méthodes, font des expériences, mais en même temps, c'est jamais aussi précis que les maths ou la physique. Souvent, ça permet d'ouvrir un peu le débat de parler de ces sciences humaines. Pensez pour ta troisième partie. Une référence philosophique très classique pour la science, c'est Karl Popper, la logique de la découverte scientifique. Popper donne un critère pour savoir si une théorie est scientifique ou pas. Si c'est scientifique, on doit pouvoir la tester. La loi de la gravitation, on peut la tester, ça marche, c'est scientifique. Mais si je dis Dieu existe ou on a des désirs inconscients c'est peut-être vrai, mais c'est pas de la science, parce qu'il n'y a aucun moyen de tester cette vérité. Une affirmation scientifique, ça doit pouvoir être testé. Hopper parle de réfutabilité. Un exemple intéressant à discuter sur la science, c'est la phrénologie. qui prétendaient expliquer les caractères des gens à partir de l'étude de leur crâne. Ça a été hyper à la mode au 19e siècle. Il y a eu des grands savants qui s'y sont intéressés. Et puis, petit à petit, on a compris que ça ne marchait pas. Et aujourd'hui, ce n'est plus du tout une science. C'est un bon exemple de science qui apparaît, qui change et qui disparaît. Par exemple, pour montrer que les sciences sont quand même fragiles et que leurs résultats sont toujours provisoires. Le travail. Le travail, c'est une activité souvent pénible qu'on fait pour pouvoir vivre dans le monde. Il y a du travail physique et du travail intellectuel. Le sens original pour ta troisième partie, c'est le travail émotionnel. Encourager un ami, consoler un enfant, sourire à un client, tout ça c'est des efforts et beaucoup de métiers demandent de fournir un travail émotionnel. Les hôtesses de l'air, par exemple. Ça peut faire une troisième partie très originale de parler de ça. Et souvent, avec le travail, un plan tout simple, c'est grand 1, travail physique, grand 2, travail intellectuel, grand 3, travail émotionnel. Une référence connue sur le travail, c'est Karl Marx dans Le Capital, qui explique que le travail est vraiment important pour nous les humains. Les animaux s'adaptent au monde, mais les humains adaptent le monde à eux. Et on fait ça en travaillant. Donc c'est vraiment l'activité humaine la plus importante. Mais justement parce que c'est hyper important pour réaliser son humanité, il ne faut pas le rendre inhumain. Les usines du 19e siècle, pour Marx, c'est... affreux parce que ça détruit l'humanité des gens qui y travaillent. En détruisant le travail, on détruit notre humanité. Un exemple intéressant à discuter sur le travail, c'est dans la Genèse. Adam et Ève, les tout premiers humains, sont dans un jardin parfait, le jardin d'Éden. Dieu leur dit qu'ils doivent travailler pour entretenir le jardin. Mais c'est un travail sympa. Et puis, ils mangent de la pomme interdite, ils se font chasser du paradis. Et là, Dieu leur annonce que maintenant, le travail pour eux, ça va être une souffrance. Ça va devenir affreux. Dans cet exemple, tu as deux images du travail. Ça fait partie du projet de Dieu pour l'homme de travailler, c'est un bien, mais c'est aussi une punition. D'un côté, c'est bien de travailler, ça permet de se réaliser, d'avoir une vie sociale, de gagner de l'argent, mais c'est aussi vraiment déprimant d'être obligé de travailler tous les matins pour payer son loyer. Le bonheur. Le bonheur, c'est un état de satisfaction durable. Le plaisir, c'est se sentir bien à un moment, je mange une glace. Le bonheur, c'est durable. Une bonne manière de faire trois parties sur le bonheur, c'est de penser à mon bonheur d'un côté, deuxièmement, le bonheur des autres. Une référence philosophique sur le bonheur, c'est Kant, fondement de la métaphysique des mœurs. Kant dit que le bonheur est une idée indéterminée, une idée vague, un idéal de l'imagination. C'est-à-dire un rêve, en fait, on ne sait pas très bien ce que c'est. Ça n'existe pas, ce n'est pas une vraie idée solide. On s'imagine aller bien tout le temps, mais ça n'existe pas. Et quand on t'ajoute, on n'a pas du tout le devoir d'être heureux. Le devoir, c'est aussi une notion au programme. Et là, quand tu expliques que le devoir, ça doit piquer, ça doit être difficile, alors que chercher le bonheur, on le fait tous comme ça. Donc le bonheur, c'est une idée confuse et ce n'est pas du tout un devoir. Un exemple stylé sur le bonheur, c'est Rousseau, dans les Confessions, qui raconte qu'il a été le plus heureux de sa vie quand il avait 16 ans et qu'il vivait au Charmette. Il est jeune, il y a une dame riche qu'il aime bien et qui s'occupe de lui, il fait de la musique, il se promène dans la nature, et toute sa vie après il répète Oh là là, comme c'était cool à cette époque Est-ce qu'on peut être heureux ? Ben oui, comme dit Rousseau dans les Confessions, quand il était au Charmette, il était heureux. Ça apporte pas forcément quelque chose d'incroyable, c'est juste un exemple de bonheur simple. Mais c'est un exemple littéraire et les profs adorent Rousseau en général. Le temps. Le temps, c'est la mesure du changement. Dans le monde, tout se transforme, tout change, tout passe. C'est ça le temps, ce passage des choses. Une référence philosophique sur le temps, c'est un philosophe romain, Sénèque, dans De la brièveté de la vie Sénèque dit que le problème dans la vie, c'est qu'on perd du temps. Il dit On donne pas d'argent pour rien à des gens, mais on leur donne du temps. On perd son temps à des bêtises, ou à ce qu'il appelle la manie du travail. Même référence pour la notion de travail et de bonheur, donc. Et on oublie de juste faire ce qu'on veut vraiment faire. On se disperse et on laisse se perdre la chose la plus importante, la seule chose qui est vraiment à nous, le temps. Un exemple intéressant, c'est l'idée d'une accélération sociale du temps. Ça ne veut pas vraiment dire que le monde accélère, mais qu'on a une pression pour vivre le plus de choses possibles rapidement. Notre rapport au temps s'est intensifié. Pense au fast-food, au speed dating, au format court sur Internet. On a en moyenne plus de partenaires amoureux qu'avant, plus de métiers différents. On fait plus de choses différentes. Et ça, c'est lié bien sûr à des innovations techniques, mais aussi à un mouvement général d'accélération sociale du temps. C'est une notion intéressante à utiliser pour illustrer une disserte sur le temps. Notion suivante, l'État. L'État, c'est le pouvoir politique qui organise la vie en société. Ça s'écrit avec un E majuscule. Pas comme dans quel état tu t'es mis samedi soir. Là, c'est un petit et L'État, avec une majuscule, c'est une puissance incroyable qui peut te donner le bac ou pas, taxer tout ce que t'achètes, te mettre en prison. Dans une dissertation, tu peux opposer l'État répressif qui interdit des choses, qui envoie la police... qui met en prison, et l'État-providence, qui construit des hôpitaux, des écoles, des services publics, qui donne des aides aux plus pauvres. Une référence intéressante sur l'État, c'est Rousseau, dans le second discours. Rousseau dit que l'État n'est pas du tout naturel. À la base, les humains vivaient isolés, chacun de son côté. Puis il y a eu une catastrophe climatique et les humains ont été obligés de vivre ensemble pour survivre. Mais là c'était le chaos, les gens se supportaient pas, étaient violents les uns avec les autres. C'est là qu'on a inventé l'État, un pouvoir politique unique qui permet de fixer des règles pour tout le monde. Bref, Rousseau, second discours, l'État n'est pas naturel. Un exemple contemporain, c'est Javier Milei, le président de l'Argentine. Il est libertarien et pense qu'il faut réduire l'État au minimum. Son programme ? Supprimer les ministères de l'éducation, de la santé, des travaux publics, autoriser le port d'armes et la vente libre d'organes. On parle quelquefois de la théorie de l'État minimal. Qu'est-ce que ça ferait si on réduisait l'État au minimum ? Le devoir. Le devoir, c'est cette voix qui dit tu dois, tu dois aller en cours, tu dois ranger ta chambre, tu dois travailler. Il y a des devoirs légaux, la loi m'oblige à aller à l'école jusqu'à 16 ans, à pas tuer quelqu'un. Des devoirs sociaux, je dois dire bonjour, laisser ma place à une vieille dame, c'est pas une loi, c'est une règle de société. et des devoirs moraux. Je dois faire le bien, ne pas penser qu'à moi, ne pas être cruel. Ces trois sens peuvent facilement faire trois parties. Une référence sur le devoir, c'est encore Rousseau dans Les Mille. Il va dire qu'on a à l'intérieur de nous une voix, la voix du devoir moral ou de la conscience qui est l'arbitre infaillible du bien et du mal. Ça veut dire que pour Rousseau, cette voix dans notre tête qui nous dit ça c'est bien, ça c'est pas bien, elle a toujours raison. Un exemple, c'est le film Tu ne tueras point, qu'on a déjà vu à propos de la C'est un soldat chrétien qui doit à la fois aller se battre pour son pays, et en même temps, comme il est chrétien, il doit ne pas tuer des gens. Il y a un conflit entre son devoir de citoyen et son devoir de croyant. Finalement, il va à la guerre sans armes, il réussit à sauver plein de gens et à avoir une médaille. Il y a plein d'exemples intéressants de gens qui sont pris dans des devoirs contradictoires. La conscience. La conscience, c'est le fait de se rendre compte, de savoir, d'être lucide sur quelque chose. Il y a trois sens utiles pour toi. La conscience du monde. J'ai conscience de l'écran devant moi, du ciel, je me rends compte que je les vois. La conscience de soi. J'ai conscience que j'existe, que je suis moi. Et la conscience morale. J'ai conscience que je ne dois pas taper mon petit frère. Tu peux faire trois parties avec ces trois sens. La référence, c'est la même que pour le devoir. Rousseau, Émile, la conscience est un guide à l'intérieur de nous. Un instinct divin, comme dit Rousseau. Une voix intérieure qui nous dit ce qui est bien ou mal. Cette voix de la conscience, c'est en même temps la voix de Dieu et la voix de la nature. Super référence qui marche pour plein de notions. Un exemple intéressant à discuter pour la conscience, c'est la déclaration de Cambridge sur la conscience de 2012. Des grands scientifiques du monde entier, spécialistes du cerveau, se sont réunis et ont dit Beaucoup d'animaux ont une conscience comme nous. Il n'y a pas que les humains qui ont une conscience. L'inconscient. L'inconscient, c'est deux choses. Ce qu'on aperçoit sans le savoir, comme des images subliminales très rapides. On les voit, elles sont traitées par notre cerveau, mais on ne sait pas qu'on les voit. Et puis, dans la psychanalyse, l'inconscient, c'est plus précisément un ensemble de désirs, que Freud appelle les pulsions. N'hésite pas à séparer ces deux sens et tu vas trouver ton plan facilement. La référence philosophique ici, c'est Freud dans le moi et le ça. Freud explique que l'inconscient, c'est d'abord des désirs, le ça, qui est un réservoir des pulsions. Mais ces pulsions ou ces désirs sont aveugles, elles s'en fichent des conséquences, du bien, du mal, de ce qui est possible ou impossible. C'est juste des désirs bruts. Une partie de ces désirs vont être refusés, refoulés, mis à l'écart. Ils ne sont pas conscients, on ne sait même pas qu'on les a. On peut désirer la mort de quelqu'un sans le savoir, dit Freud. C'est une drôle d'idée, on désire des choses sans le savoir. Et c'est avec des techniques particulières, en analysant nos rêves par exemple, qu'on peut découvrir ses désirs inconscients. Donc pour Freud, l'inconscient c'est actif, sa désir. Un exemple intéressant sur l'inconscience, c'est ce qu'on appelle la vision aveugle. Il y a des aveugles à qui on montre des tâches de lumière en laboratoire. Et on leur dit, elle est où la tâche ? Eux, ils disent, très drôle, je ne vois rien, je suis aveugle. Mais le savant insiste, mais dis quand même où tu penses qu'elle est. Et là, en fait, les aveugles trouvent la tâche. Ils montrent le bon endroit, alors qu'ils ne voient rien. Ça veut dire qu'on a certaines choses qu'on voit sans le savoir. Les psychologues appellent ça la vision aveugle. C'est un exemple de perception inconsciente. La raison. La raison, c'est le pouvoir de réfléchir, l'intelligence. Pour ton plan, tu peux séparer la raison théorique et la raison pratique. La raison théorique, c'est ce qui me permet de distinguer le vrai du faux. Si je dis la Terre fait 12 km de long ou il y a une heure j'étais en Chine, maintenant je suis à Paris tu comprends que c'est faux, grâce à ta raison. Les tout petits enfants n'ont pas encore cette intelligence. Les fous non plus. Et traditionnellement, on dit que les animaux non plus. Même si aujourd'hui, on n'est plus très sûr. Ça, c'est la raison théorique, qui s'occupe du vrai et du faux. Mais la raison, elle est aussi pratique. C'est la capacité à voir le bien et le mal, à comprendre ce qui est bien, ce qui est raisonnable. C'est la voix de la raison qui va me dire Là, tu ne devrais pas rester sur TikTok parce qu'il est 2 du mat et que le bac c'est demain. Tu as donc la raison théorique, le vrai, le faux, et la raison pratique, le bien, le mal. Ça devrait t'aider à faire ton plan. Une référence philosophique sur la raison, c'est Pascal, dans les pensées, qui explique qu'on peut connaître les choses par la raison, en réfléchissant, ou par le cœur, directement, sans avoir besoin de réfléchir. Par exemple, on sait qu'on ne dort pas directement, par le cœur, même si c'est super dur de le prouver par la raison. Pour Pascal, la raison est utile, mais elle a besoin de connaissances immédiates qui viennent d'ailleurs. Il disait dans son livre Deux excès, exclure la raison, n'admettre que la raison Un exemple intéressant à discuter, c'est ce qu'on appelle les biais cognitifs. C'est des raccourcis de notre esprit. On ne se rend pas compte que ça nous arrive et ça influence notre intelligence. Par exemple, le biais d'optimisme. Si on demande à des gens est-ce qu'ils conduisent mieux, pareil ou moins bien que les autres, 90% répondent qu'ils conduisent mieux. C'est impossible. Mais ce qui nous fait répondre comme ça, c'est ce qu'on appelle le biais d'optimisme. Il y a plein de biais cognitifs de ce genre qui viennent tordre notre intelligence sans qu'on le sache. Ça veut dire quoi ? Qu'on est beaucoup moins raisonnable que ce qu'on pense, même quand on réfléchit. Enfin, le langage. Le langage, c'est cette capacité qu'on a à communiquer avec des signes. Ça peut passer par la voix, par l'écriture, par des signes, par plein de choses. Une référence importante sur le langage, c'est le philosophe anglais Austin, dans un livre qui s'appelle Quand dire, c'est faire Austin est un philosophe anglais, et il a fait des livres sur explique que le langage, ça ne sert pas simplement à décrire le monde, à dire il fait beau aujourd'hui, mon prof de philo est hyper sympa Ça sert aussi à faire des choses. Si je dis tais-toi je ne décris rien, je donne un ordre. Quand on insulte, on ne décrit pas quelqu'un, on fait quelque chose. Et quand le juge dit tais-toi on ne L'éluge dit le procès est ouvert il ouvre le procès. Ouvrir le procès, c'est dire c'est ouvert Donc souvent, dire quelque chose, c'est faire quelque chose. Austin appelle ça des actes de langage C'est justement ce sens, le langage action, le langage qui fait quelque chose, qui peut t'aider dans tes dissertes sur le langage pour faire une troisième partie. Un exemple intéressant sur le langage, c'est le singe bonobo Kanzi, à qui on a appris à communiquer avec des symboles bizarres. On appelle ça le Yerkish. Kanzi appuie sur les symboles sur un grand clavier et il fait des combinaisons incroyables. Il arrive vraiment à expliquer ce qu'il veut, par exemple du jus de raisin, et à dire ce qui se passe autour de lui. Il sait même faire des blagues. Il a attaché les lacets d'une chercheuse et appuyé sur le symbole jouer à la course Il sait même mentir. Et ça peut faire un bel exemple aussi pour le chapitre sur la vérité. Voilà pour les 17 notions du programme. C'est un résumé qui peut te dépanner pour le bac, mais bien sûr, ça ne va pas remplacer les 140 heures de cours de philo. C'est juste un petit comprimé de ce qu'il faut savoir pour réussir au bac. Maintenant, tu peux trouver en description une fiche récap avec ce que tu dois retenir par cœur et un quiz pour t'exercer. Juste un conseil, quand tu fais le quiz, ne regarde pas la fiche ni tes notes. Fais l'effort de te souvenir. C'est comme ça qu'on retient. Allez, bon courage pour tes révisions. Avec ça, tu vas gérer, c'est sûr. Ciao !