Si Hollywood n'est qu'un petit quartier de Los Angeles, il arrive à lui seul à faire rêver le monde entier. Aujourd'hui, le mot Hollywood a effectivement deux significations, représentant à la fois cet endroit iconique de Californie, mais aussi toute l'industrie du cinéma américain. Mais si les deux définitions se séparent de plus en plus, il existe une époque où elle ne faisait qu'un, et le quartier de Hollywood était une réelle usine à rêve où vivaient les plus grandes célébrités et étaient produits les plus grands films de l'histoire.
Encore aujourd'hui, Hollywood rime avec glamour, argent et paillettes dans l'inconscient collectif, et c'est à cet aspect de la ville des anges que nous allons nous intéresser aujourd'hui. Une ville si grande et si diverse qu'il serait impossible de lui consacrer un seul épisode. Aujourd'hui, partons sur la côte ouest des Etats-Unis pour comprendre comment est née cette industrie fascinante, dans cette ville où toutes les allées donnaient parfois l'impression de marcher sur un tapis rouge. Mais avant de commencer, je voudrais vous parler du sponsor de cette vidéo, Cambly. Ceux qui connaissent la chaîne savent que je n'ai encore jamais fait de partenariat avec les marques, Mais quand Cambly m'a contacté, ça m'a intéressé, parce que je pense que ça peut aider beaucoup d'entre vous.
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Ces missions ont été dévastatrices pour les tribus locales qui y étaient installées depuis plusieurs millénaires, et ont été presque décimées en moins d'un siècle par toutes les maladies apportées par les européens. Pour ceux qui y ont survécu, ils ont été contraints de se soumettre à la culture espagnole qui leur a été imposée. Et parmi tous ces camps, il y en avait bien sûr un à Los Angeles, fondé en 1781, sous le nom de El Pueblo de Nuestra Señora la Reina de los Enredes del Río de Polsiuncula. Bon, excusez-moi pour l'accent, et vous comprendrez pourquoi ça a été raccourci par la suite.
Si la ville est restée assez paisible pendant longtemps, et contenait seulement quelques ranches et fermes, elle connaît un boom en 1848, deux ans après son annexion par les Etats-Unis, pendant la ruée vers l'or. En effet, la nourriture des milliers de mineurs qui avaient immigré autour de San Francisco venait principalement de Los Angeles. Elle s'impose alors comme la ville agricole la plus importante de la Californie du Sud, ce qui participe à en faire une destination principale pour les Américains de l'Est voulant tout plaquer pour l'Ouest américain. Là-bas, les agriculteurs pouvaient trouver des terres de bonne qualité et assez peu chères, des meilleures opportunités, et en plus une météo bien meilleure que dans le Midwest. La ville a aussi attiré des étrangers, faisant d'elle à l'époque une ville très cosmopolite, puisqu'on y parlait déjà anglais, espagnol, portugais, chinois et même français.
En seulement 30 ans, elle passe de 5000 habitants à 100 000 en 1900. Et si la ville reste principalement agricole, on y voit construire des banques, quelques usines et bien sûr des voies ferrées, faisant de la ville la première destination du sud de la Californie. Mais ça, c'est Los Angeles, une petite ville de 73 km² à l'époque, qui ne couvre qu'une toute petite partie de ce qu'elle représente aujourd'hui. Si l'on veut se concentrer sur Hollywood, qui est aujourd'hui un quartier de la ville, ce n'était à l'époque que de la terre vierge.
En 1883, Harvey Wilcox, un ancien cordonnier de New York et devenu promoteur immobilier, achète 60 hectares de terre à l'ouest de Los Angeles. C'est sa femme qui décide de nommer son ranch Hollywood, ce qui signifie bois de houe, même s'il n'y en avait pas du tout dans la région. Elle avait simplement entendu le nom dans l'Ohio et elle trouvait ça joli.
Malheureusement pour Wilcox, son projet est un échec puisqu'il ne parvient pas à cultiver autant qu'il le souhaitait. Il divise alors ses terres pour les revendre à des particuliers, dessinant ainsi sa propre petite ville, Hollywood, finalement incorporée en 1903. La rue principale, Prospect Avenue, deviendra plus tard Hollywood Boulevard. A ce moment-là, on est encore très loin de l'usine à rêve.
Hollywood est constitué de quelques maisons et quelques centaines d'habitants, Elle possède tout de même son journal, son église, son école et son bureau de poste, mais rien de plus. En 1910, la ville fusionne avec Los Angeles afin de bénéficier de leur eau et de leur système de traitement des déchets, après la construction d'un aqueduc depuis une rivière de la Sierra Nevada donnant à la ville des ressources d'eau astronomique. C'est en partie pour cette raison que de nombreuses petites villes aux alentours fusionnent, ce qui participera à faire de Los Angeles l'immense ville qu'elle est aujourd'hui.
Mais beaucoup se demandent peut-être comment est-ce que ce petit village a fini par devenir la légende que l'on connaît aujourd'hui. Car en réalité, c'est sur la côte Est que débute l'histoire du cinéma américain, dans le New Jersey, après le développement du kinétographe par Thomas Edison et son assistant William Kennedy Dixon, à la fin des années 1880. Il s'agissait de la toute première caméra argentique du cinéma, dont les films pouvaient être visionnés avec une autre de ses inventions, le kinétoscope. Pour créer et commercialiser ses propres films, Edison crée alors le premier studio de cinéma au monde, Black Maria, situé dans la petite ville de West Orange dans le New Jersey. Mais pour limiter la concurrence, Edison avait fait breveter cette technologie, empêchant quiconque aux Etats-Unis de produire et diffuser des films.
Cela change en 1908 quand Edison et les principales entreprises de l'industrie, comme Kodak qui produit les pellicules, s'associent pour exercer un monopole complètement légal sur le cinéma. Tous les autres cinéastes doivent alors payer une licence pour créer et distribuer leurs films. Toute personne voulant se lancer dans le cinéma à l'époque ne pouvant payer les droits, se retrouvaient presque à tous les coups face aux avocats de Edison, parfois même à des bandits spécialement engagés pour saboter la production.
Les cinéastes indépendants ont donc fui la côte Est pour rejoindre l'Ouest, à l'autre bout du pays, loin d'Edison, où ce dernier ne pourra pratiquement plus les embêter. Et si c'est en Californie que les cinéastes se rendaient, ce n'est pas par hasard. Déjà parce que ce n'était pas la première fois que des films étaient tournés là-bas.
Souvent, le sud de la Californie était la meilleure destination pour filmer toutes les envies des cinéastes. Notamment à une époque où les westerns étaient déjà très populaires. Là-bas, on avait très facilement accès au désert, à la plage, à des champs et aux montagnes, permettant une multitude de décors. Mais surtout, cette région promettait une météo presque parfaite tout au long de l'année, ce qui rendait la production de films bien plus simple, contrairement à la majorité des régions aux États-Unis, qui, à une certaine saison, étaient soit trop froides, soit trop chaudes, soit trop humides. Et à une époque où les caméras étaient encore au début de leur développement, Avoir une bonne lumière naturelle à tout moment était un luxe.
La ville de Los Angeles quant à elle était une des plus attractives de la région, dont on pouvait facilement trouver de la main d'oeuvre peu chère, que cela soit pour travailler sur les lieux de tournage, fabriquer les décors ou même construire les studios. Les terres étaient peu chères également, ce qui a permis la construction de studios bien plus ambitieux. Tout cela a donc fait de Los Angeles l'endroit idéal pour faire des films et est devenu la destination de référence pour les cinéastes qui fuyaient le New Jersey en masse. C'est donc en 1910 que sort le tout premier film réalisé à Hollywood, In Old California de D.W. Griffith, qui avait découvert le village par hasard.
Le réalisateur s'est mis à vanter les mérites du coin lorsqu'il retourne sur la côte est, ce qui a aidé à faire de Hollywood la capitale du cinéma. En 1911, alors que la ville de Los Angeles voit déjà quelques studios se construire, le petit quartier de Hollywood voit naître son tout premier studio, la Nestor Film Company. Ce dernier se fera racheter par Universal en 1912, A l'époque, une toute petite entreprise qui venait d'être créée.
Par rapport au reste de Los Angeles qui était déjà assez établi, Hollywood était parfait pour sa localisation, son espace disponible et ses tarifs attractifs. Mais à cette époque, le quartier était surtout composé de champs et de fermiers, avec une population d'environ 500 habitants. En voyant les cinéastes arriver, cela n'a forcément pas plu aux habitants locaux, qui voyaient la toute nouvelle industrie du cinéma comme un signe de débauche.
Certains commerces affichent à même des panneaux interdits aux chiens et aux acteurs. Mais cela va changer très vite alors que l'industrie du cinéma va exploser. Le cinéma hollywoodien devient alors pionnier, surtout après la première guerre mondiale qui a eu un impact assez négatif sur le cinéma européen. A ce moment là, des films comme Birth of a Nation de D.W. Griffith en 1915 vont révolutionner les techniques cinématographiques.
Même s'il est très controversé par son sujet, ce dernier est aujourd'hui connu comme un pionnier et monument du cinéma américain. Le cinéma est alors révolutionné à nouveau en 1920 avec l'arrivée du son. Hollywood et le cinéma deviennent alors la cinquième industrie du pays, un nouvel Eldorado où tout le monde veut sa part du gâteau.
Attendez, vous n'avez pas encore entendu rien. Attendez, je vous le dis, vous n'avez pas encore entendu rien. et Archeo.
Ils étaient accompagnés de trois petits studios, Universal, Columbia et United Artists. Les présidents de ces studios, comme les frères Warner, Louis Mayer, William Fox ou encore Samuel Goldwyn, étaient sur le point de construire leur propre empire et devenir les personnalités les plus puissantes de la région. Et si ces studios n'étaient pas tous situés égaux, Exactement dans le quartier de Hollywood, mais aussi en périphérie, ils étaient tout de même tous pratiquement voisins. Tous étaient situés dans ce qu'on appelle la Studio Zone, appelée 30 Mile Zone ou TMZ, la zone de 30 miles. Un cercle dans lequel se trouvaient toutes les productions de cinéma.
En plus d'être un endroit idéal pour ses paysages, il y a aussi une raison légale derrière tout ça. Puisqu'il a été convenu avec les syndicats que les studios pouvaient payer moins cher leurs équipes si les tournages avaient lieu dans cette zone. Très rapidement, Hollywood n'a plus été utilisé pour nommer le quartier, mais pour nommer une industrie, sa culture, son mode de vie et les gens qui en font partie, dans une zone géographique s'étendant au-delà des frontières du quartier. C'est ainsi que débute ce que l'on appelle l'âge d'or du cinéma. Et si ces studios sont si importants, c'est car ils ne font pas que de produire des films.
A eux seuls, ils contrôlent l'industrie, de la production jusqu'à la distribution. Le cinéma devient un vrai business avec une production non-stop, Les studios sortent parfois des films très similaires en sachant pertinemment que seulement l'un d'entre eux serait un succès. Mais le but était de privilégier la quantité à la qualité et de sortir des films continuellement, afin de réserver toutes les salles disponibles et limiter la concurrence. Mais les studios possèdent également leur propre chaîne de salles de cinéma, où seulement leurs films étaient projetés, ayant parfois même le monopole dans certaines villes. Si cela ne peut sembler être qu'un petit détail de business, Ça a en fait eu un impact considérable sur la production, car les studios pouvaient se permettre d'investir autant qu'ils souhaitaient dans les films puisqu'ils avaient la garantie qu'ils seraient vus.
En 1920, 40 millions d'américains remplissaient les salles chaque semaine. Les studios signaient des contrats exclusifs avec les acteurs, les réalisateurs et les scénaristes, utilisant les noms des plus grandes stars comme argument marketing afin de mieux vendre leurs films. Et la conséquence de ce système, c'est qu'à cette époque, bien plus qu'aujourd'hui, Les studios de cinéma avaient des styles bien à eux et étaient directement reconnaissables, puisqu'ils travaillaient en général avec les mêmes équipes. En 1927, Louis Meyer, fondateur de ce qui deviendra la MGM, a l'idée d'une cérémonie récompensant les cinq branches de l'industrie du cinéma, donc les acteurs, réalisateurs, producteurs, techniciens et scénaristes.
Je parle bien sûr des Academy Awards, que l'on connaît aujourd'hui comme les Oscars. Pour l'année 1930, pour votre travail dans le divorcee. Merci. Son but, ce n'était bien sûr pas de leur faire plaisir, mais surtout de les motiver, puisque leur donner une récompense leur permettrait d'être encore plus productifs pour leur prochain film et répondre aux demandes des studios.
Comme tout business juteux, Hollywood rime désormais avec argent et glamour et fait rêver tout le pays. Cette zone de Los Angeles ne peut se contenter d'être un simple lieu de travail, mais doit être à la hauteur de la magie du cinéma, surtout que c'est là que choisit de s'installer la plupart des nouvelles célébrités de l'industrie. Hollywood, la ville de la magie, où certains trouvent l'alabe d'Aladdin et tous leurs rêves se trouvent.
La ville se peuple d'une nouvelle aristocratie, constituée par les businessmen qui dirigent les studios, les créatifs qui réalisent les films, et bien sûr, les stars de cinéma. Les bungalows et les appartements de Californie sont fournis avec toutes les nouvelles conveniences, les plus modernes trouvées ailleurs. Des visionnaires vont alors transformer Hollywood pour en faire un lieu opulent et extravagant, à l'image de l'âge d'or, et une multitude d'hôtels et bâtiments à l'architecture inspirés de décors de tournage poussent autour des boulevards.
Parmi ces visionnaires, on compte le promoteur immobilier Charles Toberman, aussi surnommé à l'époque Monsieur Hollywood. Ce dernier possédait la plupart des terres constituant aujourd'hui Hollywood Boulevard, où il n'y avait à l'époque pas grand chose. Entre 1920 et 1930, il a été à l'initiative de monuments les plus iconiques de Hollywood, principalement liés au spectacle, comme le Chinese Theater, le Hollywood Bowl, l'Egyptian Theater ou le El Capitan Theater, ou encore l'iconique Hotel Roosevelt. Pour satisfaire les nouveaux habitants du quartier, de nombreuses marques y installent des magasins chic et des restaurants gastronomiques sont créés dans le coin. Comme le Brown Derby, où l'on pouvait fréquemment y voir manger les plus gros stars de l'époque, qui y venaient principalement pour être vus.
Évidemment, les collines de Hollywood vont elles aussi voir pousser quelques habitations, toujours pour loger ces nouvelles fortunes du cinéma. En 1923, pour attirer des clients vers leur lotissement dans les collines de Hollywood, deux promoteurs immobiliers décident d'investir une somme faramineuse dans un signe publicitaire, Un immense panneau avec des lettres de 15 mètres de haut et environ 4000 ampoules clignotantes formant les mots Hollywoodland, le nom du lotissement. Avec un coût total de 21 000 dollars, soit environ 320 000 dollars aujourd'hui, c'était probablement la publicité la plus chère de l'époque. Le panneau devait normalement rester sur la colline pendant seulement un an et demi, mais il a finalement été conservé car il...
Il est rapidement devenu un symbole international de l'âge d'or de Hollywood. Il faut comprendre qu'à cette époque, un panneau d'une telle grandeur et de tels effets de lumière, c'était spectaculaire. Et il n'y avait rien de mieux pour symboliser la magie de Hollywood. Los Angeles pendant l'âge d'or, c'était exactement... ce que vous pouviez imaginer de l'Amérique glorieuse et glamour du début du XXème siècle.
La ville était remplie d'automobiles, les gens s'habillaient très bien, les soirées étaient on ne peut plus chic, et les rues étaient pleines de lumière. De quoi faire rêver un pays entier, notamment les plus jeunes qui voient le ciel. cinéma comme la nouvelle rue Everlore et veulent tenter leur chance dans cette industrie encore nouvelle leur promettant une vie de rêve.
Pendant ce temps, la plupart des acteurs décident de déménager en banlieue à Beverly Hills. Entre 1920 et 1929, la population de Los Angeles double et atteint plus d'un million d'habitants. Cela va justement s'accentuer en 1929, quand commence la Grande Dépression, et les années suivantes quand l'économie ne fait que de s'empirer. Car si la plupart des industriels en souffrent énormément, affectant la plupart des Américains, le cinéma, lui, ne pouvait se porter mieux. Alors que le moral des Américains est au plus bas, ce sont les films qui leur permettent de s'évader.
Dans les années 30, les studios hollywoodiens sortiront plus de films que pendant n'importe quelle décennie. Et surtout, aller au cinéma était bien plus accessible financièrement que d'aller au théâtre. Les salles obscures permettaient à n'importe qui de s'évader pendant quelques heures, et elles n'auront jamais été autant fréquentées dans le reste de l'histoire, avec environ 80 millions de spectateurs chaque semaine.
Mais ce boom du cinéma, ce n'est pas seulement bon pour l'industrie, mais aussi pour la ville de Los Angeles elle-même. L'industrie du cinéma étant une des seules épargnées pendant cette période, Los Angeles continuera donc sans difficulté à vivre sa gloire dans les années 30, pendant que le reste des Etats-Unis souffre. De quoi faire encore plus rêver les américains, qui voyaient des célébrités vivre une vie opulente alors que eux, venaient de perdre leur emploi. Et dans la culture américaine, surtout à l'époque, ce n'est pas symbole d'inégalité mais plutôt de réussite et une source d'inspiration. Pour beaucoup d'américains qui avaient perdu tout espoir de réussir dans la vie, il restait un seul endroit où tout était possible, et c'était Los Angeles.
Pour la plupart, ils ne connaissaient la ville qu'à travers les films et les célébrités, et Los Angeles semblait paradisiaque, où tout le monde était beau, habitait dans de belles maisons, gagnait beaucoup d'argent, et pouvait même trouver l'amour plus facilement qu'ailleurs. Il faut bien comprendre qu'à l'époque, la différence entre les territoires était flagrante. Beaucoup n'avaient jamais quitté leur ferme du Midwest, et se retrouvaient en Californie où ils voyaient les palmiers pour la première fois, une ville qui semblait immense avec des voitures partout et des gens très bien habillés, déménagés en Californie, C'était pour certains comme changer de planète.
Et cet effet va encore s'accentuer dès le début des années 40, pendant la seconde guerre mondiale. Vous le savez, toutes les industries américaines se sont converties pour participer à l'effort de guerre. Hollywood n'a pas fait exception.
Du jour au lendemain... Les studios de cinéma se sont transformés en usines à propagande afin de promouvoir l'armée américaine. Même les studios Disney avaient complètement orienté la production de leurs films d'animation vers les films de propagande, où l'on a pu voir Donald Duck joindre l'armée ou cauchemarder de travailler pour les nazis. On a aussi pu voir les plus grandes stars de cinéma se déplacer pour encourager les troupes. Les studios ne faisaient pas que de la propagande, et d'ailleurs, certains des plus grands films de l'histoire sont sortis pendant cette période.
Cela a donc permis d'ouvrir de nombreux postes dans les studios de cinéma, mais aussi dans les usines aux alentours, et a continué de rendre Los Angeles attractif pour les jeunes américains sans emploi. Ces ouvriers n'allaient peut-être pas marcher sur les tapis rouges, mais en leur offrant des jobs bien payés, des belles habitations et un mode de vie qui nous a permis de vivre. ne pouvaient qu'être plus beaux que dans leur campagne, beaucoup se sentaient vivre le rêve californien. Car en réalité, parmi les millions qui ont tenté le rêve hollywoodien, très peu ont réussi.
Et pour ceux qui atteignent la célébrité, la vie de star derrière les paillettes n'était pas toujours si belle. En réalité, les célébrités de l'âge d'or avaient très peu d'indépendance et de liberté à cause de leur contrat très strict, signé avec les studios. Souvent, les personnalités étaient en fait créées de toutes pièces par les studios, on appelle ça le star system.
Les acteurs n'étaient pas des artistes, mais des vraies célébrités utilisées comme des objets pour le marketing des studios. Pour la plupart, ils avaient pratiquement vendu leur âme pour atteindre la célébrité. Les studios avaient le pouvoir de décider comment ils vivaient leur vie privée, dans quel film ils devaient jouer, ou qui ils avaient le droit de fréquenter. Parfois, leur passé était même complètement réécrit pour fabriquer une histoire de toute pièce, pouvant les rendre intéressants. Même leur nom était souvent inventé.
Des magazines étaient créés spécialement pour parler des stars, comme Photoplay, l'ancêtre des magazines People. Les présidents des studios avaient le contrôle sur tout, arrangeant parfois même des faux rendez-vous galants entre acteurs et en payant les paparazzi pour en parler et donc faire de la publicité pour la tête d'affiche du studio. Louis Meyer, cofondateur de la MGM et créateur des Oscars, a dit un jour Les stars sont inventées, créées avec attention, fabriquées à partir de rien et de personnes avec sang-froid. Tout ce que je voulais, c'était un visage.
Si quelqu'un me paraissait beau, alors je le testais. Si quelqu'un paraissait bien à la caméra, s'il était photogénique, on pouvait se charger du reste. Nous avons engagé des génies pour s'occuper du maquillage, de la coiffure, des chirurgiens pour couper ici et là, de quoi effacer la graisse, des créateurs de mode, des experts de la lumière, des coachs pour tout apprendre, danser, marcher, parler, s'asseoir et même cracher. Ces personnalités idéalisées ont poussé de nombreux jeunes à vouloir devenir acteurs, motivés par les quelques success stories qui circulaient autour des Etats-Unis. Mais les probabilités d'y arriver étaient extrêmement faibles.
Beaucoup dépensaient tout leur argent dans des cours de théâtre ou pour se payer des agents, et se retrouvaient ruinés. L'une des histoires les plus célèbres de Hollywood à ce sujet, symbole de la rudesse de l'industrie, c'est l'histoire de Peggy Ann Wessel. Ancienne actrice de Broadway, elle veut tenter sa chance dans le cinéma et déménage à Los Angeles en 1932 à 24 ans, à cause des difficultés économiques dans le monde du théâtre.
Malheureusement, son seul rôle est presque intégralement coupé au montage, et elle perd rapidement son seul contrat avec un studio. Elle voit sa carrière ruinée tout en faisant face à un divorce difficile. Alors en pleine dépression, le 16 septembre 1932, elle se rend sur la colline Mount Lee où se trouve le panneau Hollywoodland, puis grimpe au sommet de la lettre H, depuis lequel elle se jette dans le vide.
C'est une randonneuse qui retrouve son corps, trouvant une note de suicide dans son sac à main. Mais après la seconde guerre mondiale, le Hollywood tel qu'on le connaissait était sur le point de disparaître. D'abord, à cause de la paranoïa anticommuniste, qui a mené une chasse de toute pensée pouvant pencher ne serait-ce que légèrement à gauche.
Beaucoup n'avaient aucun lien avec le communisme. mais des soupçons suffisaient pour détruire leur carrière. Il y a beaucoup à dire sur cette période, mais ce sera le sujet d'une prochaine vidéo. Entre 1945 et 1950, plusieurs centaines d'acteurs, scénaristes, réalisateurs et producteurs ont été blacklistés.
C'est un des éléments qui a participé à la chute de l'âge d'or, mais ce n'est pas tout. Les années 40 voient aussi la fin du studio système, dû à plusieurs raisons. Déjà en 1937 avec Blanche Neige et les 7 nains, qui a battu tous les records au box-office, Walt Disney a montré de quoi des petits studios indépendants étaient capables.
C'est pas brillant et brillant ? Oh, c'est beau ! N'est-ce pas que vous êtes fière de ça, M. Disney ?
Je suis tellement fière ! Si l'industrie se porte encore bien pendant quelques années, c'est un coup dur pour les studios de cinéma historiques et le début de la fin pour l'âge d'or de Hollywood. Car en plus de ne plus dominer les films à l'affiche, ils ne pouvaient plus conserver des contrats à long terme avec leurs équipes créatives et ont petit à petit perdu ce qui les rendait uniques.
Le Hollywood d'après-guerre doit aussi faire face à l'arrivée de la télévision. Entre 1941 et 1951, le nombre de postes de télévision dans les foyers américains passe de 10 000 à 12 millions. Pendant ce temps, les ventes d'entrées de cinéma chutent d'environ 45%.
Le quartier de Hollywood voit alors une transformation et ne devient plus forcément centre de cinéma, mais centre de divertissement en général. Si cette zone de Los Angeles avait déjà accueilli le monde de l'animation avec l'arrivée des studios Disney à Burbank, on trouvait également les meilleurs radios du pays ainsi que les plus grands producteurs de musique et Los Angeles allait maintenant devenir capitale mondiale de la télévision. Les studios de cinéma historiques voyaient apparaître les chaînes ABC et CBS dans leur voisinage dont les bâtiments écrasaient parfois des infrastructures existantes pour le cinéma. Le monde du film doit donc se réinventer et prendre des risques pour fournir une expérience que les américains ne pouvaient pas vivre depuis leur salon.
C'est comme ça que l'on a vu des films au décor spectaculaire comme Bénure ou encore Cléopâtre, qui a coûté tellement cher qu'il n'a pas réussi à être rentable malgré ses revenus records. Les années 50 sont donc signe d'un renouveau pour Hollywood, très bien symbolisé par son panneau, dont je vous ai parlé plus tôt. Car effectivement, au même moment, le signe Hollywoodland est tombé en ruine.
Le H s'était même complètement effondré, peut-être une métaphore parfaite du déclin de l'âge d'or hollywoodien. Il a fallu attendre 1949 pour que la chambre du commerce rachète le panneau, le rénove complètement, et supprime le mot Land, faisant du panneau un réel symbole du quartier et son industrie, et non plus de ses terrains. Dans les années 50 et 60 donc, les studios ont perdu leur pouvoir.
Certains vont même complètement disparaître comme Archeo, laissant de la place pour les studios indépendants comme Disney. qui a fini par devenir un studio majeur produisant bien plus que des films d'animation. Les studios historiques ont fini par assurer essentiellement la distribution de films et plus vraiment la production.
Et les ruines sont rapidement éclairées. Chaque jour, il y a moins de traces des vieux vieux jours. Cela devient encore plus vrai à la fin des années 60, quand une nouvelle génération de réalisateurs profite de la fin des lois de censure pour créer des films d'un nouveau genre et plus expérimentaux, avec de la violence, du sexe et des personnages bien plus profonds, inspirés du cinéma européen.
Tu parles de moi ? Je parle ici des réalisateurs comme Coppola, Scorsese, Spielberg ou Kubrick. Tous voyaient leur art comme une contestation dans l'industrie hollywoodienne classique, et c'est un cinéma souvent bien plus new-yorkais que hollywoodien, bien que distribué par les studios historiques de Californie. C'est ce qu'on appelle le nouveau Hollywood, et j'en parle plus en détail dans une vidéo dédiée au film Once Upon a Time in Hollywood de Tarantino. C'est comme cela que les studios se sont mis à financer des films de plus en plus ambitieux, comme Star Wars ou les Dents de la Mer, le retour de ce que l'on appelle les blockbusters, et prenaient le gros risque de ne pas pouvoir rentabiliser leur investissement.
C'est plus qu'un film de succès, c'est un phénomène de box-office. Le film brûle les records d'attente dans le monde. Pas depuis que Jaws a eu tellement de gens en ligne pour voir un film. Les réalisateurs du nouveau Hollywood travaillaient désormais main dans la main avec les studios pour réaliser de grosses productions et arrivaient désormais à générer plus de revenus avec les ventes de VHS et de produits dérivés.
Back to the future, now on video and in stores everywhere. Et c'est comme cela que petit à petit, Hollywood a fini par ne représenter plus que l'industrie du cinéma, et plus du tout une zone géographique, alors que les films se faisaient de moins en moins autour de Los Angeles. Car même si l'industrie du cinéma continue à prospérer, et que les films produits après les années 80 sont devenus les plus rentables de l'histoire, le quartier de Hollywood, lui, avait perdu toute son aura.
De plus en plus, les célébrités s'installaient dans les communautés fermées en périphérie de Los Angeles, certains préféraient vivre sur la côte est, Et les rues de Hollywood n'étaient qu'un rappel du déclin de l'âge d'or. Même la plupart des studios s'étaient éloignés, Paramount étant le seul studio restant à Hollywood en 1970, les autres s'étant installés en périphérie. Des ranches, autrefois utilisées pour des décors de films, étaient désormais utilisées comme des squats, comme le ranch Span qui a fini par être habillé par un homme.
par la Manson Family. Dans les années 70, Hollywood Boulevard n'était plus symbole des paillettes et de l'industrie du cinéma avec ses salles à l'architecture atypique, mais accueillait des sex shop et des cinémas pornographiques. Et encore une fois, même le signe Hollywood était à l'image de son industrie. Complètement délaissé, il était rongé par la rouille et prêt à s'effondrer. Hollywood continuait à décliner dans les années 70, tout comme ce panneau dont les lettres se détruisaient à petit feu.
Il a fallu attendre 1978 pour que la chambre du commerce décide de venir à son secours, et ce sera fait dans un glamour typiquement hollywoodien. En effet, le signe en fête était sauvé par les grandes stars du show business de l'époque. C'est Hugh Hefner, propriétaire du magazine Playboy, qui a agréé accueillis un gala de charité au manoir Playboy pour lever des fonds et sauver le panneau. L'ancien panneau a été détruit en août 78, laissant cet endroit iconique de la colline vide pendant trois mois, afin de reconstruire un tout nouveau signe tout neuf, que certains d'entre vous ont peut-être déjà vu de leurs propres yeux, puisqu'il est encore là aujourd'hui.
C'est sans doute le signe le plus grand du monde, et on l'a construit pour durer, littéralement, pour toujours, tant que Mount Lee sera là, le signe sera là. Et c'est en fait peut-être ça que représente Hollywood aujourd'hui. C'est une image et le symbole d'une industrie qui fait rêver.
Et si l'usine à rêve attire toujours des milliers de jeunes qui déménagent à Los Angeles chaque année, la ville est loin de dominer l'industrie comme dans les années 30. Si des films et séries sont toujours produits ici, les studios attirent désormais plutôt les touristes et les passionnés. Et là où les plus grands films de l'âge d'or ont été tournés sont désormais devenus des lieux touristiques. Les studios historiques existent toujours pour... la majorité et domine toujours l'industrie, même si la plupart ont été rachetés au fil du temps. Disney est devenu un exemple parfait de la transformation de Hollywood depuis l'âge d'or, qui n'était qu'un petit studio indépendant à l'époque, et domine désormais l'industrie en ayant racheté les studios Marvel, Lucasfilm, La Côte d'Ivoire, et la Fox, la chaîne de télévision ABC et j'en passe.
Difficile de dire que l'industrie du divertissement n'est plus contrôlée par les studios hollywoodiens, et ce sont toujours eux qui dominent le box-office. Par contre, très peu de ces films ont été tournés à Los Angeles ou ses alentours. En réalité, depuis les années 90, beaucoup de villes en Amérique du Nord offrent des gros avantages fiscaux aux productions de cinéma, comme Atlanta, Toronto ou Vancouver.
Si la plupart des entreprises de production sont toujours basées à Los Angeles, les films eux sont de moins en moins... moins tournés dans les environs. Les films se déroulant à New York par exemple ne sont plus forcément tournés dans les studios imitant les rues de la ville, mais très souvent à Toronto. Au final, les plateaux de tournage de Los Angeles sont aujourd'hui surtout utilisés pour les séries qui ont besoin de décors fixes pouvant être utilisés sur plusieurs années.
Mais dans la plupart du temps, Hollywood à Los Angeles n'est plus vraiment là où la magie opère, mais plutôt là où l'on signe des papiers dans des bureaux. Avengers Endgame par exemple, un des plus gros succès de ces dernières années, n'a pas tourné une seule scène à Los Angeles. et a préféré choisir des studios en Géorgie comme beaucoup de grosses productions aujourd'hui.
Et tout ça risque encore d'évoluer. Netflix par exemple, dont les bureaux sont situés vers San Francisco, est venu mettre un gros coup de pied dans l'industrie. Aujourd'hui, beaucoup des gros succès du divertissement sont produits par ces entreprises de la Silicon Valley, et les plateformes de streaming prennent de plus en plus de pouvoir, menant certains à s'inquiéter de la disparition des salles. MGM par exemple, studio le plus puissant de Hollywood pendant l'âge d'or et qui n'a cessé de décliner depuis. appartiennent désormais à Amazon.
Disney et la Warner, quant à eux, produisent de plus en plus de contenu pour leurs plateformes. Ainsi, aujourd'hui, on ne sait pas où va Hollywood. Avec la pandémie, les cinémas sont restés fermés longtemps, les plateformes prennent énormément de pouvoir, et des nouvelles méthodes de production sont développées. On l'a vu avec la série The Mandalorian, on n'a plus vraiment besoin de grands décors et de studios immenses pour tourner des super productions, mais simplement d'une salle avec des écrans à LED. En soi, l'industrie de Hollywood semble devenir de plus en plus obsolète, et Los Angeles semble destinée à devenir un lieu de mémoire pour l'industrie du cinéma américain.
En 2020 par exemple, Netflix est officiellement devenu propriétaire du Egyptian Theater sur Hollywood Boulevard, peut-être un symbole important de la transformation qu'est en train de vivre la société. l'industrie aujourd'hui. Les salles ne vont peut-être pas forcément disparaître, mais la manière de faire des films risque de changer, comme ça a été le cas dans les années 50 avec l'arrivée de la télévision. On risque peut-être même de revenir aux studios systèmes de l'âge d'or, où quelques studios se partageront le monopole et produiront leurs propres films pour leurs propres plateformes de diffusion. Mais je ne souhaite pas présenter cette vidéo comme le déclin de Hollywood, car dans tous les cas, peu importe ce qui arrive dans le futur, plus jamais le mot Hollywood ne sera nom d'un simple quartier.
Et il continuera à désigner le cinéma américain, peu importe le lieu où la magie opère. L'industrie a énormément changé en plus de 100 ans, et nous sommes simplement témoins de son évolution. Hollywood ne disparaît pas, il va simplement prendre une autre forme, comme il l'a déjà fait plusieurs fois dans le passé.
Quant à cette zone de Los Angeles, elle restera pour toujours un lieu historique, ayant été capable de faire rêver des millions de personnes. Et si ce n'est pas forcément ici que sera tourné le prochain succès au box-office, Je n'ai aucun doute sur le fait que le célèbre panneau Hollywood ne cessera jamais de représenter la magie du cinéma et que la ville restera une des capitales culturelles du monde.