C'est le printemps et vous vous faites déjà piquer par un moustique ? On a enquêté et on va vous expliquer pourquoi. Ouh ! Oupoupoup ! Ça pique !
Alors on va parler du moustique tigre. Il vient d'Asie du Sud-Est et il a été amené par le commerce intérieur. par bateau, dans des pneus d'occasion usagés.
Et il a débarqué en Europe il y a une vingtaine d'années. Il s'est très bien implanté en Europe parce que ses œufs arrivent à résister à d'assez basses températures. Si on s'intéresse beaucoup à ce moustique, c'est qu'il est vecteur. il transmet des maladies tropicales.
On s'est aperçu qu'en France, il y avait de plus en plus de personnes qui contractaient, qui attrapaient la dingue, le zika, le chikungunya, sans avoir voyagé en zone tropicale. Il est beaucoup plus dangereux que le moustique commun. J'étais très malade, j'étais vraiment au bout de ma vie.
J'avais du mal à soulever une bouteille d'eau, j'avais mal partout. Et la température aussi, ça faisait haut, bas, haut, bas. Je montais à 40, je redescendais, c'était très compliqué.
Vous avez eu peur à ce moment-là ? Oui. Oui, oui, oui, j'ai cru que j'allais mourir.
On se pose des questions. On se dit, la dingue, mais c'est quoi, c'est grave ? J'étais très surpris.
Je pensais qu'il fallait voyager dans des pays exotiques ou autres pour avoir la dingue, mais apparemment non. entre le moustique commun et le moustique tigre, c'est qu'il vole très très mal. C'est sa petite faiblesse. Heureusement qu'il en a une, parce qu'il a beaucoup de force aussi. Par ailleurs, on dit qu'il vole dans un périmètre de 150 mètres.
Donc si, par exemple, on observe qu'il y a une personne qui a la dingue dans un quartier. les autorités sanitaires vont traiter dans le quartier et pas plus loin. En 2024, il y a environ un peu plus de 80 personnes qui ont attrapé l'Indingue sans avoir voyagé à l'étranger, donc sur le territoire hexagonal. Je n'ai pas de boule de cristal, mais il est tout à fait probable que l'Indingue s'implante petit à petit, mais assurément sur l'Hexagone.
On pourrait éventuellement avoir une épidémie aussi floride, entre guillemets, que dans les régions d'Asie ou d'Amérique latine, avec un nombre de cas très... important qui met en tension le système de soins, que ce soit en ville ou à l'hôpital, essentiellement dans la réanimation. Il y a quand même 400 millions de cas humains tous les ans autour de la planète.
Alors évidemment, tout le monde me dit « qu'est-ce que je fais, j'ai du moustique dans mon jardin » . Si j'ai un conseil déjà à donner, c'est ce que me disent tous les entomologistes, c'est qu'il faut faire de la prévention. La prévention, ça veut dire enlever tout ce qui est retenu d'eau dans votre jardin.
Vider les coupelles, vider les arrosoirs ou mettre du sable dans les couches. pour empêcher la femelle de pondre ses oeufs. Et pour tout ce qui est regard de gouttière ou récupérateur d'eau, là c'est très compliqué de les vider, donc on peut utiliser un produit qu'on trouve dans les jardineries qui s'appelle le BTI, c'est du bacille de thuringe, et c'est en fait une bactérie qui est un insecticide biologique. Il y a une solution plus pérenne et très efficace, c'est simplement d'installer des moustiquaires sur le récupérateur d'eau ou au niveau des regards de gouttière.
La prévention à l'échelle de son jardin c'est important, important. Et idéalement, c'est sensibiliser aussi tous les voisins. Parce que si vous êtes la seule personne à faire des gestes pour éviter que le moustique se reproduise dans votre jardin, si le voisin ne le fait pas, vous allez récupérer les moustiques du voisin.
En fait, la prévention, elle se fait vraiment à l'échelle d'un quartier pour que ça fonctionne. Quand on est seul à faire ses gestes, ça ne suffit pas. Pour tout ce qui est protection individuelle, c'est déjà de porter des vêtements longs et de couleur claire.
Et l'utilisation de moustiquaires reste aussi l'une des meilleures solutions. Alors évidemment, vous allez me dire, dans mon jardin, c'est compliqué, je ne vais pas me trimballer avec une moustiquaire sur la tête. ça je peux comprendre.
Donc on peut utiliser des répulsifs. Alors moi, j'ai fait un test dans le reportage où j'ai mis ma main avec certains répulsifs dans une cage de moustiques tigres. J'ai testé un bracelet aux huiles essentielles. Bon, ça, ça s'est avéré totalement inefficace.
Je me suis fait dévorer la main par les moustiques tigres. Ouh ! Oup, oup, oup ! Ça pique !
J'en ai 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17. J'ai au moins 17 piqûres en... Avec les huiles essentielles, le bracelet aux huiles essentielles ? Alors, ces huiles essentielles, elles sont bonnes, mais elles n'ont pas de propriété répulsive connue.
Il y a quatre substances qui sont reconnues comme efficaces par les autorités sanitaires contre le moustique tigre. C'est l'EDET, l'IR3535, l'icaridine et l'eucalyptus titriodora. Et quand moi j'ai fait le test, effectivement, avec un répulsive contenant l'une de ces quatre substances, là, le résultat était clair et net.
les moustiques étaient désorientés par ces substances. Donc il se posait, mais il ne me piquait pas et il repartait. Donc ça a été plutôt efficace.
Après, ça reste des produits chimiques. Je dis qu'on utilise ça uniquement dans des situations assez exceptionnelles, pas de façon routinière. Situation exceptionnelle, c'est si on nous a signalé des cas de dingue à proximité de chez nous. Par contre, si on voyage à l'étranger, là par contre, il faut les utiliser dans des pays dans lesquels les maladies circulent. Dans certaines parties du monde, en Polynésie française, en Chine et à Singapour, on a testé des techniques de lutte contre le virus.
le moustique. Nous on a eu la chance d'aller à Singapour. A Singapour on utilise la lutte biologique pour contrôler la population de moustiques. Le principe c'est de lâcher dans l'environnement une quantité astronomique de moustiques qui ont été élevés en laboratoire.
Ces moustiques là, ils sont soit stériles, soit ils sont porteurs d'une bactérie qui les empêche en fait de se reproduire. Quand ces moustiques fécondent une femelle sauvage, il n'y a pas de descendance. La population de moustiques diminue et le risque de transmission de maladies tropicales diminue également.
Dans les quartiers traités de Singapour depuis 8 ans, les risques d'attraper la dengue est réduit de 77%. Quand ils ont commencé les lâcher, on voyait plein de moustiques voler. Ça faisait peur.
Je me demandais, est-ce que je les tue ou je les laisse partir ? Si je les tue, je risque de tuer ceux qui nous sont bénéfiques au lieu de ceux qui nous piquent. Ça semble avoir marché. On a l'impression d'être moins piqués et il y a moins de fumigation.
Espérons que tout continue à bien se passer. Si vous voulez en savoir un peu plus sur le moustique tigre, n'hésitez pas à regarder notre reportage sur la plateforme de France.tv