Aujourd'hui, nous allons voir un nouveau mouvement littéraire. Nous avons vu il y a quelques jours le réalisme, et nous allons voir l'autre mouvement qui tient ses caractéristiques, pour beaucoup d'entre elles, de ce réalisme, c'est le naturalisme représenté par la figure d'Émile Zola. Avant de désigner le mouvement littéraire, Le terme naturaliste a été employé au XVIIIe siècle au sens de système qui considère la nature comme principe fondamental pour lequel rien n'existe en dehors de la nature. Donc le terme s'est ensuite appliqué à la peinture. L'école naturaliste affirmait que l'art est l'expression de la vie sous tous ses modes et sous tous les degrés et que son unique but et de reproduire la nature en l'amenant à son maximum de puissance et d'intensité.
C'est la vérité s'équilibrant avec la science. Voyons maintenant ce qu'est le naturalisme littéraire. C'est un mouvement qui s'étale de 1860 à 1890 environ. est la suite logique du réalisme. Ce dernier, le réalisme, s'entendait décrire ou dépeindre la réalité de la manière la plus précise possible, y compris dans ses aspects immoraux ou vulgaires.
Les auteurs s'appuyaient sur un travail minutieux de documentation et s'inspiraient notamment de la méthode expérimentale du physiologiste Claude Bernard, que lui-même avait appliqué à la médecine. Le naturalisme, lui, va poursuivre dans cette voie, mais il va y ajouter un contexte physiologique en montrant que le milieu où vit le protagoniste est l'une des raisons de son comportement. C'est pourquoi le naturalisme s'intéresse particulièrement aux classes sociales défavorisées, comme les paysans, les ouvriers ou les prostituées.
Émile Zola est le principal représentant de cette école littéraire en France. Le mouvement s'étendra ensuite dans toute l'Europe jusqu'en Amérique. Nous le verrons un peu plus tard dans cette présentation. Donc c'est Émile Zola qui va lui donner son véritable sens littéraire et qui va en faire une école romanesque dont le but sera de rassembler les écrivains de son époque comme il l'explique dans la préface de la deuxième édition de Thérèse Raquin et surtout dans le roman expérimental. Il dira d'ailleurs qu'il est du devoir de la littérature de se faire scientifique.
Pour illustrer sa théorie naturaliste, Émile Zola va écrire 20 romans d'un cycle qu'il a appelé les Rougons Macquarts ou Histoire naturelle et sociale d'une famille. sous le second empire. Chaque roman met en scène un personnage de cette famille, montrant l'expression de ses caractères héréditaires ou issus du milieu où il vit.
Diverses conditions sociales sont décrites au fil des romans, celles des mineurs dans Germinal, des militaires dans La Débacle, des paysans dans La Terre, du monde des chemins de fer, donc du train, dans La Bête Humaine, Le volume le plus représentatif du courant naturaliste est probablement L'Assommoir. Dans un autre de ses romans, qui s'appelle L'œuvre, Zola explore le monde des artistes et se met lui-même en scène sous le patronyme de Sandoz, l'écrivain qui expose ses convictions sur l'art moderne et témoigne de la difficulté qu'il éprouve à écrire ses romans. Deux éléments extrêmement importants définissent la doctrine naturaliste. Tout d'abord le déterminisme. L'homme est déterminé par son hérédité et par son environnement.
Ainsi la psychologie et le caractère des personnages peuvent s'expliquer par les lois de l'hérédité. Cette doctrine insiste également sur l'importance de la documentation et sur la fidélité au réel. L'écrivain naturaliste veut être objectif et il s'appuie pour cela sur une documentation précise des milieux sociaux et professionnels pour décrire la réalité le plus fidèlement possible.
Le projet naturaliste a pour ambition de faire de la littérature une véritable science capable d'analyser la nature humaine et la société. Voyons maintenant quels sont les procédés narratifs utilisés par les auteurs naturalistes. Pour beaucoup d'entre eux, ce sont déjà des procédés qui étaient utilisés par les réalistes.
L'importance donnée aux descriptions dans le roman expérimental, Zola définit la description comme un état du milieu qui détermine et complète l'homme. Les auteurs emploient également un vocabulaire extrêmement technique pour décrire les lieux, pour décrire les métiers, etc. Ils mettent en place une focalisation externe et utilisent énormément le discours indirect libre.
Toutefois, certains procédés distinguent l'écriture de Zola parmi les écrivains naturalistes. La transposition poétique de la réalité sociale. sous forme de mythes. Il y a par exemple le labyrinthe de la mine, mais également la simulation des installations de surface du puits de mine, qu'il appelle le Voreux, au personnage mythologique du minotaure dans son roman Germinal. Et puis, au-delà de cette transposition poétique, il y a également la tonalité épique et lyrique, et on le note notamment dans la dernière phrase de son roman Germinal.
À gauche, à droite, plus loin, il croyait en reconnaître d'autres, sous les blés, les haies vives, les jeunes arbres. Maintenant, en plein ciel, le soleil d'avril rayonnait dans sa gloire, échauffant la terre qui en frantait. Les années 90 marquent la fin du naturalisme.
En France, le dernier roman réellement naturaliste, c'est le Docteur Pascal, le dernier des romans des Rougon-Macquart que Zola écrit en 1893. La même année, Maupassant meurt. Quatre ans plus tard, Alphonse Daudet meurt à son tour. Donc c'est la fin du naturalisme en France.
Mais ce mouvement va se développer et faire des émules. dans le reste du monde. On le trouve notamment dans la littérature italienne avec Giovanni Verga, dans la littérature espagnole avec Emilia Pardo Bassan et Benito Pérez Galdos, dans la littérature américaine, Frank Norris, ou dans l'hispano-américaine, Clorinda Matto de Turner, mais également dans la littérature québécoise avec Michel Tremblay. Donc, longtemps considéré comme un mouvement sans lendemain, en fait, ce naturalisme aura contribué à installer durablement le roman et à permettre par la suite à d'autres styles d'écriture de voir le jour. Voici quelques textes fondateurs du naturalisme et ils sont, bien entendu, tous les deux, d'Émile Zola.
Dans sa préface de Thérèse Raquin en 1865, il dit Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. Là est le livre entier. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leurs sangs, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair. Et dans la préface de La Fortune des Rogons, en 1871, il dit Je veux expliquer comment une famille, un petit groupe d'êtres, se comportent dans une société en s'épanouissant pour donner naissance à dix à vingt individus qui paraissent au premier coup d'œil profondément dissociables, mais que l'analyse montre intimement liés les uns aux autres.
L'hérédité a ses lois comme la pesanteur. Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d'un homme à un autre homme. Et voici les principales œuvres naturalistes.
Alors évidemment il y en a beaucoup d'autres, puisque je vous ai dit qu'Émile Zola en a écrit 20, rien que pour les Rougons-Macquart, mais je vous cite les principaux. Thérèse Raquin, La Fortune des Rougons, La Curée, La Sommoire, Nana, mais également Germinal ou L'Argent, mais aussi Guillaume Passant avec Une Vie et Belle Amie. Donc voilà, j'en ai fini avec cette vidéo sur le naturalisme. J'espère que cela vous aura aidé à mieux le comprendre. N'hésitez pas à vous abonner à cette chaîne si vous ne voulez pas rater les vidéos suivantes.
Je vous, dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois, je vous fournirai plusieurs explications, plusieurs commentaires de textes sur des œuvres y tirées, extraites de ces romans naturalistes. A bientôt, au revoir.