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L'histoire c'est partout, l'histoire c'est vivant, l'histoire ça nous entoure. Bonjour tout le monde, bienvenue sur votre chaîne, le prof d'histoire. Aujourd'hui, nous allons parler de l'histoire du Québec-Canada qui s'étend de la période de 1896 à 1945, soit le chapitre 2 du cours d'histoire Québec-Canada 4e secondaire. Ce chapitre débute avec l'élection du gouvernement libéral de Wilfrid Laurier, qui est le premier premier ministre francophone du Canada.
Il arrive au pouvoir à la fin du 19e siècle, alors que les Canadiens français et les Canadiens anglais sont divisés face à l'implication que devrait avoir le Canada au sein de l'Empire britannique. La majorité des Canadiens anglophones sont impérialistes, c'est-à-dire qu'ils sont fiers d'appartenir à l'Empire britannique et pensent que le Canada devrait jouer un rôle pour continuer d'augmenter la puissance de l'Empire et de ses colonies. à travers le globe. Une grande partie de ces impérialistes défendent l'idée que l'anglais devrait être la seule langue officielle du Canada et que le protestantisme y devienne la seule religion pratiquée.
Le chef du parti conservateur de cette époque, un certain Robert Borden, est un des fervents défenseurs de l'impérialisme et fait constamment pression sur le gouvernement de Wilfrid Laurier pour que le Canada en fasse toujours davantage pour aider l'Empire. De l'autre côté, Wilfrid Laurier doit négocier avec la montée du nationalisme canadien-français. Cette idéologie s'oppose directement à l'impérialisme. Les nationalistes canadiens-français souhaitent une plus grande autonomie du Canada face à l'Empire britannique. Ces nationalistes canadiens-français, principalement du Québec, ne ressentent pas un attachement particulier envers l'Empire britannique et la culture anglophone.
Le premier ministre Laurier doit donc constamment négocier avec les impérialistes et les nationalistes canadiens-français pour trouver des compromis. Il cherche donc à satisfaire les deux parties en même temps, sans favoriser pour autant l'impérialisme ou le nationalisme canadien-français. Il cherche à défendre une certaine autonomie du Canada face à l'Empire, sans pour autant s'en détacher. Cette politique de compromis se traduit bien dans la gestion de deux principaux enjeux en politique canadienne de cette période. période, soit la guerre des Boers et la construction d'une marine canadienne.
En effet, les impérialismes demandent une implication militaire canadienne en Afrique du Sud pour aider les troupes britanniques qui cherchent à s'approprier un territoire d'Afrique du Sud où se trouvent de nombreuses richesses comme de l'or et des diamants qui appartiennent depuis peu aux Boers qui s'y sont installés et ont fondé une colonie. Les nationalistes canadiens-français, eux, s'oppose à l'implication du Canada dans ce conflit, étant donné qu'il juge que le Canada n'a aucun lien ou rapport avec l'Afrique du Sud et ses ressources. Wilfrid Laurier fait le compromis d'envoyer des troupes canadiennes volontaires pour payer le voyage, l'équipement et l'armement, mais refuse de faire une conscription, c'est-à-dire obliger les Canadiens à aller se battre pour l'Empire britannique.
Les impérialistes canadiens sont donc en colère contre Laurier. parce qu'ils jugent qu'ils n'envoient pas assez d'hommes pour aider l'Empire britannique. Et les nationalistes canadiens-français sont eux aussi choqués parce que Laurier décide quand même de financer une expédition militaire pour une guerre qui n'a aucun rapport avec le Canada.
Au début des années 1900, le Royaume-Uni cherche à grossir sa marine militaire pour se défendre contre la menace allemande avec ses nouveaux navires de guerre. Les impérialistes canadiens veulent que le Canada donne des navires qu'ils vont construire à l'Angleterre. Et les nationalistes canadiens-français, eux, s'opposent à la construction de quelconque navire de guerre, car cela pourrait favoriser l'implication du Canada dans les prochaines guerres de l'Empire britannique. Wilfrid Laurier fait le compromis de faire construire une marine militaire canadienne en 1910, sans donner ce navire au Royaume-Uni.
Cette décision amène encore une frustration des deux camps, impérialistes et nationalistes canadiens-français, qui seront tous deux insatisfaits. Malgré cette forte opposition politique, Wilfrid Laurier réussit quand même à faire développer le Canada au début du 20e siècle. Il continue la politique nationale mise en place par le gouvernement MacDonald en 1879, car celle-ci a fait ses preuves. Des publicités et des affiches circulent abondamment en Europe et aux États-Unis pour attirer des milliers d'immigrants qui viendront peupler le centre du Canada.
Pour les attirer, on offre des terres gratuites aux paysans européens. Le Canada Canada va jusqu'à leur offrir le coup de la traversée en bateau jusqu'en Amérique. Durant cette période, le tiers des immigrants du Canada provient du Royaume-Uni, l'autre tiers d'origine européenne variée, et le dernier tiers qui provient des États-Unis et de... quelques pays asiatiques.
La majorité de ces immigrants vont aller s'installer dans les prairies canadiennes, un vaste territoire aux terres fertiles idéal pour l'agriculture. Les peuples autochtones qui y habitaient sont déplacés vers des réserves et les plus jeunes sont envoyés dans les pensionnats indiens du Canada. On envoie ces jeunes autochtones dans les pensionnats pour réaliser un véritable génocide culturel. Le gouvernement canadien cherche à leur faire abandonner leur langue, leur tradition et leur culture. Cette acculturation de masse se fait un peu partout à travers le territoire du Canada, et les conditions de vie dans ces pensionnats indiens sont exécrables.
Ces pensionnats indiens sont de véritables camps déguisés en écoles, et les conditions de vie sont si mauvaises que c'est près de 30% de ces jeunes autochtones qui vont mourir durant leur séjour par la malnutrition, les mauvais traitements, des accidents et le plus souvent, de maladies. Pour favoriser l'immigration européenne, et occidentale, le gouvernement canadien de cette période va donc chercher à faire disparaître les nations autochtones des prairies canadiennes et assimiler les plus jeunes d'entre eux. C'est dans ce contexte d'expansion territoriale qu'au même moment une deuxième phase d'industrialisation s'amorce au Canada. L'époque de la machine à vapeur va être remplacée par le moteur à essence et par les centrales électriques.
En effet, l'électricité fait son apparition dans les villes et les automobiles font leur apparition sur les routes, ce qui représente une véritable transformation du mode de vie des Canadiens, mais aussi de l'économie. Malgré ces changements, les inégalités sociales engendrées par l'industrialisation sont toujours présentes. Le mouvement syndical continue d'augmenter au Canada et finit par faire pression sur le gouvernement. Grâce aux grèves légales, qui sont de plus en plus nombreuses durant cette période, les syndicats qui étaient majoritairement américains et maintenant canadiens font adopter plusieurs lois visant à protéger les conditions de travail des ouvriers, comme la loi des...
Accidents de travail de 1909, la loi du bureau de placement pour les ouvriers de 1910 et les amendements à la loi des accidents de travail de 1926. Cette deuxième phase d'industrialisation développe plusieurs activités industrielles du Québec, comme les scieries qui se basent sur l'industrie du bois et celles des mines et transformations de métaux. Mais il se développe aussi de nouvelles activités économiques et industrielles, comme l'hydroélectricité, développée par des compagnies privées. comme la Shawinigan Water and Power Company, ainsi que les usines de pâte et papier qui se développent grâce à l'électricité. C'est Wilfrid Laurier qui est au pouvoir lors du développement de cette deuxième phase d'industrialisation. Et il poursuit la politique protectionniste.
qu'avait mis en place le gouvernement MacDonald, afin de maintenir les droits de douane élevés aux produits qui sont importés de l'extérieur du Canada. Le dominion du Canada s'enrichit vite grâce à une importante main-d'oeuvre venue des nombreux immigrants qui arrivent, de l'expansion vers l'ouest et le développement de nouvelles terres agricoles qui développent la production de blé dans les nouvelles provinces de Saskatchewan et d'Alberta. fondée en 1905, et l'exportation de nombreuses ressources naturelles vers le Royaume-Uni, mais aussi vers les États-Unis. Wilfrid Laurier croit d'ailleurs que l'exportation vers les États-Unis va permettre d'enrichir encore plus le Canada dans les prochaines années. Robert Borden et le Parti conservateur impérialiste pensent qu'il faut continuer de favoriser l'exportation vers le Royaume-Uni, afin d'enrichir et de favoriser l'Empire britannique.
C'est d'ailleurs un des enjeux majeurs de la campagne électorale que Wilfrid Laurier perdra face à Robert Borden, qui deviendra le nouveau premier ministre du Canada à partir de 1911. Les libéraux de Wilfrid Laurier ont tout de même réussi à mettre en place une politique basée sur le libéralisme économique, afin que l'exploitation des ressources naturelles et le développement industriel soient prises en charge par les entreprises privées, en échange de l'achat d'un permis du gouvernement ou en versant des montants d'argent en guise de redevances à l'État canadien. Mais dans ce système capitaliste, ces compagnies privées désirent toujours s'enrichir davantage et cherchent à acheter toutes les compétiteurs pour être les seules à offrir le produit ou la ressource, leur permettant ainsi d'augmenter les prix comme bon leur semble. On appelle ce phénomène le capitalisme de monopole.
Dans ce contexte de rivalité économique, il est difficile pour les plus petits entrepreneurs, généralement canadiens-français, et pour les agriculteurs des campagnes québécoises, de rivaliser avec ces puissantes et très riches compagnies anglophones qui ont un accès plus facile au capitaux auprès des banques, qui leur prêtent des sommes d'argent considérables afin d'augmenter leur puissance et leur emprise dans plusieurs secteurs de l'économie. C'est dans ce contexte qu'apparaissent en grand nombre les coopératives qui permettent à leurs membres de rassembler tous ensemble leur argent et leurs économies afin d'avoir de grandes sommes d'argent qui pourront être prêtées aux entrepreneurs et aux agriculteurs qui cherchent à grossir et à moderniser leur entreprise ou leur industrie. C'est dans cette perspective qu'en 1900, Alphonse et Dorimène Desjardins fondent à Lévis la première caisse populaire, Desjardins, afin de prêter et d'investir auprès de la bourgeoisie canadienne-française.
Durant cette même période, les agriculteurs fondent des coopératives agricoles. qui leur permettent d'investir dans le développement des fermes afin de les moderniser pour qu'elles deviennent plus rentables. La puissante Église catholique du Québec constate que les coopératives permettent de réduire les inégalités sociales et économiques et d'investir dans les communautés. En 1924, l'Union catholique des cultivateurs est fondée, dans le but de développer encore plus le mouvement coopératif dans le domaine de l'agriculture. Malgré tout, la majorité des Canadiens français sont pauvres et sous-éduqués.
La grande majorité d'entre eux n'ont pas terminé l'école primaire car ils devaient aller travailler vers l'âge de 12 ans, pour aider financièrement leur famille et gagner leur vie. Ils deviendront pour la plupart... agriculteurs ou ouvriers dans les usines.
C'est aussi le cas des femmes qui sont de plus en plus nombreuses sur le marché du travail. Malgré le fait d'avoir plusieurs enfants et de grandes familles à s'occuper, elles sont nombreuses à travailler dans les usines lorsqu'elles habitent dans les villes ou dans les champs lorsqu'elles sont en campagne. Malgré leur participation à la vie économique, elles n'ont toujours pas le droit de vote ni au Canada ni au Québec au début du 20e siècle. Elles ont aussi de plus petits salaires que les hommes qui effectuent les mêmes tâches et très peu de droits juridiques leur sont données.
Ce sont des femmes pionnières, francophones, comme Marie Lacoste Guérin-Lajoie ou Marie Guérin-Lajoie, qui vont véritablement défendre les droits des femmes au Québec au début du siècle. Les mouvements féministes commencent à s'organiser afin de sensibiliser les femmes à revendiquer leurs droits juridiques et politiques. Les mouvements féministes sont nombreux à travers le globe au début du 20e siècle.
Les soufragites, ces militantes pour le droit de vote des femmes au Royaume-Uni à cette époque, inspirent celle des dominions de l'Empire britannique. Au Québec du début du 20e siècle, les souffragettes militent pour obtenir le droit de vote aussi bien aux élections provinciales du Québec, mais aussi aux élections fédérales du gouvernement du Canada. Les féministes de cette période demandent aussi d'avoir accès aux études supérieures, aux universités. afin d'obtenir des diplômes qui leur permettraient de travailler dans certains domaines, encore réservés aux hommes à cette époque.
La puissante Église catholique s'oppose bien sûr aux revendications du mouvement féministe québécois et perçoit ces revendications comme une menace pour l'ordre social et pour la famille au Québec, cherchant plutôt le respect des valeurs traditionnelles et plus conservatrices. Les femmes ont obtenu le droit de vote en 1918 au Canada, car elles ont remplacé, dans les usines et dans les champs, les hommes qui étaient partis à la guerre en Europe, lors de la Première Guerre mondiale. En effet, en 1914, la guerre éclate en Europe entre les pays de la tripe plantante contre ceux de la tripe alliance.
C'est alors l'impérialiste Robert Borden qui est premier ministre du Canada. Et bien sûr, il engage rapidement le Canada dans les affrontements en Europe afin de supporter l'Empire britannique. et de soutenir le Royaume-Uni qui combat l'Allemagne et l'autre est-ce Hongrie en Europe. Dès 1914, le gouvernement fédéral de Robert Borden adopte la Loi des mesures de guerre, qui lui donne un pouvoir presque total sur les provinces canadiennes et la population. Le gouvernement peut aussi imposer la censure dans les journaux et pour limiter les débats politiques.
Il peut aussi contrôler les prix et les salaires et modifier l'économie canadienne afin qu'elle puisse développer une industrie de guerre basée sur une production de munitions. d'armes, de véhicules, de provisions et de vêtements dédiés aux soldats qui se battent pour l'Empire britannique. L'immigration est aussi ralentie afin de mieux contrôler l'origine de ces immigrants et le gouvernement Borden met en place des camps de travail pour certains citoyens canadiens qui sont originaires des pays ennemis et pour ceux qui seront soupçonnés d'espionnage. Ce sont aussi 417 000 Canadiens du corps expéditionnaire qui seront envoyés en Europe pour se battre. Parmi ceux-ci...
150 000 soldats vont revenir blessés et plus de 60 000 d'entre eux seront morts au combat. 3000 Canadiennes s'engagent comme infirmières qui accompagneront ces soldats en Europe et parmi celles-ci, une cinquantaine perdront la vie. Comme mentionné plus tôt, les femmes au Canada remplacent les hommes dans les usines et vont soutenir la production militaire. pour soutenir les forces armées.
La Première Guerre mondiale, aussi appelée la Grande Guerre, crée une quantité de morts rapides causées par les armes modernes. De plus, le conflit s'éternise et le Canada doit envoyer davantage d'hommes. La population francophone du Québec ne veut pas s'en sortir. enrôlés dans la guerre, et les volontaires y sont très rares.
Cette situation pousse le gouvernement Borden à imposer la conscription, ce qui oblige les hommes de 20 à 45 ans, célibataires ou veufs et sans enfants, à s'engager dans l'armée. Plusieurs manifestations auront lieu au Québec pour contester cette décision. Les manifestations se transforment parfois même en émeutes, et plusieurs manifestants seront tués par des soldats durant celles-ci. On appelle la conscription de 1917 et les émeutes qui s'en suivent la crise de la conscription.
L'Allemagne et l'Autriche-Hongrie défaites en 1918 rendent la triplentante victorieuse. Le Canada, ayant largement contribué à la victoire, lui permet de revendiquer une plus grande autonomie face à l'Empire britannique. Cette autonomie se traduit par une loi qui prend le nom du statut de Westminster, signé en 1931, qui donne au Canada... une autonomie presque entière, mis à part le pouvoir de modifier sa constitution canadienne, qui nécessite encore l'intervention du Parlement britannique.
La démobilisation de l'armée canadienne s'effectue après la guerre en 1918. Les hommes qui reviennent de la guerre ont des séquelles physiques ou psychologiques. Plusieurs d'entre eux ont vécu de véritables dramatismes après avoir vu les atrocités de cette guerre. De retour au Canada, les hommes veulent profiter de la vie. Ils veulent améliorer leur qualité de vie et se divertir davantage. Ces années d'après-guerre seront appelées les années folles.
C'est durant ces années que l'industrie du divertissement se développe rapidement. Plusieurs bars et clubs de nuit sont construits. Plusieurs anciens soldats se réfugient dans l'alcool afin d'oublier les atrocités qu'ils ont vues. Les problèmes de consommation et d'alcoolisme sont nombreux et la vente d'alcool est contrôlée par la pègre. C'est l'âge d'or de la mafia et de véritables empires sont construits sur la vente illégale d'alcool, comme celle d'Al Capone à Chicago durant cette période.
Les valeurs traditionnelles sont écartées et on cherche plus de liberté.... Les femmes s'émancipent, portent des robes plus courtes, se permettent même de porter le pantalon historiquement réservé aux hommes. Elles vont même jusqu'à se couper les cheveux très courts et se maquiller devient accessible et acceptable pour toutes les classes sociales. Les danses plus physiques avec contact entre les hommes et les femmes deviendront une mode, comme l'emblématique danse du Charleston en provenance de Caroline du Sud aux États-Unis.
Les cinémas deviennent aussi de plus en plus populaires. Dans les grandes villes, l'électricité est de plus en plus répandue dans les maisons et dans les... les commerces. Des affiches lumineuses sur les grands boulevards démontrent la modernisation de celle-ci.
Grâce aux grèves, mouvements syndicaux et revendications, les ouvriers réussissent à augmenter les salaires et leur qualité de vie du même coût grâce à leur nouveau pouvoir d'achat. Avec l'accès à l'électricité, les familles peuvent se permettre d'acheter des électroménagers pour faciliter leur vie, comme des laveuses et réfrigérateurs. Certaines familles vont même s'acheter des automobiles.
Et Montréal est la première ville au monde à inaugurer une station radiophonique en 1919. CKAC devient la première chaîne francophone en 1922. Et le gouvernement du Canada fonde la société Radio-Canada en 1936. C'est le début d'une véritable société. La puissante Église catholique voit ces changements comme une menace envers les traditions et les valeurs catholiques. L'Église s'associe aux partisans du mouvement pour la tempérance afin d'interdire la production et la consommation d'alcool dans cette société aux valeurs changeantes.
Le gouvernement du Canada finit par accepter la prohibition et applique dès 1919 des mesures législatives pour interdire la consommation et la vente d'alcool. Toutefois... le gouvernement du Québec de l'époque considère l'interdiction comme trop radicale. D'autant plus que la population québécoise refuse majoritairement cette idée. Et donc, après quelques semaines seulement, la prohibition est levée au Québec.
Et la province deviendra un fournisseur d'alcool pour les contrebandiers qui vont vendre illégalement de la bière, du vin et des spiritueux dans les autres provinces canadiennes. et même jusqu'aux États-Unis. Certaines compagnies d'alcool canadiennes vont s'enrichir durant cette période, comme la brasserie Molson, qui va doubler sa production de bière, ou encore les brasseries d'Alexander Keith à Halifax, en Nouvelle-Écosse. C'est durant cette période que le nationalisme canadien-français se transforme vers le clérico-nationalisme durant les années 1920. Ce mouvement influencera le Québec jusque dans les années 1950. Le clérico-nationalisme pousse l'Église à protéger l'Église.
identité des Canadiens français qui est menacée et cherche à valoriser la famille, le mode de vie en campagne ou rural, la langue et la culture française et les valeurs catholiques. L'abbé Lionel Gros est l'une des principales figures qui fait la promotion du clérig... éco-nationalisme. Lionel Gros cherche à convaincre les Canadiens français de s'éloigner des grandes villes et prendre un retour aux campagnes et aux valeurs plus traditionnelles.
Il cherche aussi à donner plus d'autonomie aux francophones, qui ont encore une dépendance économique à l'égard des anglophones, qui possèdent la majorité des entreprises canadiennes. La puissante Église catholique n'a d'autre choix que de s'adapter aux changements du Québec de cette période. Elle va donc participer au mouvement ouvrier. de cette période et créer un syndicat, la Confédération des travailleurs catholiques du Canada, CTCC, dans le but de remplacer les organisations syndicales qui proviennent des États-Unis et qui sont principalement laïques. Cela permet donc à l'Église de se rapprocher du peuple, majoritairement canadien-français, et de le protéger contre les valeurs et le contrôle de la bourgeoisie anglophone et protestante.
Malgré tout, durant les années folles, les Canadiens s'endettent avec l'accès au crédit qui leur permet d'acheter plus qu'ils ne pourraient se permettre. Cet endettement est global dans la classe ouvrière et même dans la bourgeoisie. Ce surendettement finit par ralentir les dépenses de la part de la classe ouvrière. ouvrière.
Les compagnies qui finissent par moins vendre vont diminuer leur production et renvoyer certains ouvriers, qui eux-mêmes ne pourront plus dépenser. Ce cercle vicieux, très dangereux pour l'économie capitaliste, déclenche le crash boursier de 1929. Ce fameux jeudi noir Où les actions de la bourse de New York dégringolent Les investisseurs américains vendent leurs actions à perte Et de nombreuses entreprises vont faire faillite C'est la plus grande crise économique de l'histoire Qui va se dérouler entre 1929 et 1939 Soit près de 10 ans On appelle cette crise la Grande Dépression Et au Canada, le taux de chômage va augmenter jusqu'à atteindre 25% De la population qui cherche un emploi C'est le parti conservateur de Richard Bedford Bennett Qui est au pouvoir au Canada... et qui cherchent des solutions pour relancer l'économie.
Afin d'occuper les chômeurs qui envahissent les rues des grandes villes cherchant quoi faire et qui risquent d'augmenter la criminalité, le gouvernement canadien décide de les envoyer à l'extérieur de ces grandes villes, par train, en leur donnant des contrats de travaux publics, comme la construction de certaines routes ou même de parcs. Des mesures sociales sont aussi créées pour aider la population, comme la soupe populaire gratuite offerte aux chômeurs et les chèques de secours directs qui permettent aux familles d'acheter des produits. acheter le minimum pour subvenir à leurs besoins. Le clergé profite de la situation pour mettre sur pied certains programmes, avec l'aide du gouvernement du Québec, pour coloniser des régions éloignées, comme l'Abitibi. Malgré ces efforts, le gouvernement Bennett ne réussit pas à remettre sur pied l'économie canadienne, qui dépend encore des États-Unis, qui ne réussissent pas non plus à se sortir de cette grande dépression.
Un des symboles forts de cette impuissance du gouvernement canadien est le Bennett-Boggy, qui consiste à tirer sa voiture par son cheval. n'ayant plus suffisamment d'argent pour acheter de l'essence. Durant la Grande Dépression, la population canadienne voit les lacunes du système capitaliste et du libéralisme économique. Elle cherche une alternative au Parti conservateur et au Parti libéral, par de nouveaux partis politiques fédéraux, comme le Parti communiste du Canada, fondé en 1921, ou le Parti politique fasciste d'Adrien Arcand, fondé en 1934. le Parti National Social Chrétien.
Dans la province du Québec, c'est le Parti de l'Union Nationale que dirige Maurice Duplessis à partir de 1936 qui remporte les élections. Les valeurs de ce parti politique sont plus conservatrices et traditionnelles et se rapprochent beaucoup des valeurs du clérico-nationalisme. C'est durant cette période qu'éclate en Europe la Deuxième Guerre mondiale, qui débute en 1939 et qui se terminera en 1945. Adolf Hitler prend le pouvoir en Allemagne en 1933 et promet de venger la défaite de la Première Guerre mondiale.
En s'inspirant du régime fasciste italien, Hitler réussit à relancer l'économie de l'Allemagne et remet sur pied une des armées les plus puissantes au monde. Il lance alors l'Allemagne dans une guerre d'invasion des pays européens qui l'entourent. La France et le Royaume-Uni vont s'interposer et déclarent tous deux la guerre à l'Allemagne, suivie du Canada, qui cherche à aider une fois de plus le Royaume-Uni et son allié français.
Une fois de plus, la loi des mesures de guerre est appliquée dès le début de la guerre, et c'est le retour à une production de guerre. Au Canada, on construit des chars d'assaut, des navires, des avions, des munitions, des bombes, des armes à feu pour l'armée canadienne ainsi que des aliments pour fournir en provision les soldats des armées alliées. Pour cette deuxième guerre mondiale, il manque encore de volontaires et malgré la promesse du gouvernement fédéral de ne pas imposer la conscription, Un plébiscite est organisé. La majorité des Canadiens français vont refuser la conscription, mais les Canadiens anglais acceptent en majorité.
Ce qui pousse le premier ministre du Canada de cette période, William Leon Mackenzie King, à imposer la conscription en 1944. En tout, ce sont près de 600 000 Canadiens qui seront envoyés au combat durant la Deuxième Guerre mondiale. 53 000 d'entre eux reviendront blessés et 42 000 autres en mourront. Les femmes participent aussi à l'effort de guerre, car c'est plus de 44 000 Canadiennes qui...
qui vont devenir secrétaires, mécaniciennes, cuisinières, infirmières. Et plus de 16 000 qui vont s'enrôler dans la division féminine de l'Aviation royale canadienne et dans la réserve féminine de la Marine royale du Canada. Sans oublier les 265 000 femmes qui vont travailler dans les usines pour produire le matériel nécessaire à cette guerre.
Ce chapitre de l'histoire canadienne se termine avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale en 1945. Le Canada et ses alliés en sortent encore une fois victorieux, mais la démobilisation et le retour à la vie quotidienne pour ses soldats demeurent une fois de plus un enjeu de taille.