alors dans cette vidéo on va s'intéresser à la notion de travail en philosophie bon vous avez déjà entendu ce mot des centaines voire des milliers de fois mais qu'est-ce que c'est que le travail véritablement pour faire un peu d'étymologie la première chose à savoir c'est que le mot travail vient du latin tripalium qui était une sorte d'instrument de torture à trois pieux donc déjà c'était pas terrible ensuite au Moyen-Âge le terme a un peu évolué et désigné alors une tâche pénible et en fait c'est seulement avec le temps que le travail a pris son sens actuel qui est lié à un effort productif et généralement rémunéré donc ça c'est plutôt la définition commune ensuite d'un point de vue philosophique on définit généralement le travail comme une activité humaine visant à produire des biens ou des services pour satisfaire des besoins en clair ça veut dire que le travail c'est ce que l'on fait pour transformer le monde autour de nous et pas seulement le monde mais également nous-même comme on va le voir donc par exemple lorsque l'on plante des légumes dans un jardin qu'on construit une maison ou même qu'on programme une application et bien on travaille et pour bien comprendre tous ces aspects du travail on va étudier sa conception selon quatre grands philosophes egle Marx Smith et arent alors on commence tout de suite avec Hegel un philosophe allemand du 19e siècle bon je vais pas vous mentir la philosophie de Hegel c'est assez complexe parce qu'il y a un système assez lourd qui encadre sa pensée mais là on va juste essayer de se concentrer sur ce qu'il dit du travail parce que pour lui le travail c'est un processus de réalisation de soi vous voyez en fait il imagine le travail comme le processus par lequel l'homme transforme le monde extérieur qui au départ est une sorte de matière brute indifférenciée et puis par son travail l'homme donne forme à cette matière il l'organise il la différencie il la fait sienne donc il s'approprie le monde extérieur et le rend conforme à ses propres buts à ses propres fins c'est en fait une sorte de transformation et d'assimilation mais c'est pas tout egle voit aussi le travail comme une activité de réalisation de soi voyez il y a un but non seulement extérieur mais également intérieure et sous cet aspect ça va être une activité libératrice en fait en travaillant l'homme se libère de sa dépendance envers la nature il devient capable de subvenir à ses propres besoins et il n'est plus à la mercie des caprices de la nature donc vous voyez pour comprendre ce que gle dit imaginez que vous soyez un sculpteur qui travaille le marbre bon au début vous avez juste un gros bloc de marbre quelque chose vraiment de brut de naturel et puis d'imparfait mais avec votre travail votre effort votre savoir-faire et bien vous allez transformer ce bloc de marbre en une statue et ce qui est intéressant c'est que en faisant ça vous n'avez pas seulement changé le marbre vous êtes aussi changé vous-même vous avez appris vous avez développé votre habilité et puis vous avez exprimé votre créativité en fait vous avez laissé une marque sur le monde une marque qui dit j'étais là et c'est moi qui a fait ça et c'est cette idée vraiment que Gal voit dans le travail c'est un moyen pour l'individu de se réaliser de se libérer de se transformer et en même temps de transformer le monde autour de lui alors maintenant que l'on a vu egel on va intéressé à Adam Smith un philosophe et un économiste écossais enfin d'ailleurs pas n'importe quel économiste puisqu'on le considère souvent même comme le père de l'économie moderne la première chose à savoir sur Smith c'est qu'il voit le travail comme la source véritable de la richesse d'une nation c'est d'ailleurs le titre de son livre de la richesse des nations donc on va imaginer une pièce d'or et bien pour beaucoup d'entre nous cette pièce semble avoir de la valeur en elle-même mais en fait ce que dit Smith c'est que la richesse qu'elle donne et bien elle vient du travail qui était nécessaire pour l'extraire la purifier la frapper et cetera et ça c'est assez intéressant comme idée parce que ça veut dire que pour Smith la richesse ce n'est pas quelque chose qui existe simplement dans le monde comme une ressource que l'on pourrait découvrir un peu au contraire en fait c'est le travail qui crée la richesse c'est le labeur c'est l'effort c'est l'habilité des travailleur qui transforme une simple roche en une pierre précieuse mais c'est pas tout Smith voit aussi le travail comme le moteur du marché alors le marché ça a un sens plus général c'est pas seulement le marché que l'on trouve dans une ville pour acheter ses légumes mais pour que ce soit bien concret on va quand même l'imaginer comme ça donc vous voyez les marchands vendent des produits et puis les clients les achètent mais qu'est-ce qui rend tout ça possible et bien c'est le travail ce sont les travailleurs qui fabriquent les produits qui les transformment au marché qui les vendent sans le travail en fait il n'y aurait tout simplement pas de marché et c'est pour ça que Smith voit le marché lui-même comme une sorte de système de travail ce qui fait que chaque marchand chaque client chaque travailleur joue un rôle dans ce système et enfin le dernier truc pour Smith c'est que que le travail c'est une façon d'économiser le temps d'ailleurs il a un exemple très célèbre au début de son livre la richesse des nations qui porte sur la production d'épingle vous voyez si une seule personne devait fabriquer une épingle de A à Z et bien cela prendrait un temps considérable mais si plusieurs personnes travaillent ensemble chacune se spécialisant dans une partie du processus et bien alors la production d'épingles devient beaucoup plus efficace et donc on crée beaucoup plus de richesse alors tout ça ça a l'air bien joli mais vous allez voir Marx n'a pas vraiment la même vision du travail qu'Adam Smith donc Marx c'était un philosophe un journaliste un économiste même un historien allemand et pour lui alors là point commun comme pour Adam Smith le travail c'est aussi une source de valeur mais cependant il va y avoir quelques problèmes donc pour bien comprendre on va reprendre l'exemple d'Adam Smith imaginez que vous soyez un ouvrier dans une usine qui produise des épingles donc vous travaillez dur toute la journée dans une chaîne de production pour produire vos épingles les épingles sont ensuite vendues et puis votre patron en caisse de l'argent et il vous en remet une partie sous la forme d'un salaire ok jusque-l c'est très bien mais le problème c'est que pour Marx la richesse créée par ces biens provient bien de votre travail mais pourtant vous n'en recevez qu'une fraction sous la forme de votre salaire et cette différence entre la valeur du bien qui est vendu et le salaire que vous recevez c'est ce que Marx appelle la plus-value mais le problème c'est que cette plus-value et bien vous la percevez pas en totalité c'est en quelque sorte de la richesse créée par votre travail mais dont vous vous ne percevez pas tous les bénéfices donc déjà c'est pas top mais en plus de ça Marx dit que le travail peut nous aliéner ça veut dire nous rendre extérieur à nous-même parce que en fait les travailleurs ne se reconnaissent plus dans le produit de leur travail voyez encore une fois si vous travaillez toute la journée dans une chaîne de production et que votre seule tâche par exemple c'est de visser des boulons toute la journée et bien vous n'avez plus aucune relation avec le produit final puisque vous n'en faites qu'une toute petite partie d'ailleurs vous n'avez même pas besoin de connaître le produit final alors que à avant bon c'est un petit peu cliché mais si par exemple vous étiez un fabricant de lit et bien vous produisiez un lit de A à Z et vous pouviez être en quelque sorte fier le soir du résultat de votre travail vous voyez vous pouviez rentrer chez vous et puis vous dire ah je suis content aujourd'hui j'ai quand même fait un beau lit et c'est donc ce lien avec le produit du travail qui est rompu dans le travail à la chaîne et pour Marx c'est ça qui conduit à l'aliénation des travailleurs le fait qu'ils ne se reconnaissent plus dans le produit de leur travail donc vous voyez en fait pour Marx le travail et bien il n'est pas nécessaire toujours positif ça dépend de la manière dont il est utilisé puisque il peut être utilisé comme une source d'exploitation et d'aliénation et donc pour conclure sur Max en fait il pensait que le travail tel qu'il est structuré dans la société capitaliste moderne bien profite seulement une petite élite en exploitant la majorité des travailleurs des prolétaires alors après Marx on va se tourner vers Anna arent une philosophe allemande du 20e siècle le truc assez intéressant avec arent c'est qu'elle distingue le travail de deux autres types d'activités humaines l'œuvre et l'action alors pour ent le travail c'est une activité vitale c'est le genre de travail que nous faisons pour répondre à nos besoins de base donc imaginez par exemple tout simplement que vous soyez en train de préparer une pomme pour la manger bon et bien vous la lavez vous la découpez et puis au final vous la mangez tout ça pour arent c'est du travail c'est une activité nécessaire à la survie mais vous voyez le truc c'est que c'est une activité qui ne dure pas dans le temps elle ne permet pas de poser des base en fait elle va rester limitée à la survie c'est nécessaire mais pour un rent c'est évanescent ça ne permet pas de poser des bases durables pour fonder l'humanité donc ensuite pour poser ces bases il y a l'œuvre l'œuvre ça concerne les choses que nous créons et qui contrairement au travail perdure donc on peut par exemple penser à une maison vous voyez une maison elle n'est pas simplement consommée comme une pomme elle est construite pour durer et j'insiste bien c'est ça qui est vraiment important entre les deux entre le travail et l'œuvre c'est la différence de temporalité le travail ne dure pas il est évanescent alors que l'œuvre elle est faite pour durer et puis enfin arent elle parle de l'action l'action ça concerne notre participation à la vie sociale et à la vie politiqu donc par exemple lorsque l'on participe à une réunion communautaire ou par exemple lorsque l'on vote à une élection et bien on est dans le domaine de l'action voyez c'est une activité qui va au-delà des besoins physiques ou matériels donc c'est pas dans le domaine du travail ni dans le domaine de l'œuvre c'est c'est vraiment quelque chose d'autre et puis ça concerne notre participation à la société et pour Anna arent c'est vraiment l'action qui est le domaine que on va dire le plus élevé de l'activité humaine c'est ce qui nous fait être proprement humain et donc cette pripartition c'est assez intéressant parce que ça nous permet de concevoir le travail pas seulement comme une activité économique mais ça permet aussi d'insister sur son rôle vraiment essentiel vital à la survie voyez comme les bases nécessaires mais qui ne durent pas sur lesquelles il faut fonder quelque chose d'autre donc pour résumer pour unent le travail c'est vraiment une activité vitale qui permet de répondre à nos besoins de base et c'est différent de l'œuvre qui concerne la création de choses durable et c'est également différent de l'action qui concerne notre participation à la société et sur ce on en a terminé avec cette petite vidéo sur la notion de travail en philosophie donc pour récapituler rapidement ce que l'on a vu on peut dire que tous les philosophes que l'on a examiné et bien reconnaissent l'importance du travail pour Hegel c'est un moyen de libération pour Smith il est au cœur de l'économie pour Marx également d'un point de vue économique mais pas que et bien il peut être source d'aliénation et pour arent c'est une activité vitale qui pose les bases nécessaires sur lesquell on peut fonder d'autres choses nécessaires à l'humanité donc j'espère que ça vous aura intéressé et si c'est le cas n'hésitez pas à laisser un like et à 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