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Histoire du Québec-Canada (1840-1896)

Bienvenue sur la chaîne, le prof d'histoire. La vulgarisation de l'histoire. Si tu veux comprendre l'histoire, t'écoutes cette chaîne. L'histoire c'est partout, l'histoire c'est vivant, l'histoire ça nous entoure. Bonjour tout le monde, bienvenue sur votre chaîne, le prof d'histoire. L'épisode d'aujourd'hui va survoler en dessin rapide la période de l'histoire du Québec-Canada s'étalant de 1840 à 1896, ce qui correspond au chapitre 1 du cours de 4e secondaire. Ce chapitre débute avec la conclusion du rapport Durham. Le jeune Lord Durham avait été envoyé en Amérique, au Bas-Canada et au Haut-Canada afin d'étudier les causes des rébellions armées des patriotes. de 1837 et 1838, dans le but de trouver des solutions afin qu'elles ne puissent pas se répéter. L'ordre du rame est très dur envers les Canadiens français, qu'ils jugent comme de mauvais sujets britanniques. Ils proposent alors d'unir le Haut-Canada anglophone au Bas-Canada francophone, afin d'assimiler à long terme les Canadiens français qui perdront leur langue et leur culture. C'est donc en 1840 que ce chapitre débute, avec la loi pour une quatrième constitution, soit l'Acte. d'union qui unit les provinces du Haut et du Bas-Canada pour devenir le Canada uni ou la province du Canada. L'ordre de Rome avait aussi proposé dans son rapport de permettre aux élus du peuple et membres de la Chambre d'Assemblée de pouvoir accéder à des postes de pouvoir dans des ministères grâce à un gouvernement responsable et la responsabilité ministérielle, ce que demandait entre autres le mouvement patriote qui s'était rebellé. Le gouvernement britannique n'accordera pas cette responsabilité ministérielle ou ce gouvernement responsable. Donc, les membres du conseil exécutif et législatif qui vont voter, appliquer les lois, vont demeurer choisis par le gouverneur général, bien sûr représentant du roi et de la reine d'Angleterre, qui continue de garder... Tous les pouvoirs. Mais, malgré le fait que la Chambre d'Assemblée soit divisée entre 42 députés qui viennent du Haut-Canada anglophone et des 42 autres qui viennent du Canada francophone, il y aura quand même une union, une alliance de ce qu'on appelle les réformistes. Ceux qui veulent un véritable changement et qui veulent continuer de demander afin d'obtenir ce gouvernement responsable et cette responsabilité ministérielle. Grâce à cette alliance, des réformistes du Canada Est de Louis Hippolyte Lafontaine et les réformistes anglophones du Canada Ouest, représentés par Robert Baldwin, vont réussir à convaincre les Britanniques de leur donner cette responsabilité ministérielle en 1848. Quelques années plus tard, malgré cette alliance des réformistes, il y aura une division du pouvoir entre deux partis politiques autour desquels les élus vont se rassembler. On appelle ce système politique le bipartisme. Et les députés de l'ancien Haut et Bas Canada vont se réunir autour des conservateurs ou des libéraux. Pendant près de dix ans, les élus sont véritablement divisés et n'obtiendront jamais la majorité. Les gouvernements libéraux et conservateurs vont se succéder, donc les uns après les autres, au pouvoir, avec des gouvernements minoritaires bloqués constamment dans les votes par les partis opposés. On appelle cette division du pouvoir l'instabilité ministérielle. Durant cette même période, le gouvernement de Londres met fin à la politique économique du protectionnisme qui visait à protéger l'économie de ses colonies, comme celle du Canada. Le protectionnisme augmentait les frais de douane avec ce qu'on appelait des tarifs préférentiels. Le protectionnisme aidait donc l'économie canadienne, qui rendait ses ressources naturelles à des prix compétitifs. Mais avec l'abolition du protectionnisme en 1846, le Canada doit trouver de nouveaux partenaires commerciaux pour remplacer ceux de l'Empire britannique. Le Royaume-Uni propose une politique de libre-échange, c'est-à-dire qu'elle laisse au Canada le soin de choisir ses partenaires commerciaux afin de diminuer aussi les réglementations au niveau des échanges. Rapidement, le Canada choisit comme nouveau partenaire les États-Unis, son voisin du Sud. Trois ans plus tard, en 1852, la compagnie ferroviaire pour les trains, le Grand Tron, est créée à Toronto et construit un important réseau ferroviaire pour aussi encourager une économie intérieure dans la province du Canada, mais aussi vers les colonies des maritimes. Ainsi, l'économie canadienne se développe en vendant des produits à l'intérieur même du territoire de cette colonie. mais oriente aussi des exportations vers les États-Unis d'Amérique afin de s'enrichir. En 1854, la province du Canada ou le Canada-U. signent un traité de réciprocité avec les États-Unis. Ainsi, la province du Canada et les États-Unis peuvent s'échanger des matières premières et des produits agricoles sans payer de droits de douane. Cette entente économique va durer plus de 10 ans et va permettre au Canada de s'enrichir grâce au vaste marché américain. Cependant, en novembre 1860, un nouveau président aux États-Unis est élu. Il s'agit d'Abraham Lincoln et ses discours qui proposent d'abolir l'esclavagisme aux États-Unis provoquent une sécession des États du Sud qui dépendent des esclaves dans leur champ de coton. Les États du Nord de l'Union, qui sont industrialisés à cette époque et qui ont remplacé l'homme et l'esclave par la machine, vont obliger par la force les onze États confédérés du Sud qui voulaient se séparer à rester dans les États-Unis. Cette guerre civile, qu'on appelle aussi la guerre de sécession, va durer de 1861 à 1865. Officiellement, le Royaume-Uni est neutre dans le conflit, mais il appuie les États du Sud car il dépend du coton qu'il récolte pour les usines de textile à Londres et à Manchester. Le Nord remporte le conflit et parce que le Royaume-Uni avait choisi son ennemi du Sud, qui est dorénavant défait, les États-Unis mettent fin au traité de réciprocité l'année suivante après la guerre. en 1866. La province du Canada doit une fois de plus trouver un nouveau marché à exploiter et un nouvel allié économique. Les politiciens canadiens vont alors miser sur le marché intérieur, c'est-à-dire qu'ils vont vendre leurs ressources et leurs produits à l'intérieur même des colonies britanniques d'Amérique du Nord. Et pour ce faire, ils ont besoin d'un vaste réseau ferroviaire, un chemin de fer qui va se promener de l'est à l'ouest. des territoires britanniques. Et la construction de ce vaste chemin de fer va coûter beaucoup, beaucoup, beaucoup d'argent. L'union économique de ces colonies britanniques est donc essentielle à ce développement du marché intérieur. Et pour ce faire, plusieurs politiciens proposent la création d'une confédération. Pour ce faire, les chefs des partis politiques qui s'étaient jusqu'ici divisés le pouvoir par le bipartisme décident d'unir leurs forces à la création de cette véritable union entre les colonies britanniques d'Amérique du Nord. Le chef libéral anglophone du parti Clear Grit, George Brown, qui, souvenez-vous, avait proposé cette Rep by Pop, se joint à George-Étienne Cartier lui-même, chef du parti bleu des conservateurs de l'ancien Bas-Canada, ou Canada-Est. Et pour équilibrer ces deux opposants, il y aura John... A. Macdonald, chef du parti conservateur du Haut-Canada ou du Canada Ouest. On appelle cette première grande union des différents partis politiques qui s'étaient divisés et arrachés le pouvoir la Grande Coalition, qui voit le jour en juin 1864. Ce gouvernement de coalition doit convaincre les autres colonies britanniques de se lancer dans cette construction de la Confédération canadienne. Pour ce faire, ils réussissent à se faire inviter. À la conférence de Charlottetown, en septembre 1864, arrivés par un bateau à vapeur, les représentants de la Grande Coalition présentent leur idée dans une conférence plutôt platonique, arrosée en soirée par plusieurs bouteilles de champagne. Il y aura alors une entente de principe sur une union fédérale possible et une prochaine conférence pour déterminer les bases du fédéralisme. Cette prochaine conférence aura lieu à Québec, près d'un mois plus tard, en octobre 1864, alors que Terre-Neuve et l'Île-du-Prince-Édouard, toutes deux des îles, rejettent l'idée du fédéralisme, car elles considèrent que leur population est trop faible pour avoir suffisamment d'élus pour avoir de véritables pouvoirs de décision, et qu'étant des îles, il serait difficile d'y amener la voie ferrée qu'ils financeront. Toutefois, les colonies de Nouveau-Brunswick et de Nouvelle-Écosse acceptent le projet de fédération. 72 résolutions seront adoptées. Il y aura bien sûr la représentation proportionnelle des députés à chacune des provinces, cette fameuse Rep by Pop que George Brown avait demandé. Et le but même de cette création de ce Canada, soit la construction d'un vaste réseau de chemin de fer qui va relier l'ensemble des provinces de l'Union fédérale canadienne. En décembre 1866, des délégués des colonies britanniques d'Amérique du Nord se rendent à Londres pour assister à la Conférence de Londres afin de faire approuver le projet de confédération. Un nouveau projet de loi est mis au point et le 29 mars 1867, le Parlement britannique adopte la cinquième et dernière constitution, soit l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, soit AANB. Le Canada devient alors un dominion et son régime politique est une monarchie constitutionnelle. C'est-à-dire qu'il y aura encore un gouverneur général qui devra accepter les lois votées, représentant le roi ou la reine du Royaume-Uni. et qui demeure dans les faits le chef d'État officiel du Canada. Il y aura aussi un premier ministre, et c'est John A. MacDonald, qui devient le premier premier ministre du Dominion du Canada. Un des points importants est bien sûr cette division du pouvoir entre deux ordres de gouvernement, soit un gouvernement fédéral qui aura ses responsabilités au Canada et des gouvernements provinciaux qui auront leurs propres responsabilités, comme l'éducation et la santé. Deux ans plus tard, le territoire du Canada s'agrandit rapidement, car les terres de Rupert et les terres du Nord-Ouest, qui appartenaient toujours à la compagnie de l'abbé Dulson, seront vendues au gouvernement canadien. C'est durant cette même période que se développe la première phase industrielle, grâce à la machine à vapeur. Ainsi, la production devient mécanisée, et ce depuis le milieu du 19e siècle. Les ouvriers ne font qu'opérer des machines. La formation est donc rapide, les salaires petits. et ils sont faciles à remplacer par d'autres, que l'on peut alors former très rapidement. Cette nouvelle réalité fait diminuer le salaire des ouvriers, qui ont de très mauvaises conditions de travail. L'argent des riches propriétaires d'usines est plutôt investi dans les machines, qui leur permettent de produire rapidement une grande quantité d'objets à vendre, pour rentabiliser leur investissement et maximiser leur profit, l'argent qu'ils font. Toujours plus de machines, toujours plus de production, petits salaires, conditions minables pour les ouvriers. et une richesse presque assurée pour les propriétaires d'usines déjà très riches. Lorsque les usines sont de plus en plus nombreuses autour du canal Lachine à Montréal, par exemple, de nouveaux quartiers ouvriers apparaissent autour de ces usines. Avec peu de salaire, les ouvriers ne peuvent pas se permettre des moyens de transport pour parcourir de longues distances. Et donc, ils vont construire leurs maisons à côté même des usines dans lesquelles ils travaillent. Ces maisons pauvres d'ouvriers construites autour des usines deviendront des quartiers ouvriers. Et dans chaque quartier ouvrier, bien sûr, est construite une église. Dans ces usines, les ouvriers travaillent 60 heures par semaine, 10 heures par jour et 6 jours par semaine, n'ayant que le dimanche pour pouvoir aller à l'église, bien sûr. En plus des hommes, ce sont des femmes, mais aussi des enfants qui vont travailler dans certaines usines, comme entre autres les usines de textile, alors que les enfants sont souvent utilisés pour réparer des machines, à leurs risques et périls. Les blessures sont donc nombreuses et les salaires très petits. Les usines sont généralement mal éclairées et mal aérées, en plus d'être sales et souvent même insalubres, comme les quartiers ouvriers qui les entourent. Dans ces conditions, les ouvriers se regroupent pour réclamer de meilleures conditions de travail. C'est le début du mouvement ouvrier au Canada, à partir de la seconde moitié du 19e siècle. Ces mouvements ouvriers s'organisent dorénavant autour des nouveaux mouvements syndicaux de cette période. En 1872, une loi fédérale reconnaît la légalité des syndicats. Et il sera dorénavant légal de faire la grève pour revendiquer de meilleures conditions. C'est durant cette même période que s'accentue l'exploitation forestière, car l'industrie du bois demeure le principal moteur économique du Canada, et ce depuis le début des années 1800. La mécanisation des scieries, ainsi que le réseau du chemin de fer, permettent de développer ce secteur économique encore plus rapidement. Les planches des forêts canadiennes sont donc exportées en grand nombre vers les États-Unis, qui au même moment construisent de grandes villes. C'est aussi le début de l'industrie des pâtes et papiers, car grâce aux procédés chimiques, le bois est transformé en papier et plusieurs industries de la sorte se développent dans des régions comme Sherbrooke ou Hull. C'est aussi le développement de la production laitière après 1870 avec la production de lait, de beurre, de crème ou de fromage. Alors que dans les campagnes, la production d'avoine, de blé vont continuer d'être les principaux types de cultures exploitées au Canada. Les campagnes sont surpeuplées. et les jeunes ont de la difficulté à y trouver du travail. L'exode rural prend de plus en plus d'importance. Exode quitter rural les campagnes. Tous ces jeunes gens quittent donc les campagnes pour se trouver du travail vers les villes, autour des usines. Les villes deviennent de plus en plus grosses et de plus en plus nombreuses. C'est le phénomène d'urbanisation par l'exode rural. Malgré les nombreuses usines, les emplois demandent insuffisant pour répondre à la demande de tous ces jeunes gens. Et c'est donc 400 000 jeunes Canadiens français qui devront quitter vers les États-Unis pour se trouver du travail. On appelle cette migration des Canadiens français vers les États-Unis la grande saignée ou la grande hémorragie car les Canadiens perdent tout leur jeune sang. Pour réduire ce mouvement de population, le gouvernement du Québec essaie certains projets afin de développer de nouvelles régions agricoles un peu plus éloignées. Avec des sols un peu moins fertiles. Mais la plupart se soldent par un échec, car il est difficile d'y faire de l'agriculture. Comme la colonisation des Laurentides, organisée par le curé Labelle, surnommé le Roi du Nord. Toutefois, des terres fertiles, il y en a. Mais plus à l'ouest. À l'ouest de l'Ontario. À l'ouest des Grands Lacs. Mais pour s'y rendre, il faut développer un chemin de fer qui coûtera extrêmement cher. Le but même de la Fondation du Canada, souvenez-vous. C'est donc John A. Macdonald, le premier premier ministre du Canada, qui va organiser le financement de ce chemin de fer grâce à sa politique nationale, alors que le Canada connaît une grave crise économique. La politique nationale de John A. Macdonald de 1879 essaie aussi de protéger les entreprises et les industries canadiennes face à leurs concurrents américains. Premièrement, le premier ministre fait augmenter les frais de douane. à tous les produits qui sont importés dans le Canada, qui viennent d'ailleurs. Les produits américains qui étaient donc moins chers et plus nombreux coûtent de plus en plus cher, et les taxes aux douanes augmentent le prix de ces produits américains, qui rapportent de l'argent au gouvernement canadien pour financer le chemin de fer et pour permettre aux produits canadiens d'être compétitifs, avec des prix similaires aux produits qui viennent des États-Unis. Ce financement permet donc l'expansion du réseau ferroviaire, afin de relier les provinces entre elles comme promis. lors de la Conférence de Québec. Mais ce réseau de chemin de fer va aussi se diriger vers l'ouest canadien, vers les prairies aux terres fertiles. Mais le gouvernement ne s'arrête pas là. Il cherche à faire un chemin de fer transcontinental afin de se rendre jusqu'en Colombie-Britannique, collé sur l'océan Pacifique et le marché asiatique. Profitant de ces subventions, en 1880, la Compagnie du Canadian Pacific Railway, ou le CP, est créée. Le développement rapide du territoire grâce aux chemins de fer va permettre à de nombreux immigrants de venir s'installer au Canada afin d'exploiter ces nouvelles terres. En exploitant ces terres agricoles, la production de blé et d'avoine pourrait augmenter rapidement afin de nourrir le Canada, mais aussi d'exporter le blé et l'avoine canadiens vers d'autres pays du monde afin de s'enrichir, tout en taxant aux douanes les produits qui viennent d'ailleurs. Donc, plus de frais de douane, pour enrichir les industries et le gouvernement canadien, afin de financer toujours plus de voies ferrées et de trains, pour exploiter toujours plus de territoires, afin d'y implanter toujours plus d'émigrants qui cultiveront la terre. Cette structure économique résume bien la politique nationale d'un John A. Macdonald et de son gouvernement canadien. Dans le but de réussir sa politique nationale, le gouvernement canadien doit trouver un nombre suffisant d'immigrants pour venir cultiver les terres de l'ouest du Canada. Pour ce faire, de nombreuses publicités sont envoyées en Europe afin d'attirer ces nouveaux immigrants par la promesse de terres gratuites, afin de développer des fermes et la culture du blé sur ces vastes prairies canadiennes. Alors que la construction du chemin de fer continue vers l'ouest du Canada, Les chantiers de construction et le train lui-même perturbent le mode de vie des Autochtones et des Métis qui s'y trouvent. Alors que des arpenteurs du gouvernement canadien sont sur leur territoire en train de diviser leurs terres pour les donner aux immigrants qui viendront s'y installer, une rébellion armée s'entame et des combats débutent. Un gouvernement provisoire s'organise rapidement pour les Métis, et c'est Louis Riel qui devient leur chef et leur porte-parole. afin de négocier certaines ententes avec le gouvernement canadien. Les droits des Métis et des Autochtones sur ce territoire sont reconnus par le gouvernement canadien et une nouvelle province est créée le 12 mai 1870, le Manitoba. Malgré tout, les chefs de cette rébellion seront chassés par le gouvernement canadien, jugés hors la loi, et Louis Riel et ses lieutenants devront fuir. Au fil des ans, les immigrants sont de plus en plus nombreux et la présence de l'armée canadienne fait fuir les Métis qui s'y trouvaient. La plupart vont donc fuir vers l'ouest afin de réaffirmer leur nationalité. Quelques années plus tard, le chemin de fer les rattrape. Pour éviter qu'ils ne brisent les voies ferrées, les nombreux troupeaux de bisons des prairies qui permettent aux nations autochtones et métisses de se nourrir sont tous tués par ordre du gouvernement canadien et de la compagnie de chemin de fer. De plus, les terres sont encore divisées avec l'apparition des nouveaux colons qui prennent de plus en plus de territoire, au dépend de ceux des Premières Nations et des métisses. Cette fois, c'en est trop. Un second soulèvement des métisses armés s'organise dans la région du Nord-Ouest en 1885. Et Louis Riel est ramené de son exil aux États-Unis pour les aider à négocier une fois de plus avec le gouvernement canadien de John A. MacDonald. Mais cette fois, le gouvernement canadien est déterminé, car les Canadiens anglais de la région de l'Ontario exigent une réponse armée du gouvernement. C'est donc plusieurs milliers de soldats de police montée canadienne. et même de volontaires qui vont se déplacer près de la rivière Saskatchewan Sud autour du village de Batoche où s'étaient organisés les rebelles métis et autochtones. Après plusieurs batailles et combats, les rebelles vont finir par se rendre et leurs chefs, toujours hors la loi, se feront arrêter par les autorités. L'Ouariel est jugé, condamné à mort, puis pendu. Les Premières Nations et les métis seront chassés de ce territoire pour permettre d'y implanter les nouveaux immigrants. Les Premières Nations vont signer des traités avec le gouvernement du Canada, appelés les traités numérotés, qui donneront d'immenses territoires au Canada. En échange, le gouvernement place ces Premières Nations et ces métisses dans des réserves. C'est le début d'un véritable génocide culturel, alors que le gouvernement canadien cherche à éradier la culture et la langue autochtone, avec l'aide des missions catholiques et protestantes. C'est l'apparition de ce que l'on appelait les premiers pensionnats indiens. Dans ces camps d'acculturation déguisés en école, On force les jeunes autochtones à venir apprendre, à devenir civilisés et à apprivoiser la culture occidentale. On les force à abandonner leur langue, leur croyance et leurs coutumes, afin de faire disparaître à long terme la trace de ces premières nations. Plusieurs de ces jeunes vont être maltraités, maldouris, malades et même mourir dans ces missions protestantes et catholiques. Il est vrai que la religion catholique soit encore très présente dans le paysage politique de cette période. Au Québec, l'Église catholique continue de faire office d'autorité morale et influence la population, tout en demeurant impliquée dans la sphère politique. Toutefois, certains groupes contestent cette autorité de l'Église. C'est le cas notamment de l'Institut canadien de Montréal créé en 1844, où des intellectuels vont se rassembler pour discuter sur plusieurs sujets. Certains de ses membres, comme Louis-Antoine Dessaule, vont jusqu'à écrire des articles dans les journaux qui dénoncent la présence de l'Église catholique en politique. Ce sont de véritables partisans de l'anti-cléricalisme. Anti-contre-cléricalisme, les membres de l'Église. Ces derniers vont s'opposer au puissant Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal de 1840 à 1876, qui, au contraire, encourage le mouvement ultramontanisme. Selon cette idéologie, le pape catholique de Rome serait l'autorité suprême et même les gouvernements devraient s'y soumettre. C'est dans ce contexte, alors même que les nouvelles provinces ont été créées, avec certains champs de compétences que l'Église catholique au Québec obtient le contrôle par des lois qui lui permettent de contrôler dorénavant l'éducation, les hôpitaux et les orphelinats. Ainsi, l'Église catholique s'engage à protéger la langue, la culture et la religion des Canadiens français, alors qu'ils sont menacés par une forte immigration britannique, anglaise et protestante. C'est donc un véritable nationalisme de survivance pour la survie de l'identité des Canadiens français qui s'organise autour de l'Église catholique. On parle alors d'une identité canadienne-française, basée sur la foi catholique, la culture et la langue française, un mode de vie traditionnel des campagnes dans les champs, et un mode de vie familial basé sur le père qui est la figure d'autorité autour duquel s'organise la famille qui lui obéit. C'est ce qui conclut l'épisode d'aujourd'hui. J'espère que ce dessin rapide vous a permis de mieux comprendre cette période de l'histoire du Québec-Canada. C'est une courte période remplie de sujets complexes. J'ai dû malheureusement faire certains choix dans le déroulement des événements historiques, passant de l'acte d'union à l'alliance des réformistes qui ont obtenu le gouvernement responsable, jusqu'au bipartisme et la fin du protectionnisme qui oblige les colonies britanniques à faire affaire avec les États-Unis d'Amérique, grâce à un réseau de chemin de fer qui se développe rapidement à l'intérieur même du territoire du Canada, poussé par la fin du traité de réciprocité après la guerre de sécession américaine. Car la grande coalition va convaincre les colonies de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick de se joindre à cette fédération canadienne, suite à ces trois conférences qui permettront d'établir notre constitution actuelle, l'Acte d'Amérique du Nord Britannique, AANB, et qui financera le chemin de fer vers les provinces maritimes grâce à la politique nationale de John A. MacDonald, mais aussi l'exploitation vers l'ouest, dans les prairies canadiennes, où les métisses et les nations autochtones qui y vivaient, seront chassés du territoire suite aux deux rébellions armées et la pendaison de leur chef, Louis Riel. L'Église catholique et protestante instaure les pensionnats qui serviront au génocide culturel de ces nations autochtones et métisses et l'exclusion de ceux-ci dans des réserves contrôlées par le gouvernement du Canada. Malgré les mouvements d'anticléricalisme, la religion catholique prend de plus en plus d'importance au Québec, avec le mouvement d'ultramontanisme. Et c'est l'Église catholique qui va protéger l'identité des Canadiens dans ce contexte de nationalisme de survivance. Et sur ce, je vous dis à la prochaine fois.